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  • « Quand Marianne se voile/Peut-on intégrer l’islam ? » de Jean-Pierrre Badou

    A mesure que se multiplient provocations religieuses et attentats terroristes cependant que, selon les services de renseignements allemands, « 6,6 millions de migrants guettent sur les bords de la Méditerranée la moindre occasion de se rendre en Europe », où la présence musulmane sera augmentée d’autant, se multiplient aussi les livres sur l’islam.

    Polémia en propose deux pour la route… des vacances où vous aurez peut-être la malchance d’expérimenter in situ la situation des nouveaux dhimmis. Voici le premier des deux : Quand Marianne se voile, de Jean-Pierre Badou.
    Polémia

    Dans le livre intitulé Un président ne devrait pas dire ça… (publié chez Stock en 2016 par deux journalistes d’investigation du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme) et qui coûta sans doute l’Elysée à François Hollande, celui-ci formulait cette prédiction : « La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain. » Est-ce cette phrase qui a donné l’idée de son essai à Jean-Pierre Bedou, saint-cyrien et général de gendarmerie ? Arabisant et fin connaisseur du Coran, l’auteur entend montrer, sourates à l’appui, que rien n’y précise l’obligation du voile (et moins encore du burkini !) ni d’ailleurs les incessantes revendications sur les menus des cantines scolaires ou pénitentiaires, l’interdiction des sessions du baccalauréat et des examens importants le vendredi, le respect du jeûne du ramadan (y compris par les « mécréants » dans les cités où ceux-ci sont devenus minoritaires), l’exigence de mosquées-cathédrales au minaret surplombant les clochers voisins comme à Toulouse, etc. A juste titre, il estime que ces revendications sont avant tout identitaires – de même que la victimisation entretenue autour des Croisades et, surtout, bizarrement, de la colonisation dont le souvenir affreux devrait en bonne logique dissuader ses victimes ou leurs descendants de rallier en masse un pays qui les a tant fait souffrir. En s’attaquant à la laïcité dont la France se fait gloire, avance-t-il aussi, c’est en fait notre nation que visent les musulmans.

    Conséquence du criminel décret pris le 29 avril 1976 par le tandem Giscard-Chirac sur le regroupement familial et l’afflux qui s’ensuivit, « depuis les années 1980-1990, écrit le général, la cohabitation entre la population de souche judéo-chrétienne (sic) et la population islamique de souche immigrée arrivée dans le courant du XXe siècle pose […] un certain nombre de difficultés ». Résultant, « en particulier d’une différence entre les deux populations, avec surtout la part prépondérante d’une religion si différente de celles implantées en France ». Religion au surplus non structurée :

    « Ses responsables peuvent s’autoproclamer imams sans vérification approfondie de leurs connaissances théologiques. A cela il faut ajouter les difficultés d’ordre doctrinal dues à des conceptions divergentes, qui proviennent de l’origine nationale des immigrés… C’est pour cette raison que nos gouvernements successifs ont eu et ont encore des difficultés pour créer un véritable organisme représentatif de toutes ces tendances et surtout de le faire accepter par une majorité d’islamiques. »

    Ce qui n’est pas le cas du Conseil français du culte musulman.

    Pour l’auteur, « la vision ségrégationniste des sexes de la part des islamiques » est également source de tensions. Celles-ci ne seraient-elles pas plutôt provoquées par les « incivilités » vis-à-vis des femmes autochtones, comme on l’a vu dans le quartier de La Chapelle-Pajol livré aux migrants ? et par une délinquance endémique, favorisée par la déculturation de beaucoup d’immigrés, eux-mêmes déjà déracinés du bled vers les bidonvilles d’Afrique du Nord ou subsaharienne, au sein de familles atomisées ?

    De manière assez irénique, le général professe que « l’islam peut être compatible avec la République » à condition que « diverses prescriptions de la religion islamique [soient] adaptées […] à nos traditions et valeurs, et non l’inverse, pour permettre à tous les Français de vivre ensemble en bonne harmonie, dans le respect démocratique de notre laïcité » et que « les islamiques présents sur notre sol admettent le principe […] du respect de notre vieille culture judéo-chrétienne ». Bref, il souhaite qu’émerge « un islam novateur, capable d’adapter et reformuler la loi islamique ».

    Ne serait-ce pas un mirage alors que pas mal d’immigrés sont venus chez nous pour fuir justement des régimes trop laïcs à leurs yeux ? Notre général, qui salue les efforts de l’ex-ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem pour inciter les musulmans à « s’intégrer dans notre société-judéo-chrétienne », espère beaucoup en l’action pacificatrice d’imams réputés « modérés » comme le Bordelais Tarek Oubrou, protégé d’Alain Juppé, ou le Francîlien Hassen Chalgoumi, « défenseur des juifs » – et qui, a révélé le 1er juillet la lettre confidentielle Faits & Documents, a « désormais quitté son pavillon de Drancy (Seine-Saint-Denis) pour un appartement dans un superbe immeuble haussmannien de l’avenue Montaigne (VIIIe arrondissement de Paris), à deux pas du Pont de l’Alma»… où les musulmans lambda à ramener dans le droit chemin laïciste ne doivent pas être très nombreux.

    Camille Galic 10/07/2017

    Jean-Pierrre Badou, Quand Marianne se voile/Peut-on intégrer l’islam ?, Pierre Téqui éd. avril 2017, 198 pages avec bibliographie et annexes.

    https://www.polemia.com/quand-marianne-se-voilepeut-on-integrer-lislam-de-jean-pierrre-badou/

     

     
  • Donald Trump met fin à un programme d’aide de la CIA aux djihadistes « modérés » en Syrie

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    Donald Trump vient d’imposer à la CIA de mettre fin à son programme de soutien aux « rebelles syriens » qui a aidé pendant plusieurs années des organisations islamistes prétendues « modérées » à tenter de renverser le président syrien Bachar el-Assad. La décision a été prise après un entretien entre le président Donald Trump, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, et le conseiller à la Sécurité nationale, le général Herbert Raymond McMaster.

    Cette aide militaire offerte par la CIA à des djihadistes avait officiellement été enclenchée il y a quatre ans, sous la présidence de Barack Obama.

    La Maison Blanche et la CIA se sont refusées à tout commentaire. Mais l’agence Reuters relativise en précisant que l’arrêt de ce programme ne remet pas en cause le soutien des Etats-Unis à certains groupes rebelles en Syrie, notamment avec des frappes aériennes.

    Le Washington Post considère que la fin de ce programme de soutien aux « rebelles syriens » témoigne de la volonté du président Donald Trump de «trouver des moyens de travailler avec la Russie».

    L’ancien président Barack Obama avait approuvé ce programme d’aide de la CIA aux islamistes en 2013.

    Des milliers de combattants islamistes ont été formés et armés par les Etats-Unis et par d’autres nations alliées des Américains.

    «L’argent dépensé par la CIA a tout d’abord profité à Al-Qaïda», a rappelé le journaliste Rick Sterling. «Armer et entraîner des rebelles qui ont immédiatement rejoint le Front al-Nosra a été un gâchis d’argent monumental.»

     

    http://www.medias-presse.info/donald-trump-met-fin-a-un-programme-daide-de-la-cia-aux-djihadistes-moderes-en-syrie/77341/

  • Les électeurs attendent le FN sur les questions d’immigration, de sécurité et de lutte contre l’islamisme

    6a00d83451619c69e201b8d29803ec970c-250wi.jpgTandis qu'au FN débute aujourd'hui un séminaire sur la stratégie du parti, Hervé de Lépinau signe une tribune sur Boulevard Voltaire :

    "La lettre de Florian Philippot aux membres du groupe de travail « Thématiques de campagne », publiée dans Le Figaro le 18 juillet, a le mérite de clarifier le corpus idéologique du projet politique voulu par le vice-président du Front national. Il constitue également une justification des orientations qu’il a impulsées en matière de communication et de stratégie, domaines dont il a la charge au sein du mouvement, et qui ont contribué pour partie aux mauvais résultats des élections présidentielle et législative.

    Alors qu’on serait en droit d’attendre une autocritique sur le fond, puisque les derniers scrutins ont été un échec, c’est une remise en cause de la forme qui est proposée, avec pour ligne directrice le maintien de la sortie de l’euro, doctrine qui ne peut souffrir aucune critique et qui, selon son concepteur, n’aurait pas pesé dans la défaite. Voire…

    Puisqu’il est question de communication et de stratégie, posons quelques constats.

    1) Alors que Marine Le Pen a commencé sa campagne avec des intentions de vote proches de 30 %, elle n’a cessé de perdre des points, semaine après semaine, pour passer sous la barre fatidique des 20 %, sans que ceux chargés de la stratégie et de la communication ne corrigent en temps voulu ce qui devait être corrigé pour mettre un terme à cette dégringolade.

    2) Tandis que ceux qui ont fait une campagne de terrain, en marge des plateaux de télévision et autres « médias qui nous sont hostiles » (pour reprendre une formule consacrée), ont très clairement reçu comme message que la souveraineté monétaire n’est pas la priorité des électeurs, de sorte qu’ils ont été plus qu’agacés d’entendre cette antienne à longueur d’émissions : cette abstention sans précédent (et particulièrement parmi nos sympathisants) en a été la conséquence.

    3) « L’autre aspect ravageur pour l’opinion publique est le sentiment de reniement, et de légèreté, que nous donnerions » [en abandonnant la sortie de l’euro], nous explique l’élu mosellan. Or, c’est le contraire qui s’est produit puisque nos électeurs nous ont reproché notre obstination sur cette thématique, le premier tour de la présidentielle ayant constitué à cet égard une sorte de référendum sur ce sujet rejeté massivement par les Français.

    4) Nos électeurs nous attendaient en 2017 sur les questions d’immigration, de sécurité et de lutte contre l’islamisme car ce sont les préoccupations du moment : c’est factuel, c’est concret, ça n’appartient pas au passé mais à un présent brûlant.

    5) La référence appuyée au rendez-vous manqué des régionales de 2015 pour démontrer que la question de la sortie de l’euro serait étrangère à cette contre-performance est inappropriée puisqu’en PACA, on sait que ce projet a fait fuir l’électorat senior inquiet pour ses retraites.

    Mais, une fois de plus, la stratégie proposée par celui qui en a la charge ne changera pas le plomb en or électoral. De manière schématique, il nous est proposé de faire du Mélenchon sur les questions sociales et du libéral-libertaire sur les sujets sociétaux afin d’entrer dans la « modernité ». En d’autre termes, il est proposé de privilégier l’horizontalité matérialiste à la verticalité des principes, dans le but de récupérer davantage de parts de marché électoral, quitte à être dans le vent quand l’exigence de vérité appelle à être à contre-courant. L’exemple de l’IVG retenu par l’auteur est, à cet égard, symptomatique : un acte grave dépénalisé sous certaines conditions est présenté comme un droit libérateur qui ne peut être sujet à critique au risque d’être traité de réactionnaire. Pourtant, et en dehors de toute considération morale ou religieuse, 200.000 avortements par an est un constat d’échec en termes de santé publique et de politique familiale, et il est du devoir du politique de faire en sorte d’en diminuer le nombre dans le cadre d’un projet de société positif.

    La politique ne peut se limiter au maniement de concepts désincarnés : c’est un engagement humain qui exige de faire montre d’empathie, avec pour seule boussole la recherche du bien commun. L’enthousiasme, ça se vit, ça ne se décrète pas."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Migrants : de plus en plus de « mineurs isolés » débarquent en Italie

    Depuis janvier, plus de 85 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2016. Parmi eux, de plus en plus de « mineurs isolés » – sans leur famille – ou supposés tels, car certains se font passer pour des mineurs alors qu’ils ne le sont pas. Par rapport à 2011, le nom de « mineurs isolés » a été multiplié par cinq ! Face à ce phénomène, Rome veut mettre en place des centres d’accueil spécialisés, financés en partie par l’Union européenne. Une émission préparée par Patrick Lovett et Aline Schmidt pour France 24.

    https://fr.novopress.info/207099/migrants-de-plus-en-plus-de-mineurs-isoles-debarquent-en-italie/

  • Entre humour, provocation et combat radical, l’Alt-Right à l’assaut de l’Amérique !

    Une véritable campagne médiatique planétaire contre la Alt-Right a suivi l'élection de D.Trump, Nous avons posé à Anon Frog, un universitaire spécialiste de la culture et de la politique nord-américaine utilisant ce pseudonyme dans une des meilleures études sur le sujet dans la revue Rébellion, quelques questions pour comprendre la nature de ce phénomène en développement que nous évoquons par souci d'information mais dont RIVAROL n'assume pas la totalité des positions, des méthodes et des orientations.

    R. : Comment définir l'Alt-Right ? Pourquoi ce nom ?

    Anon Frog : Il s'agit d'une contre-culture nationaliste américaine, et plus généralement anglophone. Le nom est une contraction d'Alternative Right, le mouvement s'étant dès ses débuts défini par son opposition au néoconservatisme majoritaire au sein du Parti Républicain. C'est l'Autre Droite, celle qui fait peur.

    R. : La campagne des présidentielles américaines est l'acte de naissance de l'Alt-Right ou ses racines sont-elles plus anciennes ?

    A. F. : Le terme existe depuis 2008, et on peut trouver des accents très proches de ceux de l'Alt-Right chez les théoriciens et politiciens paléoconservateurs des années 1980 jusqu'au milieu des années 2000 (notamment Pat Buchanan et Ron Paul dans le monde politique, Paul Gottfried dans le monde universitaire et Samuel Francis dans le monde journalistique). Mais la campagne présidentielle de 2016 a servi de rampe de lancement pour le mouvement, qui demeurait auparavant une curiosité anecdotique confinée à des blogs et des sites.

    R. : Quelles sont les composantes de l’Alt-Right (revues, sites, réseaux) ?

    À; F. : Les réseaux sont encore très informels, même si des groupes de militants émergent au niveau local (citons le Traditionalist Workers Party, Identity Evropa — sic — et Vanguard America, qui regroupent des étudiants et des jeunes travailleurs). En l’état, les vitrines de l'Alt-Right sont un ensemble de sites le Daily Stormer, The Right Radix Journal, Altright.com, et bien entendu la centrale à idées que constitue le 4chan et sa sous-section « Politically Incorrect » ou /pol/ R.: Quelle est la stratégie de ce courant? autonomie et la viralité semblent être la règle de son action ?

    A- F. : Oui, avant Trump l'Alt-Right était complètement déconnectée de tout enjeu politique concret, et même après lui elle reste marginale, ses visées sont donc métapolitiques. Les alterno-droitards veulent implanter leurs thèmes de réflexion dans l'esprit des Euro-Américains et leur rendre une conscience identitaire volée par un bon demi-siècle d'hégémonie du marxisme culturel du néoconservatisme (les deux n'ayant rien de contradictoire).

    R. : Les références au monde des jeux-vidéos et de l'Internet sont nombreuses dans l'univers de l'Alt-Right. Ce phénomène existerait-il sans internet ? Quel est son lien avec la pratique du "trollage" ? 

    A. F. : 4chan a beaucoup joué dans cette ;: omniprésence de références aux jeux-vidéos, ainsi qu'aux mangas. Avant de devenir un forum fourre-tout, c'était un espace de discussion lié à la culture populaire japonaise, : et le thème est resté comme réfèrent culturel commun pour les participants, y compris dans sa section /pol/ où la BD nippone laisse lia place à des officières de la Waffen-SS mais dans un style toujours inspiré du manga. Le fait que les Japonais aient été sacrés « Aryens d'honneur » par Adolf Hitler n'y est pas tout à fait étranger... Ce bain culturel au départ très éloigné de toute considération politique a parfois des effets inattendus : ainsi le jeu-vidéo Crusader Kings I, ayant pour thème les croisades, a contribué à rendre populaire sur Internet le cri de ralliement « Deus Vult ! » auprès de jeunes gens qui rêvent désormais de reprendre Constantinople et Jérusalem...

    Quant au trollage, il s'agit de la méthode de propagande privilégiée de l'Alt-Right. C'est d'abord une propagande à usage interne reposant sur des codes souvent obscurs pour les novices, mais l'idéal reste quand même de l'exporter sur des média ennemis. Quoi de plus drôle en effet que de faire sortir de ses gongs une féministe juive aux cheveux bleus en lui envoyant sur Twitter un montage grossier de Donald Trump en gardien de camp de concentration ?

    R. : La base du mouvement est très jeune?

    A. F. :Les quelques figures connues sont des hommes entre 30 et 50 ans, mais l'Alt-Right regroupe effectivement une majorité d'étudiants, de jeunes travailleurs, voire de lycéens et de collégiens, dont l'activisme consiste surtout à rire sur Internet aux dépens de toutes les minorités agissantes au sein de la société américaine.

    R. : Que représente la figure de « Pepe the frog »?

    A. F. : C'est une grenouille anthropomorphe issue d'une bande-dessinée n'ayant rien de politique qui est, par les mystérieuses voies de l'Internet, devenue une image virale sur 4chan avant de se répandre partout ailleurs. L'Alt-Right en a fait sa mascotte et compte parmi ses plus grands faits d'armes l'inclusion de Pepe dans la base de données des « symboles de haine » de l’Anti-Defamation League (la LICRA américaine). Une religion parodique s'est organisée autour de la grenouille les 4chaneurs utilisent depuis des années le mot "kek" comme synonyme de "lol » (« mort de rire »). L'un d'eux a découvert que c'est également le nom d'une divinité égyptienne du chaos, représentée par une grenouille anthropomorphe. Pepe est depuis considéré comme un avatar de Kek, "dieu" longtemps endormi et ranimé par des internautes désœuvrés, qui a décidé pour l'instant d'aider les peuples européens à combattre le cosmopolitisme et la décadence mais qui peut se détourner d'eux à n'importe quel moment.

    R. : Comment faire la part entre l’humour noir, la provocation et les convictions réelles dans tes manifestations souvent drôles et violentes de ce courant sur le net ?

    A. F. : Andrew Anglin, le créateur et principal contributeur du Daily Stormer, explique dans son manifeste que « à l’ère du nihilisme, l'idéalisme absolu doit se draper d'ironie pour être pris sérieusement. Quiconque se présente comme quelqu'un de sérieux sera immédiatement perçu de façon contraire à travers les lentilles blasées de notre environnement post-moderne ». Son site distille la rhétorique la plus sulfureuse de toute l'Alt-Right, mais aussi la plus comique. Ne disposant d'aucune possibilité d'action politique à grande échelle, le mouvement compense en tenant des propos souvent outrageux, par exemple le mantra « Gas The K…, R… War Now ! » (« gazons les y…, on veut la guerre raciale ! ») répété jusqu'à plus soif. Toujours la logique de la provocation et du trollage, qu'on pourrait résumer ainsi puisque nos ennemis vont nous traiter de nazis quoi que nous fassions, nous allons assumer jusqu'au bout cette imagerie de façon parodique. Mais qu'on ne s'y trompe pas : derrière les plaisanteries, il y a des convictions solides quant à l'ordre du monde.

    R. : Comment le mouvement a-t-il gagné la guerre de la communication lors de la campagne présidentielle américaine ? Dans quelle proportion son action a-t-elle contribué à l'élection de Trump ?

    A. F. : C'est très difficile à estimer. L'enthousiasme populaire pour Trump dépasse bien sûr très largement les rangs de l'Alt-Right. Un fait sûr néanmoins : celui-ci n'ai pas du tout pâti de leur soutien durant la campagne. La dénonciation par Hillary Clinton de la « marge radicale » qui se serait emparée du Parti Républicain lors de son discours de Reno fin août 2016 est sans doute la plus grande victoire de l'Alt-Right et a contribué à la faire connaître d'un public plus large. En outre, une partie du vocabulaire du mouvement a contaminé les Américains pro-Trump plus modérés et ce que certains appellent l’Alt-Light" (des nationalistes civiques opposés au politiquement correct mais plus judéo-compatibles). Ainsi, sur le forum géant Reddit, la section des partisans de Trump (intitulée r/The_Donald) regorge d'images de Pepe et a fait sienne l'insulte "cuckservative" (« conservateur cocu ») popularisée par l'Alt-Right, sans toutefois se départir de l'israëlomanie caractéristique des Républicains. Mais une droitisation réelle du peuple américain est en cours, et l'Alt-Right constitue son avant-garde.

    R. : Existe-t-il une ligne idéologique commune au sein de ce mouvement ? Vous évoquez par exemple son "eurocentrisme" et son rapport avec la « Nouvelle Droite » européenne curieusement ?

    A. F.: En réponse à une journaliste de Radio France lors du dernier colloque du National Polky Institute en novembre 2016, Richard Spencer déclarait que « la différence entre nous et les conservateurs, c'est que nous lisons des livres ». Les traductions en anglais d'ouvrages d'Alain de Benoist, de Guillaume Faye ou d'Alexandre Douguine, ainsi que la synthèse sur la Nouvelle Droite Against Democracy and tquatity du Croato-Américain Tomislav Sunic font partie du corpus idéologique du mouvement, qui par ailleurs se nourrit de tout le canon occidental, de Platon à Heidegger en passant par Shakespeare et Cari Schmitt.

    La ligne idéologique commune est le nationalisme blanc et la solidarité avec les pays blancs. Sans nier à leur pays une identité spécifique et définie historiquement, les membres de l'Alt-Right pensent que les États-Unis d'Amérique font partie de la civilisation européenne, comme les pays du Commonwealth, l'Argentine, le Chili ou l'Uruguay. L'invasion migratoire à laquelle nous faisons face les inquiètent beaucoup, ils ont soutenu le Brexit, trouvent que Poutine et Orban sont des dirigeants admirables, et beaucoup seraient prêts à bien des efforts pour s'asseoir à la terrasse d'un café avec Marion Maréchal-le Pen.

    Si on trouve des nuances quant aux aspects plus concrets de ce que pourrait être une politique Alt-Right, l'opposition au capitalisme financier — héritée des racines libertariennes du mouvement — est assez constante. Et, fait notable dans un contexte américain, beaucoup n'hésitent pas à se réclamer du socialisme (tant qu'il est national bien entendu). Ainsi Richard Spencer se qualifie volontiers de collectiviste et aime le concept de sécurité sociale (une hérésie totale aux yeux des Républicains). Il est même allé jusqu'à louer certaines mesures proposées dans le programme de Bernie Sanders !

    R. : La modération sur la question raciale ou la question juive ne semble pas être la règle dans la mouvance ? Comment définir sa position en la matière ?

    A. F. : Premier amendement oblige (ou plutôt n'oblige pas), tout peut se dire outre-Atlantique à l'exception de l'appel explicite au meurtre. L'Alt-Right prône le « réalisme racial » , synonyme moins poli de l’ethno-différentialisme de la Nouvelle Droite, et une analyse objective de la "JQ" (« Jewish Question »). Le livre du professeur de psychologie évolutionniste Kevin MacDonald The Culture of Critique, qui analyse l'implication de Juifs dans les mouvements culturels et politiques au cours du 20e siècle, a beaucoup joué dans l'éveil de beaucoup d'activistes (1) Bien entendu, de telles opinions ne sont pas acceptables en bonne compagnie, mais l'Alt-Right travaille justement à les faire connaître du plus grand nombre.

    R. : Des liens existent entre la Alt-Right et les « nationalistes blancs » comme Jared Taylor ou Greg Johnson ?

    A. F. : À bien des égards ces deux-là sont les grands-pères du mouvement. Jared Taylor est parfois décrié en raison de sa position très molle sur la question juive, mais son organisation American Renaissance a beaucoup fait pour théoriser et expliquer le réalisme racial. Greg Johnson, quant à lui, a contribué à faire connaître la Nouvelle Droite via sa maison d'édition Counter Currents (dont le site publie beaucoup de traductions d'articles en de nombreuses langues dont le fiançais) et tenté de créer une North American New Right dans les années 2000. Aujourd'hui on peut dire qu'ils font partie de l'Alt-Right, les frontières sont très poreuses.

    R. : L'autre spécificité de l’Alt-Right est son absence de références religieuses (aussi bien d'ailleurs chrétiennes que païennes). Cela est très particulier dans l'univers des droites radicales américaines et n'est-ce pas une grave déficience du mouvement ?

    A. F. : Il y a une très grande tolérance religieuse au sein du mouvement, quand bien même les quelques croyants se rattachent plus volontiers au catholicisme traditionnel ou à l'orthodoxie qu'aux diverses dénominations protestantes, vues le plus souvent comme des fabriques de cocus. Mais les références religieuses sont effectivement très rares. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs : la baisse de fréquentation des églises en général, les abus de la droite religieuse sioniste sous George Bush fils, et l'aspect très folklorique et peu rassembleur du christianisme racialiste de mouvements antérieurs comme le Ku Klux Klan. Beaucoup se définissent cependant comme "post-athées" c'est-à-dire non-croyants mais conscients de l'importance de la religion dans le maintien du lien social et l'identité d'un peuple.

    R. : L'une des figures centrales du courant est Richard Spencer. Quel est son parcours et son rôle dans le développement de l’Alt-Right ?

    A. F. : On doit à Richard Spencer le nom de la mouvance. Cela fait presque 10 ans qu'il porte sa vision politique de colloques en manifestations. Après avoir travaillé comme journaliste pour des journaux paléoconservateurs, il a monté plusieurs sites Internet et pris la tête des éditions Washington Summits et du National Policy Institute, un groupe de réflexion nationaliste blanc. S'il lui arrive d'être un peu taquin, son discours est bien moins "trollesque" que celui de beaucoup de ses compères. Il a emprunté aux Français le mot "identitaire" et produit une critique de l'anomie de la société américaine dont les accents évoquent parfois Baudrillard ou Christopher Lasch. Il n'aime pas vraiment le culte de la Constitution et de l'individualisme. Fort avenant et remarquablement cultivé, ce gentleman facho a été mis en avant par les média, multiplie les entrevues ces derniers mois et a donné des conférences sous haute tension dans plusieurs universités. Quand les gauchistes américains (la racaille antifa s'est bien exportée là-bas récemment) pensent à l’Alt-Right, ils voient Richard Spencer, le nouveau et charmant visage de la haine.

    R. : Les femmes sont-elles présentes dans l'Alt-Right ?

    A. F. : Les figures féminines de l'Alt-Right sont principalement des youtubeuses. Comme tout mouvement politique radical, PAlt-Right attire plus d'hommes que de femmes, mais celles-ci sont mises en avant autant que possible. Parmi les sous-cultures dont elle est issue, la "manosphere" (virilosphère ?) joue un rôle important. Il s'agit de communautés en ligne d'hommes qui critiquent le néo-féminisme et la libéralisation sexuelle, avec leurs corollaires que sont l’éclatement de la famille nucléaire et la submersion démographique des Blancs. Bien entendu, ils ne s'interdisent pas des propos peu amènes au sujet des femmes. Mais certaines, de plus en plus à vrai dire, se reconnaissent dans un modèle de société qui ne nierait pas la complémentarité des sexes, et comprennent que « faire une carrière » ne leur apportera pas forcément le bonheur, Cette réaction au féminisme va bien au-delà de l'Alt-Right. Le caractère hystérique des mouvements LGBT, qui exigent l'emploi de pronoms spécifiques pour les 36 "genres" possibles et font campagne pour combattre ; le « privilège masculin » sous toutes ses formes, est en train de polariser durablement la société américaine. Là où croît le danger...

    R. : Comment jugez-vous l'action de Steve Bannon auprès de Trump ? Sera-t-il la victime d'une nuit des « longs couteaux » dans la guerre d'influence au sein du gouvernement ?

    A. F. : L'homme est encore plus difficile à scruter que Trump. Les derniers mois de la campagne lui doivent beaucoup. Breitbart, le média qu'il dirigeait jusqu'à peu, n'a pas laissé le clan Clinton respirer une seule seconde. S'il s'est un jour défini comme un « nationaliste économique », Bannon a, en d'autres occasions, décrit Breitbart comme une « plateforme pour l'Alt-Right », il cite Julius Evola et Le Camp des Saints de Jean Raspail, et il aurait déclaré à un journaliste être léniniste et vouloir détruire l'État américain. Oy vey ! On pouvait espérer suite à l'élection qu'il jouerait un rôle important en tant que conseiller du Président. Les premières semaines du mandat de Trump étaient fantastiques : il avait tout l'appareil d'État contre lui mais se tenait droit dans ses bottes. L'ombre de Bannon planait sur la Maison-Blanche. Hélas, qu'il ait été fourbe dès le départ ou qu'on lui ait expliqué quelques réalités en coulisse, le Donald semble désormais bien plus à l'écoute de son gendre Jared Kushner et de sa convertie de fille. N'étant qu'un modeste internaute, je me refuse à des pronostics, mais tout cela a l'air mal parti. Tant pis, tant mieux le combat continue, et l'Alt-Right n'est pas près de se taire.

    R. : Qui incarne l'Alt-Right en France ?

    A. V. : Le forum 18-25 du site jeux video.com est une sorte d'équivalent français de 4chan, les sites Démocratie Participative et Blanche Europe reprennent explicitement les codes de l'Alt-Right, et des figures comme Boris le Lay en sont idéologiquement très proches. Plus généralement, toute la jeune génération de nationalistes qui a fleuri sur Internet ces dix dernières années dans le sillage d'Égalité et Réconciliation peut prétendre incarner une alternative à droite à la française.

    Propos recueillis par Monika Berchvok. Rivarol du 6 juillet 2017

    (1) Une traduction de sa volumineuse et explosive préface se trouve d'ailleurs à l'adresse suivante : www.kevinmacdonald.net/laculturedecritique-preface.pdf

    A lire Anon Frog, La victoire en trollant. Petite histoire de l’Alt-Right dans le numéro 79 de la revue Rébellion (disponible contre 5 euros auprès de Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02 ou sur le site internet http://rebellion-sre.fr).

  • Démission de Pierre de Villiers : l’honneur d’un général, par Caroline Parmentier

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    Général-Pierre-de-villiers-234x350.jpgIl s’en va. Avec dignité et dans l’honneur. Après un bras de fer courageux contre le président Macron. « Je ne pourrai plus regarder mes gars dans lesyeux si on réduit encore nos moyens », avait-il déclaré.

    Le général Pierre de Villiers (frère de Philippe) a remis sa démission en signe de protestation contre la coupe budgétaire annoncée de 850 millions d’euros pour l’armée en 2017. Signe éloquent : sur le compte twitter officiel de l’état-major des armées, une vidéo émouvante montre la haie d’honneur de centaines de militaires de tous grades et les longs applaudissements de ses hommes le jour du départ du général de Villiers (voir ci-dessous). Même les flics qui assurent la sécurité des lieux l’applaudissent à tout rompre. La révolte gronderait-elle ? C’est le premier gros couac en tout cas de la présidence Macron. Une première. Jamais un chef d’état-major des armées n’avait démissionné sous la Ve République.

    Emmanuel Macron, qui aime à montrer qu’il se rend dans les hôpitaux militaires, roule des mécaniques sur les théâtres d’opération et passe la main dans le dos des troufions, assène le coup de grâce à une armée française sur la paille et dont les casernements n’ont parfois rien à envier aux camps de migrants. « Un militaire de haut rang, ça parle peu, mais quand ça parle, mieux vaut l’écouter » résume avec sa verve à la Audiard, Jacques Guillemain, sur Riposte Laïque. C’est exactement ça.

    Emmanuel Macron a réagi en jeune coq se dressant sur ses ergots au grave avertissement que lui adressait le chef d’état-major des armées, général cinq étoiles. Une décision qui n’a pas dû enchanter Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères de Macron, qui avait soutenu le général de Villiers alors qu’il était ministre de la Défense en 2014 dans sa guérilla contre Michel Sapin sur le même sujet déjà. Allez, un peu de courage Le Drian, démissionne aussi ! Et avec, tout le quarteron de généraux félons (ah ! si seulement) qui pensent que Villiers a totalement raison mais qui ne sortent jamais des rangs.

    Après les attentats islamistes de 2015, plus que jamais, le général de Villiers a martelé qu’il était suicidaire de baisser la garde : « On ne gagne pas une guerre sans effort de guerre. » Alors qu’elle a 30 000 militaires déployés combattant le djihadisme, au Sahel, au Levant mais aussi sur le territoire national avec le dispositif « Sentinelle » de 10 000 hommes mis en place en quelques jours en janvier 2015, l’armée française est à l’os. Emmanuel Macron n’a toujours pas pris la mesure de l’importance de son rôle face à la menace islamiste.

    Une pensée pour le successeur du général de Villiers, le général Lecointre : la place n’est pas un cadeau. A peine nommé, cet ancien chef du cabinet militaire de Valls, Cazeneuve et Edouard Philippe passe pour une serpillière. Avec lui, peu de risque de coup d’éclat.

    Caroline Parmentier

    Article et dessin de Chard parus dans Présent daté du 21 juillet 2017
    (titre original : « L’honneur d’un général »)

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