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culture et histoire - Page 863

  • La religiosité des Indo – Européens

    À l’heure actuelle, les multiples aspects linguistiques et mythologiques des civilisations indo-européennes sont devenus familiers à un large public. Ce résultat positif est dû, pour l’essentiel, aux recherches patientes d’érudits tels que Benveniste, de VriesHaudry, etc., et surtout Dumézil qui donna ses lettres de noblesse aux études indo-européennes. Au sein de cette féconde lignée de « quêteurs de l’indo-européanité » trouve légitimement place le linguiste et philologue allemand Hans F. K. Günther, véritable précurseur de G. Dumézil.

    religiosite-indo-europeenne.jpgGünther se présente comme le théoricien du courant “nordique” dans l’Allemagne de la République de Weimar. Il publia en 1934 un essai, désormais classique, intitulé Frömmigkeit nordischer Artung (que l’on traduit par “Religiosité de type nordique”), dans lequel il présentait de façon largement synthétique les grands traits spirituels des religions indo-européennes. Cet essai, édité récemment par les Éditions Pardès et traduit ici pour la première fois en français, est issu des textes de la sixième édition allemande, parue en 1963, et de l’édition anglaise, plus complète, parue en 1967. Quant au titre, qui présente une notable différence avec le titre originel allemand, il est tiré de celui de l’édition italienne intitulée Religiosità indoeuropea.

    C’est certes une gageure, voire un péril, compte tenu de l’actuel climat indo-européen.jpg“intellectuel”, que de rééditer l’ouvrage d’un chercheur aussi contesté et incompris que Hans F. K. Günther. Pour certains de nos contemporains, aux opinions fabriquées et imposées par les médias, Günther apparaîtra comme un “type” bizarre, “démodé”, passablement dangereux par les idées qu’il expose, tant les mots et les expressions qu’il emploie ont le pouvoir sémantique d’évoquer un ensemble d’idées qui prévalurent au cours d’une période précise de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe. De plus, ce brillant chercheur allemand passe volontiers, à tort, pour l’anthropologue officiel du IIIe Reich. Dans cette optique, la pensée et les travaux de Günther ont subi une “tabouisation” et une “criminalisation” de la part des Torquemada au petit pied du conformisme moral occidentalo-mondialiste et des minus médiatiques. C’est pour cela que la décision des Éditions Pardès de traduire et de publier ce maître-livre de Günther constitue, non seulement un acte d’utilité quant à une plus grande connaissance des recherches de l’auteur allemand, mais aussi un acte de courage. Nous ne pouvons que nous en féliciter.

    Dès l’abord, l’ouvrage s’ouvre sur deux textes importants : une Préface du traducteur, R. Steuckers, qui fournit une utile présentation sur la vie et l’œuvre de Günther, suivie d’une Présentation de J. Evola, parue pour la première fois dans une revue italienne de 1970. Après des précisions apportées quant à l’opportunité du changement de titre, le terme “nordique” cédant la place au terme “indo-européen”, J. Evola apporte aux lecteurs les nécessaires correctifs aux tendances « naturalistes » et « biologistes » de l’auteur allemand, et rectifie certaines « fausses perspectives » dans lesquelles, parfois, se place Günther, ou certains jugements pour le moins hâtifs portés par le chercheur. Ainsi en est-il, par exemple, d’un certain « défaut méthodologique » de Günther, ou encore de la méconnaissance par ce dernier de tout ce qui se rapporte à la « dimension de la transcendance », etc.

    Le reste de l’ouvrage est consacré au texte même de Hans F. K. Günther. Ce texte, véritablement “pré-dumézilien”, ne vise rien moins qu’à répondre à la question suivante : qu’est-ce que la religiosité indo-européenne ? Plus précisément, quelle est l’essence véritable de l’« attitude bien distincte des peuples et des hommes de souche indo-européenne vis-à-vis des puissances divines » que décrit Günther ?

    Partant d’un postulat, démontré depuis, de l’« existence d’une langue indo-européenne commune ou “primale”, dérivée d’un noyau commun datant de l’Âge du Bronze », qui renvoie forcément à un ensemble de peuples faisant usage de cet idiome, Günther en conclut logiquement et justement à l’existence d’une religiosité spécifique à ces peuples, déterminée « en comparant les diverses formes de religiosité de ces peuples ». Dès lors, son objet sera de « jeter un regard panoramique sur les lignes de faîte de la religiosité indo-européenne, de saisir cette religiosité dans ce qu’elle a de plus complet et de plus spécifique, en analysant ses expressions les plus pures et les plus riches ». Quant à la démarche d’ordre méthodologique adoptée par Günther afin de dégager les grandes lignes de cette religiosité, elle est des plus fécondes : c’est l’étude des sources tirées de l’ancien monde hellénique, romain, iranien et indien, non celles issues des peuples nordiques, dont, selon l’auteur, un grand nombre de conceptions seraient en fait altérées par des apports non indo-européens. Et Günther, à l’appui de ses dires, de citer l’exemple du célèbre Odin (Wotan) dont « de nombreux traits (…) ne sont pas indo-européens, et ne sont même pas spécifiquement germaniques ! »

    À partir du chapitre II commence une analyse systématique des lignes fondamentales de la religiosité indo-européenne ; apparaît clairement l’opposition radicale entre les religions non-révélées (dites “païennes”) et les religions révélées (comme le christianisme, par ex.). La caractéristique essentielle de la religiosité des Indo-Européens se situe dans la complète absence de crainte envers les dieux, « que ce soit la crainte de la divinité ou la crainte de la mort », qui génère bien entendu une “disposition” mentale et des attitudes particulières. Comme il n’approche pas les dieux avec une attitude servile, craintive, humble, et que, de plus, il ne se conçoit nullement comme simple “créature”, l’homo indo-europeanus éprouve un sentiment de familiarité, de “camaraderie”, avec le divin. Par conséquent, les sphères divine et humaine ne peuvent être nettement délimitées : les dieux et les hommes ne sont jamais très éloignés les uns des autres. Günther précise : « Les dieux y apparaissent comme des hommes immortels (…), et les hommes (…), nés de tribus nobles illustres, possèdent en eux quelque chose de divin… » Et l’auteur de noter : « Agamemnon, pareil aux dieux ». Autre précision importante : pour l’Indo-Européen, ce monde, qui est “sans commencement ni fin”, donc éternel, n’est jamais « dévalorisé » par une “souillure” ou un “péché” quelconque au profit d’un “autre monde”, d’un “arrière-monde” jugé meilleur. Il ignore de même, l’opposition entre « corps périssable et âme immortelle entre chair et esprit ». Toute conception se rapportant au « péché » (remplacé par la “faute” et le “déshonneur”, que l’on trouve également dans le Japon traditionnel), à la “rédemption”, au “Sauveur”, etc., lui est également étrangère. C’est là, véritablement la différence capitale entre la religiosité indo-européenne et celle ’issue du monde proche-oriental, essentiellement sémite.

    Dans les chapitres III et IV, Günther aborde l’immense domaine de l’éthique propre aux Indo-Européen ; éthique, bien entendu liée à la profonde religiosité de ces peuples indo-européens. La première constatation que fait Günther : les Indo-Européens ont toujours eu une méfiance instinctive de l’hybris humaine, c’est-à-dire de l’orgueil de soi. Cette répulsion envers cette dernière tient essentiellement au fait que les Indo-Européens ont toujours ressenti leur “limitation” intrinsèque, leur “petitesse” d’êtres contingents et mortels, face à la “non-limitation” des Dieux, et leur dépendance vis-à-vis de ces derniers. Il est à signaler, bien que Günther n’y fasse pas allusion, que cette intuition se retrouvera chez Saint Thomas d’Aquin, dans ses concepts d’être fini et d’Être infini (Dieu). Autre particularité des peuples indo-européens, très bien mise en relief par l’auteur allemand : la reconnaissance et l’acceptation sereine, sans fatalisme, de l’inexorabilité du destin. Günther précise : « C’est essentiellement parce que, face à la certitude que surviendra un déclin, l’Indo-Européen reste lucide, conscient du fait que sa spécificité héréditaire est une spécificité de combattant ». Précision capitale. L’Indo-Européen, concevant le monde comme une arène dans laquelle se déroule un combat perpétuel, selon une conception “agonistique”, se présente, dans la paix comme dans la guerre, comme un guerrier. Loin de le désespérer, c’est cette inéluctabilité de son destin — et la tension existentielle qu’elle provoque — qui pousse l’Indo-Européen à toujours combattre. Cependant, les vertus et les qualités que réclame une telle conception du destin, font qu’elle n’est pas accessible à tout un chacun. « Les religiosités indo-européennes, précise Günther, ne peuvent être transmises à n’importe quel type humain ». Elles s’adressent, non à la masse, mais à l’élite d’un peuple, celle du « mûrissement du héros qui regarde le destin en face, debout à côté de ses dieux ».

    Une conception aussi élevée réclamait une religiosité d’une même élévation. Cette religiosité indo-européenne ne pouvait être que « claire » et « limpide », faite du refus d’un “arrière-monde”, meilleur que le monde sensible, d’un sombre mysticisme, de pratiques ascétiques qui brisent le corps, et d’attitudes morbides. Selon Günther, « la religiosité des Indo-Européens est (…) une religiosité de la santé somatique et psychique (…). Elle est davantage une religiosité où l’âme emplie de force divine tente de s’élever au niveau des dieux au départ d’un équilibre : celui de toutes les forces somatiques et psychiques de l’homme ». Ces spécificités induisent, bien sûr, des attitudes particulières de la part de l’homme : prudence, réserve, « une timidité toute de noblesse, qualités qui correspondent à la plénitude du divin », répudiation des passions face à tous les phénomènes, « équilibre et dignité en face du divin », maîtrise de soi et noblesse contenue, auxquelles il faut joindre un sens certain de la mesure (la gravitas des Romains ou l’aidóos des Grecs). La religiosité indo-européenne nous apparaît essentiellement “terrestre”, pleinement enracinée dans ce monde où rien n’est inférieur en valeur par rapport à la divinité. Une telle attitude passe, par exemple, par le refus de tout dualisme, notamment celui corps/âme, pour établir, au contraire, un équilibre entre le corps — qui est honoré comme « expression visible d’une spécification spirituelle… » — et l’âme, même si les Indo-Européens conçoivent fort bien « que le corps et l’âme sont deux choses distinctes et d’essence différente ». Nous aboutissons ainsi à l’harmonieuse unité corps/âme. Ces caractéristiques ont pu faire dire à maints observateurs, à commencer par les auteurs chrétiens, que les religiosités indo-européennes, qualifiées de “païennes”, étaient essentiellement matérialistes, privées d’une véritable “dimension transcendante”. En fait, les Indo-Européens n’ignoraient nullement la notion d’Unité divine transcendante, à notre avis fort mal étudiée par Günther dans son essai. Les Indo-Européens situaient cette Unité divine, non dans un lointain et incertain au-delà, mais bien plutôt dans les actes concrets de la vie terrestre et contingente de l’homme ; aidé en cela par les actions des dieux, aspects divers de la grande Unité spirituelle et morale.

    Une autre idée est développée par Günther : le monde serait conçu par les peuples indo-européens comme un ordre, un Kosmos, un tout imprégné d’une raison universelle, d’une ratio. De cet ordre du monde doté de sens dépendrait l’ensemble des “créations” : la famille, le peuple, l’État, le droit, la vie de l’esprit, etc., et bien sûr l’homme, en tant que personne et maillon responsable de la mémoire et de l’héritage ancestral se perpétuant dans un ordre continu des générations. D’où l’importance, chez les Indo-Européens, des idées de fécondité, de génération, de reproduction et d’eugeneia. Si certaines affirmations de Günther méritent de nombreuses réserves, d’autres, par contre, sont fort pertinentes et souvent justes.

    Il traite rapidement de la conception de la mort chez les Indo-Européens ; pour eux, elle « n’acquiert jamais la signification cruciale d’un incitant à la foi et à un style de vie empreint de moralisme », mais est plutôt vue comme faisant partie de l’ordre du monde et des choses, et comme un « passage vers une vie qui, dans ses traits particuliers, ressemble à la vie dans le monde des vivants ». Il constate ensuite l’absence totale de rédempteur et de messie, car la vie, telle que la concevaient les Indo-Européens, faite de l’amitié avec les dieux et de l’auto-affirmation mesurée de l’homme au sein d’un monde ordonné doté de sens, rendait inutile toute idée de rédemption et de “sauvetage”. Günther aborde ensuite la forme de mysticisme dans laquelle a pu s’épanouir la religiosité indo-européenne. Forme particulière axée, non « sur une sensibilité exacerbée et un pansexualisme outrancier ni dans la mystique des excitations dues à l’ivresse », qui est le propre des mysticismes informels des peuples du Proche-Orient, mais au contraire fondée sur des pratiques aptes à favoriser une “mise-en-forme” de la personne s’auto-affirmant dans une totale liberté. Dès lors, ce mysticisme indo-européen sera constitué certes par un repli sur soi, vers sa propre intériorité, « en prenant distance par rapport aux tumultes de la vie », mais sans jamais faire abstraction du monde extérieur. Ainsi, précise Günther : « … le mysticisme indo-européen, en tant que regard vers l’intériorité, s’allie souvent avec un regard porté vers le large, vers le grand espace du monde. Ce ne sera donc pas une mystique cherchant à se couper du monde extérieur mais, au contraire, une mystique souhaitant explorer en profondeur les ressources du moi pour porter ensuite son regard vers le lointain ». La caractéristique particulière de cette mystique génère, à son tour, une attitude spécifique. Cette “ouverture sur le monde” fera participer la spiritualité à l’unité/totalité du monde, au “grand Pan”. « Le regard porté par l’Indo-Européen, note le chercheur allemand, sur la splendide immensité du monde (…), peut être interprété comme une acceptation joyeuse d’un Tout sans commencement ni fin (…), comme une manifestation dans la pensée de ce Tout (…) ou comme un sentiment d’identité avec le Tout que l’on a appelé, par ailleurs, “mystique de la nature” ». C’est pourquoi, la religiosité indo-européenne a souvent été qualifiée de “religion naturelle”, au sein de laquelle trouve place la notion d’un Dieu cosmique, « immanent au monde et présent dans l’intériorité de l’âme ». Cette “religion naturelle” revêt, pour les Indo-Européens, un sens profond. La piété et la religiosité qu’elle permet, « reflètent l’esprit et l’éthique, la rectitude de l’homme de race nordique, dont l’attitude mesurée et respectueuse vis-à-vis de la nature se fonde sur une sensibilité marquée par l’honneur et mue par une héroïcité exemplaire ». De plus, la piété de l’Indo-Européen, dans l’atteinte de Dieu, libéré de toute responsabilité des maux qui affligent la vie terrestre, suppose un certain nombre de vertus : « la liberté, la dignité, l’attitude sublime de l’âme noble… ». Tout cela renvoie aux notions d’humanitas, de dignitas, qui sont, en général, le propre d’un petit nombre de personnes, à l’instar des eleutheroï grecs ou des ingenui romains.

    Dans le dernier chapitre, Günther fait une analyse serrée et fort juste du monde moderne, plus précisément du XXe siècle. En dernier lieu, l’auteur démontre comment le monde moderne occidental, répudiant les valeurs intrinsèques des antiques peuples indo-européens, est entré dans une décadence irrémédiable. Ainsi en est-il du déclin de la véritable liberté et de la dignité humaine, qui est allé de pair avec l’apparition des idéologies, en particulier des socialismes qui diminuent l’individu au profit de l’État, et, d’une “économisation” (« démonie de l’économie », comme l’a écrit J. Evola) toujours croissante de la société. Un peu plus loin, Günther précise : « … que la perte de la liberté individuelle est inévitable dans toute société industrialisée ». Après avoir constaté que le déploiement de la véritable spiritualité indo-européenne a bel et bien pris fin, Günther conclut par une remarque pessimiste, malheureusement réelle : « À cette indo-européanité qui a brillé de tous ses feux de Benarès à Reykjavik, s’applique une parole d’Hamlet : “Vous ne verrez jamais rien qui l’égalera !” »

    Enfin, in fine, il faut noter une excellente Annexe du traducteur : Les races d’Europe selon Günther.

    Cet ouvrage de Hans F.K. Günther est capital. Certes, il contient du bon et du moins bon, et par maints cotes, il apparaîtra, non comme dépassé, mais comme sommaire à côté des immenses et définitifs travaux d’un G. Dumézil, par ex. Cependant, il mérite largement d’être lu, ne serait-ce que pour ce qu’il est : un tout premier document important des études indo-européennes, alors balbutiantes et qui, depuis, se sont fortement enrichies.

    * * *

    L’Âge d’Or n°10, 1990.

    https://www.centrostudilaruna.it/la-religiosite-des-indo-europeens.html

  • Identité nationale et éducation

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    Par André Murawski, conseiller régional Hauts-de-France, vice-président du groupe FN-RBM ♦ Pourquoi parler d’identité nationale en 2018 ? C’est-à-dire, pourquoi parler de nouveau d’identité, huit ans après le Grand débat sur l’identité nationale conduit du 2 novembre 2009 au 31 janvier 2010 à l’instigation de Nicolas Sarkozy et qui, on le sait, a glissé vers un débat sur l’immigration et sur l’islam ? Surtout, pourquoi associer l’éducation à l’identité dans la France de ce début du XXIe siècle ?

    L’actualité récente nous y invite. Pas forcément l’actualité événementielle, car les questions liées à l’identité nationale se sont peu à peu banalisées, notamment après les émeutes urbaines survenues à Clichy-sous-Bois fin 2005, après qu’une grenade des CRS avait visé une mosquée. Pas l’actualité événementielle donc, mais l’actualité éditoriale et institutionnelle.

    Du côté de l’édition, la polémique a été relancée en septembre 2017 après la parution d’un ouvrage de Bernard Ravet, fonctionnaire de l’éducation nationale ayant attendu d’être à la retraite pour divulguer des faits que son devoir de réserve lui commandait de taire, du moins au public, pendant les quinze années où il en a été le témoin. Intitulé « Principal de collège ou imam de la République ? », le livre dérange. Il dérange parce qu’il met en cause l’institution, bien sûr. Mais le livre dérange aussi parce que l’auteur aborde un problème récurrent : celui de l’influence grandissante d’une culture propre à une civilisation, la civilisation islamique, au sein d’une autre culture, propre à une autre civilisation, la nôtre : la civilisation occidentale, qui fut un temps confondue avec la chrétienté, mais dont les racines sont bien plus anciennes et les prolongements bien plus étendus.

    Du côté institutionnel, la gravité de la situation n’est ni méconnue, ni dissimulée. Ainsi, pour circonscrire l’observation au seul ministère de l’éducation nationale, plusieurs textes orientent l’action publique. En septembre 2015, la Conférence des présidents d’universités avait produit un guide intitulé « la laïcité dans l’enseignement supérieur », dont les recommandations portaient sur le déroulement des cours et sur le déroulement des examens, mais aussi sur la participation à l’animation de la vie étudiante et sur la participation à la vie démocratique étudiante. Si le fait religieux était au cœur de la réflexion, le port du voile y tenait une place toute particulière. Un an plus tard, au mois de décembre 2016, le ministère de l’éducation nationale diffusait un « livret laïcité » dans le cadre de la refondation de l’école. Là encore, après les déclarations de principe, les difficultés liées à l’enseignement étaient abordées clairement en cinq chapitres : « contestation au nom de convictions religieuses », « difficultés et contestations autour de l’enseignement des faits religieux », « réactions en cas de confrontation », « contestation d’un enseignant dans sa légitimité à enseigner tel ou tel point du programme », « commémorations et moments collectifs ». On mesure l’étendue du problème.

    Un problème dont l’institution scolaire, mais aussi les pouvoirs publics, ont pris la juste mesure. Le 3 mai 2017, un décret du Premier ministre créait un Conseil scientifique sur les processus de radicalisation. Le 10 décembre 2017, le ministre de l’éducation nationale reconnaissait que des statistiques allaient être mises en place sur la pression de l’islam dans les établissements scolaires. Le 20 décembre 2017, la Présidence de l’Assemblée nationale enregistrait une proposition de loi déposée par 45 députés et visant à créer un dispositif d’écoute et de signalement pour lutter contre la radicalisation islamiste dans les établissements d’enseignement supérieur. Enfin, au mois de février 2018, un rapport dit « rapport Clavreul », et intitulé « Laïcité, valeurs de la République et exigences minimales de la vie en société », constatait « l’impossible consensus », les risques « d’essoufflement » d’une mobilisation « inégale » et la nécessité de « donner plus d’impact aux politiques de promotion de la laïcité ».

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  • A AVIGNON, LES BRIGANDES FONT SALLE COMBLE

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  • CHEYENNE CARRON : « LA LÉGION EST UNE INSTITUTION D’EXCEPTION ! »

    5cdb0cca1e01aa120406ad7aa338b39f.jpgMercredi dernier sortait le dernier film de Cheyenne Carron, Jeunesse aux cœurs ardents. Ce film, qui raconte la relation entre un jeune en quête d’idéal et un ancien combattant, veut rendre hommage à nos anciens combattants d’Indochine, d’Algérie, à nos soldats de façon générale et, plus particulièrement, à la Légion étrangère. Au micro de Boulevard Voltaire, Cheyenne Carron.

    On peut voir ce très beau film actuellement à Paris au cinéma Le Balzac ou bien en le commandant directement en cliquant ici.

    Vous sortez votre onzième réalisation, Jeunesse aux coeurs ardents.
    Comment est né ce projet ?

    J’avais envie de parler de la Légion depuis très longtemps. La Légion évoque des souvenirs de mon adolescence, de ma jeunesse et d’un idéal que j’avais quand j’avais 16, 17 ans.
    Arrivée à Paris, je me suis engagée sur d’autres films. J’ai atterri un jour dans l’immeuble de Pierre Schoendoerffer et j’ai découvert son cinéma. Un jour, je me suis dit que le temps était venu de faire ce film. Il rend hommage aux soldats en général, et aux anciens combattants de la guerre d’Indochine et d’Algérie en particulier et parle d’un engagement dans la Légion étrangère.

    Votre film parle de la relation entre un jeune en quête d’idéal et un ancien combattant.
    Vous dîtes dans le film : « sans héros, la jeunesse est condamnée à mourir de froid ».
    L’époque est-elle favorable aux héros
     ?

    Je pense que la jeunesse est en quête d’idéaux. Si on fait l’effort d’aller fouiller dans le passé, nous avons une Histoire militaire et plus largement une Histoire des hommes en Europe assez exceptionnelle. Elle peut servir de socle et de support d’inspiration pour beaucoup de jeunes, mais le relais n’est pas toujours fait à l’école ou dans les médias. On nous parle peu de nos héros. Même dans le domaine du cinéma, peu de films mettent en avant les héros de notre Histoire. Prenons l’exemple des Cadets de Saumur ou la bataille de Camerone, pour revenir à la Légion. Il n’y a pas de film sur ces sujets. Il y aurait pourtant beaucoup à faire.
    Même s’il est difficile de parler pour toute une jeunesse, je pense que cette jeunesse peut se transcender, se fortifier et s’exalter si on lui permet d’entrevoir des héros qui ont marqué l’Histoire et auxquelles ils peuvent s’identifier.
    En France, les héros ne manquent pas.

    La Légion étrangère est-elle une belle source d’héroïsme pour la jeunesse ?

    La Légion, c’est l’héroïsme, bien sûr. C’est les batailles gagnées ou perdues avec panache. Mais ce n’est pas que cela, c’est aussi des valeurs, un code d’honneur, un idéal de solidarité entre hommes, une tenue face au monde et dans le combat. La Légion est une institution d’exception.
    Il n’y a pas que le mythe. Il en faut évidemment pour pouvoir se transformer et avoir les modèles, mais c’est aussi une réalité.

    Comment avez-vous réussi à convaincre les véritables anciens combattants de devenir acteurs dans votre film ?

    Plutôt que d’être acteurs, je dirais qu’ils ont plutôt incarné leur propre rôle au service d’une histoire que je racontais.
    Cela s’est fait assez naturellement. J’ai d’abord rencontré des responsables d’associations d’anciens combattants, notamment le Général Pinard Legry de l’association l’ASAF et la fédération Maginot, Les gueules cassées, etc.
    J’avais déjà des films a montré qui parlaient de mon cinéma pour les mettre en confiance.
    Ayant le soutien de la Légion étrangère, c’était beaucoup plus simple.
    Parce qu’ils ont cru en mon projet, ces hommes m’ont soutenu et m’ont ouvert les portes de leurs connaissances. Le Général Pinard Legry m’a en particulier beaucoup soutenue tout au long du film. Il m’a permis de rencontrer des anciens.
    À chaque fois, je leur racontais mes motivations et l’histoire de ce film.
    Dès lors, je pense au Général Gausserès, patron de la FSALE. C’est un homme remarquable qui m’a ouvert beaucoup de portes. Il m’a ramené beaucoup d’anciens de la Légion, car il savait que le film allait leur rendre hommage. Ils ont donc accepté de travailler avec moi. Bosser avec eux a été formidable pour moi.

    Où peut-on voir votre film ?

    Pour ceux qui vivent à Paris et qui souhaitent le voir en salle, il est projeté au Balzac.
    Il est vrai que faire du cinéma hors système me ferme beaucoup de salles en France.
    En revanche, ils peuvent l’acheter sur mon site.

    Réalisatrice, scénariste et productrice Son site
  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XXVI]

    Nous terminons ici la publication de cette série magistrale qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Sa lecture aura enrichi ceux qui l'auront faite. Elle explique aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. A l'issue de la parution de cette étude, Pierre Debray avait encore donné à Je Suis Français un entretien complémentaire et conclusif. Nous le publierons demain mardi.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LA DÉMOCRATIE OU LA VIE

    Assurément, les conjectures sur l'avenir se révèlent dangereuses. Les futurologues, qui connurent la faveur du public, dans les années soixante, avaient tout prévu, sauf la crise économique. Ce qui doit inciter à la prudence. Certes, il s'agissait de prophètes de bonheur, qui ont plus de chance de se tromper que les autres, mais le pire lui-même n'est jamais sûr. Tout ce qu'il est raisonnablement permis d'affirmer repose sur des courbes d'évolution : si rien ne vient perturber le taux de fécondité du tiers-monde et de l'Europe, si aucun événement ne transforme, de façon radicale, la situation, les hypothèses que nous formulons ont de sérieuses chances de se réaliser et encore convient-il de ne pas préciser les délais.

    Trois hypothèses peuvent donc être envisagées, encore qu'il y ait de fortes chances pour que, dans la pratique, elles se combinent de façon pour nous imprévisible :

    1. Les deux peuples fusionnent, de façon pacifique en renonçant l'un et l'autre à leur identité culturelle pour adopter une culture cosmopolite, à dominante américaine. Cela suppose la déislamisation, aussi complète, des immigrés d'origine musulmane. On assisterait à la naissance d'un peuple nouveau, sans passé donc sans mémoire, la France disparaîtrait au profit d'on ne sait quelle réalité historique, toute différente qui progressivement, élaborerait une langue, dérivée de la nôtre. Un phénomène semblable se produisit au haut Moyen-Age mais à l'époque, le christianisme servait de ciment. Qui le remplacerait ? Actuellement le seul candidat semble être « l’American way of life ».

    2. Bien que menacé, le pouvoir blanc parvient à maintenir les immigrés dans les tâches subalternes, s'appropriant le monopole du savoir. Il pratiquera, sous une forme ou sous une autre, un apartheid de fait, afin de ne pas risquer de perdre le pouvoir politique. Pour subsister, il lui faudra accepter la tutelle soviétique. En URSS aussi le pouvoir blanc est menacé. Le poids démographique des républiques musulmanes d'Asie Centrale s'accroît. Elles commencent à subir l'influence du fondamentalisme islamique. Les autorités locales, encore qu'étroitement surveillées par les représentants du Parti, tous d'origine européenne, manifestent des velléités d'autonomie. La guerre d'Afghanistan est certes commandée par des considérations géopolitiques. Communiste, la Russie continue sa progression vers les mers chaudes commencée sous les tsars. Néanmoins, la propagande officielle, si l'on en croit les témoignages de soldats tombés aux mains de l'ennemi, fait appel non au marxisme-léninisme mais au nationalisme grand-russien.

    3. Les leçons de l'histoire n'ayant jamais servi à personne, une troisième hypothèse, la plus vraisemblable, du moins pour le moment, reproduit le scénario de la chute de l'Empire Romain. Les « barbares » entrent d'abord comme esclaves, de nos jours comme prolétaires (au sens étymologique), ce qui n'est guère différent, dans la pratique. Ils se chargent des tâches les plus ingrates que dédaignent les citoyens. Puis, ceux-ci, refusant de servir comme soldats, on enrôle, dans un second stade, des barbares. Cependant, à la périphérie la pression des germains et des slaves, hier, et aujourd'hui des africains, se faisant plus forte, on achète certains chefs, chargés de contenir les autres tribus. Quand cela ne suffit plus, on leur offre des terres, qui, du fait de la faible natalité, retournent à la friche, afin qu'ils s'y installent, à charge pour eux de les défendre. Tout cela coûte cher. L'Etat épuise les citoyens en impôts. Le moment vient où les barbares entrent en masse, les armes à la main, parfois accueillis en libérateurs.

    On le voit, ces hypothèses ne se contredisent pas. Elles se combineront dans des proportions qui varieront. Une seule chose est sûre. Sur le territoire de la France une société nouvelle s'organisera, qui ne sera plus française, même si elle se souvient vaguement d'en avoir reçu l'héritage.

    Je sais bien que l'on nous accusera de construire un « scénario-catastrophe ».Du temps de Saint Augustin, l'Afrique romaine, en dépit des malheurs qui l'accablaient, ne pouvait pas imaginer que le christianisme allait subir une éradication radicale. Nous sommes à ce point persuadés, comme l'étaient les contemporains de Saint Augustin, de la supériorité de notre civilisation, que l'idée qu'elle soit menacée de s'effondrer devient littéralement impensable. Parce que nous les avons, pendant un siècle, ce qui n'est rien, tenus en sujétion, un racisme inconscient nous porte à mépriser les peuples musulmans. Nous mesurons mal la force mobilisatrice du Coran. Parce que chez nous la déchristianisation s'accélère nous ne parvenons plus à prendre l'exacte mesure de la puissance du facteur religieux. Parce que nous laissons la culture américaine utiliser l'hégémonie économique de ses industries « médiatiques » pour laminer la nôtre, nous comprenons mal le renouveau d'un Islam qui se bat pour préserver son identité culturelle et renoue, du fait même, avec sa vocation conquérante. Parce que nous sommes un vieux peuple, nous ne croyons plus qu'au confort matériel et intellectuel, alors que les peuples jeunes, retrouvent avec le sens du sacrifice le désir de s'approprier nos richesses.   •  FIN 

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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  • Les enjeux religieux de la souveraineté nationale

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    Le Sacre de Napoléon est un tableau de Jacques-Louis David, représentant le couronnement de l’impératrice Joséphine par Bonaparte, à Notre-Dame de Paris, en présence du pape Pie VII. Wikimedia Commons.

    Appréhender la question de la nation et de la souveraineté dans un vieux pays comme la France ne peut être effectué avec pertinence qu’en se référant à notre riche héritage institutionnel et politique puisant sa source à l’époque antique. C’est à cette passionnante plongée dans notre histoire plurimillénaire que nous convient l’économiste Jacques Sapir et le philosophe et théologien Bernard Bourdin, dans ce livre qui retranscrit leurs entretiens sous la conduite de Bertrand Renouvin.

    Dans une nation sécularisée comme le sont aujourd’hui les États modernes, l’évocation de la dimension religieuse paraîtrait presque dérisoire pour analyser le fait du pouvoir étatique. Pourtant, jusqu’à la Révolution française, c’est le pouvoir divin et lui seul qui conférait sa légitimité au pouvoir temporel, qu’il soit transmis au roi par la médiation de l’Église ou qu’il soit plus tard reçu directement de Dieu. C’est aussi en réaction aux sanglantes guerres de religion et pour y mettre un terme que des juristes comme Jean Bodin ont été amenés à concevoir les théories de la souveraineté. Or les institutions dont nous sommes aujourd’hui les héritiers sont précisément les fruits de cette histoire dense et complexe, et comprendre comment et pourquoi elles ont été forgées nous permet de nous les approprier, de les apprécier avec justesse et de les adapter à l’époque contemporaine. Il est difficile en effet de comprendre la spécificité de la laïcité à la française sans en connaître ses prémisses dans la monarchie absolue du XVIe siècle. Férus de culture humaniste, les deux universitaires convoquent tour à tour histoire, droit, étymologie, philosophie et théologie, pour offrir au lecteur un éclairage original et enrichissant sur les liens étroits qui existent en Occident entre la souveraineté, la nation et la religion. Tout au long de ce dialogue érudit qui nous fait parcourir l’Europe depuis les côtes atlantiques jusqu’à ses confins orientaux, on prend peu à peu conscience de l’importance de la notion de territoire, sans laquelle celle de nation et plus encore celle de souveraineté se trouvent absolument dénuées de sens. C’est ce qu’exprime Bernard Bourdin lorsqu’il soutient « qu’une forme politique a un rapport au temps, mais aussi à l’espace, les deux étant étroitement liés. La nation est un ordre spatial qui est […] nécessaire, parce qu’il est à taille humaine et enclin à un ordre de paix ».

    La suite

    https://www.actionfrancaise.net/2018/03/16/les-enjeux-religieux-de-la-souverainete-nationale/

  • Sous la neige, Jean-Marie Le Pen a rendu un émouvant hommage à François Duprat

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    Source Paris Vox cliquez ici

    Il y a 40 ans décédait François Duprat. Alors qu’il se faisait conduire par sa femme en voiture, une bombe explose dans celle-ci et lui coûte la vie, c’était le 18 mars 1978. Les auteurs de cet attentat n’ont jamais été identifiés. La liste des accusés est longue, certains pointaient du doigt l’extrême gauche, d’autres des services secrets (le Mossad ou les services français notamment) alors que d’autres dénonçaient un règlement de compte interne à la droite nationale. 40 ans après, si les questions demeurent, l’heure est au recueillement, pas à la vengeance.

    Afin de lui rendre hommage, Jean Marie le Pen a prononcé un discours et déposé une gerbe. Une petite trentaine de personnes étaient présentes autour du “Menhir”.  Les “mousquetaires du président” (ancien DPS FN) étaient présents en nombre. 

    Rendant hommage à son ancien numéro deux, Jean-Marie le Pen a déclaré que le fait de mourir jeune lui (à François Duprat) avait “évité les affres de la vieillesse“. Revenant rapidement sur la vie de son ancien numéro 2 au FN, Jean-Marie le Pen a conclu par “Notre devise 40 ans après demeure Honneur et Fidélité.”

    Qui était François Duprat ?

    François Duprat était un théoricien nationaliste révolutionnaire, il faisait partie des pionniers du Front national et d’Ordre nouveau. Il fut également un compagnon de route et relais de Dominique Venner dans sa jeunesse. Auteur prolifique, il fut le père des Cahiers européens et de la Revue d’histoire du fascisme. Volonté de lui nuire ou réalité, certains ont avancé que François Duprat travaillait pour les services secrets. (L’émission“ Rendez-vous avec X” de France Inter défendait notamment cette théorie).

    Pour mieux connaitre son oeuvre, une réédition récente de ses écrits vient de paraître chez Ars Magna, une biographie complète de François Duprat était également sortie dans les Cahiers d’histoire du Nationalisme.