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Comme la RATP, le Pakistan a banni les chrétiens. Les voici en enfer.
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Sahel : les coups de râteau de l’armée française
Après les grands « coups de marteau » sur la tête des djihadistes en 2013, l’armée française est passée à une stratégie des « coups de râteau », explique-t-on à l’état-major des armées.
C’est beaucoup moins spectaculaire, mais, alors que la situation budgétaire se tend à Paris, les militaires ressentent le besoin d’expliquer ce qu’ils font désormais en plein milieu du désert. 3300 hommes y sont déployés dans le cadre de l’opération Barkhane, le nom du dispositif français au Sahel.
« Nous menons des opérations en permanence ; ça ne s’arrête jamais » indique une source militaire. « Il s’agit d’entraver les flux logistiques des groupes armés terroristes (GAT) et de leur dénier la liberté d’action ». Le théâtre est immense : 2000 kilomètres entre la frontière Niger-Libye au nord-est et celle entre le Mali et la Mauritanie, au sud-ouest, où des actions ont conduites par l’armée française avec ses partenaires régionaux. Mais c’est toujours au nord du Mali, dans le massif des Iforas, entre les villes de Kidal et de Tessalit, que se concentrent les opérations les plus dures, conduites par la seule armée française. Depuis le début de l’année, pas moins de huit opérations ont ainsi été menées dans la bande sahélo-saharienne. Toutes s’inscrivent dans le cadre de l’opération Barkhane.
La dernière, baptisée Tigharghar, vient de s’achever cette semaine dans ce massif des Iforas, où des combats très durs avaient eu lieu au printemps 2013. Deux ans plus tard, l’armée française a dû y retourner. En 2013, il s’agissait de déloger les combattants ennemis, au nombre de 1500 à 2000, qui s’y étaient retranchés ; Aujourd’hui, cette région de petite montagne, vaste comme la Haute-Savoie, est « une zone de passage et de stockage » logistique pour 100 à 200 « terroristes ». Fin février, 770 militaires français, appuyés par une quinzaine d’hélicoptères, y ont été engagés pour « reconnaître, contrôler et fouiller » la région. C’est ici que s’est déroulé, le 2 mars, le seul récent combat contre un groupe ennemi, au cours duquel quatre « terroristes » ont été tués, les autres prenant la fuite. « Ils fuient les combats » expliquent une source française, précisant qu’ils préférant le harcèlement des bases militaires avec des tirs de roquettes ou les attentats terroristes, comme à Bamako le 7 mars. La cinquantaine de sites fouillés a permis de découvrir des munitions stockées sur place, dont les explosifs servent à la fabrication de mines (IED). [....]
La suite dans Secret Defense
via http://www.actionfrancaise.net/craf/?Sahel-les-coups-de-rateau-de-l
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Comment le Crédit lyonnais a revendu Adidas pour sauver Tapie (Vidéo)
Le Crédit lyonnais a-t-il manqué de loyauté envers Bernard Tapie lors de la revente d’Adidas ? Le documentaire réalisé par Laurent Mauduit et Thomas Johnson, intituléTapie et la République, autopsie d’un scandale d’État, répond à la question.
Il nous plonge au cœur d’un des plus importants scandales d’État de la Ve République : l’affaire de l’arbitrage Crédit lyonnais-Adidas, pour laquelle Bernard Tapie et cinq autres personnes sont mis en examen pour “escroquerie en bande organisée“.
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Des « artistes et intellectuels français non-blancs » exigent des assises culturelles
Toujours dans une même rhétorique empreinte d’ordres (il faut, l’État doit, nous exigeons, il y a urgence à), les desiderata dits antiracistes chantent leur ritournelle aux accents d’harcèlement d’un ton, de plus en plus, revendicatif.
C’est, cette fois, des « artistes et intellectuels descendants de colonisés et d’esclaves » qui disent au gouvernement par journal interposé : « Il faut convoquer des assises culturelles pour encourager les diversités en France. »
Ils se qualifient également comme artistes et intellectuels français non-blancs. La saugrenuité de la situation est que parmi les signataires se trouve Rokhaya Diallo. Cette dernière s’était montrée indignée parce qu’Éric Zemmour lui avait dit : vous appartenez à la race noire, j’appartiens à la race blanche.
« L’uniformité ethnique du paysage culturel français est au cœur des préoccupations de la ministre de la culture, nous révèlent-ils. Sur 15 centres chorégraphiques nationaux, quatre sont dirigés ou codirigés par des non-blancs. Mais sur les 35 centres dramatiques nationaux, aucun(e) directeur(trice) n’est noir(e), arabe ou asiatique. Les deux scènes nationales de Guadeloupe et de la Martinique, habités majoritairement par des Noirs, sont dirigées par des artistes africains, démontrant comiquement le racisme du pays. A ceci les directeurs de théâtres et centre dramatiques nationaux (blancs) répondent par des préparations aux grandes écoles de théâtre en direction des diversités ».
Voici donc des statistiques ethniques qui sont pratiquées en toute illégalité et qui provoqueraient un tollé déchirant s’ils étaient pratiqués par des « artistes et intellectuels français non-noirs ».
C’est aussi l’occasion d’en demander plus, toujours plus au nom de son origine étrangère :
Qui mieux que nous qui travaillons depuis des années sur notre histoire peut contribuer à aider le pays à renouer avec des histoires dont elle s’est mutilée ? Nous qui connaissons le récit du chasseur et celui du lion ? Nous qui sommes conscients que la richesse de notre pays – et par là nos acquis sociaux – est le bénéfice des douleurs infligées à nos ascendants. C’est nous que les institutions doivent envoyer sur le terrain. Nous devons être nommés à la direction des structures situées sur les territoires où vivent les classes populaires. Nous devons être artistes associés des scènes, théâtres, centres chorégraphiques nationaux. Nous refusons de continuer à être le public impuissant d’événements censés nous célébrer dans lesquels nous ne sommes pas conviés à nous exprimer. Il faut des assises culturelles où nous puissions proposer.
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Le gouvernement lutte contre le terrorisme... identitaire
Pour lutter contre le terrorisme, Christiane Taubira avait déjà annoncé un renforcement de l'arsenal contre... le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie.
Dans la même veine, Bernard Cazeneuve a refusé aujourd'hui d'exclure les réseaux sociaux de la surveillance massive, sans contrôle judiciaire, que permettra le projet de loi sur le renseignement... et le ministre de préciser sa cible : les mouvements identitaires.
Cazeneuve refuse d'exclure les mouvements... par LCPSait-on jamais, les frères Kouachi pourraient faire des émules parmi des identitaires racistes, antisémites et homophobes. Et qui sait, peut-être un jour chez d'autres mouvements utilisant les réseaux sociaux, qui menaceraient les "valeurs de la République". Des personnes qui envisageraient une manifestation susceptible, d'après le gouvernement, de menacer la paix sociale par exemple. Mieux vaut être prévoyant. Surtout quand on est Charlie.
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Maurice Barrès et Charles Maurras : la République ou le Roi
Tous deux dénonçaient les dérives du parlementarisme et du jacobinisme. Tous deux voulaient un pouvoir fort et décentralisé. Cependant, Maurice Barrès était républicain et Charles Maurras royaliste. Le second a voulu convertir le premier. En vain.
Lorsque Charles Maurras entre à l’Action française en 1898, le groupe nationaliste est encore républicain. Les fondateurs, Henri Vaugeois et Maurice Pujo, n’envisagent pas un instant de faire de ce mouvement intellectuel et politique un outil pour la restauration de la monarchie. Mais c’est sans compter sur le jeune Maurras qui, par sa force de persuasion et ses qualités de logicien, va convertir les membres de l’Action française un par un. Maurice Barrès, grande figure du nationalisme et ami de Maurras, sera un des rares à résister aux syllogismes de son cadet. Il demeurera républicain jusqu’à la fin.
Dans une lettre du 22 août 1900, Barrès répond aux arguments avancés par Maurras dans son Enquête sur la monarchie. L’auteur des Déracinés concède tout d’abord un point à Maurras : « Pour m’en tenir à l’essentiel, je crois avec vous qu’il faut une raison qui commande dans l’État » et d’ajouter « Deux siècles de mauvais gouvernements ont enfoncé les Français dans cette erreur, où j’ai moi-même incliné un instant, que le mieux pour une nation était le moins de gouvernement possible. » Tous deux souhaitent le rétablissement d’un exécutif fort pour remédier aux dérives du parlementarisme. Barrès semble par ailleurs revenir de sa sympathie pour l’anarchisme qu’il avait développé dans sa première trilogie Le Culte du Moi. Cela dit, Barrès – même s’il semble avoir un profond respect pour le courant de pensée qui porte cette idée – estime que l’option royaliste n’est envisageable que si la famille héritière du trône suscite dans la population une sympathie et un enthousiasme important. Sans ce soutien du peuple, la monarchie n’a ni sens ni légitimité et voit son efficacité politique renvoyée à la pure théorie.
« Je comprends très bien qu’une intelligence jugeant in abstracto adopte le système monarchique qui a constitué le territoire français […] Mais dans l’ordre des faits, pour que la Monarchie vaille, il faudrait qu’il se trouvât en France une famille ralliant sur son nom la majorité (sinon la totalité), la grande majorité des électeurs ; or voilà qui n’existe pas », écrit Barrès. Contrairement à l’Allemagne ou la Russie, la France ne peut mettre de côté cette coupure violente entre le peuple et le roi que fut la Révolution française. Le ralliement des Français à la monarchie doit se faire de manière instinctive. Or, la république a pris une place importante dans l’imaginaire collectif. De plus, un roi se doit d’être entouré et Barrès remarque le profond déclin de l’aristocratie, ce « corps indispensable à la monarchie traditionnelle ». [....]
La suite sur Philitt
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L’Entropie dans l’Histoire (2/4)
Article II de l’Entropie dans l’Histoire : l’Ecologie au service de l’Histoire
« Précisons que dans la Ve République, cette approche suscite des réactions hostiles, que ce soit à l’égard de la sociobiologie ou de la thermodynamique du non-équilbre ».
Rappels d’écologie
La vision écologiste repose sur l’intégration des différentes manifestations du vivant allant du gène à la planète-terre ; pour le moment. Les catégories intermédiaires sont le génome, l’individu, la population, la communauté, l’écosystème. Au-dessus de ces catégories, on trouve la biosphère, la géosphère, et, pour homo sapiens, dans une approche très réductrice, l’artisphère et la noosphère. Le génome est une association de gènes stables dans le temps s’exprimant à travers un individu, dont la réunion à ses semblables crée une population, qui, associée à d’autres populations, forme une communauté, qui, inscrite dans un substrat géoclimatique, devient un écosytème. Au dessus, …
Une présentation sommaire de l’écologie ayant été déjà faite dans Polémia, nous invitons le lecteur à relire les articles publiés par le soussigné : « Regard écologique sur le surclassement social et son lien avec l’immigration », « Regard écologique sur la dette souveraine », « Ecoracialisme », « Prophétie », etc.(1)
En résumé, le fonctionnement de tout ceci repose sur des transferts d’énergie entre différentes entités, mais pas seulement. L’énergie est associée à de la matière et à des informations, l’ensemble étant qualifé de flux néguentropiques. Le physicien Erwin Schrödinger (Nobel 1933), auteur de Qu’est-ce que la vie ? (1944), est un des savants à l’origine de cette notion. Le modèle de référence qui en est issu repose sur l’identification de toute manifestation du vivant à une structure dissipative, notion issue de la thermodynamique du non-équilibre.
Cherchant à comprendre le moteur de tout ceci, des écologues réunis dans la catégorie des biosociologues considèrent que le gène et son conservatisme motivent toutes les manifestations supragénétiques se réalisant par une dialectique gène-milieu cherchant à réaliser l’optimum énergétique. Ce modèle est ultradominant aujourd’hui ; couplé à une conception de la vie reposant sur la sélection naturelle, non pas conçue comme la victoire du plus fort – ineptie de ses contempteurs – mais du plus adapté. Précisons cependant que dans la VeRépublique, cette approche suscite des réactions hostiles, que ce soit à l’égard de la sociobiologie ou de la thermodynamique du non-équilbre.
Rappels de thermodynamique
Parmi les principaux concepts issus des travaux portant sur le rôle de l’entropie dans la structuration des systèmes se sont imposées les notions de branche thermodynamique, d’état stationnaire, d’état marginal, de point de bifurcation, de structure dissipative, etc. Le siège d’un état stationnaire est une structure dissipative. C’est là que s’exercent les forces animant un système en non-équilibre thermodynamique. Pour les spécialistes, une structure dissipative se caractérise par les relations de réciprocité de Lars Onsager (Nobel 1968), où, « en thermodynamique des systèmes hors équilibre, ces relations de réciprocité relient des quantités nommées flux et forces dans le cadre de systèmes hors de l’équilibre global, mais suffisamment proches de celui-ci pour être régis par une certaine forme d’équilibre local » (Wikipedia). Les biologistes dans le sillage de Claude Bernard parlent d’homéostasie. Les thermodynamiciens parlent de situations proches de l’équilibre, bien qu’en non-équilibre thermodynamique toutefois. Il faudrait trouver de nouveaux mots, car cela crée de la confusion…
Une structure dissipative est un système séparé de son milieu par une limite et dont elle est distinguable. Son existence est conditionnée à la dissipation de flux néguentropiques. Cette dissipation est à l’origine d’une production d’entropie conformément au second principe de la thermodynamique et à l’équation du bilan entropique. L’entropie réversible est rejetée dans le milieu. En revanche, la part irréversible reste dans le système dont elle est une des composantes. La distinguabilité du système à l’égard du milieu est due à sa complexité qui est supérieure. Une distinction est faite entre les structures biotiques et les structures abiotiques, comme un tourbillon, par exemple. Ilya Prigogine s’est souvent appuyé sur les cellules de Bénard pour illustrer sa conception d’un système dissipatif abiotique.
Un exemple de structure dissipative biotique est un organisme, comme vous ou moi. Pour vivre, nous devons manger, nous chauffer, être éduqués, etc. Cela requiert de la matière, de l’énergie et des informations. Nous devons aussi rejeter les déchets issus de la dissipation de ces flux (entropie réversible). Ainsi, toutes les grandes villes sont constellées de stations d’épuration pour traiter nos eaux noires issues des toilettes avant qu’elles soient rejetées dans les fleuves et rivières. En revanche, nous ne pouvons rien faire contre l’entropie irréversible. Nous vieillissons irrémédiablement. L’issue en est un retour à l’équilibre thermodynamique, c’est-à-dire la destruction de la structure : la mort. Mais nos gènes assurent la continuité par la reproduction. La vie est donc envisageable comme l’enchâssement de structures de complexités différentes transférant entre elles de la matière, de l’énergie et des informations. L’écosystème est l’espace où ces échanges sont optimisés entre des constituants différents, garantissant leur perpétuation en s’associant ainsi. La notion de pyramide écologique est une image simple, mais pertinente, pour résumer cette conception. Ces échanges se font par la prédation, par la symbiose, par le parasitisme, mais aussi par le don. Tout ceci permet l‘entretien de la complexité et, dans une perspective évolutionniste, la complexification.
Une des caractéristiques essentielles de la complexité est l’apparition d’émergences aux propriétés irréductibles à celles de leurs constituants. Ainsi, les caractéristiques d’un homo sapiens lambda ne sont pas réductibles à celles de son foie ou de son cerveau, ou, mieux encore, à celles des milliards de bactéries que nous abritons. Idem, le comportement d’un individu engagé dans un processus collectif n’est pas réductible à son comportement quand il est esseulé. Le plus doux des hommes peut se transformer en guerrier redoutable à l’occasion d’une guerre vitale, alors que le voyou terrorisant son voisinage se révèle être un pleutre lorsque la violence est généralisée. Les savants qualifient de « complexité d’émergence » l’irréductibilité du Tout aux parties.
C’est sous ce dernier éclairage que sont envisagés les déterminants de l’évolution des structures dissipatives. Le monde vivant, aujourd’hui comme hier, apparaît alors comme une infinité de structures dissipatives intégrées les unes aux autres. La biosphère en est le cadre commun. La multiplicité des types d’êtres vivants est envisagée alors comme le résultat de l’évolution biologique qui se déroule sur notre planète depuis des dizaines de millions d’années. En assimilant la biosphère à une structure dissipative, cette évolution est la conséquence du flux ininterrompu d’énergie arrivant à la surface de la terre depuis des milliards d’années qui a fait naître, puis a modelé et diversifié peu à peu la biosphère, permettant l’accumulation d’une quantité d’informations sans cesse croissante transmise de génération en génération par le système des molécules d’ADN. La biosphère est le résultat d’un nombre immense de transformations, et chaque espèce actuellement présente a une très longue histoire qui remonte à l’apparition de la vie sur la Terre. Mais l’émergence de l’humanité, puis de la société industrielle, ont profondément modifié les rythmes et les cycles naturels. Le recours à des énergies fossiles a permis d’augmenter dans des proportions énormes la quantité d’énergie disponible, mais aussi la production d‘entropie. La crise écologique en est la conséquence.
L’entropie
Ilya Prigogine (Nobel 1977) a donné à l’entropie une nouvelle dimension. Sur ces fondements, elle est tout à la fois facteur de désagrégation des systèmes en non-équilibre thermodynamique conformément au Second Principe, mais aussi facteur d’exploration de l’espace des phases. L’entropie est alors envisageable comme l’élément permettant à tout système d’explorer les situations garantissant sa stabilité. Ces travaux se sont inscrits à une époque où dominait l’idée que le désordre était facteur d’ordre.
Les économistes ont ainsi souligné la destruction créatrice immanente au capitalisme, lui garantissant sa supériorité sur tous les autres modèles économiques. Les biologistes, dans le sillage de Darwin, ont envisagé l’aléa génétique comme le moyen pour la vie d’explorer de nouvelles formes, de nouveaux comportements afin d’avoir toujours une solution en cas de changement drastique du milieu. Finalement, la récursivité du hasard et de la nécessité s’est imposée après que Jacques Monod (Nobel 1965) eut popularisé cette association par le titre d’un de ses plus fameux ouvrages. Mais, avant lui, d’autres philosophes plus hermétiques avaient déjà souligné cette consubstantialité. On citera Démocrite, saint Thomas d’Aquin et d’autres innombrables. A la lueur des enseignements de la science contemporaine, les historiens de la philosophie auraient sans aucun doute beaucoup à écrire sur l’histoire de cette relation.
Retenons à notre niveau qu’il y a donc un véritable effet paradoxal de l’entropie. Elle est à la fois menace et espoir. Elle soulève toutefois une ambiguïté majeure : l’entropie ne se définit pas ni ne se mesure, la condamnant encore à alimenter le discours de philosophes, mais pas complètement celui des scientifiques. Les précédents articles ont tenté d’approcher l’essence de ce concept.
Le plus pertinent est de l’associer au désordre, intuition qu’eut Boltzmann, qui, lui, est une notion accessible à tous. Aussi, il s’agit désormais d’envisager le rôle du désordre dans le fonctionnnement des écosystèmes et particulièrement des écosystèmes artificiels à l’origine de l’Histoire car le changement est inscrit en eux. Le modèle issu du cours de Jacques Chanu sur les branches thermodynamiques éclairera cette vue (2).
Celui-ci distingue les états stationnaires des états marginaux. Dans les premiers, l’ordre règne, l’entropie est limitée à des seuils ne compromettant pas la stabilité des systèmes. Puis, conformément au Second Principe, cette entropie croît, engageant le système vers plus d’instabilité jusqu’au moment où les désordres créés suscitent un changement d’état. Le système entre alors en état marginal où toutes les possibilités d’évolution vont s’opposer jusqu’à la détermination de l’optimale à l’origine d’un nouvel état stationnaire, jusqu’à… et ainsi de suite. Les biologistes ont noté que les systèmes issus de ces états marginaux sont en général plus complexes que les précédents. Les évolutionnistes ont ainsi envisagé l’apparition de nouvelles formes comme l’occupation de nouveaux espaces écologiques rendus possibles par la complexification de formes disparues ou maintenues à des stades moins complexes et dans des espaces écologiques plus grands. Ainsi, les bactéries existent toujours, mais homo sapiens domine la planète aujourd’hui. Malgré un Second Principe de la thermodynamique condamnant au désordre toute structure en non-équilibre thermodynamique, la complexification est une donnée incontestable et incontestée par les évolutionnistes. Ceux-ci, en effet, n’observent pas de régressions adaptatives dans les processus d’adaptation des lignées à leurs milieux. Lorsque l’une d’entre elles atteint son potentiel maximum de complexification, et alors que la croissance de l’entropie continue, elle disparaît, ouvrant les espaces désertés à d’autres formes d’occupation… écologiques.
(A suivre)Frédéric Malaval, 18/03/2015
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BAGADOU STOURM - Sans regrets, sans remords
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L’Entropie dans l’Histoire (3/4)
Article III de l’Entropie dans l’Hisoire : L’entropie comme facteur de complexification
(…) La fin d’une lignée, c’est-à-dire la perpétuation d’une entité biologiquement homogène et stable dans le temps, survient lorsque son potentiel maximum de complexification est atteint.
Dans cette situation, l’entité considérée ne possède plus la capacité à contrarier les effets de l’entropie créée conformément au Second Principe de la Thermodynamique. Elle disparaît alors, ouvrant les espaces désertés à d’autres formes d’occupation… écologiques.
Complexité et entropie
La notion de complexité d’émergence s’est imposée à la fin des années 1970. On citera comme protagonistes W. Weaver et C. Schannon pour la théorie de la communication ; A. Turing et H. von Foerster pour les théories de la computation ; N. Wiener pour la cybernétique, D. Ruelle pour la théorie du chaos, I. Prigogine pour la thermodynamique des systèmes dissipatifs et d’autres, tout aussi importants. Un des enseignements principaux issus de ces travaux est que l’ordre naît du bruit (H. von Foerster) ou de la fluctuation thermodynamique (I. Prigogine), donc du désordre. Ces auteurs invitent à se pencher sur la relation ordre-désordre qui apparaît essentielle à l’existence d’écosystèmes conçus comme des structures dissipatives. Une des ruptures essentielles créées par ces nouvelles conceptions est de reconsidérer le désordre comme phénomène à part entière. En termes plus savants, on oppose alors l’entropie (le désordre) à la complexité (l’ordre). Antagoniste de l’entropie, la variable « complexité » s’impose comme l’émergence fondamentale issue de la vocation exploratoire de l’entropie. La conclusion est alors que celle-ci est un facteur de complexification.
Conformément au Second Principe, la croissance de la dimension irréversible de l’entropie, c’est-à-dire celle qui ne peut être rejetée à l’extérieur, conduit le système vers le désordre, donc vers sa fin en tant que structure dissipant des flux. Mais, simultanément, cette entropie, en tant que génératrice de fluctuations thermodynamiques, participe à l’exploration de l’espace des phases, donc à l’évolution du système. L’espace des phases est le terme savant pour désigner l’espace multidimensionnel où le système est « en équilibre ». Prigogine a résumé ce constat par l’expression d’ « ordre par la fluctuation ». L’entropie a donc une dimension paradoxale. L’ordre, c’est-à-dire la structuration du système, est identifié à la complexité ; et le désordre à l’entropie. L’évolution de toute structure se présente alors comme la résultante d’une dialectique associant l’ordre au désordre, la complexité à l’entropie.
L’idée qui s’impose alors est que lorsqu’un certain niveau d’entropie – que nous qualifierons de seuil critique – est atteint, le système se déstructure. La complexité tend alors subitement vers zéro, alors que l’entropie tend vers son maximum. Entropie et production d’entropie sont en relation inverse. Quand l’entropie est à son maximum, la production d’entropie est nulle. C’est la mort, c’est-à-dire la réalisation des conséquences du Second Principe de la Thermodynamique. C’est ce qui se passe quand une entité en non-équilibre thermodynamique, quelle qu’elle soit, meurt.
Une fois que le seuil critique d’entropie interne est atteint, le système disparaît ou mute. Cette mutation se réalise dans le cadre d’un état marginal où l’entropie alors, donc le désordre, va générer une multitude d’options possibles dont une sera celle engageant le système modifié, bien évidemment, vers un nouvel état stationnaire. Le constat de la complexification des formes du vivant au cours du temps, mais aussi de leur disparition, soutient cette vision fondée sur la dialectique création/destruction dont la complexité, envisagée comme une variable d’état, est le pivot.
A ce stade, la dialectique entropie/complexité apparaît comme le moteur de l’évolution, non pas conçue comme la recherche d’une fin, mais de l’adaptation constante de toutes les structures du vivant aux contraintes qui s’imposent à elles et dont elles tirent leurs ressources. Les finalités éventuelles relèvent de la philosophie ou de la religion.
Temps absolu et temps complexe
Les fondements du paradigme animant nos certitudes sont profondément mouvementés par ces nouvelles données. Ainsi, l’approche des systèmes complexes assimilés à des structures dissipatives repose sur une dialectique ordre-désordre, entropie-complexité, création-destruction dans une perspective temporelle. Mais le temps prend alors une autre dimension que celle qui lui est généralement attribuée dans la science classique.
Dans cette dernière, le temps n’intervient pas dans l’évolution des systèmes mais sert seulement de référentiel à leur configuration dans un espace neutre. Or, cette conclusion bute sur de nombreux paradoxes dès que la prise en compte de la complexité devient le pivot de l’approche des phénomènes. A un temps chronologique de référence il est alors nécessaire d’adjoindre un temps complexe, intégré à la matière. Le savant Maïmonide (1138 -1204) fut une des personnalités entrevoyant cette conception du temps, marginalisée depuis par celle de temps absolu. Or, ce temps complexe est plus apte à formaliser les différentes expressions de la complexité. Le temps y devient alors une ressource, avec comme conséquence l’irréversibilité dont le Second Principe de la Thermodynamique rend compte à travers la notion d’entropie. Dans les théories à l’origine des principes de fonctionnement des écosystèmes, le temps perd alors son statut exclusif de référentiel pour acquérir celui de ressource (Ph. Esquissaud, J. Vigneron, 1990).
Evolution et complexification.
Dans le modèle évolutionniste d’aujourd’hui, la complexification des formes du vivant est la règle absolue de l’évolution. Toutefois, le rythme de l’évolution vers la complexité est contingent et les formes de la complexité dépendent de l’apparition aléatoire de niches écologiques. A la controverse sur les facteurs de complexification le paléontologue Steven Gould (1977) a défendu l’idée suivante :
Si l’on considère que les organismes occupent un « espace morphologique multidimensionnel » (la niche écologique des écologues), alors l’évolution consiste en bonne partie à la migration passive des lignées dans différentes régions de cet espace. Certaines régions représentent les organismes plus complexes, d’autres ceux qui le sont moins. Puisque les premières formes de la vie étaient d’une grande simplicité, les seules régions de l’espace morphologique susceptibles d’être colonisées furent d’abord celles correspondant à une plus grande complexité. Les organismes ont suivi cette voie non pas parce que la complexité était « mieux », mais parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de devenir complexe. Eminent darwinien, cet auteur est probablement l’opposant le plus acharné à l’idée de progrès évolutif formulé par Huxley.
Relevons que près d’un siècle avant cette polémique, Darwin avait reconnu l’importance des innovations dans l’évolution. De formes initiales simples naissent des formes plus complexes, ce qui stimule en retour l’apparition d’une plus grande complexité ailleurs. Pour lui, nul besoin d’invoquer une « loi » qui conduirait les premiers organismes simples vers une complexité plus grande. Le progrès – envisagé ici non pas comme le cheminement vers une fin, mais le constat de la complexification – est lié aux pressions compétitives contingentes, mais prévisibles. Cela explique la stupéfiante variété des écosystèmes terrestres. L’évolution de la vie est alors conçue comme la succession de structures dissipatives qui, indépendamment de leur origine, naissent, évoluent et meurent en créant toutefois les conditions d’émergence de structures généralement plus complexes, sauf lors de phénomènes de régression adaptative… controversés.
Il y a donc un nouveau modèle évolutif à inventer reposant sur la notion de branche thermodynamique (voir Le Temps complexe). La pierre angulaire de ce modèle serait la structure dissipative, de sa naissance à sa disparition, animée par une dialectique complexité/entropie. Le facteur décisif de l’évolution serait alors que la complexification est une réponse à la croissance irréversible de l’entropie. Une fois que le potentiel maximum de complexification serait atteint, l’entité considérée disparaîtrait. Par extension, ce modèle permettrait de compléter les théories concernant la disparition de clades entiers au cours des temps.
Ces vues pourraient alors être transférées aux écosystèmes humanisés, associées au constat que la civilisation industrielle a atteint un degré de complexité inconnu auparavant. C’est la Globalisation d’aujourd’hui. Or, ce modèle, né en Europe occidentale, s’impose à toute la planète maintenant.
Nous sommes ici obligés d’aller à l’essentiel en éludant les contributions démonstratives et les propos un peu plus hermétiques. Les réduire à quelques lignes impose beaucoup de raccourcis, sources potentielles de mésinterprétations. Un recours à la littérature savante sur ces sujets serait utile au lecteur désirant aller plus loin. La petite bibliographie fournie dans Le Temps complexe ouvre la porte à une littérature très vaste sur ce sujet. Cependant cette brève évocation des controverses animant l’espace des savants permet de fournir des éléments à une conception de l’histoire reposant sur la théorie des systèmes dissipatifs et du rôle paradoxal qu’y joue l’entropie en leur sein.
Dans le prochain article, nous verrons comment ce modèle est transférable à l’interprétation de l’Histoire. Ce faisant, nous aboutirons à la conclusion politique issue de tout ceci, à savoir qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais systèmes politiques ; il n’y a que des systèmes adaptés ou inadaptés aux circonstances écosystémiques. L’Histoire rend compte de leur triomphe et de leur élimination.
Frédéric Malaval, 25/03/2015
Frédéric Malaval est philosophe, écologiste, essayiste.