Grâce à Vilfredo Pareto on comprend comment et pourquoi il s'est répandu au-delà des politiciens socialistes.
Dans les années 1960, on recensait déjà plus de 300 définitions différentes du mot "socialisme". On ne savait pas tout.
On savait certes, ou plus exactement on pouvait savoir, à quoi ressemblait celui dont se prévalaient les prétendues "démocraties populaires". Imposées par l'occupant soviétique en Europe centrale et orientale, elles pratiquaient un socialisme répressif. Ce système se révélait aussi destructeur des identités nationales que des libertés élémentaires.
Personne n'en voulait, hors les staliniens. Mais on s'illusionnait encore sur le mirage d'une "planification démocratique", ou sur les soi-disant réussites du "socialisme autogestionnaire" yougoslave. On rêvait trop souvent alors de la "souveraineté" de Belgrade. L'expulsion de Tito par le Kominform en 1948, n'avait même pas résulté d'un retrait volontaire. Elle suffisait à l'exonérer, pensait-on, de ses crimes et de ses erreurs originelles.
Il ne faut donc pas s'étonner si, dans le dernier demi-siècle d'autres formules, ont fait leur apparition sur le marché de la supercherie idéologique.
Depuis les grands ancêtres de 1848, en effet, tous les socialistes ont au moins un point commun : il revendiquent leur droit perpétuel à l'expérimentation. Les populations et les nations restent seulement destinées à servir de cobayes.
On n'avait pas encore vraiment tâté en France du socialisme affairiste. Il fut mis en place après l'élection de Mitterrand en 1981. Il s'installa grâce aux habiles conseils de Jacques Attali. Théoricien des nationalisations réversibles, ils avaient conçu celles-ci pour servir juste le temps d'opérer les pillages partisans. Et les communistes eux-mêmes en eurent leur part. En dépit de leur effondrement électoral le ministre Fitermann mit en place le comité central d'entreprise de la SNCF au profit de la CGT. 30 ans plus tard ce subtil accord ferroviaire explique la contre-réfrome annoncée, dès l'arrivée de Hollande en 2012, par le sous-ministre Cuvillier. Destinée à effacer la tentative timide de 1997, elle entre en vigueur ces temps-ci, trois ans après, sans que personne ne semble vraiment s'en inquiéter. Ceci alors même que son promoteur a été limogé entre-temps.
Or, dès la fin du XIXe siècle, Vilfredo Pareto (1848-1923), probablement un des plus importants penseurs et défenseurs des libertés économiques avait commencé par étudier les diverses formes de l'Utopie. Il découvre que tous ces systèmes caractérisent le socialisme en général pour un poison m
ortel pour les peuples qui s'y plongent.
La déformation de sa pensée et pour tout dire son occultation, a permis d'étiqueter Pareto, au rebours de tout ce qu'il avait vécu, écrit, construit et proposé.
Son génie se concrétisait d'abord par la pluridisciplinarité de ses écrits, de sa culture et de son action.
Né en 1848 à Paris, d'un père exilé italien et d'une mère française, il sera, en 1870 diplômé de l'École polytechnique de Turin. Il travaille d'abord comme ingénieur puis comme directeur des chemins de fer italiens.
En 1886 il est nommé maître de conférences à l'université de Florence. Il dénonce alors le virage socialiste et protectionniste pris en 1887 par l’Italie, unifiée depuis 1870. En 1898, il héberge des socialistes italiens fuyant la répression.
Dans les pages qu’il consacre ici au "Péril socialiste", il souligne combien les militants sont infiniment plus dignes de respect, dans leur erreur et leur utopie, que les socialistes de gouvernement. Il analyse ceux-ci comme les vrais responsables du marasme de son pays.
Ils le furent en Italie à la fin du XIXe siècle comme ils le seront partout dans le monde, et jusqu’à nos jours, comme ils l'ont été et le sont encore à l'évidence en France !
En 1923, avant de mourir, Pareto conseillera au nouveau gouvernement de son pays une politique de libre entreprise. Celle-ci assurera les succès économiques des débuts de ce régime, – jusqu'à son changement funeste d'orientation du milieu des années 1930.
C'est autant que la puissance de sa pensée, son expérience concrète d'ingénieur puis de directeur des chemins de fer qui amène l'université de Lausanne à lui proposer en 1893 la chaire d'économie politique de Walras. Il en sera pendant 30 ans le brillant successeur jusqu'à la fin de sa vie.
Il fut sans doute le père de la sociologie moderne. Dans ses écrits, il souligne ce qui se produisit en Italie, après la période romantique de l'unification.
Il observe comment les réseaux de pouvoirs interviennent de plus en plus dans la banque, dans la "protection" démagogique de l'industrie nationale. Ceci eut pour effet de la détruire, et de provoquer le marasme du pays, forçant des millions de ses compatriotes à émigrer.
Et c'est ce socialisme d'État, ce socialisme des hommes de gouvernement qui alimente, plus encore que la démagogie et les illusions intrinsèques des politiciens socialistes le “péril socialiste”.
Puisse son enseignement servir de guide à notre droite déboussolée.
••• Le Péril Socialiste par Vilfredo Pareto préfacé par Georges Lane, un livre de 426 pages prix 29 euros aux Éditions du Trident Vente par Correspondance : 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris Tel (+33)06 72 87 31 59 Courriel ed.trident@europelibre.com ••• pour commander le livre sur la page catalogue des Éditions du Trident.
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