L’avocat auteur de cet article, Maître Yves Abram, détaille ici l’aspect juridique de la plainte de Xavier Kemlin contre Valérie Trierweiler pour abus de biens sociaux. Si elle aboutit, elle pourrait déboucher tout simplement sur la destitution de François Hollande.
Je me verrais bien à l’Élysée pour deux quinquennat », déclarait Valérie Trierweiler sur les antennes de RTL au journal de 7h30 le 21 novembre 2011. L’élection de François Hollande à la présidence de la république a réalisé ce souhait, mais à quel titre ?
Depuis la naissance de la IIIe République, 23 femmes ont été appelées « première dame de France » ; à la différence de Madame Valérie Trierweiler, elles étaient chacune l’épouse légitime du président ; cette qualité assurait un lien de droit (celui du mariage) entre elles et le président de la République, à défaut d’une reconnaissance autonome fondée sur un autre texte juridique.¢
En effet la conjointe du président de la République n’a jamais eu juridiquement ou légalement de fonctions officielles au cours des troisième, quatrième ou Ve République. Seule une tradition ininterrompue, et qui s’est renforcée au cours de la cinquième République, lui reconnait une capacité de représenter son mari sur le plan protocolaire ou en matière sociale.
En aucun cas elle ne saurait disposer de pouvoirs autonomes. Son influence ne peut être qu’indirecte et le coût de sa présence (qui va bien au-delà de celui indiqué dans une réponse ministérielle publiée au J.O. le 30 avril 2013) se confond et s’impute sur les dépenses du président lui-même, affectées au budget de l’Élysée.
Cette situation a amené un citoyen à porter plainte contre Valérie Treiweiler pour recel de détournement de fonds. (1)
Au-delà des prises de position politiques que suscite cette controverse, il semble nécessaire de bien distinguer deux problèmes distincts qu’elle soulève :
D’une part elle pose la question de la place du conjoint(e) du président de la République ; cette question a déjà suscité plusieurs propositions et il n’est pas impossible qu’elle fasse l’objet de dispositions juridiques dans le cadre d’une révision constitutionnelle ou d’un aménagement des dispositions existantes.
D’autre part et surtout elle soulève la question du titre de « première dame de France ».
L’article premier de notre Constitution rappelle que «… Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »
À la différence du mariage et du pacte d’union civile qui supposent une démarche volontaire impliquant non seulement le partenaire mais également la société, la relation de concubinage reste exclusivement régie par la libre volonté des partenaires et n’a été introduite dans le code civil que par souci de permettre la reconnaissance sociale de l’homosexualité.
Il est dans la nature et le fondement des relations sociales que droits et obligations soient associés et que l’on ne puisse se prévaloir des uns sans s’acquitter des autres. Au regard de ce principe il est compréhensible de contester un titre qui ne s’autorise que d’un choix individuel, qui ne concerne que la sphère privée, et dont la légitimité ne suppose pas un lien juridique minimum avec la société et les citoyens comme le Pacs ou le mariage. La situation contraire (et actuelle) permet d’imaginer toutes les dérives possibles en fonction des aléas de la vie sentimentale et strictement privée.
Paradoxalement le concubinage, défini comme « une union de fait caractérisé par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité, entre deux personnes de sexe différent ou de même sexe qui vivent en couple (article 515-8 du code civil)» comporte des obligations au regard notamment du droit fiscal. En effet, l’article 885 E du code général des impôts oblige à faire masse commune de l’ensemble des biens appartenant à des concubins lorsque le concubinage est notoire.
L’auteur de la plainte déposée et plusieurs témoignages publiés dans la presse ou sur Internet affirment que tel n’a pas été le cas en ce qui concerne François Hollande et Madame Trierweiler, cette circonstance affectant également la déclaration à laquelle était astreint le candidat, telle qu’elle est prévue par l’article LO135 – 1 du code électoral (on peut en prendre connaissance au journal officiel du 11 mai 2012 p.9000).
Cette situation, si elle était confirmée, serait susceptible de remettre en cause la légitimité de l’élection présidentielle, sans préjudice des sanctions prévues par ailleurs.¢
(1) on peut émettre des réserves sur la qualification retenue par le plaignant, celle d’abus de bien social ou d’abus de pouvoir pouvant paraître plus adaptée.
http://www.francepresseinfos.com/
anti-national - Page 1065
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Vers la destitution de Hollande ?
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La banlieue se lève contre la loi Taubira !
Manifestation à Argenteuil vendredi 10 Mai à 17h30 ; départ gare du Val d’Argenteuil, Boulevard de la Résistance !
La banlieue bâillonnée, manipulée par le gouvernement va exprimer demain son refus de la loi Taubira.
La banlieue a voté majoritairement pour M. Hollande (à 65% à Argenteuil et Bezons) mais est violemment opposée à l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe !
Difficile d’y trouver des défenseurs de la loi Taubira…
Michel Janva http://www.lesalonbeige.blogs.com/
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Accueil de Najat Vallaud-Belkacem à Lyon le 13 mai
Lundi 13 mai 2013 à 17H30 à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 - Manufacture des Tabacs Etablissements
Accueil par Monsieur Jacques Comby, Président de l’Université Jean-Moulin Lyon 3
Allocution de Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droit des Femmes
Présentation de la table ronde par Jean-Pierre Boissin (coordination plan d’action Entrepreneuriat Etudiants – MESR-MRP, IAE de Grenoble) etc.
Michel Janva http://www.lesalonbeige.blogs.com/ -
Lettre de Philippe Bouvard à François Hollande : "De quel droit"?
Très belle lettre à laquelle on pourrait ajouter chaque jour sa question. Par exemple aujourd'hui :
"De quel droit avez-vous décidé qu'un signe de reconnaissance porté sur un vêtement méritait une arrestation arbitraire?"
"De quel droit les forces de l'ordre ont-elles reçu l'ordre de surveiller des citoyens français pour le seul motif qu'elles s'opposent à un projet de loi puis à une loi qui n'est pas encore promulguée?".
Etc.
En voici le début :
"Monsieur Hollande, l’élection démocratique a fait de vous un président.
Elle vous a donné des droits, certes, mais pas TOUS les droits.
Elle vous a surtout donné des devoir : garantir et défendre les valeurs fondamentales de notre nation.
En aucun cas, elle fait de vous un dictateur, menteur et manipulateur de surcroît.
Alors, de quel droit ?
De quel droit faites-vous disparaître les couleurs de notre drapeau du site de l’Elysée ?
L’Elysée ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Il appartient aux Français qui vous l’ont prêté pour la durée de votre mandat.
Rendez-nous nos couleurs !
De quel droit faites-vous disparaître les archives de l’Elysée ?
La mémoire de la France ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Elle appartient aux Français qui vous l’ont confiée pour la durée de votre mandat.
Faire croire que l’Histoire de France commence le 6 Mai 2012 et qu’avant, c’était le néant est une trahison de haut niveau.
Rendez-nous notre Histoire !
De quel droit détournez-vousnotre argent pour promouvoir sur le site de l’Elysée une personne dont vous avez scellé vous-même le sort et le statut,
c’est-à-dire « RIEN DU TOUT , et d’affecter à ce « fantôme de la République » un service et des employés à nos frais ? Le budget de l’Elysée ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Il vous a été concédé par les Français pour régler les dépenses afférentes à vos fonctions pour la durée de votre mandat.
Rendez-nous notre argent !
De quel droit osez-vous influencer la Justice en interférant dans une affaire personnelle, vous qui promettiez une « République Irréprochable »
(engagement 53 : je garantirai l’indépendance de la Justice). La Justice ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Elle appartient aux Français qui ne vous permettront pas de la bafouer.
Rendez-nous notre Justice
De quel droit abusez-vous des pouvoirs qui vous sont conférés en plaçant vos amis à la tête de toutes les institutions, en recevant en cachette le chef du PS, en faisant de la République l’antichambre du Parti Socialiste ? (engagement 48 : j’augmenterai les pouvoirs du Parlement, notamment sur les nominations aux plus hauts postes de l’Etat afin de les rendre irréprochables) et (engagement 51 : la désignation des responsables des chaînes publiques de télévision et de radio dépendra d’une autorité indépendante et non plus du chef de l’Etat).
Rendez-nous notre indépendance, MENTEUR !
De quel droit privilégiez-vous une communauté religieuse et ignorez ostentatoirement les autres, vous qui prônez la laïcité (engagement 46 : je proposerai d’inscrire la laïcité dans la Constitution). Vous qui prétendez être le Président de tous les Français (Je veux rassembler toute la France). La religion ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Elle appartient aux Français qui ne vous permettront pas de l’instrumentaliser à des fins électorales.
Honorez nos fêtes chrétiennes !
De quel droit un de vos ministres impose-t-il aux établissements privés le principe de neutralité en empêchant les débats sur le mariage homosexuel alors qu’une autre en assure la promotion dans les écoles, aux côtés d’un membre de l’Inter-LGBT ?
Rendez-nous nos écoles, Monsieur Hollande !
Notre article ici et un autre là et encore un autre.
De quel droit supprimez-vous du Code Civil, du Code de la Famille et d’une douzaine d’autres Codes des termes qui sont le fondement même de notre société ? (suite)"
Lahire
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Une soirée des Veilleurs à Paris – Reportage du Bastion
Les Veilleurs de Paris organisaient leur nouvelle veillée du mardi 30 avril. Depuis la toute première fois le 16 avril, la lueur de leurs bougies s’est propagée et illumine chaque jour où presque plus de 80 villes de France. Nous sommes allés à la rencontre de ceux par qui tout a commencé.
[NDLR : Sur le mouvement Les Veilleurs, voir aussi leurs textes, le compte Facebook des Veilleurs de Paris et leur compte Twitter. De nombreuses autres villes ou régions ont aussi des comptes Facebook et Twitter des Veilleurs qui leur servent à communiquer.]
Un temps maussade qui n’entame pas la détermination
Une soirée des Veilleurs à Paris - Reportage du Bastion
Les Veilleurs
Les montres indiquent à peine plus de 22 heures quand nous approchons de là où le lieu de rendez-vous a été fixé un peu plus tôt dans la journée. Déjà les veilleurs présents quittent les pelouses du Louvre. Ils avaient prévenu sur les réseaux sociaux : « Pour les veilleurs qui ont peur de la pluie, n’hésitez pas à prendre un sac en plastique pour le sol. A ce soir! ». Mais le froid de ce soir de printemps se suffit à lui-même, inutile de rester sous la pluie quand les arcades de la cour Napoléon peuvent sous leurs arches majestueuses accueillir et protéger la foule des anonymes venus protester pacifiquement, armés uniquement de l’armure de leur foi.
Tout se fait dans le calme et chacun prend place sur le sol fait de marbre. Quelques haut-parleurs sont installés, et les consignes sont données. Il ne faut pas applaudir, mais secouer les mains. Seuls les chants et les textes lus doivent briser le silence de protestation. Celles et ceux qui ont amené des bougies sont invités à les allumer. Il est également conseillé de respecter une certaine parité entre les femmes et les hommes assis au sol. Ainsi le rapport de force est plus équilibré en cas de recours à la force de la police pour nous évacuer. Bien que les réseaux sociaux soient sans aucun doute surveillés, de police il n’en est pas question pour le moment. Pas l’ombre d’un uniforme ou d’un gyrophare à l’horizon. A moins que quelques mouchards en civil se soient glissés parmi nous ?
« La beauté sauvera le monde »
Maintenant que tout est en place, la veillée peut débuter. Après un extrait de Dostoïevski qui nous est lu par un jeune-homme, c’est au tour d’une jeune-fille de prendre la parole, et de nous expliquer ce qu’est, selon elle, le sens de la démarche entreprise par les veilleurs. Elle profite du lieu dans lequel nous sommes pour faire une comparaison : « Notre perspective est celle du temps long, comme les bâtisseurs du Louvre. Nous cherchons à recevoir et à transmettre. ». Je ne sais pas quel peut être l’âge de cette jeune-fille, mais la jeunesse de sa voix mêlée à la sincérité et à la conviction qui s’en dégage forcent l’admiration. C’est maintenant au tour d’un garçon et d’une fille de chanter un duo. Est-ce un chant religieux ? Je ne le sais pas, mais la magie du cadre qui nous entoure et la résonance de l’arcade qui nous abrite contribue à magnifier la prestation. Viendra ensuite le tour de l’Espérance. Ce chant, qui est devenu hymne des veillées aux quatre coins de la France, sera repris en chœur par tous les veilleurs.
La suite => http://fr.novopress.info/137185/une-soiree-des-veilleurs-a-paris-reportage-du-bastion/#more-137185Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, lobby, magouille et compagnie, tradition 0 commentaire -
12 et 26 mai, tous à Paris – Résister et attaquer
1. Résister et attaquer. Ces deux actes de la vertu de force seront au cœur de l’Hommage national à Sainte Jeanne d’Arc. Pour un catholique français, ce rendez-vous du 12 mai n’est pas facultatif.
Le mythe laïque d’une saine laïcité est présenté partout comme la condition du « vivre ensemble » rendu nécessaire par le triomphe de l’individualisme et du personnalisme. Face à ce défi lancé à la nature sociale de l’homme, nous allons mettre notre combat pour une société chrétienne par ses institutions et ses lois sous la protection de la bergère de Domrémy. En elle, nous trouvons cette magnanimité des humbles choisis par Dieu pour continuer à nous communiquer une force inépuisable en face d’un mal difficile à vaincre. (…)
Demandons à Jeanne la fidélité au devoir d’état, elle nous habitue à ne pas céder au découragement. Le service de la patrie appartient aux exigences du devoir d’état. Nous sommes catholiques, nous appartenons à la nation française. Le devoir d’état a un lien concret avec le bien commun. Il s’agit de travailler ensemble, de nous épauler dans la résistance, de nous préparer au jour assigné pour la délivrance.
Le bien propre de Jeanne d’Arc était de rester avec ses parents, de garder ses troupeaux à l’ombre de son clocher. Mais, il y a « grand pitié au royaume de France » lui disent ses voix. Le bien commun s’impose à elle, jusqu’au sacrifice de sa vie.
« Sustinere et aggredi ». Résister et attaquer. Pas d’illusionnisme, d’utopie, de rêves malsains, de constructions imaginatives. Le temps presse, le temps n’est plus de délibérer mais d’agir. (…) Notre hommage national à Sainte Jeanne d’Arc ne doit pas être un feu de paille allumé le douze mai. Il nous est demandé de nous engager et de marcher dans le combat de la foi et dans le combat politique. L’enjeu est celui d’une société fondée sur le bien commun temporel conduisant, par l’Eglise, à la béatitude du ciel.
Abbé Bruno Schaeffer
(…) venez tous le dimanche 12 mai à Paris ! Priez ! Chantez à Sainte Jeanne d’Arc ! Formez-vous par la prière et l’étude pour la bataille en cours, car sachez que la France, fille aînée de l’Eglise, a une mission particulière. Et quand elle est malade, le monde est malade.
Père Jean-Jacques Marziac (Coopérateurs du Christ-Roi)
12 mai
12 mai à 14h30 – défilé en hommage à Ste Jeanne d’Arc – de la place St Augustin à la place des Pyramides
26 mai à 14h30 – manifestation “Ennemis du mariage, de la famille, de la France : du balai !” – de la place Général Catroux (métro Malesherbes) à l’Opéra
2. Appel aux volontaires
Les circonstances particulières que vit la France en ce moment avec la mise en place de lois iniques défigurant la Famille, socle de base de la société, nous obligent à une mobilisation sans faille, déterminée. D’abord le 12 mai, pour un défilé en hommage à Ste Jeanne d’Arc, modèle par excellence des vertus dont nous avons besoin dans les combats à mener. Ensuite le 26 mai, pour une manifestation dont le but est de défendre le mariage, la famille et la France, quelles que soient les trahisons des fausses élites politiques, prisonnières de lobbies internationaux et de forces occultes au projet infâme.
Pour assurer le meilleur déroulement de ces deux événements, nous lançons un appel pressant aux volontaires. Nous avons besoin de volontaires pour le service d’ordre (les 12 et 26 mai), pour la distribution de tracts (les 12 et 26 mai), pour la vente des balais et drapeaux (le 26 mai). Contactez au plus vite notre secrétariat à ce sujet (01.34.11.16.94 – secretariat@civitas-institut.com )
Alain Escada,
président de CIVITAS
Pour assurer à ces deux événements tout le faste nécessaire, nous avons besoin de rassembler rapidement 25.000 euros.
CIVITAS est à la pointe du combat pour obtenir un sursaut contre-révolutionnaire. Mais nous ne pourrons y arriver sans votre aide. Chaque euro que vous nous confierez servira à faire entendre haut et fort la voix des catholiques et des patriotes.
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Au désespoir de la lutte, des signes d’espérance
par Pierre Mayrant* Le mouvement contre le mariage pour tous fut égalable au 13 janvier, puis au 24 mars 2013, aux manifestations contre la loi Savary en 1984. Depuis cette dernière date, depuis que des manifestations improvisées se multiplient dans les grandes villes de France, nous nous rapprochons à titre de comparaison aux événements de mai 1968. Si la situation dégénère, nous pourrions bien nous rapprocher d’un autre référent : les journées de juin 1848, dont l’issue fut tragique. Quoiqu’il en soit et quelque soient les nuances d’analyse que les politologues dressent en ce moment et dresseront par la suite, il est incontestable que cette année 2013 a réveillé la tradition révolutionnaire de la France. Même si les événements sont proches et qu’ils ne sont pas terminés, que les tensions sont vives, que les passions sont exacerbées, il convient de prendre le recul nécessaire pour mieux inscrire ces événements dans le long terme, pour prendre conscience qu’au désespoir de la lutte, l’existence même de celle-ci, quelle que soit son issue, est un signe d’espérance. [...] La suite sur Nouvelles de France http://www.actionfrancaise.net
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Aristote ou Rousseau ? Les fondements philosphiques du débat sur le « mariage » pour tous (II)
Ce remarquable article sur les questions philosophiques qui sous-tendent l’affaire du « mariage » des couples de même sexe vient d’être publié par le site australien MercatorNet. Son auteur, Robert R. Reilly, est ancien membre de l’Administration de Reagan, spécialiste des affaires internationales et de l’islam. Voici ma traduction de la deuxième partie de ce texte, dont j'ai publié la première partie le 29 avril, sous le titre : « Rousseau a pavé le chemin du “mariage” homosexuel ». C'est par ici.
Il s’agit de comprendre, en effet, ce qui sépare fondamentalement les partisans et les adversaires du « mariage pour tous », et de préciser les notions de nature et de « contre-nature » de manière à mieux aborder les débats, les conflits et les attaques qui vont se multiplier dans les mois qui viennent.
Après la première partie sur la philosophie classique et réaliste, cette deuxième livraison montre comment Rousseau et les « Lumières » ont subverti le sens du mot nature. – J.S.
L’inversion d’Aristote par Rousseau
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) a mis la notion de nature selon Aristote sens dessus dessous. Aristote disait que la nature est définie non seulement par ce qu’est l’homme, mais par ce qu’il doit être. Rousseau, au contraire, soutient que la nature n’est pas une fin (une telos) mais un commencement : la fin de l’homme est son début. Il n’a pas une nature immuable. « Nous ne savons pas ce que notre nature nous permet d’être », écrivait Rousseau dans son Emile. Ce point de vue a été décliné pour le XXe siècle par John Dewey qui affirmait : « La nature humaine est de ne pas avoir de nature. » Il n’y a pas de devenir « obligé » pour l’homme, pas d’impératif moral. Il n’y a pas de dessein, ni pour l’homme, ni dans la nature ; par conséquent, l’existence est dépourvue de tout principe rationnel. Cela signifie qu’il n’y a pas d’entéléchie, rien qui ressemble au fait « d’avoir sa propre fin en soi » comme le disait Aristote. Et même, la raison elle-même n’est pas naturelle à l’homme, selon Rousseau – alors que pour Aristote elle est l’essence même de l’homme. Pour Rousseau, les racines de la raison plongent dans ce qui est irrationnel. La raison est la servante des passions, et non de la vérité.
A l’inverse d’Aristote, Rousseau affirmait que l’homme, par nature, n’est pas un animal social et politique doué de raison. A la différence d’Aristote, Rousseau ne part pas de la famille, mais d’un individu isolé à l’état de nature, où le pur « sentiment de sa propre existence » était tel qu’« on se suffisait à soi-même, comme Dieu ». La nature devient un substitut profane au jardin d’Eden. Mais ce dieu satisfait de lui était asocial, amoral et pré-rationnel. Ses accouplements avec des femmes se faisaient au hasard et ne formaient aucun attachement durable. La famille ne lui était pas naturelle. Comme l’écrivait Rousseau dans son Discours sur l’origine des inégalités, « La faim, d’autres appétits lui faisant éprouver tour à tour diverses manières d’exister, il y en eut une qui l’invita à perpétuer son espèce ; et ce penchant aveugle, dépourvu de tout sentiment du cœur, ne produisait qu’un acte purement animal. Le besoin satisfait, les deux sexes ne se reconnaissaient plus, et l’enfant même n’était plus rien à la mère sitôt qu’il pouvait se passer d’elle. » (Rousseau, de fait, abandonna ses cinq enfants.) Le Marquis de Sade exprima un sentiment en tous points rousseauiste dans Juliette, en écrivant que « toutes les créatures naissent isolées et sans aucun besoin les unes des autres ».
Ce n’est qu’au moment où, par un « accident » inexplicable, un homme dut s’associer avec un autre, que son autonomie semblable à celle d’un dieu prit fin. « L’homme est bon par nature », disait Rousseau, mais d’une façon ou d’une autre nous sommes tombés de cet état de nature. Ce que l’homme est devenu est le résultat non de la nature mais de cet « accident », qui d’une certaine manière a également déclenché son usage de la raison. Rousseau insiste sur le caractère accidentel de l’association de l’homme au sein de la société pour mettre l’accent sur son caractère non naturel et artificiel. Elle n’était pas nécessaire. Mieux : elle n’aurait jamais dû se produire. Aristote enseignait que l’on n’arrive pas seul à la perfection ; l’homme a besoin de la société et de l’ordre politique pour développer pleinement son potentiel. La polis lui est nécessaire. Rousseau assurait au contraire que l’homme commence dans un état de perfection, que la constitution de la société lui arrache.
Voici la manière dont Rousseau posait cette thèse dans son Discours sur l’origine de l’inégalité : « Cet état [de nature] était le moins sujet aux révolutions, le meilleur à l’homme, et il n’en a dû sortir que par quelque funeste hasard qui, pour l’utilité commune, eût dû ne jamais arriver. L’exemple des sauvages qu’on a presque tous trouvés à ce point semble confirmer que le genre humain était fait pour y rester toujours, que cet état est la véritable jeunesse du monde, et que tous les progrès ultérieurs ont été en apparence autant de pas vers la perfection de l’individu, et en effet vers la décrépitude de l’espèce. »
Dans le Discours sur les sciences et les arts, Rousseau se faisait fort de montrer les influences délétères de la civilisation et du « progrès » sur l’homme, dont les « âmes ont été corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection ». Dans son Rousseau, juge de Jean-Jacques, il se décrit lui-même comme ayant affirmé le « grand principe que la nature a fait l?homme heureux et bon, mais que la société le déprave et le rend misérable. (…) Le vice et l?erreur, étrangers à sa constitution, s?y introduisent du dehors et l?altèrent insensiblement ». Rousseau écrit qu’« il nous fait voir l?espèce humaine meilleure, plus sage et plus heureuse dans sa constitution primitive, aveugle, misérable et méchante à mesure qu?elle s?en éloigne ».
La société résultant de ce « fatal événement » du hasard a corrompu l’homme. C’est ce que Rousseau substitue au péché originel. Par son association avec autrui, l’homme a perdu le sentiment auto-suffisant « de sa propre existence ». Il a commencé à vivre par rapport à l’estime d’autrui (amour-propre) plutôt que dans l’estime de lui-même (amour de soi). De cette manière, l’homme a été « aliéné » de lui-même et est devenu esclave des autres. Voilà ce que voulait dire Rousseau en écrivant : « L’homme est né libre et partout il est dans les fers. » Nous trouvons ainsi chez Rousseau l’origine de l’idée marxiste de l’exploitation, menée plus avant en des temps plus récents par l’assertion existentielle de Jean-Paul Sartre : « L’enfer, c’est les autres. » Si l’enfer, c’est les autres, alors le ciel doit être soi.
Néanmoins, Rousseau savait que l’état pré-rationnel, asocial d’un paradisiaque isolement à l’état de nature était perdu pour toujours, à la manière du jardin de l’Eden. Mais il pensait qu’un Etat tout-puissant pouvait améliorer la situation de l’homme aliéné. Pour approcher au plus près de la rédemption profane, l’homme doit abolir ces formes d’association dépendante qui l’ont rendu esclave d’autres hommes et toujours maintenu en dehors de lui-même. Il doit couper, autant que faire se peut, ses relations avec les autres membres de la société afin de pouvoir se rendre à lui-même le sentiment de son existence. Comment faire ?
L’Etat exige une dépendance totale
Rousseau a décrit l’accomplissement de cette condition : « Chaque personne serait alors totalement indépendante par rapport à tous les autres hommes, et dépendrait totalement de l’Etat. » L’Etat pourrait restaurer un simulacre de ce bien-être originel en éliminant toutes les relations sociales subsidiaires de l’homme. En détruisant les attaches familiales, sociales et politiques, l’Etat pourrait rendre chaque individu dépendant de l’Etat et indépendant par rapport à autrui. L’Etat est le véhicule permettant de rapprocher les gens afin qu’ils puissent être séparés : une sorte d’individualisme radical sponsorisé par l’Etat.
Le programme de Rousseau consistait à politiser totalement la société et sa première cible fut le fondement de la société – le premier moyen par lequel les hommes sont éloignés de cet égocentrisme où Rousseau aimerait les voir retourner : la famille. Pour détruire la famille, Rousseau proposait de lui enlever sa fonction première d’éduquer ses enfants, et que cette fonction soit dévolue à l’Etat. « L’autorité publique, en prenant la place du père et en se chargeant de cette importante fonction, devrait acquérir ses droits en le déchargeant de ses devoirs. » Le père est censé se consoler avec la pensée qu’il lui reste encore quelque autorité par rapport à ses enfants en tant que « citoyen » de l’Etat. Sa relation avec ses enfants s’est métamorphosée en relation purement politique.
Les attaques de Rousseau contre la famille et son recours exclusif à l’Etat comme véhicule exclusif de la rédemption de l’homme constituent le prototype pour tous les révolutionnaires ultérieurs. Le programme est toujours le même : la société, responsable de tous les maux, doit être détruite. En vue de promouvoir la « fraternité » universelle, la seule source où le mot « frère » puisse trouver son sens – la famille – doit être éliminée. Une fois la société atomisée, dès lors que la famille aura cessé de s’interposer entre l’individu et l’Etat, l’Etat sera libre de transformer par la force l’individu isolé pour en faire n’importe quel type d’« homme nouveau » que les visionnaires révolutionnaires auront imaginé.
La famille artificielle
Nous voici donc arrivés à un moment de la plus haute signification pour notre réflexion. Si la famille est artificielle par ses origines, ainsi que l’affirmait Rousseau, alors elle peut être changée et réaménagée de n’importe quelle façon qui puisse être voulue par l’Etat, ou par autrui. Il s’agit simplement d’un glissement conventionnel, quelque chose qui change dans un artefact culturel. Nous pouvons modifier les relations humaines de n’importe quelle façon. Celui qui a suffisamment de pouvoir peut faire ces modifications à sa propre guise. Il n’y a pas de critère dans la nature auquel il faille adhérer ou à l’aune duquel on puisse le juger. S’il n’y a pas de nature, alors il ne peut d’aucune façon y avoir un problème par rapport aux actes homosexuels ou au mariage des couples de même sexe – ni avec bien d’autres choses non plus. Faire remarquer qu’il n’a jamais rien existé dans l’histoire de comparable à un mariage homosexuel est superflu, de ce point de vue, puisque la « nature » de l’homme est malléable. Elle est le produit de l’histoire. L’histoire avance et l’homme change avec elle. Ou plutôt : l’homme peut se changer lui-même selon ses désirs, aussi longtemps qu’il a les moyens de le faire. Puisque les choses n’ont pas leur fin en elles-mêmes, quiconque est assez puissant pour le faire peut la leur attribuer.
Telle est la philosophie du sophiste Calliclès dans Gorgias, lorsqu’il dit à Socrate : « La vérité, que tu prétends chercher, Socrate, la voici : le luxe, l’incontinence et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur ; le reste, toutes ces belles idées, ces conventions contraires à la nature, ne sont que niaiseries et néant » (492c). Avec le concours de la force, la vertu devient exactement ce que vous voulez. Il ne s’agit pas de conformer son comportement aux fins rationnelles de la nature, mais de conformer les choses à ses désirs. La raison devient alors l’instrument qui permet de le faire. Pour Rousseau, l’homme est une créature de désirs et d’appétits, auxquels sa raison est subordonnée. L’hôte de Rousseau en Angleterre, David Hume, a écrit dans son Traité sur la nature humaine : « La raison est, et ne devrait être davantage que l’esclave des passions et ne doit jamais prétendre à aucun office que de les servir et de leur obéir. » La raison n’est plus, dès lors, le moyen par lequel l’homme atteint sa fin dans la connaissance et la contemplation du bien. Elle est un outil pour assouvir les passions. L’inversion d’Aristote est ainsi complète.
Lois naturelles ou droits naturels ?
Calliclès, en version contemporaine, ne s’exprimerait pas avec autant de franchise qu’il le fait devant Socrate. Il envelopperait son inversion de la loi naturelle du langage du « droit naturel », de manière à ce que cela puisse paraître la même chose, tout en étant l’exact contraire – ainsi que le fit Rousseau. Si vous êtes un homosexuel actif, vous revendiquez un « droit » aux actes sodomites et au mariage homosexuel. Alors que « droit naturel » sonne comme « loi naturelle » ce n’est, comme l’a expliqué le P. James Schall, pas du tout la même chose.
« La théorie moderne du droit naturel », écrit-il, « est une théorie de la volonté, une volonté qui n’a pas d’autre présupposé qu’elle-même. Dans sa version politisée, elle aura été l’alternative la plus durable et la plus dangereuse à une loi naturelle basée sur la réalité ontologique de ce qu’est l’homme.
« Dès lors que le droit naturel devient le fondement accepté de la vie politique, l’Etat est libre d’y placer n’importe quel contenu, comme il le désire, y compris la réécriture ou l’élimination de la loi naturelle. La tradition constitutionnelle de jadis pensait que l’Etat était, en lui-même, à la fois le résultat naturel de la nature de l’homme et, et tant que tel, un frein pour l’Etat. Mais si l’homme n’a pas de “nature”, il est libéré de cette contrainte. Le droit naturel moderne signifie que rien ne limite l’homme ou l’Etat, si ce n’est ce que l’homme veut. Il peut vouloir toute chose qu’il est capable de faire arriver, qu’elle soit tenue ou non pour contraire à la loi naturelle. »
Ce qui se joue actuellement dans la bataille du mariage des couples de même sexe n’est rien de moins que cela.
Sans parler directement de Calliclès ou de Rousseau, celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger a dit dans Le sel de la terre quelque chose qui caractérise cette école de pensée : « L’idée que la “nature” a quelque chose à dire n’est plus admissible ; l’homme doit disposer de la liberté de se remodeler à volonté. Il doit être libéré de toutes les données antérieures de son essence. Il fait de lui-même ce qu’il veut, et c’est seulement de cette manière qu’il est véritablement “libre” et libéré. Derrière cette approche se trouve une rébellion de la part de l’homme contre les limites qui sont les siennes en tant qu’être biologique. A la fin, c’est une révolte contre notre état de créatures – une édition moderne, nouvelle, des tentatives immémoriales d’être Dieu, d’être comme Dieu. »
Voilà la perspective anthropologique et métaphysique au sein de laquelle le mouvement en faveur du mariage des couples de même sexe argumente son cas. Accepter le mariage des couples de même sexe revient à accepter l’ensemble de la perspective d’où elle émane, y compris l’assertion selon laquelle « la nature humaine est de ne pas avoir de nature ». Mais la nature humaine n’est rien d’autre que ce qui fait que l’on est un être humain. Rejeter cela, c’est nier l’humanité, nier ce qui est.
Robert Reilly
Source : http://www.mercatornet.com/articles/view/the_road_to_same_sex_marriage_was_paved_by_rousseau
© leblogdejeannesmits pour la traduction. -
Mosco et son dernier cocorico à Paris
Les propos de Moscovici, énoncés triomphalement le 5 mai (1)⇓ : "l'austérité en Europe c'est fini" méritent plus qu'une simple interrogation, plus qu'un haussement d'épaules, plus qu'un ricanement dans les autres capitales de l'Union européenne.
Tout d'abord on doit les ramener à leur dimension franco-française : l'austérité en France, et même ce qu'on appelle la rigueur, et même ce que les socialistes français appellent, sans rire, le "sérieux budgétaire", à Paris cela n'a jamais commencé.
Les dépenses publiques hexagonales, en effet, sur les trois dernières années constatées, ont été:
- en 2010 : 1 094 milliards d'euros
- en 2011 : 1 119 milliards d'euros
- en 2012 : 1 149 milliards d'euros
Les ministres ont passé, l'eau a coulé sous les ponts de Bercy, à l'équipe Lagarde-Woerth a succédé le tandem Baroin-Pécresse, et celui-ci a laissé la place il y a 12 mois à l'attelage Moscovici-Cahuzac, ce dernier ayant cédé son maroquin à Bernard Cazeneuve pour les raisons que l'on sait.
En vérité la haute direction des finances publiques n'a jamais cessé de dépendre de hauts fonctionnaires dont le grand public ignore les noms et dont les préoccupations échappent au commun des contribuables.
Contentons-nous ici de constater le résultat.
Malgré les discours sur la RGPP, révision générale des politiques publiques, devenue MAP, modernisation de l'action publique,
- malgré les efforts de la défunte DGME, direction générale de la modernisation de l'État, remplacée par le SGMAP, secrétariat général pour la modernisation de l'action publique,
- malgré le tournant verbalement courageux des discours lus à la tribune de l'assemblée par Mme Pécresse à partir de septembre 2011,
- au plan des actes : la collectivité française n'a pas réduit d'un centime le périmètre de ses gaspillages institutionnels.
Elle les a même accrus.
On a été choqué, à fort juste titre, de la volonté explicite de la classe politique de ne pas rogner d'un euro sur ses propres prébendes, indemnités, avantages en nature, régimes de retraites dérogatoires, etc.
Mais les communiquants ne se sont pas attardés à reprendre les questions que pose Agnès Verdier-Molinié dans son excellent petit livre "60 milliards d'économies" (2)⇓ notamment sur les privilèges de la haute fonction publique et sur l'opacité organisée du système.
Moscovici présentait, le 5 mai, l'accord de tolérance avec Bruxelles du 3 mai, différant de deux ans la mise aux normex des comptes publics de la République comme une "victoire des thèses françaises".
Il aurait pu remarquer que cette décision se traduit surtout par un approfondissement du fossé franco-allemand.
La veille de ses déclarations, dès le 4 mai, Le Monde (3)⇓ soulignait en effet les réactions négatives outre-Rhin. Elles ne viennent ni du porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, qui parle d'un "processus normal" ni même du ministre des finances. Habituellement plus ronchon, Wolfgang Schäuble observe de façon neutre que : "le pacte de stabilité (...) permet une certaine flexibilité dans l'application des règles". (4)⇓
Au contraire, plusieurs parlementaires de droite, plus libres de leurs déclarations, désapprouvent ouvertement ce sursis. (5)⇓
Citons :
Michael Stübgen, responsable des questions européennes du groupe parlementaire CDU-CSU : "C'est le mauvais signal. Je ne constate pas que la France entreprenne des réformes. Allonger le délai, c'est simplement dire: continuez comme cela".
Alexander Dobrindt, secrétaire général de la CSU bavaroise : "ne donnons pas un bonus spécial pour la politique d'échec du président François Hollande."
Hermann-Otto Solms, expert financier du FDP : "Les Etats doivent faire leurs réformes aussi vite que possible, assainir leurs finances publiques et améliorer la compétitivité de leurs entreprises".
Patrick Döring secrétaire général du FDP :"On voit maintenant où mène la mauvaise politique de la France. Un plus grand chômage, des impôts au plus haut, de faibles investissements et pas de croissance".
Voilà ce que pensent les Allemands.
Au-delà de ce discord de plus en en plus visible on doit beien mesurer que la politique et les déclarations de Moscovici ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles que suivit à partir de 2009 le gouvernement de Papandréou et de son ministre des Finances. Ce dernier, membre comme Moscovici du groupe de Bilderberg, croyait possible de "finasser" avec les exigences du FMI auquel le gouvernement d'Athènes fit appel.
Alors le directeur général de cette énorme technocratie s'appelait Dominique Strauss-Kahn.
Aujourd'hui son successeur Madame Lagarde ne tient pas le même discours. Elle intervenait officiellement au symposium de Saint-Gall des 2 et 3 mai "déclarant la guerre au consensus mou. Récemment, le FMI semblait recommander d’alléger l’austérité. Christine Lagarde refuse cette interprétation." (6)⇓. Ses propos vont désormais dans le sens, non de la "rigueur", non du "sérieux budgétaire", mais de la "consolidation fiscale" et même explicitement de "l'austérité". Tout en préconisant une "combinaison" entre pression fiscale et réduction des dépenses, elle reconnaît aujourd'hui qu'il n'y a "pas d'alternative à l'austérité" (7)⇓. Voilà qui, certes peut faire sourire dans la mesure où cela tranche avec la politique du gouvernement Fillon auquel elle avait appartenu pendant quatre ans, de 2007 à 2011.
Moscovici trompe les Français et peut-être se trompe-t-il lui-même en croyant possible de ne pas réduire la dépense publique. Les solutions existent et elles se révèlent bénéfiques à moyen terme pour les pays qui manifestent le courage de les mettre en œuvre. Puis-je me permettre de souligner ici que dès 2012 j'indiquais quelques pistes en vue de cet assainissment libérateur, nécessaire à la France, afin que "plus léger soit notre tribut". (8)⇓
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
1 sur Europe N°1.⇑
2 cf. "60 Milliards d'économies" par Agnès Verdier-Molinié, 240 pages, 2013, éditions Albin Michel ⇑
3 cf.Le Monde.fr avec AFP | 04.05.2013 à 12h07⇑
4 cf.Bild am Sonntag 5 mai⇑
5 cf.Focus daté du 5 mai.⇑
6 cf.Temps de Genève du 3 Mai 2013⇑
7 cf.interview à la RTS et repris par AFP et cité par Le Monde 02.05.2013 à 17h41⇑
8 cf. "Pour une libération fiscale".⇑ -
La Gauche piégée par la rue ? Les déboires de M. Mélenchon.
Les manifestations de rue sont une des formes majeures de l’exercice de la citoyenneté et de la liberté d’expression, même si elles signalent d’ordinaire l’opposition plus que l’assentiment à la politique du Pouvoir en place… Ainsi, ce printemps 2013 montre-t-il, par la multiplicité des défilés, des actions de rue et des veilles, le désaveu des politiques gouvernementales par une partie importante de l’opinion publique et, parfois, pour des raisons fort différentes.
Mais la Gauche, d’habitude plus prompte à occuper la rue que la Droite, se trouve cette fois largement débordée, et frustrée de ne plus être celle qui bat le pavé dont elle faisait jadis un symbole de son identité « révolutionnaire » : cette situation est-elle si étonnante ? Même M. Mélenchon a fait les frais de cette réalité du moment qui veut que la Gauche ne puisse plus descendre dans la rue sans être accusée de faire le jeu de la Droite ou de l’extrême Droite ! Ainsi, sa démonstration de force du dimanche 5 mai n’a-t-elle pas été très convaincante et a-t-elle, au contraire, montré l’isolement de cette mouvance antilibérale de Gauche au sein de la Gauche en général et une certaine indifférence amusée de la population à son égard : les chiffres, d’ailleurs, sont cruels, même si M. Mélenchon, en bon connaisseur des réalités politiques, savait sans doute qu’ils seraient effectivement à son désavantage, et qu’il le savait avant même le jour de sa manifestation…
Quand la préfecture de police annonce 30.000, le nombre de manifestants a de bonnes chances d’être sous-évalué, comme le furent ceux des manifestations contre le mariage homosexuel des 13 janvier et 24 mars, ramenés aux environs de 300.000 par les mêmes compteurs (conteurs ?) de la préfecture.
Deux remarques néanmoins sur les chiffres :
1. Ce chiffre de 30.000, c’est, de toute façon, dix fois moins que celui annoncé par cette même préfecture de police pour les manifestations d’opposition au mariage homosexuel, ce qui tend à prouver que M. Mélenchon est bien loin de pouvoir, en ce domaine, concurrencer Mme Barjot et ses amis. Du coup, en quoi les revendications de M. Mélenchon seraient-elles plus écoutées que celles de Mme Barjot ? Si l’on s’en tient à une simple « démocratie comptable », M. Mélenchon est, là encore, le grand perdant de la rue…
2. Le même jour, pour une manifestation sans grand enjeu destinée à maintenir la pression sur le gouvernement, « la Manif pour tous » réunissait, toujours à Paris, 15.000 personnes selon la préfecture, ce qui équivaut déjà à la moitié de la manifestation nationale de M. Mélenchon, alors même que d’autres manifestations contre le mariage homosexuel rassemblaient, à Lyon ou à Rennes, plusieurs dizaines de milliers de personnes, pour un total dépassant les 100.000… Là encore, dans la même logique de « démocratie comptable », M. Mélenchon est aussi le perdant du jour…
Dans cette affaire, M. Mélenchon n’a pas réussi à convaincre les électeurs de Gauche de descendre dans la rue pour contester le libéralisme supposé du gouvernement de M. Ayrault, ne serait-ce que parce qu’il me semble que, en fait, la Gauche est tétanisée par la situation actuelle : la plupart de ses électeurs, fussent-ils très critiques envers la politique suivie, ne veulent pas donner l’impression de se désavouer et préfèrent se réfugier dans une sorte d’attentisme en espérant que les choses iront mieux dans quelques temps. D’autre part, il devient difficile pour eux de descendre dans la rue quand, depuis plusieurs mois, le gouvernement ne cesse de répéter que ce n’est pas la rue qui fait la loi, en visant les opposants au mariage homosexuel mais aussi, par ce discours, en mettant en garde ceux qui à Gauche auraient pu être tentés par cette initiative… D’autant plus difficile qu’une partie du public de Gauche, en particulier à Paris, éprouve désormais une aversion profonde pour « le peuple des pavés » et en appelle, comme le prouvent à l’envi de nombreuses interventions sur les médias ou forums de discussion sur la toile, à une véritable répression contre les manifestations de rue, même contre celles, pacifiques, des « veilleurs », allant parfois jusqu’à demander l’interdiction des manifestations contre la loi Taubira pour le simple fait que cette loi est votée… Drôle de conception de l’Etat de Droit : devrait-on ainsi limiter la discussion, et éventuellement l’opposition, à tout ce qui n’est pas encore voté ?
Ainsi, la Gauche abandonne-t-elle la rue à ses opposants et le gouvernement semble dire que la Gauche, désormais, doit être avec lui ou ne pas être reconnue comme telle… M. Mélenchon n’a pas réussi à briser cette logique malgré ses efforts certains et, d’une certaine manière, méritoires.
J.P Chauvin http://nouvelle-chouannerie.com