Lors d'une soirée organisée par les Éditions L'Âge d'Homme à l'occasion du dixième anniversaire de l'agression de l'Otan contre la Serbie, le 25 mars 2009 à la Salle Lumière à Paris, notre ami Komnen Becirovic a prononcé un vigoureux discours dont nous publions de larges extraits.
Nous voici réunis dans la même ferveur pieuse, dans le même sentiment profond de la justice, dans la même communion d'esprit pour commémorer le dixième anniversaire du martyre du peuple serbe, victime de la plus injuste, de la plus abominable, de la plus criminelle, de la plus sale des guerres dans l'histoire de l'humanité, la guerre que l'Otan a menée contre la Serbie tout au long du printemps 1999.
Et quand je dis cela, je pèse bien mes mots, car on n'a jamais vu dans l'histoire du monde une telle disproportion de forces en présence : d'un côté la plus grande et la plus puissante alliance militaire de tous les temps, l'Otan, représentant dix-neuf États, totalisant près d'un milliard d'individus et disposant de moyens illimités dans tous les domaines, et de l'autre côté un seul pays, la Serbie, comptant, elle, à peine dix millions d'âmes et ne disposant que de moyens militaires, politiques, économiques et médiatiques infimes par rapport à ceux de l'Otan.
Il va sans dire que la Serbie n'avait jamais fait le moindre tort à aucun des pays appartenant à la coupable, j'allais dire à la scélérate alliance. En fait la Serbie ne faisait que défendre la partie la plus sacrée de son territoire, le Kosovo, contre l'ennemi séculaire albanais. Par ailleurs, cette guerre, à la différence des autres, fut une guerre chimique, radiologique, polluant à jamais le milieu naturel et, par conséquent, meurtrière, non pas seulement pour ceux qui la subissaient à ce moment-là, mais pour les générations à venir, aussi bien des humains que d'autres êtres vivants.
Orgie criminelle
Toujours est-il qu'à cette heure-ci, il y a dix ans, la Serbie était mise à feu et à sang par des bombardiers de l'Otan qui, d'abord, par centaines, tels des oiseaux de la mort, s'étaient abattues sur la Serbie et le Monténégro, dans la nuit du 24 au 25 mars, puis allaient le faire par milliers, voire par dizaines de milliers jusqu'à enténébrer les cieux printaniers de la Serbie. Car cette orgie criminelle devait se poursuivre pendant soixante-dix-huit jours et nuits, sans la moindre pause même pour la fête de Pâques ; telle a été la soif du mal de nos humanistes, fauteurs de cette abomination. De médiocres leaders de grandes nations, un Clinton, un Blair, un Schröder, un Chirac avec la sinistre Albright et le lamentable Solana parmi eux, s'étaient soudain métamorphosés en cavaliers de l'apocalypse. [...]
Quel fut le prétexte pour cette explosion du mal sans précédent dans l'histoire humaine ? Les caciques de l'Occident s'étaient mêlés, sans y rien comprendre ni connaître, d'un conflit historique demi-millénaire entre Serbes et Albanais durant lequel ces derniers, agissant à l'ombre de divers règnes esclavagistes, turc, germano-italo fasciste et titiste communiste, s'étaient implantés au prix de la terreur la plus effroyable au coeur de la Serbie, au Kosovo et en Métochie, en y devenant ainsi majoritaires. Or, les personnages que je viens de citer avec des hordes de propagandistes tout aussi ignorants qu'eux, mais également corrompus et avides du mal, avaient perverti ce long conflit historique en un conflit idéologique, plus précisément droit-de-l'hommiste.
Évidemment, dans leur aberration et dans leur mauvaise foi, ces dirigeants indignes - ne retenant de cet antagonisme multiséculaire que la dernière décennie du XXe siècle où les Serbes avec Slobodan Milosevic auraient prétendument pratiqué l'apartheid, voire envisagé l'extermination jusqu'au dernier d'un million d'Albanais de la province - jugèrent qu'il fallait de toute urgence secourir ces derniers, quitte à détruire la nation serbe tout entière. Ou, tout au moins, à la rejeter à l'âge de pierre.
Soif de puissance
Les quatre grands agresseurs avec la flopée de leurs petits minables acolytes, assuraient agir en archanges des Droits de l'homme et de la Démocratie, alors qu'ils n'agissaient qu'en mercenaires du mal héréditaire albanais anti serbe moyennant lequel ils assouvissaient parfaitement leur propre volonté de puissance. [...]
Quel fut le bilan de cette action démoniaque de l'Otan dans les Balkans ? Environ 5 000 hommes, femmes et enfants morts, le plus souvent déchiquetés ou carbonisés, deux fois autant de blessés, des centaines de milliers d'Albanais d'abord, des Serbes ensuite jetés sur les routes de l'exode, des villes, des infrastructures, des usines détruites, des ponts croulés, des écoles, des hôpitaux, des édifices abritant des administrations et des médias touchés, des trains en marche et des autobus intentionnellement visés, des lieux de culte et des monuments historiques dévastés surtout lorsqu'à la fin l'horreur aérienne, la piétaille albanaise de l'Otan se mit en branle...
Une catastrophe écologique
Le martyrologe serbe dans cette aventure meurtrière de nos humanistes dans les Balkans est sans fin. Mais ce qui est le plus grave, c'est qu'ils ensemencèrent cette partie de l'Europe du mal incurable de l'uranium appauvri et d'autres matières toxiques, de sorte que les maladies cancérigènes y ont progressé de 200 % par rapport à la période d'avant la guerre. Leur crime gagna également cette partie de l'univers qui est la nôtre, puisque avec les soixante-dix mille sorties qu'effectua leur aviation, ils portèrent atteinte aux cieux éternels, notamment en lacérant la couche d'ozone au-dessus de l'Europe méridionale et en aggravant ainsi l’effet de serre et, par conséquent, le dérèglement climatique.
Le crime a porté ses fruits noirs en ces dix années écoulées sur le plan humain, écologique, climatique, mais aussi sur le plan éthique et politique, puisque les fauteurs du mal ou leurs successeurs, s'obstinant dans l'erreur, reconnurent, en février 2008, le Kosovo serbe albanisé où quelque cent mille Serbes y restant encore vivent dans des ghettos, comme État indépendant, mutilant ainsi une Serbie, déjà meurtrie, de 15 % de son territoire, ainsi que de mille ans de son histoire et de sa mémoire.
"Justice" internationale
Aussi leur parodie du tribunal de la Haye a -t-elle tourné pendant tout ce temps à plein régime, en faisant emprisonner, juger et condamner à de lourdes peines un grand nombre de responsables serbes civils et militaires, alors que les responsables albanais, couverts de sang, étaient laissés en liberté ou blanchis de toute accusation. La seule réussite dont ils peuvent tristement s'enorgueillir, fut la mise à mort de Milosevic parce que, tel un héros mythique, il les avait défiés et transformé son banc d'accusation en une tribune de la vérité serbe occultée et étouffée depuis des années. Mais comme l'enfer n'arrête pas de réclamer son lot de victimes, ils viennent de s'offrir pour ce dixième anniversaire de leur méfait, la détention à vie de quatre généraux serbes dont le seul crime aura été d'avoir héroïquement défendu leur pays face à l'agression de l'Otan. [...]
KOMNEN BECIROVIC L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 12 au 15 avril 2009