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  • Course-poursuite mortelle rue Condorcet : mon soutien réfléchi va à la police

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    J’éprouve […] de l’inquiétude parce que, trop souvent, à cause de situations de tension extrême, une mort vient endeuiller une famille et que la police est mise en cause.

    Sans minimiser le moins du monde le chagrin des proches, j’avoue cependant que mon premier sentiment est de craindre pour la réputation de la police et de faire preuve de vigilance afin que le procès qui lui sera intenté systématiquement soit équitable sans être gangrené par une présomption de culpabilité politique, médiatique et parfois même judiciaire. C’est à cause de cet empressement qui viendra massivement, souvent sans savoir, déplorer et soutenir la « victime » de la police que naturellement, modestement, je m’attache à rétablir la balance.

    Non pas que je sois indifférent, comme citoyen, au fait que « la police tire de plus en plus » – en 2017, environ 400 tirs, représentant une augmentation de 54 % par rapport à 2016.

    Une police de moins en respectée confrontée à des affrontements et des interpellations de plus en plus tendus et dangereux, la résistance des transgresseurs suivant le mouvement d’une contestation de plus en plus vive des forces de police. Comment s’étonner que cette quotidienneté, et pas seulement dans les cités de non-droit qui se font une gloire de refuser la police sur leur territoire ou de la molester quand elle a eu l’audace d’y pénétrer, suscite un climat où la maîtrise policière est mise à mal avec, en particulier, des voyous prêts à tout ?

    Un policier, Kevin G., âgé de 23 ans, a tiré sur un jeune homme rue Condorcet lors d’une course-poursuite mortelle.

    Ce dernier avait refusé de s’arrêter à un contrôle routier – un feu défectueux ayant été remarqué – dans le quartier des Halles en accélérant pour renverser la patrouille de trois policiers qui le lui avait intimé. Kevin G. avait la réactivité de réquisitionner un scooter en demandant à son conducteur de suivre le véhicule concerné. Rue Condorcet, le fuyard effectuait « une marche arrière brutale qui aurait pu blesser le conducteur du scooter et des badauds présents ». Dans ces circonstances, le policier avait tiré, selon lui de manière légitime pour répondre à une menace, et la balle, alors qu’il avait visé le bras, avait transpercé le membre pour atteindre l’automobiliste mortellement au thorax.

    Je sais bien – et je n’élude pas l’argument – qu’on va alléguer à nouveau qu’il n’y a aucune commune mesure entre une fuite pour échapper à un contrôle et la tragédie qui en est résultée. Mais le policier se trouve dans le strict exercice de ses fonctions et le ressort initial, exclusif de la suite, relève de la responsabilité du jeune homme qui déclenche un processus dont il cherchera à tout prix à se dégager aux risques et périls d’autrui.

    La mort sur un plateau de la balance ne permet pas de placer toute la culpabilité sur l’autre.

    Kevin G. a été mis en examen du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer ses fonctions et de porter une arme. À la fois présumé innocent et coupable, en quelque sorte.

    Sans démagogie et conscient des devoirs et des droits du fonctionnaire de police, j’aimerais qu’on appliquât parfois la même rigueur aux délinquants qu’à ceux qui les interpellent pour nous protéger.

    La sœur de Romain, le jeune automobiliste de 26 ans, a déclaré avec mesure et dignité : « Pour nous, c’est une injustice. »

    Son immense chagrin ne rend pas inutile ni secondaire la vérité des faits.

    Ni mon soutien réfléchi à la police.

    Philippe Bilger

    http://www.bvoltaire.fr/course-poursuite-mortelle-rue-condorcet-mon-soutien-reflechi-va-a-la-police/

  • La Horde ou la propagande rouge et noir pour rebelles en culottes courtes

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    Comme l’avait révélé notre rédaction, La Horde, publication « méchamment antifasciste », est hébergée par Samizdat dont le contact administratif n’est autre que Aris Papathéodorou le directeur artistique du Monde, journal « objectif » des grands financiers Niel et Pigasse. Visiblement, les employeurs de nos « méchants antifascistes » ne sont pas regardants en ce qui concerne les méthodes douteuses de ces vaillants combattants.

    Les méthodes répugnantes des antifascistes

    Directement inspirés de leur maître à penser Willy Münzenberg, les antifascistes vaguement lettrés appliquent à la lettre les méthodes émétiques du maître de la bien pensance.
    Willy Münzenberg, né en 1889 en Thuringe, s’engage très jeune au Parti Social Démocrate d’Allemagne (SPD) avant de se ranger aux côtés des communistes. Sa lâcheté le pousse à s’enfuir et à rester caché en Suisse durant toute la première guerre mondiale. Il en profitera pour devenir le secrétaire des Jeunesses internationales communistes avant de rejoindre le mouvement spartakiste après son expulsion de Suisse. Il rencontre Lénine et part pour Moscou étaler ses talents présumés de propagandiste.

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  • 1984 orwellisé : “novlangue” devient “néoparler” dans une nouvelle traduction déplorable

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    Par Fortunin Revengé 

    [Rediffusion] Nous publions à nouveau cette analyse exclusive, publiée initialement dans nos colonnes le 24 juin 2018. En effet, ce texte fait partie des articles les plus lus du début d’année 2018. Un intérêt massif qui motive une nouvelle diffusion en cette période estivale pour préparer au mieux la rentrée politique. Bonne lecture et bonnes vacances.
    Polémia

    41928180381_0bfc867afd_k-312x450.jpgLa nouvelle traduction de 1984 de Georges Orwell : traduction, escroquerie ou réécriture ? C’est la question à laquelle tente de répondre Fortunin Revengé dans cet article. En effet, une nouveauté énorme de la traduction 2018 du célèbre romain 1984 d’Orwell est le remplacement du terme “novlangue” par “néoparler”. Une modification qui avait de quoi rendre perplexe chez Polémia, qui utilise régulièrement le terme “Novlangue” pour dénoncer l’aseptisation volontaire des discours politiquement corrects visant à masquer le réel, très souvent dérangeant pour les élites. Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy ont même publié un très complet Dictionnaire de novlangue. Les Républicains parisiens ont également récemment eu recours à ce terme pour dénoncer l’une des championnes de novlangue : Anne Hidalgo.
    C’est pourquoi Jean-Yves Le Gallou a lancé un appel sur le réseau Twitter à une analyse poussée de cette nouvelle traduction et de ce qu’elle impliquait.
    Polémia remercie Fortunin Revengé d’avoir relevé ce défi dans les lignes qui suivent.
    Polémia

    Suite à un appel de Jean-Yves Le Gallou sur twitter, j’ai entrepris une comparaison du texte original en anglais du livre 1984 de Georges Orwell, de la traduction en français de 1950 due à Amélie Audiberti et de la nouvelle traduction par Josée Kamoun publiée récemment en mai 2018.

    Pour ce faire, nous avons mis en regard les trois textes dans un tableau à trois colonnes, paragraphe par paragraphe. L’analyse porte, pour être précis, sur les premières pages qui sont mises en ligne sur le site de Gallimard. Notre examen est donc partiel, sur une dizaine de pages, mais il permet sans doute de cerner un nombre de faits essentiels.

    Il est facile de trouver sur internet différentes versions en anglais et en français. Nous avons réassemblé les versions en vis-à-vis dans un tableau unique. Nous avons également parcouru par curiosité une version en allemand (et en roumain), pour vérifier quelques points précis.

    Le texte original en anglais

    En premier lieu, il faut dire que le texte anglais est rédigé dans une langue littéraire, à la fois élégante, fluide et de bonne tenue, tout en évitant précisiosité, pédantisme ou affectation particulière. Le texte respecte les canons classiques de rédaction littéraire au passé à la 3ème personne. Pour dire les choses simplement, l’auteur maîtrise sa langue et son style.

    D’une certaine façon, le livre ressemble à un reportage semi-journalistique sur l’ambiance de vie en zone totalitaire, mais qui serait écrit comme un roman, avec un personnage central, appelé Winston Smith. C’est en quelque sorte le projet éditorial du livre.

    On peut relever le pronom relatif whom ‘qui, que’, qui est un peu à l’anglais ce que l’imparfait du subjonctif est au français. Néanmoins, il est probable, sinon certain, qu’un locuteur anglophone compétent peut lire la prose d’Orwell sans difficulté, et même y prendre quelque plaisir.

    Critères d’évaluation des traductions

    Dans les codes de déontologie des diverses associations de traducteurs, un critère fréquemment mis en avant est la fidélité en terme de contenu, de style et de registre de langue. Il s’y ajoute la maîtrise de la langue cible et, bien sûr, la compréhension de la langue source. C’est la grille d’évalution à laquelle les traductions disponibles doivent être soumises.

    La traduction de 1950 : plusieurs erreurs grossières mais satisfaisante

    De façon préliminaire, il faut dire que la traduction (AA1950) n’est pas à l’abri de certaines critiques.

    Par exemple, le texte en français respecte les paragraphes de l’original, mais tend à segmenter en phrases séparées ce qui est membre de phrase dans l’original. Un élément déclencheur de la resegmentation est la présence de gérondifs qui sont généralement remplacés par des verbes conjuguées dans des phrases séparées. De ce fait, la traduction de 1950 tend à augmenter le nombre de phrases, et le bornage en phrases n’est pas celui de l’original en anglais, ce qui change un peu le rythme et la respiration du texte, un point évidemment critiquable.

    Un autre problème est la présence de mots franglais : by leaving the Ministry => en laissant [sic] le ministère, gulped it down like a dose of medecine => avala le gin comme une médecine [sic], he realized now => il réalisa [sic] maintenant. Egalement étrange : his wrist-watch => son bracelet-montre [sic].

    Il y a aussi des erreurs : within half a kilometre => à moins d’un[sic] kilomètre[plutôt: à moins d’un demi-kilomètre], his predicament =>sonenseignement [plutôt: sa situation difficile].

    Certaines traductions sont contestables voire inventées : on to the floor => sur le parquet [plutôt: par terre ou sur le sol], with thick hair => avec d’épais cheveux noirs [plutôt: à l’épaisse chevelure], the shapeliness of her hips =>la forme agile et dure de ses hanches[plutôt: le galbe de ses hanches], with black terror => d’une atroce terreur [plutôt: d’une terreur noire].

    Curieusement, la traduction en allemand (et en roumain) partage certaines anomalies avec la version française : (hallucination) mit üppigem schwarzen Haar [avec une luxuriante chevelure noire]. Il ne fait aucun doute que rien dans les versions anglaises que nous avons pu consulter ne motivent ce genre d’erreur ou d’hallucination. En revanche, la traduction allemand dit bien : nur auf einen halben Kilometer [seulement à un demi-kilomètre], qui est fidèle à l’original.

    Le synoptique comparé des différentes versions montre que la traduction de 1950 est plus longue que l’original anglais, puisque le français a souvent des mots plus longs et utilise plus volontiers certains articles ou “petits mots” que l’anglais.Il est tout à fait logique que la traduction en français tende à être plus longue que l’original anglais, à contenu sémantique équivalent.

    Cela étant observé, dans l’ensemble, la traduction de 1950 est convenable, sensiblement satisfaisante, même si des améliorations sont certainement possibles, comme il est montré ci-dessus. Par rapport à l’asymptote de la perfection idéale, la traduction de 1950 présente un écart, certes, mais qui en soi n’est pas choquant ou démesuré.

    Les nombreuses trahisons de la nouvelle traduction de Josée Kamoun

    La couverture de la nouvelle version arbore la mention « Nouvelle traduction, Roman traduit de l’anglais par Josée Kamoun ».
    Comme on va le voir ci-dessus, la nouvelle version JK2018 est extrêmement problématique pour de nombreuses raisons.

    Pour commencer, le texte de la version JK2018 tend à être systématiquement le plus court, d’une, deux voire trois lignes par paragraphe, y compris en comparaison de l’original en anglais, ce qui est clairement étonnant. La conclusion est d’emblée que le contenu de cette version ne peut pas être le même et qu’il y a nécessairement perte.

    Un autre problème sérieux est que la version JK2018 tend à être rédigée au présent, alors que l’original en anglais utilise les différents temps du passé, comme il est d’usage dans les textes littéraires. Outre le fait que le français n’a qu’un seul présent, ce qui aggrave la dégradation linguistique, la rédaction au présent est louvoyante. Certains passages sont malgré tout en partie au passé composé ou à l’imparfait. De ce point de vue, la nouvelle version trahit l’original en lui faisait perdre sa tenue littéraire classique.

    Une autre question concerne les liens possibles entre la traduction AA1950 et la nouvelle version JK2018. Autrement dit, s’agit-il d’une nouvelle traduction ab initio, de l’original anglais vers une page blanche ? Ou bien, le texte de l’ancienne traduction AA1950 sert-il de point de départ, de substrat implicite à la nouvelle version JK2018 ? Pour répondre à cette question, plusieurs indices convergent.

    On peut noter que certaines phrases de la version JK2018 sont rédigés au passé, un peu comme si l’ancienne traduction faisait résurgence dans la nouvelle. Un louvoiement étrange est par exemple :

    « Quoi qu’il en soit,il offre l’apparence de quelqu’un à qui on aimerait parler si on parvenait à ruser le télécran pour se trouver en tête à tête avec lui. Winston n’a jamais fait le moindre effort pour vérifier cette hypothèse – comment le pourrait-il ?C’est alors qu’O’Brien, ayant jeté un coup d’œil à sa montre, a vu [sic] qu’il était[sic] presque 11:00 et a manifestement décidé de rester jusqu’à la fin des Deux Minutes de Haine. Il a pris[sic] une chaise dans la même rangée que Winston, deux places plus loin. Entre eux s’était assise[sic] une petite femme aux cheveux blond-roux qui travaille dans la cabine voisine de celle de Winston. Quant à la brune, elle se trouvait[sic] juste derrière eux.

    Aussitôt, un grincement de mécanique monstrueuse aux rouages mal huilés a crevé[sic] le grand télécran, au fond de la pièce – un bruit à mettre les nerfs à vif, à hérisser les cheveux de la nuque. La Haine venait de commencer.

    Comme d’habitude, le visage d’Emmanuel Goldstein, l’Ennemi du Peuple, a surgi sur l’écran. Coups de sifflets dans le public. La petite femme rousse a poussé un couinement où la peur le disputait au dégoût. Goldstein,c’est le renégat, l’apostat […] »

    On peut s’interroger sur cette mixture de présent, de passé composé, d’imparfait et même de plus-que-parfait dans le même texte, parfois dans la même phrase.

    On peut aussi noter que la version JK2018 présente la même hallucination lexicale que l’ancienne traduction : with thick hair => avec d’épais cheveux noirs [AA1950], une opulente chevelure brune [JK2018]. On ne voit pas dans le texte original la moindre mention de couleur. On peut noter aussi que, dans le premier paragraphe du livre, le simple verbe to enter ‘entrer’ est curieusement traduit par ‘engouffrer’ dans les deux versions. La traduction allemand utilise eindringen ‘pénétrer’.

    Ces différents indices laissent ainsi à penser que la nouvelle version embarque une part d’héritage de l’ancienne traduction. En particulier, on ne voit pas comment les mots “with thick hair” peuvent motiver “une opulente chevelure brune [sic]” [JK2018], si la traduction existante (et fautive) “avec d’épais cheveux noirs [sic]” [AA1950] n’intervient pas dans le processus à un moment quelconque. La même chose vaut pour le simple verbe to enter ‘entrer’ traduit par ‘engouffrer’ dans les deux versions. Il est plus qu’étrange que les deux versions partagent les mêmes hallucinations et traductions contestables exactement aux mêmes endroits.

    Le diagnostic est donc que la nouvelle version JK2018 est (au moins en partie) une paraphrase de l’ancienne traduction. L’hypothèse d’une nouvelle traduction ab initio ne permet pas d’expliquer certaines anomalies manifestes communes aux deux versions, que rien ne motive dans le texte original en anglais. Pour cette raison, nous préférons parler de nouvelle « version »plutôt que de nouvelle « traduction ».

    L’ancienne traduction est paraphrasée dans la nouvelle version, par différents procédés, en particulier par la transposition (incomplète) du passé au présent, la réécriture et aussi, de façon massive, par le jeu des synonymes. Par exemple : horloges [AA1950]> pendules [JK2018],pas assez rapidement cependant [AA1950] >pas assez vite tout de même [JK2018], comme une flèche [AA1950] > comme une fusée [JK2018], etc. Le jeu des synonymes s’applique aussi à l’hallucination lexicale : “avec d’épais cheveux noirs [sic]” [AA1950]>“une opulente chevelure brune [sic]” [JK2018]. Ce jeu de synonymes est plus ou moins opportun, et dans le cas de flèche>fusée, il faut préférer flèche pour rendre l’original dart.

    La nouvelle traduction ; une baisse globale de qualité

    Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, l’ancienne traduction présente un écart à l’asymptote de la perfection idéale et pourrait certainement être améliorée. Le plus simple d’ailleurs serait sans doute de partir de l’ancienne traduction et de l’amender pour la rapprocher autant que possible de l’original en anglais, tout en écrivant en bon français.

    La nouvelle version JK2018 rectifie certaines choses marginales : certains mots de franglais et certaines erreurs sont éliminés. Par exemple : living-room > séjour, à moins d’un [sic] kilomètre> à moins de cinq cents mètres.

    Mais, globalement, la nouvelle version JK2018 augmente de façon massive l’écart à l’asymptote de la perfection idéale, sur de nombreux points.

    Le contenu est en partie sabordé. Par exemple : He could be heard, of course, but so long as he stayed in his present position he could not be seen =>Il pouvait être entendu, bien sûr, mais aussi longtemps qu’il demeurait dans sa position actuelle, il ne pourrait être vu [AA1950] =>On peut l’entendre, certes, mais pas le voir [JK2018]. Autre exemple : That, it was true, was very unlikely =>C’était à vrai dire très improbable [AA1950] =>Peu probable, certes[JK2018].

    La tenue littéraire est abîmée par la transposition au présent et aussi par un niveau de langue, un peu erratique, argotique, familier ou vulgaire : se blinder au choc, l’hélico, Quant à la brune, elle […],dégueulasse, etc. On peut comparer par exemple : One very good one => Un très bon film [AA1950] =>Un fameux[JK2018]. La maîtrise du style et du registre de langue fait clairement question.

    Le texte de la version JK2018 est également problématique en ce qui concerne la langue française, elle-même. Outre la mixture de présent, de passé composé, d’imparfait et même de plus-que-parfait, signalée plus haut, on peut relever différentes choses : l’hiver qui finit tout juste [franglais], son écriture gondole [sic], ruser le télécran [sic], etc. Ces faits contrastent avec la langue élégante, maîtrisée et surtout correcte (!) du texte original.

    Une autre anomalie est l’introduction d’une forme de subjectivité sensorielle, alors que le texte original prend au contraire un soin particulier à éviter les modalisations plus ou moins subjectives, hormis pour le vécu de Winston Smith. Par exemple :  Outside, even through the shut window-pane, the world looked cold =>Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid [AA1950] =>Même fenêtre fermée, on sent qu’il fait froid dans le monde extérieur [JK2018]. Autre exemple, mais de confusion entre conscience et sensation : He was conscious of nothing except the blankness of the page in front of him =>Winston n’était conscient que du vide de la page qui était devant lui[AA1950] =>Il perd toute sensation sinon celle de la page blanche devant lui [JK2018].

    De façon générale, on peut considérer la nouvelle version JK2018 comme une paraphrase de l’ancienne traduction,extrêmement dégradée, discordante, non-professionnelle et faisant outrage au texte original.

    On peut se demander si un recours auprès de Gallimard ne serait pas opportun, voire nécessaire, pour faire retirer de la vente cette nouvelle version JK2018.

    Le néoparler, une réécriture orwellienne d’Orwell

    Le mot novlangue est maintenant largement passé dans la langue courante. On se demande un peu pourquoi la nouvelle version JK2018 s’ingénie à inventer « néoparler ».

    Le mot forgé par Orwell est Newspeak. On peut souligner au moins deux choses. La première est que Newspeak en deux syllabes est cohérent avec l’espèce de charabia soviéto-russe où on accole des mots tronqués : gaz-prom, gos-plan, russ-neft, etc. La deuxième, encore plus notable, est que, normalement, en anglais, speak est uniquement un verbe. Son emploi en tant que nominal dans Newspeak est hautement transgressif, beaucoup plus transgressif que novlangue, auquel on pourrait presque reprocher d’être trop normal. De ce point de vue, « néoparler » est totalement minable. A la rigueur, on pourrait proposer de traduire Newspeak par nouvparl, qui rend assez bien cette dislocation transgressive du lexique. Une autre idée serait de combiner nov avec charabia pour former novabia, néologisme que je trouve assez séduisant.

    Autre source de perplexité : pourquoi traduire Thought Police par « Mentopolice », un mot incompréhensible et, qui plus est, mal construit, plutôt que par Police de la Pensée, qui est attesté au moins depuis les années 1940 et 50 dans l’une et l’autre langue. « Mentopolice » est typiquement du novabia. Autre exemple, mais en prime, de novabia genré : « une agente de la Mentopolice ».

    Je conclurai avec un extrait : « C’est une patrouille de police qui vient mettre son nez aux fenêtres. Mais les patrouilles, ce n’est pas grave. La grande affaire, c’est la Mentopolice. » Il me semble que Josée Kamoun n’a pas pris la mesure du sujet avec le sérieux qui convient…

    Fortunin Revengé 16/08/2018

    Source : Correspondance Polémia

    Crédits photos : Big Brother is watching you – Sstrobeck23 [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons / George Orwell – Cassowary Colorizations [CC BY 2.0], via Flickr / IngSoc – Nirwrath [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons / Big Brother Inc. – MTT [CC BY 2.0], via Flickr

    https://www.polemia.com/1984-orwellise-novlangue-devient-neoparler-nouvelle-traduction-rediff/

  • Une Yézidie réfugiée en Allemagne, rencontre par hasard son tortionnaire

    Une adolescente yézidie asservie par l’État islamique est retournée en Irak après avoir rencontré l’un de ses tortionnaires dans les rues d’une ville près de Stuttgart, en Allemagne, où il résidait en tant que réfugié. Ashwaq Ta’lo a déclaré qu’elle marchait dans la rue en février dernier lorsqu’elle a aperçu Abu Humam, un ancien gardien de l’Etat islamique, qui l’avait achetée en Irak pour 100 dollars.

    « J’avais des sueurs froides en regardant attentivement son visage ». « C’était Abu Humam, avec la même barbe effrayante et le même visage hideux. »

    L’adolescente a déclaré que Humam avait immédiatement proféré des menaces en lui disant:

    « Je suis Abou Humam et je sais vous étiez avec moi pendant un moment à Mossoul. Je sais où tu vis, avec qui tu vis et ce que tu fais. »

    Ta’lo a dénoncé Humam aux autorités, mais la police allemande a signifié qu’elle ne pouvait pas l’arrêter parce que le tortionnaire djihadiste a obtenu un statut de réfugié politique. L’adolescente a décidé de quitter l’Allemagne et est retournée au Kurdistan irakien pour vivre avec son père. « Je ne reviendrai jamais ».

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Européennes : Juppé et Raffarin, ces zombies de la politique, s’accrochent au cocotier

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    Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé – et même François Hollande, qui devrait raser les murs après son quinquennat – refont parler d’eux. Incapables de comprendre que leur temps est révolu, ils pourraient s’inviter aux prochaines élections européennes. Décidément, ces vieux beaux de la politique n’ont pas le sens du ridicule !

    Dans un entretien au Monde, Jean-Pierre Raffarin, qui, à part ses raffarinades, n’a guère laissé de trace impérissable dans sa longue carrière politique, explique la stratégie de ce qu’il désigne comme la « droite modérée et humaniste » pour les élections européennes. Trois solutions : affirmer son « entité spécifique par la formation d’une liste » ou construire un « accord politique novateur pour l’Europe, soit sur sa gauche, soit sur sa droite ». Entre une liste autonome, une alliance avec Macron ou un retour sous conditions dans le giron des Républicains, aucune porte n’est fermée : une façon de toujours retomber sur ses pieds.

    L’histoire récente a montré qu’en politique, tout est possible, de la fidélité aux trahisons ouvertes ou déguisées : la liste des exemples serait trop longue à citer. Nul doute que l’ancien Premier ministre, qui rêvait de devenir président du Sénat, trouvera des compagnons de route, quelle que soit l’option choisie. Comme Alain Juppé, que Chirac appelait « le meilleur d’entre nous » et qui s’est révélé tel qu’en lui-même, c’est-à-dire fort médiocre : s’il a su redynamiser et embellir Bordeaux, la transformant en une ville de bobos et de touristes, il a accumulé les échecs politiques.

    Une option paraît cependant plus probable : le rapprochement avec La République en marche. Raffarin et Juppé ne cachent pas leur proximité avec la politique européenne de Macron, position peu conciliable avec l’euroscepticisme affiché par Laurent Wauquiez – à moins que le président des Républicains ne mette de l’eau dans son vin et ne déçoive nombre de ses électeurs et sympathisants. Une liste autonome diviserait l’électorat du centre et de la droite, dont les voix, très largement macroniennes, se répartiraient sur plusieurs listes. Reste une alliance avec la majorité parlementaire, où chacun trouverait son compte. D’où l’intérêt de faire monter les enchères : dans ce domaine, Raffarin, en vieux singe de la politique, en connaît un rayon.

    C’est de la politique politicienne, d’autant plus détestable qu’elle dissimule des intérêts personnels sous des intentions prétendument louables. La palme de la rouerie et du cynisme revient cependant à François Hollande, qui fait le tour de la France pour promouvoir son livre et confond son succès de librairie avec sa popularité. Ne voilà-t-il pas qu’il laisse entendre que rien n’est jamais définitif et qu’il pourrait être un recours pour la France et les Français ?

    Il faut une certaine dose de narcissisme pour se croire indispensable. En essayant de remonter sur les tréteaux de la politique, ces Raffarin, ces Juppé, ces Hollande n’exhibent que leur vanité. Et l’on pourrait allonger la liste ! Quand on pense que Julien Dray, qui se définissait lui-même, en 2008, comme « un acheteur compulsif », et Pierre Moscovici, qui fut un piètre ministre des Finances avant de devenir commissaire européen, se verraient bien têtes de liste du Parti socialiste…

    Ces Raffarin, ces Juppé, ces Hollande, ces Moscovici et autres Dray, qui ont marqué de leur impuissance leur passage dans la vie publique, s’accrochent au cocotier au lieu de dépenser ce qu’il leur reste d’énergie à méditer sur leurs échecs et à se faire oublier. Ces illusionnistes ne font illusion qu’à eux-mêmes.

    Philippe Kerlouan

    http://www.bvoltaire.fr/europeennes-juppe-et-raffarin-ces-zombies-de-la-politique-saccrochent-au-cocotier/

  • L’État face à l’immigration : où est le bon sens et l’intérêt supérieur de la patrie ?

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    La France, c’est-à-dire l’État qui la dirige et la représente, devrait pour certains, par exemple les associations ou les ONG qui ne parlent que pour elles-mêmes, accueillir les migrants recueillis en mer au nom de la solidarité, humaine et européenne, et en vertu du droit maritime, afin notamment de sauver son « honneur ». Des individus, d’ailleurs, se donnent le droit d’aider les migrants illégaux, ou proposent de les recevoir en Corse ou à Sète, sans la moindre légitimité pour le faire.

    La notion de l’honneur appartient à la morale subjective. Elle n’a guère sa place dans le comportement des États qui doivent avant tout être pragmatiques et efficaces, sauf lorsqu’il s’agit de respecter des engagements internationaux. C’était l’un des arguments du général de Gaulle : il fallait continuer le combat pour respecter notre alliance avec le Royaume-Uni. Mais on remarquera qu’il y en avait deux autres : le bon sens et l’intérêt supérieur de la patrie. Ces deux-là sont évidemment absents, aujourd’hui, chez les partisans de l’immigration. Il est absurde de favoriser une immigration africaine en provenance de pays dénués de liens avec le nôtre comme l’Érythrée, par exemple, dont la population musulmane et peu formée n’apportera dans notre pays que des problèmes supplémentaires. Il n’est pas dans l’intérêt de la France de laisser entrer des étrangers en faisant semblant de croire qu’il s’agit de réfugiés politiques quand leur profil montre à l’évidence qu’ils sont avant tout des migrants économiques dont notre pays n’a nul besoin et qu’on aura le plus grand mal à faire repartir ensuite. Les hommes jeunes qui sont une large majorité des clandestins, une fois installés, n’auront de cesse que de se faire régulariser et de faire venir leur famille. Il n’y a aucun honneur à être dupe, et cela vaut pour le respect des traités. Le sauvetage en mer doit s’imposer en cas de naufrage accidentel. Or, nous faisons face à un détournement pervers du droit qui consiste à organiser le sauvetage sous la menace du naufrage au bénéfice de passeurs immondes dont les ONG se font les complices plus ou moins conscients et volontaires. Ce système entretient le trafic migratoire et ses tragédies humaines.

    Le rôle de l’État est d’assurer le bien commun du peuple dont il a la charge, au premier rang duquel se situe la sécurité. En dehors des vrais demandeurs d’asile qui ne seraient qu’une poignée, des opposants victimes de la répression d’une dictature uniquement, lesquels devraient être identifiés sur place, en Afrique, dans ces « centres d’accueil » dont on parle comme de l’Arlésienne, sans jamais les voir, il n’y a ni devoir ni intérêt, pour l’État, à ouvrir nos frontières à la vague migratoire. Son pouvoir n’est légitime que par l’onction de la volonté populaire ; or, celle-ci est, avec bon sens, de plus en plus hostile à l’immigration. On a envie de crier « au fou » lorsque des partisans acharnés de celle-ci prétendent qu’il faut changer les mentalités ! Certes, le pouvoir populaire n’est pas absolu, mais celui des minorités ne l’est pas davantage. Le droit suprême, en l’occurrence celui qui est inscrit dans notre « Déclaration », affirme notamment que la souveraineté réside dans la nation, et donc que ni la Corse ni le port de Sète n’en détiennent ne serait-ce qu’une partie. Elle professe également que la liberté, la propriété et la sûreté sont trois des droits fondamentaux qui doivent être sauvegardés.

    Il convient donc de rappeler aux élus qui sont à la tête de notre pays que toute politique qui porte atteinte, par ses effets, à la liberté, à la propriété ou à la sécurité des Français est une trahison à l’égard du mandat qu’ils ont reçu du peuple souverain ! Les quartiers où la police n’ose plus pénétrer, les fêtes ou les manifestations qui se terminent en pillages ou en incendies, la multiplication des attaques à l’arme blanche sont pourtant des signaux assez effrayants pour savoir ce que l’honneur, le bon sens et l’intérêt supérieur de la patrie imposent maintenant. Vouloir « sauver l’honneur » en douce en accueillant 60 passagers de l’Aquarius pour satisfaire une partie de sa clientèle politique revient à encourager le trafic et à trahir sa mission.

    Christian Vanneste

    http://www.bvoltaire.fr/letat-face-a-limmigration-ou-est-le-bon-sens-et-linteret-superieur-de-la-patrie/