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  • Les rats(dicaux) quittent le navire

    Où il y avait une majorité plurielle, il n’y a plus qu’une majorité plus rien.   

    Quand M. Jean-Michel Baylet, propriétaire de La Dépêche du Midi, sénateur du Tarn-et-Garonne et président du Parti radical de gauche (PRG), menace de retirer ses ministres du gouvernement, la première réaction, il faut bien l’avouer, est plutôt à la rigolade. Quoi, le PRG existerait encore ? Quoi, il aurait des représentants dans l’équipe de M. Valls ? Renseignements pris, les deux faits sont avérés. Composante de la « majorité » (entre 16 et 20 % des intentions de vote) qui nous gouverne, le PRG compte encore dix-sept députés, treize sénateurs et trois ministres ou secrétaires d’État, et l’occasion est bonne, qui risque de ne plus se reproduire de sitôt, d’apprendre et de retenir les noms et les responsabilités de Mme Sylvia Pinel, de M. Thierry Braillard et de Mme Annick Girardin, respectivement ministre du Logement, secrétaire d’État aux Sports et secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie.

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  • Il y a un siècle, la république achevait le peuple de France...

    Il y a un siècle de cela, la France entrait en guerre contre l'Allemagne et de ce fait, elle rentrait également dans ce qui allait devenir la première Guerre Mondiale. Un siècle plus tard lorsque l'on regarde ce qu'est devenu la France et les français en comparaison de ce qu'était justement la France en 1914, on ne peut que s'attrister de voir à quel point le sacrifice des poilus, si grand fut-il, n'a pas servi à grand chose.

    Ils n'étaient que de simples paysans, des artisans, des roturiers, ils étaient la France d'hier, la France profonde. Ils incarnaient encore à cette époque, l'image de ce peuple ancestrale qui bâtit 1500 ans d'histoire aux côtés de tous nos Rois. C'est plus d'1,5 millions de ces français du début du siècle dernier qui périront dans cette guerre infernale que fut la guerre de 1914 1918.

    Il faut dire qu'ils n'avaient guère le choix ces pauvres français de 1914, car malheureusement ils étaient en république. Et le propre de ce régime est d'obliger les fils de France à aller se faire massacrer sans leur demander leur avis. C'est ce qu'on appel plus couramment la fameuse mobilisation générale. A l’époque des Rois, il n’y avait pas de mobilisation générale. Au Moyen-Âge seul les nobles et les seigneurs avaient le droit de faire la Guerre. Plus tard c’est un système de recrutement dans les campagnes qui permit de grossir les rangs des régiments en fonction des besoins de l’armée. Le paysan avait le choix d’aller se battre ou non. Avec l’arrivé de la république, c’est la conscription qui règne, de 18 à 60 ans, on peut être envoyé à la mort, depuis la fameuse levée en masse des 300 000 hommes en 1793, contre lequel s’était insurgée la Vendée. Du reste, quand on a plus d’homme on mobilise les adolescents comme le fera Napoléon avec ses « Marie-Louise », qui seront décimé à Leipzig ! Anatole France dénonçait lui-même ce système en ces termes : « La honte des républiques et des empires, le crime des crimes sera toujours d’avoir tiré un paysan de la paix doré de ses champs et de sa charrue et de l’avoir enfermé entre les murs d’une caserne pour lui apprendre à tuer un homme »

    Une délégation du GAR s'est donc rendu sur les lieux de la bataille de Verdun sur le site de Douaumont. Quelle sensation terrible lorsque l'on se tient face à toutes ces croix qui s'étalent devant vous à perte de vue. Quant on pense qu'il y a à peine un siècle de ça, ces croix étaient toutes des hommes qui ne demandaient qu'à vivre, et aujourd'hui ils reposent dans cet ossuaire de Douaumont en conséquence des épreuves terribles qu'ils durent subir lors de ce conflit. Que dire également de cette tranchée des baïonnettes, parfaitement conservée, ou l'on distingue quelques bouts de baïonnettes, dépassant de la dite tranchée, et qu'au bout de chacune de ces baïonnettes se trouve un soldat français ! Quelle angoisse lorsque vous regardez autour de vous, toutes ces collines encore recouvertes de cratères d'obus, cette ambiance lunaire malgré la végétation qui a largement repoussée depuis. Combien de morts pour une seule de ces collines se dit-on soudain...

    Quel sentiment d'injustice quand on songe à ce sacrifice, et de savoir qu'à peine vingt ans plus tard une seconde guerre éclatera afin d'achever pour longtemps cette Europe historique qui fut si terriblement écorchée vive durant ce premier conflit. Et surtout, quelle terrible frustration de voir, un siècle plus tard, ce que sont devenus les arrières petits fils de ces valeureux soldats sacrifiés pour la gloire de la république, de l'argent et des intérêts étrangers ! Que vallons-nous face à tous ces hommes ? Et surtout quel héritage allons-nous transmettre aux générations futures ? Il aura fallut un siècle pour finir d'achever ce que la révolution de 1789 avait entamé, à savoir, la destruction de la France dans sa réalité historique, culturelle et religieuse, afin de la supplanter par une France idéologique incarnée par la république, son avatar marianne, et les Droits de l'Homme. L'agonie de la France a commencé en 1789, mais celle du peuple français a commencé en 1914, pour en arriver à ce que nous sommes aujourd'hui !

    Nous verrons bien ce que l'avenir nous réservera en matière de conflit, mais n'oublions jamais que ce qui a fonctionné dans un sens peut fonctionner dans l'autre. Certains ont profité des deux conflits mondiaux pour nous mettre à genoux, alors il ne tiendra qu'à nous de profiter des futurs événements qui façonneront notre histoire, pour nous relever définitivement, pour la gloire de nos enfants, mais aussi et surtout pour celle de ceux qui furent sacrifiés inutilement au détriment du pays pour lequel ils se sont battus. De ce pays qui les a vu naître et mourir et qui exige de nous tous d'être à la hauteur.

    G.A.R.

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  • 20 septembre : colloque pour les proches d'enfants atteints de déficience intellectuelle

    L’Institut Jérôme Lejeune organise pour les parents, les proches et les accompagnants de personnes porteuses de déficience intellectuelle, une journée sur « l’accompagnement des personnes porteuses de déficience intellectuelle dans les différents passages de la vie », en présence de plusieurs intervenants, lesamedi 20 septembre sur le Campus des Cordeliers à Paris, de 9h30 à 17h.

    Cette journée est articulée autour de 4 thèmes :

    • La petite enfance, abordée par le Professeur Marie Odile RETHORE, Directeur médical de l'Institut Jérôme Lejeune et membre de l'Académie de médecine,
    • L'apprentissage scolaire, par Madame Elisabeth BISBROUCK, responsable Education et Formation de la Fondation Jérôme Lejeune,
    • L'insertion professionnelle, par Madame Marie-José VILLARET, ancienne directrice d'un établissement médico-social,
    • Le vieillissement, par le Docteur Michel MUIR, gériatre.

    La journée sera clôturée par Monsieur Patrick Gohet, IGAS, ancien délégué interministériel aux personnes handicapées.

    Michel Janva

  • Mise en garde :

    "Quand vous vous rendez compte que pour produire, vous avez besoin de l'autorisation de quelqu'un qui ne produit rien.. Quand vous vous rendez compte que l'argent, c'est pour ceux qui font des affaires non pas avec des biens mais avec des faveurs... Quand vous vous rendez compte que beaucoup sont devenus riches avec des pots-de-vin et une influence plus que pour leur travail, et que la loi ne nous protège pas de ces individus, mais qu'elle les protège à eux...
    Quand vous vous rendez compte que la corruption est récompensée et que l'honnêteté mène vers le sacrifice de soi-même... Alors vous pouvez dire, sans avoir peur de vous tromper, que la société est condamnée."

    Ayn Rand

  • Ni veni ni vedi : Moscovici

    Avec deux jours d'avance, le 29 juillet le chef de l'État a donc envoyé au formateur et futur président de l'exécutif européen le nom du commissaire français qu'il choisit. Il s'agit bien de Pierre Moscovici. C'était prévu, c'est devenu officiel. (1)⇓

    Ancien ministre de l'Économie, il avait été débarqué le 2 avril, lors de l'arrivée au pouvoir de Manuel Valls. La veille de sa mise à pied il avait rencontré François Hollande à l'Élysée en vue de son nouveau plan de carrière. Tracé. "Je pars sans amertume, en bonne intelligence avec le président de la République, déclarait-il alors.Je n'ai pas le sentiment d'avoir fait naufrage. Nous nous sommes séparés avec l'idée que je puisse être, le moment venu, le candidat de la France à la Commission européenne. C'est un beau projet : je vois cela comme une sortie par le haut et non comme une sanction." Avec un passé d'eurodéputé, d'ancien ministre des affaires européennes, d'ancien vice-président du Parlement européen, M. Moscovici se considère prédestiné "tout à fait préparé pour ce poste". Le 6 mai, un décret publié au J.O. préparait le terrain : une mission lui était confiée auprès du Premier ministre sur la contribution des politiques européennes à la croissance et à l'emploi.

    Certes on avait parlé d'autres hypothèses et candidatures, toutes plausibles. Telle ou telle pouvait même sembler plus convaincante : depuis la très sectaire Mme Guigou apparue dans le sillage de Delors, jusqu'à Pascal Lamy, lui aussi ancien collaborateur du concepteur de Maastricht.

    Mais une fois de plus, s'agissant du personnel hexagonal expédié à Bruxelles, ce qui prévaut ressortit comme par le passé de la cuisine politicienne parisienne. Les gens que propulse Hollande ces derniers temps sortent tous du sérail strauss-kahnien : ainsi Valls, ainsi Cambadélis, ainsi Moscovici, tous "socialistes à la sauce Bilderberg". (2)⇓

    Une fois surmontées les réticences du Parlement européen, où on accuse Moscovici d'avoir pris l'assemblée à la légère, il devrait ainsi se trouver propulsé au nombre des 28 Européens en charge du destin commun de nos pays.

    Ne perdons pas de vue dans cette affaire, d'abord, que l'Union européenne prend un nouveau tournant. Elle aura d'autres chats à fouetter, je le crains, que les états d'âmes carriéristes des recalés de Bercy.

    Nous ne pouvons pas rêver qu'à Lady Ashton succède un grand et véritable ministre des Affaires étrangères du continent. Concevons cependant qu'il est devenu difficilement envisageable de recruter pour cet emploi un personnage plus effacé et plus sinistre que cette vilaine petite militante gauchiste du CND, vice-présidente du Conseil national des familles monoparentales, devenue, par la grâce d'une fournée travailliste de 1999, membre de la chambre des Lords à titre viager. Sa nomination, en 2009, en même temps que l'on reconduisait José Manuel Barroso à la présidence de la Commission, s'est effectuée par défaut. Sa nullité s'est révélée au-dessus des programmations, calculs et prévisions techno-machiavéliennes du "couple franco-allemand". Son successeur pourra difficilement la faire regretter.

    En particulier il est admis par la plupart des États-Membres qu'il s'agira de montrer, dès la nomination de la nouvelle personnalité qui sera choisie une plus grande fermeté collective dans la "nouvelle guerre froide". (3)⇓

    Pour bien marquer la solidarité communautaire dans l'affaire du Boeing MH17 de Malaysia Airlines, on parle ainsi de nommer à ce poste l'actuel ministre social-démocrate des affaires étrangères des Pays-Bas Frans Timmermans, qui vient d'intervenir aux Nations unies de façon très remarquée au nom des victimes néerlandaises.

    La mise en ordre des finances publiques dans un certain nombre de pays de la Zone euro restera cependant une des préoccupations communautaires. Or sur ce terrain les 22 mois passés par Moscovici à Bercy se sont soldés par un échec. Et pour cette raison le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble se situe au premier rang de ceux qui s'opposent à l'idée de lui confier la responsabilité de faire respecter au niveau européen la rigueur budgétaire qu'il n'a pas su rétablir dans les comptes de l'Hexagone.

    Les socialistes strauss-kahniens français vont s'employer, à savonner la planche de l'orthodoxie financière. Leur homologue allemand, le gros démagogue Sigmar Gabrielvice-chancelier et ministre de l'économie s'active déjà de son côté dans ce sens. Leurs partisans envisagent donc d'opposer aux impératifs monétaires un Moscovici, commissaire français investi de fonctions dessinées en vue d'une politique de gaspillage. On retrouve ici une fois de plus les lubies "néo-keynésiennes" qui ont échoué dans le monde entier, et notamment en France : celles de la "relance par la consommation populaire". Cette doctrine n'a pas varié à gauche depuis le gouvernement Rocard de 1988-1991. Elle subsiste aussi dans certains secteurs politiques classés malheureusement "à droite".

    L'anniversaire lugubre de la guerre "fraîche et joyeuse" de 1914 n'a pas été encore compris de façon convenable de ce côté-ci du Rhin : on va donc faire semblant de jouer à l'éternelle et suicidaire "revanche" franco-allemande, en opposant pour les besoins de la cause, le "gentil" tandem Hollande-Moscovici aux gros méchants successeurs des terribles casques à pointe et autres hussards de la mort. Ce calcul ridicule sous-tend hélas le discours médiatique dominant à Paris, qui frise l'obscénité.

    Une chose peut néanmoins en déjouer le développement : l'intéressé lui-même, voué à décevoir ses propres partisans de gauche. C'est du moins ce que prévoit l'eurodéputé belge Philippe Lamberts, président du groupe de Verts : "Il va vouloir acheter sa crédibilité, en se montrant plus catholique que le Pape, c'est le niveau zéro de la stratégie politique du côté des Français…"(4)⇓

    JG Malliarakis
            Apostilles

    1.  cf. "Le Monde.fr" en ligne le 29 juillet 2014 à 14h59. 
    2.  cf. à ce sujet notre Insolent du 6 février 2012 et le livre de Jacques Bordiot "Une Main cachée dirige". 
    3.  Cette expression n'est malheureusement pas trop forte. Je signale que l'agence russe Novosti, toujours très intéressante à consulter et moins ouvertement poutinolâtre, – car plus subtile, – que les obligés français du maître du Kremlin, n'hésite pas à faire écho du point de vue de ce qu'elle appelle un "expert russe" en la personne de Vladimir Chtol, docteur en sciences politiques à l'Académie russe de l'économie nationale. Celui-ci considère que "la Troisième Guerre mondiale a commencé." Les lecteurs qui auraient la patience d'aller jusqu'au bout du dossier installé sur le site de l'agence moscovite découvriront une formule qui leur semblera sans doute plus correcte et plus branchée : celle de "Guerre froide v2.0" 
    4.  cf. Mediapart le 29 juillet.

    http://www.insolent.fr/

  • La carte du colonel Peters et les balles perdues du proche orient

    Depuis 1991, les observateurs internationaux assistaient à une marche, que les uns jugeaient certes lente et d'autres sans espoir, celle du Kurdistan irakien vers l'indépendance. Désormais elle semble presque inéluctable, avec le soutien de son voisin du nord qui s'y était toujours opposé.

    Cette évolution nous livre à chaud de nombreux enseignements.

    En même temps que s'affirme, à cheval sur les territoires étatiques de la Syrie et de l'Irak, l'embryon totalitaire d'un califat ou d'un pseudo-califat de Mossoul, c'est en effet l'ensemble du pouvoir de Bagdad qui se décompose.

    Issu du mandat britannique de 1921 sur la Mésopotamie, le royaume d'Irak proclamé en 1932, transformé en république en 1958, n'aura sans doute pas duré plus d'un siècle. Or cet État pouvait paraître naguère le plus solide, le plus vertébré, du monde arabe. Son explosion semble donc préfigurer une révision générale des frontières au proche orient.

    Les bons esprits ne manqueront pas à cet égard d'en imputer le désordre "aux Américains", et à eux seuls. Les clients du Dictionnaire des idées reçues les diront donc, collectivement, coupables d'avoir voulu en 2003, "déstabiliser" une zone du monde qui n'a pourtant jamais brillé par sa stabilité.

    Indiscutablement considérés comme facteur d'ordre dans la région, non moins collectivement, "les Turcs" partagent cependant une toute petite part de ce bugue stratégique. Leur infanterie, principal contingent terrestre de l'OTAN, devait pouvoir fournir jusqu'à environ 150 000 hommes à la coalition armée, pas loin du tiers de l'effectif global. Et puis, au dernier moment un vote plus ou moins mystérieux, inexplicable et imprévu, de la Grande Assemblée Nationale d'Ankara ne le permit pas. Le gouvernement que venait de constituer, le 14 mars, l'ancien joueur de football Recep Tayyip Erdogan, resté un excellent dribbleur, n'allait pas pouvoir, à son grand regret, participer à la fête. N'importe, dira-t-on : les forces de quelque 37 autres pays, y compris l'Albanie et le Kazakhstan, allaient apporter leur aide aux 250 000 soldats des États-Unis.

    Mais si la guerre d'Irak s'est déclenchée en mars 2003, c'est en juin 2006 que, pour la première fois, dans la Revue officieuse des forces armées américaines, le colonel Ralph Peters publia pour le futur une carte remodelée et une analyse proposant une nouvelle configuration de la région, plus confortable comme allait l'annoncer Condoleezza Rice à Tel Aviv. Non seulement le pays en voie de pacification allait être tronçonné en trois territoires supposés réalistes, un aux Chiites du sud, un aux Sunnites et le troisième aux Kurdes, mais divers autres États allaient, les uns apparaître, un grand Baloutchistan par exemple, ou, au contraire se voir amputer en partie. Ainsi la Turquie allait-elle céder, certainement sans broncher, ses provinces du sud-est, pour faire un grand Kurdistan, cependant que l'Azerbaïdjan, lui, allait recevoir son homologue actuellement iranien, etc.

    Autrement dit on imaginait que les États militairement les plus forts allaient reculer docilement leurs frontières, ceci au profit de nations beaucoup plus faibles.

    Au moment de sa publication, le texte de cet excellent officier de Renseignement mettait d'ailleurs sans détours en cause la stupidité des Européens.

    Incapables de dessiner les limites territoriales de leurs propres peuples, les gouvernants du Vieux Continent, auraient, à l'en croire, imposé les délimitations des pays africains, occasionnant ainsi les troubles du continent noir. Pis encore, toujours selon ce brillant spécialiste, ce sont les calculs impérialistes des Français et Anglais au Moyen Orient qui porteraient jusqu'à nos jours la responsabilité des conflits dans lesquels la région entière, entre Anatolie et Pakistan, se trouve aujourd'hui ensanglantée. Ne parlons même pas de l'ancien mandat britannique sur la Palestine.

    Si cette lecture de l'Histoire du XXe siècle n'avait été publiée que dans un fanzine gauchiste, on se contenterait volontiers de hausser les épaules. Si elle se limitait à des imprécations jetables, huit années plus tard on n'en parlerait même plus.

    Malheureusement, la source s'étant située aux États-Unis, plus ou moins officielle, et les événements semblant esquisser un commencement d'exécution, y compris depuis la vague des prétendus "printemps arabes", et celle de leurs contrecoups, elle appelle certaines nouvelles remarques.

    Observons d'abord que les centres de pouvoirs nord-américains n'ont à ce jour jamais été en mesure de définir sérieusement et durablement à Washington leurs véritables buts de guerre, même en Afghanistan, depuis les événements du 11 septembre 2001.

    On remarquera à cet égard que, dans la phase actuelle, c'est bien le gouvernement kurde d'Erbil, et lui seul, qui cherche à faire évoluer son autonomie régionale vers l'indépendance. Ce projet semble de plus en plus concerté avec la politique d'Ankara, autrefois radicalement contraire, mais avec laquelle Massoud Barzani multiplie les contacts. Il y développe les points d'accord, depuis plusieurs années, indépendamment de la question nationale telle qu'elle se pose en Turquie même.

    À l'inverse, la diplomatie des États-Unis s'y oppose de façon très concrète en cherchant à entraver les exportations de pétrole. C'est ainsi fin mai que pour la première fois le navire-citerne United Leadership, immatriculé aux Îles Marshall, quittait nuitamment le terminal turc de Ceyhan en vue d'effectuer la première livraison de pétrole kurde. La cargaison estimée à 100 millions de dollars était alors destinée au Maroc. Avant d'effectuer sa livraison au port de Mohammedia, elle fut bloquée par une intervention des autorités américaines.

    Les occidentaux maintiennent ainsi sous perfusion la fiction juridique du pouvoir central de Noury el-Maliki et du parti chiite Dawa comme "gouvernement de tous les Irakiens". Installée en 2006 sous la deuxième présidence de George W Bush et confirmée sous les deux mandats de Barack H Obama cette équipe ne représente pourtant plus, de façon notoire, qu'une minorité en voie d'effondrement.

    La contradiction la plus totale éclate ainsi entre les objectifs que l'on prête "aux Américains" et les actes de leur gouvernement.

    Or, "les Américains" rejoignent en cela bien des coalitions du passé, et des acteurs de l'Histoire, ceux que précisément le colonel Peters couvre de sarcasmes. "On s'engage et puis on voit" croyait pouvoir dire Napoléon, – lequel justement ne sut jamais construire un équilibre européen pérenne.

    À l’inverse, parmi les anniversaires qui s'accumulent ces temps-ci, celui de 1814 n'est guère évoqué : cette année-là vit en effet s'esquisser en Europe une sortie de guerre.

    Elle se basait certes sur des compromis pragmatiques entre puissances victorieuses, mais aussi sur une foi commune, permettant à leurs gouvernements de parler d'une Sainte Alliance.

    Or celle-ci se révéla probablement moins irréaliste que les fameux "quatorze points de Wilson". Énoncés en janvier 1918, c'est sur leur fondement très utopique que furent imposés aux vaincus les funestes traités de Versailles, Trianon, Neuilly, Saint-Germain-en-Laye. Chacun de ces diktats de 1919 contenait en germe les causes directes du conflit qui s'en suivit, 20 ans plus tard.

    On doit noter d'ailleurs que le Sénat américain refusa d'endosser ce système en mars 1920.

    Or, il fut étendu au moyen orient en août 1920 par leur prolongement de Sèvres, auquel les États-Unis inspirateurs ne donnèrent pas leur signature. Cet instrument diplomatique ne fut jamais vraiment appliqué dans son intégralité car il se révéla vite inapplicable, juxtaposant des peuples désarmés, proies faciles de conquérants, de révolutionnaires et de rivaux armés et impitoyables. Certains résistèrent héroïquement, croyant en la victoire du bon droit, avant de succomber.

    Après le congrès de Bakou de septembre 1920 (1)⇓ et l'alliance de 1921 entre Lénine et Mustapha Kémal, commença le long martyrologe moderne des chrétiens d'orient, largement inauguré en Arménie en 1915 et qui semble s'achever un siècle plus tard avec le départ des derniers de nos coreligionnaires. Il se trouve cependant que les frontières brutales, militaires et chirurgicales sanctionnées par le traité de Lausanne de 1923 auront duré, elles, pratiquement jusqu'à nos jours.

    Entre-temps, l'État Kurde prévu à Sèvres s'était trouvé partagé entre Turquie, Irak, Iran et Syrie. S'il a pu réapparaître, seulement en partie, sur les décombres de la Mésopotamie, cela ne doit rien aux beaux principes du président Wilson et du colonel Peters : cela doit tout aux évolutions du rapport des forces.

    Le danger que l'on peut en revanche hélas discerner dans le projet décrit par le Colonel Peters ne doit pas être sous-estimé. Le manque de réalisme de certains secteurs amène trop souvent les opinions occidentales à souhaiter des frontières "plus justes" en imaginant qu'elles peuvent être redessinées par une improbable "communauté internationale."

    C'est sur cette illusion que l'on joue aujourd'hui encore en permettant qu'on réhabilite les assassins de Sarajevo de 1914, et leurs inspirateurs, terroristes dont on fait des héros.

    Que cette utopie destructrice se soit maintenue, qu'elle frappe encore notre continent au mépris de l'Histoire, devrait donc faire sérieusement réfléchir les Européens, tant il est vrai que "nul n'a droit en sa peau qu'il ne la défende".

    JG Malliarakis
            

    Apostilles

    1.  … premier appel à la guerre sainte islamo-révolutionnaire du XXe siècle cf. "Le Komintern" par le colonel Rezanof.

    http://www.insolent.fr/2014/07/la-carte-du-colonel-peters-et-les-balles-perdues-du-proche-orient.html

  • 7 août 1932 : « loi des épis » et génocide ukrainien

    Le 7 août 1932, le gouvernement de l’URSS promulgue une loi qui punit de dix ans de déportation, voire de la peine de mort, « tout vol ou dilapidation de la propriété socialiste », y compris le simple vol de quelques épis dans un champ.

    Cette « loi des épis » survient alors que les campagnes soviétiques connaissent un début de famine du fait des réquisitions forcées par le pouvoir et de la « dékoulakisation » (élimination des paysans considérés comme riches).

    On estime qu’en Ukraine, au moins six (vrais) millions de paysans vont mourir de faim dans les mois suivants, de par la responsabilité des autorités communistes.
    Cette « Grande famine » (« Holodomor », « extermination par la faim » en ukrainien), intentionnellement entretenue et amplifiée par Staline (qui s’appuyait sur de nombreux cadres soviétiques juifs – d’où un ressentiment tenace des Ukrainiens envers les « élus ») est assimilée à un génocide par la plupart des historiens ainsi que par les Ukrainiens.

    http://www.contre-info.com/