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Laissez la parole aux citoyens ! par Manuel Gomez
J’apprécie quelquefois les analyses et les commentaires du politologue Pascal Perrineau, très souvent intervenant dans l’émission « C dans l’Air », cependant je pense qu’il commet des erreurs de jugement fondamentales lorsqu’il se permet d’interpréter les choix que ferait la majorité des Français devant certaines questions d’intérêt national.Ainsi quand il affirme que les Français sont pour rester dans l’Europe et l’Euro.Ainsi quand il affirme que les Français sont contre la peine de mort.Je ne suis pas certain qu’il ne se trompe pas.¢Il aurait pu d’ailleurs poursuivre en interprétant également ce choix des Français pour ou contre le vote des étrangers.Mais également pour la nationalité par le droit du sang contre le droit du sol.Ou encore pour une immigration contrôlée, ou la présence de dizaines de milliers d’étrangers en situation irrégulière et bénéficiant de « notre » assistance sociale.Toutes ces questions ne seront jamais soumises à référendum par peur des résultats, tout comme n’a pas été soumis à référendum le « mariage pour tous ».En revanche le sénateur socialiste David Assouline a prouvé son inculture politique en comparant le FN au parti fasciste et national-socialiste (nazi) d’avant-guerre. Il considère que le FN est un poison pour la république mais prend bien garde de ne pas comparer le Front de Gauche Mélenchoniste au stalinisme et communisme d’avant 1989 auxquels il s’apparente pourtant étrangement de par son idéologie et ses slogans et qui furent responsables de soixante-dix millions de morts.Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, France et politique française, lobby 0 commentaire -
3 janvier 1973 : Début d’une guerre économique pour la France ?
Au nom de la loi je vous endette ! Pierre Yves Rougeyron est l’auteur d’ “Enquête sur la loi du 3 janvier 1973″, il a répondu à diverses questions autour de son ouvrage le vendredi 26 Avril 2013 :
- Pourquoi consacrer un livre à une loi qui a 40 ans ?
- Quelle est l’essence de cette loi, que cache-t-elle ?
- Vous présentez la loi de 1973 comme une porte d’entrée, pourquoi ?
- Qui est à l’origine de cette loi, qui en sont les acteurs ?
- Quid de la Banque de France ?
- Qui avez-vous rencontré ? Quel acteur décédé auriez-vous voulu rencontré ? Pour lui poser quelle question ? Questions virtuelles à Jean Monnet, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre et Jacques Delors qui ont selon l’auteur portent une lourde responsabilité.
- Les banques privées gouvernent la France ?
- Ceux qui ont imaginé le texte et ceux qui l’ont voté en 73 pouvaient-ils prévoir l’état actuel de la France ?
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Combattre le chômage, ce devoir de l’Etat.
Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps. J’ai, d’ailleurs, fait partie de cette « masse » de « sans-travail » au milieu des années 1980, et j’ai pu, par mon expérience propre, constater quelques carences de la politique de l’emploi, trop souvent limitée à des expédients plutôt qu’à une véritable politique d’initiatives et de motivation… Ce n’est pas à l’ANPE (nom à l’époque de ce qui est devenu « Pôle emploi ») que j’ai trouvé du travail ni les moyens de me sortir de ma situation de précaire, loin de là ! La volonté personnelle, une certaine rigueur dans les principes (merci le royalisme politique !), des amis, et en particulier la solidarité des Camelots du Roi, sans oublier le regard attentif de ma famille, m’ont permis de ne pas couler et de pouvoir, au bout d’une année de « galère », me payer mon inscription en Histoire à l’université de Rennes-2 et mener à terme mon rêve de devenir professeur d’histoire, ce que je suis, pour mon plus grand plaisir ! Comme quoi, il n’y a pas de fatalité !
Du chômage à la misère, il n'y a parfois qu'un pas, un manque de chance, une accumulation d'incidents, "d'accidents de la vie", comme disent les sociologues...
Si j’ai pu m’en sortir sans l’aide de l’Etat, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !
Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…
Lutter contre le chômage, c'est déjà maintenir des activités industrielles là où c'est possible et les viabiliser au regard des enjeux actuels et à venir.
Non, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…
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Grèce : le gouvernement empêche les nationalistes de nourrir le peuple
À Athènes, les nationalistes du parti « Aube dorée » organisaient une distribution gratuite de nourriture aux Grecs.
Insupportable pour les autorités, qui reprochent à cette solidarité nationale un caractère discriminatoire pourtant logique. Le maire a donc fait envoyer la police anti-émeute pour empêcher les nationalistes de nourrir le peuple, préférant affamer celui-ci !
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La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?
Rony Brauman*
En Syrie, comme en Libye, ces événements se situent dans le monde arabe et aux abords de la Méditerranée. Ces points communs renforcent le contraste entre le volontarisme de l’intervention étrangère en Libye et la prudence qui peut paraître excessive face à la situation en Syrie. Mais il convient de se placer au-delà d’une démarche purement morale qui récuserait ces différences de traitement, car le propre de la politique internationale consiste à tenir compte de la singularité des circonstances et des événements.Le cas LibyenEn Libye, l’extrême faiblesse diplomatique et militaire du régime a rendu l’intervention possible. Kadhafi, isolé, ne bénéficiait d’aucun appui au Conseil de sécurité de l’ONU, contrairement à la Syrie qui est soutenue par la Russie et la Chine. Le régime libyen était également très faible sur le plan militaire : chaque intervention de son armée au Tchad s’était soldée par une défaite, son aviation était presque inexistante, ses blindés en mauvais état et ses troupes divisées.Par ailleurs, des dirigeants européens voyaient dans l’intervention en Libye l’occasion de créer dans leur pays un sentiment d’union nationale. Mise à part la période d’enlisement constatée par les militaires eux-mêmes, une seule bavure importante de l’Otan a eu lieu, ce qui est très peu dans une guerre de sept mois. Cette guerre, menée avec un savoir-faire technique notable, a rassemblé la quasi-totalité de la classe politique française, des opinions et des éditorialistes. Les conditions favorables étaient donc réunies pour qu’adviennent une victoire militaire et un résultat politiquement acceptable. La défaite de Kadhafi était certaine, mais le doute subsistait quant à ce qui allait suivre son exécution et la défaite du régime. J’en parle d’autant plus librement que j’étais l’un des rares opposants à cette intervention.Les conditions dans lesquelles la guerre a été déclenchée restent à éclaircir mais tout laisse à penser que Nicolas Sarkozy et Claude Guéant l’ont très vite voulue. Les manifestations ont commencé le 15 février à Benghazi du fait de l’emprisonnement d’un avocat, militant des droits de l’homme, avant de s’étendre rapidement dans l’est du pays, les premiers affrontements se produisant le 17 février à Benghazi (7 morts). On ignorait tout, en France et en Angleterre, de ceux qui allaient diriger ce soulèvement. Or il n’a fallu que trois semaines entre le premier jour du soulèvement et la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) comme instance légitime, alors que la composition de ce dernier était inconnue, et il n’a fallu qu’une semaine de plus pour l’entrée en guerre.Le CNT a été d’emblée reconnu par la France dès le 10 mars, sous l’influence avérée de Bernard-Henri Lévy, et décrété seul représentant légitime du peuple libyen. En moins de trois semaines, cette nouvelle instance remplaçait les représentants de l’État libyen au Conseil des droits de l’homme et au Conseil de sécurité de l’ONU, alors que Kadhafi se trouvait encore en place et que la Libye faisait partie du Conseil de sécurité au moment de la guerre. Il n’existe pas, à ma connaissance, de précédent à cette situation et cette procédure inédite est passée inaperçue, comme si elle allait de soi. Il est vrai qu’elle se justifiait par l’accumulation d’allégations alarmantes : usage d’avions contre des manifestants, déploiements de milliers de mercenaires dopés au Viagra, déjà coupables de milliers de morts et de viols, colonnes de chars marchant sur Benghazi pour exterminer les insurgés et leurs complices... S’il est avéré que la répression avait fait dès le début mars plusieurs dizaines de morts et que des chars avaient pénétré dans Benghazi (d’où ils avaient été repoussés par les insurgés), le reste des allégations reste à prouver. Cette précipitation en dit long sur la légèreté dont a fait preuve l’ensemble de la classe politique et de la classe « éditocratique » françaises.Aujourd’hui, le pays se morcelle, les milices surarmées se multiplient et n’entendent pas abandonner le pouvoir qu’elles ont réussi à prendre, d’autant moins que le CNT ne représente personne, même en Cyrénaïque dont il est issu. J’ajoute que, selon le CNT, le bilan humain de cette guerre se monte à 30 000 morts, chiffre présenté par les nouvelles « autorités » comme un minimum. Si elle a été menée dans le but d’épargner des vies, le résultat est catastrophique et l’on comprend que ces chiffres aient été escamotés par les tenants de l’intervention.« Deux poids deux mesures ? »Face à la situation syrienne, l’approche des dirigeants occidentaux semble beaucoup plus élaborée ; la situation politique locale est prise en compte, alors même qu’elle a été délibérément ignorée en Libye. Ils ont à l’esprit les distances qui séparent l’opposition extérieure de l’opposition intérieure, ce qui oppose les groupes d’insurgés dans les différentes régions et, à l’intérieur de ces régions, les divisions entre les diverses composantes de l’opposition syrienne. Les diplomaties sont prêtes à travailler avec certaines d’entre elles, d’autres semblent plus menaçantes pour l’unité syrienne et pour l’établissement d’un état de droit. On peut dire que la lucidité, le réalisme comme méthode (et non pas comme principe) ont trouvé toute leur place dans la situation syrienne et si certains parlent de « deux poids, deux mesures » je ne suis pas mécontent que la réaction soit mieux mesurée et réfléchie en Syrie.L'ambassade de France à Tripoli dévastée par un attentatD’autres situations ont pu faire l’objet de réactions de type « deux poids, deux mesures ». Ainsi, quand l’Irak a envahi le Koweït, une coalition internationale s’est dressée. Mais quand les États-Unis ont envahi l’Irak, malgré une opposition presque unanime, on n’a pas imaginé qu’une coalition internationale pouvait se constituer pour leur faire la guerre. Outre le rapport de force militaire en faveur des États-Unis, personne n’a émis l’idée qu’il serait souhaitable d’arrêter les États-Unis plutôt que de les laisser dégrader une situation déjà très complexe au Proche-Orient.De la même manière, personne n’a souhaité engager une action militaire contre Israël envahissant le Liban en 2006 ou « matraquant » Gaza en 2009 ; personne aujourd’hui ne souhaite s’attaquer à Israël, lorsque ce pays envisage sérieusement une attaque sur l’Iran avec des conséquences qui pourraient être catastrophiques selon de nombreux experts stratégiques israéliens eux-mêmes, y compris d’anciens patrons du Mossad ou d’anciens chefs d’État-major.Malgré toutes les critiques que je peux formuler vis-à-vis de la politique israélienne, je ne prônerais certainement pas une attaque militaire contre l’Iran, non pas parce qu’il devrait être de toute éternité exempt de toute mesure de rétorsion, mais parce que je suis convaincu que les résultats seraient pire que le mal que l’on veut traiter. Dans ce genre d’affaires comme en pharmacologie, on n’est jamais certain de trouver d’emblée la solution positive. En médecine comme en politique, un bon traitement est le résultat d’un bon calcul ; personne ne peut savoir d’avance ce qui va se passer. C’est pourquoi je défends l’idée de « deux poids, deux mesures », car c’est bien en fonction des conséquences plus ou moins prévisibles des décisions qu’il faut se déterminer.Ingérence et recours à la guerre : quelle légitimité ?L’ingérence et le recours à la guerre sont-ils forcément légitimes pour défendre les droits de l’homme ? Lorsqu’on pose comme objectif le rétablissement d’une situation favorable aux droits de l’homme, par l’interposition d’un bouclier qui viendrait protéger des civils contre les menées agressives de forces armées, on est apparemment précis, mais en réalité on est dans le vague le plus complet.« Protéger les populations », comme on le dit maintenant à la suite de la résolution de 2005 du Conseil de sécurité, c’est ni plus ni moins établir un gouvernement, car c’est précisément à l’instance qui gouverne le territoire qu’il revient de protéger la population. Ou alors l’alternative serait la fragmentation du pays en autant de groupes de populations qu’il existe de menaces et l’on assisterait non seulement à la guerre de tous contre tous mais au morcellement généralisé de tous les pays dans lesquels des violations sérieuses et répétées des droits de l’homme se produisent. S’ingérer pour protéger des populations afin de défendre leurs droits fondamentaux, c’est la recette pour le chaos, c’est l’invitation à entrer dans un grand nombre de conflits, car il y a un grand nombre de pays où les droits de l’homme sont violés.Faut-il pour autant condamner toute intervention armée, tout usage de la violence, dans le domaine international, autrement que pour assurer la défense de son propre territoire ? Ma position est plus nuancée. La guerre de défense garde toute sa légitimité et nul ne condamnerait un pays pour avoir voulu défendre ses frontières contre une agression extérieure, y compris des pays qui viennent défendre le pays envahi contre l’agresseur extérieur.Reste à déterminer dans quelles conditions des interventions extérieures comme au Sierra Leone, au Kosovo, au Timor, en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, en Irak ou en Libye... peuvent être un recours légitime. De saint Augustin et saint Thomas jusqu’à la résolution du Conseil de sécurité de septembre 2005 instituant la « responsabilité de protéger », les cinq critères de la guerre dite juste sont restés remarquablement stables : ce sont l’autorité légitime, la cause légitime, la proportionnalité des moyens, l’usage de la guerre comme dernier recours et enfin des chances raisonnables de succès. Le contenu de ces critères se comprend différemment selon les époques (pour saint Thomas, l’autorité légitime était l’Eglise et la cause légitime la défense des chrétiens) mais, si évolutifs qu’ils soient, ils conservent un sens immédiatement intelligible et figurent à peu près sous cette forme dans le document des Nations Unies (l’autorité légitime étant aujourd’hui le Conseil de sécurité et la cause légitime la défense de la paix et la prévention de crimes contre l’humanité). Je laisserai de côté les trois premiers, d’ordre juridique, pour mettre en exergue les deux derniers que je qualifie d’éthico-politiques.On peut analyser les « chances raisonnables de succès » au vu de la série assez longue d’interventions qui se sont produites depuis la chute du mur de Berlin, de la première guerre d’Irak jusqu’à la guerre en Libye. Certaines de ces interventions peuvent être considérées comme des « succès raisonnables », même si le terme « succès » peut sembler déplacé, car ces guerres provoquent toujours des destructions et des souffrances, des déplacements de population aux effets durables. Des succès raisonnables ont été remportés, lors de la première guerre d’Irak, lorsque le mandat était extrêmement clair : il s’agissait de faire sortir du territoire koweitien les troupes irakiennes qui s’y trouvaient. L’objectif était facile à cerner et le résultat simple à constater, dès que les troupes irakiennes furent rentrées chez elles. Un mandat limité, précis, observable sur le terrain est donc une condition.En Sierra Leone, il s’agissait de défendre le régime en place contre une offensive de la guérilla du RUF . Ce régime mis en place par les Nations Unies, renforcé par une élection et défendu par la communauté internationale, était mis en danger par une guérilla très violente venue menacer la capitale et dont les exactions étaient connues de tous. Les forces spéciales britanniques sont intervenues et, en un mois, ont battu la guérilla après une intervention très meurtrière, considérée comme réussie parce que la menace contre le gouvernement légal a été levée. Au terme de cette victoire, les SAS britanniques sont rentrées chez eux et le conflit était terminé. Ce n’était pas une guerre des droits de l’homme. Si on s’était intéressé au bilan des droits de l’homme, on aurait constaté qu’un certain nombre des composantes qui formaient le gouvernement sierra-léonais de l’époque s’était rendu coupable d’exactions comparables à celles du RUF. Pour les instances internationales, il s’agissait d’abord de la protection du gouvernement et de la stabilité du pays.De la même façon en Côte d’Ivoire, l’installation d’Alassane Ouattara dans le palais présidentiel et l’éviction de Laurent Gbagbo pouvaient parfaitement être défendues. L’objectif était clair. Il s’agissait de destituer Gbagbo qui se cramponnait au pouvoir après des élections qui venaient de donner la victoire à son concurrent, selon les observateurs chargés de la régularité du vote. Il est avéré qu’Alassane Ouattara s’est rendu coupable d’exactions, au même titre que Gbagbo peut-être, même s’il demeure difficile de déterminer avec précision les auteurs de ces massacres dans ce genre de situation. Les violations des droits de l’homme se partagent entre les deux camps. Ce n’est pas sur ce point que l’intervention militaire a été menée, mais sur l’objectif précis de la mise en place du nouveau gouvernement reconnu par les Nations Unies et élu par le peuple ivoirien.On pourrait continuer sur le Kosovo. Les alliés ont misé sur l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, qui était connue, et pas nécessairement de façon honorable. Cependant, le territoire était limité et se prêtait à un contrôle militaire réel. Le Kosovo est aujourd’hui une garnison de l’Otan. Jusqu’à peu, des soldats américains gardaient encore ses frontières et le pays vit sous perfusion européenne ; il ne vit pas très bien, mais un certain calme règne. Ce n’est pas sur la question des droits de l’homme que l’on s’est déterminé. Je précise que j’étais pour ma part engagé du côté bosniaque et que j’ai pris parti pour le cosmopolitisme de la Bosnie multiethnique, mais je rappelle au passage une vérité factuelle bien peu connue. Les termes de « purification ethnique » – qui ont pris force de formulation juridique aujourd’hui –, apparaissent dans un mémorandum de l’Académie des sciences de Belgrade en 1986-1987 pour désigner une situation que les nationalistes serbes redoutaient au Kosovo. C’était un vieil enjeu pour eux et ils soutenaient que les Serbes du Kosovo étaient menacés d’être « ethniquement purifiés » par les Albanais yougoslaves du Kosovo, le berceau historique de la Serbie. De fil en aiguille, sur un mode militant très émotionnel et fusionnel, on a fait un renversement de programme dans un renversement de termes, et l’on a prêté aux nationalistes serbes le projet de la purification ethnique comme programme central. Le paradoxe ultime de cette situation, c’est que la prophétie des nationalistes serbes du Kosovo s’est réalisée avec l’aide de ceux qui entendaient défendre le pluralisme, le cosmopolitisme et le multi-ethnisme.Reste que c’est bien avec des objectifs politiques que l’intervention a été conduite au Kosovo, celui d’empêcher que l’on ne redessine des frontières en fonction de la race et par la force sur le territoire européen. C’est la leçon des guerres en Yougoslavie et c’est la raison pour laquelle – tout en étant non interventionniste en général –, je considère que les interventions armées en Bosnie puis au Kosovo ont eu des justifications sérieuses et que leurs résultats qui ne sont pas enthousiasmants, mais pas désastreux non plus. Cependant, dès lors que l’on déplace la question du mode de la responsabilité politique vers celui des droits de l’homme, on est dans l’hubris, dans la démesure, dans le no limit. On n’en finit pas de filer des paradoxes troublants dès lors qu’on installe le débat comme l’ont fait Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy ou André Glucksmann, tous ces interventionnistes prêts à toutes les guerres pour les droits de l’homme. Pour terminer, un mot sur le critère du « dernier recours », pour rappeler que c’est au contraire une guerre de recours immédiat qui a été conduite en Libye, toute offre de médiation – il y en a eu plusieurs – ayant été systématiquement écartée.Ma réponse à la question qui est posée initialement est donc négative : la force permet de renverser un régime, dictatorial ou non, mais elle allume des incendies qu’elle est impuissante à éteindre et elle ne permet certainement pas d’installer la démocratie.*Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, professeur associé à Sciences Po, auteur notamment de "Penser dans l’urgence. Parcours critique d’un humanitaire" (Seuil) et de "Humanitaire, diplomatie et droits de l’homme" (éditions du Cygne).Article paru dans : politique-autrement.orgLes illustrations sont de la rédactionLien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, international, lobby 0 commentaire -
Manifeste d’un Veilleur
[Tribune libre de Jean de Rouen]
Amis,
Au mois d’avril, la France a vu naître des Veilleurs. Postés en sentinelles, ils veillent sur un dépôt, sur un héritage. Car il est des lois qui ne sont pas légitimes. Lorsque le pouvoir, sous couvert de légalité, ébranle les assises d’une civilisation, bouscule les fondements traditionnels de la société, pour satisfaire des revendications idéologiques et catégorielles, il suscite naturellement un vent de révolte populaire. Nous sommes rentrés en résistance. Une résistance pacifique et résolue, dont rien ne saurait entamer la détermination, et que l’on doit désormais inscrire dans la durée .
Nous défendons le droit d’un enfant à avoir un père et une mère, à ne pas être arraché à ses origines, à pas être privé de racines. Gardiens silencieux d’un trésor qui ne nous appartient pas, nous voulons préserver les lois immuables dont la civilisation est naturellement la protectrice : les lois de la filiation, de la lignée, de l’enracinement. Aux avant-postes, sentinelles en vigie, nous serons des témoins, pacifiques et résolus, d’un héritage que nous refusons de voir disparaître. Parce que nous sommes dépositaires, et non propriétaires, nous avons le devoir de le transmettre, intact, aux futures générations. C’est encore la raison pour laquelle notre résistance actuelle n’est pas un droit : elle est un devoir !
Car il est des lois qui découlent d’un ordre des choses dont l’homme n’est pas l’auteur. Ces lois supérieures ne sont pas écrites, mais elles demeurent gravées dans le cœur de l’homme : nul législateur humain ne peut les transgresser impunément, car c’est à leur respect qu’est suspendu l’équilibre de l’homme. N’est-ce pas précisément l’enseignement de l’Antigone de Sophocle, sous le patronage de laquelle sont placés les Veilleurs ? Sommée de se justifier après avoir bravé l’interdit de la loi promulguée par Créon, loi qui interdisait de sépulture les soldats morts dans les rangs de l’ennemi, elle déclare au roi : « Je ne croyais pas que tes édits eussent tant de pouvoir qu’ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non écrites, mais intangibles. Elles ne datent ni d’aujourd’hui, ni d’hier : elles sont de toujours. Nul ne sait le jour où elles sont parues. Leur désobéir, n’était-ce point, par lâche respect pour l’autorité d’un homme, encourir la rigueur des dieux ? » Depuis Antigone, les peuples savent que le bien et le mal ne sont pas déterminés par la volonté humaine, fût-elle générale, et que ce qui est légal n’est pas toujours légitime.
A l’intérieur de cet ordre des choses que l’homme n’a pas fait, il y a la nature humaine. Et la nature humaine est sexuée : c’est-à-dire qu’elle ne se réalise pas en dehors de l’homme et de la femme. Sur cette altérité sexuelle, sur quoi reposent la transmission et l’accueil de la vie, se fonde ainsi la famille : socle sur lequel repose l’édifice social, elle est la condition d’une société pérenne, le fondement objectif d’une société qu’elle inscrit dans le temps en assurant le renouvellement des générations. Construite sur la complémentarité des sexes, la famille organise ainsi la filiation ; elle perpétue une lignée. Mais aujourd’hui le pouvoir préfère diviser l’humanité en homosexuels et en hétérosexuels, plutôt qu’en hommes et en femmes : il nie la différentiation sexuelle qui fonde la société pour lui préférer l’orientation sexuelle dans laquelle il enferme les individus, il substitue finalement à l’objectivité d’une nature sexuée, la subjectivité du désir égoïste. De là, quand la loi, rejetant le réel et ignorant la fonction sociale de la famille, se détourne du bien commun et s’ordonne au contraire à la satisfaction du désir humain, se mettant à son service, quitte à faire demain de l’enfant un dû plutôt qu’un don, quitte à prêter demain au corps de la femme une valeur marchande, alors en toute vérité, elle perd sa raison d’être et, par là, sa légitimité. C’est pourquoi notre conscience nous commande aujourd’hui d’entrer en résistance face à l’arbitraire du législateur.
L’État n’est pas prestataire de service : il n’a pas vocation à reconnaître une multitude de catégories en vue, simplement, de leur associer des droits. La loi ne doit pas être confisquée pour être mise au service des intérêts consuméristes de l’individu, dans une société en perte de sens : sa mission consiste au contraire à poursuivre le bien commun.
L’idéologie des apprentis sorciers au pouvoir, aussi séduisante soit-elle, ne fera jamais plier la réalité : et la réalité, c’est qu’un bébé procède toujours de l’amour d’un papa et d’une maman, et qu’il a besoin des deux pour grandir. Pour se substituer au réel, l’idéologie s’impose donc par la violence. C’est pourquoi la famille est aujourd’hui attaquée de toute part : elle est pourtant le dernier rempart des démunis et des déshérités, là où se vivent et se transmettent, naturellement et au plus près, les liens de solidarité.
Jusqu’à quand résisterons-nous ? La réponse est simple : nous ne lâcherons JAMAIS ! Tant que subsisteront les intérêts aux noms desquels nous nous sommes battus, à savoir l’intérêt de l’enfant, des futures générations, de la France de demain, nous ne nous tairons pas ! Ces intérêts sont-ils devenus caduques au lendemain du vote ? Ont-ils cessé d’exister ? Non seulement ils subsistent, mais ils sont aujourd’hui bien plus menacés qu’hier ! Nous sommes les témoins vigilants d’une civilisation qui se meurt : mais tant que nous veillerons, elle continuera d’exister. Face à la contre-civilisation que les ennemis de la France sont en train de bâtir sur les ruines d’un héritage plusieurs fois millénaire, notre témoignage sera public et permanent. Il a vocation à durer. Pour que l’on oublie pas.
Jean de Rouen http://www.contre-info.com/
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Arnaud Montebourg empêche le développement de Dailymotion
Lu sur Authueil :
"Arnaud Montebourg vient de bloquer le rachat de Dailymotion, filiale du groupe Orange, à Yahoo. [...] Dailymotion est une belle réussite française, un trop rare exemple de start-up qui a réussi à grossir pour se tailler une place au soleil au niveau mondial. [...] Elle s'est adossée au groupe Orange, leader français des télécoms. Jusqu'ici tout va bien, la pépite grossit tout en restant dans le giron national, ce qui permet d'espérer qu'un acteur français puisse enfin émerger. Cela permet de faire régulièrement retentir des cocoricos, et ça, en France, on aime. Pourtant, industriellement, je vois mal ce que Dailymotion fait chez Orange, alors que je vois très bien ce que Dailymotion peut apporter à Yahoo. Je vois également mal comment Orange peut assurer seul le financement de la nouvelle phase de développement de dailymotion.
Dailymotion est une plate-forme de contenus audiovisuels, dont tout groupe positionné dans le secteur des contenus se doit d'être en possession. Il faut avoir l'ensemble des outils pour être au top mondial. Ce n'est pas du tout par hasard que Google a racheté youtube, et c'est justement pour pouvoir rivaliser avec Google que Yahoo a cherché à acquérir Dailymotion. Il y a une véritable logique industrielle à ce rapprochement, et c'est même vital pour Yahoo, en perte de vitesse, s'il veut rester dans la course. Si on veut affaiblir Google, plutôt que de lui coller des procès, on peut aider un vrai concurrent à émerger, en lui donnant tous les outils et les atouts pour aller chatouiller le grand méchant Google. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs qui peuvent le faire. Il y a Yahoo et Microsoft, et c'est à peu près tout. On vient gentiment de tirer dans les pattes de Yahoo. Il doivent être en train de boire le champagne à Mountain view.
[...] La position d'Arnaud Montebourg est parfaitement logique et cohérente, mais ne sert que son intérêt à lui. Pour Dailymotion, c'est une catastrophe, car Orange n'a pas les moyens de lui permettre de franchir la prochaine étape de son développement. Quand on vise le marché mondial, on ne peut pas rester franco-français, et surtout, on a besoin de beaucoup de capitaux que le marché français ne peut pas apporter. Entre permettre un vrai développement de Dailymotion, donc des emplois en plus, avec le risque qu'une partie des emplois ne soit pas en France, et brider ce développement pour s'assurer que les emplois restent bien tous en France, Montebourg a logiquement choisit la deuxième solution. L'allergie française au risque a encore frappé..." -
Vers la fin de l'Union européenne ?
Le vote de défiance émis le 24 mars par les députés tchèques contre le Premier ministre libéral Marek Topolanek, dont le gouvernement devait assurer jusqu'au 30 juin la présidence tournante de l'Union européenne, est-il le symbole de l'ouragan menaçant celle-ci ? Alors que 2009 est l'année des élections pour le Parlement européen, avec son cortège de députés inutiles puisque les décisions réelles sont prise par une Commission de nommés et de cooptés, il est maintenant probable que tout l'édifice va soit s'écrouler, soit se réformer aux forceps, et voici pourquoi.
L'Europe va affronter la plus grave crise financière de son histoire. Les banques européennes auront à faire face dans les mois qui viennent à une déferlante de pertes totalement inédite, qui sidère par avance les observateurs économiques. Le problème des banques d'Europe occidentale va survenir à cause du volume massif de prêts consentis dans les années 2002-2007 en Europe de l'Est. Ce nouveau Titanic financier n'est pas la conséquence des politiques monétaires irresponsables de la réserve fédérale sous Greenspan, de 2002 à 2006, période durant laquelle les actifs de Wall Street ont été tenus hors d'eau (comme la corde tient le pendu) par la titrisation des actifs douteux. Ici, nous avons clairement affaire à une reproduction de la technique Madoff, selon la désormais fameuse pyramide de Ponzi, où les entrants rémunèrent les plus anciens - système exactement repris tel quel. rappelons-le, par notre vénérée Sécurité Sociale.
LE CONTRAIRE DE CE QU'IL FAUDRAIT FAIRE
La dangerosité de ces emprunts est-européens est devenue si visible à l'œil nu, depuis que la récession économique est avérée, qu'elle oblige les banques occidentales à refuser le renouvellement ou le refinancement des crédits à l'Est, laissant des milliers d'emprunteurs publics et privés sans possibilité de rembourser leurs dettes. La dimension de cette crise obligera dans un premier temps les États européens à nationaliser en urgence leurs banques ; de nombreux observateurs sérieux, comme par exemple l'économiste William Engdahl qui, depuis plus de trente ans, s'est fort peu trompé, le prédisent. Mais elle aura aussi des conséquences plus vastes, nous allons le découvrir.
Lorsque la Société d'évaluation des crédits Moody a annoncé qu'elle pourrait rétrograder nombre de banques occidentales trop exposées en Europe de l'Est, l'euro est descendu à son taux le plus bas depuis 2 mois et demi par rapport au dollar. Cet avertissement public de Moody - il est dans les tuyaux obligera de facto les banques occidentales qui possèdent des filiales en Europe de l'Est à resserrer les conditions de prêts à l'Est, juste au moment où le contraire serait précisément nécessaire pour éviter la cessation de paiement. Les banques occidentales vont donc être prises entre le marteau et l'enclume.
UN STALINGRAD MONETAIRE EN AUTRICHE
Les montants des prêts à risques concerneraient des banques italiennes, autrichiennes, suisses, suédoises et, pense-t-on, allemandes. Mais remarquons une fois de plus ceci : comme disait l'avisé Horace, Naturam expelles furca, (amen usque recurret (Chassez le naturel à coups de fourche, il reviendra toujours). La voracité de certains, qu'il est inutile de nommer, conduit aujourd'hui à des catastrophes en chaîne : quand les pays de l'ex-Union Soviétique et du pacte de Varsovie ont déclaré leur indépendance au début des années 1990, les banques d'Europe occidentale se sont précipitées pour acheter à bas prix les principales banques des principaux pays de l'Est nouvellement indépendants. Dans des pays comme la Hongrie, les banques suisses et autrichiennes proposèrent alors aux particuliers comme aux entreprises des prêts avec des taux d'intérêts bas, mais ... exprimés en francs suisses ! Le problème pour l'emprunteur : que sa devise soit dévaluée, le forçant à rembourser jusqu'au double de ses mensualités, exprimées dans une monnaie stable. C'est exactement ce qui s'est passé ces derniers 18 mois. Dans le cas du zloty polonais par exemple, son cours a chuté de 50 % en quelques mois. Le volume de l'emprunt qui ne pourra être honoré en Pologne - les mensualités sont multipliées par deux à cause du change - n'est pas connu, mais il pourrait être abyssal.
Les banques autrichiennes auraient à elles seules prêté à l'Est 230 milliards d'euros, soit , l'équivalent aberrant de 70 % du PNB de l'Autriche ! La plus grande banque viennoise, propriété de l'italienne «Uncredito» associée à l'allemande «HypoVereinbank» va donc faire face à ce que la presse de Vienne appelle un « Stalingrad monétaire ». D'après des estimations publiées dans la presse financière viennoise, si seulement 10 % des prêts autrichiens venaient à se trouver en difficulté de remboursement dans les prochains mois, cela mènerait à l'effondrement du système financier national. Autant dire qu'au pays de François-Joseph, l'implosion est programmée.
LA DETTE DE L'EST : 1,7 TRILLION DE DOLLARS !
Le bureau londonien de la banque américaine d'investissements Morgan Stanley a, lui, rendu un rapport d'estimation du total des prêts consentis par les banques européennes aux pays de l'Est qui donne des sueurs froides. D'après ce rapport, l'Europe de l'Est a emprunté à l'étranger un total de plus de 1,7 trillion de dollars (vous ne rêvez pas, c'est bien ce chiffre) venant essentiellement de banques ouest-européennes. Une majorité de ces emprunts ont été faits à court terme. En 2009, les pays de l'Est doivent rembourser ou renouveler quelque 400 milliards de dollars, soit 33 % du total de leur PNB ... Etant donné que la récession est là, voire la dépression, les chances d'un remboursement sans difficultés diminuent comme peau de chagrin.
Même la fière Russie qui, il y a un an, possédait (grâce notamment à son gaz) 600 milliards de dollars de réserves de devises, se trouve en situation difficile. Les grandes compagnies russes doivent rembourser ou renouveler pour 500 milliards de dollars cette année. Depuis le mois d'août, les enfants de Poutine ont subi une saignée de plus d'un tiers de leurs réserves de devises pour défendre le rouble.
La Hongrie, les Balkans, les pays Baltiques et l'Ukraine souffrent tous des maux que nous venons de décrire. Voilà donc la nature de la prochaine déferlante de la crise financière : les Européens possèdent les trois quarts du portefeuille d'emprunts des marchés émergents de I'Est. Ils sont cinq fois plus exposés à cette future crise que les banques américaines ou japonaises.
EN ATTENDANT LE TSUNAMI
Les gouvernements européens savent (mais taisent) que le tsunami arrive, et c'est la panique. Certains d'entre eux font pression sur leurs banques pour qu'elles se retirent et cessent toutes relations avec leurs filiales de l'Europe de l'Est. Athènes a ordonné à ses banques de sortir des Balkans. Les sommes nécessaires à colmater les premières brèches étant bien au-delà des limites du FMI, ce dernier, après avoir déjà soutenu la Hongrie, la Lettonie, la Biélorussie, l'Islande, et le Pakistan - et prochainement la Turquie -, épuise rapidement ses forces, à savoir 155 milliards d'euros de réserve. Cela le contraint du reste à vendre ses réserves d'or pour renflouer son cash. La baisse des cours de l'or a commencé ...
Les récents 16 milliards de dollars de sauvetage du FMI pour l'Ukraine sont partis en fumée. Le pays - moins 12 % de son PNB après l'effondrement des prix de l'acier - court au dépôt de bilan, laissant Unicredit, Raffeisen et ING sur le flanc. Le gouverneur de la banque centrale de Lettonie a déclaré son économie « cliniquement morte » !
Le plus alarmant, c'est peut-être que les institutions européennes ne disposent d'aucun cadre pour traiter la question, et d'ailleurs comment pourraient-elles répondre à un tel désastre ? Le jour où le directoire de l'UE décidera de ne pas sauver l'un des pays-membres, qui se déclarera en cessation de paiement puisque dans l'incapacité d'honorer ses dettes, ce sera l'élément déclencheur d'une crise massive dont la contagion s'étendra dans toute l'Union Européenne. Or ce jour paraît, au regard de ce qui vient d'être exposé, dorénavant proche.
Nous pensons que les conséquences en seront multiples, avec entres autres effets la mort clinique de l'hydre bruxelloise, du moins sous sa forme nord-coréenne actuelle.
Grégoire DUHAMEL. Rivarol du 27 mars 2009Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, Europe et Union européenne, lobby 0 commentaire -
Contre l’immigration, une solution : la faillite !
Ils n’étaient donc pas venus par amour de la paëlla, des courses de taureau ou de Cervantes… Et ils ne se sentaient aucune solidarité avec le peuple qui leur avait offert l’hospitalité.
« Minute » l’avait annoncé dans son édition du 16 mai 2012: avec une crise ravageant autant son industrie que son système social – à quelque chose, malheur est bon – l’Espagne tenait apparemment le bon bout pour régler ses problèmes d’immigration.
La preuve par la récente publication des statistiques officielles, publiées la semaine dernière: plus de 40.000 immigrés ont plié bagage rien que pour l’année 2011. Il n’y a pas encore lieu de crier victoire, mais c’est une première historique depuis que l’Institut national des statistiques (INE) mesure le nombre d’étrangers vivant dans le pays: les flux de l’immigration s’inversent. « La tendance est réelle, estime Andreu Domingo, sous-directeur du Centre d’études démographiques de Barcelone et spécialiste des questions migratoires. Une partie s’explique par les naturalisations, certes. Mais la crise provoque une chute brutale des arrivées et une accélération des départs. »
Entre 2000 et 2010, les immigrés étaient passés de 924.000 à 5,7 millions
Le changement est d’autant plus radical que l’Espagne battait tous les records d’arrivées ces dernières années. En 2007 et en 2008, elle a été le pays qui a reçu le plus grand nombre d’immigrés au monde après les Etats-Unis. L’immigration expliquait 90 % de l’augmentation globale de la population vivant en Espagne. Entre 2000 et 2010, le nombre d’immigrés est passé de 924.000 à 5,7 millions.
206.000 départs en 2012 !
La situation est aujourd’hui totalement inversée. Le nombre d’immigrés a encore chuté en 2012, avec pas moins de 206.000 départs ! Cette baisse est particulièrement notable chez « les populations originaires de pays extérieurs à l’Union européenne » (c’est joliment dit).
Apparemment, l’explosion du chômage, à plus de 26 %, et la hausse des prix de l’immobilier poussent les étrangers à fuir le pays. A la conjoncture économique, s’ajoutent les mesures d’austérité – gel des salaires, suppressions de nombreuses aides sociales et hausse des taxes – qui rendent le pays beaucoup moins « attractif ».
D’autant que, d’après les experts, « l’économie parallèle et la solidarité familiale ne suffisent plus » à faire vivre ces familles.
Une chose est certaine, cette inversion des flux migratoires prouve que les étrangers viennent par intérêt dans nos pays, dans le cadre de ce que le démographe Jean-Paul Gourévitch appelle « l’immigration à la carte ».
L’exemple espagnol, avec son chaos, nous prouve aussi que, pour lutter efficacement contre l’immigration, il suffit de mettre en place les conditions d’une crise « artificielle » pour les étrangers, en coupant les pompes aspirantes que sont les aides sociales. Privés de perfusion économique, des immigrés partiront d’eux-mêmes.
L. H.
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 2 mai 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.
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34 manifestants pour tous jugés : le semblant de justice en Hollandie dénoncé dans la presse
A lire cet article de RMC qui donne à penser que la perception du profond malaise du pays atteint les journalistes :
"Les chefs d'accusation : participation à une manifestation non déclarée et violence à l'encontre des forces de l'ordre. La plupart des 34 manifestants contrele mariage homosexuel qui seront jugés en juin, sont des étudiants et des mères de famille qui se sont rassemblés au mauvais endroit, au mauvais moment. Tous contestent le manque de temps pour constituer leur défense, ils s’estiment victimes d'une justice « à deux vitesse », trop rapide.
Et les prochaines manifestations des "anti", prévues les 5 et 26 mai prochains, risquent de grossir le chiffre de justiciables (...)Hélène, maman de 5 enfants, a passé 48 heures en prison, la semaine dernière, dans une cellule sans matelas. Cette image ne la quitte plus. Aujourd'hui, une autre épreuve l'attend : son procès début juin. La justice lui reproche d'avoir continué à manifester malgré l'interdiction des forces de l'ordre. Elle risque de la prison avec sursis.
Pour le syndicat de la magistrature, la procédure est très rapide, et le risque est une sanction disproportionnée. Xavier Gadrat, du syndicat de la magistrature, dénonce une justice expéditive : « Elle est tellement rapide que dans ce temps-là il est parfois compliqué de mener une enquête complète ». Une justice rapide mais aussi très coûteuse pour les prévenus. Un collectif s'est formé pour aider financièrement « ces gens qui sont souvent très jeunes et étudiants, et qui n’ont pas l’argent pour faire face ni aux sanctions, ni aux frais de procédure », explique Louis. Tous débourseront en moyenne 1 500 euros de frais d'avocat.Parmi les 34 personnes qui seront jugées le mois prochain, Mathieu, présent à la dernière manifestation des anti mariage gay qui a dégénéré. Il risque 2 mois ferme : « Je n’ai pas droit d’aller sur la ville de Paris. Si j’ai un contrôle d’identité sur Paris, je vais tout de suite en cellule, jusqu’à la date de mon procès. Quand on est en recherche d’emploi, c’est un problème ; je n’ai pas accès aux gares parisiennes ». On le soupçonne d'êtrele leader d'un groupuscule. Arrêté le mégaphone à la main, il ne comprend toujours pas : « ça me préoccupe pas mal. Je prépare ma défense, mais je me pose toujours des questions quant à ce qu’on me reproche".