Si l’idée de société semble encore une abstraction de notre intelligence, c’est surtout en vertu de l’ancien régime philosophique ; car, à vrai dire, c’est à l’idée d’individu qu’appartient un tel caractère, du moins chez notre espèce. L’ensemble de la nouvelle philosophie tendra toujours à faire ressortir, aussi bien dans la vie active que dans la vie spéculative, la liaison de chacun à tous, sous une foule d’aspects divers, de manière à rendre involontairement familier le sentiment intime de la solidarité sociale, convenablement étendue à tous les temps et à tous les lieux. Non seulement l’active recherche du bien public sera sans cesse représentée comme le mode le plus propre à assurer communément le bonheur privé : mais, par une influence à la fois plus directe et plus pure, finalement plus efficace, le plus complet exercice possible des penchants généreux deviendra la principale source de fait de la félicité personnelle, quand même il ne devrait procurer exceptionnellement d’autre récompense qu’une inévitable satisfaction intérieure.
Auguste COMTE, Discours sur l’esprit positif (1844)
Auguste Comte aura été l’un des grands inspirateurs de Charles Maurras et d’autres penseurs de l’Action française au premier rang desquels on trouve Léon de Montesquiou. Le premier lui a consacré un long et beau et portrait (1) ; le second, plusieurs ouvrages (2) reprenant des conférences données à l’Institut d’Action française. Le texte ici introduit permettra d’expliquer une des raisons majeures de l’influence qu’aura exercée le fondateur du positivisme sur la pensée nationale : sa critique de l’individualisme. Mais on s’interrogera aussi pour savoir si l’ample projet comtien, qui affleure dans ce même texte, ne dépasse pas les visées, sans doute plus modestes et mesurées, de l’Action française.
Le christianisme individualiste ?
Commençons par quelques précisions de vocabulaire et de doctrine, l’un et l’autre très précis chez Comte. « L’ancien régime philosophique » désigne soit l’état théologique, propre au Moyen-Âge, soit l « ’état métaphysique » dont les penseurs des Lumières furent l’acmé - qui en constitua la dissolution mentale et sociale. Sachons que Comte valorise toujours fortement le premier par rapport au second (3), considéré comme anarchique et destructeur de la société organique. Cependant, il n’en affirme pas moins qu’en dernière instance, la pensée théologique est essentiellement individuelle, et jamais directement collective.
En effet, ajoute-t-il dans le même Discours : « Aux yeux de la foi, surtout monothéïque (sic), la vie sociale n’existe pas, à défaut d’un but qui lui soit propre ; la société humaine ne peut alors offrir immédiatement qu’une simple agglomération d’individus, dont la réunion est presque aussi fortuite que passagère et qui, occupés chacun de son seul salut, ne conçoivent la participation à celui d’autrui que comme un puissant moyen de mieux mériter le leur, en obéissant aux prescriptions suprêmes qui en ont imposé l’obligation. »
La critique de Comte est pour le moins excessive et trouve son origine probable dans son absence totale de foi personnelle et d’expérience proprement ecclésiale ; or, l’Église l’ekklesia n’est-elle pas, par nature, une communauté et n’en acquiert-elle pas dès lors et le sens (sensus societatis) et, si l’on peut dire, la logique ? Le Royaume de Dieu n’est-il pas lui-même une société céleste ? Il reste cependant que, pour l’Église, chacun homme a bien une âme (à sauver) et que, sous ce rapport, tout individu existe concrètement et est détenteur dune valeur insigne.
Favoriser la sociabilité
Pour autant, Comte a raison d’affirmer que, dun point de vue proprement politique, ce dernier serait plutôt une abstraction par rapport à la société. Maurras reprochera de même à l’individualisme libéral, non pas tant finalement de valoriser l’individu (les dirigeants d’Action française n’étaient-ils pas de belles et fortes personnalités, libres et créatrices !) que d’ignorer le fait que ce sujet autonome et souvent plein d’enflure est un héritier ; que son efflorescence a pour condition le capital d’une civilisation qui, par nature, présente un caractère collectif ; et qu’il est dès lors interdit à ce même individu qui voudrait se faire la mesure de tout de se privilégier absolument tant pour son propre intérêt bien compris que pour des raisons d’ordre moral.
Mais revenons à Comte : sa nouvelle philosophie politique consistera, mieux que le catholicisme pense-t-il, à favoriser ce qu’il appelle ailleurs les « sentiments sympathiques » et ici les « penchants généreux ». Comment ? En montrant de façon systématique à quel point les hommes sont liés aussi bien dans tous les lieux (c’est-à-dire dans les différents groupes humains) que dans le temps, c’est-à-dire à travers l’Histoire. D’où son concept majeur d’Humanité (ou Grand Être") qui, loin d’être celui, abstrait, d’une essence (cf. Aristote) ou de "droits" postulés ou reconnus dans tous les individus humains, affirme le grand fait social, aussi essentiel que méconnu à ses yeux, dune liaison organique et prolongée entre les générations successives, dont les inévitables progrès mentaux ou sociaux sont communs et affectent tous les individus : des individus que l’on peut, mais dans un second temps seulement, abstraire en son sein.
Ceci étant compris et popularisé, Comte pense et espère que chacun trouvera effectivement son bonheur privé dans la « recherche du bien public » et sa félicité personnelle dans l’exercice des penchants généreux.
Pour une religion de l’Humanité ?
Admirable vision ! Noble projet ! Nous avons dit combien nos maîtres y ont été sensibles. Leur intelligence nationale y a trouvé de nouvelles ou d’autres raisons d’apprécier (au sens comtien du terme) un patrimoine commun, de dépasser la fausse évidence libérale du primat absolu de l’individu, et de chercher les moyens de garantir le premier en lui donnant le régime propre à le conserver et à l’accroître d’avantage. Et leur cœur a été ému de la belle âme d’Auguste Comte. Mais il reste que les moyens trouvés par l’empirisme organisateur n’étaient pas ceux de ce dernier : nulle « nouvelle philosophie », prétendument finale, n’était proposée - tout juste une nouvelle manière de considérer organiquement la société et les lois de sa prospérité, d’une part, et une fidélité maintenue à l’Église de l’ordre et à sa doctrine sociale, d’autre part.
De même, le royalisme d’Action française ne cherche-t-il pas à promouvoir d’emblée une « régénération », laquelle doit plutôt résulter d’un régime enfin remis à l’endroit et d’institutions adéquates que du magistère d’un nouveau principe spirituel dont Comte lui-même serait le Grand Prêtre...
Francis Venant L’Action Française 2000 du 18 au 31 janvier 2007
(1) Paru dans la seconde partie de L’avenir de l’intelligence ; repris dans L’allée des philosophes (œuvres capitales, 1954, vol. III, pp. 459-504).
(2) Notamment : Le système politique d’Auguste Comte (Paris, 1910) dont nous avons fait état dans le Trésor de l’Action française, Paris, 2006, pp.113-115 ; Auguste Comte : Quelques principes de conservation sociale (Paris, 1911) ; Les consécrations positivistes de la vie humaine (Paris, 1913).
(3) Pour autant, Comte estimait que l’état théologique, historiquement nécessaire mais actuellement dépassé devait disparaître. La Révolution accomplit cette bonne œuvre dans une première phase ; depuis, elle prolonge un état critique abusif, incapable de rien fonder, et inorganique. Sous ce rapport, la société du Moyen-Âge est un meilleur modèle pour la société future.
culture et histoire - Page 1696
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Critique de l’individualisme
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Allemagne : 90 ans après, l’hyperinflation est encore dans tous les esprits
Le 15 novembre 1923, il fallait 2.500 milliards de marks pour un dollar. L’hyperinflation allemande est un phénomène structurant de la pensée outre Rhin, comme le décrypte aujourd’hui l’historien et écrivain britannique Frederik Taylor dans “The Downfall of Money”, paru en septembre aux éditions Bloomsbury.Voici 90 ans, le 15 novembre 1923, une nouvelle monnaie, le Rentenmark, était mise en circulation en Allemagne au cours incroyable d’un Rentenmark pour 1.000 milliards de marks.
A ce moment-là, il fallait 2.500 milliards de marks pour obtenir un dollar, la seule monnaie du monde qui s’échangeât alors sans difficultés contre de l’or. A la veille du début de la première guerre mondiale, un peu plus de neuf ans plus tôt, le dollar valait 4,19 marks…
Ce 15 novembre 1923 marque l’acmé de l’hyperinflation allemande, qui a débuté à l’été 1922 et s’est accélérée à la fin de l’été 1923, jusqu’à devenir folle. En août 1923, le dollar ne valait encore « que » 350.000 marks…
Un anniversaire passé inaperçu
Le 90ème anniversaire de cet événement est passé un peu inaperçu, y compris en Allemagne, dans une Europe qui, désormais, craint plus la déflation que son contraire. C’est pourtant l’occasion de se pencher sur un phénomène qui modèle encore une grande partie de la pensée économique et politique allemande, et, partant, européenne.Le lecteur francophone aura bien du mal à trouver, dans sa langue, une histoire détaillée et complète de l’hyperinflation allemande. Il pourra néanmoins, s’il lit l’anglais, se tourner avec profit vers l’ouvrage de Frederick Taylor. Il y trouvera un récit minutieux des causes qui ont conduit l’Allemagne à la catastrophe de 1923 et une réflexion très poussée sur ses conséquences.
L’illusion de la politique économique durant la guerre
Au chapitre des causes, l’auteur souligne la responsabilité de la politique économique allemande pendant la guerre. En Allemagne comme en France ou au Royaume-Uni, le conflit a été financé par la planche à billets. Mais, soumis à un blocus sévère, le Reich a dû faire un usage moins immodéré encore que ses adversaires de la création monétaire et de la dette publique.
Frederick Taylor montre bien, en se fondant notamment la thèse développée dans les années 1960 par l’historien allemand Fritz Fischer, combien les responsables militaires et civils allemands ont compté sur la victoire pour payer leurs dettes.
En France, on a longtemps blâmé l’illusion de « l’Allemagne paiera » qui a guidé la politique du pays dans les années 1920. Mais l’on ignore souvent que, de l’autre côté de la ligne bleue des Vosges, on se berçait, également, durant la guerre de l’illusion que « la France paiera. »
« Si Dieu nous offre la victoire et la possibilité de construire la paix selon nos besoins et nos nécessités, nous entendons, et nous sommes légitimes pour cela, ne pas oublier la question des coûts du conflit », proclame dans un discours cité dans l’ouvrage le vice-chancelier Karl Helferich en août 1915 au Reichstag.
Un “mur de la dette“
Après sa défaite, l’Allemagne s’est naturellement retrouvée face à un « mur de la dette » impossible à franchir sans avoir encore recours à la création monétaire. Un recours qui s’est rapidement auto-entretenu: pour rembourser les dettes, on en contractait de nouvelles et l’on payait le tout avec de l’argent fraîchement imprimé.
La Reichsbank, encore aux mains de responsables nommées par la monarchie, a alors poursuivi, malgré la défaite et Versailles, la politique menée durant la guerre. Et c’est ce qui a conduit à l’hyperinflation.
L’incapacité des gouvernants à briser le cercle vicieux de l’inflation
Mais – et ce n’est pas le moindre des intérêts de l’ouvrage de Frederick Taylor de le montrer – l’hyperinflation allemande n’est pas qu’un phénomène économique. Si la hausse des prix et l’endettement public a échappé à tout contrôle, c’est aussi parce que les gouvernements issus de la défaite ont été incapables de prendre des mesures sévères pour contrer cette spirale. Pourquoi ?
Parce que le régime républicain est d’emblée un régime faible, pris en étau entre la gauche révolutionnaire et l’extrême-droite revancharde. Les années 1919-1923, pendant lesquelles l’Allemagne prend le chemin de l’hyperinflation, sont aussi celles d’une instabilité politique profonde où les coups d’Etat monarchistes et les assassinats politiques succèdent aux tentatives révolutionnaires.
“Les considérations économiques ne sont jamais venues qu’en deuxième lieu“
Comme le résume Frederick Taylor: « Les politiciens de la république de Weimar, socialistes ou non, ont montré une tendance à prendre des décisions en termes de bénéfices sociaux et politiques perçus. Les considérations économiques, même les plus apparemment urgentes, ne sont jamais venues qu’en deuxième lieu. » Et d’ajouter : « le temps ne semblait jamais venu d’imposer à nouveau une chasteté financière potentiellement trop douloureuse. »
Dans ces conditions, tenir une politique économique de réduction des dépenses et de contrôle de la masse monétaire tenait de la gageure. Frederick Taylor montre avec brio comment les gouvernements tentèrent alors « d’acheter » le ralliement populaire à la république par la dépense publique. Le seul homme, selon l’auteur, capable de faire cesser cette politique était Mathias Erzberger, assassiné par des nationalistes en août 1921.
Le jeu trouble du patronat
Frederick Taylor montre aussi le jeu trouble du patronat allemand dans cette période. Lui aussi a craint la « contagion révolutionnaire » russe et, pour arracher la paix sociale, va accorder des hausses sensibles de salaires qui vont alimenter la spirale inflationniste.
D’autant que les exportateurs, comme Hugo Stinnes, un magnat de la sidérurgie dont l’auteur fait un portrait très complet, vont profiter de leurs accès aux marchés étrangers et donc aux devises pour gagner des sommes considérables.
Régulièrement, les industriels vont freiner toute tentative gouvernementale pour ralentir la hausse des prix afin de bénéficier d’une compétitivité immense grâce à la dévaluation du mark. Frederick Taylor raconte ainsi que, jusqu’à l’été 1923 et à l’emballement de l’inflation, l’Allemagne affichait un quasi-plein emploi !
La responsabilité américaine mise en évidence
Enfin, de façon plus traditionnelle, Frederick Taylor pointe la responsabilité des alliés. Mais il la replace aussi à sa juste valeur et sans le simplisme habituel. Certes, le traité de Versailles imposait des conditions impossibles à une économie déjà à terre. Certes, la politique « jusqu’au-boutiste » de Raymond Poincaré en 1922-23, notamment l’occupation de la Ruhr en janvier 1923, est une des causes les plus directes de l’hyperinflation.
Mais Frederick Taylor pointe aussi la mauvaise volonté allemande et, surtout, la responsabilité ultime des États-Unis.
C’est parce que les Américains voulaient que les dettes de guerre de leurs alliés – et notamment des Français – fussent intégralement payées que ces derniers ont été si exigeants eux-mêmes avec l’Allemagne. « Les réparations, écrit Frederick Taylor, furent un moyen pour les alliés victorieux de rembourser leurs propres dettes de guerre » aux Américains.
« Pour dégager des excédents, il faut que quelqu’un accuse un déficit »
Mais pour que les vœux américains et ceux des alliés fussent satisfaits, il eût fallu que les pays européens puissent dégager des excédents commerciaux suffisants pour obtenir l’or nécessaire aux remboursements de ces dettes de guerre. Toutefois, comme le souligne Frederick Taylor, « pour dégager des excédents, il faut que quelqu’un accuse un déficit. »
Or, à ce moment même, les Américains (et les Britanniques) mènent une politique d’austérité budgétaire qui conduit à une récession de leurs économies. « A qui, alors, l’Allemagne était supposée vendre ses produits pour obtenir l’or nécessaire aux remboursement des réparations ? », s’interroge l’auteur.
L’ouvrage de Frederick Taylor montre ainsi la responsabilité de la politique isolationniste américaine menée par les administrations républicaines arrivées au pouvoir à partir de 1920 dans l’escalade de la situation allemande. Bien loin de l’image d’Épinal d’une Amérique soucieuse de l’avenir de l’Allemagne s’opposant à une France aveuglée par la vengeance…
L’effet sur la classe moyenne intellectuelle
Pour finir, après voir décrit brillamment la folie de cet automne 1923 et – ce qui n’est pas le moins intéressant – son impact sur la société allemande et sur la psyché collective allemande, Frederick Taylor insiste sur l’effet « éthique » de l’inflation qui, en dévaluant l’argent dévalue également les repères de bien et de mal et les liens humains.
« En 1923, toute l’Allemagne était devenue un vaste marché où tout était à vendre », souligne l’auteur. Les classes moyennes, notamment celles qui vivaient du travail intellectuel, la Bildungbürgertum, voient alors leurs valeurs s’effondrer. Par exemple, celle du mariage fondée sur un système de dot en échange de la virginité de l’épousée.
« Quand l’argent est devenu sans valeur, le système s’est effondré », note ainsi une femme témoin de l’époque citée par l’auteur. Laquelle conclut : « Ce qui est arrivé avec l’inflation, c’est que la virginité a absolument cessé d’importer. »
La construction du mythe
Cet effondrement de la classe moyenne est un des arguments essentiels de Frederick Taylor pour expliquer un paradoxe. L’Allemagne n’a pas été le seul pays frappé par l’hyperinflation à cette époque. Quoique dans une mesure moindre, la France, l’Italie et l’Autriche ont connu aussi des périodes de ce type.
A d’autres époques, la Grèce ou la Hongrie du lendemain de la Seconde guerre mondiale ont connu des périodes d’hyperinflation plus sévères que l’Allemagne des années 1920. Mais « aucun de ces pays n’a été aussi apeuré de façon permanente par cette expérience », souligne l’auteur.
Le triomphe d’Hitler est venu pendant la déflation
« Pourquoi ce traumatisme allemand ? » s’interroge-t-il à la fin du livre. Il y a évidemment l’horreur nazie. Mais le triomphe d’Hitler est venu pendant la déflation, non pendant l’inflation où, précisément, le putsch nazi de Munich de novembre 1923 a échoué.
Frederick Taylor explique ce traumatisme par son impact sur les classes moyennes intellectuelles. Ces dernières avaient, sous l’Empire, un prestige social immense. Avec l’inflation, ces classes se sont muées en un nouveau prolétariat. Alors que les ouvriers ont plus ou moins pu couvrir la perte de valeur de la monnaie grâce aux hausses de salaires, la Bildungsbürgertum a subi une déchéance qui l’a rapprochée socialement de la classe ouvrière.
Les « ordolibéraux » sont les traumatisés de 1923
« Dans le cas de l’Allemagne, c’est en grande partie parce qu’une classe sociale relativement petite, mais jadis extraordinairement prestigieuse, a perdu plus que quiconque dans l’inflation » que le traumatisme allemand a été construit. Les victimes principales de l’inflation « sont devenues une grande force qui forgera l’opinion au cours des trois quarts de siècle suivants. »
C’est cette classe qui ira grossir les rangs des déçus de Weimar en 1930-1933 et c’est elle qui organisera la reconstruction du pays après 1945. Ceux que l’on a appelé les « ordolibéraux » sont les traumatisés de 1923. « Ce phénomène joue un rôle important, peut-être crucial, dans la transformation de l’expérience de l’inflation qui a été une expérience dure, mais supportable pour beaucoup – en une catastrophe nationale reconnue par tous », explique Frederick Taylor.
La lecture de son ouvrage permet de comprendre une bonne partie du fossé qui sépare encore l’Allemagne du reste de l’Europe.
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1er Forum Polémia :« Chaque jour, des jeunes Européens subissent la violence » Comment les y préparer ?
1er Forum Polémia
Mardi 26 novembre à partir de 20h,
Salle ASIEM
6, rue Albert de Lapparent, Paris VIIe
« Les jeunes Européens face à la société multiculturelle »
Conférence-débat
avec
Laurent Ozon
« Comment redonner confiance à nos enfants ? »
Inscription : polemia1@gmail.com
Chaque jour, de jeunes Européens subissent la violence et des rapports de force auxquels ils ne sont pas préparés.
La difficulté à faire face aux violences consubstantielles aux sociétés multiraciales et multiculturelles est explosive pour ce qu’elle générera de frustrations, de mal-être, de haines, de violences futures.
Après un article consacré à ce problème (*), et qui a suscité de nombreuses réactions et publications en Europe, Laurent Ozon reviendra en détail sur ce phénomène de société.
Il en analysera les causes et proposera des solutions concrètes aux familles pour gérer ces situations aujourd’hui.
Il démontrera en quoi cette situation est une raison de plus pour ne pas tolérer la société que l’on cherche à nous imposer et qui est encore, pour quelque temps, réversible.
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De 1675 à 2013 : la Bretagne, une insoumission particulière ? (1ère partie)
Un samedi de la fin du mois d’octobre dernier, quelque part en Bretagne, à Pont-de-Buis plus exactement, des manifestants hostiles à l’écotaxe et à ses portiques truffés de caméras et de boîtiers électroniques ont coiffé un bonnet rouge, comme le rappel d’une histoire lointaine qui avait durablement marqué la mémoire et la conscience de cette extrémité occidentale de la nation France… Effectivement, c’est en 1675, sous le règne du Roi-Soleil, que les premiers Bonnets rouges sont apparus à l’occasion d’une révolte qui, si elle est souvent décrite comme fiscale, ne peut être limitée à ce seul aspect, sous peine de ne pas la comprendre et de ne pas saisir aussi la particularité de l’actuel mouvement homonyme.
Il n’est pas indifférent de noter que c’est en Bretagne, et non ailleurs alors, qu’a lieu cette jacquerie au moment où le royaume de France est en guerre, difficile, avec la Hollande, grande puissance maritime et commerciale de l’époque. La guerre, hier comme aujourd’hui, coûte cher et les caisses de l’Etat ne sont guère remplies : Colbert, maître scrupuleux des finances, est d’une grande inventivité dans la création d’impôts et de taxes, et il annonce bientôt quelques nouvelles impositions qui doivent permettre à l’Etat de retrouver quelques ressources bien nécessaires. Désormais, tout acte notarié devra être rédigé sur un papier timbré (donc fiscalisé) et le tabac sera lui aussi plus lourdement taxé… Mais la rumeur se répand en Bretagne que ce n’est rien d’autre que l’annonce de l’introduction de la gabelle, cet impôt sur le sel si impopulaire et dont la province armoricaine est exemptée depuis son Union à la France, ce que confirme la lecture du traité de 1532 signé sous le roi François Ier : rumeur fiscale pourtant sans fondement mais qui suffit à mettre, véritablement, le feu aux poudres et à provoquer des manifestations à Rennes et dans d’autres villes de Bretagne aux cris de « Vive le roi sans gabelle », accompagnées de quelques désordres encore légers par rapport à ce qui suivra, en particulier dans les campagnes de Basse-Bretagne.
Tout cela peut paraître bien surprenant quand on sait que la Bretagne était, donc, privilégiée au regard des contributions qu’elle devait à l’Etat central et par rapport à bien d’autres provinces : mais il est d’autres facteurs qu’il faut prendre en compte pour expliquer la révolte, comme le contexte économique peu favorable et l’impression d’un appauvrissement qui n’est pas fausse, mais qui n’est pas seule réservée à la Bretagne. Une conjonction de causes économiques et fiscales, mais aussi politiques : les restes d’autonomie de la province, qui dispose d’« états » jaloux de leurs prérogatives et dominés par une noblesse d’esprit indépendant mais aussi, parfois, dure avec ses paysans, sont fort vivaces et toute taxe nouvelle apparaît aux Bretons, quelles que soient leurs conditions individuelles, comme une atteinte aux libertés bretonnes et comme un empiétement insupportable de l’Etat central qui, pourtant, n’est pas encore « jacobin »… Autre élément à noter : la révolte est la plus dure et la plus violente, voire cruelle, là où les seigneurs se comportent en petits tyranneaux, ce que, d’ailleurs, dénonce même le très impopulaire duc de Chaulnes, gouverneur de la province au nom du roi… Certains historiens, à la suite du Russe Boris Porchnev, y verront une véritable lutte des classes et, parfois, la préfiguration de la Révolution française ! Mais c’est résumer trop vite la révolte des Bonnets rouges et ne pas en comprendre les racines purement bretonnes.
Car, ce qui est certain, c’est la réactivité de la Bretagne aux atteintes, réelles ou supposées, à ses droits historiques, mais aussi aux libertés de ses « collectivités », qu’elles soient provinciales, villageoises ou paroissiales : réactivité « régionaliste », diraient certains, ce qui n’est pas entièrement faux même s’il serait plus exact de la qualifier de « régionale », tout simplement, car au-delà des habituels clivages partisans, au risque d’ailleurs d’en créer de nouveaux, comme on le verra sous la Révolution française mais aussi en cet automne 2013…
J.P. Chauvin (à suivre)
http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1103:de-1675-a-2013-la-bretagne-une-insoumission-particuliere-1ere-partie&catid=47:2013&Itemid=58 -
28/11 : conférence de Jacques Trémolet de Villers à Lyon
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La Patrie contre la Révolution mondiale
Il est une théorie tenace et relativement efficace dont use l’ « extrême gauche » depuis longtemps, qui consiste à décrédibiliser tout mouvement de défense patriotique en l’accusant d’être une stratégie de mutation du Capital. Selon cette explication séduisante, toute rétraction nationaliste, tout durcissement patriotique serait l’effet d’une stratégie voulue par l’hydre capitaliste, laquelle consisterait à imposer une dictature militaire au moment où le danger révolutionnaire devient trop menaçant.
Ainsi, dans ces pays européens que la finance mondialisée avait étranglés dans les années trente, vit-on surgir des mouvements politiques que la sémantique soviétique victorieuse enfermera dans le vocable « fascisme », englobant opportunément la diversité des expériences nationalistes européennes dans un signifiant relatif à une séquence historique spécifiquement italienne.
Longtemps, le fascisme mussolinien né de l’immédiat après-guerre a fait office de métonymie opératoire en tant que laboratoire de la réaction historique. Aujourd’hui, le régime néo-impérial romain ne fait plus rêver les petites filles névrosées de la gauche prolétarienne, on lui préfère le spectre hitlérien qui a l’insigne mérite de diffuser le nectar de la nauséabondieuserie « antisémite ».
C’est que nos chefs révolutionnaires ont troqué faucille et marteau pour enfourcher l’aigle américain, avant de le mettre à mort sous nos yeux ébaubis en brandissant enfin le chandelier qui doit éclairer les sept portes de l’univers.
Quoi qu’il en soit, les professionnels de la Révolution mondiale vous le répéteront à l’envi : ne tombez pas dans le piège du nationalisme, qui n’est que la tactique du Capital mondial pour faire rentrer la subversion dans les rangs, étouffant au moyen de l’ordre et de la discipline la Révolution en marche, la vraie, celle des travailleurs.
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que tant que règnera le capitalisme, ressurgiront mécaniquement ses deux golems historiques que sont le communisme et le fascisme.
À chaque fois le sentiment de révolte légitime des peuples sera conduit vers les voies toutes tracées par le Capital lui-même, puisque lui seul a les moyens de financer et orienter ces deux leitmotive historiques dans le sens de ses intérêts. Quand l’exploitation est devenue si insupportable que les esclaves (« travailleurs », « salariés », « consommateurs ») aspirent enfin à se révolter, l’oligarchie financière encadre alors les colères dans des structures appropriées, l’une sera rouge et l’autre brune, ainsi les embrigadés des deux camps s’entretueront-ils en n’ayant jamais soupçonné que toute cette tragique comédie se joue sur un fond bleu azur, seul horizon de tous les massacres qui en résulteront.
La vérité est que face à la mise en esclavage des peuples par l’infiltration des instruments économiques, politiques et militaires seuls en mesure de les défendre, une épuration de ces appareils et l’organisation d’un système de protection du corps social et national est la seule réponse immunitaire à une mort certaine de la patrie.
Le peuple souverain, cherchant à se défendre pour sa survie, est alors attaqué violemment dans un premier temps par le système mondial d’exploitation du vivant...
Mais si la calomnie et la menace ne suffisent pas, il devient plus intéressant pour le pouvoir d’accélérer le processus en favorisant les conditions de remplissage du réservoir de la « haine ». Ce qui importe aux seigneurs de la réification technicienne, c’est le contrôle de cette puissance qui monte. Quand diviser et insuffler le venin de l’hostilité entre les parties de la masse exploitée n’a plus d’efficacité parce que le seuil de tolérance collectif est atteint, le pouvoir dirige la formidable énergie de cette colère partagée dans un réceptacle jusque-là interdit.
C’est exactement ce que l’oligarchie financière est en train d’envisager pour notre pays.
Le Front national est appelé à remplir cette fonction car les simulacres spectaculaires de renouveau ne prennent plus, ni le ravalement cosmétique de murs de la République ouverts à toutes les lamentations. Plus grave, même les diversions sociétales et les contre-feux idéologiques à grands renforts médiatiques n’intimident plus grand monde en terre de France. Alors voilà la Banque qui se gratte la dette...
Cette sacrée bretonne s’élevant crânement au dessus de bonnets blancs et blancs bonnets va-t-elle rogner son licol ?
Pis, les bonnets rouges ont-ils allumé un feu révolutionnaire qui va se répandre en cette province gauloise de l’Empire ?
Par Max Lévy
http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-Patrie-contre-la-Revolution-mondiale-21324.html
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22 novembre : conférence sur le gender à Luxembourg
Adresse : Maison Vatelot 7, rue André Duchscher L-1424 LUXEMBOURG
L'entrée est libre et le débat sera suivi d'une séance de dédicaces. La Maison Vatelot se situe près de la clinique Zitha à Luxembourg-ville. Un parking gratuit est à disposition et l'accès en bus pourra se faire depuis l'arrêt Place de Paris.
La prochaine Veillée aura lieu lundi 25 novembre à 21h devant la Bibliothèque Nationale sur le thème "Héritiers d'une même histoire, d'une même culture".
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Conférences : « Le cosmopolitisme, idéologie dominante mondiale »
XXIXe université annuelle du Club de l’Horloge
Samedi 23 et dimanche 24 novembre 2013Dans les salles de l’USIC
18 rue de Varenne 75007 Parisavec Henry de Lesquen, Michel Leblay, Yvan Blot, Jean Violette, Philippe Baccou,
Pierre Millan, Albert Salon, Jean-Louis Harouel, Jean-Yves Le Gallou.A-t-on le droit de refuser l’immigration ?
Doit-on admirer l’art contemporain ?
D’où vient la vogue de la théorie du genre ?
Faut-il accepter le mariage homosexuel ?Quelle est la source des assauts contre notre identité et notre souveraineté ?
Quel est le contenu de l’idéologie dominante ?
Comment organiser la résistance ?Du samedi 23 novembre, à 9 h 15, au dimanche 24 novembre, à 18 heures. Ces deux journées d’études et de débats mettront enfin au jour une vérité essentielle qui donne la clé du monde actuel. Inscrivez-vous sans tarder !
4 rue de Stockholm, 75008 Paris, Tél. : 01 42 94 14 14
Messagerie : cdh@cdh.fr – web : www.clubdelhorloge.frLien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, immigration, international 0 commentaire -
L’école, responsable du chômage des jeunes ?
La France, autrefois, dispensait à ses jeunes un excellent enseignement professionnel. Jusqu’aux dernières décennies du siècle dernier, Paris – et particulièrement les XVIIIe et XIXe arrondissement – disposait des lycées techniques les plus performants et les entreprises faisaient la queue pour embaucher les jeunes à la sortie.
Tout cela, c’était avant le « collège unique », « les territoires perdus de la République » et les rêves bafoués d’égalité des chances. On sait ce qu’il est advenu de nos enthousiasmes soixante-huitards : faute de pouvoir mettre tout le monde à Polytechnique, on a mis tout le monde au chômage. C’est l’égalité de la malchance.
Le 12 novembre, François Hollande recevait ses homologues européens pour parler – justement – du chômage des jeunes de moins de 25 ans : 7,7 % en Allemagne, 25,9 % chez nous. Une Allemagne qui fait toujours la part belle à l’apprentissage.
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Paris Violence - Mornes Horizons [OFFICIAL VIDEO]