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anti-national - Page 1152

  • Programme nucléaire iranien : nouvelle « guerre des mots » américaine ?

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation)Selon un document de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rendu public hier à Vienne, l’Iran déclare avoir l’intention de moderniser ses équipements sur le site de Natanz.

    Dans une lettre datée du 23 janvier, l’Iran a informé l’AIEA que des centrifugeuses de type IR2m seraient utilisées dans l’unité A‑22 du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, au centre du pays. A priori, rien de scandaleux dans cette annonce, totalement compatible avec la détermination affichée de la République islamique d’enrichir de l’uranium à des fins pacifiques, jusqu’à 5% pour produire de l’électricité, ou jusqu’à 20% afin d’alimenter un réacteur fabricant des isotopes utilisés pour la recherche médicale.

    La Maison Blanche a néanmoins qualifié jeudi cette annonce « De nouvelle escalade »

    Lors d’un point presse, le porte-parole du président Obama a estimé « Que cette annonce de l’installation de nouvelles centrifugeuses avancées traduit la violation continuelle des obligations internationales de Téhéran vis-à-vis des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Le porte-parole a néanmoins admis que l’administration américaine ne dispose d’aucun indice permettant d’évaluer le nombre de centrifugeuses que l’Iran prévoit d’installer, ni de détails sur le programme de cette installation. D’ailleurs, dans sa réponse datée du 29 janvier, l’AIEA demande plus d’informations sur l’annonce iranienne. Avant même la réponse de Téhéran, Washington jugeait la république islamique coupable d’une « nouvelle violation ».

    Parallèlement au raid israélien mercredi sur la Syrie, l’administration américaine se livre-t-elle à une « guerre des mots » pour justifier une prochaine attaque préventive contre l’Iran ?

    C’est en effet la question qui se pose. Israël peut, sans crainte de représailles, lancer un raid aérien contre la Syrie, très affaiblie par des mois d’une guerre civile sans merci. En revanche, seuls les Etats-Unis ont la puissance de feu nécessaire pour mener à bien une attaque contre les sites nucléaires iraniens. Encore faut-il que l’hyperpuissance gagne préalablement la bataille des mots auprès de l’opinion publique mondiale. Autre explication de la réaction américaine : calmer les ardeurs belliqueuses de l’allié israélien en lui montrant, par de mâles déclarations, que Washington saura se montrer intraitable avec les intérêts de l’Etat hébreu.

    http://fr.novopress.info

  • L'Allemagne est otage de la zone euro et victime d'un « chantage à l'Holocauste »

    Le titre donné par la rédaction à l’article qui suit s’inspire du thème principal du dernier livre de Thilo Sarrazin paru le 22 mai dernier, L’Europe n’a pas besoin de l’euro. Cette publication a provoqué un tollé général et les gardiens du temple Euro se sont répandus en indignation. Mais l’auteur n’en est pas à son coup d’essai : en septembre 2010, avec son L’Allemagne court à sa perte, il s’était attaqué à l’immigration et déjà les réactions à son encontre avaient été violentes, allant jusqu’à son éviction de la Deutsche Bundesbank dont il était membre du directoire.

    Il n’est jamais bon, en Europe et par conséquent en Allemagne, de toucher aux tabous. Cette fois-ci, l’auteur s’attaque à la monnaie unique en faisant un lien entre la culpabilité allemande vis-à-vis de l’Holocauste et les eurobonds : « Ils [les partisans allemands des obligations européennes] sont poussés par ce réflexe très allemand selon lequel nous ne pourrions finalement expier l'Holocauste et la Deuxième Guerre mondiale qu'une fois transférés en des mains européennes l'ensemble de nos intérêts et de notre argent. »
    Philippe Simonnot, pour Nouvelles de France, livre ses réflexions sur cette révolte de Thilo Sarrazin.
    Polémia

    Thilo Sarrazin a encore frappé avec son gros marteau. Cette fois ce n’est plus l’islamisme qu’il a mis sur son enclume comme l’année dernière, mais l’euro. Cet ancien dirigeant de la Bundesbank, dont il a dû démissionner en septembre 2010 après avoir été accusé de racisme et d’antisémitisme, a trouvé les chemins fortunés des best-sellers en disant tout haut ce que maints Allemands n’osent même pas penser tout bas. En quelques jours son L’Europe n’a pas besoin de l’euro est en tête des gondoles et des ventes. « Soit Sarrazin parle et écrit par conviction des sottises révoltantes, soit il le fait par calcul méprisable ». Cet anathème a été lancé sur sa tête par Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, qui n’est pas connu pour faire dans la dentelle.

    Que dit donc de tellement sot ou méprisable l’ancien banquier d’obédience socialiste ? Qu’Angela Merkel a tort de dire que « si l’euro échoue, l’Europe échoue ». Thilo Sarrazin nous donne pourtant un message de raison et d’espoir en ne liant pas le sort du Vieux Monde à une monnaie condamnée.

    Quoi encore ? Que les pays qui violent continuellement le pacte de stabilité doivent quitter la zone euro. Logique ! Si l’on ne respecte pas les règles d’un club, ne doit-on pas le quitter ?

    Encore ceci : Thilo Sarrazin s’insurge contre les eurobonds, prônés par la France, mais aussi par une grande partie de l’opposition allemande de gauche et écologiste. Et il accuse cette dernière d’être motivée par ce réflexe « très allemand » de penser que « l’on aura définitivement expié l’Holocauste et la Guerre Mondiale quand nous aurons mis toutes nos affaires, et aussi notre argent, entre des mains européennes ». Là, il est allé trop loin pour la bonne pensée des deux côtés du Rhin ou des Alpes. Halte-là !

    Déjà, en 1969, Franz Joseph Strauss, leader bavarois en culotte de peau, avait déclaré : « Un peuple qui a engrangé de tels succès économiques a le droit de ne plus rien entendre à propos d’Auschwitz ».

    Eh bien ! Il faut regarder les choses en face.

    La France est en ce moment bercée par les douceurs du hollandisme entre deux campagnes électorales, la présidentielle et la législative ; elle vogue dans une sorte d’apesanteur où il n’est plus question que de concertation des partenaires sociaux, de modération des loyers, de coup de pouce au SMIC, d’embauche de nouveaux fonctionnaires, de limitation des inégalités et d’imposition des « mauvais riches ». Cette France autiste est bien représentée par le portrait officiel que l’on vient de dévoiler à nos yeux ébahis. Le président est à l’ombre des grands arbres du parc élyséen, comme s’il redoutait la lumière trop crue de l’Histoire, les bras ballants alourdis par des mains enflées – une séquelle des bains de foule ? Monsieur Fraise-des-Bois est parti à la cueillette, le Palais est loin derrière, surexposé, comme dans un rêve, au moins pour cinq ans !

    Cette France qui se met à l’ombre voit moins que jamais que l’Allemagne est en train de prendre sa revanche. Une revanche séculaire.

    La puissance économique de notre voisin n’a jamais été aussi manifeste que depuis que la dernière crise du capitalisme a éclaté, et elle est en train de se muer en puissance politique. On évoque de plus en plus l’avènement d’une Europe du Nord dans laquelle la France jouerait un rôle de second rang si elle n’en est pas exclue et déclassée dans l’Europe du Sud. Le but poursuivi par Bismarck dès 1860 serait enfin atteint – cette fois, sans coup férir, et donc durablement. Comment en est-on arrivé là ?

    A force d’être obnubilé par le désastre absolu qu’a été l’hitlérisme, on a réécrit l’histoire de l’Allemagne comme si elle devait conduire fatalement au nazisme et aux camps d’extermination et comme si l’Allemagne, à jamais coupable, ne pourrait plus prétendre au rang de grande puissance. Redevenu un géant économique – depuis longtemps déjà et avec quelle rapidité – elle serait toujours un nain politique entravé par les chaînes du remords de crimes imprescriptibles. Même la réunification des deux Allemagnes a été acceptée bon gré mal gré alors que la division de la nation allemande avait été considérée depuis 1945 comme un gage de paix. On a imaginé harnacher cette nouvelle puissance par l’euro – ce plat de lentilles, qui a finalement permis à l’Allemagne, par une ruse monétaire de l’Histoire, de franchir le dernier échelon de sa marche vers le sommet européen, on le constate aujourd’hui.

    « Peut-il y avoir trop de mémoire ? » se demande Charles Maier, historien américain dans son excellent Unmasterable Past (1). Faut-il faire écho aux avertissements de Henri Heine : les Allemands ruminent des vengeances à travers les siècles ? Ne faudrait-il pas dénazifier l’histoire de l’Allemagne ? C’est à quoi nous invitent aujourd’hui Thilo Sarrazin et ses succès fracassants de librairie. L’Allemagne profonde s’exprime à travers lui.

    Les douze années de Hitler au pouvoir nous empêchent de voir que le génie allemand domine les scènes culturelle, artistique et scientifique mondiales depuis deux cents ans. Ce génie aurait dû autoriser l’Allemagne à diriger le monde au XXe siècle, mais ce destin manifeste a été contrarié par des circonstances qu’il faut expliquer par la volonté farouche de l’Angleterre de conserver ses privilèges impériaux. Si l’on se reporte un siècle plus tôt, au tout début de la Première Guerre mondiale, la supériorité allemande était évidente aux yeux des intellectuels allemands, y compris sur le plan moral, et devait lui permettre de triompher, en cette épreuve décisive pour le destin du monde, de soi-disant démocraties qui, pour lui barrer la route, s’étaient alliées avec l’un des régimes les plus réactionnaires de l’époque, la Russie tsariste, ensanglantée de pogroms à répétition et expansionniste. Même les juifs allemands considéraient l’empire de Guillaume II comme un nouvel Israël et se portèrent les premiers au front pour repousser ses ennemis.

    Fruit de la Révolution française, l’invention de la « nation » allemande avait érigé en mythe un anti-Vercingétorix en la personne d’Arminius, alias Hermann, vainqueur des armées romaines en l’année 9 de notre ère à la bataille de Teutberg (2). Corrélation : la langue allemande vierge de toute corruption latine, authentique langue du peuple, est seule capable de reprendre l’héritage grec : Herder, Fichte, Thomas Mann, Heidegger – seule capable d’exprimer l’être. On a même pu parler d’une tyrannie exercée par la Grèce sur l’Allemagne (3) – ce qui paraît risible aujourd’hui. Les juifs allemands, qui considéraient l’Allemagne comme un « nouvel Israël », n’étaient pas les derniers à opposer la Kultur à la méprisable « civilisation ». Mais cette nation privilégiée, élue (4), sainte, vraie, Urvolk, douée, animée d’un Volksgeist, « protestante » après Luther, est d’abord une nation sans Etat, et cela à cause de la France qui pourtant lui « sert » le modèle de l’Etat-nation.

    Auparavant, faut-il le rappeler aux bonnes consciences françaises, l’Allemagne avait été victime de l’impérialisme français :

    • – l’émiettement de l’Allemagne en une multitude d’Etats et de principautés (5), fut consacré par les traités de Westphalie, qui concluent la guerre de Trente Ans – « paix » qui n’empêchera pas les armées françaises de ravager le Palatinat par deux fois, en 1674 et en 1689, pour ne rien dire des ravages des conquêtes napoléoniennes ;
    • – Versailles, obsession allemande, d’abord comme modèle politique et culturel (le Sans-Souci de Frédéric II, entre autres), puis comme symbole de l’oppression française, ensuite comme lieu de consécration du 2e Reich en 1871 dans la Galerie des Glaces ;
    • – Versailles, enfin maudit comme le Traité de 1919 qui porte son nom. Versailles, comme lieu du mensonge qui a consisté à faire de l’Allemagne la seule coupable de la Première Guerre mondiale (article 231 du Traité) et à bâtir sur ce mensonge les fameuses Réparations. Le Boche paiera. Eh bien ! Non. L’Allemagne ne paiera pas – pas plus aujourd’hui qu’hier. C’est ce que nous dit Thilo Sarrazin.

    Au XIXe comme au XXe siècle, du IIe au IIIe Reich en passant par la République de Weimar, l’ambition allemande a été de disputer le sceptre du monde à une Angleterre déjà sur le déclin, une fois l’Allemagne réunifiée et modernisée.

    D’où la peur récurrente de la réunification allemande, qu’un François Mitterrand a essayé de retarder (6), en vain, puis d’apprivoiser avec la création de l’euro – en vain aussi, comme nous pouvons le constater aujourd’hui. Déjà au Congrès de Vienne, en 1815, Talleyrand se demandait : « Qui peut calculer les conséquences si les masses en Allemagne devaient se combiner en un seul tout et devenir agressives ? » Là encore, Thilo Sarrazin doit être écouté.

    La supériorité économique allemande qui obnubile de nouveau les Français (7) est en fait une vieille histoire qui remonte au moins au XIVe siècle. Elle tient à la structure non centralisée de l’Etat allemand, quand il existe, et à l’anarchie allemande, quand cet Etat n’existe pas, par opposition multiséculaire à l’Etat français tentaculaire et prédateur. Colbert, qui a ruiné la France de son temps, est impensable de l’autre côté du Rhin. La fameuse « discipline » allemande, qui est le secret de sa réussite, est en fait une autodiscipline que s’impose une nation née sans État. Cette supériorité économique a permis à Bismarck d’inventer l’état providence qui, transposé sous d’autres cieux, conduit immanquablement à la faillite ou à la guerre, du Welfare State au Warfare State

    Le génie allemand, toujours vivant, pousse aujourd’hui l’Allemagne à prendre sa revanche, au moins en Europe, et de reprendre sa marche drang nach Osten, cette fois jusqu’en Chine, sans que ni la Grande-Bretagne ni les États-Unis ne puissent l’en empêcher comme en 1905-1918 ou 1933-1945.

    Trop tard pour le salut du Vieux Monde ? Le monde a changé. Des forces nouvelles gigantesques se sont levées en Asie… La nouvelle Allemagne permettra-t-elle de sauver l’Europe aux anciens parapets ? Là est la question que nous devons nous poser. A condition de relire l’histoire avec d’autres lunettes que celles que nous avons chaussées depuis des dizaines d’années.

    « Le monde veut plus d’Allemagne », tel était le titre de l’éditorial qui s’étalait à la  Une  du Monde, daté des 5-6 février 2012. Titre que l’on pouvait lire dans l’autre sens : « L’Allemagne veut plus de monde ! » Et surtout ne plus payer pour les autres.

    Philippe Simonnot,  Tribune libre
    Nouvelles de France
    6/06/2012

    Titre original : L’Allemagne ne paiera pas

    Notes :

    1. The Unmasterable Past: History, Holocaust, and German National Identity, Harvard University Press, 1988.
    2. La célèbre pièce de Kleist, La Bataille d’Herman, Die Heramnnsschlacht, date de 1809.
    3. E. M. Butler (1935), The Tyranny of Greece over Germany, en particulier sur Lessing, Goethe, Schiller, Höderlin, K. F. Schinkel, C. G. Langhans, Schliemann, Nietzsche, Stefan George. À l’époque, l’Allemagne apparaissait comme composée d’une multitude d’États comme l’ancienne Grèce, avec une culture supérieure à celle de son éventuel conquérant (Rome). La Porte de Brandebourg (que l’on doit à Langhans), a eu comme modèle les Propylées de l’Acropole athénienne.
    4. Terme employé par Jörg Lanz von Liebenfels dans sa Théozoologie (1905).
    5. « Je ne peux m’imaginer un peuple qui serait plus divisé que les Allemands », Höderlin, Hyperion.
    6. Mais aussi Jacques Delors et Laurent Fabius.
    7. L’Allemagne enregistre trois fois plus de brevets que la France – un indice parmi beaucoup d’autres.

    Philippe Simonnot a publié en collaboration avec Charles Le Lien La monnaie, Histoire d’une imposture, chez Perrin.

    Correspondance Polémia – 7/06/2012

  • « Le mariage pour tous » Une supercherie linguistique doublée d’un mensonge

    Dans le concert des arguments développés par les « pour » et les « anti » mariage gay, il est une voix qu’on n’a jamais entendue : celle de la langue française.
    Au cours de mes 40 années d’enseignement (collège et lycée) en qualité de professeur de Lettres Classiques, j’ai toujours attaché une grande importance à la valeur des mots. Choisir le mot exact, le « polir sans cesse » comme disait Boileau, c’est à la fois s’assurer qu’il exprime parfaitement ce que l’on veut dire mais c’est aussi s’assurer que l’on sera bien compris de son auditoire.
    La polémique que suscite le projet de loi sur le mariage gay offre un bel exemple de cette dilution de la pensée dans le brouillard d’une terminologie approximative. A force de triturer les mots dans tous les sens, les mots n’ont plus de sens et l’opinion déboussolée y perd son latin. Les slogans réducteurs répercutés par les médias ne font qu’entretenir la confusion au point qu’on a parfois l’impression d’avoir perdu le sens commun.
    Prenons quelques exemples :
    Premier exemple : La notion de « couple » homosexuel est-elle adaptée ? La réponse est non.
    Si l’on se réfère à la terminologie du « Bon Usage », l’assemblage de deux éléments de même nature ne constitue pas un « couple » mais une « paire ». Ainsi, on dira une paire de ciseaux, une paire de lunettes et non un couple de ciseaux ou un couple de lunettes. Il en est de même pour les êtres vivants. Deux boeufs assemblés sous le même joug forment une paire de boeufs et non un couple de boeufs. Deux jumeaux de même sexe constituent une paire de jumeaux et non un couple de jumeaux. On pourrait multiplier les exemples.
    La langue française nous indique clairement que la notion de « couple » repose sur un principe de différenciation et d’altérité. Le couple, c’est « un homme et une femme unis par des relations affectives, physiques » (Robert 2012). La prise en compte de la fin de la définition ne doit pas faire oublier le début. La distorsion sémantique à laquelle on s’adonne chaque fois qu’on évoque un « couple » homosexuel crée une confusion dommageable que rien ne peut justifier, pas même une évolution des moeurs. Il s’agit bien ici d’appeler un chat « un chat »
    2ème exemple : qu’est-ce qu’un parent ?
    La reconnaissance officielle du « couple » homosexuel entraîne nécessairement – tout le monde le sait - une modification du Code Civil. La disparition des mots « père » et « mère » au profit de la notion de « parent 1 » et « parent 2 » n’est en fait qu’une supercherie linguistique doublée d’un mensonge puisque le mot désigne étymologiquement les deux personnes (père et mère) qui conjointement sont à l’origine de toute naissance. En latin, le verbe parere veut dire « engendrer » pour le père, et « enfanter » pour la mère. Comment peut-on expliquer à un enfant que ce mot de « parent » (quel que soit son numéro) s’applique à une personne qui est totalement étrangère à sa naissance, un clandestin en quelque sorte ? La loi peut-elle cautionner ce mensonge ?
    Ces deux exemples suffisent à démontrer que la terminologie avancée par les partisans de la loi n’est qu’un écran de fumée destiné à masquer une stratégie plus sournoise que les récentes manifestations viennent d’ailleurs de confirmer. Il semble en effet que les partisans du « mariage pour tous » se soient déjà engouffrés dans une brèche : l’incohérence du projet de loi :
    Une incohérence interne à la loi : un « couple » homosexuel est par définition stérile. Il est donc logique que les homosexuels aient recours à des artifices s’ils veulent avoir des enfants. C’est le sens de leur revendication première : le droit à l’adoption, baptisé outrageusement « droit à l’enfant ». Le projet de loi prévoit cette disposition mais interdit la PMA (procréation médicalement assistée pour les femmes) et la GPA (gestation pour autrui pour les hommes c’est-à-dire le recours possible à une mère porteuse). Comment justifier cette contradiction alors que la loi du « mariage pour tous » est présentée comme une extension des droits ? Les récentes manifestations des partisans du mariage ont clairement démontré que les homosexuels entendaient s’appuyer sur cette contradiction pour pousser plus loin leurs exigences. Sur cette question, on note les premiers signes d’un fléchissement de la part des promoteurs de la loi. Le recours à la PMA, exclue dans un premier temps, pourrait faire l’objet d’un amendement présenté par les députés de la majorité. Cette concession, logique en elle-même, met à nu la vraie nature du débat. Le « mariage pour tous », présenté au départ comme l’objectif essentiel, apparaît de plus en plus clairement comme un simple point de passage, une étape transitoire pour obtenir « in fine » une égalité de droit pleine et entière avec les couples hétérosexuels stériles.
    Comme le droit à l’adoption ne changera pas grand-chose à la situation des homosexuels, vu les réticences de la plupart des états à confier des enfants à des homosexuels, c’est bien sur la PMA et la GPA que se concentre toute la pression. Une fois acquis le droit à la PMA pour les femmes homosexuelles, comment interdire aux hommes, au nom de ce même principe d’égalité, d’avoir recours à la GPA ? Si c’était le cas, il y aurait là une discrimination incompréhensible, voire une injustice, tout à fait contraire à l’esprit même du projet de loi.
    Le piège des slogans
    Il est une autre supercherie linguistique qu’il convient de dénoncer et qui tient au discours même des homosexuels. Pendant longtemps, leur combat a été placé sous le signe du « droit à la différence », droit qui leur a été reconnu par l’ensemble de la communauté nationale avec la création du PACS. Aujourd’hui, le thème du « droit à la différence » a totalement disparu du glossaire homosexuel. Bizarre ! Ce virage à 180 degrés a quelque chose de surprenant et pourtant personne ne s’en étonne. Il est vrai que le slogan « le mariage pour tous » est plus rassurant et plus rassembleur que « le droit à la différence » jugé sans doute trop « clivant » pour employer un terme à la mode, un concept dépassé en tout cas que l’on range sans complexe au rayon des accessoires. Au contraire, « le mariage pour tous » sonne comme un appel à la fête, à la fusion universelle de toute l’humanité, un remake d’ « Embrassons-nous, Folleville », en somme une préfiguration du « paradis pour tous ». Qui peut résister à un tel programme ?
    Malheureusement, cette vision édénique du mariage est en décalage complet avec la réalité des faits. Il est d’abord étrange que le PACS ait eu si peu de succès auprès de la communauté homosexuelle alors que cet aménagement de la législation était notamment prévu pour elle. Et si le mariage présente tant d’attraits, comment expliquer que tant d’hommes et de femmes, de la base jusqu’au sommet de l’Etat, choisissent l’union libre c’est-à-dire le non-mariage ?
    Il est notable également que nombre d’homosexuels vivent leur vie le plus naturellement du monde sans réclamer nécessairement le passage devant Monsieur le Maire. Certains même s’étonnent de ce déchaînement médiatique sur une question qui leur est totalement étrangère.
    Alors, au bout du compte, que penser de tout ce tapage, de tout ce galimatias ?
    Pas grand chose, sinon que derrière ces acrobaties sémantiques ou stylistiques, il y a la volonté de nier une évidence.
    La négation d’une évidence :
    Quel que soit le mode de procréation choisi, la naissance d’un enfant est nécessairement le résultat de la rencontre de deux cellules, masculine et féminine. La différenciation sexuelle est constitutive de l’être humain, même si les choix de vie peuvent ensuite amener certains individus à la vivre différemment. De ce fait, on ne peut admettre qu’une simple évolution des moeurs soit un argument suffisant pour modifier le statut du couple et celui de la famille, tels qu’ils nous ont été transmis depuis les origines de notre civilisation. Les Romains eux-mêmes, qui pratiquaient librement et indifféremment les deux formes de sexualité, n’ont jamais songé à remettre en question ce mode d’organisation de la famille pour une raison très simple mais essentielle : cette structure de la cellule familiale est la seule à garantir la filiation. Grands législateurs (ne pas oublier au passage que notre Code Civil découle directement du Droit Romain), ils ont toujours tenu à préserver ce socle de l’organisation sociale. Quant à l’adoption, très courante à Rome, elle a toujours été soigneusement encadrée par tout un arsenal juridique de manière à préserver l’intégrité des liens du sang. De ce fait, l’adoption n’était juridiquement admise que dans le cadre d’une famille déjà constituée et sur le modèle du couple hétérosexuel.
    Jamais deux sans trois :
    Mais il y a plus grave : la stérilité naturelle du « couple homosexuel » induit nécessairement l’intervention d’un tiers de l’autre sexe pour le rendre fécond. Dès lors, l’accès à la PMA ou à la GPA (quelle que soit la procédure adoptée, c’est-à-dire avec ou sans rapport sexuel) conduit à s’interroger sur la nature de ce prétendu « couple » qui ne peut assurer à lui seul son désir d’enfant. Ce qui revient à dire que le contrat de mariage que signeraient deux personnes de même sexe inclut nécessairement l’intervention prévisible d’une troisième personne. Il ne s’agit donc plus d’un « couple » mais d’une « triade », une forme d’adultère biologique accepté et reconnu par la loi. Sans parler des inévitables dérives financières qu’entraînera nécessairement la recherche effrénée de donneurs et de mères porteuses. Dans certains pays, on assiste déjà à des combinaisons multiples où les homosexuels s’adjoignent - pour un temps ou pour longtemps et moyennant finances –
    le concours d’une ou plusieurs personnes pour mener à bien leur projet. Nous sommes là devant le risque majeur d’une marchandisation de l’enfant et par extension de la vie humaine. L’embryon devient un objet de convoitise assimilable à n’importe quel produit de consommation. Dans un proche avenir, on peut même imaginer l’achat en pharmacie de paillettes de sperme ou d’ovules congelées qu’on pourrait se procurer aussi facilement que la pilule contraceptive ou le Viagra, le tout remboursé par la Sécurité Sociale, au nom de ce « droit à l’enfant » brandi comme un dogme par les partisans de la loi.
    Au terme de cet argumentaire, une conclusion s’impose :
    Le « mariage » pour quelques-uns est en fait une menace « pour tous » :
    A l’évidence, l’adoption de ce projet de loi fait courir à notre société un danger d’autant plus grand qu’il est paré de toutes les vertus aux yeux du plus grand nombre. Pour employer le langage des internautes, c’est un dangereux « cheval de Troie » qu’on introduit dans la législation française. « Malheureux citoyens, quelle folie est la vôtre ! » s’écriait Laocon en voyant les Troyens disposés à introduire ce cheval maudit dans les murs de leur ville (Enéide, II, 42).
    Abandonné sur la plage, ce cheval imaginé par Homère avait tous les attraits d’un cadeau des dieux. Les Troyens sont restés sourds à l’avertissement de Laocoon. Ils ont fait mieux. Pour faciliter l’entrée du cheval dans la ville, ils n’ont pas hésité à abattre une partie de leurs murailles.
    On connaît la suite ! …
    Il est vain d’imaginer qu’on puisse contenir toutes les dérives inhérentes au projet de loi tel qu’il est présenté aujourd’hui. C’est bien sur la notion même de « mariage pour tous » qu’il faut se battre et résister. Si cette digue saute, le risque de submersion est hors de tout contrôle.
    Daniel Godard,  Professeur de Lettres Classiques
    Dans le cortège des partisans de la loi « le mariage pour tous », il y avait un slogan intéressant :
    « UNE PAIRE DE MERES VAUT MIEUX QU’UN PERE DE MERDE »
    Si l’on accepte de faire l’impasse sur le caractère outrancier et injurieux du propos, ce slogan est une aubaine !
    Pour la première fois, l’union de deux femmes est reconnue comme une « paire » et non comme « un couple »
    J’y vois la confirmation (involontaire) de mon analyse du mot « couple »
    Les arguments en faveur du mariage homo s’effondrent d’un coup devant cette évidence.
    Merci à celui ou à celle qui est à l’origine de ce slogan lumineux et providentiel !

  • AFFAIRE CAHUZAC La gauche mondialisée

    L’affaire Cahuzac symbolise, à certains égards, la "mondialisation" de la gauche, qui s’est définitivement détournée d'un socialisme enraciné, au point de faire cause commune avec l’UMP.
    Arnaud Montebourg, L'Écho républicain, 7 juillet 2011 : « Je suis désolé, il y a un système affairiste au sein du Parti socialiste qui n'a rien à voir avec le socialisme. » Assurément, depuis l'affaire Urba, apparue sous le premier septennat de Mitterrand, un affairisme récurrent caractérise les socialistes et leur conception du pouvoir comme leur rapport à l'argent.

    Trahison du pays réel
    On ne peut que souscrire aux paroles du ministre du Redressement productif, lesquelles ont été subliminalement reprises, en écho, par Jean-Luc Mélenchon, le tonitruant coprésident du Parti de gauche qui lança à la face d'un Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, peu à l'aise, qu'il représentait « la vieille gauche sociale-libérale ». Sans tomber dans une trop longue exégèse, précisons tout de même que Mélenchon est loin, très loin de pouvoir se réclamer d'une gauche plus authentique que celle de son contradicteur. Si ce dernier semble approuver le ralliement de son parti au libre-échangisme mondialisé, le premier, qui prône la régularisation de tous les clandestins et l'assouplissement des conditions d'accès à la nationalité française, se fait également le chantre d'un communisme de marché dans lequel les immigrés tiennent le rang d'armée de réserve du capitalisme, pour paraphraser Marx. Et c'est bien là le problème. La gauche radicale ou socialiste contemporaine française n'a plus rien à voir avec le mouvement socialiste ouvrier tel qu'il est né dans la première moitié du XIXe siècle. Dans Le Complexe d'Orphée, Jean-Claude Michéa explique comment le socialisme s'est littéralement et définitivement perdu dans un compromis hasardeux avec la gauche dite républicaine, au moment de l'affaire Dreyfus : « en acceptant ainsi de se mêler, pour la première fois de son existence, à la guerre civile bourgeoise » contre les "blancs" antidreyfusards, « le mouvement socialiste français venait donc de sceller l'acte de naissance de la gauche moderne. [...] Il ne faudrait alors que quelques décennies à l'historiographie républicaine pour conférer à ce nouveau clivage ("rouges" et "bleus" enfin réconciliés sous le drapeau unitaire de la "gauche" contre les "blancs" de la "droite" et de la Réaction) la dignité rétrospective d'une vérité éternelle. » La droite de gouvernement n'est pas en reste dans ce que l'on pourrait appeler l'appropriation privée de la chose publique. Mais lorsque c'est la gauche donneuse de leçons et incarnation autoproclamée du Bien que l'on prend la main dans la confiture, l'affaire prend un tour autrement plus scabreux. La trahison des classes laborieuses est consommée !
    Qui oserait soutenir que l'UMPS (avatar de ces anciens États confédérés que furent, le PC «F», le PS, le RPR et l'UDF) n'est pas en collusion systémique et que là où les moutons d'électeurs croient voir de l'alternance, il n'y a, en réalité, qu'une absence d'alternative ? Si la monarchie, comme toute institution humaine, n'est pas la panacée, il convient de reconnaître qu'elle tient ses serviteurs un peu mieux éloignés que les autres des forces centrifuges de l'accaparement clientéliste.

    Des vices décuplés
    Dans Mes idées politiques, Charles Maurras écrivait ces phrases fortes et d'une confondante évidence : « Corrompu, corrupteur, c'étaient les vices du prince. Ils ne découlaient pas du principe [monarchique]. Lui mort, il suffisait qu'un prince honnête et modéré lui succédât pour que l'intégrité reprît ses droits. Au lien qu'en démocratie l'élu peut être vertueux, il n'en est pas moins le produit et le producteur, l'effet et la cause de la ploutocratie souveraine. Elle l'a fait nommer, il la soutient donc, elle régénère son autorité en faisant renouveler son mandat, et la défend de son mieux contre la justice et contre la nation. » En épousant le dogme du marché, les néo-socialistes marchent à contre-courant du peuple et de la patrie et inoculent, à l'un comme à l'autre, les terribles poisons du sans-frontiérisme, du transgenre indifférencialiste et du consumérisme hédoniste. Ils ont tout trahi, au point d'en avoir perdu le sens commun. Cette « common decency » décrite par Georges Orwell, qui fait défaut à notre oligarchie hors-sol, demeure fondamentalement la chose la mieux conservée par le pays réel, ainsi que l'ampleur de la manifestation contre le "mariage" homosexuel l'a bien montré ce dimanche 13 janvier.
    Aristide Leucate Action Française 2000 du janvier-février 2013

    
aleucate@yahoo.fr

  • Nouveau scandale dans les banques britanniques

    Barclays, HSBC, Lloyds et RBS ont vendu à des PME, depuis 2001, 40.000 contrats de produits dérivés censés couvrir contre des variations de taux d’intérêt. Ces contrats sont en infraction avec la régulation en vigueur.

    Les banques britanniques se sont fait une nouvelle fois prendre les mains dans le pot de confiture. Selon une enquête de la Financial Services Authority (FSA), 90 % de produits dérivés commercialisés auprès de petites et moyennes entreprises leur ont été vendus en infraction avec la régulation en vigueur. Il s’agit cette fois de «swaps» sophistiqués (baptisés interest rates hedging products, IRHP) censés les couvrir contre des variations de taux d’intérêt. Une fois encore, les «usual suspects» sont en cause : le quatuor Barclays, HSBC, Lloyds et Royal Bank of Scotland.

    La FSA leur a enjoint de mener des investigations internes afin d’évaluer l’ampleur de ces abus et de mettre en place des compensations pour les clients trompés. Plus de 40.000 contrats de ce type ont été vendus depuis 2001, à des PME qui n’avaient pas les moyens d’en comprendre le fonctionnement. Ils étaient parfois placés de façon forcée avec un crédit. Les quatre banques en question ont déjà provisionné plus de 700 millions de livres pour les indemnisations mais la facture pourrait atteindre, selon des avocats et experts de ces produits dérivés, entre 1,5 et 10 milliards de livres.

    Cette somme s’ajoutera aux 12 milliards de livres de dédommagements déjà prévus pour dédommager les ménages victimes de la vente forcée d’assurance-emprunteur baptisées PPI (personal payment insurance). Un montant qui s’est envolé par rapport aux prévisions initiales, malgré les efforts du lobby bancaire pour faire plafonner les réparations. La britannique Barclays et la suisse UBS ont par ailleurs payé 1,3 milliard de livres d’amendes pour les manipulations de taux dans le scandale du Libor.

    L’opération «mains propres» n’en finit pas de secouer la City, au fil de la révélation de ces scandales successifs et des lourdes procédures de dédommagements mises en place. «Les banques doivent travailler en pleine coopération avec les inspecteurs indépendants qui vont déterminer les compensations appropriées, intime Greg Clarke, secrétaire d’État aux Finances. Ce qui s’est passé est un exemple des comportements honteux symptomatiques de la culture en vigueur dans ce secteur. Les fautes du passé doivent être réparées et les entreprises qui en ont été victimes doivent être compensées. Il est important que les banques reconnaissent leurs responsabilités face à leurs clients et restaurent la confiance afin de tirer un trait sur cette époque.»

    Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les banques ont donné des gages en approuvant la création d’un nouveau gendarme du secteur et l’adoption d’un code d’éthique. Une «liste noire» d’employés en faute pourrait être radiée du secteur. Avec la réforme de la régulation en cours, les géants britanniques tentent de se refaire une virginité avant l’arrivée au printemps du nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, le Canadien Mark Carney, qui héritera de la supervision bancaire. En gage de leur bonne volonté, ils ont décidé de se serrer la ceinture en réduisant cette année leurs bonus à la portion congrue.

    Le Figaro  via http://fortune.fdesouche.com/

  • La sclérose de l’idée européenne

    LE CERCLE. « Ils sautent comme des cabris en disant : l’Europe ! L’Europe ! » disait déjà De Gaulle. Traduction libre : « Ils feraient mieux de réfléchir ». Mais on ne discute pas un dogme.

    L’Europe, magnifique dessein ! Oui, mais il y a plus de 50 ans.

    Maintenant on parle de la bureaucratie bruxelloise, et l’on est passé des idées fondatrices à un dogme qu’il est politiquement incorrect d’analyser.

    De la fondation au dogme

    La première et principale idée fondatrice de l’Europe fut d’éviter les guerres « mondiales », en fait européennes, qui furent un véritable suicide. Ce fut un succès, que le récent prix Nobel vient encore de rappeler. Mais aujourd’hui, est-il vraiment nécessaire de fusionner l’Italie et le Danemark pour éviter que leurs habitants s’entre-tuent ?

    Une autre idée fondatrice fut de retrouver « la grandeur » : puisque nous Français n’avons plus la puissance et l’influence que nous avions, retrouvons les à travers l’Europe et ses 500 millions d’habitants ! L’ennui est qu’une grande partie des Européens n’en a aucune envie. Par exemple ils ne se précipitent pas pour arrêter les islamistes au Mali. Si la France n’avait pas gardé son indépendance en politique étrangère, il pourrait s’écouler des mois avant qu’un gouvernement européen ne s’intéresse à la question, pour finalement décider de ne rien faire à la fois par ignorance et par manque d’unité.

    Peu à peu ces deux idées fondatrices, et bien d’autres, ont été un peu perdues de vue et remplacées par une affirmation sans cesse répétée la nécessité d’un État fédéral européen comme étant un but en soi ne souffrant pas de discussion. Bref, un dogme. Et il nous est sans cesse ré-asséné par tous les textes sérieux, de ceux publiés par Le Monde à ceux des manuels scolaires.

    Crise de l’euro et fédéralisme de panique

    La dogmatisation de l’idée européenne a été renforcée par « la crise de l’euro ». Les hommes politiques ont été littéralement poursuivis jour et nuit par les financiers et particulièrement par les banquiers leur disant que si on ne progressait pas sur le plan européen, il y aurait un écroulement général. N’entrons pas ici dans la technique financière, rappelons seulement qu’une des raisons de ce harcèlement était d’obtenir une garantie directe ou indirecte de l’Allemagne. Du fait de l’urgence, tout le monde a plus moins acquiescé, l’Allemagne marchandant sa garantie contre une discipline stricte des finances des autres pays, et prenant par ailleurs peu à peu conscience qu’une déflation trop importante chez ses partenaires pèserait sur ses propres exportations.

    Je simplifie, ce qui a pour inconvénient de faire oublier que tout cela n’était pas très clair dans l’esprit des décideurs, ce qui n’est pas une critique, vu la nouveauté et la complexité de la question. Bref on a amorcé une intégration européenne pour certaines questions financières, et renforcé l’idée qu’elle était nécessaire dans d’autres domaines. Il n’est pas question de reprendre ici cette discussion financière, mais seulement de rappeler qu’il s’agit de questions techniques, certes importantes et ayant un aspect politique, mais qu’il ne faut pas confondre avec la création d’un État fédéral européen, question d’une tout autre ampleur et qui dépasse largement les problèmes financiers.

    Donc le dogme européen s’est trouvé renforcé par la crise de l’euro, mais plutôt du fait de la panique que d’un raisonnement. Les éventuels sceptiques se voient qualifiés de « réactionnaires », « passéistes », « nationalistes », « chauvins », ignorant le monde extérieur et j’en passe.

    Les leçons de l’expérience

    Et pourtant…

    Qu’est-ce qu’un réactionnaire ? C’est quelqu’un qui s’oppose à une révolution, toujours présumée moderne. Or l’histoire est riche de révolutions qui se sont révélées catastrophiques, des plus célèbres (les arrivées de Lénine et Mao au pouvoir), aux dizaines tout aussi sanglantes mais maintenant un peu oubliées, de Sékou Touré aux Khmers rouges.

    Qu’est-ce qu’un nationaliste, qu’un chauvin ? Pour le savoir ce n’est pas en France qu’il faut aller mais en Chine, en Algérie et, un cran en dessous, aux États-Unis. Mais restons en France. Ce serait quelqu’un qui tiendrait notamment à sa langue et sa culture, actuellement menacées par la bureaucratie bruxelloise, intelligemment « lobbyisée » par une Angleterre qui sait en tirer des avantages (voir les 18 milliards d’euros qu’elle en tire annuellement, du seul fait de l’usage de l’anglais d’après le rapport Grin) tout en en évitant les solidarités. Je sais que certains estiment que l’anglicisation est inévitable, voire souhaitable, mais ils ne mesurent pas la déqualification massive, et donc les frustrations, les injustices et finalement le sous-développement que cela entraînerait, car on est plus efficace dans sa langue maternelle que dans une langue imposée. Mais la partie de notre élite qui a eu le loisir d’apprendre et de pratiquer l’anglais et qui constate qu’il est nécessaire dans son travail, ne se rend pas compte que la majorité des Français est dans une situation tout à fait opposée.

    Et encore, est-ce ignorer le monde extérieur que de noter la réussite de la Suisse ? Cette nation de langue allemande, française et italienne, donc on ne peut plus européenne de culture, gère fort bien sa non-appartenance à presque tout, malgré des données géographiques ingrates : pas d’accès à la mer, pratiquement rien en sous-sol et des montagnes presque partout. Et pour ceux qui ne la connaissent pas bien, rajoutons que le refuge fiscal n’est pas pour grand-chose dans ses excellents niveau et genre de vie, qui viennent d’abord du haut niveau de formation de sa population et de la qualité de ses industries et de ses services.

    Est-ce ignorer le monde extérieur que de remarquer l’écroulement démographique de l’Europe du centre et du sud ? Et donc de se demander si la solidarité que nous réclamons en pleurnichant en matière financière ne va pas se retourner contre nous et nous obliger à financer quelques centaines de millions de vieillards, et à les faire servir par les enfants que les Françaises se sont données le mal de faire naître et d’élever ? Il s’agit pourtant d’une situation qui se concrétisera dans les 20 prochaines années comme nous l’indiquent les chiffres que nous voyons se concrétiser tous les ans depuis 30 ans ! Mais la démographie dépasse l’horizon électoral et donc n’intéresse personne !

    Est-ce également ignorer le monde extérieur que de remarquer que la Grande-Bretagne, qui le connaît si bien, est preneuse du libre-échange européen, mais pas de l’euro, pas de Schengen, pas de l’harmonisation fiscale et surtout pas du fédéralisme. Je sais, cela agace les autres Européens, mais leur histoire a montré que les Anglais n’étaient pas toujours stupides.

    Est-ce enfin ignorer le monde extérieur que d’avoir un œil sur le Mali, sur la Côte d’Ivoire, sur le Liban, et d’avoir une capacité de réaction militaire dont l’avenir dira si elle a été justifiée ou non (jusqu’à présent elle a été bénéfique à ces pays), ce qui serait impossible, comme nous l’avons dit plus haut, en cas de fédéralisme. Faisons l’Europe de la défense, nous dit-on ! Oui s’il s’agit de rationaliser la production d’armement, voire de faire des mises à disposition réciproques. Non s’il s’agit de sacrifier le budget militaire comme font les autres pays européens ! Non s’il s’agit de se décider à l’unanimité : on se souvient que la Pologne en est morte ! Notons que le seul pays européen qui, comme la France, a remarqué que tout se tient dans le monde et pas seulement l’économie, c’est justement la Grande-Bretagne eurosceptique ! Certains « crachent » sur « le colonialisme » de la France en Afrique ou ironisent sur la francophonie, mais c’est ce qui a permis une compréhension puis une action plus rapide et enfn une meilleure communication avec les populations locales, c’est-à-dire justement ce qu’ont raté les Américains en Irak.

    Pragmatisme vaut mieux que dogmatisme

    Nous sommes un pays laïque. Pas de dogme ! Soyons pragmatiques comme les Britanniques, et défendons nos intérêts, comme le font les autres ! Certains passent par l’Europe et d’autres non.

    Yves Montenay - Les Echos

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  • [Vidéo] Fillon, la droite molle

    François Fillon à propos de la PMA et de la GPA : « Nous réécrirons la loi en cas d’alternance »

    Autant dire qu’il laisse libre le PS de faire adopter le mariage et l’adoption homo !

    Les Français de conviction devront s’en souvenir !

    Offensif mais pas trop. Ce mercredi, dans un discours de bonne tenue, François Fillon a pris l’engagement, au nom de l’opposition, de revenir sur la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui en cas de légalisation puis d’alternance politique. Un recul par rapport à aux déclarations d’octobre 2012 de l’ancien Premier ministre et député UMP de Paris, qui parlait de remettre en cause la dénaturation du mariage et l’adoption.[...]

    Vidéo et la suite sur NdF

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  • Tarantino: Django déchaîne... une haine anti-Blancs

    Un article de Jim Reeves

    Le film Django Unchained au cœur de la stratégie anti-WASP élaborée par Obama  

    Il ne s’agira pas ici d’une critique du dernier film de Quentin Tarentino, Django Unchained. Patrick Laurent l’a fait excellemment dans le n°3078 de Rivarol. Mais, comme il n’y avait pas lieu d’approfondir dans une chronique cinématographique l’émotion considérable que sa projection a soulevée aux Etats-Unis, il nous paraît indispensable de revenir sur le contexte politique que notre collaborateur n’a fait qu’effleurer.

    Ce film en effet déboule sur la scène américaine dans un moment très particulier : le début du second mandat d’Obama dont beaucoup pensent, à commencer par Jamie Foxx, le héros noir justement de ce film, qu’il a pour objectif non seulement de faire passer sur l’Amérique une sorte de souffle africain-américain mais de le faire sur le cadavre du Wasp, attaqué de toutes parts et dont l’Histoire est réécrite au travers d’un prisme négatif. Le dessein de Tarentino n’est donc pas innocent. Il ne s’agit pas d’un western-spaghetti de plus, qui serait, ainsi que le prétendent tant de commentateurs complaisants, une grosse farce rigolarde. Son auteur en effet est un provocateur qui depuis quelques années s’acharne, sous couvert de prendre ses distances avec l’Histoire officielle, à parodier, ridiculiser, narguer tout ce qui d’une manière proche ou lointaine peut être relié à l’extrême droite, en tout cas au nationalisme ou à la défense d’une identité européenne, en l’occurrence euro-américaine. On rappellera ici que dans Pulp Fiction (1994), Tarentino avait déjà campé son Big Black héros-justicier qui massacre du Blanc avec une dilection non dissimulée. On y tabassait des « Suprémacistes Blancs » et le richissime dealer, bien gras et bien laid, joué par l’acteur africain-américain Ving Rhamès, habitué des scénarios qui mettent en scène d’odieux racistes sudistes, était évidemment l’époux de l’héroïne blonde personnifiée par Uma Thurman, sorte de quintessence d’artiste nordique américaine. On ne reviendra pas sur Inglorious Basterds qui est un hommage sanglant rendu à toutes les bandes de vengeurs de la mémoire juive, qui, de l’Irgun et du Lehi au Mossad en passant par le Shin Bet, le groupe Stern ou la Haganah, ont pendant 60 ans parsemé le monde de leurs menées assassines et ponctué leurs vendettas de milliers d’exécutions sommaires. Ayant dit cela on observera qu’il n’y a pas trop de hasard en cette affaire et que les producteurs de Tarentino, notamment d’Inglorious Basterds et de Django Unchained, sont Bob et Harvey Weinstein, détenteurs de la Weinstein Company (TWC) — qui détient d’ailleurs les droits de The Artist, couvert de récompenses, dont cinq Oscars, de leur coreligionnaire Michel Hazanavicius.

    De Django Tarentino déclarait récemment sur le site worldstarhiphop.com à un journaliste de couleur : « (Dans ce film) j’ai voulu donner à l’homme Noir américain un héros de western, lui donner un héros folklorique, impassible, qui pourrait en définitive dégager une impression de pouvoir et rendre le sang pour le sang ». Et tant pis si, au prix d’une distorsion choquante de la vérité historique, on pouvait ainsi renforcer le dogme fallacieux du multiracialisme. Du moment qu’il revienne à un intellectuel de gauche Blanc d’offrir au descendant de l’esclave Noir la satisfaction de cette délicieuse vengeance.

    Jamie Foxx, qui tient dans le film le rôle de Django, ne se gêne pas, quant à lui, pour enfoncer le clou. « C’est bon d’être Noir, proclame-t-il. Le Noir est le nouveau Blanc. »

    Au besoin cela va plus loin. Si on en croit les analyses faites à l’entrée des salles américaines il s’agit bien du plus grand succès de Tarentino. En dépit des appels au boycott de Spike Lee, de responsables noirs comme Al Sharpton ou de vedettes de télévision comme Tavis Smiley, éditorialiste, avocat, écrivain, très connu, le succès a été immédiat. Le jour de la sortie l’affluence était noire à 42 %. Depuis elle tourne autour de 30 % (population afro-américaine des Etats Unis, 13 %). On lira ci-contre la réaction sur les réseaux sociaux qui tend à donner raison à Louis Farrakhan : Django Unchained est une véritable mise en condition psychologique pour une guerre raciale qui devient de plus en plus probable.

    LE CHIFFON ROUGE DU N-WORD POUR MASQUER LE MASSACRE DES BLANC  

    Les frères Weinstein apprécièrent assez peu les critiques adressées à leur film par celui duquel on en attendait le moins. Le metteur en scène Spike Lee en effet fit bruyamment savoir qu’il n’irait pas le voir car « il manquait de respect à ses ancêtres ». Il est dommage que ceux dont les ancêtres y sont le plus maltraités, les Blancs, n’aient pas en masse suivi ce conseil. Ils le sont en effet doublement. De bout en bout à la fois insultés et littéralement massacrés. « L’esclavage américain, protesta Lee, ce n’est pas un western spaghetti à la Sergio Leone. Il s’est agit d’un Holocauste. Mes ancêtres étaient des esclaves. Ils ont été volés en Afrique. Je leur rends ainsi hommage ». Il est encore dommage que personne ne lui ait fait remarquer que des centaines de milliers d’Européens ont été déversés au XVIe siècle dans les Caraïbes et dans le Sud des Etats-Unis, comme esclaves ou comme « indentured servants » et qu’ils y travaillaient dans les mêmes conditions que ses ancêtres. Alors d’innombrables Africains affranchis possédaient aussi des esclaves, y compris des esclaves blancs, ce dont personne ne parle. Quel metteur en scène, Noir ou Blanc, s’il osait traiter ce sujet, trouverait un producteur pour le financer ? […]

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  • GPA, PMA: faut-il un service après vente ?

    Avec la réforme du mariage, et donc de la filiation, les juges ont du souci à se faire. Ce serait presque drôle, si le bien être d'enfants innocents n'était pas en jeu... En regardant ce qui se passe dans les pays "ouverts", "tolérants" et tout le tralala, on peut avoir un aperçu de ce qui nous attend.

    Lu dans Le Figaro:

    Certains pays qui ont légalisé l'homoparentalité se trouvent parfois confrontés à des situations éthiques et juridiques bien complexes. 

    La question de la filiation est au cœur du projet de loi du «mariage et de l'adoption pour tous». Les profondes transformations du modèle familial depuis les années 1970 (multiplication des séparations, démariages) et le développement des techniques de procréation médicalement assistée ont donné naissance à des familles à géométrie variable.

    Chez certains de nos voisins, l'assouplissement des règles éthiques a donné au phénomène une autre dimension. Certaines situations complexes d'homoparentalité, où un enfant est souvent entouré de plusieurs adultes qui se définissent comme ses parents, mettent en avant de manière aiguë les questionnements éthiques et juridiques sur ces nouvelles compositions familiales.

    La pluriparentalité va-t-elle se développer avec l'avènement de parents sociaux ou d'intention venant s'ajouter ou se substituer aux parents biologiques ? À qui donner raison quand un parent biologique et un parent social s'opposent ? L'ouverture de la procréation médicalement assistée à des personnes qui ne souffrent pas d'infertilité médicale risque-t-elle de produire des «enfants de tout le monde» et donc de personne ? 

    En France, les techniques de procréation médicalement assistée ne sont aujourd'hui autorisées qu'aux couples hétérosexuels infertiles mariés ou faisant la preuve d'une durée de vie commune d'au moins deux ans. Quant à la gestation pour autrui, elle reste interdite. Dans le projet de loi du gouvernement, deux personnes de même sexe pourraient devenir parents ensemble par la voie de l'adoption plénière. 

    La disparition des mots «père» et «mère» dans certains passages du Code civil au profit du mot «parents» serait déjà une étape vers la multiplication du nombre de parents pour un enfant, soulignent les détracteurs du texte. Ce bouleversement de la filiation pourrait par ailleurs ouvrir la voie à la procréation médicale assistée pour les couples de femmes - des amendements en ce sens seront d'ailleurs examinés au Parlement - voire à la légalisation des mères porteuses. Pour les opposants au projet de loi du gouvernement, la porte serait alors ouverte à toutes les dérives du droit à l'enfant comme certains pays étrangers en font déjà l'expérience. 

    De la Belgique au Canada, tout n'est pas rose dans les unions arc-en-ciel 

    Des papas qui veulent être un peu plus que des donneurs de sperme, des lesbiennes qui se disputent des paillettes congelées… Dans les familles arc-en-ciel, tout n'est pas toujours rose. L'émergence de nouvelles formes de filiation et de parenté, dans des pays qui autorisent depuis plusieurs années le mariage homosexuel et l'adoption, a parfois donné lieu à des situations dramatiques et d'étonnants imbroglios juridiques. 

    En Grande-Bretagne, le traumatisme de l'épouse du donneur

    Elle ne s'était «pas rendu compte». Ann* avait tout d'abord consenti à ce que son mari Michael* fasse don de son sperme. Mais à l'annonce de la naissance d'une petite fille chez un couple de lesbiennes, elle a craqué: le sperme ne fait-il pas partie des «biens matrimoniaux»?, s'interroge-t-elle, bouleversée «comme si (s)on mari l'avait trompée». Les lesbiennes étant trop âgées, elles avaient fait appel à une mère porteuse, tout en entamant une procédure d'adoption. Laquelle échouera, justement à cause de leur âge… La mère porteuse accouchera donc sous le nom de l'une d'entre elles. Et le tribunal, devant lequel Ann et Michael tentèrent de récupérer l'enfant, donnera finalement raison au couple de lesbiennes. 

    Au Canada, 13 paillettes de sperme à partage 

    Chacune avait eu un enfant du même donneur. Lors de leur séparation, elles sont toutes deux parties avec leur enfant respectif et la moitié de leurs biens. Mais elles avaient oublié les 13 paillettes de sperme congelé qui leur restaient! Quelques années plus tard, l'une, ayant retrouvé une compagne, a voulu un deuxième enfant du même donneur. Mais l'autre s'y est opposée, demandant la destruction des paillettes, pour des «raisons morales». Le juge a statué que bien que le sperme ait «un statut émotionnel» différent, il devait être considéré comme faisant partie des biens matrimoniaux, donc être partagé. Restait à décider qui aurait la 13e paillette: le juge a choisi celle qui avait le projet d'enfant.

    En Belgique, «six parents» condamnés 

    Après sept ans de rebondissements dans l'invraisemblable histoire de la petite Donna, née d'une mère porteuse belge qui l'avait revendue 15.000 euros à un couple de Néerlandais, après l'avoir «promise» (pour 8000 euros) à son père biologique et à sa compagne stérile, puis à un couple de gays, le tribunal d'Audenaerde vient de statuer: les six «parents» ont été condamnés. La justice belge avait finalement décidé de poursuivre les trois couples (la mère porteuse et son mari, les Néerlandais et le père biologique et sa compagne) devant le tribunal correctionnel pour avoir infligé des «traitements inhumains et dégradants» à Donna. Quant à la fillette, elle demeurera aux Pays-Bas, auprès de ses parents adoptifs, sans jamais connaître son père naturel.

    Au Texas, «les premiers jumeaux sans mère» 

    Tous deux quadragénaires, célibataires, amis de longue date… pourquoi ne pas faire un enfant, et l'élever ensemble? Sauf que quelques heures après l'accouchement, en juillet dernier, Marvin révèle son homosexualité et réclame la garde exclusive des jumeaux: Cindy, a-t-il expliqué devant la justice, n'est qu'une mère porteuse. Elle n'a aucun lien génétique avec les bébés, puisqu'à 47 ans, elle a eu recours à un don d'ovules… En attendant que la justice tranche, les jumeaux ont été confiés à Marvin et son partenaire. «S'ils gagnent, lance l'avocat de Cindy, les quatre seules personnes au monde à ne pas avoir de mère seront Adam, Eve, ainsi que ces jumeaux.» 

    En Australie, le père rayé de l'acte de naissance 

    En 2001, un couple de lesbiennes avait eu une petite fille avec un donneur gay. Celui-ci avait répondu à une annonce recherchant «une figure d'oncle». Mais le couple se sépare. Toutes deux veulent les mêmes droits sur l'enfant. Comme il n'est pas possible d'inscrire trois noms de parents sur un acte de naissance, le juge décide de rayer celui du père, pour inscrire celui de l'ex-compagne de la mère. Dévasté, le quinquagénaire a appris que sa fille de dix ans n'était plus «juridiquement» la sienne. 

    En Grande-Bretagne, le donneur qui voulait juste rendre service… 

    Son nom n'est pas sur les actes de naissance, souligne-t-il. «Mandy voulait des enfants, j'ai fourni les ingrédients, raconte prosaïquement Mark, un gay de 47 ans. Je n'ai jamais eu le désir d'être père.» Mais cet «acte de bonté» envers une lesbienne «non conventionnelle», qui pense qu'«il doit y avoir un père et une mère», a donné naissance à deux filles. Et puis la compagne de Mandy l'a quittée, et la quadragénaire, en difficulté financière, a retrouvé les coordonnées de Mark. Aujourd'hui, elle lui réclame une pension alimentaire! «Pourquoi ne poursuit-on pas la deuxième mère, qui les a élevées, et qui, elle, a les moyens?», s'énerve-t-il. Quant aux filles de 12 et 14 ans, elles sont très perturbées psychologiquement. «Jamais je ne pourrai me marier ni avoir des enfants», assène l'aînée. 

    … et celui qui avait «beaucoup à offrir» 

    L'annonce, dans le Gay Times, le présentait comme un «trentenaire solvable», qui avait «tout, sauf des enfants» et qui avait «beaucoup à offrir». Le couple de lesbiennes, bien plus modeste, en a profité par deux fois: un garçon puis une fille sont nés. Mais la mère a bientôt trouvé le père trop envahissant, l'accusant de «marginaliser» sa compagne. Quant au père, aujourd'hui quinquagénaire en couple depuis vingt-cinq ans, il estimait que le fait de payer les factures lui donnait le droit de voir davantage ses enfants… Qualifiant cette bataille juridique de «grande honte», le juge a finalement accordé la garde partagée aux deux couples. «Ce qui est particulièrement injuste, a-t-il conclu, c'est qu'une enfance gâchée de la sorte marquera sans doute ces enfants à jamais.»

    * faux prénoms. http://rivarol.over-blog.com

  • LE TRIOMPHE DE L’INVERSION

    Rivarol11.pngDécidément dans tous les domaines nous vivons aujourd’hui le triomphe du mensonge, de l’imposture et de l’inversion. En témoigne l’accueil digne d’un chef d’Etat fait en France à la très peu recommandable Florence Cassez.
    Que l’on traite avec tant d’égards une femme fortement suspectée d’avoir été mêlée à des actes criminels et dont, comme Dreyfus, on affirme sans preuves la totale innocence, est d’une rare indécence.
    Un exemple parmi tant d’autres de désinformations : toute la journée du 23 janvier RTL a entretenu le suspens sur la possible libération de Florence Cassez alors qu’à sa descente d’avion elle a déclaré : « Je savais depuis dimanche que j’étais libre : il y a eu un grand remue-ménage dans la prison auquel je n’ai pas prêté attention car il y en a souvent mais des détenues se sont jetées à mon cou et m’ont dit : “ Tu es libérée” ! » On nous prend vraiment pour des imbéciles !

    Plus odieuse encore que l’affaire Cassez qui contient beaucoup de zones d’ombres, est la volonté satanique du gouvernement d’imposer le “mariage” homosexuel et ses corollaires, la GPA (gestation pour autrui) et la PMA (procréation médicalement assistée). Le ministère de la Justice vient ainsi d’envoyer aux magistrats une circulaire, applicable dès le mercredi 30 janvier, pour qu’ils ne s’opposent plus systématiquement à l’attribution de la nationalité française aux enfants nés d’une gestation pour autrui (d’une mère porteuse) à l’étranger. Auparavant, et parce que la gestation pour autrui est interdite en France, la loi française n’accordait pas ce droit, ce qui pouvait dissuader les couples, ou plutôt les paires homosexuelles, d’avoir recours à la GPA. La circulaire donne à ces enfants la nationalité française, mais ne reconnaît pas (pas encore du moins) la filiation. L’intention n’en reste pas moins évidente: il faut légaliser progressivement la location d’utérus.

    Le moment pourrait sembler bien mal choisi pour ce premier pas vers la GPA. La location de ventres étant moins populaire que le “mariage” des invertis, et ce, bien que la GPA en soit une conséquence directe, Taubira pourrait ainsi renforcer l’opposition. Mais qu’a-t-elle à craindre de la droite, puisque la gauche est majoritaire à l’Assemblée ? Au contraire, en publiant cette circulaire, Taubira lance un message très clair aux paires homosexuelles. Elle les rassure sur sa volonté de faire voter la procréation médicalement assistée (PMA): puisque le principe des mères porteuses lui paraît tout à fait acceptable, l’ouverture de l’aide à la procréation pour les lesbiennes n’est pour elle qu’une formalité. Avant la GPA autorisée en France. Taubira s’assure ainsi du soutien de l’extrême gauche qui aurait voulu aller plus loin et voter la PMA en même temps que la loi sur la réforme du mariage.

    Il ne faut pas être devin pour annoncer la suite. Le discours sera le même que pour l’IVG et la PMA. On criera à l’hypocrisie, en dénonçant une interdiction en France, aisément contournée en passant les frontières. Il était “hypocrite” hier d’avorter en Angleterre, “hypocrite” aujourd’hui de se faire inséminer en Belgique, “hypocrite” demain de louer des ventres aux Etats-Unis. Puis l’on se servira d’un argument massue : l’inégalité sociale. Il n’était pas de mots assez durs avant la loi Veil à l’encontre de ces familles bourgeoises qui envoyaient leur fille à l’étranger pour effacer une faute, alors que de pauvres hères devaient souffrir aux mains des faiseuses d’anges. Aujourd’hui ce sont les lesbiennes les mieux nanties qui peuvent s’offrir le bébé de leurs rêves en Belgique. Il faut faire le voyage, payer les soins, plusieurs fois si nécessaire. Demain on fustigera l’inégalité entre les homosexuels qui peuvent s’offrir une mère porteuse et ceux qui ne le peuvent pas. Taubira n’est-elle pas déjà présentée comme une nouvelle Simone Veil ?

    Les grands absents du débat sont évidemment ces enfants qui seront fabriqués pour le bon plaisir des invertis qui revendiquent déjà, sur leurs banderoles, le droit au divorce et à la garde alternée! Non content de priver les bambins de père ou de mère, on envisage sans ciller de les priver de foyer. En amont de cet ignoble “droit à l’enfant”, on trouve l’adoption d’enfants étrangers. Il ne s’agissait pas d’adopter des orphelins pour leur offrir une vie meilleure, mais de donner à des couples stériles (ou à des célibataires, ce qui est un comble) l’enfant qui devait faire leur bonheur. Tout en favorisant le mélange des races. Car s’il est très généreux pour un couple d’adopter un orphelin français, une barrière est franchie avec l’adoption internationale (on l’a bien vu avec le scandale de l’arche de Zoé), qui doit combler le désir d’enfant, plus que sauver un enfant de la solitude et de la pauvreté. Dans le cas d’une adoption en France, en effet, les parents adoptifs viennent effectivement au secours de l’enfant, qui trouve une famille de substitution semblable à celle dans laquelle il aurait pu naître; l’adoption à l’étranger, elle, n’a été ouverte que pour répondre à une demande trop importante par rapport à l’offre. Dès ce moment, l’enfant est devenu une marchandise.

    La PMA a achevé de créer le “droit à l’enfant”. Pour les couples hypoféconds elle était, sur le papier, une avancée merveilleuse, un remède à la stérilité. Mais sous prétexte d’offrir un remède, on ouvrait la porte à une PMA “de confort”, c’est à dire pour des femmes nullement stériles, refusant simplement de s’encombrer d’un géniteur. Le droit à l’enfant, en débouchant sur la PMA, va ouvrir un débat sur la commercialisation du corps. Les dons d’organe, de sang, de sperme, ne sont pas rémunérés en France. Quid du prêt d’utérus, payant à l’étranger ? Quelle femme acceptera en France de vivre une grossesse sans compensation aucune? Il y a fort à parier que nous nous dirigeons vers une nouvelle hypocrisie, véritable celle-là: la rémunération au noir de mères porteuses, et donc, l’exploitation de la misère. Taubira a raison au moins sur un point: la réforme du mariage est bien un changement–dramatique– de civilisation.

    Jérome Bourbon http://fr.altermedia.info