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culture et histoire - Page 1691

  • Celtes et Germains

    Le chef du clan se leva parmi ses guerriers assis dans la grande salle enfumée. Les bruits et les conversations s'arrêtèrent, et tous les yeux se tournèrent vers ce colosse moustachu qui était leur leader. Elevant sa corne remplie d'hydromel au dessus de la cohue, il porta un toast au Grand Dieu, celui qui possède une lance et qui est accompagné par deux corbeaux. Tous clamèrent leur approbation, et un autre guerrier se mit debout, éleva sa corne et loua le nom du Dieu Tonnant. Les autres l'imitèrent, et dans la chaleur de leur camaraderie, ils auraient bien pu être dans la grande salle où vont les guerriers après leur mort, et où les vierges guerrières leur servent le festin d'immortalité.

    Une scène tirée de l'histoire des Vikings ? Une beuverie typiquement germanique ? Non -- la scène décrite ici est celle d'un festin chez leurs cousins, les Celtes.

    Comme pour la plupart d'entre nous, il n'y avait pour moi rien de nouveau dans le fait que les deux principaux groupes ethniques de l'ancienne Europe du Nord avaient beaucoup en commun. Tous deux font partie de la grande famille des Indo-européens. Leurs mythologies partagent une structure commune, les aspects matériels de leurs cultures sont très proches, et une même conception héroïque de la vie unit les Celtes et les Germains. [1] Mais cela, comme nous allons le voir, n'est que le début ! 

    La distinction que nous faisons aujourd'hui entre ces deux branches de nos ancêtres provient en grande partie des observations de Jules César. En résumé, il donne le nom de Germains aux tribus qui sont sur la rive droite du Rhin, et il nomme Celtes celles qui se trouvent sur l'autre rive. En fait, à l'époque, ce n'était pas aussi simple. Aujourd'hui les spécialistes pensent que quelques tribus que nous avons autrefois appelées Germains, étaient en réalité des Celtes. D'autres tribus auraient pu appartenir à l'un ou l'autre des deux groupes, parce que nous ne savons pas quelle langue elles parlaient ! La conclusion que nous pouvons en tirer, est que les traces matérielles que ces peuples ont laissées sont difficilement définissables, et que la langue est la seule différence marquée entre les deux groupes.

    Leur apparence physique n'est pas un critère de différenciation, parce que les auteurs romains décrivent les peuples Germains et Celtes exactement selon les mêmes termes. Tous deux étaient de grande taille, les cheveux tendant vers le blond, et de peau très claire. Le mot «Teuton», à cet égard, est à rapprocher du mot celtique «Tuath», signifiant tribu; ce qui fait penser à une parenté proche ! 

    Pour moi, la question fut réglée lorsque je lus le livre de Hilda Davidson Mythes et symboles dans l'Europe païenne (Syracuse University Press, 1988). De manière significative, le livre est sous-titré «anciennes religions Scandinave et Celtique». Page après page et chapitre après chapitre, l'auteur présente les similarités entre la mythologie, le folklore et les rituels des peuples germanique et celtique. Je commençai à en faire une liste tout en lisant, et rapidement je remplis plusieurs pages de notes manuscrites. Je n'en garantis pas la minutie, mais quelques comparaisons méritent d'être faites. Pour rendre plus accessible cette masse de matériel, j'ai classé mes commentaires en plusieurs grandes catégories :

    Dieux et déesses

    Le dieu celtique Lug et notre Odhinn sont à peu près semblables. [2] Odhinn est le père des dieux, est accompagné par deux corbeaux, possède une lance magique, et il est borgne. Lug est le dieu souverain dans la famille des dieux celtiques, il est associé aux corbeaux, possède la Lance de la Victoire, et il ferme un oeil lorsqu'il accomplit des actions magiques sur le champ de bataille.

    Le dieu germanique Thor, dont le nom signifie «le Tonnant», possède un puissant marteau. Il chevauche dans les cieux, riant dans sa barbe rousse, dans un chariot tiré par des boucs surnaturels. Le Taranis celtique, dont le nom signifie également «le Tonnant», conduit un chariot tiré par des taureaux. [3] Il contrôle la foudre, dont le nom en vieux gaélique dérive de la même racine indo-européenne que le nom du marteau de Thor, Mjöllnir. Taranis est aussi représenté avec une abondante chevelure rousse flottante. [Photo: Taranis, dieu celte du ciel, maître de la guerre et du tonnerre, avec son symbole, la roue -- relief sur le chaudron de Gundestrup, premier siècle avant JC.]

    Tyr, comme le racontent les mythes, perdit une main par la morsure du loup Fenrir. Il fut le dieu des cieux, disent les spécialistes, jusqu'à ce que Odhinn prenne sa place. Le dieu celtique Nuada perdit un bras dans la bataille contre les géants Fomoré, et ainsi Lug -- l'équivalent celtique d'Odhinn -- devint le dieu le plus important.

    Dans le domaine de la fertilité et de l'abondance, notre dieu Frey apparaît comme le plus important. Un de ses animaux favoris est le cheval, qui est aussi sacré pour le Dagda, le «dieu bienfaisant», qui est l'équivalent celtique de Frey.

    Autres êtres surnaturels

    Les géants ? Les Celtes ont les leurs, tout comme les Scandinaves. Ils se nomment les Fomoré, et les dieux celtiques doivent mener une dure bataille contre eux. Plus précisément, le rôle qu'ils jouent est le même que chez les nordiques : ils représentent les forces d'inertie et d'entropie dans le cosmos.

    Les Valkyries trouvent leur équivalent dans la déesse Morrigan, féroce déesse qui accorde la victoire sur le champ de bataille, tisse les destins dans la guerre, et sert les héros dans leur vie après la mort. Ces deux aspects jumelés -- le sang et la mort d'une part, l'amour d'autre part -- sont présents dans les deux cultures. De même, les récits celtiques et les sagas scandinaves parlent de femmes guerrières surnaturelles qui instruisent et initient les héros choisis par le destin. Brünhild (Brunehilde) enseigne à Sigurd (Siegfried) la connaissance magique, et la guerrière Scathach («l'ombre») prend en charge le héros irlandais Cûchulain et en fait le guerrier qu'il est destiné à devenir. Ce n'est probablement pas un hasard si Sigurd et Cûchulain sont liés à Odhinn et à Lug, respectivement.

    Considérons maintenant les êtres surnaturels moins importants, dont les figures se rencontrent plus rarement dans les mythes et la poésie, mais qui rendent la vie plus supportable aux hommes. Les esprits de la nature, par exemple, sont semblables dans les deux cultures. Les Elfes, et le lien entre ces êtres et les âmes des ancêtres, étaient à peu près les mêmes chez les anciens Germains et leurs contemporains Celtes.

    Pratiques religieuses

    J'ai évoqué la ressemblance entre les « paradis des guerriers » dans la scène au début de cet article, mais la ressemblance entre les religions des Celtes et des Germains va bien au-delà. [4]

    Les marais de l'Europe du Nord ont reçu les mêmes offrandes des Celtes et des Germains. Armes capturées dans les combats, nourriture et gobelets, et divers objets -- tout cela était déposé dans les lacs et les marais de la même manière, au point qu'aujourd'hui nous ne pouvons même pas dire quels objets découverts sont d'origine germanique et lesquels sont celtiques.

    Lorsque les Druides offraient un sacrifice aux dieux, le sang d'un animal était projeté sur l'assistance avec un rameau de verdure, pour que l'énergie divine présente dans le sang puisse être directement transférée aux gens. Dans la religion germanique, nos ancêtres faisaient exactement la même chose pendant le sacrifice, le « Blot ». (Aujourd'hui, les pratiquants des deux religions utilisent de l'hydromel ou quelqu'autre boisson fermentée.)

    Dans toute l'étendue de notre patrie européenne, nos ancêtres honoraient les dieux en plein air, parce qu'ils pensaient qu'il était insensé de les enfermer dans des lieux fermés, comme (plus tard) les églises chrétiennes. De la même manière, dans les temps anciens, nos représentations des dieux et des déesses étaient très simples -- souvent gravées sur des morceaux de bois auquels la Nature avait déjà donné une forme étrange, attendant seulement quelques raffinements de la main des hommes.

    Toutes ces coutumes décrivent aussi bien les pratiques des Celtes que celles des Germains.

    Les hommes des deux groupes ethniques utilisaient des boissons fermentées dans les rituels religieux. Souvent c'était de l'hydromel, mais ce pouvait être aussi de la bière. Et puisque nous nous intéressons à la modification des états de la conscience, rappelons-nous la folie furieuse des guerriers d'Odhinn, les «Bersekers». Dans l'ancienne Irlande, cette folie des guerriers (les «Fianna») portait le nom de «Ferg».

    Les lecteurs des récits nordiques se rappelleront comment Sigurd tua le dragon Fafnir et fit rôtir son coeur. Lorsqu'il se brûla le doigt, il le porta à sa bouche et constata qu'il pouvait comprendre la langue des oiseaux. Le héros irlandais Fergus obtint le même pouvoir lorsqu'il se brûla le doigt en faisant cuire un saumon au-dessus d'un feu. [On peut aussi noter la similarité entre le récit germanique des «pommes d'Idunn» et le thème celtique des pommes de l'île d'Avalon, NDT.]

    La vision de l'Univers

    Lorsque nous regardons la cosmogonie des Germains et celle des Celtes, nous ne pouvons pas trouver d'équivalence directe, mais nous pouvons voir une ressemblance. Tous deux avaient l'arbre géant, le centre du Cosmos, la structure dans laquelle tous les mondes sont contenus. Chez les nordiques, c'était Yggdrasil. Les Celtes l'appelaient Bile. [5] [Cf. aussi et surtout «l'If de Mugna», NDT].

    L'autre clé de l'univers chez les anciens nordiques était le Puits du Destin («Well of Wyrd»), contenant les actions qui constituent le passé. Boire l'eau de ce puits donnait la sagesse, et Odhinn sacrifia un de ses yeux pour obtenir ce privilège. Comme l'on sait, les Celtes avaient un puits presque identique : des noisettes tombaient à l'intérieur et étaient avalées par le Saumon de la Sagesse.

    En conclusion

    Les seules vraies différences entre les religions germanique et celtique semblent être les noms donnés aux dieux. [6] Un Viking du 10ème siècle se serait senti assez à l'aise dans un rituel celtique en Gaule un millier d'années plus tôt. La religion celtique s'écarte de la religion nordique guère plus que par exemple, une prêtresse de Freya en Islande et un guerrier invoquant Wotan dans la Germanie du temps d'Arminius. [7] En effet, on a envie de dire qu'il existe seulement une seule «religion européenne», et que les croyances germaniques et celtiques en sont deux expressions.

    Ainsi quelles sont les implications de tout cela ? Eh bien, cela signifie que de nos jours, un Irlandais n'a pas de raison de se sentir mal à l'aise lorsqu'il invoque des dieux plus souvent associés aux fjords norvégiens qu'aux collines et aux vallées des Iles d'Emeraude. En fait, tous les peuples du Nord sont apparentés aussi bien spirituellement que génétiquement. 

    Aussi l'unité celto-germanique s'oppose à la thèse parfois entendue que depuis que les européens sont partagés entre des nations différentes, nous aurions des ancêtres différents. Combien de fois avons nous entendu quelqu'un dire «je suis de sang irlandais et suédois, avec un peu de sang anglais et germain» ? En réalité il n'y a là aucun mélange, parce que les peuples de la famille nordique ne forment en fait qu'un seul peuple, à la fois par leur aspect physique et par leurs anciennes religions. Nous ne devons pas laisser les gens se diviser pour des raisons superficielles !

    Enfin, la gamme de nos similarités signifie que nous pouvons en utiliser une pour approfondir notre connaissance des autres. Si nous essayons de reconstituer la tapisserie de nos anciennes croyances nordiques, il y aura des «trous» à cause du passage du temps et des persécutions chrétiennes. Mais si nous en connaissons le fond commun, et de quelle manière il est exprimé chez nos cousins Celtes, nous pouvons alors rapiécer les trous avec une grande confiance.

    Assez pour aujourd'hui ! Toutes ces savantes démonstrations m'ont donné soif ! Je vais remplir ma corne avec une bonne rasade de Guiness, et porter un toast à nos ancêtres Celtes et Nordiques.

    «Skoal», et «Slainte» !

    Stephen McNallen


    Stephen McNallen est né le 15 octobre 1948 au Texas. Il est diplômé en sciences politiques et lieutenant de réserve dans l'US Army. Ayant découvert l'ancienne religion nordique, il fonda la «Viking Brotherhood» à la fin de l'année 1971. Ce fut l'une des premières tentatives de faire revivre l'ancienne religion scandinave-germanique, sous une forme modernisée, connue à présent sous le nom générique d' «Asatru» (parallèlement, et sans liens entre eux, d'autres groupes nordisants furent fondés au Canada, en Angleterre, et enfin en Islande, où l'«Asatru» fut reconnu officiellement comme religion par l'Etat dès 1972). Après quelques péripéties , McNallen a fondé la «Asatru Folk Assembly» (AFA) en 1994, qui est définie sur une base religieuse, mais ne dédaigne pas d'aborder les problèmes politiques (ce qui n'est pas toujours du goût d'autres groupes nordisants !). McNallen est toujours très actif, notamment dans le domaine politique, et a écrit de nombreux textes, souvent passionnants, dont on peut avoir un aperçu -- en anglais -- sur le site Internet de l'AFA.

    http://library.flawlesslogic.com/celtes.htm

  • Farida Belghoul sur l'introduction de la théorie du genre (gender) à l'école

  • Éducation nationale : presque un siècle et demi de conditionnement !

    C’est un principe de base en « démocratie » : le petit peuple peut discuter du tempo, mais jamais de la partition.

    Pour Vincent Peillon, l’école, c’est comme la Carmagnole : une question de « rythme ». Et il s’amuse de nous voir batailler, au son du canon, pour le garder, ou le changer. Car ce qui compte vraiment pour M. Peillon, ce n’est pas la cadence, mais la chorégraphie. C’est un principe de base en « démocratie » : le petit peuple peut discuter du tempo, mais jamais de la partition.

    Le « rythme », c’est l’organisation du temps à l’école (important). La « chorégraphie », c’est le contenu des programmes et surtout leur orientation politique (essentiel). J’en vois pour renâcler sur le mot « politique » ; pourtant, la chose est officielle et pleinement assumée : « L’école doit transmettre les valeurs de la République », dit M. Peillon. En langage décodé, cela veut dire : « le régime politique, dont je suis un éminent représentant, doit imposer son idéologie à vos enfants »… et personne ne moufte ! Les Français préfèrent s’occuper seulement du « rythme » auquel cela se fera, tellement il est naturel et normal qu’un régime politique s’occupe à modeler l’esprit de leur progéniture.

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  • La vigie des familles contre l'idéologie du gender

    La VIGIE des familles est un collectif de parents d’élèves créé début 2013 à la suite du lancement par le gouvernement français de son « Programme d’actions gouvernemental contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » en octobre 2012. Le ministre de l’éducation nationale déclare vouloir « s’appuyer sur la jeunesse pour faire évoluer les mentalités » et « changer les représentations » (Libération, 17/12/2012).

    Mais pour imposer quelle vision de la société à nos enfants ? Quelle représentations des relations hommes / femmes veulent-ils « enseigner » ? «Orientation sexuelle / Identité de genre » : n’est-ce pas vouloir troubler les plus jeunes jusque dans leur intimité profonde, celle de la construction de l’identité sexuelle, au surplus sans jamais en référer aux parents ?

    Les parents d’élèves du collectif viennent d’horizons multiples : les enfants sont scolarisés aussi bien dans des établissements publics que privés, les sensibilités religieuses sont diverses et leur ambition n’a d’autre but que de protéger nos enfants des assauts de lobbies qui n’ont rien à faire à l’école. L’école est là pour instruire et nous parents pour éduquer. C’est pourquoi ce collectif souhaite développer une pensée de la confiance, une vraie relation bienveillante avec les enseignants afin que tous ensemble nous nous efforcions de respecter la fragilité et la sensibilité des enfants.

    La VIGIE des familles entend informer les parents sur la nature et la réalité du combat engagé par les promoteurs du gender, dont le seul objectif consiste dans la déconstruction (c’est-à-dire la destruction) des représentations familiales (père, mère, enfant). Pour cela, le collectif met à la disposition des parents toute information nécessaire au discernement et à la compréhension de la stratégie gouvernementale et d’associations diverses (syndicats, associations LGBT, féminisme radical et non paritaire etc…) pour infiltrer l’école. Puis, des formations, conférences au sein des écoles ou quartier pour informer et sensibiliser notre entourage. En résumé, la VIGIE des familles :

    • alerte, avec un site internet, des fiches techniques, une newsletter ;
    • informe, avec des conférences de quartier et des conférences grand public ;
    • forme, avec des sessions de formation à destination des parents d’élèves.

    Michel Janva

  • Laïcité : Retrouver l’identité nationale

    par Élie Hatem

    La laïcité est-elle un facteur de concorde sociale ? À l’opposé, on peut y voir une menace contre le ciment de l’identité nationale, forgée au fil d’une histoire influencée par le catholicisme.

    La nation se forme progressivement en regroupant des individus autour de symboles et de valeurs communes qui constituent la civilisation. Les groupes humains s’identifient par des éléments d’appartenance commune, tant sur le plan local que national. Ces éléments d’identification, notamment la langue, la gastronomie, l’art, la musique ainsi que la religion (ou l’affinité religieuse), constituent la culture, qui est l’un des éléments fondamentaux de l’identité nationale.

    Baptême de Clovis

    C’est ainsi que la nation française s’est forgée progressivement autour du roi qui a fédéré les régions, non seulement par le pouvoir politique, mais également par la langue, les traditions communes, les intérêts économiques et militaires, la construction d’un ordre social et d’une affinité religieuse commune entre les Français. Depuis le baptême de Clovis, la France est une nation catholique, "fille aînée de l’Église". Cela n’a pas exclu l’existence d’autres communautés religieuses minoritaires, voire d’autres rites chrétiens. L’affirmation de la catholicité de la France, non sans difficultés inhérentes au contexte de l’époque et rencontrées dans la construction d’autres civilisations et nations, a teinté notre identité millénaire. À part les valeurs spirituelles qu’elle forge dans le comportement et l’éducation des hommes, la religion comporte des aspects culturels qui personnifient l’identité des peuples grâce aux traditions qu’elle crée autour des pratiques et des cultes, tant dans les civilisations monoreligieuses, caractérisées par la prépondérance d’une religion sur d’autres religions ou croyances minoritaires, que dans celles qu’on appelle des civilisations confessionnelles, constituées par plusieurs religions ou confessions. Dans son livre Qu’est ce qu’une nation ? publiée au XIXe siècle, Ernest Renan rappelait qu’« une nation est une âme, un principe spirituel [...] l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements ; avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent, avoir fait de grandes choses, vouloir faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple ».

    La patrie défrancisée

    La Révolution française a voulu faire table rase du passé, en détruisant la nation avec sa construction sociale, ses symboles, sa culture et sa religion. On assiste, depuis, à une défrancisation progressive de la patrie par une dénégation de notre histoire millénaire, de nos valeurs et de notre culture profonde. Cet esprit de rupture avec la nation, avec la France, est en partie l’œuvre de la franc-maçonnerie qui a instauré le socle de la République autour de la maxime "liberté, égalité, fraternité", et cherche à éradiquer notre identité catholique en renforçant la laïcité par un combat acharné, d’une manière tant officielle que latente. Loin d’une simple séparation de l’Église et de l’État, rendant « à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu », les laïcisateurs veulent gommer notre identité religieuse nationale et culturelle afin de nous faire perdre nos repères d’identification politique. En effet, la religion joue un rôle fondamental dans l’affermissement des identités nationales. Elle n’est pas uniquement constituée de connaissances ou de convictions intellectuelles, ni d’institutions chargées de les produire, de les répandre et de les surveiller, mais de sentiments et d’aspirations, de valeurs et d’incitations morales, de rites et de cérémonies, de comportements et de règles de vie, voire de solidarités communautaires et extra-communautaires. On ne peut donc pas ignorer, voire négliger, son poids comme facteur identitaire qui constitue le ciment des valeurs culturelles et politiques.

    Tant d’exemples le démontrent : les Anglais, croyants, agnostiques ou athées, affichent leur appartenance à l’Église anglicane par appartenance nationale ; les Grecs à l’Église orthodoxe, de même que les Russes, malgré la dictature laïciste et athée que le communisme a exercé sur eux durant des décennies ; les Juifs ont construit une nation sur le fondement culturel de leur religion ; de même que les pays à majorité musulmane, qui fondent leur identité en partie sur leur culte religieux.

    Un vide national

    En imposant une laïcité outrancière et en rompant avec le facteur culturel et identitaire religieux, la République crée un vide national. Or, la nature a horreur du vide. C’est la raison qui explique l’émergence de courants religieux, notamment fanatiques, aussi bien chez certains Français qui, dépourvus de repères identitaires, voire spirituels, se convertissent à d’autre religions, notamment à l’islam, que chez des étrangers, qui retrouvent leurs repères par des pratiques religieuses ostentatoires. Au lieu d’assurer leur intégration à la nation française, la République désintègre la France et va à la recherche d’une nouvelle "identité nationale". Le débat sur "l’identité nationale", lancé il y a quelques années, doit être relancé sur le thème de "l’affirmation de l’identité nationale", fondée sur les facteurs identitaires immuables de la France, nation catholique depuis Clovis.

    DOSSIER SUR LA LAÏCITÉ DANS L’AF 2875

    LISEZ ICI L’ENTRETIEN AVEC THIBAUD COLLIN

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Laicite-Retrouver-l-identite

     

     
  • Philippe de Villiers au Cercle de Flore

    Ce mercredi 11 décembre, c’est comme l’année dernière pour le Roman de Charette devant une salle comble que Philippe de Villiers est venu nous présenter son Roman de Saint Louis, avec son talent inimitable de conteur et quelques allusions à l’actualité politique particulièrement appréciées du public.

    Une séance de signature a suivi l’intervention de l’auteur. Bientôt la vidéo !

     http://www.actionfrancaise.net/craf/?Philippe-de-Villiers-au-Cercle-de