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  • Pourquoi les identités régionales ont à espérer du réveil des nations

    Face au patriotisme français, l’un des arguments les plus fréquemment rencontrés est celui du caractère mythologique de la France, qui ne serait qu’un amas de régions mises par l’histoire à la botte d’un État central tyrannique. Bainville, Michelet, Bloch et Braudel se retrouvaient au moins quand face à eux se dressait cet absurde. La France est. Ceci étant dit, la préoccupation que j’ai ici n’est pas de réécrire une histoire de France. J’en serais d’ailleurs bien incapable. Il s’agira de montrer comment la diversité de la France peut faire synergie et non conflit avec une indivisibilité nationale. Autrement dit, l’État est une chance pour les régions, et vice-versa. Cette vision entre en totale contradiction avec la supercherie de « l’Europe des régions », tartuferie à laquelle je consacrerai le premier point de mon analyse. Le second tâchera de saisir les intérêts particuliers et communs d’une combinaison entre État et régions. Le troisième précisera quelques conditions que je pense nécessaires à la bonne marche de cette régénération.

    Les faux-amis de l’identité régionale

    Par ma mère je suis breton. Voilà plus de vingt ans que j’ai le granit pour oreiller, le vent pour couverture et le bruit des vagues pour métronome. Je n’oublies pas que la langue d’ici a connu une E.M.I. (expérience de mort imminente) du fait de la République. Je sais que la duchesse Anne ne s’est pas donnée avec joie à Charles VIII. Je n’oublies pas non plus comment la péninsule s’est offerte aux Plantagenêts contre les rois de France. Mais, plus que tout, je garde en mémoire Du Guesclin, ce Breton connétable, icône homérique, exempt à jamais de tout procès en trahison. Bref, je ne suis pas de ceux qui s’arrangent avec leur mémoire et c’est par souci d’avenir que mes yeux se fatiguent sur les traces du passé.

    Quel avenir m’est donc proposé ? Le plus probable semble être un monde uniformisé dans sa pratique politique, son mode de vie, ses cultes, ses aspirations et ses stratifications sociales. Si j’en voulais, je ne serais pas ici. Que l’on se sente d’abord Breton ou Français, on entend tambouriner à la porte les mêmes V.R.P. de la globalisation hédoniste et intempestive. Ces vendeurs de cravates et de constitution disent au patriote français qu’il a rendez-vous chez le taxidermiste. Pour faciliter sa mort, ils agitent la vieille lune d’un monde refragmenté respectueux des identités réelles. Ils appellent ça l’Europe des régions. Ils oublient que les frontières sont précieuses, même inconsciemment, tant leur construction a été laborieuse. Ils oublient l’irrédentisme, les malgré-nous et mes aïeuls partis du Finistère vers le front, sachant de quel côté du Rhin venait le danger pour leur foyer. À cours d’arguments identitaires, ils prétextent l’efficience économique transfrontalière dans une perspective de compétition mondialisée. À cela, j’expose deux arguments :

    •La coopération transfrontalière était une réalité précédent de longtemps la « (dé)construction européenne ».

    •Quand on transforme un territoire et ses occupants en autant d’éléments d’optimisation de la production, comment peut-on oser se réclamer de l’humanisme ? Avec Maurras, je préfère le Sang à l’Or. Avec Barrès, « je défends mon cimetière ».

    Alors, Bruxelles à Brest et à Bayonne pour les libérer de Paris ? La ficelle est grosse et ne résiste pas à l’analyse. La dissolution de l’État-nation ne se fera que pour renforcer une gouvernance européenne d’abord, euro-atlantique ensuite – je renvois aux travaux de Pierre Hillard –, globalisée enfin si la multipolarité géopolitique finit par rendre l’âme. Il n’est cependant pas dans les projets de l’orchestre oligarchique de faire jouer la partition des épopées de jadis. La subordination à la dérégulation économique, morale et identitaire prévaudra. On pourra avoir ici des druides, là une macro-région rhénane, tantôt l’ikkuriña flottant, tantôt les panneaux d’indication écrits en langue d’oc. Les druides seront en jeans et les panneaux diront comment se remplir le ventre d’un bon burger au coulommiers made in Taiwan. On ne multipliera pas les identités. Au mieux se contentera-t-on de devenir un zoo d’indigènes qui prostituent une identité amputée et réduite au folklore. Que ne regrettera-t-on pas d’être devenus les fossoyeurs enterrés de l’Histoire, comme les Parlements furent ceux de l’Ancien Régime… Ce qui attend les régions au carrefour de l’euro-mondialisme, ce n’est pas la libération du joug national mais un alignement létal qui ne laissera de variation dans le monde que sur les détails. Alors je demande aux régionalistes et aux indépendantistes : votre rancune face à des États va-t-elle jusqu’à faire de vous des kamikazes ? Ne perdez pas de vue qu’il sera toujours plus aisé de traiter avec des acteurs touchés de politique, porteurs d’un projet lisible et surtout soucieux de la notion d’identité. Si j’étais fermement partisan d’une Bretagne indépendante, je me sentirais toujours plus proche des hommes de Valmy que de ceux de la City. Le morcellement régional a toujours été joué par l’empire comme un carte intelligente pour la domination, des Achéménides jusqu’à Hitler en passant par Édouard III. La raison invite donc à ne pas envisager de fest-noz autour du cadavre de Marianne. Plus encore, elle peut servir à envisager une synergie réelle entre la France et ses régions, aboutissant à donner à l’homme l’Être en plus de l’Avoir.

    Le marteau et l’enclume plutôt que l’étau

    Exit donc la voie vers cet étau des nationalités, enserrées entre un hyper-local divisé en préfectures qui appliquent les directives, et le global impalpable qui les dicte. En somme, un retour à la féodalité, avec le Carrefour market en guise de basilique et Georges Soros en parangon de vertu. Mieux que Saint-Benoît et Roland de Ronceveaux… J’avais expliqué précédemment pourquoi cette issue n’était ni fatale, ni logique. Voyons donc pourquoi les identités locales ont à espérer du réveil des nations. Diplomatiquement, économiquement, démographiquement et stratégiquement, les principes de la paix de Munster réadaptés aux réalités actuelles sont à même d’offrir une alternative à la « globalindividualisation ». Les régions seules et divisées ne souffriraient pas les puissances supranationales dont on sait les intentions. « Elles peuvent se réunir », me dira-t-on. Oui, on appelle cela un pays… Un État fort est seul à même de créer un corridor permettant de sortir des rails euro-mondialistes. Cet État s’enracine dans un territoire varié physiquement et culturellement. Les régions font la France. Les régions sont la France. Si la France est mise au ban de l’histoire, point de salut pour la bouillabaisse ni le bœuf bourguignon pourquoi les identités locales ont à espérer du réveil des nations pourquoi les identités locales ont à espérer du réveil des nations – à digérer avec un bon armagnac… Le principe de l’union faisant la force a autant démontré son efficience pour la France que son inconsistance pour l’Europe. En cause : l’Histoire. Le rayonnement français a une fâcheuse tendance à l’éclipse. Néanmoins, il n’est pas sot de penser qu’une fois recouvrée une marge de manœuvre importante, il soit le meilleur ambassadeur de la richesse de ses terroirs et la plus belle vitrine d’une communion nationale réussie sans déracinement des individus. On en déduira ce qu’on voudra quant à l’actualité.

    La France ne saurait cependant être l’idiote utile des fêtes villageoises. Ne tombons pas dans les images d’Épinal seulement bonnes à décorer les bouteilles de vins de table. Primo, la France ne peut décemment pas omettre son essence composite, faute de quoi elle serait auto-dissoute. La France est ses régions, plus une volonté bien cernée par Ernest Renan. Si elle néglige cette « heureuse diversité » chère à Bainville, elle se condamne à n’être qu’un amas de cabinets ministériels mal gérés, une oligarchie de vampires déracinés. Secundo, la France, pour disposer des outils nécessaires à son indépendance connus au moins depuis Richelieu et Colbert, doit pouvoir compter sur toutes les ressources naturelles et humaines disposées sur son territoire. Despote, elle passerait pour un prisme contingent entre les populations et l’idéal d’un monde régionalisé et libérateur. Arrogante, elle demanderait « qui t’a fait région ? » et se verrait répondre « qui t’a fait État ? » L’ambition patriotique ne doit jamais perdre de vue le réel qu’elle prétend légitimement défendre. Alors, l’enracinement local et le sentiment national retrouveront leur communion naturelle que l’on a trop souvent occultée sur fond de procès du jacobinisme. Alors, les identités pourront être préservées dans leur diversité, et les marteaux des provinces pourront battre tous les impérialismes déracinants sur l’enclume immuable de la nation régénérée. Alors, aussi, pourrons-nous préserver un monde hétérogène où voyager voudra dire autre chose qu’acheter ailleurs. Ce reflux de l’uniformisation, aussi utopique puisse-t-il paraître, est parfaitement envisageable sous deux conditions essentielles.

    Impérative reconnaissance

    Il faut dans un premier temps que l’État reconnaisse, comme nous l’avons dit, sa composition diverse. Après tout, ce ne serait que pour mieux exposer sa puissance intégratrice, tant malmenée aujourd’hui. Il ne s’agit de rien de moins que d’user à cet escient de la décentralisation. Laisser au local le droit et les moyens d’exister avec sa langue, l’enseignement de son histoire, l’entretien de son patrimoine, la possibilité d’habiter le territoire sans avoir à être happé tôt ou tard par les grandes métropoles. Il semble juste, dans ce contexte, de réhabiliter le critère historique et culturel pour redécouper le territoire. Ainsi, ne pas oublier que les Ducs de Bretagne logeaient à Nantes, ou que les cantons sont plus représentatifs des réalités sociales que les départements, dont la genèse était administrative et le devenir, politicien. Il ne s’agit pas de retourner aux privilèges des Marches d’Ancien Régime mais de redonner nom et repère à la réalité passée, car « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Ceux qui prétendent venir de nulle part ne vont généralement pas bien loin. Nous caressons là un problème plus vaste : celui de la ringardisation de l’histoire et du passé. On n’imposera pas aux enfants la lecture de la Condition de l’homme moderne de Hannah Arendt ou des Désillusions du progrès de Raymond Aron. Il faudra néanmoins, pour que l’on arrête de caillasser de concert et les Gaulois urbains et les ploucs ruraux, que l’ethnomasochisme hexagonal cesse.

    Le jour où j’aurais honte d’être Français et où je serais fier d’être Breton (ou le contraire), je serais un apatride réfugié dans la connerie.

    Pour éviter ce triste sort, je m’attache donc à savoir l’histoire de mes aïeux, ceux de Normandie comme ceux de Bretagne. Force est alors de constater que les pages de l’histoire ont lentement mais sûrement écrit les Nations. Si je ne la jugeais pas si néfaste et irrémédiable, je laisserais les pseudo-identitaires tenter l’aventure du l’Europe des régions, et au-delà du mondialisme régionalisé, juste pour rire… Penser global, agir local. Soit uniformiser les gestes au service d’une même fin que l’on ne choisit pas. Je m’y refuse et je crois que la France est le chemin réel indispensable à la pérennité régionale. Je ne me vends pas à la France, je lui appartiens par ma naissance. Je ne tire pas au canon sur la blanche hermine, je prends acte de l’histoire et je ne crois pas qu’il y ait plus de bonheur à remplacer la langue d’Hélias par celle de Steve Jobs que par celle de Molière.

    Je laisse à d’autres la politique du pire. Je reconnais ma terre comme française et j’y reconnais l’autorité de l’État. Je crois qu’en politique comme en langue et en droit, la souveraineté nationale doit primer. C’est dans la France que je mets mes forces et mes espoirs, non pour appeler de nouvelles colonnes infernales et de nouveaux hussards mais pour arrêter l’hémorragie culturelle, paysagère et mémorielle qui se fiche bien des limites de circonscription. Je pense, enfin, que l’histoire est encore le meilleur moyen d’une prise de conscience permettant de passer du mythe de l’étau à la réaction du marteau et de l’enclume. C’est dans l’échange et l’étude que l’on se rend compte que la ligne partagée par les Français est précisément celle du refus d’être alignés.

    Je crois donc en la  réconciliation du local et du national séparés par les Constituants parce que cette articulation est naturelle et produite par les siècles. J’embrasse la France, plus souvent sur sa main bretonne que sur son front parisien, mais elle reste la même grande et belle demoiselle. Au moins puis-je me vanter de ne pas être adultérin. Appel aux polygames et aux célibataires…

    Guillaume Enault http://www.europemaxima.com/?p=3039

     

    • D’abord mis en ligne sur Le Bréviaire des Patriotes, le 18 mars 2013.

  • Barrès redécouvre la Grèce (arch 1988)

    L'excellente biographie (1), que François Broche a consacrée à Maurice Barrès est une invitation à partir à la découverte de certaines œuvres de cet écrivain complexe et souvent mal connu.
    En 1906, Barrès est élu à l'Académie française au siège de José Maria de Hérédia, ce maître du Parnasse qui ciselait, sculptait, les vers de ses sonnets. En cette même année, paraît à la devanture des librairies « le voyage de Sparte », où l'auteur des «Déracinés» relate le séjour qu'il fit en Grèce en l'année 1900.
    L'homme s'était embarqué, pensant entreprendre un voyage initiatique. Partagé entre les exigences d'une sensibilité romantique et celle d'une raison très cartésienne, Barrès a l'intention, au cours de ce périple, « de reconnaître quel bénéfice moral nous pouvons encore tirer de la Grèce ».
    « J'ai traversé, confesse le voyageur, comme un colis des messageries, et nullement comme un Ulysse, une mer qui m'embrouillait tout ». Mais voici enfin, le Pirée ; derrière le port, la capitale de l'Attique, Et là, fichée sur cette très antique colline inspirée, l'Acropole où se meuvent les ombres des Chateaubriand, des Byron, des Lamartine, des Renan, des Leconte de Lisle... Barrès prend néanmoins vite congé de ces illustres mais encombrants fantômes. Il se rend compte qu'il  n'y a plus de place, en ce lieu bien encombré, pour le Démosthème des professeurs. Il importe désormais de procéder à la révision décapante d'un Hellénisme aussi onirique que théorique chanté avec leur lyres, par Leconte de Lisle ou Anatole France. Barrès se sent en revanche transporté en contemplant un paysan moderne descendant des derniers princes d'Athènes, juché sur un baudet, poursuivant son chemin au rythme cahotant de sa monture. Non sans amertume, il adresse des reproches à Pallas Athénée. Force lui est de constater que, sur l'Acropole, il a trouvé « la révélation d'une vie supérieure qui ne peut pas être la sienne ». Aux exposés théoriques, aux discours idéologiques, dirait-on aujourd'hui, sur les vertus de la démocratie athénienne, il oppose les hautes valeurs de la Cité de Sparte. Mais il n'est pas dupe. Avec franchise, il reconnaît que derrière les émotions, il ne peut croire aux dieux de tous ces Olympes. Avec son « naïf cœur gaulois » il demeure « un chrétien de la vallée du Rhin ». La Grèce ne peut être isolée dans un temps ou dans un espace. Ce regard original l'amène naturellement à célébrer les réminiscences de l'ancien paganisme et à chanter les valeurs du nationalisme et de l'enracinement.
    La pensée de Barrès a été souvent mutilée, réduite, ou encore caricaturée. Ce livre, écrit avec élégance, est une fête pour l'esprit. Il est aussi l'occasion opportune de lire un autre ouvrage écrit à la même époque et chantant, lui aussi, la Grèce antique. Celui-ci est dû à Charles Maurras. Et « Le voyage d'Athènes » vient enrichir ce superbe périple à travers la politique et la littérature.  
    Jean-Claude Lauret National Hebdo du 3 au 9 mars 1988
    1) - Editions du Trident,

  • L'effet de serre contre les nations (arch 2009)

    Un fantasme climatique détourne l'attention de la catastrophe réelle qui frappe l'Europe, le déclin démographique des nations et l'invasion-immigration, dont sont complices les gouvernements soumis à l'idéologie mondialiste
    On s'est trompé d'apocalypse. Ou plutôt, l'on nous trompe. Le cauchemar d'un globe submergé dans un siècle par les mers gonflées par la fonte des pôles masque la submersion, bien réelle, ici et maintenant, de l'Europe par le tiers monde. Ironie, cette manœuvre de diversion qui joue sur un fantasme alarmiste se présente comme un acte de courage lucide fondé sur une analyse scientifique irréfutable.
    Procédons par ordre. Du général au particulier. Il n'est pas question de nier qu'un certain type de développement sans mesure ni responsabilité abîme notre planète et puisse en menacer l'avenir. Si tous les Chinois tiraient leur chasse d'eau comme les Américains, ou gaspillaient de même énergie et matières premières, le monde entier serait un cloaque. Ici l'on doit rendre grâce à la bienheureuse inégalité des civilisations et des développements, qui limite les expériences funestes et maintient vivaces des pensées ou des comportements permettant d'y remédier. La préservation du milieu par l'homme est donc un devoir urgent : mais sur le fait même que l'environnement est une cause juste et bonne, il devient l'objet de manipulations politiques aisées. De même que les escrocs ont opéré sous le pavillon d'une noble association de lutte contre le cancer, de même peut-on faire passer n'importe quelle marchandise sous le pavillon du bien et de la nature.
    Quand on examine les nombreux textes de l'ONU sur le développement durable et l'éthique du développement durable, on s'aperçoit que leur but affiché est l'installation d'un gouvernement mondial et la soumission de toutes les consciences à une pensée unique. D'ores et déjà, le prétexte écologique est utilisé de plus en plus fréquemment pour limiter la souveraineté des États nations.
    Quant à l'effet de serre en particulier, on notera pour commencer quelques contradictions surprenantes. Ceux qui postulent que le réchauffement de l'atmosphère est dû en grande part aux gaz produits par les combustions d'énergies fossiles devraient soutenir à fond le nucléaire, seule source d'énergie permettant, au moins pour une longue période de transition, de tenter de limiter les émissions de gaz tout en maintenant le niveau de vie et d'activité. Or, dans leur immense majorité, les organisations non gouvernementales qui gravitent autour de l'ONU et s'agitent à Kyoto s'opposent au nucléaire. Quelle est leur cohérence ? Quel est leur véritable but ?
    À terme, la réduction des émissions de gaz à effet de serre supposerait une révolution des comportements économiques et probablement des niveaux de vie, surtout si l'on tient compte de la croissance naturelle des pays sous-développés. Ceux qui disent le souhaiter en mesurent-ils les conséquences et sont-ils prêts à l'expliquer aux populations concernées - à commencer par les Européens ? Dans l'immédiat, réduire les émissions de gaz carbonique de quinze pour cent handicaperait les industries, augmenterait les chômage ; or les partisans de cette réduction des émissions sont aussi partisans d'autres mesures qui, elles aussi, favorisent chômage, immigration non contrôlée, 35 heures généralisées, gestion socialiste, libre-échangisme sans frein. Encore une fois, qu’elle est leur cohérence, quel est leur véritable but ?
    Ces contradictions donnent à penser que le véritable but de la campagne médiatique sur l'effet de serre n'est pas de défendre l'environnement mais de manipuler l'opinion occidentale pour la préparer à un nivellement des économies et à un abandon de souveraineté par nos nations.
    Le traitement de l'information sur ce sujet corrobore cette hypothèse. Les médias donnent en effet pour une certitude ce qui n'est qu'une hypothèse. Un chercheur présenté comme une autorité disait lundi matin à 8 heures sur France Inter que les méfaits de l'effet de serre avaient été établis à la conférence de Rio en 1992. C'est faux. Rien n'a été prouvé. Ce qui est certain, c'est que la teneur de l'atmosphère en certains gaz a augmenté depuis cinquante ans. Sur les causes et les conséquences du phénomène, il convient en revanche d'être prudent. Sur la part qu'y prend l'homme également. Lorsqu'on se souvient des manipulations auxquelles ont donné lieu les déchets nucléaires ou les prétendues pluies acides, on examinera avec attention toutes les thèses en matière de climatologie, en se souvenant qu'un nombre très restreint des instituts donnent l'information qui forme l'opinion. Quelques hommes font la pluie et le beau temps en climatologie. Les conclusions qu'en tirent les médias ont un poids tel qu'il est urgent d'attendre pour les juger, et de se méfier de l'utilisation politique qu'on en fait.
    M.P. National Hebdo du 4 au 10 décembre 1997