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culture et histoire - Page 1706

  • [Média] Prospectives Royalistes de l’Ouest



    Le numéro n° 37 du nouveau journal royaliste unitaire centré sur la région ouest BRETAGNE-LOIRE ATLANTIQUE-VENDEE vient de sortir.

    Vous pouvez le télécharger ici http://urbvm.com/wp-content/uploads/2013/10/Prospectives-Royalistes-de-lOuest-de-Novembre-2013.pdf

  • [Nantes] Cercle d’études du 30 Novembre : Les racines de l’Occident

    Le prochain cercle d’étude de l’AFE de Nantes et de l’URBVM aura lieu le samedi 30 novembre et aura comme thème : Les racines de l’Occident.

    nantes.etudiants@actionfrancaise.net

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Nantes-Cercle-d-etudes-du-30

  • Mardi 10 décembre à Paris : conférence de Gabriele Adinolfi organisée par Synthèse nationale


    Dans les salons d’un grand hôtel parisien

    Renseignements et réservations :

    synthesenationale@club-internet.fr

  • Oliganarchy : entretien d'actualité avec Lucien Cerise

    Lors d'un entretien mené par Maurice Gendre de Scriptoblog, Lucien Cerise a pu présenter son dernier roman (inspiré de faits réels) et en développer certains thèmes à l'aide d'utilisation d'exemples d'actualités, comme la loi Taubira, les rivalités entre services de renseignements américains et israéliens et ses conséquences dans l'affaire Snowden, la "guerre des monnaies" etc.

    Lucien Cerise défend notamment l'idée de nationalisme permaculturel, qui, selon lui, "consiste à accueillir tous les gens de bonne volonté sur un projet national commun : quelles que soient nos origines culturelles, religieuses ou ethniques. Notre intérêt à tous est de « prendre soin » de notre pays car c'est là que nous vivons, ici et maintenant.".

    Réalisation et montage : Jonathan Moadab pour l'Agence Info Libre.
    Retrouvez Oliganarchy sur notre boutique(1).

    http://www.youtube.com/watch?v=l5RKkjcRGE8

    1) http://www.leretourauxsources.com/index.php/liste-des-romans/aliganarchy-detail
    http://www.scriptoblog.com/

  • Casapound : entretien non-aligné avec Jean-Yves Le Gallou


    http://www.youtube.com/watch?v=nf7pk1GpEsI

    lesnonalignes·

  • 14-18 : Cohésion nationale, réconciliation nationale…chiche ?

    Il y a des choses qui n’étonnent pas, comme le fait que le magazine consuméro-fémino-socialiste Elle, ait décerné à Christiane Taubira le titre de Femme de l’année. Ce ministre succède ainsi dans le registre des femmes politiques honorées par ce titre de presse à Edith Cresson…encourageant ! Est-il aussi surprenant que l’individu qui a répandu le sang et semé la terreur dans les locaux de Libération, ait été analysé de manière subliminale avant son arrestation par le microcosme politico-médiatique comme un « fasciste » et décrit comme de type « caucasien » ? Abdelhakim Dekhar était en fait un Algérien de nationalité française, militant d’extrême gauche, qui avait fourni le fusil à pompe utilisé dans leur équipée sanglante en 1994 par le couple sympathisant des Scalp (Sections carrément anti-Le Pen), Florence Rey et Audry Maupin.

    Il n’est pas plus incroyable que l’humaniste robespierriste Alexis Corbière, élu du Parti de Gauche (PG) au Conseil de Paris, ait déposé un vœu le 13 novembre pour diminuer encore le crédit de 11 millions alloué annuellement à la restauration (bien nécessaire !) des édifices religieux dans la capitale. Bien au chaud dans le bel appartement qu’il occupe avec la camarade Raquel Garrido, le sans-culotte Corbière a notamment fustigé une aide accordée pour le chauffage et l’électricité dans les édifices cultuels. Il ignore (?) peut-être que nos églises sont aussi un refuge pour les sans abri et les pauvres…

    Il n’est pas étonnant, encore et toujours, que les amis de Jean-Luc Mélenchon emboîtent le pas à une vieille revendication de la LDH et à la Libre Pensée. Ils ont ainsi déposé un vœu, qui a été adopté en octobre dernier par la ville de Paris, pour qu’un hommage soit rendu aux mutins de la guerre 14-18, aux quelques 650 « Fusillés pour l’exemple ». Ces « héroïques résistants à la tuerie industrielle que fut cette guerre, doivent pleinement et entièrement réhabilités pour l’honneur du pays et de leur famille, comme exemples et sujet de réflexion (…). Le premier refus populaire de la guerre vint de la révolution (bolchevique) d’octobre 1917 » affirme encore le Parti de Gauche dans une déclaration solennelle.

    Le Premier ministre Lionel Jospin en 1998, avait demandé, lors d’un discours à Craonne, que ces fusillés pour «désobéissance militaire» « réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale». Dix ans après, Nicolas Sarkozy, depuis Verdun, déclarait: «Je veux dire au nom de la nation, que beaucoup de ceux qui furent exécutés ne s’étaient pas déshonorés, qu’ils n’étaient pas des lâches».

    Il y a deux ans, c’était la candidate des Verts et d’EELV, Eva Joly qui, avec le soutien de l’actuel ministre Cécile Duflot, déposait à Paris devant l’atroce Mur de la Paix de Marek Halter, une gerbe en l’honneur des mutins de 1917.

    Si cette terrible boucherie de 14 fut aussi l’aboutissement du bellicisme intéressé de nombreuses forces et officines qui n’avaient rien de patriotiques, l’effet de loupe mis sur ces 650 soldats français qui ont été passés par les armes, sur un total de 740 fusillés, n’est bien sûr pas exempt d’arrières- pensées idéologiques. Faut-il rappeler que ces fusillés là ne représentent que 0,04% des 1 million 397 800 soldats et 300 000 civils qui ont perdu la vie pendant ce conflit ?

    Bruno Gollnisch tient aussi à rappeler qu’on ne peut mettre sur un même plan les soldats qui ont choisi de se mutiner et ceux qui sont tombés au champ d’honneur ; ce sont eux qui ont permis à la France d’être libérée. Ce sont eux et eux seuls, qui ont droit à la reconnaissance officielle de la patrie.

    François Hollande, nous l’avions vu, a surtout évoqué lors de son discours du 11 novembre la nécessité de « ne pas baisser la garde face aux haines, aux intolérances, au racisme » (suivez son regard). Evoquant les fusillés, il a parlé de ceux qui « furent condamnés de façon arbitraire», ajoutant qu’il «(souhaitait) que personne ne soit oublié » (des commémorations).

    Petite provocation supplémentaire, c’est ce 11 novembre que le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, en présence de Christiane Taubira, a décoré de la Légion d’honneur le chanteur américain antimilitariste Robert Zimmerman, alias Bob Dylan (72 ans). Et ce, malgré l’opposition du général Jean-Louis Georgelin, Grand chancelier de l’ordre de la Légion d’honneur, qui l’a jugé juge indigne de recevoir cette distinction : « trop drogué et pacifiste ». A ce compte là, il est vrai que les motivations qui ont conduit à décorer d’autres figures que le chanteur américain, suscitent aussi l’interrogation.

    Il est vrai aussi que le patriotisme n’est pas un gène dominant au PS, qui célèbre aujourd’hui son inféodation au Nouvel ordre mondial en réintégrant l’Otan et en se soumettant toujours plus avant à l’entité bruxelloise.

    Enfin, ajoutons que le chef de l’Etat a tenu, lors de ses premiers discours dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale, a évoqué la nécessité de la cohésion nationale pour affronter les épreuves. Certes, mais celle-ci impose aussi de faire œuvre de réconciliation nationale.

    Quel plus beau geste de rassemblement, d’apaisement que d’accéder à la dernière requête du Maréchal Pétain, qui fut de reposer au milieu de ses hommes, à l’ossuaire de Douaumont ? Pétain, dont François Mitterrand faisait fleurir chaque année la tombe à l’Ile d’Yeu, le chef habile, humain, adoré par ses poilus, avare du sang de ses hommes, qui mis fin aux assauts meurtriers, aux mutineries, aux « Fusillés pour l’exemple »…

    http://www.gollnisch.com/2013/11/22/14-18-cohesion-nationale-reconciliation-nationalechiche/

    http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/

  • Les jours heureux du parti communiste

    Voila comment l’Humanité présentait ce 19 novembre "Les Jours heureux" de Gilles Perret, et les initiatives autour de ce film dont le journal communiste se dit partenaire.

    Citons : "Entre mai 1943 et mars 1944, sur le territoire français encore occupé, seize hommes appartenant à tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance vont changer durablement le visage de la France. Ils vont rédiger le programme du Conseil National de la Résistance intitulé magnifiquement : Les jours heureux."

    Citons encore : "Ce programme est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises, etc."

    Mais voila comment les lecteurs du journal réagissent :

    Première réaction, le 19 novembre "Pas de communiste ?" "Dommage qu'aucun représentant du PCF ne témoigne dans ce film sur l'actualité du CNR. Laisser la part belle à Copé, Hollande, Bayrou, qui démolissent le programme du CNR, c'est un peu fort de café."

    Ce camarade n'a manifestement rien compris au film : il s'agit de faire passer cette affaire comme la naissance d'un "modèle social français", en quelque sorte unanimiste. Contre-vérité absolue sur le plan historique, mais qu'on nous impose sur le plan politique.

    Deuxième réaction le 20 novembre à propos des "quatre rédacteurs": "Passer sous silence le rôle des communistes est d'autant plus injuste que les quatre rédacteurs des Jours Heureux de mars 1944, Pierre Villon, André Mercier, Benoît Frachon et Jacques Duclos étaient quatre communistes.

    Le nier revient, une fois de plus à minimiser le rôle du parti dans la Résistance."

    En voilà un, dira-t-on qui n'a pas lu "L'Alliance Staline Hitler" (1)!

    Retenons quand même l'aveu : ce ne sont pas 16 hommes, et curieusement aucune femme, représentant tous les courants de la résistance, mais 4 dirigeants communistes qui ont fabriqué ce manifeste. Soulignons en effet que Pierre Villon, qui semble bien en avoir été le principal rédacteur, siégeait théoriquement en tant que délégué du "front national" (de l'époque ! qu'alliez-vous croire ?) : en fait cet architecte proche du Bauhaus fut pendant de longues années après la guerre député du PCF.

    Trosième réaction, plus sympathique encore le 20 novembre : elle s'intitule "Terrible dilemme."

    "En regardant les images du film "Les jours heureux" où l'ont entend parler d'abattre un homme en pleine rue, de le tuer en fait, parce que c'est la guerre, ont est légitimement amener à se poser la question de l'élimination physique de responsables économiques et politiques de la France et de l'Europe d'aujourd'hui, responsables qui détruisent l'équilibre social pour générer toujours plus de profits. Donc d'une lutte armée soutenue par un projet social et économique concret. Il faudrait dans ce cas les tuer pour faire passer un projet politique bien construit, radicalement plus social, plus égalitaire, plus solidaire, et cela avant que la situation actuelle ne se dégrade au point de tourner au jeu de massacre ou de dégénérer en guerre civile. Mais peut-être est-il plus raisonnable d'attendre que le sang des victimes innocentes coule à nouveau à flots dans les caniveaux pour se mettre en branle et que les fascistes aient fait main basse sur le pouvoir au nom d'une extrême droite pseudo-démocratique ?"

    Intéressant délire n'est-il pas vrai ?

    En se rendant sur le site de L'Huma on découvre que le parti se sert du film pour organiser des débats, bien calibrés.

    Ainsi par exemple ce vendredi 22 novembre au cinéma Lincoln, Paris 8e, à 20 heures : débat avec Ian Brossat (PCF) porte-parole communiste d'Anne Hidalgo et Pierre-Yves Bournazel (UMP) porte-parole de Nathalie Kosciusko-Morizet. Thème : "L'héritage du programme du CNR aujourd'hui".

    Voici quelques autres rendez-vous

    - avec Raquel Garrido (Parti de Gauche) et le collectif FSU-CGT-Solidaires-Attac-LDH "Construire les mobilisations pour de nouveaux Jours Heureux ?"

    - avec Laurent Douzou, historien et Léon Landini, résistant FTP-Main d'Œuvre Immigrée, tous deux protagonistes du film "Le programme du CNR d'hier à aujourd'hui"

    - avec Gilles Perret, réalisateur : "Témoignages et archives : Filmer les Jours Heureux"

    - avec François Ruffin (Fakir), Martine Orange (Mediapart) et Jean-Luc Porquet (Le Canard enchaîné) : "Le démantèlement du programme du CNR".

    - avec Gérard Filoche (Parti Socialiste), inspecteur du travail. "Droit du travail et Jours Heureux depuis 1945"

    - avec Éric Coquerel (Parti de Gauche) conseiller spécial de J.-L. Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la République : "Une nouvelle République pour de nouveaux Jours Heureux ?"

    Faut-il vraiment commenter ces thèmes ? Faut-il passer sous silence cette opération de désinformation ? Et surtout faut-il ignorer la participation de gens se réclamant du gaullisme ?

    On appréciera tout particulièrement l'intervention du "porte-parole communiste de Madame Anne Hidalgo".

    Ce jeune homme ira loin: le 14 octobre l'Humanité posait ainsi la question : "Le 16e arrondissement de Paris va-t-il s’ouvrir aux Roms ?"... car en la personne du camarade Brossat "le chef de file du groupe PCF-PG au Conseil de Paris va soumettre aujourd’hui un vœu proposant la création d’un village d’insertion dans le très riche arrondissement parisien."

    Allons, prenons en conscience : pour tous ces gens, le mur n'est tombé qu'à Berlin.

    http://www.insolent.fr/2013/11/les-jours-heureux-du-parti-communiste.html

    1) http://www.editions-du-trident.fr/catalogue#ash

    http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/

  • Laurent Wetzel : « les politiciens de "gauche" et de "droite" réécrivent l'histoire au gré de leurs intérêts et de leurs préjugés »

    Normalien de la rue d'Ulm et agrégé d'histoire, Laurent Wetzel a enseigné l'histoire, la géographie et l'éducation civique avant de devenir inspecteur d'académie - inspecteur pédagogique régional d'histoire-géographie. Il a par ailleurs été maire de Sartrouville de 1989 à 1995 et conseiller général des Yvelines de 1985 à 1998. Il a publié en 2012 Ils ont tué l'histoire-géo aux éditions François Bourin.
    Monde et Vie : Laurent Wetzel, qu'est-ce qui différencie la droite et la gauche en France ? Ces notions sont-elles encore d'actualité ?
    Laurent Wetzel : Dans la vie politique française, la distinction entre la droite et la gauche remonte au 28 août 1789, lorsqu'au sein de l'Assemblée Nationale Constituante les partisans et les adversaires d'un veto royal absolu se regroupèrent respectivement à la droite et à la gauche du président de séance. Il y a bien longtemps que ce critère a perdu tout intérêt.
    Depuis la Seconde Guerre mondiale, la distinction droite-gauche a moins de sens que jamais.
    Il y eut beaucoup d'hommes dits de « gauche » dans la collaboration : Marcel Déat, Jacques Doriot, René Belin, Gaston Bergery, Claude Jamet, Robert Jospin (le père de Lionel), et tant d'autres passés par la SFIO, le PCF, la CGT et le parti radical-socialiste - le parti nazi n'était-il pas le Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands ? Il y eut beaucoup d'hommes et de femmes dits de « droite » dans la Résistance : Honoré d'Estienne d'Orves, le colonel Rémy, Pierre de Bénouville, Marie-Madeleine Four-cade, le colonel de La Rocque, Henri Frenay, et tant d'autres, souvent de sympathie royaliste.
    Il y eut beaucoup d'hommes dits de « gauche » favorables jusqu'au bout à l'Algérie française : Robert Lacoste, Albert Bayet, Jacques Soustelle, Max Lejeune, Pascal Arrighi, etc. Il y eut beaucoup d'hommes dits de « droite » favorables à l'Algérie indépendante lorsqu'elle fut livrée au FLN : Georges Pompidou, Raymond Aron, Paul Reynaud, Roger Frey, Alain Peyrefitte, etc.
    Le parti communiste était-il à gauche ou à l'Est ?
    Il approuva le pacte germano-soviétique d'août 1939 qui favorisa l'agression hitlérienne contre la Pologne et la France. Il n'entra dans la Résistance qu'après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne en juin 1941.
    Aujourd'hui, comme naguère, le politicien de « gauche » bâtit sa carrière en sollicitant les électeurs jaloux de ceux qui gagnent ou possèdent plus qu'eux, et le politicien de « droite » exerce le pouvoir avec pour seul souci de trahir les promesses qu'il a faites afin de le conquérir.
    En rappelant le rôle de Marcel Paul à Buchenwald, vous avez mis en cause l'attitude des communistes dans certains camps de concentration. D'où vient la faculté de la gauche de créer des mythes et d'utiliser l'histoire à des fins de propagande ?
    En 1985, le TGI de Versailles m'a en effet relaxé du grief de diffamation envers la mémoire de Marcel Paul, lui qui, selon un autre déporté communiste à Buchenwald, Paul Noirot, avait « à la veille de l'insurrection, laissé partir et massacrer les vieux, les juifs, les hommes jugés les moins précieux » (La mémoire ouverte, 1976, p. 53). J'avais aussi rapporté le témoignage de Margarete Buber-Neumann, déportée à Ravensbrück : « Les communistes travaillant à l'infirmerie ne demandaient pas aux malades : Souffres-tu ? ou bien : As-tu de la fièvre ? mais : Es-tu membre du parti communiste ? C'est ainsi qu'elles faisaient le tri entre individus précieux, c'est-à-dire camarades qu 'il fallait sauver, et les autres la grande masse de celles qui ne valaient rien et dont on ne se souciait pas. » (Milena, 1986, p. 229 et 230).
    La mauvaise foi le dispute à l'ignorance lorsque les politiciens de « gauche » comme de « droite » réécrivent l'histoire au gré des circonstances, de leurs intérêts et de leurs préjugés. C'est par exemple l'invention colportée par les gaullistes selon laquelle le général De Gaulle aurait préfiguré la décolonisation de l'Afrique noire d'après 1958 dans le discours qu'il a prononcé à Brazzaville le 30 janvier 1944, alors qu'il a, ce jour-là, demandé d'« étudier les conditions de l'intégration de nos colonies africaines dans la communauté française ».
    Vous avez publié en 2 012 Ils ont tué l'histoire-géo. Faut-il voir une victoire de la gauche dans cette fin de l'histoire, qui signe à terme la fin de l'identité nationale ? La droite en partage-t-elle la responsabilité ?
    J'étudie dans ce livre l'enseignement de l'histoire-géo ainsi qu'il a été conçu par Nicolas Sarkozy à l’Élysée, François Fillon à Matignon, et Xavier Darcos puis Luc Chatel au ministère de l'Education nationale, c'est-à-dire par des politiciens de « droite ».
    Ce sont eux qui ont décidé de supprimer l'histoire et la géographie comme disciplines obligatoires en terminale scientifique, si bien que les élèves de la série scientifique n'étudient plus au lycée ni l'histoire de la France depuis 1962, ni celle de la montée de l'islamisme depuis la fin des années 1970, ni la géographie des États-Unis, de la Chine et du Japon. Ce sont eux qui ont imaginé pour la classe de cinquième un programme d'histoire démesuré allant de Mahomet à Louis XIV en passant par le Monomotapa, si bien que le Roi Soleil n'est plus étudié que fin juin, c'est-à-dire jamais. Ce sont eux qui ont validé l'épreuve d'histoire médiévale de l'agrégation d'histoire en 2011, alors qu'elle consistait à commenter un texte de 1964 comme s'il était de 1415.
    Mais il n'y a guère mieux à attendre des politiciens de « gauche », même si Vincent Peillon a rétabli l'histoire-géo en terminale scientifique.
    Anne Hidalgo, qui fut Secrétaire général à la culture du parti socialiste, a affirmé sur i-Télé, le 24 septembre 2012, que « le Front National avait soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis ». Précisons qu'il existait bien un Front National durant la Seconde Guerre mondiale, mais qu'il s'agissait d'une organisation cryptocommuniste qui rêvait de transformer la France en une démocratie populaire...
    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie novembre 2013

  • Permanences géostratégiques

    L’un des auteurs classiques de la géopolitique, Halford J. Mackinder (1861-1947), un amiral britannique qui professa la géographie à Oxford, défendait  comme thèse centrale que les grandes dynamiques géopolitiques de la planète s’articulaient autour d’un cœur du monde (Heartland), l’Eurasie. Pivot  de  la  politique mondiale que la puissance maritime ne parvenait pas à atteindre,  l’Eurasie avait pour cœur intime la Russie, un Empire qui « occupait dans  l’ensemble du monde la  position stratégique centrale qu’occupe l’Allemagne  en Europe. »

    Mackinder2.jpgLa théorie de Halford J. Mackinder

    Autour de cet épicentre des secousses géopolitiques mondiales, protégé par une ceinture faite d’obstacles naturels (vide sibérien, Himalaya, désert de  Gobi, Tibet) que Mackinder appelle le croissant intérieur, s’étendent les  rivages  du  continent  eurasiatique : Europe de l’Ouest, Moyen-Orient, Asie du Sud et de  l’Est.

    Au-delà de ces rivages, par-delà les obstacles marins, deux systèmes insulaires viennent compléter l’encadrement du heartland : la Grande-Bretagne et le Japon, têtes de pont d’un croissant plus éloigné auquel les Etats-Unis appartiennent. Selon cette vision du monde, les puissances maritimes mondiales, les thalassocraties que défend Mackinder, doivent empêcher l’unité continentale eurasiatique. Elles doivent donc maintenir les divisions  Est/Ouest entre les principales puissances continentales capables de nouer des alliances (France / Allemagne, Allemagne / Russie, Russie / Chine) mais aussi contrôler les rivages du continent eurasiatique. Cette matrice anglo-saxonne, que l’on peut appliquer au cas de l’Empire britannique au XIXe  siècle, comme à celui de la thalassocratie américaine au XXe siècle, reste un outil pertinent pour comprendre la géopolitique d’aujourd’hui. La  théorie de Mackinder nous rappelle deux choses que les thalassocraties anglo-saxonnes  n’ont jamais oubliées : il n’y a pas de projet européen de puissance (d’Europe puissance) sans une Allemagne forte et indépendante (or l’Allemagne reste largement sous l’emprise américaine depuis 1945) ; il n’y a pas d’équilibre mondial face au mondialisme américain sans une Russie forte.

    Il n’y a pas d’équilibre mondial face au mondialisme américain sans une Russie forte

    L’Amérique veut l’Amérique-monde ; le but de sa politique étrangère, bien au-delà de la seule optimisation de ses intérêts stratégiques et économiques du pays, c’est la transformation du  monde à l’image de la société américaine. L’Amérique est messianique et là est le moteur intime de sa projection de puissance. En 1941, en signant la charte de l’Atlantique, Roosevelt et Churchill donnaient une feuille de route au rêve du gouvernement mondial visant à organiser une  mondialisation  libérale  et  démocratique. Jusqu’en 1947, l’Amérique aspira à la convergence avec l’URSS dans l’idée de former avec celle-ci un gouvernement mondial et ce malgré l’irréductibilité évidente des deux  mondialismes américain et soviétique. Deux ans après l’effondrement  européen de 1945, les Américains comprirent qu’ils ne parviendraient pas à entraîner les Soviétiques dans leur mondialisme libéral et ils se résignèrent à rétrécir géographiquement leur projet : l’atlantisme remplaça provisoirement le mondialisme. Puis, en 1989, lorsque l’URSS vacilla, le rêve mondialiste  redressa la tête et poussa l’Amérique à accélérer son déploiement mondial. Un nouvel ennemi global, sur le cadavre du communisme, fournissait un nouveau prétexte à la projection globale : le terrorisme islamiste. Durant la guerre froide, les Américains avaient fait croître cet ennemi, pour qu’il barre la route à des révolutions socialistes qui se seraient tournées vers la Russie soviétique. L’islamisme sunnite avait été l’allié des Américains contre la Russie soviétique en Afghanistan. Ce fut le premier creuset de formation de combattants islamistes sunnites, la matrice d’Al-Qaida comme celle des islamistes algériens… Puis il y eut la révolution fondamentaliste chiite et l’abandon  par  les Américains du shah d’Iran en 1979. Le calcul de Washington fut que l’Iran fondamentaliste chiite ne s’allierait pas à l’URSS, contrairement à une révolution marxiste, et qu’il offrirait un contrepoids aux fondamentalistes sunnites. Dans le monde arabe, ce furent les Frères musulmans qui, d’Egypte à la Syrie, furent encouragés. Washington poussa l’Irak contre l’Iran, et inversement, suivant le principe du « let them kill themselves » (« laissez-les s’entretuer ») déjà appliqué aux peuples russe et allemand, afin de détruire un nationalisme arabe en contradiction avec les intérêts d’Israël. L’alliance perdura après la chute de l’URSS. Elle fut à l’œuvre dans la démolition de l’édifice yougoslave et la création de deux Etats musulmans en Europe, la Bosnie-Herzégovine puis le Kosovo.

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  • « Les Titans et les dieux » de Friedrich Georg Jünger

    « Les Titans sont les champions d’un ordre ancien aux murailles cyclopéennes et quasiment inaltérables »
    Il y a 246 pages dans ce livre Les Titans et les dieux introduit par François Poncet et conclu par une bibliographie de Friedrich Georg Jünger par Alain de Benoist. Jacques Richan a également participé à sa publication.
    Edité par Krisis en septembre 2013, le texte n’est pas d’un abord facile. Pourtant, intuitivement, on sent que l’effort nécessaire pour le lire sera récompensé. Chaos, Gaïa, Ouranos, Prométhée, Apollon, Pan, Dionysos, Héraclès et Achille, puis enfin Zeus, ont droit à une attention particulière se manifestant par un chapitre dédié. Accessoirement, on trouve les autres grandes figures de la mythologie grecque imbriquées dans le portrait de ces « vedettes ».
    Comme il y a plusieurs manières d’aborder un livre, il y a plusieurs manières d’écrire. Le style de Friedrich Georg Jünger est essentiellement émotionnel, loin de celui de son frère Ernst, bien plus connu, factuel et clair. Si l’on n’y prend pas garde, on est vite perdu dans un verbiage psycho-intellectuel, en risquant la noyade à chaque ligne. Donc, pour les personnes aimant les idées claires, ce livre est un peu hermétique. L’auteur nous livre ses impressions, ses convictions, ses intuitions, mais aucun élément tangible ne participe à une quelconque démonstration de ses affirmations. Le premier sentiment de l’auteur de ces lignes était que ce livre était d’un abord difficile. J’allais l’abandonner et décliner la demande d’en faire une recension quand, toutefois intrigué, je décidai de pousser jusqu’à Prométhée.
    Prométhée est une figure du monde écologiste. En bref, c’est lui qui vola le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Cet acte est à l’origine de la civilisation industrielle techno-scientifique. Et donc de la crise écologique. Pour cela il fut puni car les dieux percevaient les conséquences de son acte. Mais votre serviteur n’en savait guère davantage sur lui. En lisant le chapitre le concernant, effectivement, Friedrich Georg Jünger souligne l’ambition « développiste » de ce Titan : « Le monde prométhéen est toujours monde de travail ; nulle part son titanisme n’est plus évident que là où il s’active dans l’invention permanente, dans l’ambiance d’une pensée d’ingénieur, dans la sphère des ateliers. Prométhée tire orgueil des œuvres de son esprit et de sa main, orgueil que l’on retrouve chez l’homme prométhéen jusqu’à la déformation, jusqu’à cette autosatisfaction du travail et du travailleur qui replace l’esprit de Sisyphe au cœur de notre existence (p. 57). »
    Quelle est exactement la contribution de Jünger à ce portrait de Prométhée ? Les savants répondront.
    Le chapitre sur Prométhée étant limpide, relecture. M’étant alors immergé dans le style de l’auteur, tout devint plus clair. Ce travail, publié en 1947, année où fut tourné le film Germania anno zero de Roberto Rossellini, s’inscrit clairement comme une tentative de lecture allégorique de l’histoire de l’Allemagne de la première moitié du XXe siècle.
    Ce livre intéressera donc des lecteurs avides de mythologie grecque, mais aussi les personnes à la recherche de témoignages de l’esprit de cette époque. C’est une contribution importante. Sa signature est incontestable. Rappelons-nous pour cela la biographie de Friedrich Georg Jünger. Il naît en 1898. L’Allemagne, sous la tutelle de la Prusse et de la Maison de Hohenzollern, s’est imposée comme une sinon la puissance majeure de l’Europe. Puis c’est 1918. La défaite. Guillaume II abdique. S’ensuivent des révolutions urbaines, une guerre civile présentant de nombreuses similitudes avec la situation du grand voisin russe ; la montée des nationaux-socialistes et une nouvelle guerre mondiale, encore perdue en 1945. Fini le Gross Deutschland désormais partagé entre Russes et Américains. Dans ce bouillonnement politique, le bouillonnement intellectuel est de rigueur. Citons la physique quantique, la psychanalyse. D’autres courants traversent ce monde allemand, ou plutôt germanique, à la recherche de certitudes.
    Nonobstant les engagements et les sensibilités des uns et des autres, beaucoup d’auteurs de langue allemande recherchent les composantes irréductibles de la nature humaine. On citera prudemment Alfred Rosenberg et son Mythe du XXe siècle (1930), succès de librairie inégalé alors. On évoquera plus ouvertement aussi l’œuvre de Carl G. Jung, pionnier de la psychologie de l’âme des peuples. Et d’autres. Friedrich Georg Jünger s’inscrit dans cette ambition. Il cherche dans la mythologie grecque les constantes fondamentales de la nature humaine. Se projetant dans la figure de Prométhée : « Il sent en lui des forces qui lui sont supérieures, qui l’amènent à croire qu’il peut la maîtriser de manière inédite. Ce n’est pas l’idée d’un monde créé, c’est l’idée de pouvoir créer un monde à lui seul qui le pousse en avant. C’est sans timidité qu’il contemple les grands archétypes de l’Être » (p. 62).
    La question que nous pose Friedrich Georg Jünger est de déterminer si nous devons, en tant qu’Allemands, en tant qu’Européens, en tant qu’Hommes, être des dieux ou des Titans : « Mais Zeus retourne tout. L’homme doit maintenant se décider pour les Titans ou pour les dieux. Il doit, nous a-t-on dit, sublimer sa nature titanique en nature dionysiaque. Il doit passer par le pressoir pour parvenir à la maturité spirituelle. Le dieu le seconde en cela de sa démence cathartique. C’est une conception dans laquelle Dionysos fait l’office de dieu guérisseur. Celle même que nous retrouvons dans l’idée aristotélicienne de la tragédie, en place de  celle du mythe » (p. 93). Relevons dans cette phrase que Friedrich Georg Jünger a fait son choix : il attribue une majuscule à « Titan » pour ne concéder qu’une minuscule à « dieux ».
    Une lecture fine permettra au lecteur de nourrir une réflexion s’inscrivant dans la grande alternative d’aujourd’hui opposant la Modernité se réalisant par la Mondialisation marchande, à l’image du monde des dieux ou de Dieu, à une Post-Modernité dont on ne dessine pas encore les contours, mais dont on perçoit que l’esprit des Titans est l’instigateur.
    Friedrich Georg Jünger souligne que : « La victoire des dieux olympiens ne se remporte pas sans mal. Réduits à leurs seules forces, les dieux ne sauraient faire pencher la balance. Pour terrasser les Titans, il faut des Titans. La lutte des dieux contre les Titans n’implique aucun dualisme. On ne peut en faire le conflit d’un principe lumineux et d’un principe de ténèbres » (p. 203).
    Face à une Allemagne s’étant engagée dans un titanisme qui l’a détruite, confrontée à une alliance (USA-URSS) résolument déiste, Friedrich Georg Jünger est amer : « Les Titans sont les champions d’un ordre ancien aux murailles cyclopéennes et quasiment inaltérables puisqu’elles sont l’œuvre de la nécessité même. Mais le nécessaire n’a jamais soulevé personne d’admiration, et la peine des hommes n’est qu’un effort ininterrompu pour rompre ces chaînes pesantes, dont les chairs sont lésées » (p. 206). A bon entendeur, salut !…
    Autrement, comme l’écrit sobrement Alain de Benoist, initiateur de cette publication, en réponse à une question de l’auteur de ces lignes : « Les motivations de Krisis pour cette publication ? (…) le plaisir de porter à la connaissance du public français l’un des grands livres d’un auteur trop méconnu de ce côté-ci du Rhin, le frère d’Ernst Jünger. »
    Frédéric Malaval, 17/11/2013
    Friedrich Georg Jünger, Les Titans et les dieux. Mythes grecs, Krisis, septembre 2013, 244 pages, Librairie Facta, 4 rue de Clichy Paris IXe, tel. 01 48 74 59 14
    http://www.polemia.com/les-titans-et-les-dieux-de-friedrich-georg-junger/