Le roi n’est pas un homme seul, il s’inscrit dans une suite de rois, dans une famille royale qui incarne la Monarchie : il n’est donc pas un homme sans « histoire », il porte avec lui la mémoire de ceux qui l’ont précédé, et celle de la nation française, née par et avec ses ancêtres, parfois lointains… Ce n’est pas un monocrate sans lendemain, c’est un monarque enraciné.
La Monarchie royale, néanmoins, ne se limite pas à deux hommes, le père et le fils (dans le meilleur des cas, même s’il est arrivé, dans notre histoire de France, que ce soit le petit-fils, voire l’arrière-petit-fils, qui succède au roi trépassé : ainsi, Louis XV et Louis XVI, pour le seul XVIIIe siècle). La Monarchie est aussi un régime « familial », et cela de deux manières : la famille royale est cette famille-chef dans laquelle le pays peut se reconnaître, parce que, en définitive, la Monarchie est, dans le même temps, une « famille de familles » et non un bloc « un et indivisible » dans lequel les uns et les autres seraient ramenés à leur seule condition d’individu « né orphelin et considéré comme fin de lui-même ».