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culture et histoire - Page 1072

  • Chronique de livre, Erik L'Homme, Le regard des princes à minuit

    3082142864.jpgLe regard des princes à minuit est un ouvrage atypique et singulier d'Erik L'Homme dans un esprit toutefois assez proche de ses aventures au Pakistan, Des pas dans la neige. Destiné à de vieux ados ou à de jeunes adultes, il cherche à travers une série de nouvelles de proposer une voie pour une nouvelle chevalerie dans un monde, le nôtre, qui en est l'antithèse. Promouvant une philosophie à la fois libertaire, vitaliste et enracinée, cet ouvrage est assez déroutant dans le fond comme dans la forme.
    
L'auteur met en parallèle des extraits d'un roman de chevalerie d'un certain Cosme d'Aleyrac, les Sept Bacheliers ou l'Epreuve périlleuse, rédigé en 1190 et adressé aux futurs chevaliers avec des récits inventés par l'auteur mettant en scène de jeunes adultes. Le sabotage d'un relais télévisuel, l'ascension de Notre-Dame de Paris, une danse polonaise endiablée sonnant comme une ode à l'amour courtois, des bagarres clandestines à la Fight Club et bien d'autres aventures endiablées permettent aux différents protagonistes de contester le monde orwellien dans lequel nous vivons, de se sentir libre, de vivre vivant, d'être les dignes représentants d'ordres de chevaleries contemporains, un peu loufoques, mais tellement nécessaires. Le récit est très touchant bien que parfois un peu brouillon, et le roman de chevalerie d'une grande noblesse.

    Le regard des princes à minuit est un livre qui incite nos jeunes à affronter leurs peurs, à repousser mais aussi à accepter leurs limites, à agir avec courage, à respecter les femmes ainsi que leur histoire. Il les pousse à se questionner sur eux-mêmes. « Qui es-tu ? Qu'as-tu fait ? Que feras-tu ? » demande ainsi le vieillard-magicien au bachelier Clivelon. A cet période charnière de la vie où se manifeste souvent une crise du sens et une recherche de soi dans le supermarché des valeurs de la post-modernité, cet ouvrage permet à certains jeunes de hiérarchiser les valeurs, de déterminer ce qui est le vrai, bon et juste, ce qui est légitime et dans quel environnement culturel ils sont nés au-delà de la société de consommation et de l'uniformisation mondiale. Erik L'Homme y défend la liberté, si importante dans notre civilisation depuis les cités grecques, mais aussi la loyauté, le courage et surtout l'exigence de vérité. Merlin dit à Arthur : « Je vais te dire quelle est la plus grande vertu. C'est la vérité. Voilà, oui, il faut la vérité avant toute chose. Quand un homme ment, c'est une part de notre monde qu'on assassine. ». Orwell quant à lui écrivait que « dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ». Un homme droit ne peut pas tricher, ni avec lui-même, ni face aux autres. La fin de l'ouvrage est d'ailleurs limpide : « Tu as été choisi parce qu'on t'a senti capable de déceler le vrai du faux, capable de suivre ta propre voie au fil de cette quête essentielle. »

    Petit précis d'une vision existentialiste et poétique de la vie où ce qu'on accomplit a plus d'importance que tout, cet ouvrage est à placer entre les mains des cœurs purs en devenir. Il les convaincra sûrement de vivre leur existence comme une quête, une quête dont le Graal leur échappera peut-être toujours. Mais le Graal n'est-ce pas au fond de se connaître soit même? Le socratique "Connais toi toi-même" était écrit sur le fronton de Delphes et c'est derrière cette quête que se cachent toutes les grandes aventures. Erik L'Homme expliquait bien dans Des pas dans la neige qu'à défaut d'homme sauvage, c'est soi-même qu'on trouve dans un tel périple. Dans des temps angoissants ou la houle ballotte une jeunesse dépossédée d'elle-même, il est plus que nécessaire de bâtir des amers. Des lumières peuvent encore scintiller dans l'obscurité des temps contemporains, à nous de les aider à s'allumer pour donner à nos jeunes le goût de vivre, le goût de l'aventure et le goût de la connaissance.

    Plaidoyer pour la lecture et pour les livres, il n'est pas encore trop tard pour le mettre au pied du sapin et pourquoi pas susciter des vocations de poète-aventurier chez les ados de votre entourage.

    Jean / C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Merveilleux Maurras ! Que disait-il de la Grande Mosquée de Paris lorsqu'elle fut construite ?

    On sait que la décision de construire la Mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, fut prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane ayant combattu pour la France. Et manifester aux survivants la reconnaissance de leur sacrifice par le pays.

    Qu'en a dit Charles Maurras le 13 juillet 1926, lors de son inauguration ? Pas un mot contre l'idée même de rendre un hommage mérité, aux combattants musulmans de la Grande Guerre. A leur propos il parle des «nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ». Il n'y a pas chez Maurras de haine raciale. Ni de haine religieuse : il ne juge pas de l'Islam en soi. Mais il sait l'antagonisme des religions et des civilisations. Et sa culture historique autant que son jugement et son intuition politique l'amènent à pressentir et signaler un danger pour la France. Presque nul, alors. Présent et menaçant aujourd'hui sur notre sol même. Maurras ne dénonce pas l'hommage rendu aux combattants, ne critique même pas le fait de construire une mosquée à Paris. Avec mesure il écrit : « Nous venons de commettre le crime d’excès ». Son texte explicite en quoi consiste cet excès. Suit le pressentiment d'une menace : la crainte que nous ayons à payer un jour notre imprudence, en ce sens criminelle ; le souhait (Fasse le Ciel !) que les musulmans bénéficiaires de notre générosité « ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. » Et nous y sommes.  LFAR         

    « Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »

    Charles Maurras le 13 juillet 1926

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • L'avant garde de l'anti-France - Meta TV 3/3

  • Pour une nouvelle enquête sur la Monarchie, version 2017.

    Lors de la session de travail de juin dernier du Groupe d'Action Royaliste, j'ai annoncé l'ouverture d'une nouvelle enquête sur la Monarchie à l'occasion de la campagne présidentielle de 2017. Celle-ci va prendre plusieurs formes, qui pourront d'ailleurs évoluer au fur et à mesure du temps  : d'une part, la publication de quelques textes anciens sur la Monarchie (Bernanos, Thibon, Maurras, Ionesco, Maulnier, Boutang, Pujo, etc.) et des commentaires originaux et nouveaux ; d'autre part, des articles qui développeront les principaux arguments pour la Monarchie en France, mais aussi des réponses argumentées à telle ou telle objection à la Monarchie, ou qui évoqueront la nécessité de la Monarchie face à tel ou tel problème ou questionnement ; enfin, des « lettres ouvertes » aux différents candidats ou à des éditorialistes sur la question des institutions. Ce bloc-notes jouera évidemment sa partition dans cette enquête, mais il ne sera pas seul, et d'autres moyens de débat et de communication seront aussi engagés.

    C'est sur la toile que sera menée cette nouvelle enquête, mais c'est sur le terrain, dans les rues et les cafés, sur les lieux de travail, dans les réunions politiques ou syndicales, à Paris comme en province, qu'elle trouvera aussi ses sources d'inspiration, ses débouchés et ses échos. Quelques fortes brochures et autres feuillets imprimés seront publiés d'ici l'été prochain, pour appuyer cette campagne et en diffuser les principales idées et propositions, ainsi que plusieurs vidéos, dans le cadre du « Cercle Lutétia » et de « SACR-TV », la plate-forme audiovisuelle du Groupe d'Action Royaliste.

    Cette nouvelle enquête sur la Monarchie n'a pas vocation à s'adresser aux seuls royalistes mais, au contraire, à parler à nos concitoyens et, dans la mesure du possible, à les convaincre du bien-fondé et de la nécessité d'un Etat royal dynastique, au-delà de la nostalgie sur laquelle l'on ne peut rien fonder de solide : cela ne signifie pas que j'oublie l'histoire et les traditions, et je fais mienne cette heureuse formule de Maurras : « Toute vraie tradition est critique », y compris, parfois, envers Maurras... Ce qui importe n'est pas la concordance des propos et des réflexions avec tel ou tel aspect d'une doctrine monarchiste, mais bien plutôt la concordance de ceux-ci avec les réalités et les nécessités du pays, de ses habitants et des générations à venir. En cela, j'applique le principe d'un « empirisme organisateur » concret et pratique.

    Avant que de faire la Monarchie, encore faut-il la penser et la vouloir, et démontrer en quoi elle peut être plus efficace, plus crédible et plus humaine que l'actuelle République dont, néanmoins, je ne méconnais pas les quelques aspects monarchiques qu'il s'agit de rendre à leur cadre institutionnel naturel et logique. Détruire, même intellectuellement, ce qui existe sans vouloir penser la suite et la fondation d'un nouveau régime serait contre-productif et faire preuve d'un nihilisme qui n'est pas et ne sera jamais mien. La Monarchie n'est pas une « revanche » sur la République, et ce passé républicain (aussi condamnable que puisse être la République) qui appartient désormais au patrimoine national ne peut être rayé d'un coup de stylo ou en arrachant quelques pages aux manuels d'histoire : au contraire, il s'agit d'en tirer les leçons et d'assumer (sans en accepter les formes et les fautes) cette part, non négligeable, de l'Histoire de France. Assumer ne veut pas dire encenser ni même excuser, mais dépasser « le moment républicain » pour enraciner la nouvelle Monarchie dans un temps long qui ne peut faire l'impasse sur plus de deux siècles d'expériences et, parfois, d'espérances institutionnelles.

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Regard écologique sur le métissage (5/5)

    Le mondialiste cosmopolite voit dans le métis l’Homme nouveau réalisant le monde parfait dirigé par une oligarchie.

    Le métis, pivot de la mondialisation cosmopolite – Pourquoi cette politique du métissage envisagée comme une composante de la mondialisation cosmopolite ?

    Alors qu’un écologue admet sans difficulté l’impératif écosystémique du métissage, il est obligé toutefois de s’interroger sur les politiques actuelles condamnant à terme les lignées souches faisant la richesse du genre humain. C’est une antienne dans le monde écologique que les écosystèmes aux indices de biodiversité les plus élevés sont les plus stables. Dans cette perspective, métisser les populations humaines reviendrait à réduire cette anthropodiversité, fragilisant ainsi l’Homme envisagé comme la somme de types raciaux différents.

    Comprendre pourquoi le métissage est une des composantes organiques du mondialisme cosmopolite impose d’avoir une conception exacte de ce qui régit nos rapports sociaux aujourd’hui.

    La première des réponses est qu’un monde nouveau impose un Homme nouveau ; donc du passé faisons table rase, et débarrassons-nous de ce que la nature et l’histoire ont façonné depuis des millénaires. L’écologue sait toutefois que les écosystèmes aux indices de diversité faible sont très fragiles, donc métisser les humains revient à engendrer un seul type, donc fragilisant la notion même d’Homme.

    Une autre raison est que ce métissage est une manifestation du processus d’artificialisation de l’écosphère, car le métis n’a quasiment aucune chance de survie en milieu naturel ; et que sa survie dans des écosystèmes artificiels est à l’origine des crises écologiques et environnementales de notre temps.

    De plus, une lecture un peu plus politique suscite l’hypothèse que ce métissage est nécessaire à une classe sociale dominante envisageant des quasi-congénères comme indispensables pour sa prospérité. En effet, la génétique des plantes montre que l’hybride est doté de caractéristiques singulièrement intéressantes, mais dont la contrepartie est qu’il est fragile et peu susceptible d’engendrer une descendance viable. En outre, l’hybride est docile.

    Les métis humains sont en général pacifiques. De mon expérience, ce sont des personnes agréables à côtoyer et foncièrement gentilles. Ils sont aussi très performants en sport ou scolairement, mais l’esprit de domination leur est difficile, voire inconnu. Ainsi, le mouvement rasta, dont Bob Marley, un métis (1945-1981), fut l’icône, refusait la violence. Le bonnet coloré qu’ils arboraient était selon eux le moyen de contenir cette agressivité dont ils étaient convaincus avoir identifié le siège dans des cheveux à l’air libre.

    Ainsi, en associant cette spécificité à une approche écologique ou sociale de nos écosystèmes artificiels, on subodore pourquoi nos « élites » aiment les métis. En effet, en regardant nos sociétés comme l’espace d’expression de dominants, ceux-ci ont besoin, pour se réaliser comme classe supérieure, de disposer à leur service pour la guerre ou le travail, d’une classe sociale instrumentalisée à cet effet.

    Cette vision sociétale est directement issue de l’éthologie des mammifères sociaux. Ainsi, dans tous ces groupes comme les loups ou les zèbres, par exemple, l’organisation sociale est régie par des dominants ayant acquis leurs statuts précaires à la suite de luttes féroces. Chaque période de reproduction ou des évènements importants, comme la montée aux alpages chez nos bovins domestiques, créent l’occasion d’organiser le groupe. Les dominants, mâles ou femmes, auront alors accès à la reproduction. Mais ces dominants ne peuvent assumer toutes les tâches nécessaires à la conservation de leur vie et de leur statut. Aussi ont-ils besoin d’assistance pour les nourrir, les aider à lutter, à élever leur progéniture, etc. Dans les sociétés de canidés, ces éléments dominés sont castrés, mettant fin, ainsi, à leurs capacités reproductrices. Dans les sociétés d’hier, des pourcentages importants d’enfants étaient eux aussi castrés, physiquement, pour servir leurs maîtres. Ils fournissaient, entre autres, les castrats utilisés dans le chant et des eunuques pour la domesticité vivant dans la proximité des dominants. Bien évidemment ces derniers se méfient des individus-souches, car ayant conservé leurs instincts de chasseur-guerrier, c’est d’eux que viendrait la contestation de leur statut. Ceux-ci ont le défaut de se rebeller souvent et parfois de tuer leurs maîtres. Donc, méfiance. Des serviteurs dociles sont moins dangereux.

    L’idéal est d’avoir à son service une classe sociale diligente, docile et, cerise sur le gâteau, très sensible aux effets de l’âge. Les métis réunissent toutes ces caractéristiques. Le coup de fouet de l’hybridation fournit des individus performants, dociles et fragiles se reproduisant mal en tant que tels et donc peu susceptibles d’engendrer un groupe social porteur d’une identité revendicatrice. En outre, fragiles par nature car inadaptés aux déterminismes écosystémiques dont ils sont étrangers, ceux-ci vivraient moins longtemps que les individus de souche dans leurs environnements naturels. Concrètement, pas de déficit des régimes de retraite à envisager ou de vieillards impotents. Mais l’anthropisation des écosystèmes, au prix de désordres écologiques, pérennise toutefois leur existence.

    Ainsi, le métis s’accorde avec une vision très hiérarchisée de nos sociétés dans la mesure où cela crée une nouvelle catégorie d’individus dont l’existence dépend largement de sa soumission à une oligarchie, au même titre que les différentes minorités instrumentalisées, qu’elles soient sexuelles ou raciales. Le but est de dominer un peuple souche inscrit dans son territoire, n’ayant pas encore saisi la nature des dominations qu’il subit et dont il pourrait chercher à s’émanciper.

    L’itinéraire de Dieudonné M’bala M’bala est à ce titre exemplaire. Fruit de l’union d’un Africain noir et d’une Européenne blanche, il fut comme Barack Obama instrumentalisé par une oligarchie et, à ce titre, ne cessa dans ses premières années publiques de se foutre de la gueule des souchiens. Beaucoup d’entre eux gardent de lui ce souvenir. Puis, perspicace, il comprit à quoi il servait. D’où son retournement depuis une dizaine d’années et la mise en service de son énorme talent à une vision sociétale assez floue, mais très contestataire.

    Et pour aller plus loin…

    On pourrait aller plus loin sur ce thème. Mais retenons qu’un développement plus poussé de cette question obligerait à faire appel à d’autres éléments issus de l’écologie, de l’éthologie, de la génétique, de l’histoire, etc. Ces approches sont en ce moment inaccessibles aux médias dominants, qu’ils soient populaires ou spécialisés, et ne se transmettent qu’oralement dans des conversations discrètes ; comme au temps des druides…

    En outre, parler de métis, c’est parler de gens avec qui nous sommes allés à l’école, avec qui nous avons fait du sport et souvent bien rigolé ensemble. Nous parlons de personnes avec qui nous vivons, pas de bactéries ou de neutrons. Mais tant le philosophe que le scientifique ont comme mission d’apporter des éclairages à leurs contemporains en s’affranchissant de l’esprit du temps.

    Enfin, cette contribution n’est pas sourcée. L’auteur prie donc le lecteur d’en comprendre les raisons. Après avoir passé près de quinze années sous statut universitaire, donc habitué à sourcer ses assertions, il n’a plus le temps de faire ce travail de bénédictin. Cependant, ce qui est évoqué dans ces lignes a été lu, entendu ou observé.

    Pour le moment, je dois donc me contenter de proposer des textes inachevés, à mon grand regret. Les idées essentielles y figurent toutefois.

    Cette contribution dans un esprit polémique a donc pour vocation d’aborder un sujet sensible ignoré des médias dominants, sauf à se soumettre à la doxa. Aussi, l’ambition de ces quelques lignes est simplement de participer à la formalisation d’une problématique encore mal sériée.

    Frédéric Villaret 6/12/2016

    http://www.polemia.com/regard-ecologique-sur-le-metissage-55/

  • Regard écologique sur le métissage (4/5)

    La génétique du maïs pour comprendre les politiques de métissage actuelles

    La métissolâtrie en marcheUne des principales cibles des Identitaire actuellement est Richard Coudenhove-Kalergi (1894-1972), un Eurasien, qui en son temps envisageait une Europe du futur peuplée de métis, fruits de l’hybridation entre des Européens blancs, des Africains noirs et des Asiatiques jaunes. Mais auparavant cette idéologie métissolâtre avait animé les classes dirigeantes. Ainsi, au XVIIe siècle, la mode était d’importer des Africains en Europe pour la domesticité de la haute société. La présence de d’enfants noirs dans la peinture de cette époque, ou des personnalités comme Pouchkine descendant d’un de ces Africains, attestent de cette présence africaine en Europe. Cela intéresse les historiens et les généticiens pour une raison simple : ils ont complètement disparu ensuite.

    On ne retrouverait aucune trace génétique de leur présence, il y a quatre siècles, dans les populations de souche d’aujourd’hui. Des métissages ont dû se produire, mais leur descendance se volatilisa.

    On évoque aussi parfois la volonté de grands propriétaires terriens d’Amérique d’hybrider des femelles humaines blanches, généralement d’origine irlandaise, à des mâles africains. Mais cette ambition métissolâtre de nos classes dirigeantes ne s’arrête pas aux hybridations entre différentes races humaines.

    On évoque aussi l’ambition de savants des années 1930 de croiser des primates supérieurs avec des humains. Des expériences auraient été réalisées en Afrique à l’initiative de savants russes et français. L’idée aurait été de créer un super-soldat mi-homme/mi-singe. Un film s’inspire – dont je ne retrouve pas la trace, ayudame, por favor ! – directement de cette politique de l’époque. Le héros, super-soldat à l’apparence humaine, agile aux agrès mais craignant l’eau, est finalement tué par sa mère, une gorille femelle. Max mon amour (1986), film sans équivoque, narre l’histoire d’une femme blanche et d’un chimpanzé. Il y a d’autres films dont l’ambition est de montrer le métissage sous un angle positif. Sans doute nous habitue-t-on dès à présent, après les unions inter-raciales, à envisager d’autres modalités d’hybridation.

    La question se pose donc des motivations des classes dirigeantes à vouloir nous hybrider à tout prix. Quelles fascinations ces hybrides suscitent-ils chez les « élites » ? Envisage-t-on demain des ouvriers ou des soldats ayant les capacités d’animaux soigneusement choisis, hybridés à des humains ?

    Un embryon de réponse est fourni par les généticiens, résumé par la notion de « coup de fouet de l’hybridation ». En effet, l’hybridation permettrait d’engendrer des individus avec des caractéristiques singulières, doux et fragiles, dociles et ne vieillissant pas.

    La génétique du maïs comme modèle de référence

    Pourquoi les classes dirigeantes sont-elles autant motivées à métisser les peuples sous leur tutelle ? La génétique du maïs nous fournit peut-être une réponse.

    Depuis longtemps, les agronomes ont remarqué que le croisement de variétés de maïs de différentes lignées engendre des hybrides plus performants (selon leurs intérêts) que les lignées-souches. C’est bon pour le rendement. La communication commerciale autour des plantes hybrides, comme les variétés de maïs proposées par les semenciers, va reposer sur le phénomène de coup de fouet de l’hybridation. Les effets de ce brassage génétique seraient d’autant plus contrastés que les deux lignées sont « pures ». C’est ce qui expliquerait ce fameux effet hétérosis… qui ne dure qu’un temps. En effet, en deuxième génération, il se produit une dépression consanguine ; d’où des dégénérescences et la fin des lignées hybridées. Les mouvements écologistes déplorent ces pratiques des semenciers imposant, à des populations fascinées par le miracle de la première génération à l’origine de récoltes abondantes, de disposer de plans hybridés au détriment des lignées indigènes pures, et d’être ensuite aliénées à ces variétés hybrides fournies par l’industrie de la semence comme le fameux Monsanto.

    La première génération d’hybride à l’origine de récoltes abondantes engendre une croissance démographique immédiate. La seconde génération issue des hybrides, dégénérée, ne peut satisfaire les besoins de cette population amplifiée. Aussi les agriculteurs sont-ils obligés de recourir à de nouvelles variétés d’hybrides pour maintenir les niveaux de production précédemment atteints. Ces hybrides sont bien évidemment vendus par les semenciers. Ils pourraient recourir aux graines indigènes utilisées antérieurement, mais là encore au prix d’une baisse brutale de la population par famine. Le tour est joué. Au nom de l’humanisme refusant un peu de sélection naturelle, des populations entières se retrouvent sous la coupe de quelques capitalistes maîtrisant la techno-science à leur profit en transgressant les déterminismes écologiques.

    L’enseignement issu de la génétique du maïs est que l’hybridation en première génération engendre des individus aux caractéristiques remarquables comparativement à leurs « parents », mais leur reproduction est difficile, voire impossible, et aboutit à des éléments fragiles rarement viables.

    Peut-on transposer ces connaissances issues de l’agronomie aux autres formes du vivant ? N’oublions pas que la génétique est issue d’expériences sur des petits pois par le moine Grégor Mendel au XIXe siècle apJC. Ce n’est que bien après que les notions de gènes, d’allèles, d’acide désoxyribonucléique (Adn), etc., furent formulées. Or, tout ceci est commun à l’ensemble du vivant eucaryote, désignant l’ensemble des organismes dont les cellules possèdent un noyau et des organites (réticulum endoplasmique, appareil de Golgi, plastes divers, mitochondries, etc.) délimités par des membranes. Ces eucaryotes se caractérisent surtout par l’existence d’Adn, au fondement de la génétique.

    Enfin, force est de constater que les métis humains se caractérisent, eux aussi, par des capacités singulières à l’égard des lignées souches dont ils sont issus. La théorie du coup de fouet de l’hybridation avérée par les agronomes est-elle pertinente pour d’autres génomes ? P’têt’ ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non… Cependant, utiliser cet éclairage révèle des hypothèses originales à travailler, obligeant à se pencher sur le métissage et ses singularités, s’il y en a.

    Frédéric Villaret 6/12/2016

    http://www.polemia.com/regard-ecologique-sur-le-metissage-45/

  • Jules César et la destruction du bois sacré de Marseille

    Notre éducation en latin a été complètement ratée. Fastidieuse, quantitative, elle n’a servi qu’à de la sélection petite-bourgeoise : tu seras bon en maths et en latin, ou tu ne seras bon qu’en latin. On a été incapable, et pendant des générations (redécouvrez ce qu’en dit déjà notre Gustave le Bon dans sa Psychologie de l’éducation), de nous faire ressentir le charme et la profondeur des œuvres des grands génies de l’humanité. Mais c’est comme ça.

    C’est ainsi que je n’ai jamais pu discuter avec personne du chant VI de l’Enéide, des Fastes d’Ovide, de la Germanie de Tacite ou du songe de Scipion décrit par Cicéron. Mon ami Richer prof à la Sorbonne me dit d’ailleurs que les textes sont oubliés. On fait confiance à l’archéologie sous bonne garde informatique pour réécrire l’histoire.

    Grâce à une page de l’historien Venceslas Kruta j’ai redécouvert Lucain et sa Pharsale, Lucain rival et martyr de Néron. Comme chez Tolkien on y trouve un bois sacré, que va détruire César. Il est situé près de Massilia, ville alors phocéenne et prestigieuse pour sa résistance à César.

    Je laisse la parole à Lucain (Pharsale, chant III, vers 400-430 environ) :

    « Non loin de la ville était un bois sacré, dès longtemps inviolé, dont les branches entrelacées écartant les rayons du jour, enfermaient sous leur épaisse voûte un air ténébreux et de froides ombres. Ce lieu n’était point habité par les Pans rustiques ni par les Sylvains et les nymphes des bois. Mais il cachait un culte barbare et d’affreux sacrifices. Les autels, les arbres y dégouttaient de sang humain ; et, s’il faut ajouter foi à la superstitieuse antiquité, les oiseaux n’osaient s’arrêter sur ces branches ni les bêtes féroces y chercher un repaire ; la foudre qui jaillit des nuages évitait d’y tomber, les vents craignaient de l’effleurer. Aucun souffle n’agite leurs feuilles ; les arbres frémissent d’eux-mêmes.

    Lucain poursuit :

    « Des sources sombres versent une onde impure ; les mornes statues des dieux, ébauches grossières, sont faites de troncs informes ; la pâleur d’un bois vermoulu inspire l’épouvante. L’homme ne tremble pas ainsi devant les dieux qui lui sont familiers. Plus l’objet de son culte lui est inconnu, plus il est formidable. »

    On pense aux bois de Tolkien. Chez Dante aussi il y a des arbres qui saignent en enfer. Je les cite dans mon livre sur Tolkien :

    « Comme on aura compris, Dante arrive donc avec Virgile dans une forêt très obscure (nous sommes au chant XIII de l’Enfer). Dans un univers encore plus terrifiant, il dialogue avec des arbres, et il comprend le drame sanglant de ces troncs qui sont des âmes de suicidés punis :

    « Ainsi que le bois vert pétille au milieu des flammes, et verse avec effort sa sève qui sort en gémissant, de même le tronc souffrant versait par sa blessure son sang et ses plaintes.Immobile, et saisi d’une froide terreur, je laisse échapper le rameau sanglant… Quand une âme furieuse a rejeté sa dépouille sanglante, le juge des Enfers la précipite au septième gouffre : elle tombe dans la forêt, au hasard ; et telle qu’une semence que la terre a reçue, elle germe et croît sous une forme étrangère. Arbuste naissant, elle se couvre de rameauxet de feuilles que les harpies lui arrachent sans cesse, ouvrant ainsi à la douleur et auxcris des voies toujours nouvelles… Chacune traînera sa dépouille dans cette forêtlugubre, où les corps seront tous suspendus : chaque tronc aura son cadavre (chant XIII de l’Enfer)… »

    On repart sur Lucain (toujours chant III de la Pharsale, si importante pour mieux connaître la Gaule) :

    « Les antres de la forêt rendaient, disait-on, de longs mugissements ; les arbres déracinés et couchés par terre se relevaient d’eux-mêmes ; la forêt offrait, sans se consumer, l’image d’un vaste incendie ; et des dragons de leurs longs replis embrassaient les chênes. Les peuples n’en approchaient jamais. Ils ont fui devant les dieux. Quand Phébus est au milieu de sa course, ou que la nuit sombre enveloppe le ciel, le prêtre lui-même redoute ces approches et craint de surprendre le maître du lieu. »

    On a ainsi les dragons et l’Apollon hyperboréen.

    Mais survient César (lisez la Vie de Suétone pour rire un peu de lui). Il va agir comme le Saroumane de Tolkien, comme un agent du Mordor :

    « Ce fut cette forêt que César ordonna d’abattre, elle était voisine de son camp, et comme la guerre l’avait épargnée, elle restait seule, épaisse et touffue, au milieu des monts dépouillés. »

    Mais César persiste, et dans sa cruauté mathématique et inflexible :

    « à cet ordre, les plus courageux tremblent. La majesté du lieu les avait remplis d’un saint respect, et dès qu’ils frapperaient ces arbres sacrés, il leur semblait déjà voir les haches vengeresses retourner sur eux-mêmes. »

    César prend même le risque de défier les divinités et de se maudire pour détruire le bois sacré :

    « César voyant frémir les cohortes dont la terreur enchaînait les mains, ose le premier se saisir de la flache, la brandit, frappe, et l’enfonce dans un chêne qui touchait aux cieux. Alors leur montrant le fer plongé dans ce bois profané : « Si quelqu’un de vous, dit-il, regarde comme un crime d’abattre la forêt, m’en voilà chargé, c’est sur moi qu’il retombe. » Tous obéissent à l’instant, non que l’exemple les rassure, mais la crainte de César l’emporte sur celle des dieux. »

    Lucain oublie les sacrifices humains et redevient lyrique :

    « Aussitôt les ormes, les chênes noueux, l’arbre de Dodone, l’aune, ami des eaux, les cyprès, arbres réservés aux funérailles des patriciens ; virent pour la première fois tomber leur longue chevelure, et entre leurs cimes il se fit un passage à la clarté du jour. Toute la forêt tombe sur elle-même, mais en tombant elle se soutient et son épaisseur résiste à sa chute.
    à cette vue tous les peuples de la Gaule gémirent
    … le laboureur consterné vit dételer ses taureaux, et, obligé d’abandonner son champ, il pleura la perte de l’année. »

    Mais le destin malheureux de la forêt sacrée est de toute manière fait de destruction :

    « Les bois sacrés tombent, dit Lucain, et les forêts sont dépouillées de leur force… »

    (Procumbunt nemora et spoliantur robore silvae)

    Notre Ronsard s’en souviendra à sa gentille manière (Ecoute bûcheron…).

    On citera le magicien Tacite pour terminer :

    « Emprisonner les dieux dans des murailles, ou les représenter sous une forme humaine, semble aux Germains trop peu digne de la grandeur céleste. Ils consacrent des bois touffus, de sombres forêts ; et, sous les noms de divinités, leur respect adore dans ces mystérieuses solitudes ce que leurs yeux ne voient paslucos ac nemora consecrant, deorumque nominibus appellant secretum illud, quod sola reverentia vident... »).

    Bibliographie

    • Bonnal – Le salut par Tolkien, éditions Avatar, p. 96 (disponible ici)
    • Dante – Enfer, chant XIII
    • Kruta – Les Celtes, histoire et dictionnaire (Bouquins – Robert Laffont)
    • Lucain – La Pharsale, III (sur Remacle.org)
    • Suétone – Vie de César (sur Wikisource)
    • Tacite – Germanie, IX

    http://www.voxnr.com/7170/jules-cesar-et-la-destruction-du-bois-sacre-de-marseille