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  • Semaine terrible de la CGT : ne nous illusionnons pas

    Ces jours-ci, à propos de la centrale communiste, on parle surtout d'une rubrique scandaleuse. Sans toutefois se tromper quant à sa signification, on ne saurait la taire. Elle attire la curiosité, en effet, par d'étranges factures aux montants stupéfiants. Il s'agissait le 29 octobre de travaux effectués dans l'appartement en location, et, ce 26 novembre, du bureau de son secrétaire général Thierry Lepaon.

    En fait, il se dit que les devis publiés par "Le Canard enchaîné" avaient été envoyés, sous forme de lettres anonymes, à plusieurs responsables. Or, même les chiffres considérables cités ou révélés par le "grand journal satirique" sentent trop le règlement de compte pour qu'on ne s'interroge pas sur la raison de ces attaques.

    Lepaon avait été élu, on doit s'en souvenir, comme candidat de compromis entre deux factions. Bernard Thibault l'avait plus ou moins imposé au 50e congrès tenu à Toulouse en mars 2013. IL entendait à tout prix barrer la route à Éric Aubin représentant de la Fédération du Bâtiment, en lutte directe contre le phénomène des travailleurs détachés.

    Depuis la mainmise communiste sur la CGT (1943-1948) on avait assisté en l'occurrence à la première compétition ouverte. Et tout indique que la confrontation n'est pas terminée.

    Depuis son élection le nouveau Secrétaire général a multiplié les maladresses. On voit donc assez mal les choses rester en l'état. Il semble, par exemple, lors des négociations interprofessionnelles, que Lepaon ait délibérément décidé de nommer comme représentants de la centrale des chefs de file cégétistes ignorants des dossiers. Ils se sont révélés, de ce fait, incapables de formuler des propositions cohérentes en réponse à celles de la CFDT rivale et du MEDEF. Les adversaires du secrétaire général n'ont pas manqué non plus d' instrumentaliser ses prises de positions considérées comme favorables à Israël, à l'invitation du CRIF, et son appartenance à une loge normande de la franc-maçonnerie, etc.

    Parallèlement, à quelques jours des élections syndicales de la fonction publique qui se dérouleront le 4 décembre, deux événements sociaux intéressent la CGT.

    Le parisianisme dominant laisse plus ou moins de côté la liquidation ce 25 novembre du dernier quotidien régional appartenant au PCF, "La Marseillaise". Une photo montre la manifestation pour la sauvegarde de ce vieil organe communiste. Elle aurait rassemblé, d'après ses organisateurs 200 personnes, alors que ce journal employait 214 salariés dont 75 titulaires d'une carte de presse.

    Cela nous indique assez clairement le rayonnement d'une telle structure condamnée par l'évolution technique.

    Dans la même ville de Marseille le tribunal de commerce doit liquider la SNCM ce 28 octobre. On entend partout dire que cette compagnie ne souffrait pas de la CGT proprement dite mais d'un système de pillage quasi-mafieux. En réalité il s'agit du cas général de toutes les entreprises soumises à une domination cégétiste : certaines comme EDF, qui représenta longtemps le premier cash-flow industriel du pays, ont pu longtemps supporter les pratiques syndicales aux effets ruineux. Sa direction en juin s'était désistée de sa plainte contre les dirigeants du Comité central des activités sociales, qui allaient être, mollement, avec sursis, condamnés en octobre pour leurs détournements mais qui, dans la pratique, ne devront jamais restituer les fonds prélevés au profit du parti communiste, du journal "L'Humanité", etc.

    La CGT chez elle va pratiquement mettre fin en décembre à l'impression de sa bonne vieille Vie Ouvrière, remontant à 1909, devenue NVO. La "Nouvelle vie Ouvrière" devrait bientôt se réduire à un très problématique site internet dont les chiffres de connexion de l'année 2013 laissent rêveur par leur pathétique faiblesse : oscillant à peine entre 200 et 300 par mois au printemps 2013. La disparition de la NVO effleurera à peine les 24 000 abonnés soit donc 12 % des militants ou, à peine 3,5 % des adhérents. Mais cela libérera des ressources pour d'autres activités moins stériles. Car les déficits de ces journaux se révèlent tous abyssaux.

    Outre les déchirements et débats internes, la trésorerie de ces organisations, sait ne plus rien devoir attendre de la défunte Union Soviétique. Elle se voit contrainte de serrer les boulons. Or, elle le fait à ressources désormais constantes puisque provenant des subventions et non plus des cotisations.

    Car le paradoxe est le suivant : avec ses 700 000 adhérents et ses 200 000 militants, chiffres revendiqués par la direction elle-même, la CGT s'est considérablement affaiblie dans le temps. On pourrait la dire l'ombre de ce qu'elle fut en terme de menace pour la démocratie au lendemain de la seconde guerre mondiale, ou même lorsque les gauchistes en 1968 cherchaient vainement à la faire basculer dans une insurrection dont l'URSS ne voulait pas.

    On pourrait la juger en terme d'audience électorale dans le secteur privé concurrentiel, la CFDT et les autres syndicats réformistes, quoique divisés, font largement jeu égal.

    Mais sa vraie puissance demeure considérable dans le secteur public, dans les monopoles historiques, auprès des personnels à statut.

    Et, alors qu'elle paraît s'effondrer, elle continuera de contrôler le colossal budget théoriquement attribué aux "œuvres sociales d'EDF" à hauteur de 1% du chiffre d'affaires depuis la loi de 1946. Elle a pris le contrôle du comité central d'entreprise de la SNCF au lendemain de la transformation de celle-ci par Fitermann en 1982, elle s'est adjointe une petite sœur communiste. Celle-ci est devenue désormais majoritaire dans l'éducation nationale avec la FSU qui éclipsa la vieille FEN socialiste à partir de 1993, etc. Depuis le passage d'Anicet Le Pors ministre PCF de la fonction publique en 1982-1983, au statut créé par Thorez en 1946, on a adjoint ceux de deux autres "fonctions publiques", l'une dans les collectivités territoriales, l'autre dans les hôpitaux. Tout cela sans que ni le grand public ni même les observateurs et commentateurs agréés ne semblent s'en être aperçus.

    On entendra même, ces derniers temps, des représentants patronaux, dans le sillage de l'inoxydable Raymond Soubie, faire sans honte apparente, ni contradiction autorisée, l'apologie de la "grande centrale ouvrière", interlocuteur si nécessaire à la fluidité du dialogue social et aux petites répartitions entre amis. Discours stupéfiants et pratiques inquiétantes. On ne doit pas les laisser passer.

    En juin, alors que la direction d'EDF sauvait discrètement la mise de la CGT dans le cadre de son procès, Bernard Thibault devenait, pour la première fois, l'un des 14 administrateurs syndicalistes au sein de l'Organisation Internationale du Travail. Il n'a pas l'intention de s'en tenir à un rôle de potiche, et entend bien s'en servir comme plateforme pour sa version de l'altermondialisme et de la grande cause des travailleurs migrants.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • « Soulager mais pas tuer »

    Le débat sur la fin de vie va très prochainement entrer dans une phase à hauts risques :

    • SLe nouveau rapport des deux députés Leonetti/Claeys est annoncé pour le 1er décembre. Il risque de valider sans le dire certaines euthanasies « masquées », par la proposition de créer un droit à ce qui pourrait s’appeler « sédation profonde terminale »
    • La douloureuse affaire Lambert va être discutée à la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) le 7 janvier 2015, avec comme enjeu la légitimité ou pas d’interrompre l’alimentation et l’hydratation des patients très dépendants (en état neurovégétatif ou pauci-relationnel), en vue de mettre fin à leur vie.
    • Le Premier ministre Valls a annoncé un projet de loi sur la fin de vie en mars 2015, en conclusion de trois ans de débats et de rapports suite à la proposition 21 du candidat Hollande. Ce texte serait en négociation avec le parti radical de gauche, très militant pour l’euthanasie. De plus, il est hautement probable que la majorité à l’Assemblée nationale envisagerait des amendements pour aller plus loin que le projet gouvernemental, si ce dernier écartait le suicide assisté (modèle suisse) ou l’euthanasie (modèle belge).
    • Tout cela arrive dans le contexte très médiatisé des pressions fortes du lobby de l’euthanasie, qui dit pouvoir se revendiquer de 96% des Français (en prétendant s’appuyer sur un récent sondage Ifop-ADMD dont la question piégée imposait de choisir entre « des souffrances insupportables » et « mourir sans souffrir »…). En réalité, la grande majorité des Français veut à la fois tout faire pour soulager les souffrances en fin de vie, et refuser toute pratique dont l’intention première est de faire mourir une personne.

    C’est dans ce contexte qu’est lancé à partir du 28 novembre 2014 le grand mouvement unitaire « Soulager mais pas tuer ». Quels sont ses objectifs ?

    • Unir, avec le soutien d’associations et de personnalités multiples, les opposants à l’euthanasie, au suicide assisté et à l’euthanasie masquée.
    • Montrer l’émergence dans la rue d’un solide front de mobilisation capable de déjouer le piège argumentaire n°1 selon lequel l’euthanasie est le seul moyen de soulager des souffrances.
    • Demander une société protégeant les plus vulnérables de ses membres et le développement des soins palliatifs.

    Des rassemblements symboliques se tiennent aujourd'hui dans 60 villes(discours).

    Ensuite, Soulager mais pas tuer conduira de multiples projets pour expliquer aux Français les réels enjeux de ce débat, mobiliser largement, et faire grandir ainsi la résistance à toute forme d’euthanasie. Vous pouvez déjà signer l'appel en ligne, adhérer à l'une des associations.

    Le mouvement Soulager mais pas tuer se donne comme perspective de rassembler tous ceux qui partagent le même souci de prendre soin sans tuer, dans la diversité des opinions politiques et philosophiques ou des convictions religieuses.

    Michel Janva

  • Pauvreté, inégalités et privilèges

    Inégalités et pauvreté font plus que jamais recette. À l’abri de la pensée unique, les articles et les ouvrages fleurissent sur ces thèmes et il n’est pas un media qui ne veuille clamer sa compassion à grand renfort de titres racoleurs et parfois au prix des pires amalgames et raccourcis.

    Amplement imité, OXFAM n’hésite pas à dénoncer la richesse individuelle des 85 individus les plus nantis de la planète, comparée à celle (individuelle ou collective) des 3 milliards et demis des plus pauvres, omettant que les avoirs de ceux-là sont constitués pour l’essentiel d’investissements qui font vivre ou survivre ceux-ci.

    Ce sont précisément ces richesses qui financent les outils de l’économie mondiale, laquelle emploie et rémunère ceux qui participent à l’accroissement de la richesse globale de la société ; et que réduire ce mécanisme à une comparaison de revenus n’a aucun sens, sinon celui d’une stupide provocation préjudiciable à tous, à commencer par les plus démunis.

    Thomas Piketty nous fait partager ses interrogations, aux chiffres controversées, quant au meilleur niveau du partage capital-travail et Bill Gates en débat avec lui sur Internet. Dans le même temps l’INED, dans son bulletin “Population & Sociétés” traite des politiques familiales en France et en Europe et de leur évolution récente face à la crise, en ne précisant pas de quelle crise il s’agit ; économique ou démographique ?

    Les deux, auraient pu préciser les auteurs qui, faute de cela, laissent planer un doute d’autant plus étrange de la part de démographes qu’il n’est question à aucun endroit dans leur texte de démographie, alors qu’il y est question de pauvreté, comme si les politiques familiales avaient pour seul objet de secourir les familles pauvres.

    Il est louable que la société s’intéresse aux pauvres, mais la pauvreté requière-t-elle pour autant d’être érigée en véritable marché, avec ses indices, ses statistiques et ses “performances” – aussi manipulés que manipulables –, ses acteurs – des bénévoles aux plus ou moins lucratifs –, son spectacle permanent dont se passerait volontiers la plupart de ceux qui n’y tiennent pas toujours le premier rôle qui leur revient ?

    Plutôt que de ne pas manquer une occasion de s’y exhiber, nos responsables de tous ordres, et d’abord les politiques, ne feraient-ils pas mieux de s’inquiéter de la mesure dans laquelle leur propre aveuglement participe à l’augmentation de la pauvreté, comme par exemple en ne faisant pas la distinction entre inégalités et privilèges ?

    Si les inégalités relèvent avant tout d’une altérité héréditaire, nul ne devrait ignorer que les privilèges n’ont rien de fatal ou d’inné, mais sont des avantages sélectifs instaurés puis défendus bec et ongles par ceux qui en bénéficient aux frais du “cochon de payant” qu’elles appauvrissent toujours plus.

    Les “avantages acquis“, selon le vocable paradoxalement cher aux partisans de la lutte contre les inégalités, en sont la forme communément admise, avec la plupart des innombrables prestations, exonérations et autres “niches fiscales” dont profitent sans vergogne des citoyens ignorant qu’il y a d’une part les inégalités que le sort nous impose à notre naissance et qui se fondent sur des différences, soit génétiques (inégalités naturelles) soit socio-héréditaires (des pauvres ne pouvant enfanter que des pauvres et les riches que des riches), et d’autre part les privilèges instaurés par les hommes, dans un égoïsme encouragé par la démagogie.

    La distinction ainsi énoncée, force est de constater que ceux dont la pauvreté est la raison d’être, lorsqu’ils ne vont pas jusqu’à l’instrumenter, abandonnent les inégalités génétiques aux bons soins de la pure philanthropie et de la science, pour se livrer à un amalgame entre inégalités socio-héréditaires et privilèges, tout en réclamant toujours plus de ces derniers, comme s’ils pouvaient être la compensation, sommaire et toujours insuffisante, de la prérogative accordée par le sort à ceux qui naissent riches ou qui ont envie et suffisamment de talent pour le devenir.

    Il y a bien sûr les gros avantages et les innombrables petits, les détenteurs des uns faisant leur excuse des bénéfices des autres, mais tous traduisent une véritable culture du privilège, sapant en permanence l’idéal d’égalité sur lequel se fonde la démocratie et plus particulièrement la République française. Nous devons être conscients qu’une pléthore de privilèges, autrement plus nombreux qu’ils ne l’ont jamais été sous l’ancien régime, ne fait qu’aggraver nos inégalités, quel que soit notre choix entre plus de riches et moins de pauvres, ou moins de riches mais davantage de pauvres.

    Faut-il rappeler que la pauvreté existe par la richesse et réciproquement. Instrumentalisées par les uns et les autres, corrigées dans une mesure toujours insatisfaisante par une compassion dévoyée, les inégalités résultent de la structure incontournablement pyramidale de notre société, outre le sort qui fait naître chacun dans une condition plutôt que dans une autre.

    Chacun est, dès sa naissance, le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que soi ; c’est une fatalité indéniable. Mais ce qui n’est pas une fatalité est le dénuement dans une société d’abondance, ni surtout le nombre croissant autant et plus de ceux qui en souffrent que de ceux qui en profitent.

    Avec ou sans privilèges et à population constante, un tassement de la pyramide sociale, en réduisant l’écart entre son sommet et sa base entraîne un élargissement de cette dernière, (augmentation du nombre de pauvres), alors que l’accroissement de cet écart, tel qu’il résulte d’une étirement de la pyramide vers le haut (enrichissement général), a l’effet inverse.

    De même, quand la pyramide sociale se développe en volume du fait de l’augmentation de sa population, le supplément d’activité de celle-ci accroît la richesse globale de la société, avec pour conséquence d’éloigner son sommet de sa base, donc d’accroître l’écart entre richesse et pauvreté.

    Ces deux observations révèlent qu’à une augmentation de l’écart entre richesse et pauvreté correspond un relèvement du niveau moyen de pauvreté et inversement, sans modifier les inégalités autrement que dans leur graduation. En d’autres termes et globalement, l’augmentation de richesse collective réduit la pauvreté et sa diminution l’augmente. La Palisse n’aurait pas dit mieux mais il aurait pu ajouter qu’une véritable abolition de tous les privilèges serait la première mesure à prendre avant d’espérer maîtriser cet écart.

    Sans compter que ce serait probablement le meilleur moyen de retarder l’instauration d’un monde peuplé d’êtres humains tous identiquement pauvres en tout. « … encore un peu de temps et tout s’éclaircira, nous verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfaite et définitive fourmilière … » Paul Valérie.

    L’Abominable Pyramide Sociale

    http://fortune.fdesouche.com/363255-pauvrete-inegalites-et-privileges#more-363255

  • Bruno Gollnisch interrogé par atlantico

    Congrés de Lyon ,  » nouveau » FN , « Marion », « Marine », « Jean-Marie »,  loi Taubira, Union européenne, programme, changement de nom du FN,  dédiabolisation…:  à quelques heures désormais de l’arrivée dans la capitale des Gaules de milliers d’adhérents frontistes, nous rapportons ici   les réponses de  Bruno Gollnisch  aux questions  du site atlantico.  Mis en ligne il y a quelques jours, nous  reproduisons in extenso cet entretien.

    Atlantico : Alors que le congrès du Front National se déroulera les 29 et 30 novembre à Lyon, vous retrouvez-vous encore aujourd’hui dans le parti tel que voulu par Marine Le Pen ?

    Bruno Gollnisch : Oui, je me retrouve toujours dans le FN tel que voulu par Marine Le Pen mais aussi tel que Marine Le Pen en a hérité, en quelque sorte. Contrairement à ce que voudraient faire croire les médias, ce FN n’est pas totalement nouveau, il est dans le prolongement des combats qui ont été menés dans les années passées et je dirais même avant son existence.

    Atlantico : Que reste-t-il justement de ce Front National-là ?

     Bruno Gollnisch : L’essentiel. C’est-à-dire, le combat pour le maintien de l‘identité française, pour la restauration de la sécurité publique, pour l‘inversion du courant de l’immigration, pour la diminution de la fiscalité, pour une protection raisonnable de notre économie à l’international, pour l’affirmation contre ceux qui voudraient déduire de leurs convictions religieuses des modes de vie qui ne sont pas conformes aux traditions françaises.

     Atlantico :Vous avez déclaré que vous regrettiez d’avoir refusé la fonction de vice-président du parti qui vous avait été proposée par Marine Le Pen à l’issue de son élection en tant que présidente….

    Bruno Gollnisch :Je ne suis pas rempli d’amertume. Il y avait du pour et du contre et mon attitude de l’époque se justifie par deux raisons : Marine Le Pen avait remporté la compétition interne, je m’étais incliné. J’ai décliné car à partir du moment où elle avait gagné, je trouvais normal qu’elle constitue son équipe mais comme nos conceptions étaient différentes sur un certain nombre de sujets, j’aurais été une gêne plus qu’autre chose. Mieux valait une équipe homogène, c’est ma conception du commandement. Et deuxièmement, cette proposition certes généreuse, si je l’avais acceptée, aurait privé du titre de vice-président des personnalités qui l’assumaient jusqu’alors et qui étaient tout à fait honorables, comme Alain Jamet.

    A la vérité, je pensais quand même conserver un certain nombre de responsabilités nationales comme celle des affaires internationales du mouvement ou d’autres choses. J’aurais pu rendre des services plus importants, plus visibles et plus thématiques. Ce que je voulais dire c’est que je suis disponible pour cela mais je n’en fais pas une maladie. Pour le reste, cette compétition, malgré quelques scories inéluctables, a été infiniment plus correcte et convenable, que ce que l’on observait dans d’autres formations politiques.

     Atlantico :Comment faire peser aujourd’hui la ligne que vous représentez dans le parti au regard du poids du Rassemblement Bleu Marine ? Comment jouer les contre-pouvoirs ?

    Bruno Gollnisch :Je ne joue pas du tout les contre-pouvoirs. Où avez-vous vu que je jouais les contre-pouvoirs ? Je participe au pouvoir actuel, je suis membre du Bureau politique, je suis membre de la commission d’investiture, je suis membre de la commission des conflits, je suis député européen. J’ai été lors de la précédente mandature un des plus efficaces, un des plus assidus. Je suis président d’un groupe de 17 élus au conseil régional de Rhône-Alpes. Il y a de quoi s’occuper à plein temps.

     Evidemment s’il y a avait des lignes qui s’écartaient complètement des convictions fondamentales pour lesquelles je me suis engagé en politique, je reverrais ma position mais je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.

    Atlantico :D’aucuns disent Jean-Marie Le Pen est plus proche politiquement de sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen que de sa fille Marine. Où vous positionnez-vous ?

     Bruno Gollnisch :Même si ce sont les membres d’une même famille, ce ne sont pas les clones les uns des autres, chacun a sa sensibilité particulière. Je suis souvent présenté par les journalistes comme le représentant de je ne sais quelle ligne traditionnelle, réactionnaire, dure »– il faudrait me dire ce qu’est une ligne molle –, mais tout cela me paraît assez superficiel.

     Je représente une sensibilité qui est partagée non pas seulement par des vieux mais par beaucoup d’autres gens non seulement plus jeunes que moi, mais aussi plus jeunes que Marine Le Pen. Mais je me répète, nous ne sommes pas les clones les uns des autres, les positionnements peuvent varier en fonction des questions. Il est certain que Marion Maréchal-Le Pen a été plus ardente que sa tante lors des manifestations en défense du mariage, mais cela ne veut pas dire que Marine Le Pen y était hostile. Pour preuve, elle a ratifié un communiqué de l’ensemble des dirigeants du Front National, qui étaient contre la loi Taubira.

    Atlantico :Vous voulez sortir de l’Union européenne, mais ce n’est pas une décision qui se prend de manière unilatérale. Croyez-vous vraiment à la faisabilité de ce projet ?

     Bruno Gollnisch :Nous nous efforcerons d’abord de renégocier les traités, la sortie de l’Union européenne n’est envisagée qu’en dernière possibilité. La renégociation des traités est faisable, car lorsqu’on le fait avec un grand bâton, on est crédible. L’exaspération contre l’Union européenne est grande, et de plus en plus partagée dans plusieurs pays, comme en témoigne le succès des formations dites eurosceptiques. Si le représentant d’un Etat tel que la France signifie avec fermeté qu’il n’a pas l’intention de soumettre ses marchés de puissance publique à l’OMC par exemple, ni d’accepter sur son territoire les étrangers extra européens au prétexte qu’ils sont admis sur le territoire d’un autre Etat membre, alors les choses pourront évoluer. Et si ce n’est pas le cas il faudra sortir, ce qui n’est pas un problème majeur, car l’Europe, ce n’est pas seulement l’UE. D’autres formes de coopérations existent : l’avion Airbus est assemblé dans le cadre d’un consortium industriel qui ne doit rien au système de Bruxelles, tout comme la fusée Ariane ou le CERN. Le conseil de l’Europe, qui est une organisation internationale qui comprend des représentants des parlements des Etas membres, dont la Russie, ne fait pas partie de l’UE non plus.

     Par bâton, je n’entends pas des mesures de représailles économiques ou militaires, mais simplement une sortie du dispositif. Je précise d’ailleurs que le Traité de Lisbonne prévoit, contrairement à ceux qui l’on précédé, les mécanismes par lesquels un Etat peut décider de sortir de l’Union.

    Atlantico :Dans le programme actuel de Marine Le Pen il est question de rehausser le niveau des bas salaires, de baisser de 5 % les prix du gaz, de l’électricité et du train, d’encadrer les taux des crédits à la consommation et des crédits immobiliers, de réinstaurer le protectionnisme aux frontières, ou encore de rétablir  l’équilibre entre grande distribution et commerce indépendants. Adhérez-vous pleinement à ce projet, qui a l’air de donner davantage la part belle à l’étatisme qu’à une économie libérale ?

    Bruno Gollnisch :Moi, je connais le programme du Front National. Cela ne veut pas dire que je ne fais pas attention à celui de Marine Le Pen, mais je préfère rester prudent, car les mesures que vous pourriez me citer pourraient dans certains cas n’être que des vœux, et ne pas encore avoir été chiffrées. A cet égard je regrette une chose, c’est que notre Congrès n’ait pas pour but de mettre à jour notre programme, même s’il est vrai – et c’est l’argument de Marine Le Pen d’ailleurs – qu’en moins de 48h ce serait assez difficile à faire. Pour le moment, le programme du FN reste inchangé.

     Les propositions que vous citez me paraissent en tout cas raisonnables, et plutôt que d’étatisme je parlerais d’Etat régulateur, car nous nous prononçons en faveur de la restauration des libertés économiques pour supprimer un certain nombre de carcans fiscaux et bureaucratiques qui pèsent sur la libre entreprise en France.

    Pour autant, nous ne voulons pas laisser les salariés sans aucune garantie face à des comportements capitalistiques absolument cyniques. J’ai bataillé toute ma vie contre l’arbitraire administratif et bureaucratique, y compris comme avocat, ce qui ne m’empêche pas de dire que le capitalisme français, qui est en réalité un capitalisme d’Etat lorsque l’on voit que les patrons sont la plupart du temps des hauts fonctionnaires politisés qui ont été nommés à leur place par la faveur du pouvoir en place, n’est pas sain.

    L’idée consistant à faire six milliards d’économies en s’attaquant aux notaires ou aux pharmaciens ne rapportera en réalité pas un centime ; si l’on veut faire ces économies, il n’y a qu’à aller les chercher dans ce que les Etats-Unis viennent de voler à la BNP, dans le silence le plus total des autorités françaises. En revanche si on autorise la vente de médicaments dans les supermarchés, ce sera la mort de beaucoup de pharmacies installées dans de petites communes. Nous sommes pour les libertés économiques, mais un certain nombre de correctifs sont à apporter.

    Atlantico :Pourtant on trouve un côté très « planificateur » dans ce programme de Marine Le Pen. Cela n’est pas incompatible avec les orientations de Jean-Marie Le Pen, qui en 2007 s’inscrivait contre l’étatisme, et voulait supprimer 50 % des subventions publiques aux entreprises ?

     Bruno Gollnisch : Si tel était le cas ce devrait être corrigé, mais ce n’est pas mon impression pour le moment. Je dirais que ses proposition s’inscrivent dans un colbertisme de bon aloi, mais il ne faut pas que cela aille au-delà, c’est certain.

    Atlantico :Durant le mois d’Octobre, certains cadres ont laissé entendre que le FN pourrait changer de nom, Jean-Marie Le Pen s’était alors exprimée contre cette possibilité… Quelle est votre position ?

     Bruno Gollnisch : Je pourrais me retrouver dans une formation politique qui change de nom dans la mesure où elle ne change pas de substance. Cette question n’est pas à l’ordre du jour tel qu’il a été fixé par Marine Le Pen justement. Je ne suis pas dogmatique à ce sujet. Un changement de nom n’a d’intérêt que s’il intervient dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale avec d’autres formations politiques que la nôtre. On pourrait à ce moment-là concevoir qu’il y ait un cartel électoral d’un nom différent de celui de FN.

     La première fois que j’ai été élu parlementaire, il y a déjà 28 ans,  je l’ai été dans le cadre de listes qui ne s’appelaient pas Front National mais Rassemblement national. Et cela s’est fait sous la présidence de Jean-Marie Le Pen. Car on attribue à la direction actuelle un certain nombre de choses y compris, le recrutement d’experts, d’ingénieurs, d’universitaires, qui n’a pas commencé il y a trois ans… Un certain nombre de choses sont anciennes.

     Je crois que s’il n’y a pas cette nécessité d’un chapeau qui puisse coiffer une coalition, il faut en tout état de cause conserver le nom de notre formation. Car il en va dans le domaine politique comme dans le domaine commercial : si Bouygues, Louis Vuitton ou encore Dior défendent bec et ongles leurs marques y compris contre toutes les contrefaçons, c’est pour une raison très simple, c’est que leur nom est constitutif de leur fonds de commerce. Et cela assure la confiance de leur clientèle. L’UMP a sans doute des raisons de changer de nom, accablée qu’elle est par le nombre d’affaires dont la dernière en date est l’affaire Bygmalion. J’observe que cette formation s’est appelée l’UNR, l’UDR, le RPR, etc. Mains propres et tête haute, nous n’avons pas de raisons particulières de vouloir changer de nom.

    Atlantico :Même dans l’optique stratégique d’une « dédiabolisation » ?

     Bruno Gollnisch :Je crois que ce sont nos adversaires qui sont les diables. Ce sont eux qui ont conduit le pays à la faillite, ce sont eux qui ont menti aux Français, ce sont eux qui doivent rendre des comptes, ce sont eux qui doivent être traduits devant les tribunaux pour malversation.

    http://gollnisch.com/2014/11/28/bruno-gollnisch-interroge-par-atlantico/

  • Un Bernard-Henri Lévy ça ose tout ! A lire jusqu’au bout! (Vidéos)

    Un discours de Bernard Henri-Levy? Oui, ça change! 

    Beaucoup de monde à cette sauterie de Kiev! Il y avait même l’ambassadeur de France… Que faisait-il là ? Il était le seul diplomate…   

    Il s’agit d’un morceau impérissable de littérature, d’Histoire et de philosophie. Le seul mérite du livre de Valérie Trierweiller est d’avoir démontré combien François Hollande était menteur, dissimulateur, inconsistant et combien l’image de la France peut toujours être plus ridiculisée! Bernard-Henri Lévy semble être le plénipotentiaire du Président Hollande pour mener la politique de la France avec l’Ukraine. Tout en subtilités. Avec une belle révélation à la fin.

    Pour ma part je me contenterai de souligner quelques traits… saillants, ponctuant le tout de quelques vidéos ou graphiques, laissant le reste à votre sagacité, car tout, presque chaque phrase est un morceau d’anthologie. E.D.

    Pinchuk, le Mistral et les Juifs d’Ukraine

    Bernard-Henri Lévy

    Allocution prononcée le 18 novembre 2014 à Kiev par Bernard-Henri Lévy, à l’occasion de la remise à Viktor Pinchuk de la Metropolitan Andrey Sheptytsky Medal of Honor Award.

    « Monsieur le Grand Rabbin, Messieurs les archevêques et métropolites, Messieurs les Présidents, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur l’ambassadeur de France [Que fait-il là, tout seul ? Ndlr], chers amis.

    Je suis heureux, permettez-moi d’en dire un mot pour commencer, d’avoir l’occasion de rendre hommage au Métropolite Andrey Sheptytsky sous le signe de qui vous avez placé votre soirée.

    Le Métropolite Andrey Sheptytsky, je ne vous apprends rien, fut le primat de l’Eglise uniate d’Ukraine pendant les années de la seconde guerre mondiale et reste, à ce titre, une figure extrêmement controversée.

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  • Proposition de loi contre la GPA à l'assemblée le 4 décembre


    A
    Examinée en commission parlementaire le 26 novembre, cette proposition de loi « visant à lutter contre les démarches engagées par des Français pour obtenir une gestation pour autrui » a été rejetéepar les députés socialistes et écologistes, majoritaires.

    Cette proposition de loi comprend deux articles :

    • Le premier renforce les sanctions contre les entreprises proposant des contrats de mère porteuse.
    • Le deuxième prévoit de punir d’une amende et d’une peine de prison les parents effectuant des démarches en vue d’une GPA.

    Ce texte sera discuté en séance publique à l’Assemblée nationale, le jeudi 4 décembre.

    LMPT appelle à signer la pétition pour l'abolition des mères porteuses.

    Michel Janva