La réaction de l’idéologie médiatique à la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre a été sans surprise. On a eu droit à une course au titre de champion du monde de la flagornerie, toutes cartes de presse confondues.
Victoire féministe ?
Enfin, après plus de 30 ans, une femme : on entendait que ça. Et comme on veut que ce soit bien une victoire féministe contre le patriarcat politicien, on parle de « Première ministre ». La soumission aux idées passe une fois de plus par la soumission à la sémantique. Édith Cresson sortie des oubliettes a fustigé la misogynie des politiques dont, bien sûr, elle a été victime. Ce qui n’est pas tout à fait faux. Mais personne, bien sûr, n’a osé lui dire que son échec explique aussi son départ rapide et que, considérée comme une « fausse bonne idée », elle a participé par son exemple raté à cette si longue attente. Les féministes militants avec carte de presse n’ont pas fait en trente ans un formidable forcing dans le sens d’une féminisation de Matignon.
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