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culture et histoire - Page 1694

  • Se repentir ? Vous pouvez toujours courir !

    par Pieter Kerstens, collaborateur de la revue Synthèse nationale.

    Parce que mon devoir de mémoire ne commence pas en 1789, ni ne s’arrête au 11 septembre 2001 à la Grande Pomme…

    J’assume tout l’héritage de mes ancêtres, depuis 40 siècles, quand les premiers celtes développèrent un art exceptionnel dans le travail des métaux. Et, avec le témoignage de l’historien grec Polybe, c’est avec détermination que je défends la remarquable culture celte qui englobait pratiquement toute l’Europe occidentale.

    NON, je ne renie en rien l’œuvre de civilisation que mes aïeux ont réalisé en 4.000 ans et qui, au travers des siècles et de par le monde a contribué à la diffusion des valeurs et de la grandeur de l’Europe. C’est bien grâce à Werner Von Braun, un ingénieur allemand, que les américains ont pu, en 1969, marcher sur la lune.    

    En 2013, nous marchons sur la tête !

    À l’opposée des laquais de la Police de la Pensée et des cloportes du « politiquement correct », j’affirme que le bilan des colonisations européennes dans d’autres continents et sous d’autres latitudes est très positif et que nombre de gouvernements exotiques en tirent toujours profit, 50 ans après leur indépendance.   Il suffit de se rendre sur place pour s’en rendre compte, comme je l’ai fait en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

    Les incompétents qui nous dirigent, et les journalistes à leurs bottes, doivent cesser d’occulter la réalité, stopper ce révisionnisme de l’Histoire version marxiste et arrêter de nous rendre responsables ou coupables des maux qui accablent la Terre entière.

    Cependant avons-nous encore la possibilité de dire ou d’écrire librement ce que nous estimons être notre conviction ?

    Devra-t-on toujours être d’accord avec les Gouvernants ?

    Ne sommes-nous plus un pays où la liberté d’expression serait garantie ?

    Y aurait-il des anathèmes ? Une police de la pensée ?

    Des tabous ? Une Nouvelle Inquisition ? Un terrorisme « intellectuel » ?

    Sans être raciste ou xénophobe, peut-on encore critiquer et combattre le laxisme des gouvernements et la générosité de notre législation sociale qui dépasse certaines bornes ?

    N’est-il plus toléré de fustiger la politique des autorités concernant la drogue, l’insécurité, la violence dans les écoles, le droit de vote des étrangers, les goulags communistes au XXe siècle ou la dictature des mondialistes et l’arrogance sioniste ?

    Parce que, franchement, depuis 60 ans, les pays sous-développés et « indépendants » devraient chacun ériger un monument en guise de remerciements aux acquis légués par la présence européenne sur  leurs  territoires : exploitations forestières ; plantations de café, thé, bananes, hévéas, etc.; industries diverses (papeteries, cimenteries, tissages, brasseries, etc.) ; mines (charbon, zinc, cuivre, tungstène, diamant, coltran, uranium, phosphate, etc.) ; exploitations pétrolières et gazières ; agriculture variée et élevage divers ; réseaux de communications (voies ferrées, ponts, routes, ports, aérodromes, canaux d’irrigation, barrages, etc.) ; systèmes éducatifs et sanitaires (écoles, lycées, universités, cliniques et hôpitaux ) ; éradication du choléra, du tétanos et autres maladies tropicales ; mais surtout : autosuffisance alimentaire, chassant le spectre de la famine !

    Que reste-il de tout cela aujourd’hui ?

    Des souvenirs, remplacés en 2013 par  l’insoutenable présence des néo-colonialistes chinois qui  pressurent sans vergogne l’Afrique (et d’autres pays, ailleurs).

    Oui, ce que les Européens en général et les Français, en particulier, ont accompli dans les colonies durant plusieurs décennies (et souvent des siècles) mérite le respect et force l’admiration.

    Il est intolérable que certains négationnistes prétendent aujourd’hui que les Occidentaux sont seuls à la source des calamités qui touchent nombre de pays en voie de régression.

    À écouter ces saltimbanques de l’humanitarisme, avant l’arrivée des européens (au XVI ème siècle) dans les pays tropicaux, tous les clans, tribus et peuplades auraient vécu dans un cadre paradisiaque avec une cohabitation pacifique chargée de relations conviviales, alors même que l’esclavage des noirs par les arabes dominait l’Afrique et qu’en Asie la Chine imposait sa culture, son administration et sa spiritualité !

    Arrêtons de croire ces bonimenteurs socialauds-marxistes !

    Il est grand temps, de rétorquer à tous les pays quémandeurs : «  Avant de tendre la main, prenez-vous en main ! »,

    Et qu’ils prennent donc exemple sur d’autres pays qui l’ont mis en pratique depuis longtemps et ont pu ainsi accéder au mieux-vivre (Thaïlande, Mexique, Argentine, Corée du Sud, Philippines, Malaisie, Formose etc.)

    Non, l’homme blanc n’est pas responsable ni coupable  « du-trou-de-l’ozone-qui-va-tous-nous-carboniser », de la faim dans le monde, du prétendu réchauffement de la planète, ni de la concentration de CO2 dans l’atmosphère ou encore de la misère africaine qui pousse les immigrés hors-la-loi à embarquer sur des bateaux pourris, traverser les mers et venir s’installer clandestinement dans nos églises, à la recherche d’aides sociales inexistantes chez eux !

    La volonté progressiste de métissage à tout prix et l’obligation de « société multiculturelle » imposée par les mondialistes depuis 40 ans, n’a plus rien à voir avec l’immigration des années 60 et constitue  le  véritable danger pour l’équilibre et l’identité de notre société, confrontée à l’Islam conquérant.

    Les lois liberticides de 1974, 1981, 1989, 2000 et 2003 confirment une dérive totalitaire du Régime et ouvrent de nouveaux horizons aux ennemis de la Liberté. C’est pourquoi il faudra punir les responsables de ces législations et combattre les collaborateurs de l’invasion musulmane, qui par leur propagande et leur volonté d’imposer la Turquie en Europe nous conduisent vers un choc sanglant de civilisations.

    Il faut le répéter sans cesses : le danger pour notre civilisation et notre identité européennes, ce n’est pas la séparation, le confédéralisme ou l’indépendance des uns ou des autres, le vrai cancer qui menace l’avenir de nos enfants, c’est l’islamisation de nos quartiers, de notre mode de vie, de notre administration et de nos lois. Vidons les ordures politiques qui nous gouvernent.

    http://francephi.com/tribunes-de-notre-invite/se-repentir-vous-pouvez-toujours-courir/

     

  • À propos de « La fin de la mondialisation » de François Lenglet

    Autant le dire tout de suite : à première lecture, le dernier opus de François Lenglet n’est pas sa Neuvième Symphonie; il n’égale pas, par l’éclat et l’originalité du propos, le Qui va payer la crise ? sorti il y a un an sur la signification, les conséquences et les grands enjeux de la crise en cours. Ses conclusions désabusées de la préface n’incitent guère à la mobilisation (« La fin de la mondialisation, ou en tout cas son éclipse, n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Peut-être est-ce même le contraire. »). Pas de quoi fouetter un chat. En grossissant à peine le trait, on dirait qu’il s’agit là d’un bouquin pas folichon sur un sujet austère.
    Ce jugement assez négatif se modifie et même s’inverse à seconde lecture, parce que l’on y retrouve les qualités de richesse d’analyse et de synthèse (presque excessives, car ça fuse de partout !), d’honnêteté, de clarté, d’humour propres à l’auteur. C’est également un discours a priori sympathique à des oreilles de droite enracinée, puisqu’il plaide en faveur d’une dose raisonnable de protectionnisme européen intelligent. Enfin et surtout, le sujet est stratégique et conditionne beaucoup des évolutions économiques, sociales, sociétales et politiques de nos sociétés dans les deux ou trois décennies à venir.
    Ce bouquin mérite donc amplement le résumé que voici.
    Libéralisation et libre-échange tous azimuts
    Tout commence sur un air de rock’n’roll : à la fin des années 60, la vague libérale a ses troupes, les baby-boomers, son credo, la prééminence de l’individu sur la société, et son arme, les nouvelles techniques de communication. Le règne de Milton Friedmann commence. En 1979, le libéralisme sociétal investit l’économie, avec l’arrivée au pouvoir de la « Dame de Fer », suivie l’année suivante de Ronald Reagan. De l’autre côté du monde, Deng Xiao Ping, le « Petit Timonier », lance ses réformes libérales en 1978. Les vents sont favorables : libéraliser, dans les années 80, c’est rompre avec la sclérose qui étouffe les économies développées, sous l’effet de réglementations excessives et paralysantes, dont la Grande-Bretagne travailliste de Harold Wilson et James Callaghan est une parfaite illustration. Cette conquête libérale prend une dimension et une force accrues avec la chute, le 9 novembre 1989, du Mur de Berlin, et l’extension à l’ex-bloc communiste du modèle américain chantée par Fukuyama. Il s’en suit une politique de plus en plus audacieuse de désarmement tarifaire et de déréglementation financière favorisant « l’exubérance irrationnelle » des marchés, l’hypertrophie de la finance, la croissance de l’endettement tant public que privé, la création de valeur au profit de l’actionnaire, le développement des fusions-acquisitions, des privatisations, de la titrisation et des stock options, la concurrence fiscale entre États, l’essor des paradis fiscaux, la prospérité des multinationales, le règne universel des financiers et le bonheur du consommateur. Au tournant du siècle, l’émergence de la Chine et l’avènement de la Zone euro contribuent puissamment à un regain du commerce mondial.
    Les résultats sont spectaculaires : la prospérité est quasi-générale, le Tiers Monde que l’aide publique au développement avait entretenu dans la médiocrité se mue en Émergents, la pauvreté régresse spectaculairement, et le P.I.B. mondial croît à un rythme inégalé dans l’histoire. Le monde s’uniformise comme jamais. On est en plein dans la mondialisation heureuse, et le rêve d’une planète unifiée par le libre-échange, régie par le marché et régulée par la démocratie paraît en voie de réalisation. La victoire du bonheur économique sans frontières et sans date de péremption est célébrée chaque mois de janvier au Forum annuel de Davos. À l’orée de la crise des subprimes, en 2007, la mondialisation a atteint son point le plus avancé de l’Histoire.
    Patatras et gueule de bois : les trois vices de la mondialisation
    Ce bel édifice sombre brutalement avec la crise des subprimes. La faillite, le 15 septembre 2008, de Lehmann Brothers marque une borne et une rupture. L’histoire commencée quarante ans plus tôt avec les mouvements estudiantins et la grande fête de Woodstock s’achève dans un effondrement retentissant. En quelques jours, un demi-siècle de certitudes économiques libérales s’évanouit. Pour enfoncer le clou, fin 2009, un nouveau choc s’abat sur l’Europe, l’Occident et le monde entier, la crise des dettes publiques en Europe.
    On réinterprète dès lors le parcours éblouissant de la planète entre 1990 et 2008. On comprend que la croissance devait beaucoup à l’endettement excessif des particuliers, des entreprises et des États, aux États-Unis, en Europe, et jusqu’en Chine. On comprend également que la mondialisation ne fait pas que des gagnants : l’élargissement du marché mondial, s’il a eu des conséquences positives pour nombre de pays pauvres de la planète, a bel et bien creusé les inégalités au sein des nations développées et dynamité le système social des classes moyennes et populaires. Les systèmes fiscaux occidentaux fonctionnent dès lors en « Robins des Bois à l’envers », prélevant sur les pauvres et exonérant les riches et les multinationales. Ce phénomène touche notamment la France, qui aggrave son cas en pratiquant une politique d’allègement des charges salariales financée par emprunt. « Plutôt que de creuser l’inégalité entre les classes sociales, la France a préféré développer celle qui sépare les classes d’âge. »
    On réalise aussi que la mondialisation n’apporte pas le bonheur, et que l’interdépendance est avant tout une dépendance : la dissuasion économique joue à fond entre partenaires et concurrents, les liens entre causes et effets deviennent plus globaux et plus complexes, et surtout États et personnels politiques sont à la merci de forces de marché capricieuses qu’ils ne maîtrisent pas. L’indépendance des banques centrales, justifiée à l’origine (« Les politiques renoncent à financer leurs dépenses en manipulant la monnaie. Tels des alcooliques repentis, ils confient la clé de la cave au curé du coin »), tourne à l’avantage des épargnants avec la complicité de banques centrales, agents doubles passés du côté de l’épargne. Les États qui s’étaient crus les plus forts (« Rendre les banques centrales indépendantes, c’était une ruse de la puissance publique pour attirer plus facilement le capital destiné à la financer ») perdent l’initiative, au fur et à mesure qu’ils deviennent plus dépendants des marchés. L’internationalisation financière a donc rétréci la sphère d’intervention du pouvoir politique, même dans ses fonctions régaliennes, et dépossédé les peuples de leur destin. Au point qu’un intellectuel de Harvard a pu énoncer un « trilemme de Rodrik » aux termes duquel il n’est pas possible d’avoir simultanément démocratie, indépendance nationale et mondialisation économique. Thèse amusante, intéressante et significative qui, si elle est vraie, ne laisse ouvertes que trois solutions : limiter la démocratie, créer un gouvernement mondial, ou limiter la mondialisation.
    Ce désenchantement brutal s’applique aussi, avec une force particulière, à la Zone euro : contrairement aux attentes, celle-ci n’a pas apporté comme prévu la convergence des économies des pays membres, mais au contraire leur forte et croissante divergence. Elle a en fait fonctionné comme l’équivalent de l’étalon-or du XIXe siècle et de l’Entre-deux-guerres, provoquant de fortes divergences dans les économies réelles. Le taux de change ne pouvant varier, c’est l’économie réelle, la croissance, l’emploi, les salaires, qui au bout du compte doivent subir une forte volatilité. La queue du chien étant bloquée, c’est le corps du chien qui doit bouger tout entier.
    Enfin, on constate avec le recul que la mondialisation a créé la crise permanente : crise du S.M.E. en 1992, crise mexicaine de 1995, crise asiatique de 1997, crise russe de 1998, éclatement de la bulle Internet en 2000, crise des subprimes en 2007, crise des dettes souveraines en Europe en 2010, crise de l’Inde et du Brésil en 2013, on n’en finit pas de répertorier les perturbations du système économique mondial depuis sa libéralisation au long des années 80 et 90.
    L’éternel retour
    Le chapitre 5, intitulé avec humour « L’éternel retour », référence sans doute à Nietzsche et à Mircea Eliade, est la clé du livre. Son ton bon enfant et léger ne doit pas masquer une certaine profondeur du propos. Quatre idées-forces se dégagent :
    — En premier lieu, les sociétés fonctionnent selon la loi du perpétuel retour du Même, de l’alternance entre phases libérales/mondialistes et phases protectionnistes/nationalistes, en un mouvement pendulaire fonctionnant dans les deux sens, vérifié par l’histoire au moins depuis le XVIe siècle occidental. La société oscille perpétuellement entre tentations et pulsions contraires mais immuables, chaque génération posant ses pas dans ceux d’une génération précédente, aiguillonnée par les mêmes désirs et se heurtant aux mêmes obstacles.
    — En second lieu, l’auteur martèle la sympathique thèse, puissamment anti-marxiste et peut-être aussi anti-libérale, selon laquelle ce n’est pas l’économie qui impose sa loi à la société, mais bien le contraire. L’économie ne fait que suivre. « C’est dans la société que […] naissent les pulsions premières, libertaires ou protectionnistes, mondialistes ou nationalistes. Ces directives impérieuses transforment peu à peu la vie en société et commandent à l’économie en imposant le système de pensée qui la gouverne. Aussi l’économie est-elle tantôt libérale, tantôt dirigiste, en fonction de l’humeur changeante de la société. »
    — En troisième lieu, est exposée la thèse de l’alternance contraire des générations comme moteur des grands cycles et du mouvement de balancier idéologique : les générations se structurent sur la base des maux qu’elles ont sous les yeux, prenant régulièrement le contre-pied de la précédente; chaque cycle se décomposant en deux demi-cycles, l’un montant, l’autre descendant, il faut deux bonnes générations successives pour effectuer une révolution complète, soit environ soixante-dix ans.
    — Enfin, est proposée l’image des deux Sisyphe, l’un libéral, l’autre étatiste, se succédant mécaniquement sans le vouloir ni même le savoir, chacun concentré, plus ou moins aveuglément, à faire remonter sa pierre de son côté. Citons la conclusion, qui tangente, avec des mots simples, la grande sagesse : « L’instabilité que provoquent ces deux géants perpétuellement insatisfaits témoigne d’une difficulté fondamentale de la vie en société, impossible à lever durablement : trouver la juste mesure entre la règle et la liberté, entre le groupe et l’individu. Faute de savoir positionner le curseur à l’endroit idéal, nous voici condamnés à l’errance, au roulis d’un excès à l’autre ». On ne saurait mieux dire.
    Et demain ?
    Les signes de reflux surabondent, avec des négociations commerciales en panne, une O.M.C. en désarroi, des politiques de rééquilibrage brutales et douloureuses dans l’Europe du Sud.
    « Nous sommes à la veille d’un gigantesque retournement idéologique comme il en survient un ou deux par siècle, dont l’ombre portée s’étendra sur les décennies qui viennent. »
    Les signes de ce retournement sont nombreux :
    — Côté argent, la mondialisation financière, la plus sensible à l’air du temps, est en panne, les banques se recentrent sur leurs territoires nationaux respectifs, non seulement en Europe, mais dans le monde entier, et les fusions transfrontalières diminuent.
    — Côté marchandises, le commerce perd sa dynamique de croissance des dernières décennies, le libre-échange, et plus spécifiquement le multilatéralisme sous l’égide de l’O.M.C., donnent des signes de faiblesse, et l’Amérique relocalise ses industries.
    Ce retournement a toutes les chances de s’accentuer dans les années à venir sous l’influence d’un faisceau convergent d’évolutions profondes :
    — le mouvement quasi-universel de désendettement des acteurs économiques diminue le flux international des capitaux et s’accompagne d’un retour au bercail de nombre d’investisseurs,
    — le rééquilibrage en cours des comptes extérieurs de nombre de cigales (U.S.A., Europe du Sud) conduit mécaniquement à réduire les échanges internationaux de biens, de services et d’argent,
    — l’État reprend partout ses prérogatives, notamment en matière de contrôle des fusions internationales d’entreprises et de privatisations,
    — les banques centrales recentrent leurs priorités sur la lutte contre la crise et l’aide aux emprunteurs publics, au risque de l’inflation,
    — la « répression financière » des États et des banques centrales limite la liberté des capitaux à quitter leur pays d’origine et renationalise l’épargne,
    — les mentalités évoluent dans le sens d’une moindre tolérance à l’égard des inégalités, de la fraude fiscale et des paradis fiscaux,
    — les mouvements nationalistes en Europe témoignent du désir de frontière allant parfois jusqu’à la remise en cause du rêve européen et de l’espace unique.
    Vers un protectionnisme européen intelligent
    La troisième partie du livre est intitulée « Le protectionnisme, une solution ? ». Après une remarque liminaire sur le caractère quasi-dogmatique du libre-échange dans les élites nées du Baby Boom, elle commence au contraire par démonter une à une trois objections classiques faites au protectionnisme :
    — « Le protectionnisme crée des rentes injustifiées » : exact, mais le libre-échange a aussi ses rentiers et parasites, notamment les financiers, payés de façon absurde pour une activité qui n’a aucune utilité sociale,
    — « Le protectionnisme déclenche les crises économiques » : argument aussi discutable que répandu; en réalité, le protectionnisme n’a pas été une cause de la crise de 1929, il l’a au contraire en partie soignée. On constate au contraire un certain effet curatif du protectionnisme en certaines situations historiques. En réalité, ça n’est pas le commerce qui crée la croissance, mais exactement le contraire. De plus, ce sont les pays les moins dépendants des flux de capital international qui ont connu la croissance la plus forte.
    — « Avec le protectionnisme, la Chine ne se serait jamais développée » : la réponse est foudroyante : « si c’est bien le libre-échange qui a favorisé la croissance chinoise, il s’agit de notre libre-échange, pas du sien ». Au contraire, la Chine a, avec constance, et malgré son adhésion en 2001 à l’O.M.C., pratiqué la dissymétrie de l’ouverture, l’arnaque d’un taux de change sous-évalué sous contrôle, la copie voire le vol à large échelle de technologie, l’ignorance de la propriété intellectuelle, bref une politique industrielle multisectorielle privilégiant l’intérêt national à tout instant et en toutes circonstances.
    Suit un paragraphe intitulé « Conversion d’un libéral », qui est un bilan personnel, honnête, nuancé et mesuré des avantages et inconvénients respectifs du libre-échange et du protectionnisme. Il ne peut en être autrement de la part d’un libéral, en raison des liens constitutifs entre mondialisation et libéralisme économique. La conclusion est la suivante : « Du strict point de vue économique, le libre-échange commercial n’offre pas d’avantage significatif par rapport au protectionnisme […] dans ce système, c’est sur la société que sont reportés tous les efforts d’ajustement : mobilité, flexibilité, baisse des salaires. La mondialisation consacre la domination des mobiles sur les immobiles, des forts sur les faibles, des gros contre les puissants […]. Aujourd’hui, l’époque n’est plus au libre-échange, et pas davantage à la mondialisation financière. Cette époque est révolue. » C’est beau comme du Attali, mais c’est le contraire d’Attali.
    Trois enjeux pour une protection
    Il faut bien comprendre que la mondialisation a partie liée avec les détenteurs de capital, au détriment de plus en plus évident des classes populaires et moyennes, et que les groupes pénalisés par la vague libérale (producteurs, salariés, classes moyennes et populaires, emprunteurs) ont vocation, avec l’alternance, à prendre leur revanche sur les gagnants (riches, financiers et juristes, consommateurs). Dès lors, l’enjeu d’un protectionnisme moderne et tempéré est triple :
    — sauver les classes moyennes, groupe social clé pour la stabilité et la prospérité de nos sociétés, en remusclant l’industrie, monde non seulement plus stratégique, mais également plus égalitaire que celui des services,
    — rétablir la demande finale en faisant monter les salaires, précisément de l’industrie, au détriment de l’actionnaire et du consommateur,
    — laisser filer une inflation de l’ordre de 3 à 4 % par an pour rééquilibrer les échanges entre producteurs et consommateurs, et pour réduire la dette à travers « une faillite partielle, discrète et libératrice ».
    En pratique
    Le dernier chapitre du livre, assez modeste (vingt pages), contient un certain nombre de recommandations pratiques. Comme pour le livre précédent sur la crise, on remarque immédiatement un hiatus considérable entre l’audace des préliminaires et la prudence des recommandations finales. Il faut y voir la cœxistence chez l’auteur d’un brillant intellectuel et d’un économiste libéral  conscient et responsable, ce qui est tout à son honneur !
    On retiendra ce qui suit :
    — Un relèvement sélectif des droits de douane en fonction des produits et des pays s’impose.
    — Même au sein de l’Union européenne, le marché unique du travail doit être amendé; à tout le moins, il conviendrait de prolonger et renforcer la période de transition qui protège certains secteurs, le temps du rattrapage des salaires.
    — Une grande prudence, voire de la circonspection, s’impose sur le projet de traité de libre-échange U.E. – États-Unis, notamment en raison du différentiel de prix de l’énergie lié au gaz de schiste.
    — Une politique industrielle européenne est nécessaire, avec élevage de champions nationaux et européens, mais avec prudence et doigté, liés à la plus extrême méfiance envers l’État comme acteur économique incompétent.
    — Redomestication (et non renationalisation) de l’industrie bancaire, c’est-à-dire son confinement plus strict dans les limites de la nation. Il s’agit là d’une position de repli, à défaut de réforme en profondeur de la finance mondiale auquel l’auteur ne croit guère. Elle  implique : le rétablissement partiel du contrôle international des capitaux, y compris à l’intérieur du Marché Unique européen le temps que s’échafaude l’union bancaire « si jamais elle doit sortir des limbes », le rétablissement rigoureux de la séparation des activités de dépôts et d’investissement comme avant 1990, et le rétablissement des contrôles des flux financiers aux frontières.
    Dans les toutes dernières pages, l’auteur précise, ce dont nous lui saurons gré, que « le bon périmètre de protection est donc l’Europe, plutôt que la nation » et qu’il « ne s’agit pas de refermer l’Europe, mais de trouver le bon équilibre entre le marché et la règle, entre l’ouverture et la protection », dans l’esprit du compromis de Bretton Woods.
    En conclusion
    Ce livre reprend sous une autre forme le thème, très présent dans le précédent opus, de la lutte inégale et injuste du capital contre le travail, des vieux contre la jeunesse, de la finance contre l’économie réelle. Le retour du protectionnisme est une revanche de la classe moyenne vertueuse sur une petite classe dirigeante mondialisée qui a poussé le bouchon un peu trop loin.
    François Lenglet est un esprit libre, l’un des nôtres. Sa vision des cycles de vie des sociétés à elle seule mérite notre adhésion : « Le neuf naît dans le vieux, il s’y loge de façon subreptice. Mais ce neuf lui-même n’est jamais que le retour du plus vieux que le vieux. Dans un cycle, la révolution ressuscite inlassablement les idées qu’on croyait mortes ». Il a du caractère, sans démagogie. Ses diagnostics sont aussi tranchés et sévères que ses propositions sont mesurées, prudentes, nuancées. Sa dénonciation des méfaits de la phase libérale qui s’achève est vive et sincère, mais potentiellement réversible. Le livre est tout sauf manichéen : vus de haut, les cycles contradictoires se succèdent naturellement, unis par une complicité qui transcende les oppositions superficielles. Les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts, tous deux génèrent leurs rentiers et leurs poisons. Aujourd’hui, c’est le tour du protectionnisme, et c’est tant mieux; demain, ce sera l’inverse, et tant mieux aussi.  Ainsi va le monde, rien de nouveau sous le soleil.
    Bref, on y verra la juxtaposition d’un tempérament vif, d’un sens de la longue durée et d’une honnêteté sans faille, servie par une compétence technique hors de portée du journaliste ou du politicien moyens. Comme suite au « trilemme de Rodrik » dont il a été question plus haut, je propose le « quadrilemme de Lenglet » : peut-on être à la fois compétent, convaincu, énergique, et honnête ? Pas simple. On n’est donc pas surpris de trouver énormément de gêne et de contradictions dans les remèdes proposés, par exemple sur la nécessité d’une politique industrielle sans État !
    Sur le fond, ce point de vue qu’on peut qualifier de « libéral-protectionniste » pourrait servir de référence à une droite européenne et française de conviction, pour deux raisons :
    — si l’on s’en tient à l’économie, un homme de droite de conviction ne va pas spontanément vers le protectionnisme, qui souvent traduit un réflexe de défense et une mentalité défaitiste. Il ne s’y rallie que comme solution provisoire en vue d’une offensive ultérieure, vision proche de celle de l’auteur. Il s’y rallie au fond pour des raisons plus hautes, non économiques : le protectionnisme comme condition de l’identité,
    — il faut bien réaliser que les propositions de l’auteur, assez raisonnables en théorie, sont  extrêmement audacieuses en pratique, et bien plus radicales que celles d’aucun parti institutionnel. Seul grand regret, à titre personnel : l’absence de grand souffle européen.
    Jacques Delimoges http://www.europemaxima.com/?p=3512
    • François Lenglet, La fin de la mondialisation, Fayard, coll. « Documents », 2013, 264 p., 15 €.

  • Priorité du politique

    « Sans la muraille des cyprès que nos jardiniers, laboureurs, vignerons, plantent d’un bout à l’autre de leur plaine battue des vents, qu’est-ce qu’y deviendraient les myrtes et les roses, les souches et les blés, l’herbage des prairies et tout le petit peuple des fraisiers et des fèves, des oignons, des aulx, des piments ? De son rempart de feuille noire, ce guerrier protecteur doit sauver ce qui pointe des précoces végétations, voilà son utilité principale.
    Les poètes et les sages se sont bien efforcés de surprendre et de définir quelques autres symboles exprimés par ce beau tronc odoriférant, ce style fier, ce branchage plein d’harmonie : détourner les coups de la foudre, marquer l’heure au soleil, porter haut dans le deuil l’intérêt porté à la vie, avertir que tout est mortel… Soit ! Mais cela ne vient que fort loin après le grand devoir, qui est de monter la faction contre l’intempérie. Le cyprès dure, endure, il se tient immobile et fort contre tous ces esprits d’éternelle mobilité qui courent nos espaces et déchaînent le trouble sur les frêles semences de l’espérance et de la foi : quelle loi ne serait caduque, quelle constante naturelle ne céderait à l’incessante variation, si le gardien inébranlable ne s’élevait de dures racines qui ne tremblent point ? Solide et sûr, il permet ainsi l’éclosion des plus tendres promesses, il les défend de flotter à vau l’eau, à même le vent…
    De pareils bienfaiteurs ne sauraient être appelés de simples amis. Ce sont des maîtres. »
    Charles Maurras
    Sans la muraille des cyprès Arles, Gibert, 1941 (Préface)
    Maurras aimait à comparer le Politique à une fortification. Une des meilleures anthologies de son oeuvre ne s’intitule-t-elle pas La dentelle du rempart ? (1) Le rôle premier du Politique, le rôle premier de l’État consiste, en effet, à protéger la société et ses activités, à protéger les familles et les personnes. Cette protection est complexe. Le Politique protège contre l’agression extérieure, mais il protège aussi parfois les hommes contre eux-mêmes. Ce qui est différent de faire leur bonheur, tâche qui ne lui incombe pas.
    L’État protecteur exerce donc de multiples fonctions, et Maurras de les rappeler en analysant le rôle de la muraille de cyprès, symbole poétique du Politique : « …marquer l’heure au soleil… avertir que tout est mortel ». Mais il revient vite au rôle essentiel, « monter la faction contre l’intempérie ». Bien que l’idée de défense armée vienne immédiatement à l’esprit, Maurras ne se contente pas de cette qualité évidente pour tout esprit normal. « Le cyprès dure et endure » : Le Politique assure la continuité, la stabilité. Il doit être fort, il doit servir d’arbitre, il protège « contre tous ces esprits d’éternelle mobilité qui courent nos espaces et déchaînent le trouble sur les frêles semences de l’espérance et de la foi ».
    Voici notre cyprès « gardien inébranlable » des lois, des principes de la Loi qui ne sont pas d’éphémères « faits de société » comme dans les régimes où sévissent les moeurs démocratiques, où la muraille a été laissée à l’abandon même quand la fureur démagogique n’y a pas encore porté la hache égalitaire et libertaire.
    Stabilité et continuité
    Le rempart doit être « inébranlable ». Cela implique qu’il fasse l’objet de soins constants. S’il n’est pas entretenu, ou si les soldats se croient derrière lui à l’abri du danger, négligent d’entretenir leurs armes et somnolent, sa protection se révélera illusoire et le Pays connaîtra un jour une invasion étrangère qui ne sera pas obligatoirement militaire : elle pourra être économique, religieuse, culturelle. Songeons aux ravages accomplis par l’Université germanique dans l’esprit public français entre 1870 et 1914, quand la haute intelligence de notre pays se trouvait désarmée face à une organisation supérieure et hostile.
    On peut s’endormir derrière le limes romain, on peut s’endormir derrière une ligne Maginot. Ces exemples, ainsi que bien d’autres que nous pourrions rechercher dans l’Histoire, montrent que le rempart du Politique ne saurait être une fondation établie une fois pour toutes. Comme il n’est pas de satisfaction passive et durable en ce monde, il n’est pas, en politique, de recettes, mais des principes d’une science dont l’application requiert une vigilance de tous les instants.
    D’où la nécessité vitale d’une volonté politique consciente, indépendante, durable, liée au Bien commun du Pays. Et Maurras de conclure son allégorie : « Ainsi vous rendrez-vous un compte clair du principe qui, dans l’ordre des temps, passe avant tous les autres, celui de la défense et de la protection, le Principe du rempart, le Théorème du cyprès, le plus humain de tous, puisque tout homme doit être d’abord défendu, et par conséquent gouverné : Politique d’abord ».
    Gérard Baudin L’Action Française 2000 du 19 avril au 2 mai 2007
    (1) La dentelle du rempart, Paris, Grasset, 1937. Le livre a pour préface d’excellentes Notes pour un hommage à Charles Maurras de l’éditeur Bernard Grasset, publiées peu avant dans La Revue universelle.

  • « La Nation Frankenstein/ Un plaidoyer pour s’en libérer » de Antonin Campana

    La République doit reconnaître le peuple autochtone de France !
    À l’égard de l’immigration, les concepts officiels ont évolué, passant de l’assimilation à l’intégration, puis à l’insertion, en attendant l’adaptation du pays d’accueil à l’accueilli. Le « modèle républicain » continue pourtant d’être promu verbalement par la classe politique (toutes tendances confondues). Mais un nombre croissant d’intellectuels (Camus, Tribalat, Millet, Juvin, notamment) prennent conscience qu’il serait plus exact de parler d’illusion républicaine. Le très officiel Commissariat général à la stratégie et à la prospective préconise d’ailleurs « d’adapter le modèle républicain à la société plurielle » (*). Cela conduit naturellement à poser la question des droits collectifs des autochtones. Pourquoi n’auraient-ils pas le droit de voir leur identité reconnue au même titre que les Kanaks en Nouvelle Calédonie ? Voilà ce qui se trouve au cœur du livre iconoclaste d’Antonin Campana, « La Nation Frankenstein ». Le cycle des Lumières approcherait-il de sa fin ?
    Polémia.
    Après le « coup d’Etat » de 1789, la République définit frauduleusement le peuple français comme un « corps d’associés vivant sous une loi commune » (Sieyès).
    Le peuple français ? Un corps d’associés : du pur intellectualisme
    Cette définition absurde, intellectualisme pur, réduit le peuple qui habite alors la France, peuple de lignée européenne, de culture européenne et de religion chrétienne, à une sorte de club constitué d’adhérents sans identité reconnue, soumis à un règlement intérieur qui se veut désamarré de toute référence identitaire particulière. Deux objectifs sont poursuivis :
    – d’une part, rendre possible le projet républicain d’associer, par la grâce des « valeurs universelles » de la République, « tous les hommes de la terre » (Saint-Just), les « musulmans, les Chinois même, les hommes de toutes sortes » (Duport), jusqu’à constituer une véritable « République universelle ». Ce projet prendra corps à travers la politique républicaine de colonisation, puis d’immigration, d’intégration et de naturalisation, politiques qui découlent directement du « principe d’universalité » de la République, qui sont donc dans la « nature » de cette dernière et n’ont aucunement un caractère « accidentel » ;
    – d’autre part, et comme à titre d’essai, «intégrer » pour commencer les quelques milliers de membres de la « nation juive » résidant alors au milieu du peuple français.
    Cette intégration des juifs est révélatrice du schéma général, extensible à l’humanité entière. Clermont-Tonnerre donne le principe de base : « Il faut tout refuser aux juifs comme nation, et tout accorder aux juifs comme individus. Il faut qu’ils ne fassent dans l’Etat ni un corps politique ni un ordre. Il faut qu’ils soient individuellement citoyens. »
    En fait, la République ne reconnaît aucun « corps intermédiaire » entre elle-même et l’individu judicieusement esseulé. Elle disloque les ordres, les corps de métier comme les peuples pour ne considérer que des citoyens qu’elle veut sans appartenances.
    Ce qui est valable pour la « nation juive » l’est donc aussi pour le peuple français autochtone. Autrement dit, la République va tout accorder aux autochtones comme individus, tout leur refuser comme peuple particulier.
    En 1789, cela n’a aucune importance et paraît sans doute bien théorique à nos ancêtres. Peuple autochtone de France et « corps d’associés » se recoupent parfaitement : tous les associés, ou peu s’en faut, sont des autochtones de lignée européenne, de culture européenne et de religion chrétienne.
    Le mondialisme républicain
    En 2013, le mondialisme républicain a rendu les choses bien différentes. Des millions d’individus extra-européens ont adhéré au club conformément au projet de 1789. « Corps d’associés » et peuple autochtone sont devenus deux réalités physiques complètement différentes qui ne recouvrent plus le même périmètre, d’autant que le peuple autochtone est en passe de devenir minoritaire au sein du « corps d’associés ».
    Cet écart grandissant entre peuple autochtone et « corps d’associés » pose un sérieux problème de démocratie et de droit : les élus républicains sont, et se veulent, les représentants du « corps d’associés » et non du peuple autochtone, dont par ailleurs ils ne se privent pas de nier l’existence. Autrement dit, le peuple autochtone ne jouit pas du droit à disposer de lui-même puisque son destin dépend de plus en plus largement d’individus qui n’en font pas partie.
    Alors de deux choses l’une : soit le peuple qui habitait la France avant 1789 a été exterminé, véritablement disloqué, et la République doit répondre de ce crime ; soit il ne l’a pas été et alors il faut convenir que ce peuple est aujourd’hui prisonnier d’un « corps d’associés » artificiel et instable qui l’étouffe, le masque et constitue une menace grandissante pour ses libertés et même son existence.
    Si notre peuple n’a pas été disloqué, et des millions d’autochtones conscients de leur appartenance sont là pour le prouver, alors la République doit le reconnaître officiellement. Elle doit le reconnaître et le doter d’un statut particulier qui le protège et lui permette de jouir de droits spécifiques en tant que peuple autochtone, sur le modèle de ce qui a déjà été concédé au peuple kanak. La République n’est-elle pas égalitaire ?
    Correspondance Polémia, 5/12/2013
    Antonin Campana, La Nation Frankenstein/ Un Plaidoyer pour s’en libérer, éd. Oghama (oghama.fr), 150 pages.
    Note :
    (*) http://www.strategie.gouv.fr/blog/wp-content/uploads/2013/09/Synthese-FR10A-modelerepublicain.pdf

    http://www.polemia.com/la-nation-frankenstein-un-plaidoyer-pour-sen-liberer-de-antonin-campana/

  • L’Histoire de France à la poubelle

    Les Soviétiques n’avaient pas fait pire que ce qu’a entrepris depuis des décennies ce qu’il est convenu de nommer l’Éducation nationale de France : dilapider l’héritage de ‘’notre’’ histoire, la découper en tranche et rejeter ce qui ne correspond pas à la vision idéologique qu’elle cherche à imposer à la jeunesse française, tout autre chose que la simple vérité.

    Car l’histoire de la France, notre patrie, ne lui appartient pas : elle ‘’nous’’ appartient’’, elle est l’âme de ce peuple que nous sommes, comme l’est également sa langue. Notre droit à notre histoire est absolu et la ‘’massacrer’’ – comme l’écrit Fabrice Madouas dans Valeurs actuelles de cette semaine – est à la fois un viol et une sorte de génocide culturel. (La nullité de l’enseignement général comme de la langue française en particulier participe au même crime dont l’État français est responsable ‘’et’’ coupable.) [...]

    Dominique Daguet - La suite sur France Catholique

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Histoire-de-France-a-la-poubelle

  • Découvrez Jean Mamy ! par Georges FELTIN-TRACOL

    Sous le pseudonyme de Paul Riche, Jean Mamy, scénariste et producteur réputé des années 1930, réalise en 1942 le moyen métrage Forces occultes, un film ouvertement anti-maçonnique. Lui-même franc-maçon repenti – il fut vénérable d’une loge -, Jean Mamy, mobilisé en 1939 – 1940, ne cache pas son désarroi devant l’inexpérience des soldats français, leur faible moral, la vétusté du matériel, l’obsolescence de l’armement, la médiocrité du commandement. La défaite de 1940 ne l’étonne finalement pas.

    Constatant la portée délétère des idées qu’il a soutenues jusqu’à cette date, cet ancien syndicaliste cinématographique devient rapidement rédacteur en chef de deux journaux collaborationnistes de gauche, Le Pilori et L’Appel, avant de se rapprocher des cénacles de Vichy. Sous l’influence d’un personnage trouble, probable agent triple, Jean Mamy se fait l’auxiliaire des services de renseignement allemands contre les résistants, en particulier si ceux-ci sont d’obédience communiste.

    Arrêté à la « Libération », jugé pour collaboration, condamné à mort, il est fusillé, après le rejet de sa demande de grâce à Vincent Auriol, président socialiste de la IVe République, le 28 mars 1949. On peut penser que ses anciens frères en loge ne lui pardonnèrent pas d’avoir dévoilé – et donc désacralisé – secrets et rites maçonniques…

    Cette vie kaléidoscopique est décrite, maints documents (dont de nombreuses lettres) à l’appui par son fils naturel, Frédéric-Georges, qu’il eut avec sa maîtresse, Jeanne Roux. L’auteur a peu connu ce père prisonnier. Il n’en décrit pas moins son incroyable parcours. En ces temps de repentance systématique quasi-obligatoire, Frédéric-Georges Roux, ne juge pas, n’absout ni ne blâme : il veut surtout comprendre pourquoi son père, homme de plume et de cinéma, paya de sa vie alors que d’autres, plus compromis encore, y échappèrent.

    La partie la plus tonique de l’ouvrage concerne ses cinq années d’enfermement. Jean Mamy aurait pu se morfondre, se négliger, s’apitoyer sur son sort. Non, sans craindre le lendemain, il reprend l’écriture malgré le rationnement difficile en papier et en encre, et son régime de détenu.

    Jean Mamy correspond beaucoup avec la femme qu’il aime, rédige des pièces de théâtre, des scénarii, des poèmes (Les Barreaux d’or), des essais (La Cuve à serpents, propos du sous-sol en 1947) ainsi qu’un ouvrage politique en 1949 (Vers l’altruisme autoritaire). Il se préoccupe enfin de son procès et de ses appels successifs sans perdre espoir, sans le moindre fatalisme, il se conforme à sa nature jusqu’au matin fatidique de l’ultime jour.

    Le comportement du prisonnier Jean Mamy mérite l’admiration de la part de tous les militants politiques, victimes désignées d’un régime abjecte, larbin de la ploutocratie oligarchique mondialiste, qui libérera violeurs, tueurs d’enfants et assassins de personnes âgées pour embastiller tous ses opposants. Une grande et belle leçon de virtus à méditer !

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/?p=3466

    • Frédéric-Georges Roux, Mon père, Jean Mamy. Le dernier fusillé de l’Épuration, Auda Isarn, 2013, 261 p., 23 €.

  • Jean Sévilla dédicace son "Histoire passionnée de la France"

     

    HpIdée de cadeau le jeudi 12 décembre de 17h à 19h à la librairie de l'avenue Duquesne : 

     

    "Jean Sévillia conjugue la profondeur de l'historien et l'esprit de synthèse du journaliste pour nous raconter la grande histoire de la France, des origines à aujourd'hui.

    A l'heure où certains semblent avoir honte de notre passé, il fait le choix d'insister sur ce qui nous honore et ce qui nous unit, même dans les pages difficiles de notre histoire, afin de souligner le caractère exceptionnel de notre pays, si riche en événements et en figures de proue, de Clovis à Charles de Gaulle, en passant par Charlemagne, Saint Louis, Henri IV, Richelieu, Louis XIV et Napoléon.

    Le plaisir d'apprendre en élevant l'esprit insuffle la conviction de la permanence d'un destin français, et partant, les raisons d'espérer".

     

  • Le procès Fouquet décrypté

    Le Figaro Magazine - 29/11/2013
    Un épisode de la prise de pouvoir par Louis XIV
         Le 5 septembre 1661, alors qu'il fête ses 23 ans, le roi Louis XIV, venu assister aux Etats de Bretagne, tient conseil au château de Nantes. Il y a là Colbert, Le Tellier et Fouquet. A l'issue de la réunion, le souverain fait passer des petits papiers par lesquels il donne ses ordres. Les scellés seront posés chez Fouquet. La veille, Louis XIV a prévenu d'Artagnan, le capitaine-lieutenant des mousquetaires : dès que ce dernier aura reçu le billet que Le Tellier lui remettra en mains propres, il devra procéder à l'arrestation du surintendant des finances. A la suite d'un imprévu, toutefois, Le Tellier est retenu et Fouquet quitte le château sans se douter de ce qui l'attend. Ce n'est que place Saint-Pierre, à côté de la cathédrale de Nantes, qu'il est intercepté. Emprisonné à Angers puis à Amboise, inculpé pour « péculat » (c'est-à-dire concussion), le ministre disgracié devra attendre plusieurs mois avant que s'ouvre son procès, qui durera presque trois ans.
         Alexandre Dumas, dans Le Vicomte de Bragelonne, brossera de Fouquet l'image d'une victime. On a beaucoup évoqué la jalousie que Louis XIV aurait ressentie au sortir d'une fête à Vaux-le-Vicomte, où Fouquet, maître des lieux, aurait voulu l'éblouir. Simone Bertière, à qui rien de ce qui concerne la France des Bourbons n'est étranger, relativise cet épisode devenu un mythe. L'historienne a repris le déroulement du procès Fouquet (dont le dossier original a été détruit) afin de remettre en lumière le cas de celui qui, condamné au bannissement, peine commuée en détention perpétuelle, finira sa vie, près de vingt ans après, dans la forteresse de Pignerol.
         Le procès met en scène un souverain novice découvrant les limites de son pouvoir, un magistrat (Lefèvre d'Ormesson) que la défense du droit transforme en opposant, et l'accusé Fouquet qui sauve sa tête, mais qui n'a rien d'un innocent.
    Simone Bertière analyse l'affaire comme une phase d'un processus visant à rétablir les finances de l'Etat mises à mal par le recours systématique à l'emprunt. La fuite en avant par l'emprunt ? Cela rappelle quelque chose... Hélas ! Louis XIV nous manque.
    Jean Sévillia
    Le Procès Fouquet, de Simone Bertière, Fallois, 334 p., 22 €.
    http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=304

  • Qu'est-ce que l'aliénation capitaliste?

    Le capitalisme n’est pas seulement un système économique, il est la matrice qui a engendré le monde moderne et aussi un type humain, que certains ont appelé Homo Oeconomicus, fruit d’une véritable transformation anthropologique. Il a réalisé ce que les régimes totalitaires du XX° siècle avaient rêvé de faire sans pouvoir le réaliser: donner naissance à un homme nouveau et cela à l’échelle mondiale. Armé de sa technique et de son dieu unique, l’Argent, il a conquis le monde, c’est-à-dire qu’il l’a transformé en désert. Désert autour des hommes mais désert aussi en l’homme. Pour comprendre ce nouveau monde et ce nouvel homme, pour savoir comment une telle chose a pu se produire, il faut revenir à un concept fondamental mis en lumière par Karl Marx dans son analyse du capitalisme: l’aliénation.

    L'aliénation comme une dépossession

    La définition que l’on trouve dans le dictionnaire du mot aliénation nous dit que c’est «l’état de l’individu qui, par suite des conditions extérieures (économiques, politiques, religieuses) cesse de s’appartenir, est traité comme une chose, devient esclave des choses et des conquêtes même de l’humanité qui se retournent contre lui». Le seul mot français aliénation traduit deux termes allemands utilisés par Marx: Entäusserung (v. entäussern: se défaire de; adj. äusser: extérieur, externe) et Entfremdung (v. entfremden: éloigner, détacher, détourner; adj. fremd: étranger). Ce terme traduit donc un sentiment d’extériorisation, de dépossession de soi et d’étrangeté face au monde et à soi-même. Mais pour Marx il ne peut se comprendre qu’au sein du processus de domination du capital qui passe par l’exploitation, l’aliénation, la réification.

    Car cette dépossession est le résultat de l’exploitation capitaliste, c’està-dire du fait que dans l’entreprise capitaliste les salariés produisent une valeur équivalente à celle de la force de travail (travail concret qui leur est versé sous forme de salaire) mais aussi une valeur additionnelle (travail abstrait qui donne la plus-value, la valeur, que gardent les capitalistes). Le travail vivant (concret) est transformé en abstraction (la valeur), c’est à dire en argent. Dans le monde capitaliste l’immense majorité des individus ne possèdent pas leur outil de travail, ils sont obligés de rejoindre des entreprises qui leur fournissent les moyens de travailler. Ils en sont réduits à vendre leur seul bien, leur force de travail, c’est-à-dire eux-mêmes, pour fabriquer des marchandises. Dés lors leur travail n’est plus qu’une marchandise parmi d’autres et ils doivent agir comme des capitalistes: pour survivre ils doivent impérativement vendre leur marchandise-force de travail sur un marché du travail où les salariés du monde entier sont mis en concurrence.  Le salarié est celui qui extériorise sa propre puissance subjective (sa force de travail) en lui donnant, sous la forme d’une marchandise, une existence objective et cela dans le but de gagner un salaire lui permettant d’acquérir d’autres marchandises.

    Elle n'est pas une fatalité

    Ce que Marx a critiqué ce n’est pas le travail en lui-même mais la forme spécifique qu’il a pris dans le monde capitaliste, la forme-marchandise. Le travail n’était pas aliéné, il l’est devenu à la suite d’une transformation sociale dont on peut faire l’histoire (ce que Marx a fait dans le livre I du Capital).  Cette forme d’aliénation n’est pas une conséquence inéluctable de l’histoire humaine et elle n’a pas toujours existé comme voudraient nous le faire croire les idéologues du système. Alors que le travail avait permis à l’individu de s’affirmer en tant qu’homme, de dépasser l’animalité, la seule nécessité, pour agir sur son milieu et le maîtriser, il est devenu une forme de servitude.  Il n’est plus un but en lui-même, il est devenu un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. Ce qui devrait permettre l’affirmation de soi est devenu l’instrument de la négation de soi. Le travail qui était liberté et indépendance devient servitude et enfermement dans un processus abstrait et technique que personne ne maîtrise plus. L’individu aliéné perd toute conscience de sa force, de son pouvoir d’agir et de transformer le monde.  Il est dépossédé de la maîtrise du monde qu’il habite et de son destin.  De la naissance à la mort, en passant par l’enfance, l’école, le travail, la sexualité, la politique, les loisirs, la vieillesse, tout est laissé aux mains des experts, des techniciens, des gestionnaires.  Tout ce qui reste à l’homme, c’est vendre et acheter, c’est se vendre et consommer. La loi du commerce a remplacé les valeurs du travail. Et cette servitude est appelée à ne pas connaître de fin car dans le système capitaliste la production, rebaptisée croissance, est un moyen qui n’a d’autre fin qu’elle même.

    L’aliénation capitaliste ne touche pas seulement ceux qui travaillent, elle s’est étendue à tous les humains et au monde entier à travers la domination absolue de l’argent. L’argent est la marchandise- reine, celle qui permet d’avoir toutes les marchandises, celle qui est là pour remplacer tous les liens traditionnels que le développement du capitalisme et l’atomisation des individus ont détruits. L’argent, comme le travail dans le système capitaliste, réduit l’individu à n’être qu’une abstraction.  On ne travaille que pour en gagner car il est le signe de la puissance, qui s’appelle aujourd’hui «le pouvoir d’achat». Celui qui en possède n’a aucun pouvoir mais il offre tous les moyens d’en obtenir. L’argent est l’objet absolu de tous désirs, le Désir objectivé, matérialisé. En posséder permet de consommer, d’acquérir tous les objets techniques qui s’offrent comme le moyen d’échapper à cette solitude, à cette angoisse face à un mode devenu étranger et incompréhensible. Mais le sentiment de puissance que procurent ces objets n’est qu’éphémère et, tout comme la production de marchandises, il ne peut avoir de fin car il renforce ce qu’il est censé combattre: l’aliénation et la réification. Ce qui se présente comme un remède n’est que le renforcement du mal et ceux qui le possèdent sont tout autant aliénés que ceux qui n’en ont pas.

    Une marchandisation de l'humain

    Ainsi la particularité de l’aliénation et de la réification capitalistes ne peuvent se comprendre qu’au sein de l’exploitation.  D’un travail qui dans les sociétés traditionnelles était intégré dans la vie, le capitalisme a fait quelque chose d’extérieur, une marchandise comme une autre. L’individu aliéné en arrive à considérer le monde, les choses, les autres comme il considère son travail: un moyen pour autre chose. Le monde, la nature ne sont plus que «l’environnement», le décor plus ou moins naturel dans lequel il évolue; les choses ont acquis une vie propre: les objets techniques et les machines qui devaient le servir et l’aider l’emprisonnent toujours davantage en se transformant en prothèses indispensables entre lui et la réalité; les autres sont au mieux des amis virtuels avec qui on n’a de lien que par écran ou téléphone portable interposés mais le plus souvent ils ne sont que des objets vivants mais insignifiants pour lesquels on ne ressent ni haine, ni amour, ni aucune sorte d’empathie, juste de l’indifférence.  Enfin «libéré» des devoirs et des obligations traditionnels perçus comme des liens entravant sa liberté, persuadé de n’avoir aucun pouvoir sur ce monde où de toute façon il se sent étranger et qu’il accepte passivement tel qu’il est, il ne reste à l’individu aliéné que lui, que cet ego que la publicité flatte pour mieux l’exploiter.  Il cultive sa différence et son originalité, qui ne sont rien d’autre que le produit de l’aliénation.

    Il ne se préoccupe que de son «développement personnel» en exploitant de son mieux son entreprise: lui-même. Il considère son corps, ses capacités, ses sentiments, ses relations comme des investissements qu’il pense pouvoir gérer rationnellement, en bon manager. Il n’est plus soumis à la dictature de la marchandise, il est devenu marchandise. Il a fait siennes les lois du système capitaliste dont il n’est que le produit et il reproduit à son échelle, envers lui-même et les autres, les mécanismes de domination: exploitation, aliénation, réification. Dés lors le monde ne peut avoir comme seul sens que celui d’un grand marché où tout se vend, où tout s’achète, où tout le monde est en concurrence avec tout le monde, où rien n’est vrai et où tout est permis.

    Retour à l'essentiel

    On rejoint alors la deuxième définition du mot aliénation donnée par le dictionnaire: «trouble mental passager ou permanent qui rend l’individu comme étranger à lui-même et à la société où il est incapable de se conduire normalement». Dans le système capitaliste les hommes ne contrôlent pas leur propre activité productive mais sont dominés par les résultats de cette activité. Cette forme de domination prend l’aspect d’une opposition entre les individus et la société, qui se constitue en tant que structure abstraite.  Cette domination abstraite est exercée sur les individus par des structures de rapports sociaux quasiment indépendantes, médiatisées par le travail déterminé par la marchandise.  Le système capitaliste c’est cette société individualiste où se sont constitués des rapports sociaux tellement objectivés qu’ils ont pris une indépendance complète à l’égard des individus.  C’est cette domination abstraite qui amène à la domination de classe et non le contraire. Dénoncer les banques et les oligarchies financières, prendre l’argent aux riches pour le donner aux pauvres, ne changeront en rien les structures du système de domination capitaliste et ne mettront donc pas fin à l’aliénation. Comprendre l’aliénation ce n’est pas en sortir car personne n’est en dehors de ce système et ne peut s’en faire le critique en prenant une position extérieure. Mais la comprendre c’est déjà faire un effort pour en prendre conscience, comprendre que cette domination a une histoire et chercher les voies permettant de la dépasser. Car il ne s’agit pas de revenir à «un bon vieux temps» d’avant l’aliénation, il s’agit de s’approprier ou de se réapproprier ce qui s’est constitué sous une forme aliénée.

    Texte paru initialement dans le #54 de la revue Rébellion.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/12/03/temp-58a67d81167c90e76aa67d9422692a7e-5237484.html

  • Ce que taisent les médias et les politiciens sur le rapport PISA sur l’éducation

    La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée…

    Le PISA 2013 vient de livrer ses résultats, largement commentés par les médias. Cette étude comparative du niveau scolaire des jeunes de 15 ans issus des pays membres de l’OCDE est publiée tous les trois ans. Polémia avait déjà commenté le bilan du PISA 2010 (*) : il n’était pas glorieux. Hélas, comme on pouvait le redouter, la version 2013 ne rachète pas la cuvée précédente.
    Cette année, les résultats sont tout aussi médiocres : l’évaluation des compétences de nos potaches en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences place la France au 25e rang sur les 65 pays qui participent à l’enquête et au 18e rang parmi les 34 pays de l’OCDE.
    Curieusement, cette année, les médias, plutôt que s’intéresser aux causes de ces tristes résultats, se livrent à une analyse sociologique et, sans mettre en cause les acteurs de l’enseignement et de l’éducation, préfèrent mettre en évidence l’incapacité de notre système à faire réussir les élèves.
    Le site fdesouche.com a extrait du rapport PISA 2013 quelques phrases significatives à lire ci-après.
    Polémia

    Les phrases suivantes sont extraites sans aucune modification du dernier rapport PISA qui est disponible ici : rapport PISA France On y parle d’immigration, de discipline et des genres garçon fille…

    Performance en mathématiques :

    L’écart de performance en mathématiques entre les garçons et les filles en France (9 points) se situe légèrement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (11 points) et est resté stable depuis 2003, masquant en fait un recul similaire des résultats des garçons et des filles.

    Performance en compréhension de l’écrit et en sciences :

    En France, l’écart de performance en compréhension de l’écrit entre les sexes s’est creusé entre les cycles PISA 2000 et PISA 2012, passant de 29 à 44 points de différence en faveur des filles.

    Les améliorations en compréhension de l’écrit sont principalement dues aux résultats des filles. Ainsi, entre 2000 et 2012, la proportion d’élèves très performants a augmenté de 6 % chez les filles (contre seulement 2 % chez les garçons), alors que dans le même temps, la proportion d’élèves en difficulté a augmenté de 6 % chez les garçons (contre seulement 2 % chez les filles).

    L’égalité des chances dans l’apprentissage :

    Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté. La proportion d’élèves issus de l’immigration se situant sous le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint 43 % en France [...]

    Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points   à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 27 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    En France, les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé  n’obtiennent pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi moins impliqués, attachés à leur école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE.

    L’environnement pédagogique et l’engagement et la  motivation des élèves :

    En France, le climat de discipline est resté à peu près stable entre 2003 et 2012. Cependant, la France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée, et ceci même si la plupart des élèves en France bénéficient de classes disciplinées.

    Échelle de culture mathématique :

    En France comme dans la moyenne des pays de l’OCDE, la proportion de garçons et de filles dans le groupe des élèves en difficulté est à peu près identique (22 %), mais la proportion de garçons dans le groupe des élèves les plus performants est bien plus élevée que celle des filles (15 % pour les garçons, contre 11 % pour les filles)

     Échelle de compréhension de l’écrit :

    Les filles devancent les garçons en compréhension de l’écrit dans tous les pays et économies ayant participé au cycle PISA 2012, avec un écart de performance entre les sexes de 38 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, et de 44 points en France.

    L’égalité des chances dans l’apprentissage et l’équité du rendement de l’apprentissage :

    Le manque d’équité du système français se traduit, en termes de classement dans l’enquête PISA, par un écart de 20 places si l’on compare les performances des élèves issus des milieux les plus favorisés à celles des élèves issus des milieux les plus défavorisés.

    Les élèves issus de l’immigration représentent en France 15 % des élèves testés dans la cadre des épreuves PISA 2012 et sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves peu performants.

    Les élèves issus de l’immigration sont nettement plus susceptibles (1.7 fois, en moyenne) de compter parmi les élèves peu performants dans de nombreux pays de l’OCDE. Au Mexique, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Suède, en Finlande, en Espagne, en  France  et en Suisse, les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles d’être peu performants que les élèves autochtones (2.3 fois en France).

    La proportion d’élèves issus de l’immigration qui n’a pas atteint pas le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint plus de 40 % en Autriche, en Finlande, en  France (43%) [...]

    Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent  des scores en mathématiques inférieurs de 37 points   à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre un écart de 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    En France, le score en mathématiques des élèves issus de l’immigration est inférieur de 67 points à celui des élèves autochtones.  Même après contrôle du milieu socio-économique, les élèves issus de l’immigration accusent un score en mathématiques inférieur de 37 points à celui des élèves autochtones (contre un écart de 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    Cependant, la performance en mathématiques s’améliore de 23 points en France (contre 10 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE) si l’on compare les performances  des élèves immigrés issus de la première et de la seconde génération.

    En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves immigrés de la première génération accusent des scores inférieurs de 45 points à ceux des élèves autochtones (contre un écart de 83 points enFrance). Toutefois, les élèves immigrés de la deuxième génération accusent des scores inférieurs de 30 points à ceux des élèves autochtones, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (contre un écart de 60 points en France)

    La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée…

    Parmi les pays de l’OCDE, l’indice PISA du climat de discipline le plus élevé (c’est-à-dire les pays où la discipline est le  plus respectée) s’observe au Japon (suivi d’Israël, de l’Autriche, de l’Estonie et de la Corée). En revanche, c’est en Finlande et en France (suivies du Chili, de la Grèce et de la Suède) que l’indice PISA du climat de discipline est le moins élevé

     Publié par Quake
    4/12/2013

     Note :

    (*) PISA 2010

    http://www.polemia.com/ce-que-taisent-les-medias-et-les-politiciens-sur-le-rapport-pisa-sur-leducation/