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  • Marion Maréchal Le Pen appelle de ses voeux l'union des droites

    6a00d83451619c69e201b8d283993a970c-200wi.jpgÀ 27 ans, Marion Maréchal Le Pen quitte la politique. Elle déclare dans un entretien très intéressant dans Valeurs Actuelles :

    "Je pense que la stratégie victorieuse réside dans l’alliance de la bourgeoisie conservatrice et des classes populaires. C’était la synergie qu’avait réussie Nicolas Sarkozy en 2007. Indéniablement, il y a des gagnants et des perdants de la mondialisation, une fracture territoriale, une France périphérique, une fracture mondialistes-patriotes, mais je crois que la droite traditionnelle et les classes populaires ont un souci commun, c’est celui de leur identité. Pas l’identité comme un folklore artificiel ou comme un musée qu’on dépoussière, mais comme un ciment social. L’identité, c’est ce qui nous donne le sentiment d’être un peuple, en dépit de lieux de vie différents, de modes de vie différents. Et ce ciment social a été brisé à plusieurs égards. L’enjeu essentiel de civilisation, à mon sens, est de savoir comment conserver, protéger, transmettre et vivifier ce ciment social. C’est là qu’intervient la question de l’école, de la transmission, de la culture, de nos traditions, de notre patrimoine, d’un certain mode de vie. Le philosophe François-Xavier Bellamy dit que l’avantage de la culture, c’est que c’est le seul bien qui se partage indéfiniment sans jamais léser personne. Si on s’attache à la transmission et à la vivification de la France, nation littéraire, nation philosophique, nation historique, à partir de là, on peut défendre ce ciment social et sauver le pays des fractures qui l’attendent."

    Elle a visiblement retenu les leçons métapolitiques de Patrick Buisson (elle déclare se reconnaître dans la "droite Buisson"). Et elle poursuit :

    "La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai, avec des symboles, la Marseillaise, la devise, notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terre, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison. Ces deux dimensions sont complémentaires. Pour parler de stratégie, le souci commun de l’électorat de la droite conservatrice et de la France périphérique, qui n’ont pas le même rapport à la mondialisation, c’est le souci de la transmission de leur patrimoine matériel et immatériel. À partir de ce constat, on peut imaginer des passerelles pour les rassembler et apporter des réponses en commun.

    Mais le programme très libéral de Fillon était un repoussoir pour les classes populaires, et la sortie de l’euro de Marine Le Pen effraie la droite…

    Voilà pourquoi je parle de passerelles. Quand une partie de la France conservatrice défend le mariage et la filiation, elle défend aussi une partie de l’identité française avec une certaine idée des rapports humains basée sur le bien commun et l’intérêt du plus faible plutôt que sur la jouissance et l’envie de l’individu dans une liberté sans limite. C’est donc un combat identitaire, qui peut rejoindre le combat identitaire des classes populaires plus axé sur les questions liées à l’immigration et au multiculturalisme. Bien sûr, il peut y avoir des divergences économiques, mais les moteurs de vote sont essentiellement spirituel, culturel et identitaire : les masses ne bougent pas autour de l’économie. Ce qui relie ces deux électorats, c’est donc le conservatisme. Il peut s’agir de conservation de l’identité, d’un mode de vie, mais aussi du patrimoine, des entreprises, d’un modèle économique à défendre en régulant la mondialisation.

    Vous revendiquez-vous conservatrice ?

    Oui, car je défends la conservation de ce qui est beau et juste dans notre histoire, je souhaite conserver les leçons de nos expériences passées ainsi qu’une certaine vision de l’homme, de sa dignité, du refus de sa marchandisation, d’ailleurs partagée par une majorité de Français.

    Croyez-vous à la persistance du clivage gauche-droite ?

    Je pense que les courants de droite et de gauche continuent d’exister et de structurer la vie politique, car il y a des héritages philosophiques, culturels, des références et des logiciels qui continuent d’irriguer la vie politique française. C’est un clivage qui continue d’exister mais qui est inexact dans la structuration actuelle des partis. Pour caricaturer un peu, je reprendrais la phrase de l’historien Ghislain de Diesbach : « Il existe en France actuellement deux grands partis de gauche, dont l’un s’appelle la droite. » Pour être plus exacte, je dirais que les deux grands partis, Les Républicains et le PS, se retrouvent aujourd’hui dans un grand bloc centre droit, centre gauche en accord sur tous les sujets fondamentaux.

    L’union des droites reste-t-elle un de vos objectifs ?

    Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, cette union patriotique que j’appelle de mes vœux n’a pas de sens en prenant en compte les partis actuels : je ne vois pas comment le FN pourrait faire une alliance nationale avec Les Républicains au regard de la façon dont ils gouvernent et du logiciel qui est le leur.

    Et au regard du logiciel du FN, qui se situe à gauche sur de nombreux sujets, notamment en économie ?

    Ce qui reste possible, c’est l’union des hommes. Il existe aujourd’hui une zone blanche, entre certains courants chez Les Républicains, que je qualifierais de droite nationale conservatrice, Nicolas Dupont-Aignan, ceux qui sortent du champ politique, comme Philippe de Villiers, certains élus et cadres de la droite, et le FN. Dans cette zone blanche, il y a une recomposition à opérer, qui s’apparenterait à l’union de certaines droites. Mais sans doute pas avec cette droite des Républicains, qui est une droite reniée.

    Vous avez à de nombreuses reprises cité des personnalités de droite comme Henri Guaino, Jacques Myard, Pierre Lellouche, Alain Marsaud, Éric Ciotti, en disant que pourriez travailler avec eux. Si, demain, Laurent Wauquiez dirige Les Républicains, cela changera-t-il la donne ?

    Oui, un profil comme Laurent Wauquiez change la donne. Mais il faut voir ce qu’il fera de ce pouvoir ! Si c’est pour avoir un nouveau Sarkozy, ce n’est pas utile… Laurent Wauquiez est-il sincère ? Je ne sonde pas les cœurs et les reins. Est-il capable de mettre en place des alliances intéressantes ? Seul l’avenir le dira. Ce qui est sûr, c’est que, dans le paysage politique actuel à droite, il fait partie de ceux dont les déclarations laissent penser qu’on aurait des choses à se dire et à faire ensemble, je ne vais pas dire le contraire. Néanmoins, pour être honnête, je ne suis pas certaine que Laurent Wauquiez mènerait spontanément cette politique au conseil régional s’il n’y avait pas un groupe FN aussi fort, devenu incontournable électoralement. La présence du FN contraint la droite à mener une certaine politique et à se remettre en question. La réalité, c’est que la droite a été sous la coupe psychologique de la gauche pendant des années et que le poids du FN la force aujourd’hui à se repositionner.

    Pourquoi la tentative de structurer une droite “hors les murs”, à mi-chemin entre Les Républicains et le FN, a-t-elle échoué politiquement ?

    Elle ne pouvait marcher que dans l’optique d’être une passerelle entre la droite et le FN, or Les Républicains ne sont pas suffisamment en difficulté électorale pour accepter de bouger. La droite a une clientèle électorale, notamment chez les personnes âgées, qui lui reste très fidèle, lui permettant de survivre, en l’empêchant d’envisager cette recomposition. Les choses seront peut-être différentes dans dix ans. La génération qui vient a déjà mis un bulletin FN dans l’urne, elle est complètement décomplexée, plus du tout sensible à la diabolisation, n’a pas baigné dans le rêve européen et n’a rien à perdre. Dans les dix ans qui viennent, les cartes seront totalement rebattues…

    Dans deux quinquennats elle sera toujours plus jeune qu'Emmanuel Macron aujourd'hui....

    Michel Janva

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  • Avec le SIEL, Karim Ouchikh entre en résistance contre Macron. Cap sur les législatives : à droite !

  • Concours de lèche médiatique après l’élection d’Emmanuel Macron

    Macron-léchage-médiatique-600x322.jpg

    L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République a été suivie par un déferlement de lèche médiatique. Tel est du moins l’avis de Jean-Yves Le Gallou dans cette édition d’I-Média, diffusée vendredi dernier sur TV Libertés.

    A 1:37 Macron président : concours de lèche médiatique ! 

    Déroulez-le tapis rouge pour le nouveau président Macron ! Les journaux célèbrent le « kid », le « président aux 39 ans », et TF1 diffuse Les Coulisses d’une victoire au lendemain des résultats. Le reportage, réalisé par Yann L’Hénoret, résume 200 jours de campagne du nouveau président. Les séquences s’enchainent par ordre chronologique mais sans commentaires ni voix off. C’est l’heure de saluer le travail des soldats de la propagande.

    A 12:19 Le zapping d’I-Média 

    Polémique à Orange, la ville dirigée par Jacques Bompard, dans le Vaucluse,après qu’une électrice s’est plaint d’avoir dû retirer son voile pour voter. Pourtant, l’assesseur est dans l’obligation de contrôler l’identité des votants et la loi française impose d’avoir le visage découvert sur les photos de pièces d’identité.

    Jacques Seguela exprime son mépris de la « France des champs » dans l’heure des pros sur CNews : « La France des villes est plus avancée, puisque c’est à la France des villes d’indiquer la nouvelle société. »

    A 22:45 Période de silence pré-électoral : la grande escroquerie 

    « Macron leaks » : les médias interdits de diffuser les données issues du piratage de l’équipe d’Emmanuel Macron. La raison ? La période de réserve électorale imposant un silence médiatique à quelques heures du scrutin. En fait, les médias ont utilisé cette règle pour servir leur idéologie.

    35:09 Les tweets d’I-Média

    Médiapart, Charlie Hebdo, Buzzfeed interdits d’accès à la soirée électorale du Front national lors du second tour. Les Inrocks et Libération s’indignent et décident de boycotter la soirée. De son coté, le parti « En marche » a refusé l’accréditation des médias « Russes » RT et Sputnik.

    40:14 Portrait piquant 

    Nicolas Faure dresse le portrait du journaliste Jean-Michel Apathie, le journaliste de gauche qui se veut « neutre ».

  • Les PME oubliées du nouveau président : révélateur

    6a00d83451619c69e201bb099bac5c970d-250wi.pngLe président de la Confédération des petites et moyennes entreprises n’était pas invité à la passation de pouvoirs dimanche à l’Elysée, alors que tous les autres partenaires sociaux étaient présents. François Asselin indique :

    "L’Élysée explique que c’est un oubli. Que dans le flot de choses à faire, il y a eu un raté sur les listes… Il n’empêche, c’est assez révélateur. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que la CPME est oubliée : en 2013, lors des premiers vœux de François Hollande, mon prédécesseur Jean-François Roubaud a été lui aussi oublié. Je n’en déduis pas que les PME sont la cinquième roue du carrosse mais cet oubli ne rassure pas les dirigeants de TPE et de PME. Ils demandent à voir la « culture PME » du Président, qui a surtout côtoyé les grandes entreprises et le monde de la finance. Cet incident est fâcheux… [...]

    Il faut soigner les PME, créer un choc de confiance pour que les patrons de PME et de TPE embauchent… Dans un premier temps, nous tenons à échanger sur les freins à lever pour créer de l’emploi. Plusieurs mesures qui ne coûteraient pas 1 euro sont possibles et seraient de vraies avancées pour nous. Par exemple, tout ce qui concerne la sécurisation de la rupture de travail. Bien entendu, il y a la barémisation des indemnités prud’homales que les employeurs attendent, mais on peut aussi revoir les délais de contestation d’un licenciement. Aujourd’hui en France, le salarié dispose de trois ans pour contester, contre trois semaines en Allemagne. On pourrait peut-être trouver un équilibre en le fixant à quelques mois... Enfin, souvent, les employeurs se font attaquer en matière de droit du travail parce que la forme l’emporte sur le fond : il suffit que vous n’ayez pas respecté un délai, que vous ayez mal rédigé un formulaire pour être sanctionné… Je rappellerai aussi au Président que la géographie électorale vaut aussi pour les entreprises : si les TPE-PME en lien avec la mondialisation ou encore celles qui sont proches des métropoles tirent leurs épingles du jeu, les autres souffrent et ont le sentiment d’être délaissées. Et je plaiderai pour une réforme de temps long, en demandant une loi de programmation pour les TPE-PME, à horizon fin 2017-début 2018, dans laquelle il y ait des réformes fiscales, réglementaires, sociales, qui donneraient un cadre stable pour les années à venir. [...]"

    Michel Janva

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  • La nocivité de l’impôt sur les successions

    Alors que les élections présidentielles approchent, la question de la fiscalité constitue l'un des sujets importants dont il faut débattre. Les différents candidats, de Mélenchon à Le Pen, en passant par Hamon, Macron et Fillon, ne remettent pas en cause, en tout cas les droits de succession et rien dans leurs programmes, ne laisse apparaître quelque assouplissement significatif dans ce domaine. Mous le savons, la fiscalité a été utilisée depuis Longtemps à des fins idéologiques, bien plus qu'au financement des fonctions régaliennes de l’État. Or la fiscalité a pour but de financer l'État et les pouvoirs publics. Mais elle a pour caractéristiques d'être prélevée de force et, de ce fait, constitue une violence faite à la personne. Pour cette raison, elle nécessite d'obtenir le consentement des personnes. Cet impératif de consentement a d'ailleurs toujours été à l'origine de la création d'assemblées, et plus largement du système parlementaire. Tel a été historiquement le rôle premier de ces dernières. La Grande Charte de 1214 en Angleterre avait cette origine : les féodaux devaient consentir à l'impôt décidé par le roi. Sous l'Ancien Régime, en France, la réunion des États généraux avait pour objectif premier l’établissement de la fiscalité et c'est parce que la royauté était en difficultés budgétaires que la décision fut prise de convoquer les États généraux en 1789. Il est évident que le système démocratique que nous subissons ne permet pas aux populations d'exprimer leur consentement, sauf à dire qu'en absence de révolte et de révolution aboutissant au renversement d'un régime qui, à défaut de bien gouverner sait bien se défendre, le dit consentement est obtenu. Et que dire des fiscalités locales dépendant de potentats locaux soucieux de préserver leur clientélisme

    Qu’est qu’une fiscalité juste ?

    Mais indépendamment de ce consentement ? la fiscalité doit être juste. Pour cela, elle doit, au préalable correspondre au juste État, c'est-à-dire à l'État conçu subsidiairement, celui chargé du bien commun national, bien supérieur, dans les tâches qu’il est seul à pouvoir effectuer à l'exclusion de toutes les parties constitutives de l'ensemble et qui sont sa raison d'être.

    Cela limite par nature l'ampleur de la taxation fiscale. Le fonctionnement économique d'une nation, d'où découlent les moyens de sa puissance, repose sur sa capacité à produire des richesses réelles, à accumuler du capital productif, à développer l'esprit d'entreprise et d'invention ou à lui permettre de s'épanouir librement.

    La Richesse nationale dépend de celle des familles, des personnes, ce qui suppose que celles-ci doivent disposer librement de leurs biens et bénéficier de la sécurité relative à leur propriété.

    Néanmoins, dans l'interaction permanente liant les parties et le Tout, il est clair que les parties doivent une contribution au Tout sans lequel elles ne seraient pas.

    Mais compte tenu de la définition subsidiaire - ou de suppléance - de l'État retenue, l'impôt ne doit porter que sur le subsidiaire, que sur ce que le Tout est seul capable d'assurer pour le plus grand bien des parties, la forme du Tout, identifié à la nation, étant l’État.

    En ce sens, l'impôt ne doit avoir pour objectif que d'assurer le financement des pouvoirs publics exerçant leur fonction subsidiaire ou fonction de suppléance.

    Dans la mesure où tout prélèvement par voie d'autorité a un effet perturbateur sur l'économie, un système fiscal efficient doit drainer les fonds souhaités en ayant une incidence aussi faible que possible sur les modes de production, d'accumulation et de consommation. Il en résulte que l'impôt se trouve dès lors dévoyé de sa raison d'être lorsqu'il est utilisé à des fins d'idéologie sociale et politique.

    Lorsque l'impôt sombre dans un orgueil interventionniste, faisant en sorte que l'État se substitue aux hommes et veille à tout régenter, alors nous entrons dans un système totalitaire dont l'effet majeur est d'aboutir à l'asphyxie de la société, ce qui suffit à le rejeter. Une des causes de la ruine de Rome au IV siècle, réside dans sa fiscalité spoliatrice. En outre, cette emprise totalitaire de l'État aboutit à ne plus respecter le droit des personnes car les services d'un tel État finissent par s'immiscer dans la vie des personnes et des familles. Il se fait réformateur des mœurs, s'introduit dans la famille et la nie dans une certaine mesure : cela n'est pas fortuit car il s'agit d'une volonté conforme à l'esprit maçonnique qui veut détruire la famille, obstacle entre l'individu et l'État. Bien sûr, une telle institution naturelle consubstantielle à l'humanité ne peut être détruire immédiatement et il est nécessaire de procéder par étapes. Ce faisant, l'État maçonnique que subit la France depuis deux siècles défait ce qui est au-dessus de lui et antérieur à lui et sans lequel il n'existerait pas.

    C'est ici qu'il est nécessaire de distinguer la fiscalité servant au fonctionnement de l'État et des pouvoirs publics, des questions de financement de l’assurance sociale de la nation, mais aussi de la fiscalité indirecte servant à assurer le fonctionnement de services publics comme l'entretien et le développement de la voirie qui ne constitue dans ce cas que la rémunération d'un service commercial rendu.

    L’impôt sur les successions, illégitime et contre-productif

    De tout cela, il apparaît qu'un impôt, l'impôt sur les successions (tout comme celui sur la fortune) est illégitime. Mais il est aussi contre-productif. C'est ce que nous devons analyser.

    Le capital et le patrimoine acquis par une personne relèvent de sa propriété en tant qu'extension de sa personne, et il doit être libre d'en disposer. Ils relèvent du fruit de l'effort de celui qui lésa créés et ce dernier doit à ce titre en disposer selon sa volonté. À travers sa succession, l'être humain dispose de la possibilité de projeter l'œuvre de son existence dans l'avenir, selon ses souhaits, dans le flux de la continuité de la société qui est le fruit conjoint du passé, du présent et de l'avenir, à savoir les morts, les vivants et ceux à naître.

    L'accumulation du patrimoine et plus largement du capital sur plusieurs générations est un fondement de la prospérité et du progrès dessoudâtes humaines : lorsque les sociétés sont nivelées à chaque génération, elles stagnent comme le montrent les sociétés primitives tribales régies de cette manière. Cela revient à dire qu'il est bénéfique pour les héritiers de les priver de leur héritage. Or c'est l'accumulation de capital qui favorise la prise de risques et l'innovation dans l'économie. On ne peut pas élever le niveau de vie en spoliant régulièrement les gens.

    L'accumulation sert le bien commun de la communauté, garantissant l'accumulation de capital sur plusieurs années nécessaires pour lancer de grandes entreprises. C'est très souvent parce qu'il est assuré de la protection de son patrimoine dans la durée et au-delà de sa propre vie que l'être humain peut se lancer dans des œuvres de long terme, assuré qu'il est de transmettre aux générations futures les moyens d'une accumulation inter générationnelle dont il est déjà lui-même, d'une manière ou d'une autre, le bénéficiaire.

    Les opposants à cette garantie de la propriété font valoir que la succession constitue, pour les héritiers, un revenu ou un bénéfice indu, qui échappe à la taxation commune. Cet argument ne tient pas lorsque le capital est imposé au titre de revenu ou encore d'impôt sur la fortune comme c'est le cas dans les présentes sociétés dites « démocratiques ».

    En fait, c'est l'envie, la jalousie qui se trouvent à l'origine de la volonté de taxer les successions et les patrimoines. Les successions seraient réputées n'être pas méritées par leurs bénéficiaires. Dans une société où le désir d'égalité l'emporte, où l'envie devient le ressort inavoué - de l'action politique, tout se passe comme si la paix sociale était assurée en frappant les héritiers pour apaiser l'envie de ceux qui n'héritent pas.

    Des arguments fallacieux

    Quant à l'argument selon lequel les bénéficiaires des successions ne les méritent pas, faisant ainsi de l'État l'héritier naturel, il revient à légaliser le vol car l'État n'a aucun droit à s'emparer du bien des particuliers. Il nie la légitimité des souhaits du défunt de disposer de ses biens accumulés par son travail.

    Invoquer « l'égalité des chances » pour spolier les héritiers d'une succession, autrement dit en dissipant les patrimoines par l'impôt, ne changera rien aux inégalités existant dans la société dans la mesure où les milieux sociaux, les pratiques familiales, les niveaux culturels étant différents d'une famille à une autre, il subsistera toujours des êtres bénéficiant d'un quelconque avantage. De même, il est impossible d'empêcher que l'écheveau des relations humaines et sociales privilégient telle ou telle personne par rapport à telle autre et favorisent la vie de l'une par rapport à l'existence de l'autre. Mais, plus encore, lorsque l'on parle d'égalité, il faut remarquer que c'est dans un monde ou l'idée de taxer les patrimoines domine, que les inégalités de fortunes se font chaque jour plus grandes et que les plus grandes fortunes acquièrent dans le pouvoir d'État une puissance qui conduit à leur inféoder cet État, le transformant en oligarchie. Or, si parmi les fonctions de l'État figure celle de protéger la propriété, il a aussi pour rôle d'empêcher que des intérêts particuliers - notamment ceux constitués par des personnes très fortunées - n'imposent leur pouvoir.

    L'État invoque aussi la « capacité contributive ». À l'origine cette notion avait pour objectif d'éviter que la pression fiscale soit telle qu'elle devienne insupportable. De nos jours, elle a été inversée et signifie aujourd'hui une ponction arbitraire des revenus et des fortunes des contribuables établi en fonction unique des besoins d'un État obèse.

    Il est fréquent que l'on place devant l'œil des caméras les frasques de tel riche héritier. En fait, à bien observer, ce genre de dilapidâtes du patrimoine hérité est relativement rare et nombreux sont au contraire les héritiers qui s'efforcent de faire fructifier le patrimoine reçu pour le développer et, à leur tour, ils se font les créateurs de nouvelles richesses. Dans la plupart des cas, l'héritier concourt au développement de la richesse nationale et se montre un travailleur acharné. Ajoutons que les gaspilleurs d'héritage contribuent au fonctionnement de la société par les flux financiers que leurs frasques entraînent. Les héritiers qui gaspillent les fonds hérités ne sont pas légion et leur dévergondage masque le comportement de ceux qui entretiennent et font prospérer le patrimoine qu'ils ont reçu de leurs parents et aïeux. Il est stupide décrire que les héritages diminuent la motivation et l'esprit d'entreprise de leurs bénéficiaires. Le problème social provoqué par les inégalités de fortunes relève d'une autre question : celle du partage de la richesse produite, à savoir de la part du chiffre d'affaire consacré à la rémunération de la main d'oeuvre et celle réservée aux actionnaires, aux détenteurs de capital.

    Impôt inefficace

    L'impôt sur les successions influe directement sur les incitations à épargner. Un impôt de spoliation qui conduit à un transfert de fortune et qui réduit la valeur en capital d'un patrimoine est contraire au développement de la prospérité générale. Cela concerne bien sûr la prospérité matérielle mais aussi la prospérité culturelle et morale. Les incitations à l'épargne et à l'accumulation du capital en vue de créer de nouvelles richesses sont diminuées puisqu'il n'y a plus moyen alors de se projeter dans le futur.

    Le sordide lié à cet impôt apparaît en plus lorsqu'il s'agit d'évaluer les biens meubles dans les moindres détails et d'aboutir à ce qu'un héritier soit contraint de vendre tel ou tel objet - voire tel bien immobilier - familial pour payer la succession alors qu'un tel objet a surtout une valeur sentimentale avant d'avoir un prix marchand. L'impôt successoral se réduit alors à une transaction financière et déshumanise l'héritage pour les personnes concernées.

    Cela est encore plus dommageable lorsqu'il s'agit d'une entreprise qu'il fout liquider pour payer les droits de succession lorsqu'aucune dis-position n'a été prise pour éviter une telle issue.

    Dans le cas de propriétaires de châteaux, souvent au sein des familles depuis nombre de générations, l'entretien d'une telle bâtisse coûte des fortunes et grever à chaque génération cette propriété d'une taxe revient à empêcher son entretien et à aboutir à cette extrémité qui consiste à le vendre au profit souvent d'étrangers qui ont l'avantage de ne pas être soumis à un tel impôt

    L'héritage est une institution de transfert de savoir et de valeurs : la propriété est étroitement liée à la responsabilité que l'héritier se met en honneur d'assumer, tout d'abord par respect du testateur et ensuite parce qu'il veut continuer son œuvre.

    Le volume des recettes fiscales liées à l'impôt sur les successions est de l'ordre de 5 à 6 pour cent de l'ensemble des recettes fiscales. C'est donc marginal. Les successions n'ont donc guère d'impact sur les finances publiques. En Suisse, l'impôt sur les successions et les donations représente 1 milliard de francs soit 1,5 % de la totalité des recettes fiscales cantonales.

    La propriété, base de propriété, base de la richesse économique nationale

    Trois théories sont habituellement énoncées pour justifier l'impôt sur les successions :

    - la théorie de la redistribution selon cette conception, la raison d'être de l'impôt sur les successions découlerait de son effet redistributif des plus riches aux moins riches.

    - le droit partagé de l'État à l'héritage selon cette théorie, l'État hériterait aussi car les collectivités publiques assumeraient de plus en plus de tâches pour l'individu, lesquelles étaient assumées par les liens familiaux et non par l'État.

    - la théorie de la capacité contributive : cette conception s'applique aux bénéficiaires qui sont enrichis par l'héritage. Leur capacité contributive plus élevée justifierait leur imposition si la fortune découlant d'une activité lucrative est imposée, cela devrait être encore davantage le cas pour une fortune obtenue sans peine, sinon «par hasard».

    Aucune n'est satisfaisante. Nous savons que le rôle de l'impôt n'est pas de jouer au justicier. La seconde théorie se rattache à la précédente. Et les tâches sociales sont financées par les taxes et prélèvements de sécurité sociale. La théorie de la capacité contributive aurait quelque intérêt mais elle signifie une double imposition, les biens du défunt ayant déjà été imposées au cours de sa vie, soit par les taxes du type TVA, impôts fonciers etc.

    En Allemagne, pour empêcher l’émigration des héritiers, il existe un impôt sur l’émigration qui essaie d'imposer les successions des ressortissants jusqu'à 5 ans après leur départ. Ainsi, un impôt amène un autre impôt et très vite à des restrictions sur la liberté de mouvement des personnes. L'héritage intégral et bien ordonné est une condition de la stabilité et de la paix sociales. Une économie prospère exige une constance de relations car elle ne peut avoir de succès qu'en opérant sur de longues périodes. L'absence de continuité mène à des dommages imprévisibles. L’économie a besoin d'un cadre excluant le recours à la violence. Cela requiert un système de garantie de la propriété.

    Lorsque la jalousie, l'envie, la convoitise des biens d'autrui l'emportent sur toute autre considération, nous glissons inévitablement vers une société de spoliation mais aussi vers une société égalitaire, dû moins pour ceux qui ne peuvent ou ne savent pas échapper aux législations qui en sont inspirées. Or, du point de vue économique, les sociétés égalitaires sont des sociétés qui stagnent. Le modèle sociétal égalitaire est celui des sociétés primitives qui ne peuvent connaître aucun progrès économique car il n'y a pas de possibilité d'accumuler quelque capital qui permettra à ses détenteurs d'assurer la création d'activités économiques importantes, d'activités entrepreneuriales. Cela, d'autant plus que celui qui réussirait quelque affaire se verrait aussitôt privé du fruit de son travail, il est donc économiquement improductif, destructeur de développer une telle fiscalité de spoliation. C’est contraire à l'intérêt bien compris d'une nation.

    Mais cet impôt relève d'un postulat celui selon lequel l’État est propriétaire de tous les biens et ne les accorde à ses ressortissants qu'à titre d'usufruit. C'est l'inversion et la perversion de l'ordre naturel. Pour conclure présentement, l'impôt sur les successions est la négation du droit de propriété, faisant en sorte que ce qui est réputé vous appartenir de votre vivant appartient en fait à l’État, votre mort étant le révélateur de cette réalité. Certes, si la propriété appelle des droits, elle fait naître des devoirs et la puissance publique ne peut pas ignorer le comportement de propriétaires qui détruiraient ou aliéneraient irrémédiablement des patrimoines d'importance nationale.

    Mais avec la spoliation des patrimoines, il se produit une rupture de transmission dans la chaîne des générations. Ainsi, l'impôt sur les successions - comme l'ISF qui relève du même procès - traduit la volonté de l’État de déposséder les gens, lentement, mais sûrement, en quelques générations. Les loges maçonniques en sont à l'origine. Un Jean Jacques Servan-Schreiber disait dans les années 1970 qu'un patrimoine devait être liquidé en trois générations.

    Dans l'intérêt de chaque nation, il faut préserver la propriété qui est le fondement de la stabilité d'une société et adopter une fiscalité qui consolide ce fondement au lieu de le détruire.

    André Gandillon, Président des Amis de Rivarol - Rivarol du 27 avril 2017

  • Président Macron : pourquoi les Français sont morts

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    Le ministre de Hollande vient de se faire élire. Les Français ne se souviennent de rien. D’ailleurs ils sont à 90% pro-Obama (20% pro-Poutine), et 70% pro-Merkel (13% pro-Trump). Cela vient de sputniknews.com.

    Sur les Français grâce à Le Bon ou Céline je sais à quoi m’en tenir, minorité à part (nous sommes pour les minorités !). Au moment des attentats (je ne sais plus lesquels), j’écrivais ceci sous un pseudonyme.

    « Évitons de commenter le golpe d’Erdoğan ou les attentats (les tueries, plutôt, non ?) ; félicitons Le Figaro, qui explique que les terrasses (ces terrasses qui exaspéraient tant Ortega Y Gasset) sont à nouveau pleines à Nice ; et François Hollande, qui remonte déjà dans les sondages.

    Et lisons Voltaire sur la Turquie :

    « Pendant cette conversation, la nouvelle s’était répandue qu’on venait d’étrangler à Constantinople deux vizirs du banc et le muphti, et qu’on avait empalé plusieurs de leurs amis. Cette catastrophe faisait partout un grand bruit pendant quelques heures. Pangloss, Candide et Martin, en retournant à la petite métairie, rencontrèrent un bon vieillard qui prenait le frais à sa porte sous un berceau d’orangers. Pangloss, qui était aussi curieux que raisonneur, lui demanda comment se nommait le muphti qu’on venait d’étrangler. Je n’en sais rien, répondit le bonhomme, et je n’ai jamais su le nom d’aucun muphti ni d’aucun vizir. J’ignore absolument l’aventure dont vous me parlez ; je présume qu’en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement, et qu’ils le méritent ; mais je ne m’informe jamais de ce qu’on fait à Constantinople ; je me contente d’y envoyer vendre les fruits du jardin que je cultive. »

    Et je citerai, après Voltaire, le brillant contributeur anonyme du site crises.fr. Voici ce qu’il écrit, plus malin que ceux qui gueulent contre le terroriste de service ce soir-là :

    « Mais plus choquant encore, il expliquait qu’on s’y “habitue”, et que si aujourd’hui tout le monde met un petit mot touchant sur profil Facebook, même si c’est parfaitement inutile voire contre-productif, au fur et à mesure du temps les gens “intègrent” ces faits comme faisant partie du paysage quotidien, et élèvent leur niveau de tolérance. […] Après tout, si ce n’était pas le cas, on aurait des manifestations plus importantes que pour la loi travail pour sortir de l’Otan, arrêter de soutenir Daesch etc… et pourtant, tout le monde s’en contrefout. […] Donc, demain, ce sera 1 attentat par mois au lieu d’un tous les 6 mois et 1 par an auparavant. »

    En attendant un par semaine.

    Je voulais aussi citer Dostoïevski après ce lecteur moins hébété que la moyenne, qui a compris que les Français se laissent tuer parce que les Français sont déjà morts, pour reprendre le titre d’un film célèbre ; 80 % d’entre eux environ sont morts en tant que Français et en tant qu’individus ; et c’est pour cela qu’ils rééliront Hollande ou qu’il éliront le vieux Juppé, qui fera la guerre à la Russie, à la Syrie et à l’Irak – en attendant la Chine – pour plaire à son sponsor américain.

    C’est dans Souvenirs de la maison des morts (Dostoïevski) :

    « L’homme est un animal vivace ! on pourrait le définir : un être qui s’habitue à tout, et ce serait peut-être là la meilleure définition qu’on en ait donnée. »

    Car on peut vivre en enfer et s’y habituer ; on en fera même payer l’entrée au bourgeois, a dit Léon Bloy.

    http://www.voxnr.com/9001/president-macron-pourquoi-les-francais-sont-morts