L’Italie est le deuxième pays après la Chine à être touché par le plus grand nombre de cas de coronavirus. Depuis mardi matin, c’est tout le pays qui est mis « à l’isolement ». Le point avec Marie d’Armagnac pour Boulevard Voltaire.
Le gouvernement italien a décidé de placer tout le pays en quarantaine. Comment en est-on arrivé là ?
Au cours des six dernières semaines, le gouvernement italien, avec à sa tête, Giuseppe Conte, a géré la crise de façon erratique. Dès la fin du mois de janvier, les gouverneurs des régions du Nord ont demandé que soient contrôlées ou mises en quarantaine préventive toutes les personnes arrivant de Chine. Non seulement la coalition au pouvoir (Parti démocrate et M5S) leur a ri au nez, mais elle les a couverts d’insultes – « racistes », « xénophobes », « Salvini est un chacal », etc. On a vu des choses ahurissantes comme des campagnes menées sur les réseaux sociaux « abbraccia un cinese » (« Embrasse un Chinois »), mais aussi le président de la République rendre visite, le 6 février dernier, à une école multi-ethnique dans le quartier de l’Esquilin, le Chinatown romain, en réponse aux simples mesures de bon sens de la quarantaine préventive, qualifiées ouvertement de racistes. Ou encore le présentateur du talk-show « Piazza Pulita » qui mange des rouleaux de printemps en direct pour conjurer le danger… du racisme. Ils ont donc perdu du temps.