« Il n’y a que les Prépas qui ont encore de bons résultats », déclare une intervenante aux Grandes gueules sur RMC ce lundi 9 décembre, et poursuivant : « il faut que l’on arrête de niveler par le bas », à propos des projets de M. Peillon, ministre provisoire de l’Education nationale en attente d’un siège au Parlement européen en mai prochain… et dont la réforme est en train d’affaiblir les fameuses classes préparatoires françaises, au moment même où les classements internationaux comme « Pisa » montrent le déclin accéléré du niveau éducatif de notre pays !
Ce matin, les collègues des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) du lycée Hoche étaient en grève et distribuaient des tracts à la porte de l’établissement pour dénoncer le sort qui leur était réservé par ce gouvernement qui, de plus en plus, semble n’avoir de cesse que de détruire ce qui marche et de décourager ceux qui prônent l’excellence et l’espérance plutôt que la défiance et l’assistanat. C’est aussi ce que dénonçait Jacques Julliard dans son article de samedi dernier publié par Marianne, à la suite de nombreux autres textes rédigés par des professeurs ou d’anciens élèves de Prépas, comme celui de Camille Pascal dans Valeurs actuelles de jeudi dernier et affiché ce matin dans la salle des profs du Couvent de la Reine, au milieu de quelques autres et de papiers administratifs.
Le tract des collègues, en quelques lignes, résumait bien la situation et allait plus loin que la seule défense de leurs propres intérêts, en soulignant que les professeurs de lycée étaient aussi concernés par une prochaine baisse de leurs revenus, alors même que nos salaires (je dis « nos », car je suis dans ce cas qui est celui de tous mes collègues de l’enseignement public…) sont, depuis 3 ans, « gelés » (ce qui, dans mon cas personnel, ne me gêne pas mais qui peut affecter les professeurs chargés de famille et dont les frais, eux, ne cessent d’augmenter…), que le gouvernement soit de droite ou de gauche, d’ailleurs : sans doute la « continuité républicaine »…
« Vincent Peillon ne cache pas son hostilité au système des prépas. Nous sommes pourtant convaincus qu’il permet chaque année à des milliers de jeunes gens de progresser et de réussir, c’est pourquoi nous y sommes très attachés. Notre inquiétude est grande quant à l’avenir de ces filières d’excellence au sein desquelles nous sommes pourtant fiers et heureux de travailler. » : le tract évoque là le vrai souci, celui de la disparition possible (et souhaitée par certains…) des classes préparatoires considérées comme « des lieux de reproduction sociale » par les égalitaristes de tout poil, à la fois jaloux de l’excellence des élèves sélectionnés pour y entrer et des rémunérations de ceux chargés d’encadrer et d’instruire ceux-ci.
Et pourtant ! Tout le monde sait bien que, si la France veut encore jouer un rôle dans les années prochaines au sein des grandes nations, il faut préparer les nouvelles générations et former des élites, ce dernier mot étant hypocritement honni par ceux qui nous gouvernent actuellement et, j’espère, provisoirement. Alors que de nombreuses universités ont désormais du mal à assumer leurs fonctions traditionnelles de transmission du savoir et de l’expérience, n’ayant pas la possibilité de filtrer les entrées en leur sein malgré l’effondrement du niveau des bacheliers depuis quelques décennies déjà (le problème était ainsi évoqué au milieu des années 1980 au Conseil d’administration de l’université de Rennes-2, conseil au sein duquel je siégeais en tant qu’élu étudiant !), et au lieu de s’inspirer des réussites des classes préparatoires, le ministère de la République préfère, par paresse intellectuelle et aussi par lâcheté vis-à-vis des pédagogues qui continuent de faire la loi, leur Bourdieu en poche et leur suffisance en bandoulière (tel ce Meirieu qui empoisonne l’éducation en France depuis tant d’années…), s’attaquer aux quelques milliers d’enseignants de CPGE, traités d’ « aristocrates » (sic !) comme aux temps sombres de la Révolution française, celle-là même que M. Peillon, déclarait n’être « pas terminée » dans son livre de 2008, véritable manifeste républicain qu’il veut, désormais au Pouvoir, appliquer pour le pire plus que pour le meilleur…
Danton aurait-il lui-même trouvé grâce aux yeux de M. Peillon ?
En écoutant il y a quelques jours Vincent Peillon s’exprimer à la radio avec ce ton si déplaisant et arrogant et affirmer qu’il ne céderait pas devant la colère des enseignants, un collègue haussait les épaules et lançait, dans un souffle rageur, ce qui me semble bien résumer la situation : « la République n’a plus besoin de professeurs, juste d’ordinateurs ! ». Julliard, dans Marianne, ne disait, en d’autres termes, pas autre chose…
Et si, nous les professeurs, nous en tirions enfin les conséquences politiques ? Tant pis, alors, pour la République…
http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1106:les-professeurs-des-classes-prepas-sacrifies-par-le-sinistre-m-peillon&catid=47:2013&Itemid=58
culture et histoire - Page 1693
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Les professeurs des classes prépas sacrifiés par le sinistre M. Peillon.
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Libé fête ses 40 ans mais ne rappelle pas son soutien aux khmers et aux pédophiles
Quarante ans de Libé, ça se fête, et en musique ! Le 13 décembre au Centquatre à Paris, Libération organise une série d'événements avec en point d'orgue un grand concert, de 19h30 à 2h du matin.
Curieusement, à Libé, personne ne rappelle que ce quotidien a soutenu les Khmers rouges...
"Le 18 avril 1975, tandis que les Khmers rouges commencent à déporter l'entière population de Phnom Penh, Libération choisit de saluer avec enthousiasme l'entrée de ses frères « révolutionnaires » dans la capitale cambodgienne. Etrangement, on ne trouve aucune trace de cette une historique - « Phnom Penh : sept jours de fête pour une libération » - dans le livre collectif que Flammarion publie pour les 40 ans du journal. Qu'importe ! On sait tous que Libé a toujours raison, même lorsqu'il écrit une chose et son contraire, ou qu'il troque le maoïsme sénile de Sartre pour le sweat-capuche de Demorand."
Libération avait également milité pour la légalisation de la pédophilie.
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Racisme : où est le problème
Culturellement, il n'y a pas de problème avec le racisme, chacun sait qu'il est immédiatement condamnable. Nous baignons en effet tous dans une culture chrétienne qui nous a appris à reconnaître notre prochain dans chaque individu. Le principal problème du racisme, c'est l'antiracisme. Comment combattre aujourd'hui de manière désintéressée et efficace pour un nouvel humanisme?
« Il n'y a plus ni Juifs ni Grecs. » Saint Paul a réitéré cette formule ; il a répété cela aux Galates et aux Corinthiens. Que signifie-t-elle sinon que le racisme - sous quelque forme que ce soit - n'est pas chrétien. Les Juifs se savaient le peuple élu. Les Grecs se disaient les plus intelligents de l'univers, les seuls à ne pas être « barbares ». Mais désormais, dans le Christ, il n'y a plus ni Juifs ni Grecs. Le Christ a détruit « le mur de la haine » qui les séparait en interdisant toute forme de supériorité entre ces deux peuples emblématiques. Mais ce qui est vrai des Juifs et des Grecs est vrai de tous les peuples de la terre. Le christianisme est la plus vaste et la plus longue opération antiraciste qui ait jamais été lancée, agissant non par incantations vaines, mais par cette force nouvelle qu'il découvre au fond des cœurs : l'amour inconditionnel du prochain, symbolisé dans les paraboles évangéliques par l'attitude du Bon samaritain, celui qui n'est pas de l'ethnie du blessé mais qui s'empresse de le secourir, et cela en contraste avec le prêtre et le lévite, l'un et l'autre trop fidèles à leur loi pour percevoir au fond d'eux-mêmes l'urgence de cet amour du prochain.
Dans la perspective chrétienne, où tous les hommes viennent d'Adam et Eve et où tous les hommes ont été sauvés par le Christ, le racisme ne peut exister qu'à l'état de préjugé, avant l'intervention de cette raison commune imprégnée d'Evangile qui interdit tout racisme conscient à ceux qui la cultivent ou qui en vivent parfois à leur insu. « De par sa nature, dit saint Thomas d'Aquin, aucun homme n'est inférieur à un autre » (S. th. Ia Q96 a4). « Tous les hommes sont égaux par nature » (IIaIIae Q105 a5). Il faut attendre le matérialisme d'aujourd'hui, le nihilisme d'aujourd'hui pour que l'appartenance de certains à l'humanité fasse problème. Christiane Taubira nous avait averti que l'on est en train de changer de civilisation. Mais de là à lâcher pour une blague de potache parue dans Minute, qu'en la trouvant « maligne comme un singe », l'hebdomadaire lui déniait son appartenance à l'humanité... il y a une marge ! Effectivement, quand les seules références sont celles de la rentabilité et de la rationalité comptable, on a du mal à fonder un humanisme... Et alors pour un « oui » ou un « non » on se pose le problème de savoir qui appartient à l'espèce humaine. Les nazis avaient très vite résolu le problème, en assassinant les handicapés et en faisant disparaître les juifs qu'ils taxèrent de sous-hommes ou de vermines. Leur violence et leur cruauté suffirent à les juger. Mais aujourd'hui... Le racisme a évolué mais pas l'antiracisme. Nous sommes toujours dans les vieux slogans.
La réduction antiraciste
Comme dit Pierre-André Taguieff dans un long article sur le racisme publié par The Huffingtonpost, « l'antiracisme de l'époque post-nazie et post-colonialiste reste à inventer. L'antiracisme s'est enlisé jusqu'ici dans un discours commémoratif empêchant de considérer la nouveauté des défis à affronter et favorisant les amalgames polémiques (la réduction de l'adversaire à Hitler ou à Pétain), et embourbé dans le marécage des arguties juridiques liées au politiquement correct, qui pousse à l'interprétation paranoïaque du moindre "dérapage" lexical ou sémantique. D'où l'apparition d'antiracistes visionnaires, victimes d'hallucinations répétées, qui crient au "retour des années trente", du pétainisme ou du nazisme face à de simples constats concernant par exemple les liens entre immigration et délinquance ». Pour reprendre une autre expression à Taguieff, nous sommes aujourd'hui devant une nouvelle forme de racisme : « un racisme sans race », un racisme qui s'en prend à la culture ou à la religion, un racisme qui se croit antiraciste avec la meilleure foi du monde, mais qui refuse tout ce qui n'est pas le petit consommateur mondialisé, bien formaté.
Collection de phobies
Pour définir clairement le nouvel antiracisme, l'antiracisme qu'il faut à notre époque, Taguieff choisit les mots suivis de « phobie » : « Il convient de reconnaître comme des formes émergentes de "racisme", même si le terme semble mal convenir aux phénomènes désignés, les passions idéologiquement organisées que sont l'islamophobie, la judéophobie et la christianophobie, qui s'opposent ou se combinent diversement. »
Le vivre-ensemble est aujourd'hui tellement problématique entre crise économique et crise d'identité, que l'on assiste à une guerre des communautés où l'ethnie a remplacé la race et où le différend culturel suffit parfois à définir l'ethnique. S'il introduit délibérément dans son analyse les trois phobies, liées aux religions, Taguieff reconnaît que, à l'usage, les distinctions sont difficiles entre vraie phobie et simple rejet. « Ces trois derniers termes fonctionnent le plus souvent sans être définis précisément, et leur indistinction en favorise les usages polémiques. »
Comment sortir des polémiques autour du racisme, qui rendent de plus en plus inefficace le vieil antiracisme ? Par exemple, comment tenir compte du racisme antiblanc quand les blancs, dans tel ou tel lycée, dans telle ou telle cité sont devenus minoritaires ? Comment tenir compte du racisme antichrétien, de plus en plus ouvertement professé, et professé sans mauvaise conscience, que ce soit par le bobo athée ou par l'islamiste fervent ? La solution est dans cette forme d'amour inconditionnel qu'on appelle le respect. Plus facile à dire qu'à faire...
Alain Hasso monde&vie du 3 décembre 2013 -
Opérations d’environnement d’hier et d’aujourd’hui : de l’Algérie à l’Afghanistan
Avons-nous eu raison de nous reporter à l’étude de la pacification en Algérie pour préparer notre mission de pacification en Afghanistan, comme nous le demandaient les états-majors américains et français? Ce questionnement a conduit le lieutenant-colonel Bernard Gaillot à publier De l’Algérie à l’Afghanistan – Après Tazalt, avons-nous pacifié Tagab (éditions Nuvis). Titulaire d’un DEA d’histoire sur la pacification en Algérie obtenu en 1997 à la Sorbonne et ayant servi comme officier renseignement d’un GTIA en Kapisa entre novembre 2009 et juin 2010, Bernard Gaillot poursuit ainsi un triple objectif : tout d’abord rendre hommage à nos morts en Afghanistan ; puis témoigner de la réalité d’une mission mal connue par nos concitoyens ; enfin mettre en perspective deux conflits très éloignés en en tirant des enseignements pour notre armée et notre société. Le chapitre 5 de son livre intéresse directement les spécialistes de l’influence, car il concerne les opérations d’environnement visant à convaincre les populations en participant à la reconstruction du pays.
Comme le note Bernard Gaillot, « dans un contexte géostratégique profondément différent, la mise en perspective historique entre les pacifications afghane et algérienne permet de mettre en exergue, à 50 ans d’écart, de nombreux points communs quant aux modalités tactiques et à l’implication humaine des soldats pour résoudre ces conflits. Ces similitudes tendraient à définir une pacification à la française appliquée à ces deux campagnes comme un savant dosage d’opérations militaires et d’opérations d’influence visant à rallier la population locale au type de paix proposé, tout en empêchant les forces insurrectionnelles de s’y opposer. Ces campagnes, bien différentes des guerres classiques, peuvent néanmoins engendrer des dysfonctionnements individuels et collectifs si, comme cela a été fait en Algérie, on demande à l’armée en général et au soldat en particulier, de s’impliquer trop politiquement et humainement. »
En Afghanistan, Bernard Gaillot montre quels habits endossent les soldats pour monter ces actions d’environnement. Ils sont tour à tour bâtisseurs, médecins, agriculteurs… Il dissèque ainsi le rôle des militaires engagés dans les opérations d’environnement, plus particulièrement le rôle des Sections d’Environnement Opérationnel dans la reconstruction de la Kapisa. Rappelant les propos du général Druart, commandant les forces françaises sur la zone, « La population est le centre de gravité, nous devons sans cesse penser nos opérations en fonction de la population. Les trois lignes d’opération : sécurité, développement et reconstruction, gouvernance s’organisent en fonction de la population… », Bernard Gaillot souligne que « les soldats français de la Task Force Lafayette, comme leurs anciens en Algérie se sont ingéniés à se rapprocher de la population, à l’aider à reconstruire, à essayer de la convaincre de l’importance de prendre le parti du gouvernement démocratiquement élu, plutôt que celui des insurgés. »
Bernard Gaillot rappelle ainsi le rôle joué par le groupe interarmées des actions civilo-militaires (GIACM), devenu l’année dernière le Centre interarmées des actions sur l’environnement (CIAE), mais toujours basé à Lyon, qui a pour « mission première de proposer des actions à mi-chemin entre le monde militaire et le monde civil qui servent un but tactique ou stratégique défini. Il propose aux populations locales des aides qui peuvent aller du don de couvertures ou de nourriture à la réalisation de chantiers permettant la construction ou la reconstruction d’infrastructures nécessaires pour améliorer la vie au quotidien ou pour développer l’économie locale. Déployées comme les PRT américaines sous le nom d’équipes civilo-militaires (CIMIC) puis à partir de fin 2009 de sections d’environnement opérationnel (SEO), ces dernières étaient constituées d’un officier, de quatre sous officiers et de deux militaires du rang formés et spécialisés pour ces missions participant à la reconstruction de la Kapisa. » Au final, note-t-il, et même si le modèle peut bien sûr être amélioré, notamment par une meilleure coopération entre civils et militaires, « on a pu constater que globalement, la population adhérait aux actions réalisées par les SEO avec les autorités locales dans le cadre de la sécurité, de la gouvernance et du développement. » Articuler soigneusement les ressources du hard power à celles du soft power semble donc être l’une des clés du succès. Cela vaut pour les opérations extérieures comme pour la guerre économique…
Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence
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LES HOMMEN ENFLAMMENT LYON À LA FÊTE DES LUMIÈRES
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Entrevue du CNC #8 : Pierre-Antoine, responsable du cercle Les Non-Alignés Deuxième partie
4) Quels sont les mouvements politiques français qui vous semblent intéressants ? Pourquoi ?
J’essaye d’avoir une vision œcuménique de tout ce qui existe actuellement comme « offres » dans la mouvance nationale ou européenne. Et tout ce qui existe en la matière m’intéresse. J’observe aussi tout ce me qui semble pertinent à l’extérieur de notre mouvance, car le génie européen et français n’est pas cantonné aux sphères qui prétendent le défendre ou le ressusciter, loin s’en faut.
En ce moment, en France, il y a bien-sûr le Front National dont on parle sans arrêts (pour étouffer la visibilité de l’UMP dans un simple calcul politique à gauche ?).
FN qui va peut-être se dissoudre prochainement dans une recomposition globale à droite par le RBM. Significatif est ainsi le nombre de personnalités ou futurs candidats qui rejoignent Marine mais n’adhèrent pas au FN qui est de toute façon une coquille vide et une étiquette, certes la seule que connaissent nos compatriotes.
Puis il y a aussi les « tea-partys » français : la « Manif pour tous », le « Printemps français », ou encore les « bonnets rouges » qui mobilisent et incarnent parfaitement la colère des classes moyennes mais qui, avec leurs mots d’ordre anti-hollande peuvent très bien s’intégrer aussi dans un possible scénario de recomposition à droite et de manipulation générale. « Agiter le peuple avant de s’en servir » rappellerait ici Pierre Hillard en citant Talleyrand.
De tout cela, les « bonnets rouges » semblent les plus intéressants, car laissant plus de marge de manœuvre aux gens comme nous en interne. Mais il ne faut pas se faire d’illusions quant aux possibilités réellement révolutionnaire de ces groupes. Ce qui doit compter le plus, pour les cercles comme nous ou vous, c’est d’accompagner le changement de paradigme en cours et d’essayer de nous constituer en réseau d’influence culturelle et d’entraide sociale. La configuration insurrectionnelle est envisageable uniquement si tout est réuni pour une action préparée et cohérente qui puissent aboutir si les conditions s’y prêtent.
Il y a aussi ce qui reste d’identitaires encore actifs qui oscillent quant à eux entre coups d’éclats et « buzz » militants et tentatives de s’intégrer au bloc des droites en cours d’édification (bon courage aux architectes de cette construction !). Là encore, de par mon trajet, je considère que la mouvance identitaire a raté l’occasion historique d’unir la droite radicale dans un projet de société commun. Ils avaient –nous avions- enfin réussi une synthèse militante entre action, pensée et mode vie, comme nos camarades italiens de Casapound mais adaptée à la France. Espérons que de cette expérience, ceux des meilleurs éléments identitaires sauront rebondir et participer à l’élaboration de la synthèse nouvelle qui ne manquera pas d’émerger à terme.
Il y a évidemment aussi la mouvance plus protéiforme encore que l’on désigne comme « dissidence », et qu’incarne Dieudonné et Soral. Chacun, à son niveau accomplissant avec leurs proches, un travail jamais vu en France jusqu’ici. Le « buzz de la quenelle » peut agacer les militants métapolitiques les plus formés mais quelle réussite incroyable sur un sujet aussi épineux que le sionisme, sujet que lâchement, une grande partie de la droite radicale n’osait même plus évoquer. Le travail d’Alain Soral et d’Egalité et Réconciliation est juste révolutionnaire en matière d’intelligence politique. Je trouve très pertinente la remarque d’Alain Soral qui dit dans son dernier entretien ce qu’il répète souvent : « On a remarqué depuis des années en France que les manifestations de rue n’amènent jamais à rien et que le système est tellement bien verrouillé que la politique politicienne nous amène toujours finalement à respecter et à nous soumettre aux règles du système de domination. En réalité, je fais donc de la politique mais différemment, en fonction des deux constats que je viens de vous énoncer. »
Ceci ne doit pas être pris selon moi comme un encouragement à abandonner le militantisme de terrain pour autant mais bien à apprendre à l’orienter de manière différente. Ainsi, si des groupes de rue efficaces - comme les jeunesses nationalistes par exemple ou les identitaires - s’orientaient vers le social et l’entraide communautaire comme le fait le MAS, ceci en parallèle de la révolution cognitive d‘ER, tout cela dans un climat de droitisation de la France avec le FN, on arriverait alors dans une configuration intéressante où tout le monde trouverait à exercer ses talents et sa volonté de participer au redressement de la France. Depuis les nouvelles élites politiques non-alignés comme Aymeric Chauprade au Front National jusqu’au militant de rue ou de terroir, tout le monde devrait pouvoir exprimer son patriotisme à sa mesure dans nos rangs si nous savions mieux coordonner nos compétences et les différences nécessaires entre mouvements patriotes. Si l’on arrime toutes ces réalités au nouveau « nomos de la terre » en cours de réalisation autour de la Russie, on arrive alors à une configuration réellement « révolutionnaire-restauratrice » comme je la définis dans un texte à paraitre.
Après, et plus proche de nous, il y a toute la mouvance métapolitique, qui pour moi est essentiel. Avec surtout « Méridien Zero » : la référence contre-culturelle en France et le mouvement qui est lié, le MAS. Avec aussi tous les cercles comme vous qui gravitez autour ou le journal-réseau Rébellion, qui devient toujours mieux à chaque numéro. On pourrait rajouter aussi le balbutiant réseau « Maison Commune » de Laurent Ozon ou bien encore l’institut Polémia de Le Gallou.
Il ne s’agit pas d’un mouvement mais dans ce rapide panorama j’inclurai aussi la revue « Eléments » qui jouent un rôle central dans la vie des idées politiques en France et qui devient actuellement la publication la plus intelligente et la plus contemporaine. Un travail fondamental, tout autant, voir plus que celui de nombre de mouvements politiques éphémères.
Pour autant, dans ce panorama, la droite radicale française brille par son absence en tant que mouvance organisée. Je pourrais en rester là, sur la forme, mais je ne peux pas ne pas évoquer certaines raisons qui ont empêché jusqu’à présent la structuration d’une mouvance radicale organisée et sérieuse en France, à l’image de l’Italie par exemple avec Casapound.
Vous connaissez peut-être le principe de dissolution et coagulation – « solve et goagula » - qui pour les néo-platoniciens rythment la vie de l’univers ? On a l’impression, en France, qu’au niveau des mouvements alternationaux radicaux, on arrive jamais à rejoindre vraiment la phase de coagulation. On assiste même à un éclatement perpétuel de notre mouvance politique en une multitude de micro-réseaux animés par très peu de personnes et centrés généralement autour d’une ou deux personnes aux idées et au vues un peu plus forte que leurs camarades. Internet, dont le fonctionnement est justement la mise en réseau, ne faisant qu’accentuer ce phénomène. En soi ça ne serait pas un problème insurmontable si l’on savait un peu mieux coordonner nos actions entre nous et entre les différentes initiatives, au moins ponctuellement. Il faudrait peut-être commencer dès aujourd’hui, par exemple en ce qui concerne les manifestations prévues début 2014. Ceci afin de ne pas se retrouver comme au printemps dernier, assez désorganisé et démuni au moment où
se présenterait peut-être une occasion d’agir.
Alors qu’est-ce qui empêche l’émergence d’une mouvance nationale-révolutionnaire plus ambitieuse en France ?
Déjà peut-être est-ce spécifique à l’histoire de la droite radicale française qui n’a jamais pu accoucher d’un réel mouvement « ni droite - ni gauche » d’ampleur comme le fascisme en Italie. Alors que cette convergence du socialisme avec le nationalisme est précisément apparue en France à la fin du XIX ème siècle, comme l’a très bien démontré l’historien Israélien Zeev Sternhell. Mussolini ayant toujours regardé Georges Sorel comme un de ses maitres.
Les Français, après avoir irradié leurs voisins européens des idées de 1789 avaient en fait théorisé la solution à leurs maux les plus sérieux : l’alliance du patriotisme et du syndicalisme révolutionnaire contre la ploutocratie bourgeoise.
Avant la première guerre mondiale il y eu l’expérience du cercle Proudhon, mais dont la plupart des animateurs, hormis Georges Valois, furent sabrés par la première guerre mondiale. Première guerre mondiale qui fût le vrai grand drame de notre civilisation européenne et tout particulièrement de la France qui vit sa jeunesse la plus courageuse disparaître dans les flammes de cette « Apocalypse de la modernité » pour reprendre le titre d’un livre d’Emilio Gentile. De là, alors que l’Italie connaissait après-guerre la fusion du nationalisme et du socialisme – ce qui d’une certaine manière avait été prévu par l’interventionnisme de Mussolini – et allait retrouver comme centralité politique l’idée fondatrice de Rome - dans un pays où l’Etat était encore à construire - le nationalisme français, lui, n’arriverait jamais à renverser ni même à subvertir la république. Cette « république qui gouverne mal mais se défend bien » selon le mot de Maurras. Puis, après la seconde guerre mondiale, la défaite de l’Allemagne allait avaler avec elle ce qui restait de la droite radicale française qui s’était engagée dans le processus de collaboration pour un nouvel ordre européen. Après guerre il ne restait là encore que des décombres et quelques volontaires errants épars au milieu de ce champ de ruines. Là où, à l’inverse, en Italie, dès la défaite, s’organiserait le Mouvement Social Italien (MSI), prédécesseur à bien des égards du Front National de la grande époque.
Intéressant aussi l’histoire du FN, qui de plateforme des droites radicales dans les années 70 est passé par diverses phases jusqu’à devenir aujourd’hui le défenseur d’une vision de l’Etat gaulliste industriel de la cinquième république après avoir historiquement émergé dans l’antigaullisme et l’Algérie française. L’histoire a de ces détours … Qui sont pourtant bien compréhensibles avec un minimum de vision et de connaissance historique et surtout d’agilité d’esprit. Cette dernière étant la spécificité des Non-Alignés et d’E&R dans notre mouvance je pense.
Là encore, malgré toutes les expériences tentées en parallèle du FN ou à l’intérieur de celui-ci, il semble bien que la mouvance radicale française ne puisse pas arriver à exister en tant que mouvement politique organisé. Voir là-dessus le passionnant ouvrage de Nicolas Lebourg : « Le Monde vu de la plus extrême-droite ».
Un sujet que ce transfuge d’Unité Radicale connaît bien …
Pour ma part j’en arrive de plus en plus à considérer que notre travail métapolitique doit se concentrer sur trois axes : l’influence culturelle, la formation politique et métapolitique, et le volontariat social.
L’influence culturelle par la construction de contre-médias contemporains toujours plus pointus et professionnels. La formation, par la création d’une école de cadre indépendante de tout mouvement constitué, un peu comme le fût le GRECE en son temps mais avec une partie plus grande part accordée aux pratiques communautaires et à la formation humaine. Quelque chose qui s’inspirerait du modèle éternel de l’Académie antique mais adapté aux conditions de notre époque. Le projet Métapolis que j’aimerais mettre en place allant en ce sens. Nous verrons bien si cela est réalisable ou chimérique. Enfin le social, à l’exemple du MAS mais avec peut-être plus de visibilité et surtout avec peut-être la participation de groupes au fort potentiel humain qu’ils dispersent dans des actions pas toujours bien ajustées au niveau de la pertinence et de la communication. Je ne néglige rien ni personne, je pense que tout le monde peut-être utile s’il fait preuve de bonne volonté pour aller dans la bonne direction.
On ne peut pas non plus ne pas évoquer certaines pathologies lourdes qui affectent un grand nombre de personnes dans nos mouvements : infatuation de l’ego jusqu’au délire, mythomanie légère chez beaucoup, lourde et avérée chez certains.
On commence par se faire passer pour plus gros ou plus important que l’on n’est réellement et, à force de petits arrangements répétés avec le réel, on finit par devenir un menteur habituel, voire pire, un manipulateur. Globalement, on constate une difficulté voire même le refus d’un minimum d’autocritique et d’examen de soi.
Alors, à décharge de nos « milieux », tout cela existe bien entendu ailleurs mais ne sommes-nous pas censés être une alternative, donc être différent ? Tout cela a aussi des causes extérieures indépendantes de notre volonté. Vivre en permanence sous la pression permanente du politiquement correct, comme en apnée au milieu de la société libérale-consumériste et de codes psycho-sociaux que nous rejetons peut évidement rendre un peu fou-fou. C’est étudié pour : l’ingénierie sociale est là pour comprimer et déstructurer notre être de manière radicale et intime. L’incommunicabilité entre les personnes est promue, diffusée, élaborée par des gens qui savent y faire en matière de déstructuration des rapports sociaux. Presque plus aucune famille n’est normale aujourd’hui, mais chaque famille pense son mal-être comme unique et spécifique alors que comprendre les raisons extérieures de ce mal-être aiderait tant de personnes à y voir un peu plus clair et à souffrir un peu moins. C’est d’ailleurs plus cela le vrai but d’une opération comme « le mariage pour tous », plus encore que d’imposer les mœurs des homosexuels : déstructurer un peu plus l’anthropologie naturelle en détruisant le mariage. N’oublions pas que pour ceux qui nous gouvernent, le but est de créer le citoyen-abeille habitant d’une cellule de la ruche globale. Le triomphe de la géométrie et la défaite de l’humain.
La haine de l’humain et l’amour de la géométrie …
Face à cela, quand tout est organisé dans le sens de la destruction et de l’anéantissement de la personne humaine (au nom de l’humanisme et des droits de l’homme bien-sûr), il est effectivement difficile de rester normal. Et, on le sait, ce qui est normal n’est pas forcément la norme. Quand la norme est contre nous, quand la dictature soft que nous combattons prend la forme quasi panthéiste de la « concrétude des choses » et de tous les aspects de nos vies, il est difficile de ne pas sombrer dans le chaos et la dépression. L’extrême-droite - comme l’extrême-gauche - n’est pas une force de proposition mais bien une forme avancée de ce chaos contemporain entretenu. Il devient de plus en plus dur d’échapper à la pathologie sociale géante pour tout le monde. Il faut essayer d’être lucide : nous vivons dans l’inverse d’une société, nous vivons dans une « dissociété » savamment entretenue et organisée. On parle beaucoup de dissidence actuellement, la première dissidence actuellement serait de tenter d’être ou de redevenir normal. Plutôt que de se croire autre chose que ce que l’on est parce-que l’on souffre de ne pas être reconnu pour ce que l’on voudrait être. Il faut sortir du vouloir-être quelque chose ou quelqu’un et essayer d’être soi-même, d’aller au bout de soi-même si l’on en est capable, avec les autres ou seul. En gros s’en tenir à des principes tel que : ne pas mentir, ne pas dissimuler, ne pas tromper, dire ce que l’on pense à ceux qui s’engagent à vos côtés ou au moins essayer de le formuler le plus clairement possible. Arrêter de se construire des châteaux d’esprit qui n’existent pas dans le réel, arrêter de comploter à sa propre réussite sur le dos des autres. Reconnaitre les hiérarchies naturelles dans un groupe. Reconnaître et respecter celui qui t’est supérieur comme celui qui t’est inférieur. Récompenser celui qui travaille le plus et non pas celui qui fait le plus le malin sur internet ou ailleurs. Se mettre à l’épreuve du réel et travailler, toujours travailler. Etre un constructeur, un bâtisseur de cette intelligence collective que tous nous voulons voir émerger pour contrer, celle, diabolique, qui mine nos sociétés et nous empêchent d’être heureux. Viser toujours plus haut que le but.
Il y a une chose que j’essaye personnellement de ne pas oublier et qui me semble fondamentale : l’assurance d’avoir raison n’annule pas la nécessité de se conformer à la « décence commune », y compris avec nos ennemis, mais d’abord évidemment avec nos proches. Notre prochain, c'est-à-dire celui qui est à côté de nous. Oui cette notion fondamentale de « décence commune » qu’à mis en exergue Jean-Claude Michea, en la reprenant à Orwell et qu’on met souvent de côté au prétexte que l’on pense avoir raison. Mais cette décence commune existe et elle est encore ressentie par une grande partie de notre peuple, qui est celle à qui nous devrions vouloir nous adresser en priorité. Et trop souvent on l’oublie, ou pire on la confond avec le « politiquement correct », alors qu’elle en est l’exact opposé. Le politiquement correct étant basé sur la censure et la dénonciation alors que la décence commune est en fait basé sur le respect et la « philia », l’amitié sociale chez les grecs. On pense, par exemple, que puisque l’on a raison de constater un phénomène énorme comme l’immigration, on est excusé par avance pour les outrances verbales ou physiques que l’on commettrait en exprimant notre mécontentement. On fait alors des provocations faciles ou des blagues potaches totalement contre-productives qui nous discréditent comme possible alternative politique (« Taubira retrouve la banane », Mario Borgezio quant à lui fait le singe etc). Une fois compris que l’on est allé trop loin, on va dissimuler nos pensées ou notre manière d’être, afin d’être respectable ou éligible (le pire). Choses dont se régalent les « médias-menteurs » avec leurs micros et caméras cachées à chaque reportage sur « l’extrême-droite » depuis toujours.
Pire, tous nos principes sont bafoués chaque fois que l’un de nous parle mal d’un camarade, dès qu’il se fait l’égout vivant de tous les ragots sur les uns ou les autres ; chaque fois qu’un meneur discute en cachette avec un tel ou une telle qui est très influent et qui va peut-être lui permettre d’arriver SEUL, là où il sera enfin reconnu pour ce qu’il vaut vraiment. Loin de tous ces loosers qui l’empêchent de briller et de trôner, seul et fier comme le soleil ! Mais en oubliant que même le soleil a besoin des autres pour être contemplé.
Tout le cortège d’opposition politique extrémiste doit être rejeté comme un surgeon ultime du libéralisme-libertaire. L’extrémisme politique est une des formes, comme le communautarisme, du libéralisme-libertaire. Tout autre chose est la radicalité, lieu où nous essayons de nous tenir et de nous maintenir contre vents et marrées.
Dans ce cadre là, pour moi, le monde de la politique contemporaine c’est le monde de la pathologie et des turpitudes humaines au même titre que celui de la finance mais à un plus niveau médiocre et minable. En face de cela, et pour ne pas sombrer dans le repli total sur la sphère du privé, nous avons un outil que nous devons réhabiliter et redéployer : c’est la métapolitique.
La métapolitique, c’est la conjonction de la grande politique avec le quotidien. C’est tout ce qui est politique et culturel mais qui n’est pas dans le champ de la politique politicienne. Ce qui ne signifie pas pour moi que nous ne devons pas avoir de liens avec les mouvements politiciens parlementaires, mais nous ne devons pas en faire l’alpha et l’omega de notre vision du monde comme certains, c’est ridicule. Les mouvements politiques ont leur agenda : les élections. Nous nous avons le nôtre : la vie communautaire que nous devons organiser. On ne peut pas jouer sur deux tableaux à la fois. Ce qu’il faut c’est être soi-même et se constituer en vrai force de proposition autonome et adulte qui puisse montrer à notre peuple des voies politiques alternatives. On ferait bien, dans notre courant, de s’inspirer, comme le font Eléments et Alain de Benoist, de la mouvance protéiforme des écologistes indépendants et du courant pour la démocratie directe, ou encore des travaux d’un Etienne Chouard. Par ses travaux il a effectivement effectué une critique radicale du système parlementaire d’une profondeur et d’une limpidité que rarement un ennemi de la gueuse à droite est capable d’articuler. Pour autant il manque à M.Chouard toute la culture de l’anticapitalisme de droite qui l’empêche de sortir complètement du paradigme gauche/droite. Et peut-être aussi encore quelques illusions sur la capacité des êtres humains à vivre en démocratie sur une vaste échelle. A l’inverse, trop souvent le pessimisme et la misanthropie rampante mine l’homme de droite et l’empêche d’agir. Et l’action est libératrice comme nous rappelle tous les jours nos amis de Casapound.
Je pense qu’il y a un texte à lire sur toutes ces questions, car il est issue d’une grande expérience militante, c’est « les abeilles et les fleurs » de Gabriele Adinolfi.
Il figure en fin de son abécédaire : « Pensées Corsaires ». On y trouve exposées de manière limpide toutes les raisons des échecs successifs de la droite radicale, particulièrement au niveau de l’humain. Ce texte devrait être lu par tous cadres politiques de la mouvance actuelle selon moi. Nous en éditerons une version en ce sens dans le cadre des formations Métapolis. Chaque militant devrait connaître ce texte. On peut lire aussi le très intéressant « l’insurrection qui vient » dans le camp d’en face, qui montre un très bon exemple d’autocritique de la part de membres de l’extrême gauche militante, la bande à Julien Couppat. Il faut être réaliste et voir ce que l’on pèse vraiment. Comme moi par exemple qui vous réponds ici et fait le malin mais n’ai en fait que très peu d’influence et de puissance dans mon quotidien où la plupart des actions de ma vie ne dépendent pour l’instant que du bon vouloir des multinationales ou de l’Etat.
Tous les mouvements et initiatives ne sont que des outils pour le but principal qui est le nôtre : le retour et la résilience de l’esprit de communautés des peuples ethno-européens sur le sol et la terre de leurs pères. Notre principal travail est le lent tissage d’une communauté. C’est tout ce qui compte réellement au-delà des formes politiques transitoires et précaires, plus précaires encore que notre faible mais indestructible condition humaine. Comme le chiendent et la mauvaise herbe des chemins nous renaissons et repoussons toujours. Pour combien de temps encore ?
5) Quels sont pour vous les auteurs historiques incontournables ? Vers quels auteurs dirigeriez-vous un jeune militant ayant soif d’engagement pour l’aider à se structurer doctrinalement?
Nous ne sommes ni marxistes, ni sémites, notre vision du monde ne peut être résumé par aucune table de la loi ou livre-programme de manière définitive. Ce que ne comprennent pas par exemple tous les talmudistes de la dissidence qui s’étripent en ligne ou en privé sur des questions doctrinales qui sont certes importantes mais ne constituent pas l’essentiel de ce que nous sommes. Comme disait Bardèche, « on serait bien en peine de trouver la bible du fascisme ». Et c’est normal puisque ce que nous sommes se condensent bien plus souvent en images fortes et en verbe vivant qu’en lettre morte. Nous sommes Esprit et pas lettre morte.
Notre vision du monde tient plus du mythe en action que d’une théologie absolue. Bien que l’arrière plan théopolitique soit évidement fondamental pour nous.
Ce serait justement l’un des objets du cursus de formation du projet Métapolis que de délivrer une formation des idées adéquates. Gabriele Adinolfi conseillait dans un de nos entretiens de commencer par lire les journaux politiques des acteurs des évènements du « siècle court ». On pourrait conseiller entre autres ceux de Drieu la Rochelle, Jünger, Goebbels (plus polémique …), Emmanuel Mounier, ou encore celui de Jacques Benoits Méchin (que je découvre en ce moment). Ce dernier est riche de découvertes hallucinantes. Ainsi que les mémoires du Général de Gaulle par exemple ou de Savitri Devi (plus polémique là encore mais intéressant). Généralement tout ce qui permet de comprendre de l’intérieur et directement à la source, par ceux qui l’ont vécu, la structure et les ressorts intimes de la crise essentielle que traverse l’Europe depuis le début du XXème siècle et de laquelle notre époque n’est que la suite logique. Je conseillerai aussi les bonnes biographies d’auteurs comme Mircea Eliade ou Mishima, essentielles pour comprendre notre temps.
Au-delà de cela, je diviserais les lectures à donner à un jeune militant en plusieurs catégories plutôt qu’en titres ou auteurs car il existe une foule d’auteurs intéressants qu’il faudrait lire dans les champs d’idées qui nous intéressent. On ne peut pas tout lire et surtout, mieux vaut maitriser parfaitement un certains nombres de lectures essentielles que de s’éparpiller en tous sens. Je diviserais les lectures militantes ainsi.
Nature et retour au réel :
- « Le monde plein » du naturaliste suisse Robert Hainard et généralement la plupart de son travail. Ceci afin de se doter d’une sensibilité à la nature et au monde réellement européenne.
- « Le sang noir » de Bertrand Hell. Essentiel sur les archétypes les plus profonds de l’animisme européen toujours présent en nous.
- « Dictionnaire amoureux de la chasse » Dominique Venner
Formation du caractère et philosophie de l’histoire :
- « Ecrits historiques et philosophiques : pensées » Oswald Spengler
- « Pensées pour moi-même » Marc-Aurèle
- « Vie des hommes illustres » Plutarque
- « Journal de prison » Corneliu Zelea Codreanu
- « Guide spirituel (le chemin des ascètes) » Tito Collander
- « La guerre comme expérience intérieure » Ernst Jünger
Géopolitique :
- « Chronique du Choc des civilisations » Aymeric Chauprade
- « Géopolitique : constantes et changement dans l’histoire » Aymeric Chauprade
- « Les empires et la puissance » Jordis Von Lohausen (fondamental)
- « Globalia » Jean-Christophe Rufin
- « Les espérances planétariennes » Hervé Ryssen
- « les mythes fondateurs de la politique israélienne » Roger Garaudy
- « le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » Mearshmeir et Watt
- « Pour une Europe européenne » Henri de Grossouvre
- « Le grand échiquier » Zbigniew Brzezinski (les objectifs américains sans complexes, le « Mein Kampf » des mondialistes !)
Vision du monde et histoire :
- « Doctrine du nationalisme » Jacques Ploncard d’Assac
- « Pensées corsaires » Gabriele Adinolfi
- « le Fascisme vu de droite » Julius Evola
- « Mishima » collection « Qui suis-je » chez Pardès
- « la droite révolutionnaire » Zeev Sternhell
- « Orages d’acier » Ernst Jünger
- « les jeunes fauves du führer » Jean Mabire
- « le siècle de 1914 » Dominique Venner
Tradition :
- « La cité antique » Numa Fustel de Coulanges
- « Les indo-européens » Jean-Haudry
- « Les Celtes » Christian Guyonvar’ch
- « le sacré et le profane » Mircea Eliade
- « Hagakure » Yamamoto Jôchô
Je me permets de renvoyer ici à des vidéos de critiques littéraires que j’ai commencé à produire. Je vais essayer à rythme régulier de faire une chronique des livres qui me semblent important à conseiller à nos camarades.
En fait en tentant d’écrire cette liste, comme à chaque fois, je me rends compte de la difficulté d’établir une liste succincte de livres à conseiller. De plus en plus je ressens l’absence d’un véritable enseignement empirique et organique que l’on pourrait se transmettre d’homme à homme, de « maître » à élève. Plus les années passent et plus je me rends compte de l’importance de la première fonction dans la tripartition traditionnelle indo-européenne. Toute société a besoin de porteurs de mémoire qui guident et encadrent les combattants. Je me rends compte de la nécessité vitale d’une nouvelle classe sacerdotale contemporaine qui sache porter avec elle tout le temps et partout, les savoirs essentiels de notre civilisation. L’équilibre entre action et contemplation est la chose la plus importante pour un « homme différencié », mais pour la première fonction, la contemplation prime l’action. Pour la première fonction la contemplation est pour elle la forme ultime de l’action et du combat. Un homme seul dans son cabinet comme Guénon, Marx ou Dumézil n’a-t-il pas au fond une action indirecte plus immense que n’importe quel politique ?
Pour autant que seraient ses vues sans personnes pour les appliquer et vivre et mourir pour ? D’où la nécessité d’appartenir à une communauté car seul on est rien. Et si ça n’est pas le cas, d’où l’importance de tenter d’en constituer une. Ce que je persisterai à faire malgré les impairs et les désillusions. Désillusions nécessaires pour grandir et transmettre. Les années passant je me sens toujours plus proche de cette caste au sens guénonien. J’aimerais, à mon niveau, être un jour un « filid » ou un aède de notre cause comme d’autres en sont les « miles » ou les « dux ». Un porteur de mémoire et de civilisation.
Je pense aussi que nous devrions réhabiliter une figure, un archétype : le militant-pontifex. Pontifex au sens de celui qui créé des ponts entre les hommes mais aussi des ponts vers le monde des dieux. C’est la figure du Roi-prêtre, ou du Prêtre-guerrier. L’Empereur en est la forme la plus haute, figure sacrée et politique tout à la fois qui uni à son sommet le pouvoir religieux avec le pouvoir temporel.
Très intéressante à étudier aussi est la synergie qui existait dans le monde celte entre la caste des « sachants» (les druides et les filids) avec celles des guerriers qui protège l’ordre de la communauté et partant du cosmos et enfin avec celles des artisans qui eux reproduisent le monde et l’ordre social.
Ordre traditionnel tripartite qui se maintiendra jusqu’à la fin du moyen-âge et que nous portons tous en nous malgré tout. Chacun est fait pour quelque chose, l’important est de bien se connaître pour savoir ce pourquoi l’on est fait et de laquelle des fonctions tripartites on se sent le plus proche.
Comme le dit le « Hagakure », l’entrainement du samouraï ne s’arrête jamais. De même pour la formation de l’esprit. Globalement il faut lire, écrire et faire de l’exercice physique sans cesse pour tout vrai militant. On a pas le choix, qui ne monte pas descend. On est comme les requins : condamné à nager pour ne pas sombrer !
6) Parmi les auteurs actuels, quels sont ceux qui vous semblent intéressant et vous paraissent renouveler la pensée « dissidente » ?
Actuels ? Numa Fustel de Coulanges, Franz Cumont, Georges Dumézil … D’une éternelle « actualité ». Non plus sérieusement, je dirais fondamentalement Eric Werner et ses indispensables : « l’avant-guerre civile » et « l’après-démocratie ». Deux livres qui résument tous les aspects du totalitarisme contemporain. Un des plus grands auteurs politiques contemporains. Il avait écrit aussi en son temps un très bon : « ne dites surtout pas que je doute » sur la censure et le révisionnisme. Après plus que des auteurs, c’est peut-être des maisons d’éditions alternatives qui font un travail indispensables comme les éditions « Xénia » de l’essayiste Slobodan Despot, « le retour aux sources » de l’incontournable Michel Drac, et évidement « Kontre Kulture », l’artillerie lourde en la matière. Comme livres non-alignés récemment j’ai particulièrement apprécié « le malaise est dans l’homme » de Pierre Le Vigan et « Pour une théorie du monde multipolaire » d’Alexandre Douguine, une claque géopolitique !
(fin deuxième partie)Lire la première partie.
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FTP en concert le 31 décembre (Paris)
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[Moulins] CR de la conférence du Printemps Français du 7 décembre à Moulins
"Comme annoncé, Résistance Bourbonnaise à tenu ce weekend, à Moulins, sa première conférence sur le thème de la Résistance. Nous pouvons nous féliciter tant de la qualité des interventions de Béatrice Bourges et de Frédéric Pichon que de la forte mobilisation du public (70 personnes). D’autres conférences sont d’ores et déjà programmées. "
Résistance Bourbonnaise
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Moulins-CR-de-la-conference-du
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L’Histoire de France à la poubelle
Les Soviétiques n’avaient pas fait pire que ce qu’a entrepris depuis des décennies ce qu’il est convenu de nommer l’Éducation nationale de France : dilapider l’héritage de ‘’notre’’ histoire, la découper en tranche et rejeter ce qui ne correspond pas à la vision idéologique qu’elle cherche à imposer à la jeunesse française, tout autre chose que la simple vérité.
Car l’histoire de la France, notre patrie, ne lui appartient pas : elle ‘’nous’’ appartient’’, elle est l’âme de ce peuple que nous sommes, comme l’est également sa langue. Notre droit à notre histoire est absolu et la ‘’massacrer’’ – comme l’écrit Fabrice Madouas dans Valeurs actuelles de cette semaine – est à la fois un viol et une sorte de génocide culturel. (La nullité de l’enseignement général comme de la langue française en particulier participe au même crime dont l’État français est responsable ‘’et’’ coupable.) [...]
Dominique Daguet - La suite sur France Catholique
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Classes prépa : les excellents propos de Jacques Julliard
L’AF 2873 avait épinglé Jacques Julliard : aussi est-elle d’autant plus libre de saluer les excellents propos, libres de toute démagogie, tenus par l’éditorialiste de Marianne sur les classes prépas dans le numéro du 7 décembre 2013.
Malheureusement pour le magazine, Marie Huret (p.42 du même magazine) se livre à cette "vindicte de tous les médiocres" dénoncée par Julliard (p.12). L’honneur de Marianne est sauf !
" Sous prétexte d’en faire profiter les enseignants des zones défavorisées, on a entrepris de réduire dans des proportions importantes, de l’ordre de 10 %, la rémunération des profs de prépa, c’est -à-dire des classes préparatoires aux grandes écoles. Comme c’est une des rares choses qui fonctionnent bien dans le système scolaire français, rien n’est plus urgent qu’y mettre le bazar. Il y a longtemps que les profs de prépa et les prépas en général sont l’objet de la jalousie mesquine et de la vindicte de tous les médiocres, de tous les besogneux, qui sont légion dans l’administration et dans la secte pédagocratique. Au nom de l’égalité ! Comme si les pays démocratiques n’avaient pas besoin d’une élite du savoir ! Pourquoi, en si bon chemin, ne pas aligner le traitement des directeurs de l’administration centrale sur ceux des instituteurs débutants, qui font un métier non moins utile et même plus fatigant ? Il est curieux que, dans leur zèle justicialiste, les premiers n’y aient pas pensé... "
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Classes-prepa-les-excellents