Nos sociétés seraient-elles donc à ce point si fragiles ? Qu’au moindre risque d’épidémie coronesque, nos concitoyens soient condamnés à piller les supermarchés en nouilles, huile et sucre ; un peu comme lors de la première guerre du Golfe, en 1990, alors que ce conflit n’embrasait que l’Irak, à quelques milliers de kilomètres de nos frontières ?
Il est vrai qu’une simple coupure de courant et d’Internet peut suffire à paralyser la mondialisation heureuse, régie par le « droit » et le « doux commerce », pour reprendre la phraséologie de leurs prophètes qui, hier, déjà sourds à la colère des peuples, sont de plus en plus muets aujourd’hui. En attendant de persister à demeurer aveugles demain ?
En France comme ailleurs, ce double reproche : en faire trop ou pas assez. Dans les deux cas de figure, les autorités plus ou moins compétentes seront tenues pour coupables ; d’optimisme comme de pessimisme : la preuve par la canicule de 2003. Soyons justes avec ceux qui nous gouvernent. La décision finale ne leur appartient qu’en partie. Derrière, il y a les experts qui, même professant une opinion majoritaire sur la crise qui s’annonce, ne sont pas non plus exempts de se tromper, que ce soit sur le diagnostic ou la manière d’y remédier.