Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 20

  • La mondialisation a permis d'augmenter le pouvoir d'achat ? Balivernes !

    Quand les ressorts pervers de la mondialisation sont dévoilés, quelques bonnes âmes s’exclament : « Oui ! mais grâce à la mondialisation, les prix baissent, le pouvoir d’achat s’améliore. Qui lutte contre la mondialisation va donc renchérir le coût de la vie des plus pauvres, dont les tee-shirts ou les jouets en plastique vaudront soudain quelques euros de plus. » Cet argument est naïf et faux. H.de B.

    Quelques produits ont vu baisser leurs coûts grâce à la mondialisation, comme l’électronique grand public, les jouets et une partie du textile. Mais les produits importés ne sont pas l’essentiel des dépenses obligatoires des ménages. Le coût du logement ne baisse pas grâce à la mondialisation, ni le prix des abonnements téléphoniques, de l’électricité, des transports, de l’assurance ou de la banque. Ni les impôts. Les quelques produits dont les prix ont baissé ont, en outre, souvent vu leur qualité s’effriter, comme les jouets en plastique qui connaissent une fin digne de Toy Story : la benne, vite. Dans le domaine alimentaire, la mondialisation a accéléré l’industrialisation de la production d’aliments, et provoqué une baisse effarante de la qualité des produits : poulets sans goût, saturés de déchets, viande de porc repue d’antibiotiques, viande de bœuf fourrée d’hormones de croissance, tomates hors sol truffées de pesticides, poisson d’élevage saturé d’antibiotiques. Pour cette nourriture sans goût, qui empoisonne à long terme et représente une régression majeure par rapport aux produits moins industriels, la baisse de la qualité a été bien plus forte que la baisse des prix... Le bénéfice pour le client final a été maigre.

    Pour d’autres produits, comme le textile ou l’électronique, la baisse des coûts liée au sourcing en Asie a servi à augmenter les marges des grandes marques plus qu’à baisser des prix. Apple, Nike ou Mattel pratiquent des prix élevés et des coûts bas. Ils n’ont guère contribué à l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages occidentaux. Au contraire, les marges fortes rendues possibles par la délocalisation leur ont permis d’investir massivement en marketing pour convaincre les consommateurs occidentaux d’acheter leurs produits de plus en plus cher.

    Dans le textile et l’ameublement, les baisses les plus fortes de prix ne sont pas dues à la mondialisation, mais à l’adoption de nouveau business modèles par des entreprises comme Zara ou Ikea. Flux tendus, fabrication européenne mais intégrée, séries finies, rapidité dans la chaîne design/fabrication pèsent davantage sur les prix que la sous-traitance déloca- lisée. Le low-cost a été inventé dans l’aérien par Southwest et a migré en Europe grâce à Ryanair : rien à voir avec la mondialisation, pas plus que le low-cost hôtelier ou que le hard discount dans la distribution.

    Voir en la mondialisation la Jeanne d’Arc du pouvoir d’achat des classes moyennes ou inférieures relève de la stupidité ou de l’intégrisme. Il ne reste à la mondialisation venue de Chine que la baisse de prix des tee-shirts, des jouets, d’outils ou de meubles bas de gamme. Mince bilan.

    Au contraire, cette même mondialisation a pesé sur le pouvoir d’achat occidental, en faisant grimper le prix des matières premières, de l’énergie et même des produits alimentaire. L’adoption, par les milliards d’habitants des pays émergés, des pires habitudes des pays occidentaux, a créé une bulle des prix, amplifiée par les hedge funds. Les Chinois, vainqueurs et prisonniers de l’hypercapitalisme, veulent eux aussi se gaver de steaks, une des nourri- tures les plus coûteuses, les moins efficaces et les plus polluantes. Les classes moyennes inférieures et les classes pauvres occidentales ont ainsi la joie de combiner, grâce à la mondialisation, aliments de qualité douteuse et prix en augmentation.

    Au rebours de la vision des ravis du libre-échange heureux, la mondialisation a fait décliner, depuis vingt ans, le pouvoir d’achat réel de la majorité de la population des pays occidentaux. Des baisses limitées sur un nombre restreint de produits non indispensables ont été largement compensées par une dégradation de la qualité, pendant que s’envo- laient les dépenses de santé, le coût du logement et les tarifs des monopoles. La stagnation voire la baisse des salaires, ou le chômage, liés à la mondialisation, ont empiré la situation. La mondialisation, c’est l’enrichissement de quelques-uns et l’appauvrissement de presque tous.

    Henri de Bodinat
    président de TIME Equity Partners 
    27/01/2013

    http://archives.polemia.com/article.php?id=5445

  • Quand la possibilité d’une victoire du FN les rend malade

    Ces derniers jours l’offensive anti-FN parmi les personnalités médiatisées confine à la psychologie clinique. Nous avons vu ainsi deux personnalités françaises s’en prendre avec hystérie au parti des patriotes. Mais si tout simplement nous étions en face de malades chroniques ?

    Prenez Enrico Macias, lui si gai d’habitude, est devenu triste, il doit passer ses journées à regarder sa montre en se lamentant, en attendant 2017 ou pire 2022 : « Les sondages donnent Marine Le Pen première au premier tour en 2017, qu’est-ce que ce sera en 2022 ? Elle pourrait avoir le pouvoir. Et si la France redevient comme du temps de Vichy, pourquoi je resterais en France ? »

    Parlant d’un ton monocorde sans véritable émotion sur son visage, il ne peut que répéter inlassablement de toute façon « je suis foutu, tout est foutu, le mieux que je puisse faire est de partir de ce pays »

    Lire la suite

  • Slovénie en octobre 2015 : l’invasion continue

    Plutôt que de se montrer ferme face l’afflux migratoire qui menace physiquement et religieusement l’existence des peuples d’Europe, les mondialistes qui dirigent l’EU se saisissent de l’opportunité pour faire rentrer de la main d’œuvre à bas coût.

    http://www.contre-info.com/slovenie-en-octobre-2015-linvasion-continue

  • Le « P’tit Libé » : version moderne du catéchisme médiatique

    Laissez venir à moi les petits enfants. En perte de vitesse depuis des années, Libération a lancé un supplément digital pour les enfants, le « P’tit Libé » dont le premier numéro est consacré aux migrants. L’occasion de faire passer la doxa pro-migrationniste du journal et de présenter le sujet sous un angle partiel et partial sous couvert d’expliquer avec des mots simples l’actualité compliquée.

     

    Très graphique, le supplément – évidemment gratuit et sans publicité, donc drapé dans la toge de l’innocence – commence par jouer sur l’identification de ses lecteurs avec un migrant. Une migrante en l’occurrence, et même une fillette issue d’une famille aisée du nord de la Syrie. Une approche plutôt tronquée de la réalité – la plupart des migrants qui déferlent sur l’Europe sont des hommes en provenance principalement des Balkans ou de l’Érythrée, soit de l’Afrique subsaharienne et enfin d’Irak, d’Afghanistan et du Pakistan. Les Syriens ne représentent qu’une infime minorité des demandeurs d’asile, la plupart des réfugiés issus de ce pays étant restés aux abords, à l’est de la Turquie, au Liban ou en Jordanie, espérant que la guerre vienne à s’achever et qu’ils puissent rentrer chez eux. En revanche, nombre de migrants venus pour des raisons économiques se font passer pour des Syriens réfugiés de guerre – un tiers selon les autorités allemandes elles-mêmes. Mais ce choix rédactionnel n’est pas anodin : les Syriens, en tant que réfugiés de guerre, sont mieux vus par la population majoritairement hostile à l’accueil des migrants, surtout s’ils sont des Chrétiens d’orient.

    Le sujet est ensuite divisé en courts chapitres avec beaucoup de dessins : la définition du migrant, ses pays d’origine – trois seulement sont donnés à savoir la Syrie, l’Érythrée et l’Afghanistan. Ceux qui sont le plus présents dans le champ médiatique. Puis leurs destinations, les raisons des blocages aux frontières et la situation à Calais. Un petit quiz en quatre questions achève le tout.

    Les sujets qui fâchent sont systématiquement évités. Ainsi, à Calais, « les migrants n’ont pas le droit d’aller en Angleterre, alors ils essayent de le faire en secret. Ils tentent de monter dans les camions qui vont en Angleterre sans qu’on les voie, mais se font souvent attraper. En attendant de réussir, ils vivent dans des tentes, dans des conditions difficiles. » Rien sur les réseaux mafieux qui les concentrent et dont les passeurs armés se baladent librement dans les rues, rien sur l’agressivité de plus en plus grande dont font preuve les migrants : ces jours-ci en plus de prendre d’assaut les camions comme d’habitude, ils ont attaqué l’un des bénévoles qui les aidait, le site d’Eurotunnel ou encore une ambulance qui portait secours à une migrante renversée par une voiture. Et la jungle fait tache d’huile dans toute la région, jusque sur les aires d’autoroute picardes ou les trains sur l’axe Amiens-Boulogne. [....]

    La suite sur l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-P-tit-Libe-version-moderne-du

  • L’importance de l’institution de la famille et du mariage

    Discours du Pape en conclusion du synode :

    "Alors que je suivais les travaux du Synode, je me suis demandé:que signifiera pour l’Église de conclure ce Synode consacré à la famille?

    Il ne signifie certainement pas avoir achevé tous les thèmes inhérents à la famille, mais avoir cherché à les éclairer par la lumière de l’Évangile, de la tradition et de l’histoire bimillénaire de l’Église, infusant en eux la joie de l’espérance sans tomber dans la facile répétition de ce qui est indiscutable ou le déjà dit.

    Il ne signifie sûrement pas avoir trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans peur et sans se cacher la tête dans le sable.

    Il signifie avoir incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine.

    Il signifie avoir écouté et fait écouter les voix des familles et des pasteurs de l’Église qui sont venus à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde.

    Il signifie avoir donné la preuve de la vivacité de l’Eglise catholique qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille d’une façon animée et franche.

    Il signifie avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en un moment historique de découragement et de crise sociale, économique, morale et de négativité dominante.

    Il signifie avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut «l’endoctriner» en pierres mortes à lancer contre les autres.

    Il signifie encore avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées.

    Il signifie avoir affirmé que l’Église est Église des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs.

    Il signifie avoir cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la Nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible.

    Sur le chemin de ce Synode les diverses opinions qui se sont exprimées librement – et malheureusement parfois avec des méthodes pas du tout bienveillantes – ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas ‘des formulaires préparés d’avance’, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés.

    Et – au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église – nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale, pour l’évêque d’un autre continent; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines»3. L’inculturationn’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures.

    Nous avons vu, également à travers la richesse de notre diversité, que le défi que nous avons devant nous est toujours le même: annoncer l’Évangile à l’homme d’aujourd’hui, en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et individualistes.

    Et sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou du fait dediaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser pleinement et courageusement la bonté et la miséricorde de Dieu qui surpasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que «tous les hommes soient sauvés» (1 Tm 2, 4), pour insérer et pour vivre ce Synode dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que l’Église est appelée à vivre.

    Lire la suite "L’importance de l’institution de la famille et du mariage"

    Michel Janva

  • Allons-nous intervenir en Libye au profit d’Al Qaïda et des Frères musulmans ?

    Source : Blog de Bernard Lugan
    En Libye, près de 300 kilomètres de littoral sont aux mains d’un Etat islamique que rien ne semble pouvoir arrêter. A partir de cette fenêtre sur la Méditerranée, des terroristes mêlés aux clandestins rebaptisés « migrants » s’infiltrent en Europe. Contrairement aux annonces de la presse internationale, les efforts désespérés de M. Bernardino Leon, Emissaire des Nations unies pour la Libye, et qui, depuis plus d’un an, cherche à obtenir un accord inter-Libyen, n’ont pas débouché sur une solution politico-militaire viable.

    Face à cette situation plus que périlleuse pour notre sécurité, une opération militaire serait donc envisagée. Or, celle à laquelle pensent nos diplomates aurait pour résultat de donner le pouvoir à des islamistes aussi dangereux que ceux de l’Etat islamique… Comme en Syrie où, si le président Poutine n’avait pas sifflé la fin de la récréation, le Quai d’Orsay voulait faire remplacer le président Assad par de « gentils démocrates » salafistes. En Libye, ce serait au profit des Frères musulmans et d’Al-Qaïda (ou de ses diverticules) que nos forces pourraient être engagées. Comme elles le furent hier à l’avantage des musulmans de Bosnie et du Kosovo…

    L’idée française serait en effet de miser sur la cité-Etat de Misrata, fief des Frères musulmans et base avancée turque en Libye. Ses milices [1] sont certes parmi les plus opérationnelles du pays, mais elles sont détestées par la plupart des tribus de Tripolitaine et de Cyrénaïque. Intervenir en appui de Misrata permettrait peut-être de freiner les forces de l’Etat islamique, mais en nous aliénant les vraies forces vives du pays.
    Ce plan envisagerait également un renforcement de la coopération avec les islamistes de Tripoli qui reçoivent actuellement des renforts jihadistes acheminés par voie aérienne depuis la Turquie. Comme si, pressé en Syrie par la Russie, le président Erdogan voulait ouvrir un second front en Libye.

    Or, et il importe de ne pas perdre de vue deux éléments essentiels :

    1) Comme notre ami-client égyptien est en guerre contre les Frères musulmans d’Egypte, l’arrivée au pouvoir de cette organisation en Libye ferait courir un danger mortel au régime du général Sissi.

    2) Aucune intervention franco-européenne ne peut se faire sans, au moins, la neutralité de l’Algérie. Or, qui commande à Alger ? Les clans qui guettent la mort du président Bouteflika pour s’emparer du pouvoir ont en effet des positions contradictoires à ce sujet. Certains sont farouchement opposés à toute intervention étrangère, d’autres l’accepteraient sous certaines conditions, cependant que ceux qui espèrent obtenir le soutien des islamistes feront tout pour torpiller une opération franco-européenne.

     

    La réalité est donc cruelle. Ce n’est pourtant pas en la niant que nous avancerons. Face au chaos libyen il n’existe en effet pas de solution miracle qui permettrait de refermer les plaies ouvertes par MM. Sarkozy et BHL.
    La solution consisterait peut-être à « renverser la table » et à changer de paradigme en oubliant les « solutions électorales » et les constructions européo-centrées fondées sur les actuels acteurs libyens. Comme rien ne pourra se faire sans les tribus, c’est donc en partie sur ces dernières que toute opération viable devrait être fondée. Autrement, dans le théâtre d’ombres libyen, nos figurants politiques ne feront que traiter avec des figurants locaux.

    Le problème de fond est que les alliances tribales sur lesquelles reposait l’ordre socio-politique libyen ont été éclatées par l’intervention franco-otanienne de 2011. Dans le vide alors créé se sont engouffrés des acteurs secondaires devenus artificiellement les maîtres du jeu. Qu’il s’agisse de Misrata, des islamistes de Tripoli et de Derna, puis ensuite de ceux de l’Etat islamique.
    Toute pacification de la Libye passe donc par :

    1) Le rééquilibrage entre les vrais acteurs tribaux et ces acteurs secondaires devenus incontournables et qu’une intervention franco-européenne aboutirait à installer seuls au pouvoir.

    2) La levée du mandat d’arrêt international lancé contre Saïf al-islam Kadhafi qui est le seul actuellement en situation de pouvoir reconstituer les alliances tribales libyennes (voir mon communiqué en date du 24 septembre 2015).

    Très modestement, il faut bien voir que ce sont là des mesures de long terme. Or, dans l’immédiat, il est urgent de bloquer la progression de l’Etat islamique tout en coupant le flot migratoire partant essentiellement des zones tenues par ceux que nos diplomates considèrent déjà comme nos « alliés », à savoir les islamistes de Tripoli et les Frères musulmans de Misrata…
    Alors, oui à une intervention, mais à la condition de ne pas la lancer à la légère.

    Bernard Lugan

    [1] Ce sont elles qui lynchèrent le colonel Kadhafi.

    http://fr.novopress.info/194106/allons-intervenir-en-libye-au-profit-dal-qaida-freres-musulmans/#more-194106

  • Lutèce est-elle une fondation éduenne ?

    Le ministère de la Culture est pour moi le plus grand des mystères. Je pensais que sa principale mission était de sauvegarder et de valoriser notre patrimoine en faisant preuve, à la fois, de réalisme - c'est une ressource touristique - mais aussi de hauteur de vue, d'intelligence et de sincérité. Hélas ! 

    J'ai publié sept ouvrages. Sur Agoravox, on peut lire 321 de mes articles. Celui-ci est le troisième que j'écris pour expliquer la bataille de Lutèce. Si les médias ne se décident pas à en faire écho, j'en prendrai acte, avec le constat amer qu'un simple citoyen ne peut pas se faire entendre, même s'il a quelque chose à dire. Si les archéologues, professeurs, politiques et autres, refusent de descendre de leurs petits nuages, alors, foi de militaire, je n'ai plus que la solution de l'exil en abandonnant ma tour de Taisey à l'islam radical pour qu'il en fasse un minaret.

    Dans le croquis qui suit, je reprends mes deux croquis précédents mais en mettant en relief les tribulations du chef gaulois Camulogène que Labiénus a manipulé comme il en est peu d'exemples dans l'histoire.

    Dans mes deux précédents articles http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-bataille-de-lutece-d-apres-le-172983  et http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-la-bataille-de-lutece-au-pilier-173083 j'ai mis en exergue "le miracle de la discipline" de l'armée romaine car c'est bien l'enseignement que l'on peut tirer de cette étonnante manoeuvre qu'a réussie Labiénus en transportant avec 50 bateaux, quatre légions plus une cavalerie, en pleine nuit, en seulement une nuit, et par ruse. En comparaison, l'arrivée tardive de l'armée gauloise, au lever du jour seulement, ne peut s'expliquer que par une incapacité à réagir dans l'heure et de nuit. Il est vrai que la surprise à joué et qu'au temps de l'alerte, il faut ajouter celui pour comprendre la situation. Camulogène n'était pas sensé savoir que 50 bateaux avaient été amenés de Melun.

    Je suis surpris de la légèreté avec laquelle on traite les textes anciens de référence et la logique militaire au profit d'une archéologie exclusive de fouilles qui ne peut être crédible que si ses interprétations sont bonnes.

    Lorsque Labiénus descend la Seine sur la rive droite, il est écrit dans la ligne qui suit que les Gaulois coupent les ponts et incendient Lutèce ; c'est le texte. Labiénus raconte, en réalité, ce qu'il voit. Il faut comprendre que les Gaulois n'ont coupé que le pont nord pour empêcher Labiénus d'entrer dans l'île de la cité. Ils n'ont incendié que les greniers de blé des granges voisines pour empêcher qu'il s'y ravitaille ; c'est la logique militaire.

     

    Après tout ce que j'ai écrit, je suis très étonné que les archéologues Matthieu Poux, à Corent, et Vincent Guichard, au mont Beuvray, continuent à imposer à l'archéologie française cette absurdité de capitales qui n'auraient été construites qu'en bois. Il faudrait, selon eux, attendre l'arrivée des Romains pour voir apparaître les premières constructions en pierres http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/corent-l-utopie-d-une-gergovie-qui-170906 . Il s'agit là d'un tour de passe passe pour évacuer une histoire gauloise beaucoup plus complexe et plus riche que ce qu'ils disent : selon cette méthodologie simpliste, ce qui est en bois est gaulois, ce qui est en pierre est romain. On touche au comble de l'absurde. Je ne suis pas archéologue, mais quand je vois, à Paris, les murs antiques des thermes de Cluny, avec ses rangées de briques intercalées, je fais instinctivement le rapprochement avec le mur dit "sarrazin" de Clermont-Ferrand. Le mont Lucotitius me fait penser au faubourg de Lux de ma ville de Chalon-sur-Saône et au soleil qui décorait sa porte séquane. Mais le plus significatif, ne serait-ce pas les fabuleuses médailles en or du trésor de Puteaux que les spécialistes datent, à juste raison, d'avant l'arrivée des Romains ?

    Sur l'avers, la tête ne diffère des monnaies éduennes que par des variantes. Sur le revers, le cheval bondissant pourrait évoquer la cité, certes, mais aussi le cours sinueux de la Seine, de même que les monnaies éduennes pourraient évoquer la Saône. Quant au soi-disant filet que les numismates voient à l'emplacement privilégié habituel de l'aurige, ce n'est pas possible malgré son profil de casque. Cela ne peut être que l'évocation d'une ville cadastrée. Orgueil et image de la cité, on comprend que l'inventeur ait placé la nouvelle ville à la place d'honneur.

    Voyez cette médaille attribuée aux Aulerques Cénomans qui prouve d'une façon indubitable que les Gaulois mettaient un message dans leurs médailles.

    "L'esprit d'en haut, symbolisé par l'Apollon gaulois, dressé sur son char solaire, lance dans un éclair, en avant de son coursier, un rectangle bien mystérieux. Ce coursier, c'est la cité des Aulerques Cénomans. Le peuple en est le corps, son “Premier” la tête. Le conducteur projette en avant du coursier ce curieux rectangle, de la même façon qu'on faisait, jadis, avancer un âne, en lui balançant au bout d'un fouet, devant le museau, une carotte. Ce rectangle, c'est la Petite Ourse, symbole du Paradis, avec son trapèze si caractéristique et sa queue à trois étoiles ou trois segments d'étoiles. Ce personnage, couché en long sous le sol, c'est l'esprit de la Terre, qui emmène les esprits défunts dans l'inconnu de la mort. Ces têtes coupées, ce sont des âmes. Le conducteur divin tient par une mèche l'esprit du “Premier” qui entraîne la cité, de la même façon qu'on prenait jadis un ami par la barbichette. De toute évidence, ce n'est pas pour lui couper la tête" (extrait de mon Histoire de Bibracte, le bouclier éduen, publié en 1992).

    Oui, il n' y a aucun doute, pour l'inventeur de la médaille des Parisii, la merveille qu'il fallait représenter à l'emplacement privilégié, c'était bien la ville nouvelle "cadastrée". Exit les Romains et la colonisation romaine ; la cité de Lutèce a bien été fondée, ou refondée, par les Gaulois.

    Depuis les temps antiques, écrit César, les Senons étaient dans la "fides" des Éduens (DBG VI, IV : foi, serment, alliance, protectorat). Les Parisii, quant à eux, "de mémoire", leur étaient rattachés (VI,V). Le fait qu'ils ne soient pas nommés parmi les peuples celtes des grandes invasions celtiques laisse supposer que son développement était récent. Selon mon hypothèse, sa refondation suivant un plan cadastral préétabli ne peut s'expliquer que par la volonté du peuple le plus puissant d'avant la guerre des Gaules : le peuple éduen ; une volonté d'étendre sa puissance vers le nord par la fondation d'une colonie éduenne. La ville éduenne d'Autun a été cadastrée de même, apparemment plus tard, il est vrai à l'image de Rome.

    Lire la suite

  • Zemmour, Onfray et les autres, ces suppôts du réel : La « réaction » est en marche

    Eric Guéguen dans Causeur : une réflexion pertinente et fine sur la gauche, la droite, la réaction, les politiques et les médias. Une réflexion politique et métapolitique dont nous conseillons la lecture ...     

    egueguen.jpg« La gauche est une route rectiligne, dédaignant le paysage. La réaction est un chemin qui serpente entre les collines. » Dans cette phrase de Nicolás Gómez Dávila, la « gauche » est à entendre comme le « progrès », et ce dernier comme inconditionnel. Quant à la « réaction », l’auteur s’y référait constamment en lieu et place du mot « droite », déprécié par les réflexes marchands qui peu à peu s’y sont rattachés. Hostiles aussi bien au socialisme qu’au capitalisme ou à la démocratie d’opinion, les aphorismes de Gómez Dávila feraient aujourd’hui bondir le landerneau du prêt-à-penser. Néanmoins, sa formule lapidaire mise en exergue nous instruit parfaitement de ce qui, d’un point de vue idéologique, est en train de se passer aujourd’hui en France : un retour de bâton.

    À entendre Léa Salamé, les réactionnaires sont partout, on n’entend qu’eux, il n’y en a que pour eux. Elle en veut pour preuve les couvertures d’hebdomadaires sur lesquelles on peut voir régulièrement Finkielkraut, Zemmour, Onfray. Mais également Onfray, Zemmour et Finkielkraut. Ainsi que Zemmour, Finkielkraut et même Onfray. C’est dire ! Franchement Léa, la « réaction », combien de divisions ? De plus en plus chez les petites gens, très certainement, et il faudra vite expliquer pourquoi. Mais combien de généraux ? Et surtout, Léa, combien en face ? Combien d’universitaires, d’auteurs, d’éditeurs ? Combien de journalistes et de présentateurs télé ? Combien de chanteurs et de bateleurs en tous genres ? Combien d’acteurs, de producteurs, de scénaristes ? Combien de professeurs et d’instituteurs ? Combien d’entre eux sont dévoués corps et âme et ouvertement à l’idée du Bien qu’on impose aux Français depuis un demi-siècle ? Et dans la classe politique, combien de « réacs » ? On nous assure maintenant que Nadine Morano en est. Est-ce bien sérieux ? Parlons de son cas une minute puisque c’est un lièvre que Mademoiselle Salamé et son nouveau complice Yann Moix ont eux-mêmes levé.

    Nadine Morano est une habituée des plateaux nocturnes de Laurent Ruquier. Du moins l’était-elle encore récemment. Bien qu’elle n’ait pas inventé le jeu de quilles, peut-on sincèrement imaginer une seule seconde que ses derniers propos tenus dans On n’est pas couché aient consisté à affirmer que la France avait vocation à demeurer un pays de race blanche ? Les yeux dans les yeux, et sans croiser les doigts sous la table, est-ce seulement envisageable ? Non, sauf à penser qu’elle ait voulu, ce soir-là, se suicider médiatiquement, précisément parce que l’anti-progressisme ne fait pas la pluie et le beau temps dans les médias. Car il est évident que les « commissaires aux idées propres » (Taguieff) appointés par Monsieur Ruquier ne pouvaient laisser passer un tel « dérapage »… qu’ils ont par ailleurs pour tâche de provoquer. Au moins est-ce pratique pour le patron : il n’a pas à leur jeter d’os à ronger, ils se servent directement sur la bête. Quand on a des idées en vent contraire et que l’on n’est pas préparé à aller au combat pour les défendre, on ne va surtout pas chez Ruquier, même pour un livre à vendre. À moins, bien sûr, que le fiasco induit fasse partie de la stratégie de l’éditeur : faire le buzz coûte que coûte.

    Le cas Morano est révélateur de la standardisation des propos dans les médias de grande écoute. Il ne s’agit nullement d’une offensive « réactionnaire » encouragée voire orchestrée en sous-main par un méchant de service. Il s’agit au contraire d’une chape de plomb sémantique qui ne parvient plus à contenir tout le réel. Celui-ci dégouline, et c’est parce qu’il dégouline que des gens regardent encore les émissions de Laurent Ruquier le samedi soir – que l’intéressé en soit informé. C’est parce que l’on peut encore y glaner quelques vérités pas bonnes à dire que son talk-show attire le chaland. De la même manière, c’est parce que les susmentionnés Zemmour, Onfray et Finkielkraut font vendre du papier à nos pucelles effarouchées qu’une bonne partie de la presse politique survit. Certains ont beau jeu, après cela, de déplorer que le seul romancier français connu et reconnu à l’étranger – Michel Houellebecq – soit lui-même un pisse-froid réactionnaire ; ils seront toujours les premiers à le promouvoir.

    C’est là que le bât blesse. Chez Taddeï l’autre jour, Eugénie Bastié informait l’oracle Attali du grand retour du Réel, de son débordement disais-je plus haut. C’est inéluctable, et ils seront nombreux ceux qui, bientôt, ne pourront plus parader, gesticuler pour ne rien dire et ergoter sur l’emploi de mots que le bon peuple est ou n’est pas en mesure de comprendre. Il leur faudra alors lâcher d’une main ce à quoi ils tiennent le moins pour s’agripper à ce qu’ils revendiquent le plus. Il leur faudra choisir entre un vieux corpus féérique et doctrinaire, et l’appât du gain relativement à la demande. Ils devront accepter que leurs chimères ne puissent plus abuser qui que ce soit et qu’elles basculent dans le folklore le plus insignifiant. Ou alors ils devront retourner leur veste afin de donner au peuple ce qu’il demande et, à nouveau, retrouver sa confiance. Et ses deniers. Autrement dit faire non seulement avec Zemmour, mais avec tous les Zemmour en puissance, c’est-à-dire tous les citoyens français qui, de gauche ou de droite, de bonne ou de mauvaise foi, de propos réfléchis, nuancés ou rentre-dedans décryptent le monde chaque jour sur le web pendant que des intellectuels organiques se servent mutuellement la soupe dans les médias aseptisés.

    Alors oui, le vent tourne et la parole se délie à la base. Et comme dans ce pays tout fonctionne à la majorité, le haut du panier tremble à l’idée que la pensée « nauséabonde », rompue aux techniques putassières du progrès de commande, enrôle à son tour des majorités. Le progrès n’a plus la cote et il l’a bien cherché. À trop prendre les gens pour des demeurés, ses sectateurs ont ménagé une autoroute à la « réaction ». C’est elle qui vient désormais, tout le monde l’a compris. Et la partie se jouera entre réactionnaires, opposant d’inévitables extrémistes aux modérés d’entre eux. Sans oublier, bien sûr, de farouches « partisans du réel » qui s’ignorent. En effet, qu’elle assume ou non le qualificatif, toute personne se reconnaissant dans les propos liminaires de Gómez Dávila est, de fait, « réactionnaire ». Bienvenue au club.  

    Eric Guéguen

    auteur du Miroir des Peuples (Perspectives libres, 2015).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Régionales : le FN, nouveau bénéficiaire du mode de scrutin

    Le tripartisme. C'était jusqu'à présent une simple figure de rhétorique. Avec ces régionales, cela devient une réalité électorale.

    S'il serait imprudent de déduire le résultat des élections des chiffres des sondages, l'enquête réalisée par BVA sur l'ensemble des régions métropolitaines continentales donne la photographie d'une France divisée en trois blocs ayant chacun une réelle implantation nationale. Le Front national reste inférieur aux blocs gauche et droite (28 % au second tour contre 36 %), mais la bataille, désormais, se joue à trois.

    Non seulement parce que le FN sera présent au second tour dans toutes les régions, contre une moitié seulement en 2010, mais aussi parce qu'il ne joue plus un simple rôle de figurant ou d'arbitre. Dans les régions où il est le plus «faible», la Bretagne et les Pays de la Loire, il est à 18 % au premier tour. Et dans leurs régions de force, gauche (en Bretagne), droite (en Pays de la Loire) et FN (en Nord-Pas-de-Calais-Picardie) sont au même niveau (45-46 %).

    Ce tripartisme à l'échelle nationale a plusieurs conséquences. Il met plus bas le seuil de victoire. Il n'existe - d'après BVA - de majorité absolue nulle part, alors qu'il y en avait eu 16 sur 22 en 2010. Dans cinq régions, la liste gagnante serait en dessous de la barre des 40 %. Ce qui veut dire aussi que des bascules peuvent se produire plus facilement. La droite est donnée gagnante dans 7 régions, mais son avance sur le second est inférieure ou égale à quatre points dans 5 d'entre elles.

    La bataille des régionales aura bien lieu

    Le Front national arrive en tête dans deux régions, mais il n'est qu'à quatre points des Républicains dans le Grand Est. Dans trois régions (Est, Bourgogne, Franche-Comté, Normandie), les trois blocs se tiennent dans une fourchette de six points. Il s'en faut de peu - la marge d'erreur des sondages, l'évolution de la campagne - pour que l'ordre d'arrivée, et donc l'identité du vainqueur, soit modifié. Conclusion: la bataille des régionales aura bien lieu alors que son issue semblait connue d'avance.

    Le mode de scrutin actuel avait été instauré après une précédente percée du FN, en 1998. Jusque-là, les régionales avaient lieu à la proportionnelle intégrale. Une prime en sièges avait alors été instaurée pour garantir une majorité absolue à la liste arrivée en tête. Ce qui évacuait aussi toute pression du parti lepéniste qui arrivait partout en troisième position (même en Paca ou dans le Nord). Avec un FN s'approchant de la barre des 30 % au niveau national et donc en mesure de l'emporter dans plusieurs régions, le mode de scrutin lui devient favorable, car il lui garantira à son tour des majorités absolues en sièges là où il arrivera en tête en voix.

    La proportionnelle fait le jeu du FN, a-t-on longtemps dit, en lui permettant d'entrer dans les assemblées (nationales ou locales) tandis que le scrutin majoritaire ou le scrutin mixte avec prime majoritaire (comme aux régionales) lui bloquait l'accès au pouvoir. À partir du moment où le Front national tend à faire jeu égal avec les coalitions de gauche et de droite, c'est l'inverse qui se produit. Faute d'alliés, la proportionnelle le condamne à rester minoritaire. Alors qu'en étant simplement le plus gros des trois tiers, il peut gagner aujourd'hui des régions et demain des députés en grand nombre.

    Guillaume Tabard

    source : Le Figaro ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuVyZVVuEGKhshghN.shtml