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  • Marine refuse la mascarade de France 2

     (Présent 8468)

    Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadélis ont donc obtenu ce qu’ils exigeaient : que Marine Le Pen fût empêchée de s’exprimer jeudi soir dans l’émission « Des paroles et des actes », ce qui n’a pu réussir que grâce à la servilité de France 2 à leur égard.
    Que la chaîne publique et ses journalistes ne viennent plus nous parler de leur indépendance, eux qui cèdent à la pression de deux partis sur le déclin à la première sommation !
    8468 Present

    L’émission était préparée depuis plusieurs semaines, la présidente du Front national était d’accord sur ses interlocuteurs et laissait à Pujadas le choix des thèmes et voilà que, deux jours avant, Cambadélis et Sarkozy se réveillent ! Sous prétexte que nous sommes à quelques jours de l’ouverture de la campagne officielle des Régionales, ils réclament que les adversaires de Marine Le Pen dans le Nord, puissent être présents (pas tous, les leurs seulement, Bertrand et Saintignon !).
    Pujadas hésite un instant puis se couche lamentablement.
    Dans la nuit de mercredi à jeudi, il informe Marine Le Pen qu’il a ajouté un débat supplémentaire avec ses rivaux nordistes – dans un souci d’« apaisement » (sic). Elle est priée de se soumettre. Cette muflerie est sans précédent, jamais aucun autre invité politique n’a été traité avec tant de désinvolture et d’arrogance.

    Marine Le Pen a donc refusé de participer à ce qu’elle appelle justement une « mascarade ».
    Cambadélis qui voulait l’interdire de parole a maintenant le culot de prétendre qu’elle « refuse le débat » ! Ce débat devait avoir lieu avec des seconds couteaux.
    Pour la droite, Jean-Christophe Lagarde, pour la gauche, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement ; chacun sait que, lorsque les « ténors » ne veulent pas y aller, on envoie les porte-parole au feu.

    Auparavant, France 2 avait sollicité des personnalités appartenant aux Républicains : ils se sont tous récusés, sous des prétextes divers ! Nathalie Kosciusko-Morizet, auteur de Le Front antinational, répond qu’elle se consacre aux questions économiques, le vice-président de LR, Laurent Wauquiez a une réunion électorale ce soir-là, tout comme François Baroin, Christian Estrosi n’est pas disponible non plus, il doit ferrailler avec la nièce, explique-t-il, Hortefeux, voudrait bien, mais ce n’est pas de chance, il sera à Madrid, etc.
    Qui donc se défile ?

    Comme symbole vivant de l’UMP-PS il y avait la photo de François Hollande et Nicolas Sarkozy posant ensemble à la « une » de Paris Match, en campagne pour le oui à la Constitution européenne.
    Il faudra désormais y ajouter la démarche commune du même Sarkozy et de Cambadélis pour bâillonner Marine Le Pen. Le premier a expliqué qu’il s’agissait là d’un « acte de solidarité entre partis républicains ». Rappelons que lors des attentats de janvier le même Sarkozy avait refusé de prendre au téléphone le premier secrétaire du PS sous prétexte que « ce n’était pas de son niveau ». Nous étions à l’heure de « l’union nationale » contre le terrorisme, l’ex-président ne la conçoit donc que contre Marine Le Pen. On voit qu’il peut toujours se surpasser dans la médiocrité satisfaite.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • 58 milliards prélevés en plus sur les ménages en six ans

    Malgré les baisses d'impôt sur le revenu, la pression fiscale sur les particuliers, en hausse depuis 2011, continuera à croître jusqu'en 2016.

    Ce sont des chiffres sur lesquels le gouvernement a pris soin de ne pas communiquer, tant ils brouilleraient son discours. Une étude de l'institut d'études économiques Coe-Rexecode montre en effet que, malgré la diminution de l'impôt sur le revenu (IR) amorcée depuis la mi-2014 pour les foyers modestes et moyens, la pression fiscale continue à augmenter sur les ménages. Surtout, ces ristournes fiscales décidées par le gouvernement Valls, qui atteindront 5 milliards d'euros en 2016, sont très loin de compenser la violence du choc que les Français ont subi ces dernières années. Michel Sapin, le ministre des Finances, a eu beau marteler, lors de la discussion sur le projet de loi de finances pour 2016 à l'Assemblée, «qu'une page est en train de se tourner en matière d'impôts», le compte n'y est toujours pas.

    Tous prélèvements confondus, les augmentations de fiscalité et de cotisations sociales ont été massives entre la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et le début de celui de François Hollande: elles se sont élevées à 74,4 milliards d'euros entre 2011 et 2013. Les entreprises en ont supporté 44 %, les ménages 56 %. En 2016, «grâce» au changement de cap économique de l'exécutif, le montant total des hausses depuis 2011 s'établira à 67,6 milliards.

    Hausse des cotisations retraite

    C'est encore considérable. Mais ces chiffres recouvrent deux réalités bien différentes. Les prélèvements sur les entreprises, après avoir augmenté de 32,7 milliards de 2011 à 2013, décroissent depuis 2014, sous l'effet principalement du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité. Au total, l'addition des hausses puis des baisses aboutit à une augmentation des impôts et charges sociales des entreprises de 9,6 milliards en six ans. En 2016, leurs prélèvements auront retrouvé leur niveau du début de l'année 2012. Dit autrement, le virage de politique économique n'aura pas totalement effacé le choc fiscal mais il l'aura atténué.

    Les ménages, eux, n'ont pas connu ce retournement de tendance. En réalité, les prélèvements nouveaux n'ont cessé de s'accumuler sur la période pour les particuliers, portant la hausse de la pression fiscale à 58 milliards entre 2011 et 2016! Après 11 milliards de hausse de prélèvements en 2014, la note va ainsi s'allonger de 3,5 milliards cette année, puis de 1,9 milliard l'an prochain pour les ménages.

    Car parallèlement à la baisse de l'impôt sur le revenu, d'autres prélèvements, moins visibles, sont montés en puissance. C'est le cas notamment de la TVA, de la «taxe carbone», de la cotisation au service publique de l'électricité (CSPE) pesant sur les factures d'électricité, des cotisations retraite, de la taxe sur le diesel, ou des impôts locaux. En outre, le bilan des seules mesures concernant l'impôt sur le revenu est très clivé: la baisse du plafond du quotient familial a frappé les classes moyennes supérieures, tandis que la suppression de la première tranche et les autres allégements ont bénéficié à des ménages moins aisés. Précisons enfin que la suppression de la prime pour l'emploi, début 2016, alourdira les impôts de 2 milliards, même si elle est compensée par la prime d'activité (qui n'a pas d'impact sur les impôts). Ce qui explique qu'au final les prélèvements obligatoires ne reculeront que de 44,6 % du PIB en 2015 à 44,5 % en 2016. Le sentiment de ras-le-bol fiscal n'est pas près de retomber.

    Cyrille Pluyette

    source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuuVyVVpllTAmqxJEV.shtml

  • Encore un procès contre la liberté d'expression et d'opinion en France

    Décidemment, la police de la pensée unique traque ses proies cette semaine. C'est au tour de Christine Boutin d'être jugée aujourd'hui pour "provocation à la haine ou à la violence envers les homosexuels" en raison de la partie en gras decette déclaration prononcée  en avril 2014 :

    "Je n'ai jamais condamné un homosexuel. L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. (…) J'ai des amis homosexuels. (…) Ils sont pécheurs comme je le suis, on est tous pêcheurs. Je suis dans le péché, moi aussi, je suis une pécheresse, mais vous ne me verrez jamais faire l'apologie d'un péché

    Christine Boutin est présente à son procès et se défend. Elle répète qu'elle ne condamne pas les personnes mais maintient son opinion que l'homosexualité est une abomination. Elle regrette d'avoir éventuellement blessé des personnes mais explique qu'une personne ne se réduit pas non plus à ses actes :

    "J'ai de l'expérience en politique, mais je suis catholique. Tout péché, pour un catholique, est une abomination. Même le petit péché de gourmandise est une abomination (...) Mon objectif n’était pas de blesser.Je suis une femme directe, monsieur le président. J’essaye d’être en cohérence avec mes convictions profondes. Je n’ai pas changé d’avis. Mais cela ne veut pas du tout dire que je condamne les personnes homosexuelles. Je ne pensais pas pouvoir blesser avec ce mot. Je regrette, je suis absolument désolée."

    De son côté, l'association LGBT Le Refuge l'accuse du péché suprême : "Dans la famille humaine, vos propos blessent les enfants de la république". Le procureur est visiblement opposé à la liberté d'expression puisqu'il considère qu'il s'agit "incontestablement d'un appel à la haine" et requiert 3 000€ d'amende.

    L'avocat de Christine Boutin défend la liberté d'expression et met en garde :

    La décision demandée par le parquet aura des conséquences énormes sur la liberté d'expression. [...] Si vous suivez les réquisitions du procureur, alors il faut faire saisir la Bible !"

    Christine Boutin n'a fait qu'exprimer avec ses mots l'enseignement de l'Eglisecomme le montre cet extrait du Catéchisme de l'Eglise Catholique :

    "S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme desdépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas." (CEC n°2357

    Verdict le 18 décembre.

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Déclin français et les années 1970

    Le rapport Gallois le relève dès ses premières pages : le début du déclin français date des années 1970. Pour autant il ne cherche pas à tirer quelque enseignement que ce soit de cette constatation : il s'abstient de toute allusion directe à la période extraordinairement brillante qui précédait ces années 70; et pas davantage il n'aborde les événements et décisions politiques de l'époque qui pourraient être responsables de ce déclin. (1)

    Or en dépit de leur ancienneté, ces années méritent grande attention. P.M.

    Des Trente Glorieuses à aujourd’hui

    Quelques chiffres permettront de situer la brillante période 1950-1970 et l'exceptionnelle prospérité que connut alors la France et qu'on ne peut attribuer à la reconstruction de l'après guerre. Certes celle-ci avait stimulé l'activité mais son influence ne pouvait être que passagère : en 1949 l'économie française avait retrouvé son niveau de 1938 et l'élan de la reconstruction ne pouvait plus expliquer la persistance de l'expansion.

    Or de 1949 à 1969, le taux moyen de croissance annuelle évolua entre 5 et 5,5% et le chômage resta extrêmement faible : 1,2% de la population active jusqu'en 1958, même s'il augmenta ensuite quelque peu (2,2% dans les années 1960). Dans les dernières années de cette période, la France était même en mesure, grâce à ses résultats en commerce extérieur, d'exiger le remboursement en or de ses avoirs en dollars. (2)

    Or à partir des années 1970 tout a changé. Notre situation économique a entamé une détérioration dont rien, et pas même les hauts et les bas circonstanciels, ne peut masquer l'implacable continuité :  ici 

    http://archives.polemia.com/article.php?id=5448                          

    Les changements des années

    Sauf cécité volontaire, il est impossible de ne pas se demander quelle est l'origine de ce renversement de tendance.

    1) L'orthodoxie contemporaine fournit une réponse « politiquement correcte » qui a l'avantage de situer la cause du malheur dans un événement extérieur, dans une sorte de cas de force majeure exonérant l'idéologie du moment de toute responsabilité : est accusé en l'espèce le choc pétrolier de 1972, c'est à dire la décision des pays producteurs de pétrole de brusquement et fortement augmenter le prix du baril

    On ne saurait évidemment nier l'effet nocif de cette décision. Mais il n'est pas possible de lui attribuer la responsabilité des quarante années, ni même des dix années suivantes : en effet le choc pétrolier a été absorbé en quelques années grâce aux efforts entrepris pour économiser l'énergie et développer l'utilisation des sources de substitution. C'est ainsi que la part de la consommation d'énergie dans le PIB après avoir évolué entre 5 et 6% dans les années 1950-1970 et avoir presque doublé à partir de 1974 était revenue autour de 7% dès 1980 avant de retrouver le niveau des années de prospérité (d'ailleurs le contre-choc pétrolier des années 1980 favorisa ces efforts).

    En vérité il s'est produit dans ces années 1970 un bouleversement d'ensemble qui a particulièrement affecté la France. En quelques années nombre des traits qui caractérisaient le modèle français ont été effacés l'un après l'autre

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  • Géopolitique. Le Web. Interprétation technique. Interprétation géopolitique

    par Jean-Paul Baquiast

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    La domination américaine sur le monde était déjà forte après la seconde guerre mondiale à la suite de l'explosion industrielle ayant permis le succès de la guerre contre l'Allemagne. Elle s'était renforcée dès la mise en place de l'Union européenne, expressément voulue par l'Amérique pour servir de débouchés aux produits économiques et financiers de ses activités.
    Mais elle se heurtait, notamment en Europe, à la survivance de ce que l'on avait défini en France comme l'esprit du Conseil National de la Résistance: reconnaissance du rôle des syndicats ouvriers, affirmation de droits sociaux et de droits dans le travail, se concrétisant sous le terme d'Etat-providence, renforcement du rôle de l'Etat dans la vie économique et sociale, prenant notamment la forme des nationalisations et du développement de services publics industriels et commerciaux.

    Cette tradition que l'on peut qualifier de social-démocrate, s'était généralisé en Europe, y compris en Grande Bretagne sous le Labour, pourtant obligé de tenir compte dès la fin de la guerre du régime dit« special relationship » faisant du Royaume Uni une dépendance de l'Amérique. La social démocratie s'opposait, bien imparfaitement, aux exigences du capitalisme libéral. Celui-ci exige de soumettre toutes les activités économiques et social aux intérêts des actionnaires des entreprises privées. Ces entreprises, dans le domaine industriel et financier, avaient après la guerre pris la forme de quasi-monopoles américains cherchant à dominer l'ensemble du monde. Or le communisme en Russie, la social démocratie en Europe, faisaient obstacle, bien que de plus en plus faiblement, à cette entreprise de domination.

    L'Amérique se devait d'inventer une révolution technologique dont elle se donnerait entièrement la maîtrise, et qu'elle pourrait imposer, au prétexte de nouveaux services rendus, à l'ensemble du monde. Mais les services rendus par cette révolution se devaient d'être marginaux en ce qui concernait le reste du monde. Ils devaient au contraire être entièrement mis au service des objectifs de domination américains. Cela aurait pu être le cas concernant la révolution du nucléaire. Mais très vite d'autres Etats, notamment la France de Charles de Gaulle, avaient décidé de réagir et de se doter de la bombe atomique.

    La Silicon Valley

    Ce fut donc dès les années 1970 la révolution informatique, suivie de celle des réseaux numériques et de l'Internet, le tout symbolisé par le terme de Silicon Valley. L'ensemble était conçu pour donner à la domination américaine de nouveaux domaines où s'imposer, cette fois-ci de façon inéluctable. Les autres Etats, en Europe notamment et même en Russie non communiste à ses débuts, ne furent pas assez avertis technologiquement ni indépendants politiquement pour favoriser chez eux le développement de Silicon Valley non américaines susceptibles de contrebalancer le poids des maîtres américains de la révolution numérique.

    Cette révolution pris deux formes, toutes les deux dominées aujourd'hui encore et pratiquement sans contreparties par l'Amérique. La première fut l'informatique, celle des grands, petits et mini-ordinateurs. Elle est suffisamment connue, il est inutile d'y revenir ici. Ce que l'on connait moins pourtant sont les multiples formes que prend aujourd'hui l'informatique dans la vie sociale et celle des individus. Un rapport du Gartner Groupe en analyse les principales tendances pour 2017.

    Il s'agit d'un véritable filet enserrant toutes les activités humaines, de la naissance au cimetière. Personne ne gouverne d'une façon centralisée la mise en place des éléments de ce filet. Néanmoins la source en est majoritairement dans la Silicon Valley, pour reprendre le terme utilisé ci-dessus. Il s'agit donc d'un élément majeur d'une domination américaine polymorphe et universelle. Actuellement, seule la Chine et marginalement la Russie entreprennent de s'en affranchir.

    La seconde domination américaine s'exerce dorénavant dans le champ des réseaux numériques, que l'on appelle pour simplifier le web. Nous l'avons également analysée ici depuis ses origines. Elle est désormais bien connue, notamment sous la forme de l'emprise qu'exerce dans la vie quotidienne le poids des grandes plateformes du web, dites GAFA, le terme désignant : Google, Apple, Facebook, Amazon. Mais des dizaines d'autres gravitent dans l'orbite de celles-ci.
    Aux origines, ces firmes vivaient de la revente aux régies publicitaires des données personnelles qu'elles prélevaient sur leurs clients. Mais elles ont considérablement diversifié leurs activités, notamment dans les domaine de l'intelligence artificielle visant à devenir autonome. Comme personne ne l'ignore désormais, elles sont intimement liées aux agences de renseignement et de défense de l'Etat américain. Cela ne décourage pas leurs milliards d'utilisateurs qui continuent à leur convier leurs intérêts.

    Deux ouvrages récents à lire

    Cependant, si les activités de ces plate-formes sont à peu près connues du grand public, celui-ci ignore pratiquement les secrets de leurs techniques, recherches et activités nouvelles. Cette ignorance est partagée par les services publics et gouvernements censés dans certains cas exercer une tutelle sur elles afin de protéger certaines activités publiques et privées de leur pouvoir de plus en plus envahissant. Le domaine il est vrai est très technique, sous une apparente facilité d'accès.
    En France, deux ouvrages récents ont tenté d'en déchiffre les arcanes. Il s'agit de « La Gouvernance par les nombres » (Fayard, 2015) d'Alain Supiot et de « A quoi rêvent les algorithmes » (Seuil 2015) de Dominique Cardon. Tous deux sont d'excellents connaisseurs des aspects nouveaux du web mondial et des nouvelles formes de contrôle s'y exerçant, notamment provenant des Etats-Unis, dont l'on a beaucoup parlé à l'occasion de la découverte de l'existence des Big Data.

    Le premier est un gros ouvrage de près de 500 pages, le second ne dépasse pas la centaine de pages. Nous ne pouvons que recommander à nos lecteurs de les lire. Cependant, il faut savoir qu'ils sont tous les deux difficiles à comprendre pour un non professionnel. Les auteurs considèrent comme acquises des connaissances qui ne le sont pas, et ne prennent pas le temps de les expliquer. Ils font référence par ailleurs, et c'est tout leur mérite de scientifiques, à un nombre considérable d'auteurs que le lecteur ne pourra évidemment pas consulter. Si nous devions cependant conseiller la lecture d'un seul de ces deux livres, ce serait celle de « A quoi rêvent les algorithmes ».

    Les deux auteurs n'évitent pas de situer leurs analyses dans une perspective géopolitique, marquée notamment par ce que nous nommons ici la domination américaine sur le monde. Néanmoins, ils restent très mesurés dans leurs criques et analyses. En explorant les sources américaines dites alternatives, il est possible de trouver des analyses beaucoup plus virulentes. Elles n'ont pratiquement pas d'équivalent en France.

    Critique politique

    Grâce à Rue89, relayée par le site Les Crises, on peut trouver ces jours-ci un exemple très parlant de telles analyses critiques, souvent virulentes, mais frappant juste. Il s'agit de celle de Evgeny Morozov chercheur et écrivain américain d'origine biélorusse, spécialiste des implications politiques et sociales du progrès technologique et du numérique . 

    Nous pouvons en retenir ici deux passages:

    La Silicon Valley va au-delà de tout ce qu'on avait connu auparavant en termes d'impérialisme économique. La Silicon Valley dépasse largement ce qu'on considérait auparavant comme les paragons du néolibéralisme américain – McDonald's par exemple – car elle affecte tous les secteurs de notre vie.
    C'est pourquoi il faut imaginer un projet politique qui rénove en fond notre conception de la politique et de l'économie, un projet qui intègre la question des infrastructures en garantissant leur indépendance par rapport aux Etats-Unis.
    Mais si je suis pessimiste quant à l'avenir de l'Europe, c'est moins à cause de son impensée technologique que de l'absence flagrante d'esprit de rébellion qui l'anime aujourd'hui.

    Ainsi que 
    .....
    Il faut considérer la Silicon Valley comme un projet politique, et l'affronter en tant que tel. Malheureusement il n'existe pas d'alternative à Google qui puisse être fabriquée par Linux (lechampion des logiciels libres). La domination de Google ne provient pas seulement de sa part logicielle, mais aussi d'une infrastructure qui recueille et stocke les données, de capteurs et d'autres machines très matérielles. Une alternative ne peut pas seulement être logicielle, elle doit aussi être hardware.
    Donc, à l'exception peut-être de la Chine, aucun Etat ne peut construire cette alternative à Google, ça ne peut être qu'un ensemble de pays.
    Mais c'est un défi gigantesque parce qu'il comporte deux aspects :
    - un aspect impérialiste : Facebook, Google, Apple, IBM sont très liés aux intérêts extérieurs des Etats-Unis. En son cœur même, la politique économique américaine dépend aujourd'hui de ces entreprises. Un réflexe d'ordre souverainiste se heurterait frontalement à ces intérêts et serait donc voué à l'échec car il n'existe aucun gouvernement aujourd'hui qui soit prêt à affronter les Etats-Unis ; 
    - un aspect philosophico-politique  : on a pris l'habitude de parler de « post-capitalisme » en parlant de l'idéologie de la Silicon Valley, mais on devrait parler de « post-sociale-démocratie ». 
    Car quand on regarde comment fonctionne Uber – sans embaucher, en n'assumant aucune des fonctions de protection minimale du travailleur –, quand on regarde les processus d'individualisation des assurances de santé – où revient à la charge de l'assuré de contrôler ses paramètres de santé –, on s'aperçoit à quel point le marché est seul juge.
    L'Etat non seulement l'accepte, mais se contente de réguler. Est complètement oubliée la solidarité, qui est au fondement de la sociale-démocratie. Qui sait encore que dans le prix que nous payons un taxi, une part – minime certes – sert à subventionner le transport des malvoyants ? Vous imaginez imposer ça à Uber....

  • Les succès prévisibles du FN seront la conséquence d'une politique qui échoue

    Philippe Bilger offre une analyse sans concession de la situation politique actuelle. Extraits :

    "(...) Le pouvoir me fait penser à un avocat qui, en cour d'assises, perdrait tous ses procès mais s'obstinerait à n'incriminer que les jurés pour expliquer ses déconvenues systématiques sans jamais s'interroger sur sa propre responsabilité, voire son incompétence de plaideur. Il est symptomatique, en effet, de les entendre, président de la République, Premier ministre, ministres, président de l'Assemblée nationale, Premier secrétaire du PS, constater, s'émouvoir, dénoncer, faire peur, s'indigner, faire la morale mais jamais se questionner, se mettre en cause, débattre de leur politique, l'analyser pour chercher en elle, qui sait?, les causes de l'implacable, mais non inéluctable, montée du FN.

    Il y a comme une amère volupté, pour ce pouvoir, à nous décrire ce qui nous attend et ce dont il est, pourtant, le principal, voire l'exclusif maître d'œuvre ou d'inaction. Comme si prédire le désastre lui permettait de faire croire que nécessairement il ne pourrait pas y être impliqué (...)

    Mais c'est la gauche qui n'a cessé de se poser en instructeur éthique à l'égard d'un adversaire qui l'a trop longtemps accepté. Et c'est la gauche qui, depuis 2012, contemple ce phénomène qui la dépasse et qui conduit une part importante des citoyens non seulement à la rejeter mais à mettre son espérance dans un parti dont l'opposition violente et sans concession lui fait du bien.

    C'est donc que le FN n'a pas surgi de nulle part et qu'il ne s'est pas accru par magie comme une sorte d'objet partisan atypique. Son ampleur d'aujourd'hui et ses succès prévisibles de demain sont et seront la conséquence directe d'une politique sociale et économique qui échoue, d'une politique pénale calamiteuse oublieuse du peuple français et, plus généralement, de l'indifférence que manifeste l'Etat à l'égard de ces France sacrifiées au sein de la France abstraite vantée par les discours (...)

    Il y a une forme d'impudence à culpabiliser, sur le ton du deuil démocratique, les citoyens qui s'égareraient, à déplorer les avancées du FN mais de demeurer à l'abri de toute critique dans le contentement socialiste de soi et la bonne conscience d'un pouvoir qui ne saurait fauter ni mal agir puisque, de gauche, il est forcément irréprochable.Pourtant le FN progresse à cause de lui (...)

    La lamentable politique pénale de Christiane Taubira [maintenue] contre l'évidence démocratique ? (...) Je suggère encore un effort à François Hollande: il serait courageux de sa part de s'imputer toute la responsabilité. Que les populismes montent partout ne l'exonère nullement. L'impuissance ne sera jamais une circonstance atténuante en politique. Ce pouvoir, pour l'instant et face au FN, est vigilant mais les yeux fermés et les mains vides."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La Russie a créé en Syrie des zones impénétrables pour l’OTAN

    Selon le Washington Post (Top NATO general: Russians starting to build air defense bubble over Syria) le commandant militaire de l’OTAN a reconnu publiquement, lors d’une conférence tenue à la Fondation Marshal, qu’en Syrie, la Russie a créé une zone d’exclusion, impénétrable pour tous moyens de l’OTAN (Anti-Access/Area Denial -A2/AD bubble).

    La zone d’exclusion dispose des moyens de dernière génération, AA, navals en méditerranée orientale (S-300 PM 2) et terrestres (Pantsir-S1). La zone comprendrait 30 % du territoire de la Syrie, autour du gouvernorat de Lattaquié où se trouve la base aérienne russe de Hmeymim.

    La zone est opaque à tous les moyens d’observation terrestres, navals, aériens et spatiaux de l’OTAN. N’étant pas en mesure de déterminer les caractéristiques des nouveaux systèmes de reconnaissance et de contrôle de feu déployés par les Russes, l’OTAN ne peut les annihiler par le biais du brouillage.

    Par conséquence, tout transit ou transport utilisant cet espace d’exclusion aérienne par les puissances régionales ou mondiales, n’est possible qu’avec l’accord de la Russie. Étant donné les progrès indéniables de la Russie, ces dernières années, dans le domaine des systèmes radar, les planificateurs militaires américains suspectent que les avions F-22 de 5ème génération ne sont plus « invisibles » pour les Russes.

    Cela expliquerait le fait que l’année dernière, la Russie ait diminué de manière drastique le financement des tests de l’avion de 5ème génération Su T-50 à une phase pourtant avancée, et le refus de créer une version à double commandes (pilote et instructeur), sans laquelle il ne peut y avoir passage à un nouvel avion.

    Par manque d’argent, la Russie « gèle » le programme de l’avion Su T-50

    Rappelons que sous la pression des États-Unis, les espaces aériens de la Grèce, de la Bulgarie et de la Turquie ont été fermés aux avions militaires russes, de sorte qu’ils ne puissent se déployer en Syrie. Les bombardiers Su-24, Su-25, Su-34 ont donc été obligés de s’équiper de conteneurs de brouillage SAP-518/ SPS-171, et les hélicoptères Mi-8AMTSh de conteneurs Richag-AV, leur permettant d’atteindre la Syrie au nez et à la barbe de tout le monde.

    Comment les avions de combat russes sont-ils arrivés en Syrie sans que personne ne s’en aperçoive ?

    La Russie avait décidé, dans le plus grand secret, d’amener en Syrie des avions de combat et du matériel, à l’insu des pays voisins dans lesquels opèrent les avions de la Coalition anti-EI conduite par les Etats-Unis pour soutenir ce qu’ils appellent des rebelles « modérés », auxquels sont transmises des données recueillies par les moyens d’observation aériens et satellitaires. Sur la base de ces informations, les rebelles avaient lancé une attaque surprise sur la base aérienne russe de Hmeymim avant la mise en place du dispositif aérien russe.

    Comme les États-Unis s’opposaient de toutes leurs forces à une présence militaire russe en Syrie, l’État-major de l’armée russe a dû tout d’abord, créer en Syrie le puissant système automatisé C4I (commandement, contrôle, communications, informatique, renseignement et interopérabilité) qui lui a permis d’imposer sa suprématie dans la guerre radio électronique (Electronic Warfare -EW) contre les systèmes de reconnaissance terrestres, aériens et satellitaires américains, imposant ainsi, de facto, une zone d’exclusion de l’OTAN en Syrie (A2/AD bubble).

    L’élément clé dans le dispositif mis en place par les Russes est constitué par les systèmes Krasukha-4 qui réalisent un brouillage non-stop des radars de surveillance, ceux des satellites militaires américains de la famille de Lacrosse/Onyx, ceux qui sont basés au sol dans les pays voisins de la Syrie, ceux des avions AWACS, E-8C, et ceux des avions sans pilote RQ-4 Global Hawk, MQ-1 Predator, MQ-9 Reaper.

    La Russie a amené en Syrie d’autres types de matériel moderne, qui génèrent des contre-mesures, y compris dans le spectre visible, infrarouge ou laser, contre les moyens optoélectroniques de surveillance aérienne et satellitaire (IMINT) des Américains.

    L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en Syrie ?

    Selon le général Philip Breedlove, il n’y a pas qu’en Syrie que la Russie a créé des zones d’exclusion de l’OTAN. Ces zones existent déjà dans l’enclave Kaliningrad, en Mer Baltique, et sur la côte russe de la Mer Noire qui comprend également la Crimée.

    notes

    Traduction Valentin Vasilescu

    Sources : Réseau International; ziarul de garda.

    source : Al manar ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuVyVVlAkPqKZBCub.shtml

  • Des paroles, des actes et une comédie

    Si les producteurs de DPDA avaient décidé d’inviter la présidente du FN, c’était parce qu’ils étaient assurés de faire de l’audience.

    Essayons d’y voir clair dans la petite comédie fertile en rebondissements et riche d’arrière-pensées qui s’est jouée toute la journée d’avant-hier entre la direction de France 2, les responsables de l’émission Des paroles et des actes, Nicolas Sarkozy, Jean-Christophe Cambadélis, Marine Le Pen, plus un certain nombre d’intervenants extérieurs qui ne se sont peut-être pas tous manifestés publiquement. Le spectacle, très réussi, a tenu en haleine un large public jusqu’au coup de théâtre final qui a aussitôt entraîné le baisser du rideau.

    Premier point, à ne pas perdre de vue. L’actuel président de la République et son prédécesseur, candidats non encore officiellement déclarés mais dont personne, à commencer par eux, ne doute qu’ils s’affronteront de nouveau en 2017, s’ils le peuvent, développent deux stratégies parallèles pour le premier tour, et convergentes pour le second, à ce détail près, évidemment, que chacun des deux se voit y accéder et souhaite l’élimination de son rival.

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  • Le socialisme, c'est la misère !

    Faisant un parallèle avec la célèbre formule prononcée au Parlement européen par François Mitterrand et visant Jean-Marie Le Pen, "le nationalisme c'est la guerre", le fondateur du FN a sans doute usé pour la dernière fois de son temps de parole au conseil régional de PACA pour dresser un bilan épouvantable des 18 années de gouvernement socialiste dans cette région.

    Malgré les tentatives menées pour lui couper la parole, sa conclusion est un appel plein et entier à la victoire de sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen en décembre prochain :  

     

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/10/le-socialisme-cest-la-mis%C3%A8re-.html