Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

divers - Page 264

  • Nikos Aliagas de bon matin sur Europe 1 : l’anesthésie générale au saut du lit

    bonnet_aliagas-381x475.jpg

    Les instances supérieures d’Europe1 ont eu beau pétrir et repétrir la grille des programmes, la pâte de l’audience n’a, à ce jour, jamais voulu lever. La clientèle de Patrick Cohen ayant refusé de franchir les portes de la Maison de la Radio pour le suivre jusqu’à la rue François Ier, la station a fait appel, cette fois-ci, au gentil Nikos Aliagas. Ni de gauche, ni de droite, ni doux, ni dur, la personnalité de l’animateur va-t-elle réussir à faire revenir l’auditeur enfui sous d’autres cieux ? Le mystère est entier. À défaut d’inventivité, loin de toute prise de risque, la technique des directeurs de programmes consiste à installer sur les ondes des personnalités connues du public pour leurs activités télévisuelles. Partant de ce principe, le choix d’Europe 1 se limitait aux animateurs encore inemployés par les autres radios généralistes. Donc Nikos.

    Très étrangement, la direction n’a pas songé une seule seconde à confier les rênes de sa matinale à Éric Zemmour. Sans doute un moment de distraction. Viré de RTL, le chroniqueur était pourtant sur le marché. Libre de tout engagement. À ce stade de déconfiture, le coup de poker méritait d’être tenté. Une émission présentée par le binôme Zemmour/Naulleau (pour un juste équilibre) était en mesure de créer l’événement et, par là même, d’attirer un auditoire lassé par l’info aseptisée en vigueur chez la concurrence. L’avancée de la sensibilité dite « populiste » permettait d’envisager cette audace, au bout du compte, assez peu risquée.

    Plutôt que jouer la carte de l’air du temps, aussi déplaisant soit-il pour les actionnaires, Europe 1 a préféré miser sur l’extrême frilosité. Après le virage à gauche concrétisé par l’arrivée de Patrick Cohen l’année dernière, la station effectue un repli vers la variété au service de l’info. Ira-t-elle jusqu’à faire chanter les dépêches de l’AFP par des candidats de « The Voice » ? Le ton mielleux de certains chroniqueurs radio manque cruellement d’accompagnement musical. Un billet de Raphaël Glucksmann agrémenté de quelques notes de piano serait du meilleur goût. Plébiscité par les constructeurs d’ascenseurs. Bon pour l’Eurovision ! Nikos peut révolutionner la formule. Quel journaliste interprète le plus magistralement la partition élyséenne ? Amis auditeurs, nous attendons votre verdict. À bien y réfléchir, Europe 1 tient, peut-être, le concept qui verra les auditeurs se rendormir encore plus vite que ceux de RTL.

    Jany Leroy

    http://www.bvoltaire.fr/nikos-aliagas-de-bon-matin-sur-europe-1-lanesthesie-generale-au-saut-du-lit/

  • Hulot battu par K-O – Journal du mardi 28 août 2018

    Politique / Hulot battu par K-O 
    Nicolas Hulot claque la porte du gouvernement Philippe. Glyphosate, énergie, chasse, le ministre de la transition écologique et solidaire aura avalé des couleuvres pendant 15 mois en laissant agiter son image par le président de la République. Bilan de son ministère : un énorme fiasco.

    Société / Parcoursup : le soutien scolaire lui dit merci
    Pour anticiper les défaillances de Parcoursup, de nombreux lycéens ont fait appel à des sociétés de soutien scolaire pendant l’été. Une aubaine pour les prestataires privés et un désaveux pour l’enseignement public français.

    Economie / La machine remplace-t-elle l’homme ?

    L’actualité en bref

    Lien dailymotion

    Lien rutube

     
  • Alain de Benoist dit ici de justes et belles choses sur les vertus sociales de la jeunesse et sur celles des « anciens » ...

    3131774444.jpg

    Ces derniers jours, Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire plusieurs entretiens qui nous intéressent à l'évidence. Celui-ci en particulier [11.08]. Il y exprime des idées, au sens fort, fondamentales. Lisez !  LFAR   

    « Quand les « vieux » n’ont plus rien à nous apprendre c’est le passé qu’on oublie… »

    L’espérance de vie ne cesse de s’allonger. Ce phénomène n’est pas anodin, surtout depuis que les personnes âgées ne sont plus prises en charge par leur famille, comme c’est encore le cas en Afrique, mais par des établissements spécialisés qui coûtent de plus en plus cher et dans lesquels ils sont souvent maltraités. Une raison de plus pour ne pas vouloir vieillir ?

    D’abord, rien ne garantit que l’espérance de vie va continuer à augmenter, et donc que les enfants nés dans les années 2000 vivront plus longtemps que leurs parents (on a même quelques bonnes raisons d’en douter). D’autre part, l’espérance de vie en bonne santé et l’espérance de vie tout court ne sont pas la même chose (en France, 79-85 ans pour l’espérance de vie, 62-63 ans pour l’espérance en bonne santé), d’autant que la seconde augmente plus vite que la première. Mais vous avez raison, le sort de ceux qu’on appelle aujourd’hui pudiquement des « seniors » est souvent peu enviable. Il ne faut certes pas généraliser, mais dans le meilleur des cas, les vieux sont des pépés et des mémés qu’on aime bien, surtout quand ils peuvent rendre des services (garder la maison, nourrir le chat et s’occuper des enfants), dans le pire des vieillards à qui l’on n’a plus rien à dire et dont on attend, avec plus ou moins d’impatience, le transfert aux soins palliatifs, quand on ne les abandonne pas dans une supérette sur l’autoroute pour pouvoir partir en vacances !

    Il y a, à cela, de multiples causes. J’en vois au moins deux. La première tient au fait que la famille nucléaire exclut de plus en plus les grands-parents. L’évolution de l’habitat rend le plus souvent impossible la traditionnelle coexistence des générations. Et l’accélération sociale fait que les seniors ne peuvent plus transmettre leur expérience aux plus jeunes, dont le mode de vie et l’environnement technologique diffèrent radicalement de ce qu’ils ont eux-mêmes connu.

    L’autre raison est plus fondamentale. Aujourd’hui, on peut aimer les vieillards bien qu’ils soient des vieillards, mais il est très rare qu’on les respecte parce qu’ils sont des vieillards. Autrefois, c’était l’inverse. On respectait les vieux parce qu’ils étaient des « anciens » et qu’on vénérait les ancêtres. Toutes les sociétés traditionnelles rendent un culte aux ancêtres, parce que c’est à eux que l’on doit la tradition d’où sont sortis les mœurs et qu’ils ont été les fondateurs de la lignée. Pensez à ce que représentait le mos maiorum pour les Romains. L’idéologie du progrès a discrédité le passé, qui n’aurait plus rien à nous dire parce que demain sera nécessairement meilleur. Ce qui compte, c’est l’avenir, et donc la jeunesse qui va inventer un homme nouveau, tandis que le passé ne propose que des vieilleries, de croyances et de valeurs dépassées. Les vieux peuvent avoir des histoires à nous raconter, mais fondamentalement, ils n’ont rien à nous enseigner, car nous vivons dans un monde différent. La figure du père a elle-même été discréditée, à plus forte raison celle du grand-père. C’est la raison pour laquelle l’infanticide passe aujourd’hui pour le crime le plus horrible, alors qu’autrefois c’était le parricide.

    D’un côté, notre société magnifie la jeunesse, mais de l’autre, ce sont désormais les « seniors » qui, bénéficiant d’un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne, sont l’objet de toutes les sollicitations publicitaires. La vieillesse serait-elle devenue un marché comme les autres ?

    Le senior est, à l’origine, un titre de respect : c’est de ce mot latin, dont la variante dénasalisée était seiior, que viennent le « sieur », le « sire » (cas-sujet du précédent), le « seigneur » (dérivé de la forme accusative seniorem) et la « seigneurie », le « monsieur » (« mon seigneur »), le « messire », le signor(e) italien, le señor espagnol, le senyor catalan, le sir des Anglais. Aujourd’hui, c’est une litote qu’on emploie pour faire croire aux anciens qu’ils sont encore jeunes. Et comme on leur a mis dans la tête que l’objectif de l’âge adulte est de refuser par tous les moyens de vieillir, que de surcroît ils disposent en effet souvent d’un pouvoir d’achat supérieur, ils constituent un marché juteux pour l’empire de la marchandise, qui leur propose mille recettes pour rester « toujours jeunes ». Cela n’empêche évidemment pas de voir aussi dans la jeunesse un marché très profitable. La logique du profit est ainsi faite qu’elle recouvre tout ce qu’elle peut avaler, même ce qui naguère ne pouvait être ni acheté ni vendu.

    En politique, les Français paraissent être à la fois nostalgiques de la figure du « vieux sage », le général de Gaulle ou Antoine Pinay, et très demandeurs de celle des « jeunes loups », comme Emmanuel Macron, voire des « jeunes louves », comme Marion Maréchal. Ces deux aspirations ne sont-elles pas contradictoires ?

    Je ne crois pas. Chaque âge à ses vertus et il n’est pas interdit de les apprécier toutes : l’énergie et le savoir, la combativité et la sagesse, le chevalier et le roi, le guerrier et le philosophe, etc. Dans les récits homériques, si Achille représente l’intensité, Ulysse (Illustration) représente la durée, ce qui n’empêche pas les Troyens comme les Grecs de respecter Priam ou Agamemnon. Dans le schéma trifonctionnel de l’idéologie indo-européenne tel que l’ont restitué Georges Dumézil et quelques autres, la première fonction (la souveraineté politique, juridique et religieuse) et la deuxième (la fonction guerrière) se complètent très bien. Il en reste heureusement encore quelques traces dans l’esprit de nos contemporains. 

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier 
  • Le concert de Medine au Bataclan : un nouvel attentat contre le peuple de France

  • Zoom – Jean-Paul Chayrigues de Olmetta : “Mon rétroviseur de droite”

  • Commandant Aubenas, vous connaissez ?

    unnamed.jpgLa chaine du

    Commandant Aubenas : cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Le Camp Maxime Real del Sarte, Université d'été 2018, s'est terminé hier

    1245159747.jpg

    « Plus que jamais c'est l'heure de la doctrine : non pour en faire un bloc indigeste et répulsif, impossible à appliquer sans intelligence dans les circonstances actuelles, mais pour en utiliser les indispensables lumières dans le chaos mental où se complaisent les prétendus fabricants de sociétés nouvelles bâties sur les nuées. »

    Michel de Penfentenyo

    L'Action Française est une grande famille ! 
    Fin du Camp Maxime Réal del Sarte 2018 : 230 participants pour la journée de samedi !

    Premières photos

    40090708_1673812699395482_3057216974661615616_n.jpg

    40106468_1673812669395485_2275642070498541568_n.jpg

    39786288_1847422198644886_6347879599547875328_o.jpg

    40078949_1891119090942717_6166973962132652032_o.jpg

    Plus de photos ICI

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/08/27/le-camp-maxime-real-del-sarte-universite-d-ete-2018-est-en-c-6075150.html

  • Patrimoine • Refuser l'interdit jeté sur Maurras et sur sa maison à Martigues ! Suite ...

    3674914905.jpg

    « Nous ce qu'on dit, c'est que cette maison elle n'est rien. Ce n'est pas un musée. C'est quatre murs où a vécu Charles Maurras. Rien d'autre. Eh oui ! C'est tout. »

    Le vendredi 9 février 2018, Franz-Olivier Giesbert est à Martigues, pour la chaîne C8. Il doit y réaliser un court reportage sur Charles Maurras destiné à l'émission de Thierry Ardisson Salut les terriens programmée le surlendemain dimanche en soirée.

    Franz-Olivier Giesbert souhaite visiter, sinon la maison, en travaux, du moins le jardin de Maurras, chemin de Paradis. Il se rend à la mairie de Martigues pour en obtenir l'accès - dont il sait par avance qu'il lui sera refusé. A lui, à son cameraman et aux personnes qui l'accompagnent, dont un jeune cadre de l'Action française qu'il interviewera.   La mairie lui refusera effectivement l'accès au jardin dans les termes étonnants qu'on peut lire en exergue de cet article. Et ce via un agent municipal chargé de cette réponse évidemment marquée par le sectarisme, l'ignorance et le simple déni de réalité. Franz-Olivier Giesbert filmera la maison et le jardin de Maurras de l'extérieur...

    Le déni de réalité porte sur bien des éléments littéraires, poétiques, historiques, dont la mairie de Martigues semble ignorante. Mais le déni de réalité porte aussi sur l'histoire municipale elle-même. Notamment sur les circonstances même du transfert de propriété de la maison de Maurras, de sa famille à la municipalité de Martigues. 

    Ce transfert eut lieu le 27 septembre 1997, au cours d'une cérémonie tenue dans les jardins de la maison du Chemin de Paradis, en présence de Paul Lombard, maire (communiste) de Martigues (de 1968 à 2009), de Jacques Maurras, neveu de Charles Maurras et de Michel Déon, de l'Académie française. Michel Déon avait été secrétaire de Charles Maurras à Lyon pendant l'Occupation. Il était de l'Académie française, institution à laquelle Maurras avait appartenu. De nombreuses personnes,  assistaient à la cérémonie dans le jardin dont l'actuelle équipe de Lafautearousseau

    Des allocutions furent échangées entre Jacques Maurras et Paul Lombard qui fit part de la qualité de ses relations avec Jacques Maurras. Paul Lombard était sans-doute un homme intelligent, cultivé et dénué du sectarisme dont font preuve ses successeurs, ou une partie d'entre eux. Michel Déon prononça enfin un superbe discours, de pleine fidélité au maître de sa jeunesse. Ce discours, Paul Lombard l'entendit. Nous comptons bien le publier un jour prochain. Il y a de nombreux témoins de cet après-midi de septembre 1997 qui ne laissait pas présager l'ostracisme de tout ou partie de l'actuelle équipe municipale.Une plaque apposée sur la maison (ci-dessous) commémore cette journée.

    Pourquoi avons-nous rappelé, raconté cela ? Parce qu'il faut « refuser l'interdit jeté sur Maurras et sur sa maison à Martigues ! » et s'employer activement à ce qu'il soit levé. On lira les articles que nous avons déjà publiés sur ce sujet*. Et bien-sûr nous y reviendrons.    

    3396999706.JPG

     Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Refuser l'interdit jeté sur Maurras et sur sa maison à Martigues !

    Refuser l'interdit jeté sur Maurras et sur sa maison à Martigues ! Suite et précisions ...

  • ZAPPING GAUCHISTE DE L'ETE

  • L’inquiétante vision du monde des élites progressistes et la mission de la droite

    Par Jean-Claude Pacitto*

    Dans un remarquable ouvrage consacré à l’évolution du parti démocrate américain, Pourquoi les riches votent à gauche, Thomas Frank pose une question et surtout y répond : comment des partis qui prétendaient défendre les intérêts des catégories populaires et moyennes sont-ils devenus, à partir des années 80, les porte-parole des catégories sinon privilégiées, du moins fort éloignées de leur sociologie première ? Car ce que dit Thomas Frank du parti démocrate pourrait être généralisé à tous les partis sociaux- démocrates européens, et notamment au PS français. À compter des années 90, les catégories populaires ont commencé à déserter ces formations.

    Thomas Frank nous décrit les causes politiques et organisationnelles de cette mutation. Si, aux États-Unis, le parti démocrate avait toujours attiré les intellectuels, il va, au début des années 90, devenir le porte-parole de la « classe professionnelle ». Comme le PS français, le parti démocrate va se muer en parti des élites, avec un fort pourcentage de cadres et d’adhérents issus des grandes universités. Ces nouveaux bataillons du parti partagent un postulat : les études supérieures qu’ils ont accomplies leur confèrent le droit d’imposer à la société américaine leur vision du monde et leurs choix.

    Évoluant dans les secteurs de la nouvelle économie ou dans des secteurs souvent protégés de la concurrence mondiale, les élites progressistes - à l’instar de John Sperling qui publie en 2004 un livre qui est tout un programme The Great Divide. Retro Versus Metro America – considèrent qu’il y a d’un côté le vieux monde (industrie d’extraction, agriculture) et de l’autre le nouveau monde, celui des nouvelles technologies, de la banque et des avancées sociétales. D’un côté, un monde ringard et fermé car peuplé de non-diplômés, condamné à tomber dans les oubliettes de l’histoire ; de l’autre, le monde ouvert et branché des diplômés.

    À la même époque, en France, think-tanks et économistes proches du PS dissertaient sur l’avènement d’une société sans usines. On connaît la conséquence : le tragique abandon de notre industrie. Lorsque Hillary Clinton traita les électeurs de Trump de «ramassis de minables » lors de la présidentielle, elle était cohérente avec cette vision du monde. De même, le mépris à peine voilé des élites socialistes envers la France périphérique, peuplée de « beaufs et de racistes » ne doit pas étonner, il est la conséquence de cette représentation de la société. Le vieux monde est aussi celui des vieilles croyances auxquelles sont rattachées les religions.

    Ainsi, le catholicisme, qui cumule l’ancienneté et une morale jugée « outdated », est devenu la cible de ces nouvelles élites. Très souvent, en matière spirituelle, l’élite progressiste adhère à une sorte de New Age. Un bouddhisme bricolé et peu exigeant est devenu la religion de substitution pour nombre de dirigeants de la nouvelle économie, le cas Steve Jobs en témoignait.

    Thomas Frank développe également un point très important : la fusion, au début des années 2000, des élites intellectuelles et économiques. Désormais, les nouveaux capitalistes, à de rares exceptions près, soutiennent en masse le parti démocrate. Si cette question est largement taboue en France, on y ferait les mêmes constats. Le progressisme de certains essayistes à la mode est très proche de celui des élites progressistes américaines. Cette vision d’un monde nomade où le salut de chacun dépend de sa faculté à « s’empoweriser » (sic) et à capter, mieux que les autres, les ressources disponibles est le cœur de l’idéologie progressiste. Dans cette vision, il n’y a plus de place pour la quiétude et l’enracinement.

    La valeur de l’individu est mesurée à l’aune de sa propension à bouger et à changer de métier. Le nouveau monde est un monde de gens qui gagnent. Le statut du perdant dans la vision progressiste du monde est celui d’un individu qui n’a pas su saisir sa chance et qui a résisté à l’injonction du changement. Cela explique le paradoxe que les gouvernements de gauche sont souvent plus impitoyables avec les perdants de la mondialisation que ceux de droite. Le « yes we can » tant loué d’Obama n’est pas, comme on l’a cru souvent, une seule injonction volontariste visant à fixer une nouvelle frontière mais une obligation qui ne se discute pas. Si vous ne pouvez pas, c’est que vous êtes un incapable, donc un perdant, et que vous ne méritez pas de faire partie du nouveau monde.

    La montée en puissance des partis populistes découle largement de cette mutation de la gauche et le succès de Trump résulte aussi de la prise en compte de cette réalité. À rebours de l’élite  du parti républicain qui pensait que tout se joue dans le domaine du combat culturel, Trump avait compris qu’il fallait aussi réinvestir le domaine économique avec des propositions susceptibles d’intéresser les « retros », telles que la réindustrialisation des États-Unis. Or en ce domaine la droite classique européenne reste souvent inaudible. Le « big business », à qui elle fait toujours les yeux doux, est désormais acquis aux thèses progressistes. Si la droite n’est pas capable de formuler un discours offensif en direction des « retros » (ouvriers, catégories moyennes, dirigeants de PME et bourgeoisie dite conservatrice), bref tous ceux que les progressistes vouent aux poubelles de l’histoire, la droite disparaîtra. C’est un front interclassiste qu’elle doit susciter, celui des gens qui évoluent dans le monde réel et qui ne veulent pas de l’univers que nous promettent les élites progressistes. Cela nécessite d’articuler intelligemment le culturel à l’économique. La droite en est-elle capable ?

    (*) Maître de conférence HDR en sciences de gestion à l’université Paris-Est.

    (Source, Le Figaro 25/08/2018)

    http://synthesenationale.hautetfort.com/