La Russie, dans son histoire, a toujours été étrangère aux dynamiques européennes. Son nationalisme, son idéologie nationale, sont marquées par un double jeu d’attraction et de répulsion envers l’Europe en particulier et l’Occident en général. Le célèbre slaviste italien Aldo Ferrari nous le rappelle : du Xe au XIIIe siècles, la Russie de Kiev est bien inserée dans le système économique médiéval. L’invasion tatare l’arrache à l’Occident, puis la Principauté de Moscou, en se réorganisant et en combattant les résidus de l’Empire Tatar, se veut une nouvelle Byzance orthodoxe, différente de l’Occident romain ou protestant. La victoire de Moscou amorce l’élan de la Russie vers les immensités sibériennes. De l’avènement de Pierre le Grand au règne de Catherine II et au XIXe siècle, s’opère un timide rapprochement avec l’Ouest. Pour bon nombre d’observateurs, la révolution communiste inaugure une nouvelle phase de fermeture autarcique, de désoccidentalisation, en dépit de l’origine ouest-européenne de son idéologie, le marxisme.
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