Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 43

  • Manifestation tendue et violences policières ce vendredi soir suite au coup de force du gouvernement

    Entre 7 500 et 20 000 personnes se sont rassemblées vendredi soir à proximité du Sénat à l’appel (de dernière minute) du collectif « La Manif pour Tous », suite à la décision du Gouvernement d’accélérer le calendrier des « débats » au Parlement et de l’examen du texte du projet de loi Taubira qui dénature le mariage et instaure le droit à l’enfant. D’abord très bon enfant malgré des appels à la démission de François Hollande, l’ambiance s’est tendue lorsque des manifestants ont tenté d’approcher le Sénat puis, rive droite, l’Élysée.

    Source: NDF

    Tensions visibles sur cette video à partir de 5’50 :

    Images prises par I-télé :

    Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

    http://www.contre-info.com/

  • Europe : Le jour où la classe moyenne se soulèvera

    Nos dirigeants ne réalisent pas qu’ils sont assis sur un baril de poudre, prévient le philosophe polonais . Car la classe moyenne à qui l’on refuse toute perspective de promotion sociale, pourrait voir la révolution comme son dernier recours pour se faire entendre.

    Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les pauvres et les malheureux qui font les révolutions en Occident, mais bel et bien les classes moyennes. Ce fut le cas de toutes les révolutions, à commencer par la Révolution française, à l’exception près de la révolution d’Octobre, qui a été un coup d’État perpétré dans une situation de désordre politique extrême.

    Quand la classe moyenne décide-t-elle de déclencher la révolution ? Premièrement, il ne s’agit pas de la classe moyenne dans son ensemble, ni même d’un groupe organisé, encore moins d’une communauté mais plutôt de leaders de la classe moyenne, ceux qui aujourd’hui gagnent les élections en Europe et que l’on traite d’irresponsables (car n’appartenant pas à la gériatrique classe politique traditionnelle), mais qui tout à coup se révèlent non seulement très populaires, mais aussi étonnamment efficaces.

    Citoyens de deuxième catégorie

    Dans le cas classique de la Révolution française, le rôle d’avant-garde révolutionnaire a été joué par des avocats, des entrepreneurs, des employés de l’administration publique de l’époque et par une partie des officiers de l’armée. Le facteur économique était important, mais pas primordial.

    Les éléments déclencheurs du mouvement révolutionnaire sont avant tout l’absence d’ouverture dans la vie publique et l’impossibilité de la promotion sociale. Lorsque l’aristocratie a tenté de limiter à tout prix l’influence des avocats et des hommes d’affaires, elle a incité à la révolution. Dans toute l’Europe, à l’exception de la sage Angleterre, la nouvelle classe moyenne, avec ses citoyens de deuxième catégorie, n’était pas en mesure de décider de son propre sort.

    Qu’en est-il de la discrimination aujourd’hui ? Elle est différente et semblable à la fois. Certes, l’aristocratie ne monopolise plus la prise de décisions, mais les banquiers, les spéculateurs boursiers et les managers qui gagnent des centaines de millions d’euros, écartent habilement du processus décisionnel la classe moyenne, qui en subit de sévères conséquences. Chypre en est le dernier, et très significatif, exemple.

    Domination des vieillards

    Il en existe bien d’autres exemples. Prenons les universitaires, qui non seulement en Pologne mais dans toute l’Europe, tremblent pour leurs emplois, surtout s’ils ont le malheur d’enseigner des matières déclarées comme peu utiles par l’Union européenne, les États membres et les multinationales qui dictent le marché du travail.

    En Slovaquie, par exemple, les sciences humaines ont été quasiment anéanties, de sorte que les spécialistes de l’histoire, de la grammaire, de l’ethnographie, ou de la logique ont de sérieux soucis à se faire. D’ici peu de temps, d’autres catégories professionnelles vont suivre. Ainsi les fonctionnaires de l’administration publique, dont le nombre a littéralement explosé par le passé. Est-ce leur faute ? Bien sûr que non.

    Et que peut faire un fonctionnaire licencié avec 15 ans d’ancienneté, ayant toujours connu la sécurité de l’emploi ? Probablement pas grand chose. Il en va de même pour des jeunes diplômés laissés sur le bord de la route du marché de travail, ainsi que pour les artistes, les journalistes et autres métiers fragilisés par le secteur numérique.

    Les révolutions émergent dans les exclusions, professionnelle, décisionnelle, et dans le déficit démocratique. Elles se dressent aussi contre la barrière générationnelle, ou tout simplement, contre la domination des vieillards.

    Il n’est en effet pas fortuit que les dirigeants de la Révolution française avaient environ 30 ans, alors que l’âge moyen des décideurs présents au Congrès de Vienne (1815) qui a rétabli l’ordre conservateur en Europe, était de plus de 60 ans. Les dirigeants européens actuels ont majoritairement entre cinquante et soixante ans, mais compte tenu des avancés de la médecine, il y a fort à parier que dans 20 ans, Mme Merkel et MM. Cameron, Tusk et Hollande seront encore aux affaires. Sauf s’ils sont balayés à coup de révolution.

    Le cri de la révolution

    Toutes les voies d’avancement de l’actuelle classe moyenne, majoritairement jeune, sont bouchées soit par des milliardaires, soit par des vieux, ou par ceux qui paraissent tels à une personne de 25 ans. Cette situation est explosive. On a tort de croire que les jeunes remontés contre le système, mais dépourvus du langage habituel des partis politiques et des mouvements politiques structurés, n’aboutiront pas à une révolte organisée.

    Pourtant une révolution ne s’est jamais faite au nom d’une mesure particulière, par exemple, une supervision bancaire plus stricte, mais au nom du fait qu’il n’est plus possible de vivre ainsi. Une révolution, en opposition totale avec les méthodes des partis politiques, n’emploie pas de langage politique. La révolution crie, elle hurle, le son révolutionnaire est par nature désordonné, mais parfois très audible.

    Alors voulons-nous, ou non, une révolution ? Selon moi, probablement pas, car la révolution veut dire la destruction totale, avant la construction d’un ordre nouveau. Cela étant dit, nos responsables politiques ne réalisent toujours pas qu’ils sont assis sur un baril de poudre.

    Ils ne le comprennent pas, trop sonnés par la seule idée qui les obsède : revenir à l’état de stabilité d’il y a dix ou trente ans. Ils ne savent pas que dans l’Histoire, il n’y a pas de retours en arrière possibles et que leurs intentions ressemblent à la très juste expression de Karl Marx : “L’Histoire se répète, mais comme une farce”.

    Press Europ  http://fortune.fdesouche.com

  • Manif pour tous : Caroline Fourest bloquée dans son train à Nantes (MàJ Caroline sifflée pendant sa prise de parole)

    Plus tôt dans la journée …

    Devant l’entrée principale de la cité des Congrès de Nantes, où se tiennent ce samedi les journées du Nouvel Obs, en partenariat avec le journal Ouest-France, 450 personnes opposées au mariage pour tous, encadrées par de nombreux policiers, protestent contre la loi adoptée au Sénat hier. Un début de bousculade entre manifestants et forces de police a été rapidement maîtrisé. De jeunes militants ont tout de même réussi à entrer dans le bâtiment. Vers 16 h, alors que l’essayiste et journaliste Caroline Fourest prenait la parole dans le cadre d’un débat sur l’Islam, ils ont sifflé et lancé des boules puantes. Ils ont été sortis par le service de sécurité de la cité des Congrès.

    À la fin des débats, le public est sorti par les arrières du bâtiment, à travers une haie de CRS et sous les insultes des manifestants.

    vidéos sur Ouest France

    ____________________________________

    La crainte de devoir voyager avec ces sympathiques voyageurs ? Mettant le train en retard, la SNCF a attendu que la police fasse évacuer les manifestants à coups de gaz lacrymogène pour lui permettre de monter dans le train.

    La police fait usage de gaz lacrymogène. Des manifestants sont descendus sur les voies. Le train est bloqué en gare de Nantes. Environ 200 personnes sont sur place.

    Après avoir gazé les manifestants, la police réussi à faire monter Caroline Fourest dans le train, lequel est toujours bloqué.

    Laurent Joffrin est également dans le train.

    974006Capture.jpg
    via Salon Beige   http://www.fdesouche.com

  • Le “mariage” gay adopté au Sénat au mépris de la France

    Le week-end, c’est sacré. Bien plus que la famille ou son avenir. C’est la leçon des débats au Sénat qui s’achèvent sous mes yeux et qui vient d’aboutir à l’adoption de la loi Taubira qui repassera bientôt devant l’Assemblée, où il dispose d’emblée d’une majorité bien plus sûre. Tout le reste est littérature… quoique. La résistance va s’accentuer.
     
    Le week-end, c’est sacré. L’hémicycle du Sénat est clairsemé à l’heure des explications de vote. Les tribunes du public sont plus fréquentées ; on y voit des écoliers, amenés là pour vivre « l’histoire », pour toucher du doigt la marche en avant vers plus d’égalité. Ils y ont entendu parler de ce sujet dont saint Paul disait qu’il ne devrait même pas être question dans nos assemblées. Ils y ont constaté le vide des rangs, les larges fauteuils confortables abandonnés par des sénateurs qui ont préféré rejoindre leurs circonscriptions ou aller faire leurs courses alors que l’on touche au tissu même de la société.
     
    Toute la journée du jeudi aura été marquée par des tractations entre la majorité de gauche et l’opposition (incertaine) qui ont été à deux doigts d’organiser un vote en catimini, pendant la nuit, après que l’UMP eût tenté en vain de réduire le nombre de ses intervenants parmi lesquels certains ont bataillé ferme, même si l’obstruction par milliers d’amendements n’a pas eu lieu.
     
    Voici ce qu’en dit Public Sénat : « “On a été dépassé par nos troupes”, avoue Alain Gournac, vice-président du groupe UMP, “beaucoup des nôtres veulent parler”. “Ils nous ont dit : vous ne pensez pas qu’on ne va pas s’exprimer. Ce n’est pas possible. On nous reprochera de ne pas avoir assez combattu”, ajoute-t-il. » Regard coulé vers les électeurs. Mais de là à rester jusqu’au samedi ? Personne n’en avait envie. Le PS parce qu’un conseil national est organisé ce jour-là.
     
    C’est donc un « gentlemen’s agreement » entre UMP et PS qui a finalement abouti à l’idée d’achever la discussion des amendements tard le jeudi soir ou dans les petites heures de vendredi, et de voter ce vendredi en fin de matinée.
     
    La mobilisation des opposants au « mariage » des homosexuels n’y est sans doute pas pour rien : Civitas est venu fidèlement prier tous les soirs depuis lundi ; la « Manif pour tous » a appelé à un rassemblement qui s’est prolongé sous les fenêtres du Sénat jusqu’à la levée de séance ; d’autres groupes – puisque désormais les initiatives sont diverses – ont fait venir leurs troupes devant un Sénat en état de siège.
     
    Le peuple, on l’écoute mais jusqu’à un certain point. Les exactions ubuesques se sont poursuivies. On peut voir sur youtube le film de l’expulsion des jardins du Luxembourg, jeudi, d’un homme qui portait le sweat-shirt de la Manif pour tous avec son logo « contraire aux bonnes mœurs » : un homme, une femme et deux enfants. Sous les yeux éberlués des promeneurs et des touristes, six ou sept policiers le portent vers la sortie. C’est ainsi qu’on impose et qu’on protège le « mariage pour tous ».
     
    Ne nous y trompons pas : c’est une fois adopté, et faute d’avoir souligné à quel point son idéologie victorieuse permettra de bâillonner toute critique morale, religieuse, civique ou sociale du comportement homosexuel ou de l’« homoparentalité », que le projet Taubira permettra une montée en puissance de cette entrave à la liberté de dire le bien.
     
    Tout au long de ce débat, on s’est battu pour la filiation et pour le bien des enfants, et c’est bien, très bien même.
     
    Mais on s’est battu en se gardant à droite et surtout à gauche, en faisant le maximum pour rester sur le terrain de l’adversaire, pour limiter les coups, pour « respecter les personnes » comme ils disent. Le respect des personnes est indispensable. Mais de plus en plus on le confond avec le respect et même l’inclinaison devant leurs erreurs.
     
    C’est une société malade, infirme et largement aveugle qui a engagé, courageusement et avec une combativité inespérée, la bataille du mariage. Mais d’un mariage qui ne représente déjà, pour l’immense majorité, qu’un arrangement certes solennel mais réversible où l’on s’engage trop souvent pour ne pas avoir d’enfants, ou pour en avoir uniquement et parcimonieusement sur commande, ou même juste pour offrir un environnement provisoirement stable pour des enfants déjà là. On s’est battu pour la filiation dans une société qui accorde la même valeur et davantage de secours aux familles « monoparentales », qui admet la création d’enfants in vitro avec des gamètes anonymes. C’est bien de dire « stop ». Mais nous sommes déjà tellement avancés dans la dissociété !
     
    Ce sont ces complicités inavouables ou inconscientes qui ont fragilisé en profondeur le camp du « non » à la loi Taubira, contraint aux demi-vérités : face au rouleau compresseur du totalitarisme gay, au mépris de l’Etat et à la pensée unique développée par les médias, il va falloir autre chose pour faire le poids.
     
    • Cet article paraît dans Présent daté du samedi 13 avril 2013.

  • VERS L’INSURRECTION ?

    Les réactions se sont multipliées depuis hier soir après le coup de force de François Hollande sur le mariage homosexuel et l’homoparentalité.

    LE DISCRÉDIT DE L’EXÉCUTIF, ENTRE FRAUDE FISCALE, MENSONGE, ABUS DE POUVOIR ET RÉPRESSION VIOLENTE, EST DÉSORMAIS TOTAL.

    - Le député UMP Philippe Gosselin a déclaré : "En accélérant la procédure législative pour échapper à la manifestation prévue par les opposants au ’mariage pour tous’ le 26 mai prochain, le chef de l’Etat et sa majorité sont prêts au pire : c’est une incitation à la guerre civile".

    - Frigide Barjot : "Hollande veut du sang, il en aura ! Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature. (...) Si ce soir il fuse des ’Hollande démission’, contrairement aux autres fois je n’empêcherai pas les slogans".

    - "Il s’agit d’un passage en force et d’une tentative d’intimidation que nous dénonçons avec la plus grande fermeté. Le président de la République prend le risque d’une confrontation violente avec les Français" : le président du groupe UMP à l’Assemblée, Christian Jacob, a mis en garde.

    - Communiqué du député Yannick Moreau : "Le Gouvernement a annoncé il y a quelques heures qu’il souhaitait avancer à mercredi prochain la deuxième lecture du projet de Loi ouvrant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, initialement prévue fin mai. Je m’élève contre cette tentative d’intimidation faite au Parlement par un gouvernement idéologue qui au lieu de mobiliser l’énergie des pouvoirs publics sur la lutte contre le chômage fait le choix d’accélérer les réformes bouleversant les repères fondamentaux de notre société et fracturant par là-même le peuple français.

    Cette attitude irresponsable du Gouvernement creuse encore un peu plus l’abime qui le sépare des Français, majoritairement hostiles à l’ouverture du mariage et de l’adoption homosexuels, comme le rappelle un sondage BVA-Le Parisien publié ce matin avec 55% des Français défavorables. En tant que député, représentant de la Nation, je défendrai jusqu’au bout mes convictions et particulièrement le droit fondamental des enfants à avoir un père et une mère."

    - Véronique Besse dénonce « un passage en force inadmissible de la part d’un Gouvernement inquiet, qui n’accepte pas que l’on conteste son autorité ». « Le retour du texte était prévu à l’Assemblée au mois de mai. En agissant ainsi, le Gouvernement montre clairement son refus du dialogue et sa volonté de faire taire définitivement les opposants au projet ».

    http://www.actionfrancaise.net

  • Langue française : diagnostic vital engagé

     

    Langue française : diagnostic vital engagé
    Le 20 mars, le projet de loi Fioraso, qui engagera définitivement le processus de mise à mort de notre langue maternelle, sera présenté au conseil des ministres. Le gouvernement anti-français de collaboration avec l’impérialisme anglo-saxon achèvera ainsi, avant le plongeon mortel dans la grande zone de libre-échange transatlantique, un travail sournois, haineux, de sape de notre civilisation. La porte sera alors largement ouverte, non seulement dans les champs politique et économique, mais à l’intérieur de nous-mêmes, dans ce que nous avons de plus intime, pour que s’engouffre cette puissance dévastatrice qui abattra plus que la France, plus que son corps, son esprit.

    Cette loi est une ignominie, une scélératesse, une bassesse aussi putride que l’est le mariage dit « pour tous ». Une clique d’idéologues s’est emparée des rênes de notre pays pour le déconstruire méthodiquement, avec la patience de Judas qui trament leur petite perfidie jour par jour, pas à pas. La loi Toubon, de 1994, qui proscrivait, dans tout ce qui regardait la sphère publique, l’usage d’un autre idiome que le français, langue de la République et de la France historique, n’a cessé d'être bafouée sous la pression des milieux libéraux, de la Commission européenne, et avec la complicité du Conseil constitutionnel, d’une « élite » vendue corps et âme à la civilisation américaine, et le mépris tenace de nos gouvernants pour tout ce qui rappelle une France perçue comme un archaïsme, un résidu « rance » du passé. Les bobos, dans leur détestation de la France, ont préparé le terrain pour la venue du barbare.

    Cette entreprise de destruction programmée est à placer sur le même plan que l’intégration militaire aux forces de l’Otan, le projet de démantèlement de l’armée française, l’alignement inconditionnel sur les positions diplomatiques et stratégiques de l’empire américain, l’abdication face aux marchés, aux puissances financières internationales, l’acceptation de la désindustrialisation de notre économie, de son ravalement au secteur des services, l’abêtissement du système éducatif, l’effacement perfide de toute trace de nos gloires historiques dans la mémoire du peuple, la fatale soumission au chômage de masse et la mise en tutelle de tout esprit critique par un appareil de propagande omniprésent.

    Et ce qui enrage particulièrement, outre ce sabotage en règle qui devrait nous inciter à nous soulever immédiatement, c’est l’hypocrisie écoeurante avec laquelle il est conduit, au nom de l’utilité, de la nécessité, et de toutes ces bonnes raisons censées nous pousser à accepter la « réalité » d’un monde absolument intolérable pour un Français digne de ce nom. L’argument fallacieux avancé pour justifier la substitution de notre langue par une langue étrangère, évincement supposé rendre plus « attractif » (anglicisme emblématique !) notre enseignement supérieur pour des « Coréens et des Indiens », n’est bien sûr qu’un sophisme, car si des étudiants étrangers viennent en France poursuivre leur cursus, c’est bien sûr pour la qualité de l’enseignement (prodigué en français, vieille langue scientifique, langue de Descartes, au demeurant !), et par amour du français. On voit bien ce qui se cache derrière ces contorsions rhétoriques : c’est la volonté, chez ces gens censément de « gauche », mais semblables en ce domaine comme en d’autres à leurs compères de « droite », d’intégrer la France à la logique capitaliste mondiale, et de l’anéantir dans sa volonté d’autonomie, dans sa singularité civilisationnelle.

    Pour récapituler tous les arguments qui nous convainquent de l’absurdité d’une telle entreprise de décivilisation, et de sa nocivité même, je ne saurais trop conseiller la lecture de Contre la pensée unique (aux éditions Odile Jacob), ouvrage magnifique de notre talentueux linguiste Claude Hagège, véritable champion de la lutte pour la défense et l’illustration de notre langue. Dans cet essai brillant et rigoureux, l’auteur démonte le mythe de l’utilité d’emprunter l’anglais pour les échanges internationaux (et a fortiori nationaux !), y compris dans les secteurs économiques et scientifiques. Ces assertions mainte fois pilonnées par les médias ne sont que de la vulgaire propagande, que les personnes insuffisamment informées répètent sans y porter assez d’attention.

    Pire, l’adoption de l’anglais est l’aveu clair et net de la volonté de s’immerger dans l’univers matérialiste, marchand, hostile à la haute culture, du monde anglo-saxon. C’est se plier au joug de l’argent, abdiquer toute valeur réellement spirituelle. Il n’est pas fortuit que les héritiers des libertaires de mai 68, hargneusement hostiles à une culture considérée comme « bourgeoise et élitiste », aient rejoint les rangs des militants de la cause entrepreneuriale, pour s’en prendre à notre langue. Tout ce beau monde se concilie dans l’usage approximatif de la syntaxe, un vocabulaire singulièrement appauvri, l'utilisation immodérée de termes angais, la haine de Madame de Lafayette ou de Proust. On retrouve le même jargon, le même pot pourri de sophismes usés à la portée de tout petit cadre dynamique complètement inculte chez les responsables de « gauche » comme de « droite », au parti socialiste comme à l’UMP, à la CFDT comme au MEDEF.

    Cette démagogie, qui voudrait opposer la haute culture à la basse, quand le peuple français, dans sa longue histoire, a toujours voué une admiration franche et heureuse pour les Rabelais, les Molière, les Corneille, les Voltaire, les Victor Hugo etc., est l’aveu d’une vulgarité qui est à l’image de ce que tous ces gens nous proposent, et contre quoi s’offusque le goût français. Shakespeare, Swift, Stevenson, De Quincey, Poe, Melville, Orwell etc. nous ont offert une langue littéraire admirable, et parfois inégalée, mais lorsque, maintenant, à l’époque des tarmacs métissés, des hôtels cosmopolites, de la télévision infestée par la marchandise et le mensonge, on entend parler cette langue chuintante, douteuse, sommaire et grossière qu’est le globish, on ne peut qu’éprouver la sensation d’être englué dans un immense chewing gum empâtant le monde avec une bouillie infecte qui colle à la boue.

    L'objectif suprême est clair, sans véritable ambiguïté pour celui qui voit assez loin : à terme, il s'agit, pour la ploutocratie atlantiste et mondialiste, d'unifier une caste apatride, qui parlera anglo-américain, remisant les peuples dans les marges de la consommation et de la production, et réduisant leurs langues à un misérable patois avili et ridiculisé.

    On peut rêver, pour défendre ce qui est plus que nous, qui est nous, mais davantage, qui incarne ce qu’il y a eu de meilleur en nous, l’intelligence, l’esprit, la beauté, notre mémoire, de défiler aussi nombreux que ceux qui ont combattu le « mariage pour tous ». Il y va de notre survie, et d’une résistance à l’Ordre mondial, que d’autres soutiendront probablement à notre place, si nous disparaissons définitivement, quand nous ne serons plus qu’un vague souvenir historique.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com
  • Lyautey ministre de la Guerre

    La plupart des biographes de Lyautey ont été en général fort sobres au sujet de son court passage au gouvernement en qualité de ministre de la Guerre. Peut-être ont-ils pensé que cet épisode, dont la durée n'a pas excédé onze semaines, de fin décembre 1916 à mi-mars 1917, n'offrait dans une existence par ailleurs si riche et si bien remplie qu'un médiocre intérêt. Ou bien, cette brève période d'une grande carrière ayant constitué en somme un échec, convenait-il de ne point s'y appesantir. Erreur. La réussite ou l'échec dans la vie d'un homme n'ont point de signification majeure : il y a des échecs qui grandissent et des réussites qui déshonorent. En l'espèce, l'éphémère participation de Lyautey à un gouvernement métropolitain à un moment critique de la guerre de 1914 est très riche d'enseignements et projette une nouvelle clarté sur les qualités essentielles qui, si les circonstances s'y fussent prêtées, eussent fait de Lyautey un merveilleux conducteur de peuple.
    Premières déceptions
    La fin de l'automne 1916 et le début de l'hiver qui suivit marquait dans le déroulement de la Première Guerre mondiale une sorte de point mort, une phase d'attente avant l'ouverture indécise d'un nouveau chapitre. Un cauchemar, celui de Verdun, avait été clos au prix de sacrifices et d'un effort intenses. Après cette flambée d'héroïsme et cette affreuse hémorragie, quelle direction nouvelle fallait-il imprimer à cette guerre qui durait, s'invétérait comme un mal chronique dont on ne pouvait concevoir la fin ?
    Le pays s'inquiétait. Chantilly s'endormait dans la sérénité olympienne d'un petit univers bureaucratique et clos : Plutarque commençait à mentir. Lourd de ses vingt-trois membres, le gouvernement sous la direction fluente de Briand était divisé, mal informé, impuissant à imprimer à la guerre une impulsion efficace et des impératifs méthodiques. L'opinion publique voulait qu'on sortît de l'immobilisme, réclamait des initiatives, s'énervait : Clemenceau lui prêtait sa voix.
    Après des débats houleux à la Chambre, Briand obtint la confiance traditionnelle, mais assortie d'une mise en demeure de remanier son ministère pour en faire un organisme d'action. Il fallait donc choisir un ministre de la Guerre qui, après l'interrègne falot du général Roques, eût le prestige et l'autorité d'un Galliéni, prestige d'autant plus nécessaire qu'on allait démanteler la citadelle de Chantilly en substituant à son omnipotence dans la conduite de la guerre celle d'un Comité de Guerre composé, à l'exemple britannique, des ministres des Affaires étrangères, de la Guerre, des Finances et de l'Armement (celui-là nouvellement institué) et qu'on envisageait la nomination en qualité de commandant des Armées du Nord et de l'Est d'un nouveau généralissime effectif, tout en laissant à Joffre son titre assorti de celui de conseiller technique militaire du gouvernement.
    Deux grands coloniaux dans la période initiale de la guerre avaient conjuré le désastre : Joffre et Galliéni. On compléta la trinité des coloniaux en recourant à Lyautey, et malgré certaines hésitations, en dépit de quelque pressentiments peut-être, le constructeur du Maroc ne pouvait pas ne pas répondre à l'appel pressant qui lui était adressé.
    Mais d'entrée de jeu, certains procédés le surprirent et le froissèrent. C'est ainsi qu'il apprit par l'Agence Havas, sans en avoir été au préalable averti, que le Département de la Guerre n'aurait désormais plus sous son contrôle la direction de l'armement et des fabrications de guerre ni celle des transports et du ravitaillement. « On m'offre un ministère amputé », télégraphiait-il de Rabat. Aussi réservait-il son acceptation définitive après examen sur place de sa véritable situation au sein du gouvernement.
    À l'arrivée à Paris, nouvelle déception. L'amiral Lacaze, intérimaire, a déjà investi le général Nivelle des fonctions de généralissime à la tête des Armées du Nord et de l'Est. Lyautey fut très contrarié de n'avoir eu aucune part à la prise d'une telle décision. La résolution complémentaire de créer au profit de Joffre le poste de conseiller technique du gouvernement le choquait également. L'état-major de ce conseiller technique n'allait-il pas entrer en conflit avec celui du ministre, et ce dernier, au demeurant, n'était-il point, en fait, le véritable et naturel conseiller du Comité de Guerre ?
    Avant même d'avoir pris le moindre contact rue Saint-Dominique, Lyautey s'installa chez lui rue Bonaparte passablement hérissé, décidé à n'entrer en fonctions que sous bénéfice d'inventaire. Il fallait à tout prix calmer, apprivoiser ce pur-sang qui n'admettait guère la longe et qui déjà se cabrait... Philippe Berthelot, envoyé en éclaireur par Briand, accourut pour porter les premiers apaisements. La logique persuasive et le prestige lorrain de Poincaré, la caressante et cordiale bonhomie de Briand firent le reste. Le gouvernement comptait sur la camaraderie coloniale nouée à Madagascar pour atténuer la mauvaise humeur de Joffre qui parlait de se retirer sous sa tente. Lyautey avec un tact parfait réussit à faire accepter au vainqueur de la Marne un « modus vivendi » honorable.
    De son côté, Lyautey finit par acquiescer à la réduction des attributions naguère dévolues à son département en cédant au caractère impérieux des nécessités nouvelles qui commandaient la mise au jour de deux ministères supplémentaires, celui du Ravitaillement et des Transports confié à Herriot et celui de l'Armement assumé par Albert Thomas, avec de part et d'autre deux sous-secrétaires d’État, Claveille et Loucheur. Il comprit, en outre, que le rôle du ministre était d'administrer l'armée et de pourvoir à ses besoins avec l'assistance de ces deux organismes et que la conduite politique de la guerre relevait du gouvernement qui fixait ses buts, le généralissime étant affecté à la conduite technique des opérations. Il reconnut enfin qu'il n'avait aucune prévention personnelle à l'endroit de Nivelle et qu'il l'attendait à l'œuvre et tout d'abord à l'exposé de ses conceptions.
    « On va sacrifier des milliers de personnes pour rien… »
    En fait, dès le lendemain de ses entrevues avec Poincaré et Briand, Lyautey reçut, toujours rue Bonaparte, la visite de Nivelle qui venait prendre contact et lui remit un petit papier résumant l'économie de ses projets. Lyautey ne manifesta point d'opinion, mais, relate Wladimir d'Ormesson, auteur d'un « Auprès de Lyautey » (dont il avait été l'officier d'ordonnance au Maroc) paru en 1963 chez Flammarion, « après le départ du général Nivelle, il donna de multiples signes d'agacement, d'impatience. On sentait qu'entre le généralissime et lui "ça n'avait pas collé" ».
    Le 1er février 1917, les choses devaient d'ailleurs se gâter quand le colonel Renouard, mandaté par le GQG, vint exposer au ministre, dans tous ses détails, le fameux plan Nivelle.
    André Maurois avait déjà donné une version dramatique de l'entrevue de Lyautey avec cet officier qui avait travaillé sous ses ordres dans le Sud-Oranais. Figé dans l'attitude que lui imposait la mission dictée par son chef du moment, il ne répondait rien aux objurgations de Lyautey qui, bouleversé par la communication dont il venait de prendre connaissance, lui demandait d'homme à homme, sous le sceau du secret, quel était son sentiment sur le document entre ses mains : « Allons, voyons, mon petit Georges, regarde-moi droit dans les yeux... Remets-toi un instant dans la peau de l'officier d'ordonnance d'Aïn-Sefra et dis-moi la vérité... Que penses-tu de tout cela ? » Alors le colonel abandonna son masque et se mit à pleurer : « Mon général, dit-il tout bas, je pense comme vous... »
    Le surlendemain de l'entrevue avec le colonel Renouard, dans le train qui menait le général et sa suite sur le front belge pour une visite auprès du roi, Lyautey se retrouve avec M. d'Ormesson, qui témoigne : « Son courrier fait, Lyautey se mit à tourner en rond dans l'étroit wagon comme un écureuil dans sa cage. Cela lui arrivait parfois et c'était toujours le signe d'une grande émotion. Tout d'un coup il éclata. Il était au bord de la crise de nerfs. Il me dit - parce qu'il avait besoin de parler, de s'extérioriser : « Vois-tu, mon petit, c'est affreux... Je suis sûr, sûr, sûr... Je le sens, je le sais. C'est du « Kriegspiel », cela ne tient pas debout, c'est insensé, je l'avais pressenti du premier jour. Mes conversations avec Nivelle ne faisaient que me confirmer dans mes craintes, maintenant il n'y a plus le moindre doute dans mon esprit. J'ai compris, je suis sûr, sûr, sûr que je ne me trompe pas... Avant même de savoir ce que je sais à présent, j'avais fait part de mes anxiétés à Poincaré, à Briand... Ils me répondent toujours la même chose : « Cela ne vous regarde pas... Vous n'êtes pas chargé des questions militaires... Vous n'avez pas la responsabilité... Au surplus vous venez du Maroc... Vous n'avez pas manié de grandes masses... Vous n'avez pas l'expérience qu'ont nécessairement acquise ceux qui ont commandé sur le Front de France... » C'est peut-être vrai d'ailleurs... Peut-être Nivelle a-t-il raison ? Voit-il juste ? Peut-être ai-je tort ? Et pourtant non, non, non, je suis sûr que mon instinct ne me trompe pas... Je n'en peux plus d'assister aussi impuissant, désarmé, absorbé par des besognes stupides ou sans importance quand j'ai la conviction qu'on va sacrifier des milliers de personnes pour rien ; quand j'ai la certitude que la guerre n'est pas menée sérieusement ; que ce n'est pas comme cela qu'il faut agir ; qu'on perd un temps précieux, que nous sommes au trentième mois de la guerre et que la France était déjà saignée à blanc… » Lyautey était en proie à une véritable crise de désespoir. Il ne pouvait plus se contenir. »
    Qu'on nous pardonne cette longue citation mais elle est capitale. Lyautey avait vu juste. Son don d'intuition, son sens critique s'insurgeaient contre l'élucubration dans l'abstrait, fondée sur le mépris de l'ennemi et la surestimation des forces propres dont on dispose, d'un de ces stratèges à plan (et rata-plan), imbus d'une immense satisfaction d'eux-mêmes et d'une obstination correspondante qui les font s'engager dans l'erreur et, c'est le pire, en dépit du résultat désastreux qui en est le fruit, persistent à soutenir qu'eux seuls avaient raison et que les faits seuls en l'occasion avaient tort. De récents conflits ont montré que l'espèce de ces dangereux va-t-en-guerre n'est pas éteinte.
    En dehors des conseils et des audiences, des visites de parlementaires venus l'entretenir de petites histoires de leurs circonscriptions, recommandations ou passe-droits à rétablir affectant leurs électeurs, de colloques avec des généraux peu perméables, Lyautey devait faire face à tout moment à de menus accrochages ou obstacles répétés qui l'accablaient.
    Afin de discuter de la conduite des opérations, la Chambre voulait une fois de plus instituer une séance secrète. Lyautey insista près de Briand pour que le gouvernement s'y opposât. L'aviation était encore une arme à ses débuts ; on ne pouvait étaler son programme de création, les problèmes délicats s'y rapportant, devant six cents parlementaires sans risque d'indiscrétion. Des dirigeants allemands ne s'étaient-ils pas vantés auprès de certains neutres d'avoir en main les comptes-rendus complets des débats en comité secret très peu de temps après les séances ? Briand avait pour méthode de ne point s'opposer de front à ses ministres ; quitte à « attendre et voir » et à en faire ensuite à sa tête. Il se déclara d'accord avec Lyautey. Fort de cette assurance, celui-ci partit pour Londres où une importante conférence interalliée allait avoir lieu. Briand, qui devait en faire partie, se récusa au dernier moment en raison du climat politique orageux qu'il convenait, assurait-il, de surveiller de près.
    À son retour de Londres, le 14 mars, Lyautey, se rendant au Quai d'Orsay, y apprit que Briand n'avait pu résister à la pression parlementaire et se trouvait forcé d'accepter le comité secret. Il s'inclina, mais, durant le déroulement des débats, resta muet pour marquer sa réprobation, laissant s'expliquer les officiers désignés en qualité de commissaires du gouvernement.
    Il ne prit la parole qu'à la reprise de la séance publique. Mais, voulant démonter l'inopportunité d'une telle procédure, il déclara tout à trac au début de son discours que cette méthode fâcheuse « exposait la Défense nationale à des risques pleins de périls ». La suite est souvent racontée. Aussitôt tumulte indescriptible, concert d'interruptions, clameurs. Malgré les efforts de Deschanel qui tentait d'apaiser la tempête, Lyautey ne put continuer, gagna la sortie. Le soir même, il démissionnait. Briand, pendant l'algarade, était resté immobile à son banc sans intervenir. Le départ de Lyautey allait entraîner d'ailleurs la chute du cabinet tout entier.
    M. d'Ormesson se demande à la fois comment Lyautey avait pu commettre une telle faute de tactique oratoire et pourquoi ce manque d'adresse avait entraîné un tollé aussi violent. Il est bien certain qu'enrobée dans le cours ou à la fin d'un discours par ailleurs plein de bon sens et de vues saines et justes, d'après le texte qui nous en a été conservé, et que la Chambre ne devait pas connaître, la phrase incriminée aurait peut-être soulevé des « mouvements divers » mais que, survenant en guise d'exorde alors que l'attention de l'auditoire n'était pas encore émoussée, mais au contraire toute tendue, elle cinglait de front l'amour-propre à vif de l'assemblée nerveuse. La vérité est qu'il y avait, dans les couloirs et sur les travées de la Chambre, un climat défavorable à l'endroit de Lyautey alors même qu'il avait su plaire aux parlementaires ayant eu directement affaire à lui.
    Lyautey avait ramené du Maroc ses fidèles immédiats, militaires de métier, gens du monde mobilisés, agents de la Carrière, tous hommes jeunes, certains bien titrés dans l'armoriai et convaincus de son génie. Du côté de Lyautey, aucune mégalomanie, pas de trace d'auto-mysticisme le transformant à ses yeux propres en oint du seigneur appelé par un décret nominatif de la Providence à s'identifier à la France, mais simplement, en une passe difficile de son histoire, le désir simple et puissant de la servir de toute la force de son intelligence et de son expérience. Un Lorrain patriote, sans croix de Lorraine.
    Malheureusement ni l'un ni les autres ne connaissaient les milieux parlementaires, leur susceptibilité touchant leurs privilèges et leur méfiance vis-à-vis d'un soldat prestigieux, mais considéré comme réactionnaire, entré dans leurs jeux par la bande.
    « Je me meurs de la France »
    Les quelques semaines passées par Lyautey au ministère ne furent pourtant pas inutiles. Il fit preuve de clairvoyance non seulement dans l'examen du plan Nivelle qu'il déplorait et dont il fut impuissant à empêcher l'exécution qui devait confirmer ses craintes, mais encore dans les conférences interalliées de Rome et de Londres où il plaida chaleureusement la réorganisation du commandement dans le sens d'une unité étroite et solidaire que Clemenceau un peu plus tard devait faire aboutir.
    Les décisions primordiales dans la conduite de la guerre prises tour à tour par Painlevé et Clemenceau, Lyautey en traça le chemin. Ce fut dans ces deux ministères que le ministère Lyautey porta ses fruits. « Son échec, dit M. d'Ormesson dans une excellente formule, fut un effort prématuré. » Ajoutons : fécond et décisif.
    Il n'y eut pourtant que le maréchal Pétain pour rendre pleinement justice à l'action de Lyautey durant son ministère. Ministre de la Guerre à son tour en 1934, le jour des obsèques nationales du maréchal Lyautey, le vainqueur de Verdun déclara : « Dans une claire notion des exigences de l'heure, Lyautey comprit tout de suite qu'il fallait aux armées alliées un chef suprême, faute de quoi les efforts les plus héroïques resteraient vains et dispersés. C'est à la propagation de cette idée, à la réalisation de la concentration nécessaire des volontés et des moyens qu'il se consacra tout entier. Pour cela, il s'efforça de réunir dans ses mains, comme il l'avait toujours fait, toutes les ressources, toutes les forces, toutes les responsabilités. »
    Après cette expérience avortée, en dépit des efforts de quelques semaines durant lesquelles l'imagination constructive et réaliste de Lyautey s'était heurtée à un bloc infranchissable, le retour au Maroc fut pour lui celui d'un prince exilé qui retrouve son royaume. Loin des contraintes et des résistances occultes ou déclarées, le chef respirait à nouveau, s'épanouissait à l'aise dans un cadre qui était le sien car il l'avait formé.
    Cependant, il resta désormais dans l'âme de Lyautey une blessure secrète. Un ressort était atteint, qui ne fut jamais entièrement retendu. Introduit pour la première fois au sein d'un gouvernement dans une époque dramatique, Lyautey s'était cru capable, confiant en sa "baraka", de réaliser un haut dessein, s'il était appelé un jour à tenir la barre : la visée de redresser la destinée de son pays qu'il sentait depuis longtemps pleine de périls et d'incertitudes. Idée exempte chez lui de tout appétit de pouvoir pour le pouvoir, unique goût de rénover et de construire. Victime des circonstances et des hommes, il avait dû à jamais cesser de caresser la chimère d'une telle entreprise. Il en conçut une amertume qui le poursuivait sans cesse pendant sa vieillesse. Il n'avait pu donner sa mesure sur un théâtre plus vaste que celui du Maroc. Il n'avait plus foi en son étoile.
    « J'ai raté ma vie », répétait-il souvent. Aveu poignant, injustifié, chez cet homme comblé d'honneurs, le dernier des grands proconsuls à l'apogée de notre Empire. Dans ces années 1930 qui marquèrent à la fois la fin de l'après-guerre de 14-18 et où commença l'avant-guerre de 1940-1944, voyant grandir la montée des périls, il ajoutait : « Je me meurs de la France. » Il mourut le 27 juillet 1934.
    « Mon pays me fait mal », devait aussi dire dans sa prison, dix ans plus tard, et à la veille d'être fusillé, pressentant les horreurs en cours et à venir de la Libération, un jeune écrivain ardent et noble que Lyautey, s'il avait tenu un tel sort entre ses mains, n'aurait jamais fait mourir.
    C'est une des mélancolies de l'histoire que d'y voir surgir des hommes comme Lyautey marqués pour un grand destin de conducteur ou de réformateur et qui n'ont pu l'accomplir parce qu'ils sont venus trop tôt ou trop tard, enfin pas au moment.
    Frédéric BARTEL. Écrits de Paris décembre 2010

  • Le décryptage d’Alliance VITA sur l’actualité du projet de loi

    « Mariage/Adoption pour les couples de personnes de même sexe »

    L’EVENEMENT

    Vendredi 12 avril 2013, le Sénat a adopté le projet de loi concernant le mariage et l’adoption par des personnes de même sexe, par simple vote à main levée sans scrutin public.

    Le texte modifié par le Sénat va repartir à l’Assemblée nationale. Le Gouvernement a décidé de passer en force en demandant l’examen du texte en seconde lecture dès mercredi prochain 17 avril, contrairement aux règles habituelles qui nécessitent quatre semaines de délai entre chaque lecture.

    LE CHIFFRE

    55% des Français sont défavorables à l’instauration du droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels.

    C’est le résultat du dernier sondage BVA publié ce jour, qui confirme le sondage IFOP du 23 mars 2013 pour Alliance VITA (voir Décodeur n°24 du 6 avril 2013): quand on pose la question en liant le mariage et l’adoption, ce qui est la réalité du projet de loi, les Français sont majoritairement contre.

    Cette opposition majoritaire est certainement le fruit des efforts considérables réalisés ces derniers mois pour expliquer à l’opinion publique le contenu réel du projet de loi.

    LE RESUME DU DEBAT

    L’examen des articles s’est progressivement accéléré mercredi et jeudi, les sénateurs de la majorité s’étant murés dans un silence quasi-continuel pour limiter les échanges. Le Gouvernement s’est opposé à tous les amendements, sauf quelques-uns d’ordre mineur ou rédactionnels pour satisfaire ses alliés de gauche ou les Verts.

    Les principaux changements apportés par la Commission des lois du Sénat ont donc été validés en séance publique (voir Décodeur n° 22 du 23 mars 2013) :

    a) Création d’un principe général d’égalité de traitement dans toute la législation française
    Au lieu des fameux « articles-balai » votés par l’Assemblée nationale pour éviter de supprimer les mentions « père » et « mère » du Code civil, une disposition de portée extrêmement générale a été introduite, visant tous les textes législatifs et réglementaires de notre pays.

    Ce nouvel article, placé au début du Code civil, veut mettre sur un pied de totale égalité tous les couples mariés, qu’ils soient de sexe différent ou de même sexe. Le Code civil serait complété ainsi : « Art. 6-1. – Le mariage et la filiation adoptive emportent les mêmes effets, droits et obligations reconnus par les lois, à l'exclusion du titre VII du livre premier du présent code [NDR : celui qui concerne la filiation], que les époux ou les parents soient de même sexe ou de sexe différent. »

    De plus, l’autorisation de prendre des ordonnances (c’est-à-dire de « faire des lois » à la place du Parlement) a été donnée au Gouvernement pour qu’il adapte l’ensemble des lois à ce principe, par des textes spécifiques et dans un délai de six mois.

    b) La transmission du nom du père à la naissance, sauf exception
    Le Sénat a rétabli le principe que l’Assemblée nationale avait bouleversé en première lecture. C’est bien le nom du père qui sera attribué dans le cas le plus général, ou une autre solution décidée d’un commun accord. Ce n’est qu’en cas de désaccord entre les parents que l’enfant prendrait les noms de chacun des deux « parents » (de sexe différent ou de même sexe), dans la limite du premier nom de famille pour chacun d’eux, accolés dans l'ordre alphabétique.

    c) Deux autres modifications notables
         - Deux amendements de la Commission des lois ont été confirmés : ils visent à éviter les adoptions successives (simples ou plénières) et les situations de « pluri-parentalité », c’est-à-dire les hypothèses devenues probables où l’enfant aurait fini par avoir trois ou quatre parents.
         - Pourront adhérer aux UDAF (Unions départementales des associations familiales) les associations de couples liés par un PACS ; celles regroupant les couples mariés homosexuels ne pourront plus être refusées, puisque le critère principal d’adhésion repose sur les « familles constituées par le mariage ».

    Enfin, concernant le futur livret de famille, Mme Taubira a précisé au cours des débats qu’il n’y aurait finalement qu’un seul modèle, et non pas trois comme évoqué un moment. Le détail des modifications n’a pas été donné, car la question du livret de famille est d'ordre réglementaire (c’est-à-dire du Gouvernement), et non législatif.

    NOTRE COUP DE COEUR

    Nicolas Alfonsi, sénateur de la Corse-du-Sud, a été le seul parlementaire de gauche à exprimer publiquement son opposition lors du vote final du projet de loi :

    « J'ai voté pour François Hollande. Dois-je pour autant voter pour la traduction législative de son engagement 31 ? Je ne le crois pas. Tous les engagements du président de la République ne lient pas ceux qui ont voté pour lui. Nul mandat n'est impératif.

    Je prends donc ma liberté. Le mariage est déjà une institution malade, faut-il le mettre définitivement à bas ? Robert Hue a soutenu que la démocratie est une marche vers l'égalité, je lui réponds par une autre citation avec Montesquieu : « Autant le ciel est éloigné de la terre, autant le véritable esprit d'égalité est éloigné de l'égalité extrême ». Je voterai contre ce texte. »

    NOTRE COUP DE GUEULE

    Contrairement aux affirmations du Gouvernement, l’effet domino est déjà enclenché ! Une dizaine d’amendements, présentés principalement par les Verts, ont lancé les futurs débats sur la PMA pour les femmes homosexuelles, l’adoption par les couples pacsés, la reconnaissance de la GPA à l’étranger, la présomption de parenté, le statut renforcé du beau-parent, etc…

    Ces amendements ont été retirés après les promesses du Gouvernement de discuter de ces projets légitimes en son temps, dans le cadre de la future grande loi sur la famille.

    ANNEXES

    Les deux communiqués de presse d’Alliance VITA :
    - « Vote escamoté au Sénat », à la suite de l’adoption du projet de loi par le Sénat
    - « Passage en force », à l’annonce de l’examen par l’Assemblée nationale dès mercredi prochain

    Retrouvez et partagez le Décodeur sur www.alliancevita.org

  • De plus en plus infantile

     

    130414

    La gesticulation grotesque destinée à garantir la transparence de la vie politique nous le démontre une fois encore : on n'arrête décidément pas le progrès de la réglementation politiquement correcte.

    En 2010 Mathieu Laine publiait une nouvelle édition de son indispensable "Grande Nurserie", livre écrit en 2006 "pour en finir avec l’État nounou."

    Or, cette version actualisée de l'ouvrage a donc été publiée quatre ans seulement après sa première parution en format poche. Nous espérons que l'auteur ne nous en voudra pas de reproduire assez longuement une partie de la nouvelle préface. Voici l'énumération de nos nouvelles folies.

    En ces temps-là... écrit ainsi Mathieu Laine ...

    "... nos barres chocolatées ne portaient pas la mention 'Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé' ; Tintin au Congo n'était pas mis à l'isolement dans les bibliothèques américaines ; on pouvait fumer une cigarette dans un bar en buvant un café-crème ; les médecins pouvaient sans difficulté prescrire du Di-Antalvic, cet anti-douleur efficace dont la dangerosité n'apparaît qu'au terme d'une consommation extrême ; la régie publicitaire de la RATP n'aurait pas imaginé ordonner le remplacement des affiches du film Coco Chanel parce que Audrey Tautou y apparaissait une cigarette à la main ; l'idée de fixer un quota de femmes dans les organes de gouvernance des grandes entreprises paraissait humiliante pour les dirigeantes ;

    Encore, Mathieu Laine note : la pression moralisatrice et culpabilisante de Yann Arthus-Bertrand et Nicolas Hulot sur nos comportements 'civiques et environnementaux' n'était pas aussi puissante ; le Canada ne réfléchissait pas à interdire les feux de cheminée parce que la combustion du bois serait une source de pollution ; les acteurs économiques n'étaient pas aussi surveillés par un pouvoir hyper-interventionniste ; aucun parlementaire n'avait osé demander l'interdiction de vendre des produits alimentaires juste devant les caisses des hypermarchés et de supprimer toute publicité pour les produits de grignotage pendant les coupures publicitaires des émissions regardées par les enfants.

    L'auteur persiste à remarquer: on pouvait rouler à 51 kilomètres-heure au lieu de 50 en ville sans subir la foudre immédiate d'un radar fixe ou mobile ; la députée UMP de Paris Edwige Antier n'avait pas encore déposé une proposition de loi visant à interdire la fessée ; la décroissance passait pour une idée ringarde héritée des années 1970 aucun député n'aurait imaginé réclamer un 'devoir de réserve' à la lauréate du prix Goncourt parce qu'elle avait critiqué le président de la République ; aucun gouvernement n'avait cherché à interdire les 'happy hours' dans les bars ; l'ancien ministre du gouvernement Jospin, Yves Cochet, n'avait pas encore osé proposer publiquement une directive pour diminuer les prestations familiales à partir de la troisième naissance en expliquant que la pollution générée par un enfant équivalait à 620 trajets Paris-New York en avion;

    L'effarante énumération continue :  on ne démontait pas des antennes-relais sur le simple fondement de 'l'inquiétude' des voisins ; personne n'aurait osé remplacer la pipe de Monsieur Hulot par un ridicule moulin à vent sur l'affiche du célèbre film de Jacques Tati ; aucune loi n'imposait un CV anonyme aux entreprises de plus de 50 salariés  (1)⇓. ; aucun secrétaire d'État n'avait sérieusement envisagé de réintroduire les langes pour les bébés et supprimer ainsi la pollution liée aux couches jetables ; personne n'avait osé adopter une loi Hadopi ; on n'avait pas nommé de médiateur-père fouettard pour forcer les banques à prêter à des entreprises qui ne pourraient pas rembourser afin de sortir d'une crise née, précisément, de lois américaines obligeant les banques à prêter à des populations déshéritées pour qu'elles deviennent propriétaires de leur logement (la fameuse crise des 'subprimes') ;

    On observe en effet qu'en 2006: l'excès de précaution n'avait pas éclaté au grand jour (on découvrit, en janvier 2010, que la France avait acheté 94 millions de doses de vaccin antigrippe A et que seuls 5 millions de Français s'étaient fait vacciner) ; Arnold Schwarzenegger n'avait pas, en sa qualité de gouverneur de Californie, adopté une mesure permettant de condamner à une amende de 100 dollars le possesseur d'une voiture dans laquelle un mineur serait en train de fumer ;

    Et puis : les Verts n'étaient pas partis, à Paris, en guerre contre les systèmes de chauffage installés sur les terrasses de café et de restaurants qui émettraient de l'oxyde d'azote dans l'air ; aucun plan de vidéosurveillance ne prévoyait, comme aujourd'hui, de tripler le nombre de caméras en deux ans ; on n'imaginait pas interdire de fumer sur les terrasses en plein air des cafés ; le principe de précaution n'avait pas été rejoint par le principe d'attention ; aucun label ne figurait sur l'ensemble des bouteilles de vin pour expliquer aux femmes enceintes que boire de l'alcool n'est pas bon pour leur bébé ; aucune proposition de loi n'avait envisagé apposer un label 'photo retouchée' sur les clichés retravaillés pour 'lutter contre l'anorexie'..."

    Voila comment cette fulgurante avancée de la sottise était interprêtée en 2010 par l'auteur :

    "La France était pourtant, déjà, une Grande Nurserie. L'esprit de précaution et le vent de l'infantilisation n'ont, depuis, cessé de souffler. Rien ne semble pouvoir les arrêter.

    Le livre décrypte ce phénomène contemporain, s'amuse - tout en s'inquiétant - des projets à venir, et invite à résister aux illusions comme aux intrusions de plus en plus menaçantes de l'État-Nounou dans nos vies." (2)⇓.

    Remarquons que cette liste date de 2010. Depuis, le président Normal en rajouté une couche (couche-culotte pensera-t-on, pour rester dans le thème de ce pamphlet magnifique).

    Certains jugeront irréversibles les votes parlementaires tendant à "transformer un homme en femme", seule chose que s'interdisait autrefois le parlement de Westminster. Nous pouvons raisonnablement penser, au contraire, que les chutes ne semblent irréversibles que jusqu'au moment où on touche le sol. L'État hexagonal s'en rapproche.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. "Si le décret d'application n'a jamais été signé, note alors l'auteur l'idée vient d'être relancée par le président de la République [en 2010]. 
    2. Mathieu Laine "La Grande Nurserie" Lattès 2010, 216 pages.
  • Va-t-on vers l’annulation de l’élection de François Hollande ? par Xavier Kemlin

    EXCLUSIF: « Le Gaulois » avait déjà évoqué le dépôt de plainte de Xavier Kemlin contre Valérie Trierweiler pour détournement de fonds publics dans un article en date du 16 mars 2013. Aujourd’hui, Xavier Kemlin va plus loin et nous fait parvenir ce texte que nous publions en « Tribune Libre ».
     
    François Hollande a déclaré posséder 1,17 million d’euros de patrimoine dans sa déclaration de patrimoine parue au Journal officiel. Avec un patrimoine de 1,17 million d’euros (voir Patrimoine de François Hollande), François Hollande échappe à l’ISF qui ne se déclenche qu’à partir de 1,3 million d’euros de patrimoine.
    Xavier Kemlin
    Dans sa déclaration de patrimoine, François Hollande déclare ne pas mentionner la nue-propriété des biens immobiliers de son appartement de Cannes. Hollande explique qu’en matière d’ISF, ces biens immobiliers entrent dans le patrimoine de l’usufruitier.
    Pourtant, la loi organique applicable stipule que la déclaration de patrimoine ne se fait pas selon la déclaration ISF mais selon ce qui est prévu en matière de droits de mutation à titre gratuit qui n’exonèrent pas le nu-propriétaire
    Le décret de 1996 stipule clairement que même les biens exonérés d’ISF doivent être déclarés.¢ 
    François Hollande aurait donc dû mentionner la nue-propriété de ses biens immobiliers de Cannes.
    En cas de fausse déclaration, la loi prévoit la nullité de la candidature et même la privation des droits civiques…
    D’autant plus que Monsieur Hollande aurait du déclarer avec son patrimoine celui de Valérie Trierweiller car, pour le fisc français, si vous vivez ensemble et que vous ne faites pas cette déclaration, c’est considéré comme un abus de droit !¢

    http://www.francepresseinfos.com/