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  • Pourquoi l’Union européenne ne sera jamais démocratique !

    En escomptant faire abstraction du recours à la politique et en faisant peu à peu des citoyens de simples producteurs-consommateurs, l’Union européenne a obéré son avenir.

    Il est question ces jours-ci de voir sortir la Grèce de la zone euro, autrement dit de l’Union européenne, ni plus ni moins. Cette menace d’éviction a des choses plus intéressantes à révéler qu’une triste analyse monétaire. Il faut toujours profiter de l’actualité mesquine pour tenter une analyse de fond. Essayons-nous à cela.

    L’Union européenne est un club de pays voisins, pacifiés, et ayant fait de la croissance éternelle leur unique finalité. C’est une sorte de guilde, fondant son utilité sur des critères exclusivement marchands. Toute référence à l’identité et aux spécificités culturelles des pays mis en rapport était, dès l’abord ou à terme, bannie de son logiciel. Au sortir de la guerre, il fallait trouver un moyen rapide et efficace de chloroformer les passions et d’inviter les peuples à se consacrer entièrement à des activités fructueuses et inoffensives, en profitant du formidable élan de reconstruction suscité. L’envie de noyer le chagrin continental dans la consommation a ainsi profité aux Trente Glorieuses. Mais lorsque, dans les années 70, la tempête économique s’est levée, l’autogestion marchande contre laquelle mettait en garde le général de Gaulle a pris du plomb dans l’aile et le besoin de politique s’est vite rappelé au bon souvenir des managers euphoriques.

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  • Le Dhimmi de la semaine est… Bernard Cazeneuve

    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
    Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est déplacé mercredi dernier à la Grande mosquée de Paris pour célébrer l’iftar, la rupture du jeûne, en ce 14e jour de ramadan. Un beau message de laïcité !

    En mars dernier, Nicolas Sarkozy s’était également rendu à la Grande mosquée de Paris. Même discours convenu : pas de communautarisme, pas d’amalgame, laïcité pour tous… la panoplie du parfait Dhimmmi… En février, le Premier ministre accompagné de la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, et du même ministre de l’Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, rencontraient les autorités religieuses musulmanes à la Grande mosquée de Strasbourg, annonçant vouloir s’attaquer, « à tout ce qui retarde un islam de France ».

    Après le dernier attentat, le discours de Cazeneuve s’est voulu circonstancié 
    Le ministre de l’Intérieur a ainsi dit comprendre « Le sentiment d’horreur des musulmans devant les actes terroristes commis au nom de l’islam ». On peut suggérer à M. Cazeneuve que des êtres humains soient d’abord horrifiés par la barbarie de ces actes, avant de l’être par le fait qu’ils soient commis au nom de l’islam. Un citoyen français n’a-t-il pas été égorgé par un mahométan, aux cris de « Allah Ouakbar », avec drapeau de l’État islamique, tête de la victime fichée sur un grillage, selfie envoyé à un correspondant syrien par le bourreau qui posait fièrement à côté de la tête ensanglantée : une mise en scène en tout point « islamiquement correcte »…

    Quelle solution pour le pouvoir ?

    Le meilleur rempart contre le terrorisme, ce sont les musulmans de France eux mêmes, et la République, rassemblée dans toutes ses compétences

    a benoîtement déclaré le ministre de l’Intérieur. À l’heure où le terrorisme islamiste menace de submerger la France et l’Europe, le plus opportun est-il de remettre le sort de notre pays entre les mains des musulmans eux-mêmes ?

    Clientélisme, naïveté, ou machiavélisme ? 
    Pour le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), plus représentatif de la communauté musulmane que ne l’est le CFCM courtisé par Cazeneuve, « Le danger ne réside pas dans les vaines tentatives de groupes armés de déstabiliser la République [mais] du côté de ceux qui utilisent ces événements pour déverser leur haine contre une partie de la population qui est, de fait, celle qui paye le plus lourd tribut face au terrorisme ». Pour le nombre de musulmans, l’islamophobie est donc le vrai problème de la société française. Lors de la discussion de la récente « loi sur le renseignement », le ministre Cazeneuve avait pour sa part clairement indiqué que les mouvements identitaires étaient dans le collimateur de la loi. Dans un récent article « Va-t-on vers une guerre civile ? », Pascal Bruckner, très politiquement correct, oppose l’islam et les mouvements patriotes, « Deux formes de sauvagerie se feraient face et ce serait le pire cas de figure : l’une renouant avec le fascisme d’hier (sic), l’autre invoquant la mythologie du colonisé, rejouant sur le territoire français une nouvelle guerre d’Algérie ». Rappelons le mot fameux de Winston Churchill  :

    Un conciliateur est quelqu’un qui nourrit un crocodile, en espérant qu’il se fera manger en dernier.

    Enfin, alors qu’il fait tout pour encourager l’immigration et ne semble lutter contre le terrorisme que par de bonne paroles , Bernard Cazeneuve s’est rendu aux obsèques d’Hervé Cornara, la victime de l’attentant de Saint-Quentin-Fallavier, où il a fait montre de sa grand émotion, écrasant une larme devant les caméras. Hypocrisie, pardon, taqqya, quand tu nous tient…

    http://fr.novopress.info/

  • Knut Hamsun : entre modernité et tradition

    Knut Hamsun est un aventurier qui a parcouru les styles, les genres et les époques. Génie aujourd’hui infréquentable et oublié, le Norvégien a laissé au monde littéraire une œuvre dense comme une forêt du Nord, tour à tour obscure et enchanteresse. Conteur moderne, il s’est attaché à fuir les carcans de la littérature de son époque, et ceci en travaillant à la fois la psychologie de ses personnages et la langue à la manière d’un orfèvre.

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    Si l’écrivain scandinave Martin Nag qualifie Knut Hamsun de « Dostoïevski norvégien », c’est sans doute parce qu’il a été très influencé par le réalisme de l’auteur des Possédés(précisons que le réalisme russe n’est pas celui de la tradition française) et ce, même si son parcours littéraire l’a entraîné bien plus loin. C’est au travers d’un article paru en 1890 dans la revue Samtiden, intitulé De la vie inconsciente de l’âme, que Knut Hamsun révèle son projet littéraire. Dans ce pendant théorique de La Faim (1890), roman majeur, l’auteur montre la liaison qu’il entend opérer, tout du moins de façon inconsciente, entre l’individualisme de Nietzsche (quoiqu’il ne l’ait ni lu, ni rencontré) et la modernité de Franz Kafka. Hamsun s’est imprégné de philosophie nietzschéenne grâce à l’influence de Georg Brandes, qui donne à partir de 1888 une série de conférences sur l’auteur du Gai Savoir en Scandinavie. Une mentalité qui se retrouve dans Ciel sombre, ultime chapitre du dernier ouvrage que consacre Hamsun à son voyage en Amérique. Moquant allègrement ses prédécesseurs, et notamment Guy de Maupassant, il s’attache à explorer les tréfonds de l’âme humaine, à commencer par la sienne. C’est ainsi que la Faimprend la forme d’un roman quasi autobiographique. Knut Hamsun fait du personnage principal, un anonyme, un urbain moderne, sans visage, sans racines, preuve de sa volonté de rompre avec les anciens codes du réalisme et du naturalisme du XIXe siècle déclinant. Naturalisme qui s’attachait davantage à décrire avec minutie les lieux, les personnages et les objets, dans l’objectif de retranscrire fidèlement la « nature ».

    Knut Hamsun et la modernité de la langue

    Bien plus qu’un roman social traitant de la misère et de l’errance d’un homme dans une capitale européenne qui lui est totalement inconnue, La Faim est un roman psychologique qui met son narrateur en face d’un alter-ego, compagne ambiguë, qu’il entretient pour cultiver l’inspiration nécessaire à son travail littéraire : « J’avais remarqué très nettement que si je jeûnais pendant une période assez longue, c’était comme si mon cerveau coulait tout doucement de ma tête et la laissait vide. » Ce personnage parcourt le roman en équilibre, entre moments de génie et d’éclat, entre tortures physiques et mentales. Il écrit ainsi : « Dieu avait fourré son doigt dans le réseau de mes nerfs et discrètement, en passant, il avait un peu embrouillé les fils… » Ce personnage ambivalent permet à Hamsun d’évoquer ses propres névroses et d’annoncer un autre objectif de sa vie : l’esthétique de la langue. Il n’aura de cesse de la travailler, parfois avec fièvre. Kristofer Janson, poète et prêtre qui a connu Hamsun, dit ne connaître « personne aussi maladivement obsédé par l’esthétique verbale que lui […]. Il pouvait sauter de joie et se gorger toute une journée de l’originalité d’un adjectif descriptif lu dans un livre ou qu’il avait trouvé lui-même ». Dans La Faim, le personnage entretient un rapport imprévisible et tumultueux à l’écriture : « On aurait dit qu’une veine avait éclaté en moi, les mots se suivent, s’organisent en ensembles, constituent des situations ; les scènes s’accumulent, actions et répliques s’amoncellent dans mon cerveau et je suis saisi d’un merveilleux bien-être. J’écris comme un possédé, je remplis page sur page sans un instant de répit. […] Cela continue à faire irruption en moi, je suis tout plein de mon sujet et chacun des mots que j’écris m’est comme dicté. » Son premier roman inaugure donc un travail sur l’esthétique de la langue. Auparavant, Hamsun parlait un norvégien encore « bâtard », paysan, et assez éloigné du norvégien bourgeois de la capitale. C’est probablement ce à quoi il pensait en écrivant dans un article de 1888 : « Le langage doit couvrir toutes les gammes de la musique. Le poète doit toujours, dans toutes les situations, trouver le mot qui vibre, qui me parle, qui peut blesser mon âme jusqu’au sanglot par sa précision. Le verbe peut se métamorphoser en couleur, en son, en odeur ; c’est à l’artiste de l’employer pour faire mouche […] Il faut se rouler dans les mots, s’en repaître ; il faut connaître la force directe, mais aussi secrète du Verbe […] Il existe des cordes à haute et basse résonance, et il existe des harmoniques… »

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  • Jean-Baptiste d'Albaret : « La République s'est imposée comme une religion de substitution »

    Jean-Baptiste d'Albaret est rédacteur en chef de Politique Magazine.

    Les notions de droite et de gauche vous semblent-elles avoir encore un sens aujourd'hui. Si tel est le cas, dans quelle mesure ?

    Ces catégories restent utilisées par commodité de langage, mais nul ne sait plus à quoi elles renvoient Elles continuent cependant à nourrir le débat républicain et servent à masquer l'absence de légitimité des partis politiques : les hommes politiques sont déconsidérés, y compris par les journalistes, qui les font exister. Les notions de droite et de gauche entretiennent donc un faux débat, mais on ne voit pas de véritable différence entre les partis dits de droite et de gauche, PS et UMP, qui pratiquent la même politique : sur la question fondamentale de la souveraineté, par exemple, l'un et l'autre sont européistes. Comme le disait Philippe Muray, c'est un débat entre partisans du roller et défenseurs du patin à roulettes... On pourrait imaginer que la vraie droite et la vraie gauche, au sens historique du terme, se retrouvent aux extrêmes, mais c'est inexact, puisque l'extrême gauche et l'extrême droite ont plus de points communs que de divergences. Ces catégories sont aussi dépassées sur des thèmes comme l’identité et l’enracinement : le véritable clivage n'oppose plus la droite à la gauche, mais les tenants de la nation aux mondialistes, et les bioconservateurs aux transhumanistes. Sur ces sujets transversaux, qui touchent à l’anthropologie, l'on rencontre de part et d'autres des personnalités classées à « droite » ou à « gauche » ainsi, la philosophe Sylviane Agacinski, épouse de Lionel Jospin, ainsi que Michel Onfray et José Bové, ont récemment pris position contre la gestation pour autrui Onfray appartient sans doute à la gauche « historique », mais pas au sens que revêt ce mot quand on parle du parti socialiste. Je me sens davantage de points communs avec lui qu'avec Manuel Valls.

    Dans quelle mesure des monarchistes peuvent-ils échapper à cette dichotomie politique ?

    Jacques Julliard explique que le « ni gauche, ni droite » relève d'une vieille tendance française qui se manifeste par l'importance accordée au centre dans notre pays, ainsi que par le succès des partis dits populistes : bonapartisme, boulangisme, poujadisme, lepénisme... Cette propension traduit une nostalgie de l'unité perdue. Ainsi Napoléon, survenant après la Révolution, tente de réconcilier la France d'avant et la France d'après. Les monarchistes privilégient le temps long, la mémoire, l'identité et l'enracinement, en ce sens ils se classeraient plutôt à droite, par rapport à une gauche progressiste adepte des bouleversements sociétaux. Ils soulignent l'importance des corps intermédiaires, des identités locales, de l'environnement ; mais ce sont des idées que l'on retrouve aussi chez les premiers socialistes, comme Proudhon, qui était favorable à de petites communautés autogérées... Les monarchistes partagent avec les anarchistes le refus de se laisser asservir par l'Etat jacobin, qui se mêle de tout, et la volonté de défendre les libertés individuelles au sein d'une société de plus en plus « fliquée », comme vient encore de le montrer la loi liberticide sur le renseignement.

    La gauche est-elle forcément du côté de la justice sociale et la droite forcément du côté du portefeuille et de l’égoïsme ?

    Tout dépend, là encore, ce que l'on entend par « droite » et « gauche ». Il est erroné d'identifier la droite à Wall Street et à la City. Quant à la gauche, son mondialisme et son immigrationnisme servent les puissances d'argent. C'est la contradiction d'une certaine gauche sincère, qui croit servir la justice en cultivant un internationalisme béat et un antiracisme stupide, mais qui sert finalement d'idiote utile au grand capital et aux firmes mondialisées.

    Comment expliquer la permanence de l'hostilité de la gauche française à l'égard du catholicisme, en dépit du ralliement non seulement à la République sous Léon XIII, mais aussi, depuis, à la gauche elle-même avec le développement du courant progressiste dans l'Eglise de France ? 

    La France est, politiquement, un pays particulier, où la République s'est imposée comme une religion de substitution au catholicisme. C'est ce qui explique que la question de la laïcité y soit si peu apaisée : ses zélateurs ne sont pas laïcs, mais religieux : ils ont la religion de la République. Le courant progressiste, qui, aujourd'hui, se réduit comme peau de chagrin, est une conséquence du « ralliement », qui fut une erreur puisqu'il interdit de remettre en cause les institutions. En découlent certaines contradictions  si l'on s'oppose au mariage pour tous, alors que la République y est favorable, sommes-nous apostats et bons pour le bûcher ? Puisque la République s'est elle-même constituée en religion, s'interdire de remettre en cause ses dogmes revient à la placer au-dessus de la religion. La distinction entre le temporel et le spirituel cessent d'exister et la République apparaît comme une théocratie.

    Peut-il exister une utopie de droite, ou l'homme de droite est-il fondamentalement réaliste ?

    La gauche est héritière des révolutionnaires et la Révolution n'est jamais terminée puisqu'elle porte la promesse d'une société parfaite-jamais atteinte. S'il est une utopie à laquelle l'homme de droite peut succomber, elle consiste à regarder « en arrière », vers un âge d'or, en imaginant un passé plus beau qu'il ne l'a été en réalité. Ce qui fait de nous des réalistes, c'est que nous, chrétiens, savons que la perfection n'est pas de ce monde et que nous n'ambitionnons en politique que de rechercher le régime le moins mauvais.

     

    Propos recueillis par Eric Letty Monde et Vie

  • Entrevue avec Angelo, sa femme Elodie et le petit Timothée, SDF français.

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    Propos recueillis le 1er juillet 2015 à Bordeaux par Christine de l’Association des Patriotes Girondins, Valérie et Axel du Renouveau Français, Florent de la Dissidence Française et Christophe du Mouvement d’Action Sociale.

    Christophe : Angelo, vous êtes connu depuis qu’une vidéo vous concernant circule sur la toile. Pouvez-vous vous présenter ?

    Angelo : Je me nomme Angelo Gacem, originaire du Jura, de Saint-Amour plus précisément. J’ai 27 ans, Elodie en a 23. Depuis le 4 décembre dernier nous sommes les parents d’un petit Timothée… Je suis commis de cuisine saisonnier depuis plusieurs années.

    Elodie : Cela fait huit ans que nous sommes ensemble. Pour ma part je suis, enfin j’étais, assistante de vie. Je m’occupais de personnes âgées.

    Christophe : Pouvez-vous nous décrire votre situation actuelle, pour ceux qui n’auraient pas vu la fameuse vidéo ?

    Angelo : Nous sommes, bien malgré-nous, ce qu’on peut appeler des SDF… Nous passons de ville en ville, à travers l’ouest de la France, depuis le mois d’avril.

    Christophe : Comment en êtes-vous arrivés là ? Surtout avec un enfant en bas-âge…

    Angelo : Tout a commencé en mars 2015, lorsque j’ai répondu à une annonce en ligne concernant un restaurant de bord de mer aux Sables-d’Olonne. J’ai été recruté. Moi et ma petite famille sommes venus nous installer en Vendée. Le patronnous payait une studette dans un établissement réservé aux saisonniers, en échange je bénéficiais d’une rémunération quelque peu « allégée »…

    Christophe : C'est-à-dire ?

    Angelo : 50 euros par-ci, 100 euros par-là… à chaque réclamation le patron nous disait : « on ajustera cet été, quand on aura plus de clients… » Je voulais bien le croire, mais j’avais un enfant à nourrir, et l’activité ne me semblait guère rentable. Sans compter le coût de la vie dans une station balnéaire. Nous avons eu une explication sérieuse. Un RDV a été convenu le lendemain, pour la remise d’un chèque.

    Elodie : Oui, c’est ça. On a attendu toute la journée avec le petit à l’endroit convenu… Et personne n’est venu. Nous avons rappelé plusieurs fois. Rien.

    Christophe : Quelle a été votre réaction ?

    Elodie : Nous avons pensé à un malentendu. Nous sommes rentrés à l’hôtel. Le lendemain nous sommes allés au restaurant et avons découvert que ce dernier était fermé… C’est alors que nous avons décidé d’aller prévenir la police.

    Angelo : Les policiers nous ont dit que chaque année c’était la même histoire. Des salariés se font entuber par des patrons pas corrects. On nous a dit de repasser le lendemain car aucun OPJ n’était présent pour enregistrer notre plainte. Le lendemain on nous a expliqué que c’était le tribunal des prud’hommes qui aurait à trancher.

    Elodie : Et le patron était toujours introuvable ! On a fouillé dans toute la ville. Les choses ont vraiment mal tourné quand le gérant de l’hôtel nous a demandé de faire nos valises…

    Christophe : Vous n’avez pas songé à joindre des proches ? Famille, amis ?

    Elodie : J’ai commencé à fréquenter Angelo lorsque j’avais 15 ans. Mes parents ne l’ont jamais accepté. Lorsque j’ai appelé ma mère en décembre pour lui dire qu’elle était grand-mère, on m’a raccroché au nez.

    Angelo : Et puis les amis… Quand on est dans le pétrin…

    Christophe : Donc vous voilà sans argent et nul-part où aller…

    Elodie : Nous ne connaissions rien concernant les services sociaux. Nous nous sommes dirigés vers la mairie avec notre fils pour obtenir de l’aide.  Ils n’avaient aucune solution. C’est alors que nous avons découvert les joies du 115…

    Angelo : Oui, la joie ! On a pu nous placer dans une chambre d’hôtel, pas mal l’hôtel d’ailleurs… mais seulement pour trois nuits, renouvelable une nuit ! Or on nous a donné RDV avec une assistante sociale du SIAO local pour trois semaines après ! Nous avons été néanmoins dirigés temporairement vers une structure baptisée ASPH ou APSH, je ne me souviens plus avec tous ces sigles… Là, surprise de la part du personnel : il y a un enfant ! Panique à bord. « On ne peut pas prendre en charge un enfant ! On vous transfert vers la Maison de la Solidarité. » On l’a bien sentie, la solidarité, lorsqu’on nous a demandé de quitter Les Sables-d’Olonne… « Si on vous voit dormir dehors avec le bébé, nous serons forcé de vous le retirer. »

    Elodie : C’est à ce moment là qu’on a du commencer la manche…

    Christophe : J’imagine que ce cap a du être très dur à franchir.

    Angelo : Oui. Nous avons toujours travaillé et gagné dignement notre vie. Là… c’était nouveau. Mais nous avions Timothée. Nous avons fait cet effort pour lui. Sans l’enfant nous aurions déniché une toile de tente et nous serions repartis dans la vie en quelques semaines, mais avec un bébé… autre paire de manches.

    Elodie : Nous allions au contact des gens, nous refusions de rester assis et d’attendre les piécettes. Nous parlions beaucoup, expliquions notre situation. Parfois nous avions un billet ou des cigarettes… Souvent de l’indifférence. Il m’est aussi arrivé d’entendre des choses très violentes, du style : « il fallait avorter, ma fille », ou encore « je t’offre 5000 euros pour le bébé », et des choses pires encore… Finalement nous parvenions à nous en sortir avec une centaine d’euros par jour, mais quasiment tout partait dans les nuitées…

    Christophe : Et vous êtes partis…

    Elodie : Oui, un SDF que nous avions pris l’habitude de croiser nous a précisé que les services du 115 étaient départementaux et non nationaux comme nous le pensions… En gros il fallait que nous bougions pour pouvoir retourner gratuitement à l’hôtel quelques jours. Au bout d’une semaine de manche nous avons pris le train pour Poitiers. Nous n’avions eu aucun retour des organismes contactés les derniers jours. Un cercle vicieux.

    Christophe : Que s’est-il passé sur Poitiers ?

    Angelo : Nous avons immédiatement contacté le 115 dès notre descente du train, dans l’après-midi. Ils étaient complets. Or nous savions qu’il existait un hôtel dans les parages où séjournaient des demandeurs d’asile… « Mais nous avons un bébé…» - « Désolé madame, recontactez-nous à 22H00, il y aura peut-être une place. » A 22H00 nous n’avons obtenu aucune réponse. J’ai alors utilisé le dernier recours, je suis allé sonner au presbytère. Le prêtre nous a accueilli et a lui-même constaté les résultats du 115… Il nous a trouvé des matelas et des draps. Le lendemain nous partions dans une maison de religieux ou nous sommes restés une dizaine de jours.

    Elodie : Normalement les femmes n’y ont pas accès, mais ils ont fait une exception pour nous. Ils ne nous ont rien demandé.

    Angelo : Puis nous avons décidé de partir, la chambre que nous occupions devait être utilisée par un moine de passage. Nous avons décidé de refaire une tentative avec le 115, cette fois en nous faisant passer pour des gens de l’est… J’ai tâché de prendre mon meilleur accent !

    Christophe : Et ça a fonctionné ?

    Angelo : Pas trop mal… l’hôtel nous a été accordé pour trois jours et une assistante sociale et même venue nous voir ! J’ai du jouer mon rôle ce jour là. Un RDV a été convenu, mais avec nos passeports « polonais »… Nous ne sommes pas allés au RDV, vous comprenez…

    Christophe : Oui, je comprends. Quelle est la suite ?

    Angelo : Nous nous sommes remis en route. Nous sommes passés par Niort, Angoulême, Saintes, Nantes, etc… A chaque fois nous récoltions une amende dans les trains et ne restions parfois que quelques minutes dans la gare, le temps de constater l’absence totale d’appui du 115… Nous faisions la manche pour les hôtels quand nous ne pouvions obtenir les deux ou trois nuits gratuites… Fin mai ou début juin, je ne me souviens plus très bien, nous sommes arrivés à La Rochelle. Nous avons eu la possibilité d’avoir les trois nuits. Nous tournions sur le secteur. Nous sommes allés à la mairie expliquer notre situation. La réponse était invariablement la même…

    Christophe : C’est là que vous êtes tombés sur l’équipe des Contribuables Associés ?

    Angelo : Oui, je venais de finir le tour du centre pour trouver un peu d’argent et j’ai vu cette petite manifestation sur le port. J’ai discuté avec un responsable et ce dernier a vite proposé de me filmer avec son appareil photo. J’ai accepté. C’était début juin.

    Christophe : Quand avez-vous compris que vous étiez devenus « célèbres » ?

    Angelo : Quand on a commencé à nous dévisager dans la rue et que la police s’est intéressée à nous. C’était il y a environ une semaine.

    Christophe : Que vient faire la police là-dedans ?

    Elodie : J’ignore comment la police nous identifie, car nous sommes propres et discrets, mais quasi-systématiquement, dès que nous croisons une patrouille, nous sommes fouillés sans ménagement. Plusieurs fois les affaires du bébé ont même été versées sur le sol. Nous avons commencé à paniquer un peu… De plus les médias ont commencé à s’intéresser à nous. Nous avons vu les articles de Sud-Ouest et de Libé… Ils sont très éloignés de la réalité. Nous sommes harcelés d’appels de journalistes.

    Christophe : Comment êtes-vous arrivés à Bordeaux ?

    Angelo : En revenant de Saintes où nous étions allés chercher le calme quelques jours, en marchant sur l’avenue entre la gare et le port de La Rochelle des cyclistes de la police municipale nous ont interpellés. Ils nous ont dit qu’ils avaient des instructions de la mairie… Ils nous ont conduits à la gare avec notre enfant et nos affaires et, avec la collaboration de la police ferroviaire, nous ont demandé de prendre le train pour Bordeaux. Nous n’avons pas cessé d’être fouillés dans la rue par la police et harcelés au téléphone par les journalistes depuis notre arrivée ici. Ces derniers nous ont même proposé une somme contre une interview, cela m’a tellement choqué que je les ai envoyé paitre ! On a encore notre fierté.

    Elodie : Pour l’instant c’est à Bordeaux que nous avons trouvé la meilleure aide. Un réseau s’est mis en place pour nous aider.

    Christophe : Qu’allez-vous faire à présent ?

    Angelo : Une solution d’hébergement a été trouvée dans une autre région de France. Nous partons demain pour nous installer définitivement dans un nouvel endroit. Cette page se tourne enfin, surtout pour mon fils.

    Christophe : Que retirez-vous de cette expérience ?

    Angelo : Se retrouver impuissant malgré l’ensemble des structures officielles existantes est une chose très dure à expérimenter. Certaines populations bénéficient d’avantages réels, d’autres non. Je ne l’imaginais pas à ce point… Au final se sont des individus et des organismes ne faisant pas partie du « système » qui ont été les plus efficaces. La désinformation médiatique est aussi un facteur difficile à supporter. D’un autre côté, sans cette vidéo, nous ne serions peut-être pas sortis d’affaire... Je compte surtout ne rien oublier et faire valoir nos droits. Des actes impardonnables ont été commis à l’encontre de ma famille.

    Christophe : Le mot de la fin…

    Angelo : Je ne souhaite cela à personne, on bascule très vite, et parfois même la volonté ne peut pas tout… Nous voulions cette entrevue pour replacer les choses dans leur contexte. Et si, il est possible de rester dormir dehors en France en tant que demandeur d’aide Français avec un enfant de moins d’un an.

    Elodie : Un grand merci de ma part et de celle de mon fils.

    _

    La vidéo: ici.

     

    Christophe pour le C.N.C.

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  • Le mail prive de travail les facteurs : interdisons-les !

    Jean-Gilles Malliarakis revient sur la révolte des taxis contre Uber :

    "[...] Quelle que soit l’issue des procédures, quel que soit le sort que les juridictions compétentes leur réserveront, on s’enfonce dans les messages désastreux et dommageable. Or, le message désastreux et dommageable de Cazeneuve n’est pas seulement adressé aux Français.

    Il sera entendu par bien des touristes qu’il dissuadera un peu plus de visiter un pays aussi archaïque.Mais il pourrait bien servir, aussi, d’argument dissuasif dans le cadre de la candidature du pays aux Jeux Olympiques de 2024. Le banc d’essai du championnat d’Europe de football de 2016 pourrait bien infliger une leçon à nos législateurs.

    Si énergiques, si inventifs en matière de répression, les représentants de l’ex-UMP en particulier et de la droite en général, n’ont pas su se réveiller pour défendre la liberté d’entreprendre : dans la campagne des régionales on aurait aimé les entendre défendre l’offre privée concurrentielle de transports. Il faudra attendre des jours meilleurs.

    Parmi les rares acquis positifs de  la présidence précédente le statut des auto-entrepreneurs était aussi en cause. Oublié, ce statut ! on a même entendu que le président des républicains regrettait cette réforme.

    [...] D’excellents adeptes pourraient bientôt convaincre les gens de Sud et de la CGT d’exercer, par exemple, les même talents dans les postes, avec l’appui des technocrates de la banque postale : pourquoi ne pas interdire le courrier électronique. Ces innombrables courriels qui arrivent à jet continu, ne se contentent pas de polluer nos boîtes aux lettres. Ils privent d’emploi les facteurs ruraux, aggravant la désertification. Plus de lettres à distribuer ! Bientôt plus de factures non plus ! Notons, autre conséquence d’internet que le commerce en résultant surcharge d’un travail déjà harassant le service public de la distribution des colis.

    [...] Et tout cela se passe dans un pays qui se réclame de la liberté et qui a fait de la liberté du commerce et de l’industrie ce que les juristes appellent un principe général du droit. Bastiat reviens, ils sont devenus fous !"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Levée de l’immunité parlementaire pour délit d’opinion

    Ou, pour les votants, savoir choisir entre dédiabolisation et convictions.

    ♦ C’est peut-être ce que risquent, pour deux affaires différentes,

    Aymeric Chauprade, pour sa vidéo La France est en guerre
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/01/aymeric-chauprade-perd-son-poste-de-conseiller-aux-affaires-internationales-de-marine-le-pen.html
    et

    Florian Philippot, pour son intervention au micro de Radio classique le 9 janvier 2015
    <http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/06/le-qatar-porte-plainte-contre-florian-philippot.html>.


    Ils ont tous les deux expliqué pourquoi ils ne se rendraient pas à la convocation des juges en arguant notamment de leur immunité de député européen.

    Aymeric Chauprade :

    <http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/06/d%C3%A9lit-dexpression-aymeric-chauprade-ne-se-rendra-pas-%C3%A0-la-convocation-de-la-police-judiciaire.html>

    Florian Phiippot :

    http://www.frontnational.com/2015/06/conference-de-presse-de-florian-philippot-suite-au-depot-de-plainte-du-qatar-pour-diffamation/

    * *

    Par ailleurs, on peut donc se demander quelles raisons ont poussé Gilles Lebreton,(FN), devenu membre du nouveau groupe Europe des nations et des libertés,

    http://www.breizh-info.com/28376/actualite-politique/gilles-lebreton-vote-la-levee-de-limmunite-parlementaire-de-leurodepute-allemand-udo-voigt-npd/

    et Joëlle Bergeron (ex-FN), tous deux membres de la commission des affaires juridiques du Parlement européen, à voter

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT&#43;REPORT&#43;A8-2015-0192&#43;0&#43;DOC&#43;XML&#43;V0//FR

    la levée de l’immunité parlementaire du député allemand Udo Voigt poursuivi pour « appel à la haine raciale et offense » pour une affiche ayant créé la polémique où était inscrit « Blanc, pas seulement une couleur de tricot ! Pour une vraie équipe nationale. L’équipe de football nationale en 2010 ? Plan de jeu 2006. »

    Lorsque l’on voit l’utilisation à des fins politiques des lois liberticides en France, encore récemment, avec le procès scandaleux fait à Eric Zemmour,

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/06/la-libert%C3%A9-dexpression-cest-bon-pour-les-dessinateurs-de-charlie-mais-ce-nest-pas-bon-pour-zemmour.html

    il faut être naïf pour croire que la commission des affaires juridiques fera le distinguo entre le « sulfureux » député Udo Voigt en Allemagne

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Udo_Voigt (s’il y a impossibilité d’ouvrir, reporter ce lien sur la ligne d’adresse de l’écran.)

    et le FN « dédiabolisé » en France… Gilles Lebreton et Marine Le Pen, qui a soutenu ce vote

    http://www.breizh-info.com/28376/actualite-politique/gilles-lebreton-vote-la-levee-de-limmunite-parlementaire-de-leurodepute-allemand-udo-voigt-npd/

    devraient méditer les derniers mots d’Eric Zemmour à son procès le 24 juin dernier :

    « Si je comprends bien ce qui m’est reproché, la liberté d’expression, c’est bon pour les dessinateurs deCharlie, mais ce n’est pas bon pour moi. Parce qu’eux sont gentils, et moi, je suis méchant. Eux ont de bonnes arrière-pensées, et moi j’en ai de mauvaises. Si je comprends bien, nous vivons toujours sous le règne de la phrase de Saint-Just : “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté”. Cela s’appelait la Terreur. »(*)

    Le Salon Beige, 29/06/2015

    Source : Le Salon beige Blogs.com

    (*) Voir : Eric Zemmour cité devant le tribunal correctionnel de Paris.
    http://www.polemia.com/eric-zemmour-cite-devant-le-tribunal-correctionnel-de-paris/

    http://www.polemia.com/levee-de-limmunite-parlementaire-pour-delit-dopinion/