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  • Désinformation ferroviaire

    6a00d8341c715453ef01bb09f6e93b970d-320wi.jpgLe 26 février, dans une intervention télévisée depuis Matignon, Édouard Philippe annonçait solennellement la perspective de ce qu'il appelle un "nouveau pacte ferroviaire".

    Le Premier ministre a d'emblée capitulé, ou plutôt a-t-il botté en toucher sur la question de ce qu'on appelle la suppression des petites lignes. A l'entendre, la SNCF "ne peut pas décider de la fermeture de 9 000 kilomètres de rails depuis Paris sur des critères administratifs et comptables."

    Et les commentateurs agréés se sont précipités dans la brèche. Ils confondent allègrement l'infrastructure et le train. Fermer une ligne exploitée par la SNCF ne veut pas dire supprimer la voie ferrée correspondante : elle peut servir à toute autre compagnie régionale, ou subventionnée par la région, distincte de la SNCF monopolistique. Il existe ainsi déjà depuis longtemps de trop rares situations de ce type. Les TER, aujourd’hui supportées financièrement par les régions échappent à la gestion locale : du jour au lendemain, Paris pourrait rendre aux différents centres de décisions payeurs la responsabilité de ces lignes. Nous renversons même la phrase : Paris devrait rendre, Paris doit rendre, aux régions ce qui leur appartient puisqu'elles payent.

    La condition n'échappe à personne : elle suppose le libre choix par ces nouveaux employeurs de contrats librement négociés avec leur personnel. En clair cela veut dire : suppression du statut du cheminot.

    Sur cette question le pouvoir actuel semble acculé à ne pas dissimuler l'existence d'une telle éventualité. Et c'est ce qui amène les bureaucraties syndicales à pratiquer une surenchère. Celle-ci peut certes leur apporter quelques voix supplémentaires aux élections professionnelles, mais aussi un surcroît d'impopularité dans le pays.

    La prétention de deux centrales réputées modérées, minoritaires dans l'entreprise, UNSA et CFDT, à frapper plus fort que la CGT et Sud-Rail, doit être considérée comme caractéristique. Ceux-ci proposent simplement pour le moment une participation à la manifestation des agents du service public le 22 mars ; ceux-là n'hésitent pas à envisager une grève reconductible le 12 mars.

    Pendant ce temps on entend d'innombrables affirmations ridiculement péremptoires. Elles viennent de gens qui n'ont évidemment jamais lu les 127 pages du Rapport Spinetta. Certes les 43 propositions auxquels il se livre méritent plus qu'un examen attentif et certainement plusieurs débats. Mais il faut aussi partir de certains constats, par lesquels commence le rapport. Il ne devraient échapper à personne que la SNCF est actuellement divisée formellement en 3 unités distinctes, 3 "EPIC" dans le jargon technocratique. Mais elle ne doit pas redevenir la compagnie unique, créée en 1937 et qu'elle a cessé d'être, à juste titre, en 1997. Cette année-là, Juppé crut bon de confier la direction du Réseau à un cadre du parti communiste : Claude Martinand. Membre du PCF, il avait été directeur du cabinet de Charles Fiterman, ministre des Transports, lui aussi PCF, dans le gouvernement Mauroy (1981-1984). Martinand dirigea ensuite l’Institut géographique national (IGN), puis il passa quelques années au ministère de l'Équipement. Nommé en 1997, par le gouvernement, à la tête de Réseau ferré de France nouvellement créé, il présida l'établissement public chargé de l'infrastructure ferroviaire jusqu'en 2002.

    Avec une telle direction, aucune crainte de privatisation ou même de mise en concurrence de la structure ferroviaire. Sa mission était uniquement de tromper Bruxelles et la Banque centrale européenne en masquant la dette publique de l'Hexagone : 20 ans plus tard, on voit le résultat. Malgré les efforts de ses successeurs, la compagnie, rebaptisée en 2013-2014 SNCF-Réseau, est surendettée et l'État central parisien ne sait pas comment s'en sortir.

    On pourrait lui dispenser ce simple conseil : sortez d'abord du mensonge, dans ce domaine comme les autres, et cessez de pratiquer via vos commentateurs agréés, et leur langue de bois, ce qu'il est à la mode d'appeler "fake news" et qui s'appelle, en fait, de la désinformation.

    JG Malliarakis

  • Raviver la flamme par Thierry DUROLLE

    Haudry-240x300.jpgLe feu prend une place centrale dans l’histoire des hommes. Qu’il soit considéré comme un élément ou comme un phénomène importe finalement peu. De tout temps, sa maîtrise relevait d’une question de survie d’où, à n’en pas douter, l’importance de sa place dans la mythologie et dans ce que certains nomment la tradition indo-européenne. L’émérite professeur Jean Haudry, que l’on ne présente plus, a consacré un ouvrage à ce sujet brûlant.

    Le Feu dans la tradition indo-européenne est un ouvrage volumineux de plus de cinq cents pages. Le volume risque de rebuter les moins téméraires des lecteurs. Le propos, quant à lui, est universitaire par sa forme, dense et extrêmement riche sur le fond. C’est un ouvrage très complet, futur livre de référence sur la place du feu chez les Indo-Européens.

    Ceux-ci sont représentés par six « aires culturelles » : l’Iran avestique, l’Inde, la civilisation gréco-romaine, la civilisation celtique, les cultures nordico-germaniques et slaves. Il en découle une complexe étude sur le feu et ses manifestations ! S’attarder sur son contenu ne paraît pas pas pertinent, ce serait trop long et cela reviendrait à paraphraser le travail de Jean Haudry. Revenons plutôt sur la structure du livre…

    La première partie traite principalement de la place du feu dans la tradition indo-européenne, de la place du feu dans leurs sociétés respectives, et de la distinction entre le culte du feu et le feu du culte. Il faut tout de même préciser que l’auteur étudie tous les types de feu, que ceux-ci proviennent de la foudre ou non, qu’ils soient chauds ou « froids », ou encore de ses couleurs (noir, blanc et rouge). Il examine ainsi toutes les mythologies et tous les panthéons indo-européens. Guère étonnant que le deuxième chapitre du livre avoisine la centaine de pages !

    Après avoir couvert ce panorama, Jean Haudry étudie, dans la deuxième partie, la notion de feu à travers ses divinités particulières, dont les divinités du foyer Hestia et Vesta. Sa troisième et dernière partie évoque ce que l’auteur appelle les anciens feux divins. C’est l’occasion, par exemple, de recroiser des figures mythologiques bien connues de notre grand panthéon européens telles Dionysos, Janus, Prométhée évidemment, ou encore Heimdall et Loki.

    En conclusion, cette remarquable étude sur le feu dans la tradition indo-européenne représente une somme de travail colossale qui force le respect. Certes, l’ouvrage, assez ardu, nécessite toute l’attention du lecteur, mais il en sera récompensé par une mine d’or d’informations passionnantes.

    Thierry Durolle

    • Jean Haudry, Le Feu dans la tradition indo-européenne, Arché, 2016, 536 p., 43 €.

    http://www.europemaxima.com/raviver-la-flamme-par-thierry-durolle/

  • Du respect, du courage, du cas Jean-Marie Le Pen…

    Le site de la chaine cnews a publié le 21 février dernier un témoignage de Robin V.,  caissier de supermarché en Ile-de-France, métier on le sait qui n’est pas facile, peu épanouissant,  lequel  « a entrepris de raconter sur Twitter l’enfer que lui font vivre les clients.» Du moins certain d’entre eux  dans un lieu  qui accueille toutes les catégories sociales. Au nombre des anecdotes qu’il cite, il évoque l’accusation suprême de racisme dont les employés sont victimes de la part des client(e)s pris notamment en flagrant délit de vol (mais pas que);  accusation qui semble avoir valeur de passe-droit pour tous les pseudo discriminés qui la prononce, lesquels ont bien intégré le catéchisme gauchiste véhiculé dés le jardin d’enfant dans notre société déboussolée… «En préambule de son récit ( ce caissier) a indiqué (…) être insulté dans tous les sens, sans raison». Selon lui, «les gens ont perdu la notion du respect en France. Alors qu’il a travaillé au Royaume-Uni, il estime que les clients français devraient s’inspirer des clients britanniques» qui, eux, ont une attitude autrement plus urbaine. De respect,  il est encore finalement question après l’éviction fracassante de la journaliste Aude Rossigneux de la chaîne internet lancée par des très proches de Jean-Luc Mélenchon, Le Media. Dans une lettre publiée sur le site Electron libre, Mme Rossigneux affirme avoir été licenciée sans ménagement de cette structure cornaquée par les responsables/commissaires politiques Sophia Chikirou, (ex PC, ex PS, ancienne candidate UMP, aujourd’hui directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon), et par le très bourgeois  ex maoïste  Gérard Miller qu’on ne présente plus. 

    Aude Rossigneux  évoque « une violence et une brutalité qui (la) laisse dans un état de sidération. Une brutalité qui n’est pas exactement conforme à l’idée que chacun se fait d’un management de gauche.» «Mon licenciement du Média m’a assommée au point que je n’étais pas en mesure de répondre comme je l’aurais voulu. Je suis arrivée au Média parce qu’on est venu me chercher. J’étais alors la femme de la situation, parée de toutes les vertus. Trop, peut-être… L’idée d’une télé différente, engagée mais libre, portée par ses téléspectateurs et non par l’argent, d’une rédaction unie par un idéal commun mais où seraient respectées les individualités m’a enthousiasmée. Je m’y suis lancée à corps perdu. » Mais  «dois-je porter seule la responsabilité des difficultés, des tensions, et des imprécisions de réglage ?» «Les troupes sont toujours motivées, mais épuisées, et pas loin du burn out, comme le montrent plusieurs arrêts de travail. »

    Toutes choses que M. Miller et Mme Chikirou démentent avec force, mais qui ne font pas les affaires d’une chaîne  qui a beaucoup de mal à trouver son public et dont l’écolo  Noël Mamère vient d’annoncer lui aussi son départ. Le très libéral Huffington Post s’arrête sur « les débats qui font rage entre ceux qui soutiennent (Mme Rossigneux) et ceux qui défendent le comité de pilotage. » Il est rapporté  la déception  d’un sympathisant, d’un contributeur (un socio)  apparemment partagée : « Alors comme ça, pour être différents des autres médias, pour se démarquer des magouilles capitalistes, pour prouver que nous sommes meilleurs, solidaires, démocrates, opposés au management des prédateurs capitalistes ou des machines à broyer staliniennes, la patronne Chikirou  se bollorise sans vergogne, impose un licenciement brutal, sans consulter les socios, sans dire un mot, avec le soutien maoïsant et silencieux du freudiste de service» (Gérard Miller, NDLR), «perso, je me retire». Il n’y a même plus de respect et de considération à l’extrême gauche pour le freudisme  et pour une épuration qui épure la révolution ?   L’heure est grave !

    Alors suggérons au moins au Média, conseil gratuit et désintéressé, d’ouvrir leur  plateau à des invités porteurs d’une pensée vraiment dissidente de celle d’un  Système dont M. Melenchon se veut le pourfendeur. Le magazine Marianne rapportait que certains acteurs  de cette chaîne souhaitait justement  inviter des personnalités dites d’extrême droite pour répondre à «l’objectif assumé (de)  faire vivre la confrontation des idées au sein de ce nouveau média qui se fait fort de lutter contre la pensée unique économique et politique. Ce type de programme aurait de surcroît le bon goût de montrer aux 17.000 socios (les futurs propriétaires du Média) que la chaîne n’est pas la télé Mélenchon décrite par ses contempteurs. Si certains députés macronistes ont déjà donné leur accord pour participer à une émission, ainsi que des éditorialistes engagés comme Eric Brunetla participation du Front National reste pour l’heure en suspens. En interne, le débat fait rage.»

    «Quelques journalistes militent ouvertement pour que ses responsables(FN) soient invités» mais  rapportait encore Marianne, «plusieurs poids lourds, comme le psychanalyste Gérard Miller», y sont formellement opposés… Ce qui a sa logique du point de vue d’un terroriste intellectuel comme  M. Miller,  partisan de interdiction du FN et peu doué pour le débat (vraiment) contradictoire . Alors,  courageux mais pas téméraire Le Media quand il s’agit de tirer toutes les conclusions de son opposition à la domination des grands canaux d’information par une poignée de gros groupes financiers, à  l’Europe bruxelloise et la doxa libre-échangiste?

    De respect pour le débat d’idées, il était encore question hier soir sur RTL,  au détour de l’émission   On refait le monde qui a notamment évoqué le cas Jean-Marie Le Pen, sa décision de ne pas se rendre  finalement au congrès du FN à Lille et incidemment  la publication du premier volume de ses mémoires. Il est bien évidemment parfaitement  loisible  de ne pas adhérer aux idées, aux valeurs, à la vision du monde, aux analyses historiques qui sont celles du fondateur du Front National. Comme toute personnalité politique, publique,  ses actions, ses décisions peuvent être critiquées, combattues,  dénoncéesCela ressort de la nécessaire libre expression des opinions dans une société démocratique dont les  journalistes sont normalement eux aussi  les garants.

    Tout juste peut-on tout de même souligner que les commentaires qui ont été faits  hier soir sur Jean-Marie Le Pen peuvent  interpeller, à l’exception d’un Ivan Rioufol beaucoup plus mesuré et sensé dans ses propos. Entendre le journaliste Nicolas Domenach affirmer que JMLP  a « raté son destin» et qu’il  «rate sa sortie»  du fait qu’il apparaît dans ses mémoires comme  «sommairement anti-gaulliste» (sic),  ressort pour le coup  de l’analyse… sommairement partiale et  capillotractée… Nous avons connu M. Domenach tout de même plus fin, quand bien même décrit-il dans le même élan un Jean-Marie Le Pen  « éclipsé par Marion et son pétainisme à sourire de Joconde». La formule est percutante mais verse allègrement dans l’anachronisme et le simplisme. Est-il si difficile de s’abstraire de la volonté grégaire de ne pas sortir du politiquement correct ? Est-il trop compliqué d’avouer  que le Menhir  avait vu juste sur beaucoup de sujets, pressenti et exposé les menaces actuelles avant tout le monde?  Qu’il a tout de même très largement contribué constate encore Bruno Gollnisch – et le chantier n’était pas mince ! -, à fédérer, à  arracher à la marginalité notre courant de pensée,  à faire de l’opposition nationale un courant majeur, incontournable de la vie politique française ?

    Mais le pompon a été décroché haut la main par l’ex directeur du CSA, le journaliste Roland Cayrol, membre de la  famille de la gauche libérale bon teint,   qui a péroré sur «le  parfait ridicule du personnage» que serait Jean-Marie Le Pen, ajoutant   que le président d’honneur du FN «passe pour le pleutre qu’il est. » Le coup de pied de l’âne  en quelque sorte de la part d’un homme au  parcours professionnel bien balisé , bien ouaté, bien  confortable, et  dont  les prises de position  très conventionnelles n’ont pas  brillé par l’expression d’un génie, d’une  audace et  d’un courage particuliers.  « Il y a peu de bonheurs qui ennoblissent, le bonheur de la lutte en est un» notait René Quinton. Jean-Marie Le Pen lui, avec ses qualités et ses défauts, ses succès et ses échecs, a lutté. A  contre-courant.  Conscient de la colossale difficulté  de la tâche de renaissance française qui est la notre, sachant comme  les militants nationaux qui l’ont soutenu et accompagné, comme les  actuels dirigeants du Front, comme Marine,  que «L’art de se faire accepter est, en grande partie, l’art de voiler sa liberté d’esprit» (Montherlant). Que nous importe d’être adoubé, accepté par des gens  qui sont profondément  démonétisés auprès de nos compatriotes ? Et  quel courage, quelles luttes, quelles libertés, quelles qualités peuvent  nous opposer les Cayrol et consorts ? D’où parlent-ils ?  Qui sont-ils pour nous jeter au visage leur arrogance,  leur mépris, leurs insultes ? Au nom de quelle autorité ? L’Histoire, les  Français jugeront.   

    https://gollnisch.com/2018/02/27/respect-courage-cas-jean-marie-pen/

  • Deux opposants à l’islamisation de la France sévèrement condamnés

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    C’est d’abord le fondateur de Riposte Laïque, Pierre Cassen, qui vient d’être condamné à trois mois de prison avec sursis, en qualité de directeur de la publication du site internet Riposte Laïque. Or, par un jugement en date du 3 mai 2017, ce même tribunal le relaxait au motif que le directeur de publication était Alain Jean Mairet, directeur de Riposte Laïque Suisse.

    Ce dernier, bien que citoyen suisse, a d’ailleurs été condamné à 8 000 € par la XVIIe chambre correctionnelle de la cour d’appel de Paris.

    En cause, un article d’un contributeur de Riposte laïque qui avait appelé à la remigration. Il n’en fallait pas moins aux associations droit-de-l’hommistes subventionnées pour réclamer leur « dû » : C’est ainsi que l’association de défense des droits de l’homme reçoit 1000€ de dommages et intérêts, SOS racisme touche-pas-à-mon-pote, 500 € et la Ligue des droits de l’homme, 500 €. Pierre Cassen finira-t-il en prison ou bien devra-t-il bientôt quitter la France « Terre d’Asile » ?

    C’est ensuite Christine Tasin qui perd son procès en appel.

    Elle avait été condamnée en première instance par la XVIIe chambre pour avoir appelé à scander « Islam assassin », à l’occasion d’une manifestation d’indignation au Trocadéro, en réaction à l’égorgement de deux policiers à Magnanville. Malgré l’horreur des circonstances du drame, qui ne semble pas avoir ému outre mesure le tribunal, Madame Tasin n’a pas bénéficié de circonstances atténuantes.

    Quant aux associations dénonciatrices, la LICRA et la LDH, elles empocheront chacune 2 000 € de dommages et intérêt.

    Pour Christine Tasin condamnée à payer 1500 € d’amende, le délit de blasphème est rétabli !

    En France, on a le droit d’être Charlie, mais pas d’être « Christine » !

    https://fr.novopress.info/209755/deux-opposants-a-lislamisation-de-la-france-severement-condamnes/

  • Donald Trump veut un Planning familial sans avortement

    De Jeanne Smits sur RITV :

    6a00d83451619c69e201b7c9538e3c970b-800wi.jpg"Le département de la santé de l’administration Trump vient d’annoncer la mise en place d’une nouvelle ligne budgétaire de 260 millions de dollars pour financer les organismes de planning familial qui ne fournissent pas d’avortement – mais qui proposent entre autres des moyens de contraception « artificielle ». Les modalités de cette subvention excluent de facto la fédération américaine du Planned Parenthood, principal pourvoyeur d’avortements aux Etats-Unis.

    En cela c’est une bonne nouvelle, signe de la volonté effective de Donald Trump de ne plus participer au financement public de l’avortement. Le plan prévoit notamment de faciliter l’accès à ces subventions de la part d’organismes éligibles en limitant le nombre de dossiers à déposer même en cas de fourniture de services dans plusieurs zones géographiques des Etats-Unis.

    Les organismes concernés sont ceux qui fournissent un « éventail large » d’informations, de formations et de conseils relatifs à la planification familiale, l’aide aux couples infertiles et la formation à la régulation naturelle des naissances. [...]

    Reste la question fondamentale, cependant : la contribution de l’Etat à la fourniture de la contraception en tant que telle, qui empêche activement la conception d’un nouvel être humain, n’est en réalité pas plus « éthique » que le remboursement de l’avortement – qui détruit une vie humaine au lieu de l’empêcher délibérément d’exister, deux grands maux. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Fête du Pays Réel : déjà plus de cent stands réservés pour le 24 mars 2018 !

    Pays-Reel-2018-affiche-definitive.pngOui, vous avez bien lu, la Fête du Pays Réel 2018 enregistre déjà plus de cent stands d’auteurs, d’éditeurs, d’artistes, d’artisans, de mouvements, d’associations et de congrégations religieuses.

    De quoi d’ores et déjà vous garantir une journée exceptionnelle, avec également des intervenants de premier choix ( l’abbé Xavier Beauvais, Pierre Hillard, Marion Sigaut, Valérie Bugault, Virginie Vota, Johan Livernette, Olivier Wyssa, Carl Lang et Alain Escada ).

    Un espace restaurant et sandwicherie sera également ouvert sur place tout au long de la journée.

    . Vous voulez faire partie des exposants ?

    . Vous voulez venir dédicacer vos livres ?

    Dépêchez-vous et profitez des derniers espaces disponibles. Contactez sans plus tarder le secrétariat spécialement dédié à cet événement ( Téléphone: 06 65 40 20 35 – Courriel : paysreel@civitas-parti-catholique.com )

    La 2ème Fête du Pays Réel se déroulera le samedi 24 mars 2018, de 10h à 18h, sur un vaste espace couvert à Rungis, en bordure de Paris (800 places gratuites de parking et nombreux transports en commun).

    Une fête du Pays réel ? Qu’est-ce donc ? C’est la volonté, durant toute une journée, de mettre à l’honneur la France des terroirs et des clochers dans une ambiance unitaire, conviviale, joyeuse et familiale.

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    D’une part, de nombreux stands illustreront l’histoire, la foi, les coutumes, le patrimoine, la culture, le savoir-faire, la gastronomie et le dynamisme de ce Pays réel : éditeurs, associations, congrégations, médias alternatifs, artisans, artistes, viticulteurs, brasseurs et petits producteurs rivaliseront de talents et de richesses à vous faire découvrir. Sans oublier, bien sûr, la longue liste d’auteurs pour petits et grands qui viendront dédicacer leurs livres ou bandes dessinées.

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    Parmi les nombreux exposants déjà inscrits : ACIM (Association catholiques des Infirmières et Médecins) – ACOM (chocolats) – Action Familiale et Scolaire – ADMP – Artisanat Saint Louis – Association Missions – Atelier des dix doigts (sculptures religieuses) – Bannières 2000 – Vanessa Batlle (artiste peintre) – La Boîte à Bons Points (jeux et jouets en bois) – Boutique de la Trinité (objets de décoration en bois) – Cadets de France – Capucins de Morgon – Centre Grégorien Saint Pie X – Cercle National des Combattants (CNC) – Laurence de Chabot (artiste peintre) – Chœur Montjoie Saint-Denis – Civitas – Compagnie de la Sainte-Croix – Comptoir d’Ecosse – Cours privé CEFOP – Raphael Delpard (cinéaste, film “La Persécution des Chrétiens aujourd’hui dans le monde”) – Domaine Le Maine Castay (Cognac, Pineau des Charentes et Vins de France) – Dominicains d’Avrillé – Echoppe Fron (porcelaines et friandises) – Editions Charlemagne – Editions Francephi – Editions Kontre Kulture – Editions Librim Concept – Editions Retour aux Sources-  Editions Hervé Ryssen – Editions Saint Agobard – Editions Saint Remi – Editions Saint Maximilien Kolbe – Editions Reynald Secher – Editions Sel de la Terre  – Editions Sigest – Editions Terra Mare – Galerie JPM (livres et enluminures) – Fédération Catholique du Sport et de l’Education Physique – Fédérations Civitas de l’Aude et de Savoie – Film “La Rébellion cachée” (génocide vendéen) – Formes et Ombres (objets médiévaux) – Guillaume Le Baube (artiste peintre) – Thierry Gillaizeau (sculpteur sur bois) – Ignace (dessins) – Librairie Damase – Librairie Française – Livres d’occasion Grimaux – Clémence Meynet (illustratrice) – Médias Presse Info/Médias Catholique Info – Nation (Belgique) – Nouvelles Editions Latines – Parti de la France – Patrimoine et Renaissance (tapisseries) – La Pierre de la Celle (tailleur de pierre) – Poterie Marie-Laure Cantuel – Réseau des Elus Locaux Catholiques – Résistance Helvétique – Rosa Mystica – Rosaire aux Frontières –  Synthèse Nationale – Stop Provocs Hellfest – UNEC – Vins Domaine de Champ Fleury, Pierre Coquard

    Parmi les auteurs et dessinateurs qui ont déjà annoncé venir dédicacer : Frédéric Andreu – Alban d’Arguin – Stéphanie Bignon – Franck Bouscau – Anne Brassié – Valérie Bugault – Lucien Cerise – Lorris Chevalier – M. l’ambassadeur Henry Cuny –  Anne-Marie Despas – Docteur Jean-Pierre Dickès – Jean-Arnaud Dollié – Michel Drac – Apolline Dussart – Philippe Fortabat Labatut – Bernard Gantois – Patrick Gofman – Françoise Gondrée – Romain Guérin – Yves Guézou (dessinateur) – Pierre Hillard – Roger Holeindre – Carl Lang – Johan Livernette – Lysistrata – Hubert de Mesmay – Claude Meunier-Berthelot – Alain Monestier – Abbé Guy Pagès – Alain Pascal – Pinatel (dessinateur) – Philippe Prévost – Jean Rémy – Olivier Roney – Jean de Rouen – Catherine Rouvier – Reynald Secher – Marion Sigaut – Dominique Tassot – Arnaud Upinsky – Jean-Michel Vernochet – Hristo Xiep

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    D’autre part, tout au long de la journée, des intervenants de qualité se succèderont à la tribune dans une salle réservée à cet usage.

    Pour cette édition 2018 : l’abbé Xavier Beauvais, Pierre Hillard, Marion Sigaut, Valérie Bugault, Virginie Vota, Johan Livernette, Olivier Wyssa, Carl Lang et Alain Escada.

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    L’année dernière, la Fête du Pays Réel avait déjà rassemblé des dizaines d’exposants et un public nombreux venu de toute la France. Cette année, on pousse les murs et on vous attend tous !

    Vous voulez être exposant lors de la 2ème Fête du Pays Réel ? Contactez le secrétariat spécialement dédié :

    Téléphone: 06 65 40 20 35

    Courriel : paysreel@civitas-parti-catholique.com

    Adresse postale: Journée du Pays Réel – Civitas. Chez M. Thierry Rousseau –  La Bossivière 53290 ARGENTON NOTRE-DAME

    http://www.medias-presse.info/fete-du-pays-reel-deja-plus-de-cent-stands-reserves-pour-le-24-mars-2018/88020/

  • Ce qui paralyse la déradicalisation

    6a00d8341c715453ef01b8d2dd1f77970c-320wi.jpgUn nouveau plan dit de déradicalisation a été présenté ce 23 février par le gouvernement. Les esprits chagrins, dont votre chroniqueur peut éventuellement faire partie, ne manqueront pas de l'imaginer illusoire.

    Le Premier ministre, en effet, détaille certaines mesures techniques qu'il se propose de mettre en place. Hélas, il se retrouve dans une pile de 22 mesures du même type prises ou annoncées en 2014, 80 en 2016 et 60 en 2018 avec, désormais, l'école et la prison en tête des préoccupations et instruments.

    On n'oubliera pas ainsi que, dans les prisons françaises, on compte maintenant 512 terroristes islamistes détenus à ce titre (sigle administratif "TIS") auxquels il faut ajouter 1 139 prisonniers de droit commun identifiés comme radicalisés. Ceci sans parler des individus "fichés S" en liberté.

    Or, si l'on s'en tient aux déclarations d'Édouard Philippe, 250 détenus tout au plus pourront être évalués chaque année.

    On pourrait légitimement compare ces chiffres à ceux, assez flous mais bien plus modestes, des zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Devant ces gauchistes et autres écolo-activistes, les pouvoirs publics ont piétiné pendant d'interminables années. On peut difficilement cultiver, dès lors, l'optimisme quant aux perspectives immédiates de la lutte contre l'islamisme radical.

    Nos concitoyens devraient donc s'interroger, une fois pour toutes, sur la paralysie des institutions et des médias face à ce phénomène personne ne pouvant ignorer qu'il menace de plus en plus notre société.

    L'immigration, l'islamisme, l'insécurité, ces trois sujets en "i" qu'on nous dit incorrect d'associer, reviennent ainsi en ritournelle dans la préoccupation des Français, débordant les médias.

    Les gouvernants successifs après un effort de négation incroyable depuis 30 ou 40 ans semblent même cependant avoir choisi, sinon d'y faire certainement face, du moins de changer légèrement de discours.

    On ne nous chante plus par exemple le refrain des loups solitaires. On l'aura entendu naguère en boucle chaque fois que frappaient, précisément, le contraire de la solitude, c'est-à-dire des réseaux. La mode change, conformément à son destin qui tend à la démoder. On nous parle donc désormais de déradicalisation mais aussi de pratiques administratives restrictives de l'invasion migratoire.

    Certes, mais qui croire ?

    Le 21 février, à l’Assemblée nationale Gérard Collomb ministre de l’Intérieur développait quelques points techniques de la loi asile et immigration que prépare le gouvernement. Le même jour on apprenait que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation qui se dit nationale, envisage pour sa part de serrer la vis aux écoles musulmanes. Telle est l'interprétation officieuse diffusée par les commentateurs agréés d'une proposition de loi portée par une sénatrice UDI. Cette dernière, Françoise Gatel, prévoit d’encadrer plus étroitement l’ouverture des écoles hors contrat. L’affaire a été débattue le 22 février au Sénat. Hélas, l'ambiguïté demeure, puisque le projet, s'il aboutit, pourrait bien atteindre aussi les écoles vraiment libres, catholiques notamment, qui ne produisent aucun terroriste, ceci contrairement à l'éducation dite nationale.

    Tout cet effort, pourtant limité, reste paralysé, dénigré, entravé par divers groupes, dont l'extrême gauche ne détient malheureusement pas le monopole.

    On entend parfois, certes, sur ce terrain, d'heureux réquisitoires contre un certain islamo-gauchisme. Figure emblématique de cette attitude, Edwy Plenel s'illustre ainsi à la tête de Mediapart. Pour ces militants du clavier, défendre l'islamisme, en niant, en sous-estimant, en révisant à la baisse l'horreur des crimes, revient à manifester cette sollicitude privilégiée pour l'étranger, dont une certaine gauche se réclame. Le musulman est ici confondu avec le Maghrébin.

    Ne nous dissimulons pas, en regard, que les ex-compagnons de route du parti communiste ou les ex-trotskistes ne sont, malheureusement, pas seuls en cause.

    Les bobos, mais aussi une certaine frange des habitants des beaux quartiers, ceux qui ne descendent jamais au métro Château d'Eau, les gens qui ne sortent de la gare du Nord que pour monter dans un taxi, restent eux aussi très généreux, avec ce qu'ils considèrent, au fond, comme une réserve naturelle de domesticité. Que leur grand cœur s'exerce aux frais des Français moyens, contribuables et corvéables à merci, cela n'échappe plus à personne.

    Pour eux, métaphoriquement, critiquer la prédication mahométane entrave le libre contrat de travail avec l'immigré éventuellement en situation illégale. Cette remise en cause indispose également les relations excellentes avec la clientèle des palaces parisiens.

    C'est donc bien cette attitude commune à toutes nos pseudo-élites qui paralyse par avance toute politique contraire à l'islamisme radical.

    JG Malliarakis 

    6a00d8341c715453ef01b8d2dd1f8a970c-320wi.jpgEn relation avec cette chronique

    "La France en danger d'islam" par René Marchand

    à commander en ligne aux Éditions du Trident :

    - sur la page catalogue de l'éditeur

    - ou par correspondance en adressant un chèque de 29 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    http://www.insolent.fr/

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XI]

    Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous entamons ici la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    Depuis 1950, sans qu'elle s'en doute l'humanité est entrée, timidement bien sûr, dans le troisième millénaire. Pour autant que l'an 2000 symbolise, dans l'imaginaire collectif, une date-butoir, il est derrière nous, non devant. Nos Diafoirus, encore qu'ils ne cessent dans leurs discours d'évoquer la révolution industrielle continuent de raisonner comme si nous vivions en 1848, où, pour les plus hardis, en 1929. Ils cherchent dans un passé proche mais révolu des exemples et des recettes. Faute de perspectives historiques, ils se rendent incapables de comprendre ce qui s'enfante sous leurs yeux.

    LE DÉCOLLAGE TECHNOLOGIQUE DE L'OCCIDENT SE PRODUIT AU MOYEN-ÂGE

    Sans remonter au néolithique, l'Occident a connu deux révolutions industrielles avant la nôtre, au XIe et au XVIIIe siècle. Leur étude peut nous instruire. En effet elles ont évolué de la même manière, la phase de démarrage s'amorce par un développement rapide de la production agricole avec, pour conséquence obligée, une croissance démographique. Sa population, qui n'est plus décimée par la famine et résiste mieux à la maladie, s'accroît. De ce point de vue, le XIe siècle ressemble plus qu'il ne semble au XVIIIe. L'essor de l'agriculture entraîne celui de la métallurgie. Les innovations techniques sont l'œuvre de forgerons de village : les artisans médiévaux inventent le soc, le coutre, le versoir, couverts de métal. Des haches plus solides permettent à des « ministériaux », véritables chefs d'entreprise, de conduire le défrichage, pour le compte des abbayes ou des seigneurs, prodigieuse aventure, qui préfigure la conquête de l'Ouest par les Américains. Le continent européen se couvre de cultures.

    Mais surtout au XIe siècle comme au XVIIIe, les ressources énergétiques sont beaucoup mieux exploitées. L'Europe multiplie les moulins à eau puis à vent. L'on construit même des usines marémotrices. Le charbon est déjà utilisé, même si l'on ne fore encore que superficiellement, les puits ne dépassant pas quinze mètres. Ainsi en 1325 un navire arrive à Pontoise, chargé de charbon de Newcastle et repart pour l'Angleterre avec une cargaison de blé. L'usage du harnais, ignoré de l'antiquité, permet de mieux utiliser l'énergie animale, facilitant labours et transports. L'on est bien en présence d'une révolution industrielle puisque celle-ci se manifeste par la multiplication de la quantité d'énergie disponible. D'ailleurs la production en série, autre caractéristique de la révolution industrielle, apparaît. Quand il partira pour la croisade, Richard Cœur de Lion fera fabriquer cinquante mille fers à cheval.

    Comme au XIXe siècle toujours, le textile sera à l'origine de l'essor industriel et pour la même raison. Une paysannerie mieux nourrie, disposant d'un surcroît de récoltes qu'elle vend, plus nombreuse aussi, représente un marché et réciproquement la production de masse, qui se développe, lui fournit de nouveaux débouchés, la laine, en particulier. D'où l'amélioration des races de moutons. Mais rien n'aurait été possible sans une avant-garde, qui jouera le rôle qu'exerceront au XIXe siècle ces fils d'artisans ruraux, partis à la ville, dont le dynamisme social se mettra au service du machinisme. Certes, les motifs sont bien différents. Les cisterciens ne cherchent pas la réussite mondaine. Ils la fuient. Soucieux de dépouillement évangélique, de solitude et de silence, ils s'enfoncent au cœur des massifs forestiers. Ils défrichent et, pour survivre, innovent. L'Europe leur doit ses grands vignobles, à commencer par le célèbre Clos Vougeot. L'abbaye allemande d'Eberbach envoyait par bateaux 215.000 litres de vin aux détaillants. Agriculteurs, les moines sont aussi métallurgistes. Leurs forges, équipées de marteaux hydrauliques devenaient des usines. On s'en rend compte à Royaumont.

    Au XVe siècle, l'Europe dispose de ressources énergétiques cent fois supérieures à celles de la Rome antique. Les deux industries de base, métallurgie et textile, ont atteint un niveau technique qu’elles ne dépasseront que dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. Les soufflets hydrauliques, destinés à activer la combustion, apparus en 1323, permettent la construction de hauts fourneaux. Vers 1380 la fonte est découverte, les métallurgistes savent fabriquer le fil d'acier, mais aussi des canons. Ils multiplient les machines (la pompe aspirante et foulante, foreuses, aléseuses, système bielle, manivelle) tout comme les objets les plus usuels (l'aiguille d'acier, les clous et les boulons).

    Le textile évolue tout aussi vite. Au XIIe siècle se généralise en Flandre et en Champagne le métier horizontal à pédale, qui remplace le vieux métier vertical des gynécées. Mise en action par deux personnes, cette machine permet de fabriquer des pièces d'étoffes beaucoup plus larges et surtout de qualité constante. Outil de professionnels, elle quintuple la productivité. Le moulin à foulon, qui remplace les hommes, ce qui provoquera d'ailleurs des émeutes ouvrières, fonctionne grâce à l'énergie hydraulique. Le rouet à pédale (vers 1380) qui améliore le simple rouet apparu au siècle précédent, puis le fuseau à ailettes sont autant d'améliorations qui permettent aux fileurs de rattraper les tisserands. Dans la Gênes du XVe siècle, nous constatons l'existence d'un capitalisme industriel qui est assurément très dispersé. Cela tient aux sources d'énergie : les forges, les tissages, les papeteries sont liées aux moulins à eau. D'où une multitude de petites unités de production, encore que certaines emploient plusieurs centaines de travailleurs. Que l'on ne s'y trompe pas néanmoins, le stade de l'artisanat est dépassé depuis longtemps. Un même propriétaire possède, seul ou en commandite, de nombreux moulins ou plusieurs forges. Au demeurant, les petits entrepreneurs travaillent d'ordinaire, en sous-traitance. En fait, l'industrie génoise est dominée par un capitalisme financier qui a su forger les techniques bancaires (lettre de change, chèque, dépôts) et juridiques, que le XIXe siècle se contentera d'affiner et de généraliser. Le capitalisme, qu'ignorait le monde antique, naît au Moyen-Age et l'Eglise, quoi qu'on en ait dit, n'y fait pas obstacle. La notion de juste prix qu'elle défend s'oppose aux coalitions et aux monopoles, qui entravent la libre concurrence. Par l'idéal ascétique des cisterciens, qui annonce celui des entrepreneurs du XIXe siècle, elle s'est placée à l'avant-garde du progrès technologique. L'invention de l'horloge mécanique est-elle due, comme le prétendait Mumford, aux bénédictins ? Sans doute pas. Mais comment ne pas l'approuver quand il affirme que « la machine-clé de l'âge industriel moderne, ce n'est pas la machine à vapeur, c'est l'horloge... Permettant la détermination des quantités exactes d'énergie (donc la standardisation) l'action automatique et finalement son propre produit, un temps exact, l'horloge a été la première machine de l'époque moderne ». Le temps devient une quantité et l'automatisme commande à l'activité des hommes.

    La première révolution industrielle est close au XVème siècle. Certes, le développement technologique continue, mais uniquement en fonction des nécessités de la guerre. La dernière grande invention médiévale, les caractères d'imprimerie mobiles, apparaît vers 1445. Elle sera améliorée, mais le principe est acquis. Après, plus rien, ou presque, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Ce n'est pas faute d'inventeurs. Ainsi Vaucanson. Cependant la première découverte significative, dans le domaine du tissage, la navette volante de John Kay, date de 1743 et dans celui de la métallurgie le procédé du puddlage d'Henri Cort, est breveté en 1784. Le marteau-pilon, connu du Moyen-Age et le haut fourneau se développent sans doute, mais il faudra la machine à vapeur de Watt (1769) pour que s'impose une source nouvelle d'énergie qui remplace le moulin. Que l'on ne m'oppose pas Léonard de Vinci. Il ne fait que continuer Villard de Honnecourt, prodigieux ingénieur, qui vivait vers 1250, qui nous a permis de connaître l'existence de la première machine automatique, la scie hydraulique,« une scie qui scie d'elle-même » écrit-il sous son dessin. Son album, conservé à la bibliothèque nationale, resté pratiquement inconnu des Français, encore que publié en fac-similé en 1858, prouve que Vinci perpétue une lignée, dont il est l'ultime représentant.

    Une révolution technologique peut donc connaître trois siècles d'interruption. Les marxistes et les libéraux cachent soigneusement la vérité sur le Moyen-Age parce que ce fait dément leur conception d'un progrès, né du « siècle des lumières », et destiné à se poursuivre indéfiniment. Or, ce hiatus gênant permet d'éclairer ce que Rostow nomme la « maturité » de la société industrielle, puisque le XVe siècle fournit le précédent dont nous avions besoin. Bien sûr, la guerre de cent ans, la peste noire, les guerres de religion ont brisé l'élan démographique, qui porte l'Occident depuis le VIe siècle et qui ne reprendra qu'au XVIIIe. Le pessimisme, dont le protestantisme n'est que l'une des manifestations, obscurcit la confiance du Moyen-Age dans la nature. La « renaissance » du XVIe siècle fut, en réalité, une régression, le retour à l'idéal antique. Tout cela joue, sans doute mais la Gênes que décrit Heers, est prospère. Elle donne tous les signes d'une apparente vitalité, et pourtant nous y découvrons la cause véritable du déclin.

    Peu à peu, le capitalisme industriel et le capitalisme marchand se voient soumis au capitalisme financier. L'entrepreneur, qu'il soit producteur ou marchand doit subir la loi du banquier qui décide souverainement, en fonction du profit à court terme. Les investissements dont la rentabilité n'est pas assurée dans l'immédiat, sont écartés. Refusant le risque, le capitalisme bancaire, du moment qu'il domine l'appareil de production élimine l'innovation. Ce sera l'Etat, avec Richelieu puis Colbert, qui tentera de se substituer aux entrepreneurs défaillants mais avec des résultats nécessairement limités. A un moment de crise due aux épidémies, aux guerres et aux disputes théologiques, l'industrie s'est trouvée stérilisée, incapable de réagir et les inventeurs, faute de support économique se sont mis à rêver comme Vinci et non plus à perfectionner l'acquis.  

     A suivre  (A venir : L'age du charbon et de l'acier).

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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