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  • 27 décembre 1585 : mort de Pierre de Ronsard,

    premier poète moderne et patriote fervent.

    Il meurt dans son prieuré de saint Cosme (près de Tours). Ce parent de Bayard et de la reine Elizabeth d’Angleterre était né au château de la Possonnière dans la paroisse de Couture-sur-Loir en 1524. Devenu sourd très jeune et donc privé de carrière militaire, il se consacra alors à la littérature. Fondateur du groupe de la Pléiade avec Joachim du Bellay, il a renouvelé l’inspiration et la forme de la poésie française (Odes, Amours, Hymnes, etc.)
    Les Italiens le mettent au-dessus de leurs plus grands poètes ; dans l’Europe entière, il est lu et admiré. Lorsqu’il traverse Paris, la jeunesse l’acclame et les étudiants touchent sa robe pour devenir poètes. Ses seuls adversaires seront les protestants. En 1562, Ronsard, expert à l’escrime et à l’équitation, devait réunir une bande de garçons pour massacrer des Réformés qui venaient de saccager des œuvres d’art. Et ce bien qu’il fut initié (cf livres d’Alain Pascal).

    Voici de ses vers qui n’ont rien perdu de leur actualité :

    Des Turcs, des Mammeluks, des Perses, des Tartares ;
    Bref, par tout l’univers tant craint et redouté,
    Faut-il que par les siens luy-mesme soit donté ?
    France, de ton malheur tu es cause en partie ;
    Je t’en ay par mes vers mille fois advertie :
    Tu es marastre aux tiens et mere aux estrangers,
    Qui se mocquent de toy quand tu es aux dangers,
    Car sans aucun travail les estrangers obtiennent
    Les biens qui à tes fils justement appartiennent.

    in Discours à Guillaume des-Autels, Œuvres complètes de Ronsard, éd. La Pléiade, tome II, p.568.

    Pour retrouver nombre de ses poèmes, cliquez ici.

    Ci-dessous, une intéressante critique littéraire - avec superbes citations – parue dans La Muse française en 1924, sous la plume de Gustave Cohen, sur le thème Ronsard, poète de la patrie.

    « Un Ronsardisant de qualité, M. H. Vaganay, a publié naguère, dans la Revue d’Histoire littéraire de la France de 1920, ce qu’il a appelé l’Acte de Naissance du mot « patrie ». Qu’on ne croie pas qu’il soit aussi ancien que notre pays. Le premier emploi est de 1539, encore ne figure-t-il que dans une traduction du Songe de Scipion, où il est signalé comme un hardi néologisme : « Et pourquoy globe ne sera aussi bien reçu que la patrie ? de laquelle diction je voy aujourd’huy plusieurs usurper. »

    De fait, il faut attendre le XVIe siècle, et en particulier le règne de François Ier, pour voir la France, enfin échappée intacte et comme par miracle aux luttes intérieures et extérieures, prendre conscience de son unité et de sa puissance, qu’elle va porter au delà des monts. Là se réchauffe et s’épanouit, au soleil de la pensée italienne et de la pensée romaine qu’elle reflète, notre sentiment national. C’est en effet un phénomène singulier que l’Antiquité, ressuscitée non dans sa lettre, qui était connue au moyen âge, mais dans son esprit, qui y était souvent ignoré, a servi à accroître en nous l’amour de la patrie, de la petite, qui est le lieu de notre naissance, et de la grande, qui est le lieu de notre pensée.

    Si un Pierre de Ronsard entonne la louange du Vendômois, s’il célèbre la forêt de Gastine, au pied de laquelle il est né, et « ses antres secrets, de frayeur tout couverts », ou la fontaine Bellerie, que les habitants du hameau de Vauméan-lez-Couture appellent la fontaine de la Belle Iris ; s’il fait, dans l’Isle Verte, au confluent du Loir et de la Braie, Élection de son sépulcre, c’est uniquement parce que Virgile a célébré Mantoue en Cisalpine, Horace, Venouse en Apulie. De ses deux premiers maîtres de poésie, il a retenu la leçon, et « l’argentine fonteine vive » ne sera plus aperçue par lui qu’à travers le cristal du Fons Bandusiae.

    Mais Ronsard a un autre maître qu’il ne cite que rarement, à qui il ne rend, et encore par occasion, qu’un hommage dédaigneux, sans qui pourtant il n’existerait point, car il lui doit son métier, sa science du rythme et des rimes, je veux dire Clément Marot. Or celui-ci, avant de mourir et pour son chant du cygne, après avoir beaucoup raillé, d’une satire qui va loin parfois, et loué Dieu, d’une louange qui monte haut souvent, avait, éternel précurseur incapable de porter son art à sa perfection, entonné, mais un peu gauchement, le péan de la bataille de Cérisoles (14 avril 1544). Ronsard ramasse la lyre tombée des mains du chantre expirant, et exalte, à son tour, François de Bourbon, le jeune héros dont la victoire attendait

    la main parfaite
    D’un ouvrier ingenieus
    Par qui elle seroit faite
    Jusques au comble de son mieus
    .

    C’est la première en date, sans doute, des Odes pindariques de Ronsard, ces odes, si magnifiquement grandiloquentes et si oubliées, où il loue la race des Valois. Mais, en même temps, avant de publier, en 1550, le fameux recueil, si impatiemment attendu par la jeunesse de Coqueret et les lecteurs de la Deffence (avril 1549), il donne, dans l’année même où celle-ci parut, et en une forme moins compliquée que la triade, une pièce à rimes plates, sans alternances, intitulée l’Hymne de France.

    Il nous plaît de voir le premier de nos poètes modernes entrer dans la vie littéraire, en publiant la louange du pays qu’il devait illustrer ; cependant, la pièce ne répond ni à notre attente, ni à la promesse du début :

    Le Grec vanteur la Grece vantera,
    Et l’Espaignol l’Espaigne chantera,
    L’Italien les Itales fertiles,
    Mais moy, Françoys, la France aux belles villes,
    Et son sainct nom, dont le crieur nous sommes,
    Ferons voler par les bouches des hommes
    .

    À la bonne heure ! mais, après, on tombera sur des platitudes dans le genre de celle-ci :

    Quoy ? nostre France, heureusement fertile,
    Donne à ses filz ce qui leur est utile.
    Le fer, l’airain, deux metaulx compaignons,
    Ce sont les biens de ses riches roignons,

    heureusement suivies de meilleures louanges à l’honneur de nos femmes, de nos peintres, de nos « vainqueurs de laurier couronnéz », lesquelles se terminent par cette apostrophe :

    Je te salue, ô terre plantureuse,
    Heureuse en peuple et en princes heureuse.

    Plus préoccupé de ses amours pour Cassandre ou pour Marie, et, davantage encore, en véritable artiste, des modes les plus propres à les honorer, Pierre de Ronsard, dans la période qui va de la publication des Odes, en avril 1550, à celle des Hymnes, en 1555-1556, semble négliger le dessein qu’il avait manifesté de célébrer, lui premier, « le loz » ou la louange de sa patrie. Pourtant le titre seul aurait dû déjà le lui remettre en mémoire, mais les deux livres des Hymnes sont plutôt consacrés à ces larges thèmes philosophiques qui prennent alors pied dans notre poésie. Il y use aussi de l’alexandrin à l’égard duquel il avait, jusqu’à 1555, partagé les préjugés de ses prédécesseurs et de ses émules. Chose déconcertante, les poètes trouvaient ce mètre, peut-être parce qu’il était long, trop voisin de la prose. Ronsard, épris en même temps de Marie et de la simplicité, sans qu’on puisse démêler exactement, dans ce cœur et ce cerveau d’écrivain, laquelle des deux passions a précédé l’autre, s’est avisé de le reprendre et, prodigieux musicien comme il l’était, il en a mesuré d’un coup d’oreille toutes les ressources et les sonorités, soit qu’il les appliquât à envelopper d’harmonie ses tendresses, soit qu’il l’employât à porter l’idée sur les ailes du son. Aussi lui doit-on ces vers somptueux adressés aux étoiles :

    Je vous salue, enfants de la premiere nuit,

    ou à Dieu :

    Tu es premier chaisnon de la chaisne qui pend.

    Qui dira, chez le poète, si, dans les profondeurs de son âme, c’est le rythme qui suscite la pensée, ou la pensée qui appelle le rythme ? Toujours est-il que, dès 1560, date de la première édition collective des Œuvres, à la lyre qu’il avait, en 1550, montée « de cordes et d’un fust », il avait ajouté une corde d’airain, à laquelle les malheurs de la patrie allaient arracher des accents inconnus. L’Élégie à Guillaume des Autels les annonce déjà. L’écrivain gémit de la querelle religieuse qui ruine la France et il accuse les réformés de la détruire « pour un poil de bouc », c’est-à-dire pour la longue barbe pointue de Calvin, rompant ainsi l’unité morale et traditionnelle du pays :

    Las ! pauvre France, helas ! comme une opinion
    Diverse a corrompu ta première union !…
    Tes enfants, qui devroient te garder, te travaillent,
    Et pour un poil de bouc entre eux-mesmes bataillent !

    Et comme reprouvéz, d’un courage meschant,
    Contre ton estomac tournent le fer tranchant…
    Ou par l’ire de Dieu ou par la destinée,
    Qui te rend par les tiens, ô France, exterminée ?

    L’exhortation est impuissante à dompter la tempête. Que peut contre elle un pilote qui chante dans le vent ? Pourtant il ne se découragera pas ; il enfle sa voix, crie, gémit, insulte. La vague furieuse la domine, mais, par delà la vague qui bave et meurt, cette voix atteindra la postérité qui écoute.

    Le 1er juin 1562, paraît le Discours des Miseres de ce temps, suivi vers le 1er octobre, de la Continuation du Discours des Miseres de ce temps et, deux mois après, vers le 1er décembre, de la Remonstrance au peuple de France.

    Le but du discours est bien précisé par son exorde :

    Ô toy, historien, qui d’ancre non menteuse
    Escris de nostre temps l’histoire monstrueuse,
    Raconte à nos enfans tout ce malheur fatal,
    Afin qu’en te lisant ils pleurent nostre mal,
    Et qu’ils prennent exemple aux pechés de leurs peres,
    De peur de ne tomber en pareilles miseres.

    Ce qui perd « nostre France », et l’on sentira la caresse du possessif, c’est la présomption, l’orgueil, qui permet à l’individu de s’ériger en juge et qui fait la nation sans frein ni loi : « morte est l’autorité ». Inventant l’image que retrouvera Barbier, il la compare à un cheval emporté :

    Tel voit-on le poulain dont la bouche trop forte,
    Par bois et par rochers son escuyer emporte
    Et, maugré l’esperon, la houssine et la main,
    Se gourme de sa bride et n’obeist au frein :
    Ainsi la France court, en armes divisée,
    Depuis que la raison n’est plus autorisée.

    La Continuation du Discours des Miseres de ce temps a plus d’ampleur et d’éloquence encore. À mesure que le danger augmente et que s’accroît le tragique du spectacle, l’âme d’un poète s’émeut davantage et, pour la première fois peut-être dans notre histoire, s’identifie avec celle de la patrie. « Madame », dit-il à la reine Catherine de Médicis,

    Madame je serois, ou du plomb ou du bois
    Si moy que la Nature a fait naistre François,
    Aux siecles advenir je ne contois la peine
    Et l’extreme malheur dont rostre France est pleine.
    Je veux, maugré les ans, au monde publier,
    D’une plume de fer sur un papier d’acier,
    Que ses propres enfans l’ont prise et devestue,
    Et jusques à la mort vilainement batue.

    Eh quoi ! dit-il en se tournant cette fois vers les réformés :

    Et quoy ! brusler maisons, piller et brigander,
    Tuer, assassiner, par force commander,
    N’obeir plus aux Roys, amasser des armées,
    Appellez-vous cela Églises reformées ?

    Puis, apostrophant leur chef, Théodore de Bèze, le bras droit de Calvin à Genève, et faisant appel à ce sentiment patriotique vraiment nouveau, ou, du moins, si profondément renouvelé au XVIe siècle, il l’adjure :

    La terre qu’aujourd’hui tu remplis toute d’armes,
    Et de nouveaux Chrestiens desguisés en gens d’armes…
    Ce n’est pas une terre allemande ou gothique,
    Ny une region Tartare ny Scythique,
    C’est celle où tu nasquis, qui douce te receut,
    Alors qu’à Vezelay ta mere te conceut,
    Celle qui t’a nourry, et qui t’a fait apprendre
    La science et les arts, dés ta jeunesse tendre…
    Ne presche plus en France une Évangile armée,
    Un Christ empistollé tout noirci de fumée,
    Qui comme un Mehemet va portant en la main
    Un large coutelas rouge de sang humain…
    Car Christ n’est pas un Dieu de noise ny discorde,
    Christ n’est que charité, qu’amour et que concorde.

    Que n’a-t-il continué sur ce ton, que n’a-t-il, s’inspirant de son illustre protecteur Michel de l’Hospital, continué à prêcher la tolérance et la mansuétude, dont la France qu’il aimait avait tant besoin ! Mais hélas ! c’est un Dieu de vengeance qu’à son tour il invoque, c’est la destruction de ses ennemis et non leur conversion qu’il implore du « Pere commun des Chrestiens et des Juifs, des Turcs et d’un chacun », dont il parle au début de la Remonstrance au Peuple de France, de beaucoup plus agressive que les Discours. Quand il s’y adresse aux princes protestants, à Louis de Condé en particulier, il s’excuse du ton en ces termes si simples d’allure :

    Mais l’amour du pays et de ses loix aussi
    Et de la vérité me fait parler ainsi

    et il termine par cette superbe exhortation :

    Ha ! Prince, c’est assez, c’est assez guerroyé :
    Vostre frere avant l’aage au sepulchre envoyé,
    Les playes dont la France est par vous affligée,
    Et les mains des larrons dont elle est saccagée,
    Les loix et le pays, si riche et si puissant,
    Depuis douze cens ans aux armes fleurissant,
    L’extreme cruauté des meurtres et des flames,
    La sport des jouvenceaux, la complainte des femmes,
    Et le cry des vieillards qui tiennent embrassés
    En leurs tremblantes mains leurs enfans trespassés,
    Et du peuple mangé les souspirs et les larmes,
    Vous devroient esmouvoir à mettre bas les armes…

    Une dernière fois, Pierre de Ronsard devait prendre la plume, pour exalter son pays et terminer le monument qu’il avait érigé à sa gloire : les quatre premiers livres de la Franciade parurent en septembre 1572. C’était au lendemain de la Saint-Barthélemy ; l’époque était mal choisie, le sujet aussi, qui s’inspirait plus de l’Iliade et de l’Énéide que de l’histoire de France. L’évocation, par la Sibylle Hyanthe, des rois depuis Pharamond jusqu’à Pépin ne parvient pas à nous émouvoir, parce que ces pseudo-descendants de Francus n’ont pas ému le poète, qui laissa son œuvre incomplète. Il regretta sans doute, mainte fois, avant de mourir, de n’avoir pas su donner à sa patrie cette épopée dont il avait, dès 1550, résolu de lui faire hommage, oubliant assurément que, sans dessein littéraire arrêté, sous la seule pression des circonstances, dans le deuil des luttes fratricides, il lui avait dédié ces Discours de 1562, véritable épopée d’amour filial, immortelle et brûlante, qu’il avait écrite pour elle

    D’une plume de fer sur un papier d’acier. »

    http://www.contre-info.com/27-decembre-1585-mort-de-pierre-de-ronsard#more-17036

  • L’Arabie saoudite ébranlée par l’accord sur le nucléaire iranien

    L’Arabie saoudite a été prise de court par cet accord sur le nucléaire, comme elle l’a été en 2011 par le Printemps arabe. Cinq mois seulement après l’élection de Hassan Rohani à Téhéran, il ouvre la voie à la fin de plus de trente ans d’endiguement de l’Iran. Ce processus, s’il est mené à son terme, est de nature à annihiler le résultat des efforts déployés par la monarchie saoudienne depuis le renversement du shah en 1979 pour acquérir une place régionale dominante. Cependant, mesurer toute l’étendue actuelle de la frustration de l’Arabie saoudite et de sa colère à l’égard du président Barack Obama nécessite un rapide retour en arrière historique.
    Après la révolution iranienne
    En 1979, la révolution islamique iranienne avait brutalement mis fin à la stratégie des États-Unis pour la défense de leurs intérêts au Proche-Orient dans le contexte de la Guerre froide. Elle reposait sur deux piliers qui lui étaient tous deux alliés : l’Arabie saoudite et l’Iran impérial. Riyad restait toutefois dominé par Téhéran — le « gendarme du Golfe » — auquel les États-Unis fournissaient même des armements qu’ils n’exportaient nulle part ailleurs. La menace que s’est mise à représenter, pour les monarchies de la péninsule Arabique et la stabilité de la région du Golfe, l’Iran de l’ayatollah Rouhollah Khomeini, le déclenchement de la guerre Iran-Irak en septembre 1980 et l’invasion soviétique de l’Afghanistan, ont poussé Riyad en 1981 à former, avec les monarchies de la péninsule, le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG). Sa vocation non déclarée était avant tout de se protéger de l’Iran. Cette initiative avait les faveurs des États-Unis qui, de leur côté, créaient Central Command (Centcom)1 pour mieux assurer la sécurité de leurs intérêts régionaux, centrés sur l’Arabie saoudite. Ce dispositif prenait également en compte l’Égypte, seul allié stratégique du royaume face à l’Iran.
    Le développement politique et militaire du CCG voulu par les Al-Saoud reste cependant freiné depuis trente ans par la réaction de leurs pairs à leur hégémonisme, et ce malgré les crises graves qui ont secoué la région. Les familles régnantes des autres monarchies du CCG n’ont eu de cesse, à l’exception de Bahreïn, de préserver le plus possible leur indépendance vis-à-vis de leur homologue saoudienne, autant par souverainisme — fruit d’un atavisme socioculturel tribal partagé, que par leurs perceptions divergentes de la menace iranienne. Avatars de ce comportement, elles ont privilégié chacune séparément des achats redondants d’armements et des accords bilatéraux avec les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, préférant, pour leur défense et leur sécurité, une dépendance totale à l’égard de l’Occident à une interdépendance renforcée centrée sur Riyad.
    Aux difficultés persistantes de l’Arabie saoudite pour resserrer autour d’elle ses marches face à l’« hydre » — qualificatif employé par le roi Abdallah pour désigner la République islamique —, s’est ajoutée, à partir des années 2000 son exaspération croissante devant la politique américaine au Proche-Orient. En 2010, son résultat est l’accroissement sans précédent de l’influence régionale de l’Iran sans que ce dernier ait eu à tirer un seul coup de fusil — l’« arc chiite » continu de Téhéran à Beyrouth, en passant par Bagdad et Damas.
    Le tournant de la politique américaine à partir de 2011
    Dans ce contexte, le Printemps arabe a provoqué un double traumatisme à Riyad : l’apparition brutale d’une menace sociopolitique grave pour l’assise des monarchies, et le lâchage, en quelques jours, par les États-Unis de Hosni Moubarak qui leur était pourtant un allié très proche. Également accablante aux yeux de Riyad a été l’acceptation par l’administration Obama de l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir au Caire. Le pacte scellé en 1945 entre le président Franklin Roosevelt et Abdelaziz Ibn-Séoud, par lequel les États-Unis s’engageaient à protéger le royaume saoudien en échange de leur accès à son pétrole, changeait de visage : dès lors que leurs intérêts fondamentaux n’étaient pas menacés, les Américains ne protégeaient pas les régimes en place. Les fortes critiques émises peu de temps après par Washington devant la répression par la monarchie bahreïnienne, appuyée par la Garde nationale saoudienne, du soulèvement de la majorité chiite marginalisée du petit royaume insulaire, n’ont fait que confirmer cette perception.
    Survient la crise syrienne. Pour le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, c’est une opportunité pour casser l’« arc chiite ». Alors qu’en Égypte il a soutenu une contre-révolution pour chasser les Frères musulmans et récupérer son arrière-cour stratégique, en Syrie il s’est rangé du côté de la rébellion contre le régime. Riyad s’est d’abord attaché à mettre un coup d’arrêt à l’activité vibrionne de l’émir du Qatar qui, allié avec le Parti pour la justice et le développement (AKP, Adalet ve Kalkınma Partisi) turc, favorisait partout les Frères musulmans pour contrer l’hégémonisme saoudien. L’Arabie saoudite a ensuite espéré que l’attaque chimique du 21 août 2013 dans un quartier de Damas allait enfin provoquer une plus forte implication de Washington en Syrie. Mais le président Obama, qui entamait des pourparlers indirects avec Hassan Rohani via le sultan d’Oman, n’a pas franchi le pas malgré les exhortations saoudiennes.
    Entre une très forte opposition, à l’intérieur des États-Unis, à tout nouvel engagement militaire au Proche-Orient, doublée de sa réticence personnelle, et la certitude, s’il bombardait la Syrie, de mettre à mal le dialogue amorcé discrètement avec Téhéran, tout poussait Barack Obama à ne pas lancer d’intervention militaire malgré sa « ligne rouge », au grand dam de Riyad. Son acceptation immédiate de la proposition russe pour démanteler les armements chimiques syriens finit de convaincre Riyad que Washington n’interviendrait jamais militairement. Se sentant lâchée en Syrie par les États-Unis qui visiblement allaient privilégier un service minimum au profit de l’Armée syrienne libre (ASL) tout en recherchant avec Moscou – et Téhéran – une solution politique à la crise, l’Arabie Saoudite décide alors de faire cavalier seul, pour tenter de parvenir à ses fins – éliminer le régime de Bachar Al-Assad — tout en maintenant une coordination de surface avec les Occidentaux et l’ASL.
    Sortir de l’isolement ?
    C’est dans ce contexte de frustrations saoudiennes cumulées qu’est intervenu l’accord intérimaire sur le nucléaire iranien. Il est ressenti par la monarchie saoudienne comme un ultime coup de poignard dans le dos. Ce coup est rendu encore plus douloureux par l’accueil conciliateur qui lui est fait par les autres capitales du CCG. Toutes — toujours à l’exception de Bahreïn — voient plutôt l’intérêt de la perspective future d’une intensification des échanges avec l’Iran, que ce soit en termes de stabilisation du Golfe, d’abaissement de l’hégémonisme de leur grand frère saoudien, ou en termes économiques. Mais les épreuves de l’Arabie saoudite ne sont pas terminées : lors de la rencontre annuelle des ministres et responsables de la sécurité des pays du Golfe à Bahreïn (appelée « Manama Dialogue ») début décembre, quelques jours avant le sommet annuel du CCG, le ministre omanais des affaires étrangères a déclaré publiquement que le sultanat rejetait catégoriquement le projet de la monarchie saoudienne de transformer le CCG en Union des États arabes du Golfe, et qu’il s’en retirerait s’il était décidé. Jamais déclaration aussi hostile à l’Arabie saoudite n’avait été publiquement prononcée par un membre du CCG. Pour sauver la face lors du sommet de l’organisation, un consensus minimum a pu être trouvé pour créer un commandement militaire conjoint dans le cadre du CCG. Mais l’histoire du Conseil montre que les déclarations ostentatoires dans le domaine souverain de la défense ne sont que peu ou mal suivies d’effets.
    En cette fin d’année 2013, l’Arabie saoudite se retrouve isolée parmi ses pairs et en divergence profonde avec les États-Unis. Dans le même temps, la monarchie ne peut se passer des Américains pour la défense du royaume et pour l’entretien de son matériel militaire. Les États-Unis le savent, qui de leur côté ont besoin de l’alliance avec Riyad pour maîtriser la région selon leurs intérêts. Cependant, l’Arabie saoudite s’est affichée très fort et très loin dans ses objectifs propres, pour lesquels elle mobilise le plus possible le bras de levier de ses ressources financières et de ses alliances tribales, notamment en Syrie. Le Printemps arabe et ses conséquences régionales ont provoqué chez elle improvisation et précipitation qui l’ont placée en avant-scène, contrairement à son habitude d’agir sans bruit dans le temps. Sauf à perdre la face aux yeux de tous, il lui faut à présent une porte de sortie. Il est à craindre qu’elle ne perturbe toute stabilisation du Proche-Orient qui ne lui offrirait pas cette opportunité.
    L’un des dix commandements régionaux américains dépendant du secrétariat à la défense et qui couvre aujourd’hui le Proche-Orient et l’Asie centrale.

    Marc Cher-Leparrain

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlZlZVAFATImjrwZW.shtml

  • La France a renoncé au plein emploi

    Pour Nicolas Goetzmann, responsable du pôle économie du site Atlantico, le noeud du problème est d'abord idéologique :

    "Michel Sapin s’est presque félicité, en trouvant la statistique qui lui plaisait le plus, de rappeler que le chômage baissait depuis 3 mois sur un rythme de 1 350 chômeurs par mois. A ce rythme il faudra 203 ans pour résorber le chômage, et malgré cela, le ministre semble satisfait. Ce type de déclaration ne mérite même plus d’être commenté. (...)

    Les politiques mises en œuvre en France ne sont que des politiques défensives contre un mal qui est effectivement envisagé sous l’angle de la fatalité. Les emplois aidés, la réduction du temps de travail, toutes ces mesures ne sont qu’une réaction contre l’abandon d’une politique totalement oubliée : la poursuite du plein emploi. Et pourtant, économiquement, rien ne saurait justifier un tel abandon. Rien que sur le champ sémantique, le gouvernement a déjà perdu la bataille en annonçant vouloir "lutter contre le chômage" plutôt que de poursuivre une politique de plein emploi. Le défensif s’est substitué à l’offensif, et les réformes ne sont pas du tout les mêmes dans les deux cas. Avec ce choix de mots, la France renonce au plein emploi, et c’est bien cela qui est le plus insupportable. Le résultat est une politique de boutiquier.

    Aucun secteur marchand ne recrute dans le pays, seules les collectivités publiques et les associations y parviennent, c’est-à-dire que les emplois aidés sont la seule ressource du gouvernement en matière de chômage. Je le répète, la seule solution proposée au pays pour tenter de résorber le chômage est l’emploi aidé, ce qui est de fait la totale négation de ce que peut le pouvoir politique en matière de politique économique."

    Louise Tudy

  • Le PS n’aime pas toujours les promesses électorales

    Quand il s’agit du « mariage » gay, le PS et le gouvernement le clament haut et fort : c’est une promesse électorale et il faut bien la tenir, coûte que coûte. Mais entendez bien, le Parti Populaire espagnol, lui, n’en a pas le droit.

    On ne s’étonnera pas de lire un communiqué du PS appelant à soutenir un rassemblement de féministes françaises devant l’ambassade espagnole ce vendredi pour protester contre le projet de la nouvelle loi, voulant réduire l’accès à l’avortement.  Le plus cocasse dans ce communiqué, c’est qu’on y lit la chose suivante : « Il est clair que si la droite espagnole s’obstine, les droits des femmes deviendront un sujet majeur des futures élections européennes. » Dommage que le PS de François Hollande n’ait pas eu la même clairvoyance car le mariage gay et la PMA vont faire partie des sujets des élections européennes en France !

    http://medias-presse.info/le-ps-naime-pas-toujours-les-promesses-electorales/4353

  • Hollande ? Ils y ont cru…

    Hollande n'avait pas, et n'a toujours pas la carrure.

    « Le changement, c’est maintenant », disait-il. On s’en souvient tous, c’était il n’y a pas si longtemps. François Hollande, avant d’arriver au pouvoir en 2012, nous promet monts et merveilles. La preuve : un peu plus de 18 millions de Français y ont cru et c’est ce qui a permis son élection.

    Que de paroles en période électorale. Que de désespoir en période de pouvoir. Que d’indignation en période prérévolutionnaire. Parce que c’est peut-être là qu’on en est : le climat économique et social est propice au déclenchement d’une crise populaire de grande ampleur dans les années, voire les mois qui viennent. On me disait encore hier «On y a cru ». Et pourtant, la situation ne cesse de se dégrader, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Pour cause : Hollande n’a, en fin de compte, ni charisme, ni autorité, et n’est, en fin de compte, pas l’homme providentiel que les Gaulois attendent.

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  • Taubira, Coluche, Dieudonné : cherchez l’erreur !

    Dieudonné, père Noël pour les uns, père Fouettard pour les autres, demandez le programme !

    Que vous soyez Noir ou Noir, humoriste ou humoriste, de gauche ou de gauche, on ne vous applique pas le même traitement. Car il y a les Noirs victimes et les Noirs salauds, comme il y a les humoristes invités chez Drucker à qui tout est permis pour vomir en direct et les humoristes invités à aller se faire entendre au palais de justice. Sans oublier, donc, ceux de gauche qui marchent dans le rang et ceux qui ont quitté celui-ci.

    Dieudonné M’Bala M’Bala a fait partie des premiers. Depuis quelques années, il ricane en tête des seconds. Toujours présent à la télé, mais plus dans les émissions de variétés du samedi soir, toujours désormais dans les affaires judiciaires des JT.

    Quoi qu’on pense de ses « coups » avec Jean-Marie Le Pen en parrain de sa dernière-née, ou Robert Faurisson à qui il a remis sur scène le Prix de l’infréquentabilité, de ses candidatures infructueuses aux élections et de ses sketchs contre le sionisme et obligés, force est de constater que sa diabolisation interpelle. Surtout à quelques semaines de la levée d’indignation qui a suivi la comparaison entre Christiane Taubira et la gent simiesque : que n’a-t-on alors fustigé l’intolérable racisme des Français !

    Pour Dieudonné, rien de semblable. Désormais, c’est au geste de la « quenelle » – marque récemment déposée par madame Dieudonné à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) – que les bien-pensants s’en prennent… Ce geste (bras tendu vers le bas, coupé au niveau de l’épaule par l’autre main) serait-il une parodie – mais significative – du salut nazi (lui-même, rappelons-le, ex-salut de la Rome impériale, puis ex-salut olympique) ou, comme Dieudonné et ses partisans l’affirment, rien d’autre qu’un « bras d’honneur au système » ? Tel d’ailleurs un certain slogan de la présidentielle en 1981 : « Tous ensemble pour leur foutre au cul avec Coluche », qui a tant fait sourire à l’époque et continue de faire l’admiration de tant de nostalgiques du candidat aux plumes dans le derrière…

    La farce quenellière se répandant à vive allure, non seulement dans la netosphère mais jusque sur les plateaux de télévision (dont ceux du sacro-saint Canal+), on assiste à un bis repetita d’indignation citoyenne. Les médisances – tout comme les plaisanteries – les plus courtes étant les meilleures, Dieudonné vient donc de porter plainte en diffamation contre X après les propos du président de la LICRA (association de lutte contre le racisme et l’antisémitisme), Alain Jakubowicz, qui a associé la quenelle « au salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah » (sic).

    Voilà une plaisanterie, en tout cas, dont beaucoup ne sont pas près de se lasser : la LICRA, qui a tant profité de la justice, à son tour traînée devant les tribunaux. Un spectacle à ne pas rater ! D’autant que les avocats de l’humoriste ont annoncé d’autres plaintes, dès 2014, « contre les auteurs supposés de propos diffamatoires qui ont une responsabilité d’information ou une autorité », et de citer Le Monde, BFMTV, France 2, Le Figaro… sans oublier le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.

    Dieudonné, père Noël pour les uns, père Fouettard pour les autres, demandez le programme !

    Philippe Randa

  • Hervé RYSSEN : « Pour une stratégie d’attaque »

    Ecrivain et militant nationaliste ayant déjà écrit une dizaine de livres, pour la plupart sur le judaïsme, Hervé Ryssen fait face aujourd’hui à de multiples poursuites judiciaires et vient même d’être condamné à trois mois de prison ferme pour des propos tenus contre l’actuel maire de Paris. Dans cet entretien Hervé Ryssen s’exprime librement, comme à son habitude, sans langue de bois.
    RIVAROL : Vous avez récemment été condamné à trois mois de prison ferme pour « menaces de mort homophobes » visant le maire de Paris Bertrand Delanoë. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les motifs de cette condamnation et votre stratégie de défense ?
    Hervé RYSSEN : Oui, j’ai appris cette condamnation le 19 novembre par la presse, comme tout le monde. L’information de l’AFP a immédiatement été relayée par tous les journaux (hebdos et quotidiens), qui n’y ont pas changé une seule virgule. « Menaces de mort homophobes ! », ont-ils osé écrire, pour un petit article loufoque publié sur internet, dans lequel je prétendais faussement avoir été complice de Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassinat de Jacques Chirac en 2002, dont je me serais finalement séparé parce que j’aurais préconisé l’utilisation d’un pistolet à plomb pour arrêter la voiture présidentielle ! Je m’occupais ensuite de Bertrand Delanoë, que j’ai littéralement “pulvérisé”. Tout cela, dit sur un ton désinvolte, était évidemment ironique et vengeur (je venais de subir une perquisition). Les juges de la république et ceux qui donnent les ordres derrière eux ont sauté sur l’occasion. Comme mes livres sont inattaquables, ils cherchent les petites phrases sur internet pour me faire condamner. Ce sont des procédés malhonnêtes, évidemment ; mais si nos ennemis étaient des gens honnêtes, comme on dit : depuis le temps, ça se saurait ! Ils ont la réputation qu’ils méritent !
    LA STRATÉGIE DE LA TERREUR
    R. : Pourquoi n’êtes-vous pas en prison ?
    H. R. : Je ne suis pas juriste pour un sou. Je crois simplement savoir qu’il n’y a pas eu de “réquisition” dans ce sens. De plus, j’ai fait appel. Mais l’essentiel n’est pas dans cette procédure. L’important, pour le système, a été de donner un maximum d’écho à la condamnation ; non pas pour me faire de la publicité, mais pour bien faire comprendre à tout le monde que tenir des propos “homophobes” peut être lourdement condamné. Cette stratégie de la terreur a d’ailleurs toujours été celle de nos ennemis, depuis la nuit des temps. Ils ont les flics et les juges avec eux, et le font savoir !
    R. : Avec un bon avocat, vous pourriez peut-être éviter une incarcération désagréable, non ?
    H. R. : Il est vrai que, jusqu’à présent, je ne me suis pas beaucoup défendu. Je considère depuis des années que cette justice républicaine est pourrie jusqu’au trognon, et qu’à partir du moment où un Delanoë, la Licra, la Ligue des droits de “l’Homme” ou encore SOS Racisme porte plainte contre vous, il n’y a rien à faire : c’est plié ! À partir de là, j’ai évité de perdre du temps à tenter de me défendre et ai toujours laissé la justice “suivre son cours”, comme on dit. En fait, je ne me suis jamais présenté devant le tribunal. Sauf une fois, remarquez. C’était à Nanterre, en 2009, pour des textes très sérieux publiés sur internet et que mes lecteurs ont retrouvé mis en forme dans mon livre Le Miroir du judaïsme. J’avais un avocat commis d’office, et celui-ci m’avait demandé de me présenter à l’audience de “fixation” (je ne maîtrise guère le langage juridique) ; bref : une audience pour fixer la date du procès. Il avait insisté au téléphone, arguant du fait que le procureur le lui aurait demandé. J’avais finalement répondu : « D’accord, mais je vous préviens, je risque d’être désagréable ! » J’y suis donc allé, et ai été suffisamment désagréable pour que le “proc” se lève de son fauteuil en hurlant. Ça, je m’en souviens bien, puisque j’ai immédiatement “gueulé”, et plus fort que lui : « Mais tous les jours j’écris des articles ! Vous n’allez pas me condamner tous les jours ! » Bref, j’ai été désagréable. Je ne me suis pas présenté au procès qui s’en est suivi, et puis finalement, vous voyez, j’ai été condamné à une amende ridicule.
    R. : Pourquoi ne vous présentez-vous pas devant les tribunaux ?
    H. R. : Parce que j’estime que je n’ai pas à m’expliquer sur mes livres. Chacun de mes livres sur le judaïsme correspond, en quelque sorte, à une thèse de doctorat. Tout y est clairement exposé, avec des citations et des faits à l’appui. Ils sont inattaquables, et inattaqués, y compris le livre sur la Mafia juive. En septembre 2005, après la parution des Espérances planétariennes, le premier livre, j’avais répondu dans un entretien avec Serge de Beketch : « Je vais vous dire une chose : je ne m’attaque à personne. Je me contente d’analyser assez froidement ce que je découvre ici et là. Si la vérité aujourd’hui tombe sous le coup de la loi, le devoir du juge, en tant qu’homme de loi, est assurément de la condamner. Mon devoir à moi, en tant qu’homme de lettres, est de l’écrire. De mon point de vue, tout est donc parfaitement en ordre. » Je n’ai pas varié. Que le juge condamne, puisqu’on le lui demande ! Ces brimades ne m’ont pas empêché de terminer mon grand cycle d’étude sur le sujet, qui est aujourd’hui la plus vaste étude jamais écrite sur l’âme juive. Cela dit, il est probable que je prenne dorénavant un avocat. J’ai en effet quelques autres procès qui vont avoir lieu, dont un nous vient de Cindy Léonie, « juive sénégalaise» et présidente de SOS Racisme, qui a sans doute été bouleversée par mon petit livre rouge de 2012, intitulé Comprendre le judaïsme, Comprendre l’antisémitisme. C’est une synthèse de mes six gros livres sur le sujet. Là encore, il s’agit pour ces gens-là de trouver les « petites phrases ».
    DES PROPOS SANS DÉTOUR ?
    R. : Quels sont les passages litigieux qui vous sont reprochés ?
    H. R : Comme d’habitude, rien que des évidences pour qui a étudié le sujet. J’ai sous les yeux la “première convocation pour première comparution” devant un juge d’instruction (c’est du sérieux !). Il s’agit d’« injures publiques à caractère raciste » bla bla bla, de « diffamation publique à caractère raciste » bla bla bla ; de “provocation”… “haine”… “violence” et de manque de respect au peuple élu. Si la pauvre Cindy Léonie avait lu mes livres, elle saurait que la quasi-totalité des intellectuels juifs ont évoqué ce sujet sensible qu’est l’inceste, d’une manière parfois fort ambiguë, mais parfois aussi très explicite ! Là, j’ai le moyen de l’écrabouiller sous ma documentation. Et par ailleurs si les propos de certains intellectuels juifs appelant à l’unification du monde sont nombreux, ceux, plus explicites, qui glorifient la domination absolue d’Israël sont beaucoup moins nombreux ; mais il y en a. Le problème est qu’il faut bien connaître la dialectique de ces gens-là pour savoir ce que cachent leurs paroles et leurs écrits. Ils préfèrent parler de “paix universelle” plutôt que de “domination”, par exemple. Souvent, ils masquent leur pensée en inversant des mots. Il y a quelques années, Alain Minc avait publié un livre qui s’intitulait La Vengeance des Nations. Il s’agissait évidemment de « La Vengeance d’Israël ». Quand on lit mes démonstrations successives, tout paraît évident. C’est la raison pour laquelle, comme je vous le disais, il est parfaitement malhonnête de tenter de me faire condamner pour des « petites phrases ». Je suis d’ailleurs accusé d’avoir aussi écrit, au sujet d’un certain nombre d’intellectuels juifs : « plus perfides et retors les uns que les autres » (page 83 du livre). Des intellectuels juifs nient les évidences. Ils nient le rôle effroyable de certains juifs dans la création des camps de concentration en Union soviétique et dans les massacres en URSS entre 1917 et 1947 (trente millions de chrétiens assassinés) ; au prétexte de ne pas redonner vie à l’antisémitisme, ils nient ou occultent un certain nombre d’agissements menés par certains juifs, qu’il s’agisse de la traite négrière, du proxénétisme international (on pense ici à ces milliers de jeunes femmes russes et ukrainiennes qui ont eu le malheur de répondre à des petites annonces, et qui se sont retrouvées dans des bordels en Israël) ; ils nient le rôle de l’entité sioniste dans le déclenchement de toutes les guerres qui ont été menées par l’Occident au Proche-Orient depuis 2001 ; ils nient le rôle de certains israélites dans le trafic mondial de la drogue, et notamment de l’ecstasy, etc. Bref, ce sont des gens innocents. Les seuls coupables sont les antisémites, qui sont très méchants, et qui représentent une menace pour “l’humanité” (syndrome de projection).
    R. : En somme, vous pensez qu’il vaut mieux mener une stratégie d’attaque, plutôt que de tenter de prouver votre bonne foi.
    H. R. : Effectivement. Comme je suis accusé cette fois-ci sur des points importants de mon travail, j’ai bien envie d’en profiter pour mettre mes accusateurs en question devant un tribunal, et de me lancer dans un procès spectacle ! Ne comptez pas sur moi pour chialer devant les juges !
    Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du 24 décembre 2013

  • Et si la France n'était plus le pays des libertés ?

    Enfin, les lois mémorielles mises (très timidement) en cause (Polémia).
    ♦ La légende selon laquelle notre pays serait un exemple mondial est sévèrement remise en cause par un rapport rédigé par le think tank GenerationLibre.
    La France est le quatrième pays le plus condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de son article 10 protégeant la liberté d’expression. © François Destoc/Le Télégramme/Maxppp
    On ne connaît généralement que le premier couplet de La Marseillaise, et c’est heureux. Les paroles de notre hymne national furent composées par un petit officier ambitieux lors d’une nuit d’ivresse, plaisamment décrite par Zweig dans Les très riches heures de l’humanité. Elles ne brillent ni par leur finesse ni par leur esprit de modération. Pourtant, vers la fin, deux vers se détachent, que les écoliers pourraient apprendre avec davantage de profit que « l’étendard sanglant » et autres délires morbides :
    Liberté, liberté chérie
    Combats avec tes défenseurs !
    Liberté chérie, voilà une belle amante ! Mais qui sont tes défenseurs aujourd’hui ?
    Pas les intellectuels, qui, dans leur écrasante majorité, continuent à faire vivre l’utopie socialiste, comme l’a justement dénoncé Jean-François Revel dans La grande parade, dont je cite pour le plaisir cette phrase délicieuse : « L’intelligentsia de gauche, c’est la bonne conscience plus la subvention. »
    Pas les politiques, qui, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par les partis de gouvernement, se sont érigés en tuteurs des Français, s’acharnant à faire prospérer l’État providence à coups de dépenses publiques et l’État nounou sur la mélodie du paternalisme. L’argument de la liberté a disparu du débat public.
    Pas l’administration, qui prend un malin plaisir à mettre en place le cauchemar de Tocqueville : « Un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule. » Le pays aux 365 fromages est devenu celui des 400 000 règles.
    Pas les syndicats, de patrons comme d’employés, ni les groupements spontanés d’entrepreneurs, qui pataugent dans le corporatisme. Quelle tristesse que les Pigeons, par exemple, aient refusé de transformer leur (juste) revendication sur la taxation des plus-values en un discours politique sur la liberté d’entreprendre !
    Depuis quand cette folie de tout vouloir contrôler ?
    Pourtant, la France fit sa fortune, de la fin du Second Empire à la Seconde Guerre mondiale, sur un libéralisme assumé à la fois dans les pratiques et dans les discours. Nous sommes les héritiers de Turgot, de Constant, de Jean-Baptiste Say, de Frédéric Bastiat. L’Occident entier, comme le rappelle l’historien britannique Niall Ferguson dans Civilization, s’est construit sur la compétition, les droits de propriété, la société de consommation et l’éthique du travail – des principes si efficaces qu’ils sont aujourd’hui repris dans l’ensemble des pays émergents. D’où vient que nous leur tournions le dos avec un tel mépris ? Pourquoi avons-nous tant peur de laisser les zones de flou, de risque, d’expérimentation, que la liberté implique ? Depuis quand cette folie de tout vouloir contrôler : les capitaux, les hommes, les mots ?
    Nous avons plus que jamais besoin de combattants de la liberté, à l’heure où le gouvernement nous impose sa morale puritaine, sa vision archaïque de la planification, sa puissance d’extorsion légale. La nouvelle expression à la mode chez nos ministres, « faire société », en plus d’être grammaticalement discutable et stylistiquement navrante, est intellectuellement terrifiante. Nous n’avons pas besoin de vous, chers gouvernants, pour nous intégrer dans une vision holiste décidée par des commissions d’experts ; nous avons besoin de vous pour garantir nos libertés fondamentales, que vous connaissez si mal, et que cette chronique aura pour ambition de défendre.
    J’exagère ? Je dramatise ? Jetez un coup d’oeil sur les classements internationaux, simplement du point de vue des libertés individuelles. Democracy Index : France, 28e dans la catégorie des « démocraties imparfaites ». Press Freedom Index : France, 37e, entre le Ghana et le Salvador. Index of Economic Freedom : France, 62e, entre la Thaïlande et le Rwanda. Pas très brillant pour le pays des Lumières.
    Autre chiffre glaçant et moins connu : la France détient la quatrième place des pays les plus condamnés par la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de son article 10 protégeant la liberté d’expression – juste derrière la Turquie, l’Autriche et la Russie…
    Le moindre propos un peu tranchant peut valoir des poursuites
    La liberté d’expression ! vous étonnez-vous. Je partageais votre scepticisme. C’est pourquoi le think tank que je préside, GenerationLibre, a entrepris un rapport complet sur le sujet, que vous pourrez retrouver sur le site du Point (*).  Aurélien Portuese, brillant juriste, a parcouru notre corpus juridique pour mieux comprendre cette étrange statistique. Il a passé en revue toutes les limites apportées à la liberté d’expression, depuis sa sacralisation dans la loi sur la presse de 1881. La conclusion est sans appel. De la loi Pleven (« anti-discrimination ») aux lois mémorielles, du délit d’ « outrage à une personne chargée de service public » à celui d’  « opinions contraires à la décence », le législateur, plein de bonnes intentions et d’ignorance, a élaboré depuis quarante ans l’un des cadres les plus restrictifs des pays développés. La multiplication des procédures de diffamation, où la charge de la preuve est inversée, reflète l’extrême judiciarisation du débat public. Le moindre propos un peu tranchant peut aujourd’hui valoir de multiples poursuites. Et ce n’est pas fini : en février dernier, la sénatrice EELV Esther Benbassa a proposé de former un groupe de réflexion pour « faciliter la répression des propos sur les réseaux sociaux »…
    Ici comme ailleurs, une société saine devrait pouvoir assumer les excès, les provocations, les confrontations, au risque sinon de laisser se rétablir une définition officielle de la vérité et de la morale.
    D’ailleurs, les premières lignes de ce papier tombent probablement sous le coup de la loi de 2003 qui a introduit dans le Code pénal l’article 433-5-1, inventant le délit d’  « outrage public à l’hymne national », passible de six mois d’emprisonnement. Allez, procureur, chiche ?

    Une synthèse précise et plus courte de ce rapport est également disponible. Cliquez ici pour la consulter
    Gaspard Koenig, Le Point fr, 19/12/2013
    (*) Voir en annexe le rapport Pour rétablir la liberté d’expression,, pages 23, 24, 25, 26.
    http://www.polemia.com/et-si-la-france-netait-plus-le-pays-des-libertes/

  • Accepter l’avortement est un « ticket d’entrée » dans le monde politique

    Dans Présent, Jeanne Smits a réagi aux propos de Florian Philippot sur l'avortement :

    "[...] A l’heure d’écrire, il n’y a eu aucune mise au point de la part des autres instances dirigeantes du parti, pour plusieurs raisons. Philippot est chargé de la stratégie et de la communication du FN, c’est donc lui qui donne la ligne et qui l’exprime. Par ailleurs, même si Marine Le Pen a fait par le passé des déclarations contre les « avortements de confort » et le remboursement de l’« IVG », elle n’a jamais fait mystère de son refus de revenir sur la loi Veil (aujourd’hui largement dépassée par des mesures encore plus favorables à l’avortement).

    A l’époque de la « dédiabolisation » du FN, qui a effectivement bien fonctionné et qui a rendu ce parti, financé comme les autres sur les fonds publics, omniprésent dans les médias, nous l’écrivions : accepter l’avortement était un « ticket d’entrée » dans le monde politique.

    On savait cependant que des responsables du Front national continuaient d’afficher leur refus de l’avortement légal – ainsi Bruno Gollnisch participait-il aux Marches pour la vie à Paris, entouré d’élus et d’autres figures du parti.

    Mais les déclarations de Florian Philippot balaient – ou voudraient balayer – tout cela. Alors même que la loi proclamant solennellement que l’avortement est un droit – avec pour objectif et conséquence logique de bâillonner toute opposition, d’interdire tout acte visant à avertir les femmes de la vérité sur ce « choix » – n’est même pas encore devant l’Assemblée nationale, il le dit, lui.

    L’avortement n’est-il donc pas un sujet ? L’immigration n’est-elle pas venue compenser, n’est-elle pas présentée comme la seule solution dans un pays où les enfants manquent par millions, sacrifiés sur l’autel infernal du refus de la vie ? Quelle sécurité espérer dans un pays qui sacralise l’égoïsme et le droit d’écraser autrui dans la plus grande violence de toutes, qui permet l’élimination du plus faible des êtres humains par sa mère elle-même ? Sa mère, qui est le plus souvent elle-même victime de ce geste que la société divinise, instrumentalisée au service d’un système qui recherche le mal et la mort ?

    Quelle démocratie, quelle nation ? Une nation est le lieu qui voit chaque jour naître son avenir : aujourd’hui la France permet, encourage, rembourse le génocide de ses enfants. Ce n’est assurément pas le seul « sujet », mais il est au cœur de la crise dont nous savons qu’elle est morale bien avant d’être sociale.

    Et parmi toutes les décisions malfaisantes, les décisions désespérantes qu’aligne le gouvernement socialiste – dans une belle continuité politique par rapport à d’autres formations politiques qui ont payé leur « ticket d’entrée » en sacrifiant à la culture de mort – celles qui portent sur les « sujets de société » sont tout sauf de l’« enfumage ». Elles relèvent d’un choix délibéré qui ancre encore plus profondément la France du côté de la Révolution. Elles délimitent le cadre dans lequel nous vivons, rendant impossible toute réforme de fond qui permette à la France de renouer avec son passé de nation civilisée.

    Et aujourd’hui, miracle ! de plus en plus d’évêques en sont conscients et le disent, jusqu’à Mgr Pontier qui pour être président de la conférence épiscopale n’en est pas moins évêque, a souligné dans son message de Noël que le projet de modification de la loi sur « l’IVG » incite quasiment les femmes « à ne se poser aucune question quant à l’élimination de l’être qu’elles portent en leur chair ».

    Cette tragédie du génocide français crie vengeance, parce que l’homme ne définit pas sa propre mesure et qu’il n’est pas la fin de toutes choses, et qu’à l’imaginer, il se place dans une posture de révolte fondamentale dont le salaire est la destruction, la tyrannie et la mort.

    Que faire lors des élections prochaines ? En tenir compte. Tous les candidats du FN n’ont pas payé leur « ticket d’entrée ». Pour les autres, se rappeler ce qui s’est fait en Espagne : le mouvement pro-vie a pesé en étant entier et net, en réclamant avec ténacité (et il continue) « l’avortement zéro ». Parce que la vie de la France comme nation en dépend aussi."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/12/accepter-lavortement-est-un-ticket-dentr%C3%A9e-dans-le-monde-politique.html

  • Le CSA veut réguler YouTube et les vidéos persos

     

    Au prétexte de lutter contre une forme de concurrence déloyale à l'encontre des plateformes de VOD soumises au régime des SMAD, le CSA demande à pouvoir réguler les plateformes de vidéos communautaires comme YouTube ou Dailymotion. L'ancien patron du CSA avait déjà dit son souhait de réguler toutes les vidéos personnelles.
    Dans son rapport sur les médias audiovisuels à la demande (SMAD), le CSA ne se contente pas de proposer d'alléger le fardeau auquel tente d'échapper nombre d'éditeurs de services de VOD. Comme on pouvait s'y attendre, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel en profite aussi pour avancer ses cartes en matière de régulation des sites de vidéos communautaires comme YouTube ou Dailymotion. 
    "Ces plateformes sont exclues de la définition de SMAD, dès lors qu’elles hébergent des contenus créés par des utilisateurs privés. Or, elles diffusent une part importante de contenus « professionnels »", plaide le CSA. Il prétend vouloir réguler YouTube et consorts au nom de la concurrence (comprendre "déloyale") faite aux plateformes de VOD. "Ces services sont en concurrence avec des acteurs puissants de l’internet qui ne contribuent pas au financement de la création (...). De surcroît, certains d’entre eux bénéficient du trafic engendré par la réutilisation des contenus audiovisuels ou cinématographiques", critique le Conseil. 
    "De manière générale, les métiers des acteurs évoluent et se confondent de plus en plus, là où auparavant ils étaient distincts"
    Le CSA, dont le chef de cabinet n'est autres que le rédacteur du rapport Lescure, propose donc de s'appuyer sur le rapport Lescure pour lancer un chantier visant à étendre le régime des SMAD aux plateformes comme Youtube et Dailymotion. Il s'agirait tout d'abord d'une simple étude d'impact, avant une modification législative. 
    Mais l'ambition finale du CSA est connue, et même si le rapport n'en dit rien et prend prétexte de la régulation de la concurrence, il s'agit bien in fine de réguler les vidéos personnelles au nom de leur contenu-même. "Il est impossible que nous ne répondions pas à un souhait croissant des opinions publiques française et européenne, qui aspirent à une régulation des contenus audiovisuels privés sur internet", avait ainsi déclaré l'ancien président du CSA Michel Boyon, lors de son pot de départ. 
    C'est aussi tout l'esprit de la campagne TV du CSA qui demandent aux parents de faire attention aux écrans, quels qu'ils soient, quoi qu'ils diffusent. 
    Le CSA, qui devait autrefois imposer des règles sur les contenus diffusés au nom de la gestion commune d'une ressource publique rare (les ondes hertziennes), se veut désormais investi d'un pouvoir de régulation des contenus au nom de la protection de l'enfance et des bonnes mœurs, voire des intérêts économiques. C'est sa seule voie de survie à long terme, et il entend bien l'emprunter dès que possible.

    Source 

     http://www.oragesdacier.info/2013/12/le-csa-veut-reguler-youtube-et-les.html