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  • Il y a 40 ans, le Kampuchea imposait la Shoah - par Pieter KERSTENS

    C’est en effet le 17 avril 1975 que Phnom Penh tombe aux mains des maquisards du Front Uni National du Kampuchéa (le FUNK).  L’entrée de l’armée révolutionnaire de libération dans la capitale du Cambodge fut acclamée par des dizaines de milliers d’intellectuels, de journalistes, de politiciens et de philosophes occidentaux qui se réjouissaient de la chute du gouvernement Lon Nol.n

    Dès cet instant, le Cambodge bascule dans les ténèbres d’un enfer pensé, analysé, planifié et exécuté par l’Angkar - organisation socialo marxiste - dominée par les Khmers Rouges.

    Reconnus et soutenus par l’Internationale Socialiste, armés par Moscou et Pékin, les « maîtres » du Kampuchéa Démocratique vont transformer et contrôler la société cambodgienne, saper la mémoire collective et couper la population de son Histoire.  Ce processus a conduit à évacuer toutes les villes, à créer un collectivisme absolu et à éradiquer toute trace du passé séculaire (monastères bouddhistes, école, livres et journaux).

    « Cette répression ne visait pas des groupes raciaux ou des minorités ethniques spécifiques, mais des couches sociales et tous les opposants politiques, réels ou supposés. Le démographe Marek Sliwinski a démontré scientifiquement que c’est un quart de la population (7,2 millions d’habitants en 1974) qui a été exterminé et presque 42% de ceux qui vivaient ou étaient réfugiés à Phnom Penh avant le 17 avril 1975.

    Ces assassinats politiques en masse relevaient d’une volonté délibérée de terreur et d’extermination de la part des Khmers Rouges, cherchant à se maintenir au pouvoir par la violence et l’effroi afin d’établir dans la réalité leurs rêves utopiques.  À l’exception des Vietnamiens, qui eurent la chance d’être avant tout chassés massivement du pays, la population visée par les sbires de Pol Pot était en priorité celle des 17 avril ou Peuple Nouveau.

    Au Cambodge, le Peuple Nouveau constituait environ la moitié de la population du pays.  Il n’avait strictement plus aucun droit, pas même le droit de vote, sinon celui de travailler sans la moindre récompense et pour une nourriture de plus en plus dérisoire.  A postériori, la seule raison pour laquelle tous les 17 avril n’ont pas été exterminés était qu’ils constituaient une immense réserve de main-d’œuvre gratuite indispensable à la révolution qui voulait tripler la production rizicole, puisqu’elle interdisait l’achat et l’utilisation de machines fabriquées à l’étranger. » (In « Le petit livre rouge de Pol Pot » de Henri Locard).

    Saloth Sâr (Bâng Thom dans le parti) connu sous le nom de guerre de Pol Pot et sa clique de fidèles entre les fidèles : Nuon Chea, Ieng Sary et sa femme Ieng Thirith, Khieu Samphân, Ta Mok, Hu Nim, Mme Son Sen et Duch, mettent en place l’ANGKAR LOEU, arme psychologique suprême des terroristes qui tiennent tout un peuple dans un état d’épouvante et de soumission absolue. Cette utopie marxiste était basée sur des slogans appliqués dans toute leur brutalité, partout et tout le temps.

    On se rappellera ici du culte de l’Être Suprême (fêté le 8 juin), culte déiste organisé par Robespierre durant la Révolution française en mai 1794 ; mais il faut également se souvenir de la 1ère Terreur en août et septembre 1792 et de la 2ème Terreur de septembre 1793 à juillet 1794, entrainant des centaines de milliers de victimes au nom d’une idéologie mortifère.

    Il est curieux de constater que ce « détail » de l’Histoire, au XXème siècle, en Asie, n’a suscité depuis que peu de débats ou de manifestations, au même titre que le génocide arménien qui débuta le 24 avril 1915 ou encore les dizaines de millions de victimes du Goulags en URSS et du Laogaï en Chine.

    IN MEMORIAM.

    Shoah : mot hébreux qui signifie « anéantissement ».

    Bibliographie : « Pol Pot » de Louis Dreyfus. « Le petit livre rouge de Pol Pot » d’Henri Locard. « La digue des veuves » de Denise Affonço. « Revenue de l’enfer » de Claire Ly. « Cambodge année zéro » de François Ponchaud. « Le portail » de François Bizot.

    http://www.francepresseinfos.com/2015/04/il-y-40-ans-le-kampuchea-imposait-la.html

  • mairies FN promesses tenues

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  • LE DÉCLIN DU COURAGE

    Le 8 juin 1978, Alexandre Soljenitsyne, expulsé 4 années plus tôt de l’Union Soviétique, suite à la publication de son livre  » l’Archipel du goulag  » où il dénonce les abus du système concentrationnaire soviétique, va prononcer un discours resté mémorable dans les murs de la prestigieuse université américain d’Harvard, haut lieu de la formation des élites du monde entier. Ce discours aux accents prophétiques n’a rien perdu de son actualité. Jugez-en plutôt à la lecture de ces extraits !

    Le déclin du courage

    Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, leurs discours et plus encore, dans les considérations théoriques qu’ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir, qui fonde la politique d’un Etat sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu’on se place….

    Le bonheur triste

    Quand les Etats occidentaux modernes se sont formés, fut posé comme principe que les gouvernements avaient pour vocation de servir l’homme, et que la vie de l’homme était orientée vers la liberté et la recherche du bonheur (en témoigne la déclaration américaine d’Indépendance.)Aujourd’hui, enfin, les décennies passées de progrès social et technique ont permis la réalisation de ces aspirations : un Etat assurant le bien-être général. Chaque citoyen s’est vu accorder la liberté tant désirée, et des biens matériels en quantité et en qualité propres à lui procurer, en théorie, un bonheur complet, mais un bonheur au sens appauvri du mot, tel qu’il a cours depuis ces mêmes décennies.

    Au cours de cette évolution, cependant, un détail psychologique a été négligé : le désir permanent de posséder toujours plus et d’avoir une vie meilleure, et la lutte en ce sens, ont imprimé sur de nombreux visages à l’Ouest les marques de l’inquiétude et même de la dépression, bien qu’il soit courant de cacher soigneusement de tels sentiments. Cette compétition active et intense finit par dominer toute pensée humaine et n’ouvre pas le moins du monde la voie à la liberté du développement spirituel.

    L’indépendance de l’individu à l’égard de nombreuses formes de pression étatique a été garantie ; la majorité des gens ont bénéficié du bien-être, à un niveau que leurs pères et leurs grands-pères n’auraient même pas imaginé ; il est devenu possible d’élever les jeunes gens selon ces idéaux, de les préparer et de les appeler à l’épanouissement physique, au bonheur, au loisir, à la possession de biens matériels, l’argent, les loisirs, vers une liberté quasi illimitée dans le choix des plaisirs. Pourquoi devrions-nous renoncer à tout cela ? Au nom de quoi devrait-on risquer sa précieuse existence pour défendre le bien commun, et tout spécialement dans le cas douteux où la sécurité de la nation aurait à être défendue dans un pays lointain ?

    Même la biologie nous enseigne qu’un haut degré de confort n’est pas bon pour l’organisme. Aujourd’hui, le confort de la vie de la société occidentale commence à ôter son masque pernicieux….

    De la difficulté de faire du bien

    Aujourd’hui la société occidentale nous révèle qu’il règne une inégalité entre la liberté d’accomplir de bonnes actions et la liberté d’en accomplir de mauvaises. Un homme d’Etat qui veut accomplir quelque chose d’éminemment constructif pour son pays doit agir avec beaucoup de précautions, avec timidité pourrait-on dire. Des milliers de critiques hâtives et irresponsables le heurtent de plein fouet à chaque instant. Il se trouve constamment exposé aux traits du Parlement, de la presse. Il doit justifier pas à pas ses décisions, comme étant bien fondées et absolument sans défauts. Et un homme exceptionnel, de grande valeur, qui aurait en tête des projets inhabituels et inattendus, n’a aucune chance de s’imposer : d’emblée on lui tendra mille pièges. De ce fait, la médiocrité triomphe sous le masque des limitations démocratiques…

    Du mauvais usage de la liberté

    D’un autre côté, une liberté destructrice et irresponsable s’est vue accorder un espace sans limite. Il s’avère que la société n’a plus que des défenses infimes à opposer à l’abîme de la décadence humaine, par exemple en ce qui concerne le mauvais usage de la liberté en matière de violence morale faites aux enfants, par des films tout pleins de pornographie, de crime, d’horreur. On considère que tout cela fait partie de la liberté, et peut être contrebalancé, en théorie, par le droit qu’ont ces mêmes enfants de ne pas regarder et de refuser ces spectacles. L’organisation légaliste de la vie a prouvé ainsi son incapacité à se défendre contre la corrosion du mal. (…)

    L’évolution s’est faite progressivement, mais il semble qu’elle ait eu pour point de départ la bienveillante conception humaniste selon laquelle l’homme, maître du monde, ne porte en lui aucun germe de mal, et tout ce que notre existence offre de vicié est simplement le fruit de systèmes sociaux erronés qu’il importe d’amender. Et pourtant, il est bien étrange de voir que le crime n’a pas disparu à l’Ouest, alors même que les meilleures conditions de vie sociale semblent avoir été atteintes. Le crime est même bien plus présent que dans la société soviétique, misérable et sans loi. (…)

    L’Occident : un modèle… ? De quoi ?

    Il est universellement admis que l’Ouest montre la voie au monde entier vers le développement économique réussi, même si dans les dernières années il a pu être sérieusement entamé par une inflation chaotique. Et pourtant, beaucoup d’hommes à l’Ouest ne sont pas satisfaits de la société dans laquelle ils vivent. Ils la méprisent, ou l’accusent de plus être au niveau de maturité requis par l’humanité. Et beaucoup sont amenés à glisser vers le socialisme, ce qui est une tentation fausse et dangereuse. J’espère que personne ici présent ne me suspectera de vouloir exprimer une critique du système occidental dans l’idée de suggérer le socialisme comme alternative. Non, pour avoir connu un pays où le socialisme a été mis en oeuvre, je ne prononcerai pas en faveur d’une telle alternative. (…)

    Mais si l’on me demandait si, en retour, je pourrais proposer l’Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. On ne peut nier que les personnalités s’affaiblissent à l’Ouest, tandis qu’à l’Est elles ne cessent de devenir plus fermes et plus fortes. Bien sûr, une société ne peut rester dans des abîmes d’anarchie, comme c’est le cas dans mon pays. Mais il est tout aussi avilissant pour elle de rester dans un état affadi et sans âme de légalisme, comme c’est le cas de la vôtre. Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d’oppression, l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgées par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

    Tout cela est sensible pour de nombreux observateurs partout sur la planète. Le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur. Il est des symptômes révélateurs par lesquels l’histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l’occurrence, le déclin des arts, ou le manque de grands hommes d’Etat. Et il arrive parfois que les signes soient particulièrement concrets et explicites. Le centre de votre démocratie et de votre culture est-il privé de courant pendant quelques heures, et voilà que soudainement des foules de citoyens Américains se livrent au pillage et au grabuge. C’est que le vernis doit être bien fin, et le système social bien instable et mal en point.

    La vraie cause du déclin de l’Occident :

    Mais le combat pour notre planète, physique et spirituel, un combat aux proportions cosmiques, n’est pas pour un futur lointain ; il a déjà commencé. Les forces du Mal ont commencé leur offensive décisive. Vous sentez déjà la pression qu’elles exercent, et pourtant, vos écrans et vos écrits sont pleins de sourires sur commande et de verres levés. Pourquoi toute cette joie ?

    Comment l’Ouest a-t-il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? A-t-il connu dans son évolution des points de non-retour qui lui furent fatals, a-t-il perdu son chemin ? Il ne semble pas que cela soit le cas. L’Ouest a continué à avancer d’un pas ferme en adéquation avec ses intentions proclamées pour la société, main dans la main avec un progrès technologique étourdissant. Et tout soudain il s’est trouvé dans son état présent de faiblesse. Cela signifie que l’erreur doit être à la racine, à la fondation de la pensée moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident à l’époque moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base da la doctrine sociale et politique et pourrait être appelée l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui. On peut parler aussi d’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout.

    Historiquement, il est probable que l’inflexion qui s’est produite à la Renaissance était inévitable. Le Moyen Age en était venu naturellement à l’épuisement, en raison d’une répression intolérable de la nature charnelle de l’homme en faveur de sa nature spirituelle. Mais en s’écartant de l’esprit, l’homme s’empara de tout ce qui est matériel, avec excès et sans mesure. La pensée humaniste, qui s’est proclamée notre guide, n’admettait pas l’existence d’un mal intrinsèque en l’homme, et ne voyait pas de tâche plus noble que d’atteindre le bonheur sur terre. Voilà qui engagea la civilisation occidentale moderne naissante sur la pente dangereuse de l’adoration de l’homme et de ses besoins matériels. Tout ce qui se trouvait au-delà du bien-être physique et de l’accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d’une nature subtile et élevée, furent rejetés hors du champ d’intérêt de l’Etat et du système social, comme si la vie n’avait pas un sens plus élevé. De la sorte, des failles furent laissées ouvertes pour que s’y engouffre le mal, et son haleine putride souffle librement aujourd’hui. Plus de liberté en soi ne résout pas le moins du monde l’intégralité des problèmes humains, et même en ajoute un certain nombre de nouveaux.

    Perte de la valeur fondamentale originelle

    Et pourtant, dans les jeunes démocraties, comme la démocratie américaine naissante, tous les droits de l’homme individuels reposaient sur la croyance que l’homme est une créature de Dieu. C’est-à-dire que la liberté était accordée à l’individu de manière conditionnelle, soumise constamment à sa responsabilité religieuse. Tel fut l’héritage du siècle passé.

    Toutes les limitations de cette sorte s’émoussèrent en Occident, une émancipation complète survint, malgré l’héritage moral de siècles chrétiens, avec leurs prodiges de miséricorde et de sacrifice. Les Etats devinrent sans cesses plus matérialistes. L’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, y compris la conquête de l’espace, du Progrès tant célébré n’ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombé le XXème siècle, que personne n’aurait pu encore soupçonner au XIXème siècle.

    Effets et développements historiques de l’humanisme

    L’humanisme dans ses développements devenant toujours plus matérialiste, il permit avec une incroyable efficacité à ses concepts d’être utilisés d’abord par le socialisme, puis par le communisme, de telle sorte que Karl Marx pût dire, en 1844, que  » le communisme est un humanisme naturalisé.  » Il s’est avéré que ce jugement était loin d’être faux. On voit les mêmes pierres aux fondations d’un humanisme altéré et de tout type de socialisme : un matérialisme sans frein, une libération à l’égard de la religion et de la responsabilité religieuse, une concentration des esprits sur les structures sociales avec une approche prétendument scientifique. Ce n’est pas un hasard si toutes les promesses rhétoriques du communisme sont centrées sur l’Homme, avec un grand H, et son bonheur terrestre. A première vue, il s’agit d’un rapprochement honteux : comment, il y aurait des points communs entre la pensée de l’Ouest et de l’Est aujourd’hui ? Là est la logique du développement matérialiste. (…)

    L’illusion de l’humanisme

    Il est une catastrophe qui pour beaucoup est déjà présente pour nous. Je veux parler du désastre d’une conscience humaniste parfaitement autonome et irréligieuse.

    Elle a fait de l’homme la mesure de toutes choses sur terre, l’homme imparfait, qui n’est jamais dénué d’orgueil, d’égoïsme, d’envie, de vanité, et tant d’autres défauts. Nous payons aujourd’hui les erreurs qui n’étaient pas apparues comme telles au début de notre voyage. Sur la route qui nous a amenés de la Renaissance à nos jours, notre expérience s’est enrichie, mais nous avons perdu l’idée d’une entité supérieure qui autrefois réfrénait nos passions et notre irresponsabilité.

    Nous avions placé trop d’espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu’on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. A l’Est, c’est la foire du Parti qui la foule aux pieds, à l’Ouest la foire du Commerce : ce qui est effrayant, ce n’est même pas le fait du monde éclaté, c’est que les principaux morceaux en soient atteints d’une maladie analogue. Si l’homme, comme le déclare l’humanisme, n’était né que pour le bonheur, il ne serait pas né non plus pour la mort. Mais corporellement voué à la mort, sa tâche sur cette terre n’en devient que plus spirituelle : non pas un gorgement de quotidienneté, non pas la recherche des meilleurs moyens d’acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l’accomplissement d’un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l’expérience d’une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés.

    Ultimatum pour un changement profond

    Il est impératif que nous revoyions à la hausse l’échelle de nos valeurs humaines. Sa pauvreté actuelle est effarante. Il n’est pas possible que l’aune qui sert à mesurer de l’efficacité d’un président se limite à la question de combien d’argent l’on peut gagner, ou de la pertinence de la construction d’un gazoduc. Ce n’est que par un mouvement volontaire de modération de nos passions, sereine et acceptée par nous, que l’humanité peut s’élever au-dessus du courant de matérialisme qui emprisonne le monde.

    Quand bien même nous serait épargné d’être détruits par la guerre, notre vie doit changer si elle ne veut pas périr par sa propre faute. Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler ce qu’est fondamentalement la vie, la société. Est-ce vrai que l’homme est au-dessus de tout ? N’y a-t-il aucun esprit supérieur au-dessus de lui ? Les activités humaines et sociales peuvent-elles légitimement être réglées par la seule expansion matérielle ? A-t-on le droit de promouvoir cette expansion au détriment de l’intégrité de notre vie spirituelle ?

    Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen-âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne.

    Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter … toujours plus haut. »

    http://www.actionroyaliste.com/

  • Aveuglement européen devant les offensives des pays du Golfe

    Jean-Paul Baquiast, ENA, ancien haut fonctionnaire avec une carrière administrative au ministère de l’Economie et des Finances.

    Le pouvoir en France se réjouit du fait que François Hollande ait été l’«invité d’honneur» du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce serait le premier chef d’Etat occidental à bénéficier de cet « honneur », ce dont Barack Obama, jusque là l’allié le plus fidèle des dits pays du Golfe, n’a jamais pu faire.

    Il s’est montré l’héritier le plus fidèle de la politique américaine des années précédentes. Il a même à plusieurs occasions endossé les aspects les plus extrémistes de cette politique, contre Bashar al Assad notamment. Il peut par ailleurs jouer un rôle utile d’intermédiaire entre les pays du Golfe et l’Union européenne, notamment lorsque celle-ci manifeste des inquiétudes en matière de droits de l’Homme ou de liberté de la concurrence.

    Bien évidemment, les services rendus par la France aux monarchies pétrolières justifient quelques contreparties. C’est le cas notamment du contrat Rafale au Qatar, qui pourrait être suivi d’un contrat du même ordre en provenance de l’Arabie saoudite. Pour que la France ne se fasse pas d’illusions cependant, le Qatar et ses alliées du Golfe n’ont pas tardé à présenter la contrepartie attendue de ce modeste avantage, notamment l’ouverture de lignes aériennes supplémentaires pour Qatar Airways, au détriment immédiat du groupe Air-France/Lufthansa. Ce dernier vient de rappeler qu’il risque de ne pas s’en relever. Déjà en difficulté, il pourra ne pas résister à la concurrence des compagnies du Golfe. Concernant Air France, en s’installant dans des aéroports régionaux français, les avions qataris risquent de détourner le trafic vers le hub de Doha, au détriment de Paris. Air France sera sans doute obligé de revoir le nombre de ses vols, entrainant les pertes d’emplois en conséquence.

    Les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, intéressés par des avions de combat, pourraient faire la même demande auprès des autorités françaises pour leur compagnie aérienne Etihad. L’Etat, bien que participant au capital d’Air France, ne fera pas pourtant la moindre objection.

    On ne fait pas les comptes

    Cette affaire a mis en évidence une situation défavorable à l’Europe que nul gouvernement n’ignorait mais que tous acceptent car on ne discute pas avec des Etats arabes riches des milliards que nous leurs versons indirectement par notre insatiable appétit de pétrole, au lieu de rechercher avec plus de détermination des énergies de substitution. Aucune autorité ne fait le bilan de ce que rapportent aux Européens les cadeaux de certains Etats du Golfe, en contrepartie des coûts actuels et futurs des pertes de souveraineté qu’ils leur consentent. Concernant les compagnies aériennes, ainsi, l’Europe qui continue à afficher haut et fort sa volonté de faire régner en son sein une concurrence libre et non faussée, ferme les yeux sur la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, qui touchent de la part de leur gouvernement des subventions estimées à plus de 40 milliards de dollars pour ces dernières années.

    Ces subventions permettent, entre autres, à ces compagnies d’acquérir les dernières générations d’avions, d’y offrir des services aux passagers sans égal et bien évidemment de travailler à perte aussi longtemps que nécessaire pour éliminer la concurrence. Elles peuvent aussi, plus directement acheter purement et simplement des compagnies européennes en difficulté, comme ce fut récemment le cas d’Alitalia rachetée agressivement par la compagnie d’Abou Dhabi Etihad. Si les Etats européens ne réagissent pas pour imposer, y compris au sein de la Commission européenne, un néo-protectionnisme dans les secteurs stratégiques, ce sera bientôt aussi le sort d’Air France et de Lufhansa. Le passager européen naïf croira continuer à voler sous les couleurs européennes, sans s’apercevoir qu’il sert dorénavant les intérêts d’ennemis déterminés de l’Europe.

    Les autres secteurs stratégiques

    Le cas des compagnies aériennes n’est que la façade aujourd’hui visible de l’entrée, concurrence libre et non faussée oblige, des capitaux pétro-arabes dans de nombreuses entreprises et services publics européens. Certains de ceux-ci ne sont pas considérés comme stratégiques (comme en ce qui concerne le Musée du Louvre…encore que…), mais d’autres le sont évidemment, comme en ce qui concerne les industries de technologies avancées, travaillant ou non pour la défense.

    Or les capitaux du Golfe ne se bornent pas à rester dans le rôle de « sleeping partners » ou partenaires dormant, uniquement soucieux de récupérer quelques profits. Ils participent directement à une conquête de l’Europe, non seulement économique mais politique. Celle-ci se fait bien évidemment en premier lieu au détriment des travailleurs et des représentations politiques européennes. Le lobbying exercé par les représentants occultes de ces capitaux arabe s’exerce en permanence et influence dorénavant toutes les décisions, tant des Etats nationaux que de la Commission européenne. Mais personne n’en parle.

    Qui connait dans nos démocraties l’influence sur les décisions diplomatiques et économiques du prince saoudien multi-milliardaire Al Waleed bin Talal bin Abdulaziz al Saud. Soyez certains qu’il ne se borne pas à investir dans les casinos. L’avenir de l’Europe repose dorénavant en partie entre ses mains et celles de ses semblables.

    Jean-Pierre Baquiast, 5/05/2015

    Source : Pour une Europe intelligente – Solidarité et puissance

    http://www.polemia.com/aveuglement-europeen-devant-les-offensives-des-pays-du-golfe/

  • Régionales : encore une tête de liste UMP pro-LGBT

    La commission nationale d'investiture de l'UMP a désigné la première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux, Virginie Calmels, en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin pour les régionales. 

    Dans un portrait dressé en 2012, Libération écrivait :

    "le mariage gay lui semble d’une évidence modérée".

    Après 

    • Dominique Reynié dans la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon 
    • Valérie Pécresse en Ile de France
    • Christian Estrosi dans le Sud-Est

    cela commence à faire beaucoup.

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • BELJANSKI : ON A TOUT FAIT POUR QUE VOUS AYEZ PEUR :

    Beljanski : ce nom restera gravé dans l’histoire de la lutte contre le cancer. Il y a vingt ans, le succès des produits mis au point par ce grand scientifique s’est répandu sous le manteau comme une traînée de poudre chez les malades du cancer. Et la poudre a pris feu… Beaucoup d’entre vous connaissent la suite : la fin dramatique d’un homme poursuivi à mort par les autorités judiciaires françaises. Son nom, sa réputation scientifique, ses produits, frappés d’anathème. Un acharnement sournois et dissuasif est, depuis, à l’œuvre, qui nous laisse croire en 2014 que les produits Beljanski sont interdits tout en faisant passer pour un danger sanitaire le seul fait d’en parler. Et pourtant : des centaines, des milliers de patients suivent les traitements originaux et en sont satisfaits, en France comme ailleurs et plus souvent qu’on ne le croit avec la coopération de leur médecin.

    Cet article vous paraîtra peut-être un peu long, mais si vous avez le cancer, lisez-le jusqu’au bout, c’est important, et en plus… passionnant.

    Tant de contre-publicité et de contrefaçons pour rien ?

    Que n’a-t-on dit, vu, entendu… Des livres entiers ont été écrits sur le sujet et des kilomètres d’informations, contradictoires, se déroulent sur le Net. Des hommages, certes, mais de méchantes accusations souvent, de pseudo « démystifications ».

    Les autorités de santé et les labos pharmaceutiques peuvent se frotter les mains. Leur incroyable travail de sape a porté ses fruits. Dans les grands médias, c’est le black-out, avec juste ce qu’il faut de désinformation de temps à autre… Pour encore dissuader les récalcitrants, sait-on jamais… Mais pas un mot qui pourrait laisser penser qu’il n’y a rien d’illégal à utiliser un produit Beljanski !

     

    En 20 ans, au fond, rien n’a changé

    Un pseudo reportage du Magazine de la Santé de France 5, diffusé le 14 février 2013, résume à lui seul la situation. Avec un titre-question dont on devine la réponse : « Mirko Beljanski, héros ou escroc ? ». Un monument d’ignorance (feinte ?) et de mensonges dans lequel le « journaliste » va jusqu’à affirmer que ce scientifique a refusé de publier ses résultats (objets de 133 publications…) et se trompe sur la date de décès de celui qu’il prétend cerner…

    Les calomnies en tout genre continuent de se répandre, les mauvaises langues se concentrant désormais sur l’« affairisme » présumé de la famille Beljanski, exilée aux Etats-Unis. Ces produits mènent leur vie, attisant des jalousies. Et pour nous embrouiller définitivement, une grosse quinzaine de sites Internet étrangers proposent des imitations ou des contrefaçons que le système médical en place met dans le même sac. En vrac.

    Des produits sans intérêt méritent-ils tant de mauvaise publicité et copie-t-on copie massivement ce qui ne marche pas ?

    Comment ne pas se tromper quand le cancer vous presse ?

    Si nous ne sommes pas tous dupes, cette situation met quand même sur la touche, par méconnaissance ou ignorance, nombre de patients qui pourraient ainsi augmenter leurs chances de guérir d’un cancer. Et elle ne peut que favoriser la triche ou les abus que d’autres malades subissent pour les mêmes raisons. Devant tant de mensonges, comment ne pas se tromper, ou être trompé quand apparaît le cancer, que le temps presse et que l’on n’est pas épaulé par des thérapeutes avertis ?

    Comment ne pas méjuger de l’intérêt de tel ou tel produit ? Ma réponse est nette : mieux vaut s’adresser à Dieu qu’à ses saints, à la maison-mère (fille à vrai dire), Natural Source, qui garde le bénéfice de l’antériorité, avec la garantie de produits fabriqués selon les formulations d’origine de Mirko Beljanski.

    Primo, et même si on ne les a pas déjà expérimentés directement ou à travers un proche, le large usage qui en a été fait toutes ces années les valide en partie.

    Secundo, ces garanties sont aussi d’ordre scientifique, ce que beaucoup ignorent encore. Il est donc temps de clarifier la situation. De rétablir quelques vérités pour comprendre le fin mot de l’histoire. Et de donner à ces traitements naturels (articulés autour de cinq compléments) la juste place qu’ils méritent.

    Et que ceux d’entre vous qui ont la malchance de devoir affronter un cancer se rassurent : ces thérapies naturelles n’excluent pas les traitements officiels auxquels, inquiet, on se raccroche toujours dans l’urgence. Au contraire !

    Interdits par qui ?

    On dit toujours ces produits « interdits », alors on se les procure discrètement. En réalité, ils ne sont interdits en France que dans les esprits car il n’existe aucune preuve négative d’une quelconque interdiction.

    La DGCCRF, que j’ai interrogée à ce sujet après que l’ANSES (l’agence en charge des compléments alimentaires) ait botté en touche, ne m’a d’ailleurs jamais répondu. Silence vaut aceptation… De fait, beaucoup de médecins ou thérapeutes les recommandent. Ils n’ont pas à faire d’ordonnance, et c’est parfaitement légal.

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  • En route pour le référendum sur la sortie de l’UE au Royaume-Uni

    Jamais la voie n’a été plus ouverte à un référendum sur la sortie de l’Union européenne que depuis les résultats des élections législatives de jeudi 7 mai, qui ont offert une large et nette victoire aux conservateurs, avec 331 sièges sur 650, leur permettant ainsi de gouverner seuls.

     

    Et le scénario du « Brexit » (« British exit » ou sortie de l’Union européenne) va perturber les relations entre Londres et Bruxelles. Enjeu caché du scrutin, l’Europe en était aussi le plus clair : tandis que David Cameron promettait de « donner la parole au peuple » en organisant cette consultation d’ici à la fin 2017, Ed Miliband jugeait cette perspective « désastreuse » pour l’emploi et l’économie. Les électeurs ont donc clairement tranché, et leur choix donne M. Cameron les mains absolument libres pour mettre à exécution son projet.

    La déconfiture des LibDems (8 sièges au lieu de 57) et la démission dans la foulée du vice-premier ministre, Nick Clegg, de la présidence de ce parti, lèvent le principal aléa qu’aurait représenté la pression d’alliés ouvertement proeuropéen. M. Clegg s’était pourtant montré très conciliant sur ce point, refusant de mettre la question du référendum sur la liste des « lignes rouges » qu’il traçait à une participation ou un soutien gouvernemental. Son éventuel remplaçant à la tête des LibDems pourrait être plus intransigeant, mais, avec 8 députés, son poids risque d’être faible.

    Un des pires scénarios possibles

    Du point de vue de Bruxelles, il s’agit sans doute de l’un des pires scénarios possibles. Même si les conservateurs n’auront pas besoin pour gouverner du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, antieuropéen et xénophobe), ce dernier – qui n’a gagné qu’un siège à Westminster – s’est tout de même hissé au rang de troisième parti du Royaume-Uni en nombre de voix. Même si leur chef emblématique, Nigel Farage, a été battu à South Thanet, le parti ne va pas abandonner ce combat, qui est sa raison d’être. Pendant la campagne, il réclamait même la tenue du référendum d’ici à la fin 2015.

    La suite sur Le Monde.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?En-route-pour-le-referendum-sur-la

  • Comment Marine Le Pen est devenue l'otage de Florian Philippot

    Jean-Marie Le Pen détrôné, Marine Le Pen n’en devient pas reine pour autant. Jour après jour, la vérité des luttes internes au sein du FN finit par émerger. Nous n’assistons par au vrai sacre de Marine, longtemps reporté pour cause d’omniprésence paternelle, mais à la prise du pouvoir par Florian Philippot. 
    Le Canard Enchaîné de cette semaine révèle que le vice-président du FN a fait déposer, auprès de l’INPI, ce qui pourrait être le prochain nom du Front national. Le parti de Jean-Marie Le Pen s’appellera-t-il bientôt "Les Patriotes"? En tout cas, c’est la marque que l’un des membres de la camarilla Philippot au siège du parti lepéniste, Joffrey Bollée, a fait inscrire dans le marbre de la protection juridique, au début du mois d’avril dernier. 
    Ce dernier épisode montre que la liquidation politique de l’héritage de Jean-Marie Le Pen par Florian Philippot a été conçue de longue date. Si l’on en croit encore le Canard, Jean-Marie Le Pen finira par être exclu du parti qu’il a fondé en 1972, au terme d’une procédure pour le moins étonnante : le Congrès nécessaire à la destitution du titre de "président d’honneur" accordé à Jean-Marie Le Pen n’aura jamais lieu. 
    C’est par vote internet ou par courrier que les militants seront appelés à se prononcer sur le sort du "Menhir". La méthode douce, en douce. Pas de réunion publique. Pas de salle surchauffée. Pas de débats passionnés. Pas de procès médiatisé. Pas de caméras indiscrètes. Pas de Petit journal persifleur. Pas de direct continu sur BFMTV. Pas de remous médiatique. Pas de bruit. Qui se souciera du destin de Jean-Marie Le Pen à la fin du mois de juillet ou au début du mois d’aout? Pas grand monde en vérité. D’ici là, l’opinion, et surtout les militants du FN auront acté que le règne de Jean-Marie Le Pen est terminé. En silence. 
    Le crépuscule du vieux 
    Philippot n’entend même pas offrir à Jean-Marie Le Pen le final wagnérien auquel ce dernier, compte tenu de son parcours, était en droit d’espérer. Ni cuivres, ni tambours. A la place du crépuscule des dieux, le crépuscule du vieux. Philippot est impitoyable. 
    Ce que rapporte le Canard est la démonstration, parmi d’autres, que désormais le parti lépéniste, même présidée par Marine Le Pen, est en passe de devenir un parti philippotiste. "Les Patriotes" tel sera, peut-être, le nom du futur parti présidé par Marine Le Pen. Tragique ironie de l’histoire pour Jean-Marie, qui avait tout mis en œuvre pour faciliter l’accession de sa fille à la tête de sa création, dans l’espoir de perpétuer, à travers son nom, la grande histoire des Le Pen. 
    Florian Philippot est l’homme qui a libéré Marine de son père. Pour mieux l’emprisonner à son profit ? 
    Aujourd’hui, l’évidence est patente. Le vrai patron du Front national, c’est Florian Philippot. Il en est l’inspirateur et l’organisateur. L’idéologue et l’apparatchik.Selon ses détracteurs internes, au siège du parti, il s’est constitué une petite cour de permanents qui surveillent en permanence les activités des uns et des autres, notamment sur les réseaux sociaux. Cette petite cour a beau insupporter certains militants historiques, tel le maire du 7e arrondissement de Marseille, Stéphane Ravier, encore et toujours attachés à la figure de "Jean-Marie", elle est devenue incontournable. 
    La racine d'un arbre qui irrigue le FN 
    Philippot est la racine d’un arbre qui irrigue son influence au sein de toutes les branches du FN. Face à ce deus ex machina, celui qui entendrait jouer les rebelles a désormais tout à perdre. Ce rapport de force explique le peu de réactions véritablement hostiles à l’éviction programmée de Jean-Marie Le Pen. On peut ainsi être militant FN, applaudir le Menhir place de l’opéra le 1er mai, et ne rien dire de sa suspension trois jours plus tard. C’est dire le pouvoir de Philippot sur l’appareil frontiste. 
    Les adversaires de Florian Philippot, gardiens du temple lepéniste originel, sont condamnés au silence ou à la marginalisation. La semaine passée, l’Obs a publié le témoignage de ces nostalgiques du FN de Jean-Marie. Vieux pétainiste. Ancien d’Indochine ou d’Algérie. Réactionnaire hostile à la Gueuse. Lesquen. Holeindre. Bourbon. Tous ont répondu à l’appel de l’Obs. C’est dire leur désarroi de ces représentants de l’extrême droite traditionnelle, rendus qu’ils en sont aujourd’hui, pour se faire entendre, à être tributaires de la curiosité à leur endroit d’un journal de gauche. Tous vilipendent Philippot, son gaullisme de façade, ses mœurs, sa cour omniprésente et ses méthodes d’apparatchik. Mais tous sont désormais impuissants à l’empêcher de régner. 
    Et Marine Le Pen dans tout cela ? 
    Marine Le Pen n’est plus rien sans Philippot. Elle lui doit tout. Elle en est devenue tout à la fois l’otage et la création. Et le Front national avec. Elle ne peut plus défaire, en l’état, ce qu’a fait Philippot pour la délivrer de sa statue du Commandeur. Désormais, à la tête du Front National se rejoue le drame hégélien porté au cinéma par Joseph Losey (The Servant). 
    Délepéniser le FN 
    En vérité, l’héritière apparaît désormais comme dépossédée du Front National. Pour mieux se libérer de la prison Le Pen, elle s’est enfermée dans la prison Philippot, cernée par les affidés et inféodés de son propre numéro deux. Fatale illusion de liberté reconquise. Marine Le Pen a laissé créer autour d’elle une situation porteuse de son contraire. Plus elle laisse Philippot éloigner le FN de ses fondements d’origine, abandonner le post-pétainisme paternel pour un néo-gaullisme réactionnaire, plus elle le laisse "délepéniser" le FN, plus elle prend le risque de se délégitimer aux yeux des militants. A terme, la question se posera : pourquoi garder une Le Pen à la tête d’un parti qui n’a plus rien de Le Pen ? De ce point de vue, si elle laissait Florian Philippot rebaptiser le FN en "Les Patriotes", ce serait accélérer le phénomène, donc la tentation… 
    Pour asservir l'appareil frontiste, Philippot a su jouer de la rivalité père et fille. Une leçon de manipulation politique appliquée à la psychanalyse. Du grand art. 
    Entre Marine et Florian, le rapport de soumission n’est donc pas celui qui est apparent. Le maître est dépendant du serviteur. Situation de plus en plus problématique pour Marine Le Pen, qui ne paraît pas consciente du danger que cela représente, sur un temps long. 
    Question : combien de temps encore, avant que Florian Philippot, numéro 2 et maître effectif d’un FN "délepénisé" de fond en comble, ne finisse par décider qu’il est temps pour lui de devenir numéro 1? 
    Question corollaire : combien de temps, avant que les partisans de Marion Maréchal-Le Pen ne décident de se donner les moyens d’en finir avec l’intermède Philippot ?