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culture et histoire - Page 1690

  • Esclavagistes et totalitaires d'aujourd'hui

    Le souvenir m'est resté du titre d'un brûlot, remontant à 1959 : "de Hanoï à Leipzig un milliard d'esclaves". Ceci décrivait alors, le lecteur l'a compris, la situation des pays occupés par l'armée rouge en 1945, puis par les armées de Mao Tsé-toung en 1949 et celles du Vietminh en 1954, aux applaudissements hélas de notre si chère intellocratie parisienne.

    Cette situation-là s'est largement améliorée depuis. On doit s'en féliciter, ou plutôt on doit prendre conscience de ce que nous devons aux gens qui ont combattu et largement vaincu le communisme. On devrait d'ailleurs cesser de ramener à la "chute du mur", ce que l'on doit à Lech Walesa, au pape Jean-Paul II et à Ronald Reagan. On ne saurait non plus considérer comme anecdotique à cet égard que Barack Husseïn Obama ait pris la décision de supprimer l'ambassade américaine au Vatican, créée en 1984 sous la présidence Reagan.

    Or l'une des découvertes qu'ont pu faire les lecteurs de "l'Archipel du Goulag" d'Alexandre Soljenitsyne, ou des bouleversants "Récits de la Kolyma" de Varlam Chalamov (1)⇓ c'est précisément l'horrible condition résultant de l'univers concentrationnaire mis en place par Lénine et dont très longtemps les belles et grandes consciences de notre Hexagone ont tout simplement, et pendant si longtemps, nié l'existence.

    Si on la compare à la "case de l'Oncle Tom" on découvre que le XXe siècle avait, en matière de servitude, réalisé de considérables "progrès", grâce à la mainmise de l'État sur la vie des individus.

    Aujourd'hui, au XXIe siècle les défenseurs de la liberté doivent se préparer à combattre de nouvelles formes de contrainte, d'oppression, et même à de nouvelles inventions dans le registre du totalitarisme.

    Jules Monnerot l'avait remarqué dans la première partie de sa "Sociologie du communisme" : l'entreprise de Lénine était structurée comme l'avait été au VIIIe siècle la vague déferlante des successeurs de Mahomet. (2)⇓

    La tentative en cours d'une renaissance politique de ce qui devrait n'être considéré que comme une religion aboutit notamment à la revendication du Califat mondial, c'est-à-dire à un pouvoir politique absolu.

    Ce que nous appelons, dès lors, "l'islamisme" donne dans ce contexte naissance à divers monstres. Dès 1986, nous avons connus à Paris les attentats aveugles, sanglants, contre Tati puis ceux de Khalid Kelkal en liaison avec le GIA algérien. Avec le World Trade center à New York en 2001, Madrid en 2004, Londres en 2005 cette forme extrême caractérise un véritable "islamo-terrorisme".

    Mais, au-delà de ces manifestations insupportables, on gagnerait sans doute à s'interroger sur le mépris élémentaires des droits humains qu'elles supposent.

    Tels que nous les pensons désormais en occident, les admirateurs, ou plus exactement les obligés du Qatar devraient en prendre conscience et reconnaître l'incompatibilité des pratiques de l'émirat avec les valeurs de l'occident.

    Dans un article consacré aux "esclaves du football" Laurent Glauzy décrit ainsi la situation abominable des malheureux mercenaires du sport spectacle. Il évoque notamment le sort de Zahir Bellounis ressortissant Français, attiré par un contrat mirifique, aujourd'hui retenu contre son gré, privé de rémunération. Confronté à ce pauvre concitoyen ruiné M. Hollande lui aurait conseillé de "rester fort. (3)⇓

    Hélas la situation va bien au-delà des cas de ces sportifs trompés par ce miroir aux alouettes. On doit mesurer que dans cette principauté cohabitent 300 000 sujets de l'émir, plus ou moins bénéficiaires de la rente du pétrole, en face de 1 700 000 immigrés, privés de droits, qui travaillent à leur service.

    Or,le Qatar prévoit d’investir dans la coupe du monde quelque 200 milliards de dollars. Les travaux sont effectués dans des conditions abominables. En quelques mois on compte soixante-dix ouvriers népalais morts d’épuisement.

    On se rapproche encore plus des conditions de l'esclavage dans l'affaire à peine croyable des trois femmes séquestrées durant trente ans par un couple, près de Londres. Les suspects, un couple d'ex-militants maoïstes avaient manifestement recrutés ces malheureuses dans le contexte de leur secte révolutionnaire, celui d'un squat communiste, le Mao Tse-toung Memorial Centre dans le quartier de Brixton. (4)⇓

    Mais au fait qui donc organise le transfert de ces victimes ? L'arrestation en Italie d'un chef de bande somalien jette un jour que les lecteurs de "Coke en Stock" connaissent bien.

    Le nommé Elmi Mouhamud Muhidin, 24 ans, dirigeait en effet un réseau spécialisé dans un commerce bien particulier. Sous ses ordres : une cinquantaine d'hommes, Somaliens et Soudanais. Arrêté en Italie, il est poursuivi pour viol et séquestration. Sa bande avait enlevé 130 érythréens candidats au paradis européen. Le groupe marchait dans le Sahara entre le Soudan et la Libye. Dans ce pays ils se sont retrouvés entassés dans une pièce pendant deux semaines. Ils y ont été torturés, la plante des pieds frappée au marteau. Ils ont également été soumis à des décharges électriques. Les 20 femmes du groupe ont été violées à plusieurs reprises et offertes "comme une tasse de thé" à des "visiteurs". Ces malheureux ont ensuite été forcés de payer une véritable rançon : plus de 3 000 dollars par personne pour être transportés à Tripoli, où ils ont été remis à d'autres trafiquants qui géraient un camp de 600 personnes etc. (5)⇓ Tout cela ressemble de plus en plus à la condition des esclaves d'autrefois. Mais pourquoi diantre les ligues de vertu ne protestent-elles pas ?

    Pourquoi les belles âmes, de Harlem Désir à Taubira, n'en font-elles pas des rassemblements à la Mutualité ?

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2013/11/esclavagistes-et-totalitaires-daujourdhui.html

    Apostilles

    1 cf. "Récits de la Kolyma". ⇑
    2 cf. "L'islam du XXe siècle". ⇑
    3 cf. sur le site Contre Info .⇑
    4 cf. Le Monde.fr avec AFP | 25.11.2013 à 18h15 .⇑
    5 cf. sur le site de L'Expansion .⇑

  • Affaire Léon Bloy : un bonnet d’âne pour la LICRA

    Défense de Léon Bloy (Lu dans Le Figaro)

    Publié il y a 121 ans, maintes fois réédité, « Le Salut par les Juifs » est aujourd’hui censuré par une décision de justice. Son arrière-petit-fils, Alexis Galpérine, réagit.

    À la suite d’une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), le juge des référés de Bobigny a ordonné, mercredi 13 novembre, la censure partielle du Salut par les Juifs de Léon Bloy. Une décision étonnante, lorsqu’on sait que ce livre a été régulièrement réédité depuis sa parution au Mercure de France en 1892. Il est disponible chez différents ­éditeurs. C’est sa présence au catalogue d’une maison d’édition (Kontre Kulture) occupée à remettre en circulation plusieurs textes antisémites, dont La France juive, d’Édouard Drumont, le livre qui a motivé la colère que laisse éclater Léon Bloy dans Le Salut par les Juifs, qui semble avoir troublé le discernement des avocats de la ­Licra et des juges de Bobigny. Léon Bloy, qui qualifie à plusieurs reprises l’antisémitisme de « crime » dans son Journal (collection « Bouquins », Laffont), ne peut aucunement être confondu avec Édouard Drumont. Nous avons reçu cette mise au point d’Alexis Galpérine, violoniste, professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et arrière-petit-fils de Léon Bloy.

    PAR ALEXIS GALPÉRINE : Devant le jugement rendu en référé par le tribunal de Bobigny, qui censure Le Salut par les Juifs, la famille de Léon Bloy se doit de réagir, non pas sur le ton d’une vertueuse indignation, mais pour rétablir certains faits incontes­tables et aisément vérifiables. Voir le nom de Bloy associé à celui d’Édouard Drumont et autres colporteurs de la propagande antisémite n’est pas seulement pé­nible, et même extrêmement douloureux, c’est à l’évidence un contresens énorme, et non innocent, qui ne peut manquer de faire bondir les connaisseurs de l’œuvre bloyenne.

    Il ne peut être question ici, dans le cadre d’une tribune, d’entrer dans le détail de la pensée de Bloy, de portée essentiellement théologique, et qui appellerait d’amples développements. Cela a été fait cent fois par des personnalités venues d’horizons différents et dont l’autorité morale ne saurait être mise en doute. [...]
    La suite sur Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Affaire-Leon-Bloy-un-bonnet-d-ane

  • Masculin, féminin : construction sociale ou évidence biologique ?

    Réponses d'une sociologue, spécialiste-promotrice de la théorie du genre, et de Michel Boyancé, doyen de l'IPC, auteur de "Masculin, féminin : quel avenir?"

    Le discours caricatural des promoteurs de la théorie du genre, selon qui le masculin et le féminin sont de pures constructions sociales :

    http://www.dailymotion.com/video/x17oxjp_theorie-du-genre-comment-definit-on-le-feminin-et-le-masculin_news

    "On peut dire que le masculin et le féminin ne sont pas évidences biologiques, ce sont des constructions sociologiques qui participent d'une ritualisation, d'un rappel à l'ordre bien avant la naissance et jusqu'à la mort. (...) Avant même que l'on naisse, la première question que l'on pose à des parents c'est : "Est-ce un garçon ou une fille ?" C'est déjà une manière de prédisposer la marque du genre et à partir de là, on fait présupposer des attentes et on va assigner des codes différents. (...) On confond sexe et genre, c'est-à-dire qu'on confond l'idée d'une anatomie et l'idée d'un corps social. [C'est l'idée que] l'alterité ne pourrait se définir que par cette binarité masculin / féminin, qu'une société ne peut se définir que par cette alterité-là et qu'elle reste une règle fondamentale."

    La réponse bien plus complète et nuancée de Michel Boyancé, pour qui le féminin et le masculin ne peuvent se définir sans l'anatomie et l'expérience de l'alterité homme-femme, qui fonde la société :

    "Une chose est de constater que le masculin et le féminin relèvent d’une réalité psychique et culturelle, une autre d’affirmer que le biologique n’a aucun sens, que le corps sexué ne dit rien de l’identité de la personne humaine, comme si l’identité sexuelle était construite au gré des désirs.

    En y regardant de près, on s’aperçoit qu’il est quasiment impossible de définir de manière précise le masculin et le féminin, si ce n’est à travers le corps. Mais c’est insuffisant. Dire que l’homme et la femme sont mâle et femelle est un peu court. La femme a des organes sexuels différents de l’homme certes, mais l’homme et la femme se développent et se construisent de façons diverses en fonction des époques et des cultures. Nous sommes face à une part d’indétermination que voient bien les études sur le genre. Cependant il ne faut pas en faire de cette indétermination un absolu.

    Autant certaines choses peuvent se conceptualiser : la différence entre l’homme et l’animal, l’existence dans la nature d’un moteur premier, l’existence d’un créateur ; autant les notions de masculin et du féminin renvoient essentiellement à des différences individuelles qu’on ne peut que décrire. Elles nous font plonger dans des réalités de l’ordre de l’expérience, de la constatation et non pas de la démonstration ou de la définition. Par exemple, assurément, la femme est plus mère, l’homme est plus père, mais qu’est-ce que c’est qu’une mère ou qu’un père ? Pas facile de répondre. Il y a tellement de façons de l’être. L’homme et la femme ne se comprennent que par l’expérience qu’ils ont d’eux-mêmes, de l’autre. L’expérience de la relation à l’autre me permet de comprendre ce que je suis : homme par rapport à la femme, femme par rapport à l’homme. Ceci dans le couple, bien sûr, mais aussi dans toute la société."

    Interview complète : 1e partie http://www.famillechretienne.fr/societe/droit-de-la-famille/masculin-feminin-l-alterite-sexuelle-au-coeur-du-projet-de-dieu-55865/masculin-feminin-un-mystere-a-dechiffrer/masculin-feminin-l-indefinissable-a-experimenter-1-2-53208
    et
    2e partie. http://www.famillechretienne.fr/societe/droit-de-la-famille/masculin-feminin-l-alterite-sexuelle-au-coeur-du-projet-de-dieu-55865/masculin-feminin-un-mystere-a-dechiffrer/masculin-feminin-l-indefinissable-a-experimenter-2-2-53209

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Conférence du Printemps Français en Auvergne le 07 decembre

    La conférence organisée par "le Printemps Français" pour toute la région Auvergne, à Moulins, le samedi 7 décembre à 20h00 aura comme thème : "Résiter. Pourquoi et comment ?"

    Interviendront Béatrice Bourges et Frédérique Pichon.

    Apéro dinatoire à l’issue.

  • [Lyon] Les deux prochains cercles d’AF à Lyon

    Voici les prochains cercles de la section de Lyon, pour le mois de décembre.

    Le mardi 3 décembre

    "Les Royalistes au défi de l’économie" par Roméo Brosseau

    Le mardi 17 décembre

    "Carl Schmitt, critique du libéralisme" par Louis Bourgon

    Renseignements complémentaires : 06 82 83 92 00

    lyon@actionfrancaise.net

  • Une passion pour la Gaule


    Le rabougrissement actuel de la France incite à s'interroger, de façon légitime, sur le mystère de son Histoire. Un tel questionnement ne semble guère troubler les membres de son gouvernement décadentiel. Pour nos ministres, comme pour la majeure partie de la classe politique, la soupe reste bonne. Et comme nos dirigeants se trouvent de la sorte en décalage avec le pays réel, ils accusent le peuple. Ils collent donc des étiquettes. Éventuellement même ils fabriquent les fantômes et les caricatures d'imaginaires menaces. Contre ces succubes ils en appellent aux grandes consciences. Ils en trouvent encore, de moins en moins nombreuses. Au besoin ils en inventent, prêtes à se mobiliser.

    Ne pas vouloir être envahi devient du racisme. Air connu. Refrain éculé.

    Constater, déplorer le recul économique du pays sous le poids du fiscalisme et du gaspillage démagogique relève d'une tare un peu plus subtile. On nous enjoint de condamner, dès lors, ce que l'on prétend stigmatiser sous l'appellation de "déclinisme". Comment ne pas s'irriter de l'erreur d'un tel suffixe. Il ne pourrait correspondre à une véritable signification que si l'on entendait désigner les partisans de la chose, ici le déclin, alors qu'il s'agit des gens qui la combattent. Appelait-on les résistants des "occupationnistes" ?

    Si l'on souhaite esquiver les pestilences de ce désarroi lexical et mental, reste alors le recours à la grande histoire. En son refuge on peut préserver la réflexion des furies médiatiques, sinon des censures de la pensée unique. En un tel abri on pourra penser un avenir libéré des erreurs d'hier et d'avant-hier.

    Ajoutons qu'en notre époque, certains progrès de la connaissance permettent d'enrichir le champ de vision. Au-delà des récits de batailles et des intrigues de cour, on pourra tenir compte des données économiques, techniques, culturelles, sociales, intellectuelles, etc.

    Très en avance sur son temps, très supérieur aussi à bien des celtisants ultérieurs acharnés à la défense de diverses thèses à base de pétition de principes, Camille Jullian (1859-1933) tend à répondre à l'ensemble de ces questions relativement à spécialité, et à sa passion : l'Histoire de la Gaule.

    Grâce à cet historien et philologue, élève de Vidal de la Blache et de Fustel de Coulanges puis de Theodor Mommsen (1)⇓ à Berlin, les Français découvrent dès 1901 la réalité historique de Vercingétorix. Au Collège de France à partir de 1905, il crée la première la chaire des Antiquités Nationales. Et publie, entre 1907 et 1928, une œuvre immense première approche scientifique de la Gaule.

    De façon précise il rassemble les connaissances disponibles dans les divers domaines qui alimentent la science du passé.

    Le volume qui vient de paraître couvre la période où selon la formule élégante de Jacques Bainville, "pendant 500 ans, la Gaule partage la vie de Rome". (2)⇓
    Mais au contraire de l'auteur précité, Jullian ne fait pas commencer l'histoire ancestrale de la Gaule à la fin de son indépendance. Ainsi y avait-il déjà consacré les chapitres publiés sous le titre de "la Gaule avant César". Sans direction politique centralisée à l'origine, le territoire assez constamment délimité, au cours des siècles entre le Rhin, les Alpes et les Pyrénées, est pratiquement devenu ce que nous appelons l'Hexagone.

    Le tracé de la frontière linguistique ne s'est trouvé modifié que par les migrations de peuples contemporaines précédant l'époque mérovingienne. Ce que nous appelons, à tort, "grandes invasions" ont dessiné, en gros du VIe siècle au IXe siècle la personnalité culturelle des Flandres, de l'Alsace et des régions franciques, ainsi que de l'Armorique occidentale.

    Mais globalement pour le reste, très peu de modifications depuis la Gaule. On se trouve en présence d'un peuple assez peu variant jusqu'au XXe siècle : 1 500 ans après Clovis, mais aussi 1 000 ans avant lui. Tel est alors l'objet de ce recours aux racines.

    Car ce millénaire gaulois puis "gallo-romain" ayant précédé le nom de France, a bel et bien forgé l'essentiel de son identité à partir des apports ligures, ibères, germano-celtiques, grecs et latins.

    Au cours de cette très longue période les dieux eux-mêmes auront à peine changé jusqu'à l'arrivée du christianisme, elle-même très antérieure à la conversion d'un prince rallié à la religion de son peuple et à ce qu'il appelle lui-même le "Dieu de Clotilde".

    Ceci autorise sans doute à diviser en trois cette Histoire unique.

    Avant César notre connaissance de nombreux personnages permet d'échapper à la notion de préhistoire : Nanus roi des Ségobriges, Simos et Protis navigateurs phocéens en 597 avant Jésus-Christ, Brennus en 390, Pythéas au IVe siècle

    C'est à Camille Jullian que l'on doit d'avoir établi l'existence nationale de la Gaule, avant même la conquête au gré d'un territoire commun nettement défini, par Jules César lui-même : jusqu’au Rhin, aux Alpes et aux Pyrénées, d'une communauté de langage, de croyances religieuses ou morales, mais aussi d'une civilisation matérielle et spirituelle épanouie en soixante cités dotées de leurs monnaies et de leurs magistrats.

    Mais plus encore il souligne dans ce troisième volume qui vient de paraître (3)⇓ la vigueur et même le renforcement dans le cadre de l'empire romain.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1 cf sa notice sur le site du Prix Nobel.⇑
    2 Chapitre Ier, pages 9 à 18 de son Histoire de France.⇑
    3 à commander sur le site des éditions du Trident.⇑

  • Pierre-Louis Mériguet de Vox Populi: « Nous prônons le ré-enracinement et la défense de notre identité »

    Le 23 novembre dernier, Vox Populi occupait les locaux de la Nouvelle République. Médias Presse Info a profité de l’occasion pour interroger Pierre-Louis Mériguet, son dirigeant, pour en savoir plus sur ce mouvement de Touraine…

    1) Pourriez-vous d’abord présenter votre mouvement aux lecteurs ?

    Depuis septembre 2009, Vox Populi porte haut et fort les couleurs d’une Touraine enracinée si justement baptisée « Jardin de la France ». Au fil des années, notre mouvement a su occuper un espace jusqu’alors vide en employant différents moyens tranchant avec la politique politicienne qui exaspère nos concitoyens.

    Fervents défenseurs de nos patries charnelles, nous utilisons le terrain qui nous est imparti dans cette France des régions pour combattre le centralisme républicain et les lois dictées par les technocrates de Bruxelles. Face au rouleau compresseur de la globalisation, nous prônons le ré-enracinement et la défense de notre identité.

    En proposant différentes alternatives qui riment avec l’épanouissement populaire face aux ravages de l’individualisme nous cherchons par un travail de proximité à défendre les intérêts des tourangeaux dans leur cité.

    2) Si je comprends bien, votre mouvement est donc spécifique à la Touraine ?

    Absolument, nous avons souhaité, dès notre création, faire un travail de proximité avec les tourangeaux en nous implantant dans un quartier de la ville dans lequel j’ai ouvert un commerce et où plusieurs de nos militants ont pris des appartements.

    A partir du moment où vous vous familiarisez avec votre entourage et que vous prouvez votre détermination par un comportement responsable, vous êtes déjà dans la reconquête des esprits par l’exemple. C’est le plus difficile mais le plus important des actes politiques que j’aime appeler « choc de la réalité » !

    Par souci d’efficacité, en ciblant les préoccupations de nos collègues, de nos voisins, de nos camarades, notre engagement prend tout son sens ici et maintenant. Vouloir s’étendre ne ferait que nous disperser, nous éloigner du concret.
    La suite ici http://medias-presse.info/pierre-louis-meriguet-de-vox-populi-nous-pronons-le-re-enracinement-et-la-defense-de-notre-identite/3082

  • Un livre qui fait la lumière sur une partie obscure de l'histoire.

    Un livre qui fait la lumière sur une partie obscure de l'histoire. « Chaïm Arlosoroff, directeur du département politique de l’Agence juive et proche collaborateur de Ben Gourion, a effectué un voyage en Allemagne au mois de juin 1933.
    Ami d’enfance de la femme de Goebbels, Chaïm Arlosoroff a probablement joué de ses relations
    pour préparer le terrain de la négociation. À peine rentré en Palestine, plusieurs semaines avant que l’accord ne soit signé, il fut accusé par un journal de s’être “roulé aux pieds d’Hitler” et assassiné, le même jour, sur une plage de Tel-Aviv »
    (Tom Segev, historien israélien, in Le septième million. Les israéliens et le Génocide)

    Dans l’avant propos de son livre Le Pacte germano-sioniste, Jean-Claude Valla écrit : « Dans aucun manuel d’histoire vous ne trouverez mention d’un pacte germano-sioniste. Seuls quelques livres spécialisés, pour la plupart anglo-saxons ou israéliens, évoquent la réunion du 7 août 1933 au ministère allemand de l’Économie, au cours de laquelle des représentants de l’Agence juive et de l’Organisation sioniste mondiale ont signé avec de hauts fonctionnaires du Reich ce que l’on a appelé pudiquement l’accord de la haavara (du mot hébreu haavara qui signifie : transfert). »
    De quoi s’agissait-il ?
    « (…) d’organiser le transfert vers la Palestine de capitaux que les Juifs allemands, candidats à l’émigration, souhaitaient emporter avec eux. Cet accord technique, nous le verrons, ne fut que le premier acte d’une étroite collaboration et joua un rôle décisif dans le développement économique de cette région sous-développée qu’était la Palestine. »
    Cette collaboration inimaginable pour beaucoup de nos contemporains est pourtant confirmée par l’historien israélien Eliahu Ben Elissar : « Personne ne connaît et sans doute ne pourra jamais déterminer avec précision ni la date où fut prise la décision fatale d’exterminer physiquement les Juifs ni les circonstances réelles dans lesquelles elle intervint. Tout cependant tend à prouver que bien après son accession au pouvoir, le Führer poursuivait encore une politique qui ne devait pas obligatoirement déboucher sur une issue de cette nature. »
    Et Jean-Claude Valla d’indiquer : « La gêne des historiens à évoquer librement cette affaire tient au fait que la Shoah occupe aujourd’hui une place considérable dans les esprits et que cette hypertrophie de la Mémoire déforme complètement la vision que l’on peut avoir des événements qui ont précédé la IIe Guerre mondiale. Si la Shoah est “indicible” comme certains le prétendent, il devient presque impensable de dire que des sionistes ont collaboré avec le IIIe Reich. »
    C’est ce que l’auteur démontre pourtant dans son livre Le Pacte germanosioniste (7 août 1933) (éditions Dualpha, Collection « Les Cahiers Libres d’Histoire ») dont le titre est un clin d’œil au pacte germano-soviétique du 23 août 1939 : « Dans un cas comme dans l’autre, nous avons affaire à des ennemis jurés qui jugent plus profitable de s’entendre, peut-être parce que, au-delà d’une convergence momentanée d’intérêts, ils présentent plus de caractéristiques communes qu’on ne le croit. Entre le national-socialisme et le sionisme, les similitudes abondent également, d’autant plus frappantes qu’elles prennent souvent la forme d’une convergence idéologique. Mais la comparaison entre les deux pactes s’arrête là. Ils n’ont pas eu les mêmes conséquences pour la bonne raison que les sionistes de Palestine, peu nombreux et encore sous tutelle britannique, n’avaient pas dans le monde le même poids ni la même influence que les communistes russes. En signant un pacte de non-agression avec Staline, Hitler a réussi à neutraliser momentanément l’Internationale communiste, voire même à la faire travailler à son profit, notamment en France par le sabotage de l’effort de guerre, tandis que son accord de collaboration avec les sionistes, qui ne représentaient alors qu’eux-mêmes, n’a en rien désarmé l’hostilité de la communauté juive internationale à l’égard du IIIe Reich. »
    Jean-Claude Valla, (1944-2010) a été le premier directeur de la rédaction du Figaro Magazine et l’auteur de nombreux livres d’histoire. De même, il fut le directeur de Magazine Hebdo (1983-1985) avant de diriger La Lettre de Magazine Hebdo. Ancien collaborateur d’Historia, d’Historama, du Miroir de l’histoire et d’Enquête sur l’histoire, il collaborait depuis 2002 à la Nouvelle Revue d’Histoire de Dominique Venner. Il fut président d’honneur du Comité français des fils et filles de victimes des bombardements de la IIe Guerre mondiale (2001-2005).
    Ses « Cahiers Libres d’Histoire ont, dès leur parution, rencontrés un énorme succès qui ne se dément pas et sont sans cesse réédités.

    À commander ici http://francephi.com/?s=Le+pacte+germano+sioniste&post_type=product

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFlVyuulyEgSYnmcbF.shtml

  • Aristide Leucate : Détournement d’héritages

     

    C’est un livre important que vient de publier notre collaborateur Aristide Leucate : « Détournement d’héritages » car, comme l’écrit Pierre Hillard dans son introduction, « à la lecture de cet ouvrage, on comprend mieux les maux dénoncés par l’auteur (l’indépendance politique perdue, l’identité nationale explosée,...) à l’aune des principes de 1789 [...] césure dans l’histoire de France » commencée avec le baptême de Clovis.

     

    D’autant que ces maux, qui se déclinent en « construction européenne aux dépens des nations, destruction de la cellule familiale classique, déstructuration des esprits, immigration de masse, divinisation de l’écologie permettant l’émergence d’un panthéisme, gouvernance mondiale [...] reposent sur cette tentative d’établir un modèle à l’opposé des concepts défendus selon la Tradition de l’Eglise. »

    On comprend dès lors le sous-titre : « La dérive kleptocratique du monde contemporain », lequel se caractérise par le système technicien — Aristide Leucate, qui analyse le « progressisme nihiliste », se situe dans la droite ligne de Bernanos dénonçant la modernité technicienne comme une conspiration contre toute vie intérieure lorsqu’il souligne que « la technique n’occupe pas seulement nos esprits en influençant notre vision du monde, elle nous retranche de notre être et lui substitue une existence purement technique ». C’est pourquoi « cet ouvrage se veut une réflexion sur un pays, notre pays, la France, déboussolée, sans repère, sans phare, perdue dans la nuit noire au milieu d’un océan tumultueux ». Or, non seulement « nos sociétés sont prisonnières d’une multitude de pouvoirs qui se sont arrogé le monopole de la violence légitime, dépossédant ainsi les Etats de leur prééminence en la matière », mais encore, « cette captation (ou accaparement) est sous-tendue par une logique structuro-fonctionnaliste », c’est-à-dire par un système dont, en dehors de tout recours au conspirationnisme, « les actions individuelles et concomitantes ou simultanées des différents acteurs [...] imprimeront une cohérence à l’ensemble ».

    Aussi, l’auteur décrit-il et analyse les différents aspects de cette accaparement et de cet déshumanisation par rapport à l’existence même de notre pays dans son indépendance, qui est « confisquée » (première partie) comme dans son identité, qui est « niée » (deuxième partie) ou sa politique elle-même qui est « kidnappée » (troisième partie).

    Recueil d’articles remaniés et réactualisés parus dans différents media papier ou en ligne — notamment L’AF 2000, feu Le Choc du mois, Les Manants du roi, Nouvelles de France ou Boulevard Voltaire —, cet ouvrage ne se contente pas de faire un état des lieux quasi-complet de la situation dans laquelle se trouve notre pays : en prenant acte de cet inventaire lucide, il nous montre la voie du redressement dans lequel nous devons rapidement nous engager, un engagement qui ne peut être que national, ce qui ne veut pas dire isolé, mais qui repose sur la patrie, qui elle seule ne ment pas. Car c’est bien sur le sens de la patrie qu’il faut compter et non sur la droite, qui « a toujours été introuvable en France, non pas qu’elle soit fantomatique [...] et, par là-même fantasmée (électoralement, elle entre dans le rapport de force politique), mais son appréhension dans le champ de l’histoire des idées, d’une part, comme dans celui de l’action pratique, d’autre part, s’est toujours heurtée à l’absence de critères permettant de la caractériser. La droite doit son existence au camp d’en face. Plus exactement, la droite occupe tragiquement la place laissée vacante par la mort du roi en 1793, la gauche préemptant la cause du peuple. »

    Faut-il désespérer ? On sait qu’en politique c’est une sottise absolue : « A l’évidence, les feux de l’ancienne raison attique, ceux qui peuvent “recréer l’ordre de la civilisation véritable” selon le Martégal, brûlent dans le cœur de celui qui ne parvient pas à se résoudre au mol avilissement moral et physique qui gagne les Européens. »

    Et c’est en plus fort joliment dit.

    François Marcilhac - L’AF 2874

    Aristide Leucate, Détournement d’héritages, la dérive kleptocratique du monde contemporain, préface de Pierre Hillard, Éditions L’Æncre, 2013, 274 pages, 25 euros.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aristide-Leucate-Detournement-d

  • La pensée de Descartes

    La pensée d'Aristote s'étant imposée pendant près de deux millénaires, il a fallu Descartes pour remettre en question l'autorité, la tradition aristotéliciennes. En doutant de tout, le philosophe français se situe dans le courant du scepticisme de Pyrrhon.
    « Le scepticisme, c'est la faculté d'opposer les apparences (ou phénomènes) et les concepts de toutes les manières possibles ; de là nous en arriverons à cause de la force égale des choses et des raisons opposées d'abord à la retenue du jugement, puis à l'ataraxie ». Descartes suspend donc son jugement (épochè) mais à la différence du scepticisme pour rechercher la certitude.
    Husserl aura une démarche semblable.
    De son doute méthodique, hyperbolique, il met entre parenthèses le monde sensible, notre entendement et tout ce qu'ont légué nos prédécesseurs. De façon toute platonicienne, il existe pour lui un monde intelligible dont la langue est celle des mathématiques comme l'avait postulé Galilée. Il donnera aussi une méthode pour accéder à la Vérité en faisant l'apologie de la Raison dont les deux vecteurs principaux seront l'intuition et la déduction. Cette raison mathématico-scientifique qui ramène la nature à une étendue géométrique inerte sera pour Heidegger un appauvrissement de l’Être.
    « La métaphysique moderne entière, Nietzsche y compris, se maintiendra dorénavant à l'interprétation de l'étant et de la vérité initiée par Descartes. » (Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part)
    Le discours de la méthode
    Ce livre est le plus connu de toute l'œuvre de Descartes. Il a été écrit en français, alors que le latin était le langage des clercs. Le philosophe a fait ce choix pour qu'il soit accessible au plus grand nombre (même les femmes). Il commence par cette phrase devenue célébrissime : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont. »
    Si chacun possède le bon sens, tous les hommes doivent donc penser par eux-mêmes.
    Descartes se soumet à l'évidence. Le philosophe prônera l'unité de sciences.
    « Il faut bien se convaincre que toutes les sciences sont tellement liées ensemble qu'il est plus facile de les apprendre toutes à la fois que d'en isoler une des autres. Si quelqu'un veut chercher sérieusement la vérité, il ne doit donc pas choisir l'étude de quelque science particulière ... »
    On a là une attaque contre la scolastique inspirée d'Aristote. Descartes énonce les préceptes pour connaître la Vérité :
    « Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; ... »
    « Le second de diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu 'il serait requis pour les mieux résoudre. »
    « Le troisième de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés, jusqu 'à la connaissance des plus composés ; .... »
    « Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. »
    Si Descartes a écrit « larvatus prodeo » (j'avance masqué), phrase liée à un contexte de pensée réprimée par le pouvoir, son projet pratique sera de développer des « connaissances utiles à la vie » et nous rendre « comme maitres et possesseurs de la nature ».
    Les méditations
    Le titre du livre est quasiment religieux. Husserl reprendra ce terme pour écrire : « Méditations cartésiennes ».
    Dans les méditations, le doute cartésien est porté au paroxysme. Descartes doute de tout pour arriver à la certitude. Le philosophe suppose qu'un être tout puissant chercherait à le tromper (le malin génie). « Il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. ».
    Du doute, Descartes en déduit le cogito. « Je doute, je pense donc je suis » (Ego cogito, ergo sum).
    « Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe ; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure et tenir pour constant cette proposition : je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je le prononce, ou que je la conçois en mon esprit. » (Méditations)
    Le morceau de cire
    Ce passage très célèbre de Descartes dans les méditations a donné cours à de nombreux commentaires parfois très critiques. L'étendue constitue l'essence de tout corps.
    « Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait ; il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a été recueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes ; .... Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu : ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd... La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne peut le nier. »
    Les qualités sensibles ont disparu pour ne laisser place qu'à l'étendue (idée intellectuelle).
    Cette séparation entre nature spatiale et qualités sensibles sera différemment interprétée. L'entendement dépasserait l'imagination et les sensations. La phénoménologie critiquera fortement cette vision cartésienne.
    Le langage
    Pour Descartes, le langage est le propre de l'homme. L'homme possède le langage car il pense et raisonne. Cela le distingue donc des autres animaux.
    « Ainsi toutes les choses qu'on fait faire aux chiens, aux chevaux et aux singes, ne sont que des mouvements de leur crainte, de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu'ils les peuvent faire sans aucune pensée. Or il est, ce me semble fort remarquable que la parole étant ainsi définie, ne convient qu'à l’homme seul. » (Descartes)
    De plus, les mots ne ressemblent pas aux choses.
    « Vous savez bien que les paroles, n'ayant aucune ressemblance avec les choses qu'elles signifient, ne laissent pas de nous les faire concevoir, et souvent même sans que nous prenions garde au son des mots, ni à leurs syllabes, en sorte qu'il peut arriver qu'après avoir oui un discours, dont nous aurons fort bien compris le sens, nous ne pourrions pas dire en quelle langue il aura été prononcé. »
    La morale
    Si Descartes remet tout en question sur la connaissance de la nature, il sera très prudent sur la morale à la différence d'un Spinoza ou encore plus d'un Nietzsche qui n'hésitera pas à écrire « Je suis une dynamite ». Le philosophe français ne cherchait pas à réformer la société. S'attaquer à la morale, donc à la religion, n'était pas sans risque. Il s'en tiendra donc à une morale « par provision » semblable à celle de Montaigne.
    « Je me formai une morale par provision qui ne consistait qu'en trois ou quatre maximes dont je veux bien vous faire part.
    La première était d'obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance...
    Ma seconde maxime était d'être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pouvais...
    Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde... »
    Il y a presque un fatalisme social chez Descartes. Sur le plan politique et social, Descartes accepte l'ordre établi.
    Au delà du cartésianisme
    « Descartes inutile et incertain » a écrit Pascal. Contre la raison à laquelle on associe le qualitatif desséchante, Pascal a réintroduit le cœur.
    « Le cartésianisme a été dans l'histoire moderne le péché français. » (J. Maritain)
    Il est vrai que la philosophie moderne a versé dans l'anti cartésianisme. La croyance en l'objectivité semble de nos jours bien naïve. Tout jugement est lié à un contexte, des attentes, des intérêts plus ou moins masqués. La psychologie, l'historicité sont indissociables à toute compréhension du monde. D'une Vérité Unique on est passé à des vérités multiples jusqu'à même une méfiance envers l'idée de Vérité, surtout lorsqu'elle se veut politique ou religieuse. L'adéquation entre clarté et vérité s'appelle de nos jours simplisme. La domination de la nature par l'homme sera critiquée par des philosophes aussi différents que Heidegger ou Feyerabend et par toute une pensée écologiste.
    Patrice GROS-SUAUDEAU