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divers - Page 323

  • Deux aéroports pour la réunification bretonne ?

    L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes pourrait bien avoir des conséquences inattendues sur l'organisation territoriale de l'Ouest de la France et en finir avec une injustice historique pour la Bretagne, et il n'est pas impossible que le président actuel et son gouvernement y aient aussi pensé, dans une perspective de long terme et pour, là aussi, refermer un dossier vieux de... plus de deux siècles !

    En effet, l'annonce de l'aménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique couplé avec celui de Rennes-Saint-Jacques de la Lande peut aussi être interprétée comme la nécessité reconnue par le gouvernement de former une sorte de duopole aéroportuaire avec les deux villes « capitales » de la Bretagne historique, ducale et parlementaire. Et si cela pouvait constituer l'ébauche d'une politique véritablement conjointe des deux grandes villes, concernée l'une et l'autre par une augmentation similaire et continue de la population avec l'arrivée de personnes, souvent jeunes et appartenant aux classes moyennes, issues de la Région parisienne, et participant de la même logique socio-culturelle, et par des enjeux communs d'aménagement du territoire ?

    Resserrer les liens entre les deux villes (et avec l'appoint des autres cités de Bretagne, qui ne doivent pas être négligées), elles-mêmes reliées au cœur actif de la France par les lignes ferroviaires à grande vitesse (ce qui fait de la Bretagne une sorte de « banlieue » de Paris, sans la mauvaise réputation qui colle parfois à ce terme...), est le meilleur moyen de recréer une forte communauté d'intérêts et, pourquoi pas, de renforcer la notion d'appartenance à un même ensemble « régional » d'origine historique, ce que certains nomment « la nation bretonne », forte et belle formule qui ne fait pas peur au royaliste fédéraliste que je suis. L'occasion est belle de réactiver une forme d'identité bretonne autour du patrimoine commun et complémentaire des deux grandes cités, et, en somme, de préparer, pour les années prochaines, une « logique » réunification bretonne. Encore faudra-t-il que les « barons » nantais, défenseurs des artificiels Pays de la Loire, comprennent et acceptent cette opportunité dont certains craindront les conséquences pour leurs pouvoirs féodaux... La République a plus renforcé les féodalités depuis les années Defferre et ses lois de décentralisation que les provinces et leurs libertés légitimes, et cela constitue, il est vrai, un risque politique à ne pas méconnaître ou sous-estimer !

    https://nouvelle-chouannerie.com/

  • Le Pen, les Mémoires : l'entretien avec Guillaume de Thieulloy, son éditeur, publié dans Présent

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    C’est aux éditions Muller que Jean-Marie Le Pen publie ses Mémoires à paraître le 1er mars, extrêmement attendus et juste avant un congrès où le Front national changera peut-être de nom. A la tête de Muller, quelqu’un que l’on ne présente plus : Guillaume de Thieulloy, le directeur de publication du Salon beige, de Nouvelles de France, de l’Observatoire de la christianophobie et des 4 Vérités. Il a fallu le torturer car le secret est bien gardé, mais nous sommes arrivés à en savoir un peu plus.

    Comment avez-vous réussi ce gros coup d’édition ? Tous les éditeurs parisiens devaient être sur les rangs ?

    C’est aussi ce que j’aurais pensé spontanément. Mais manifestement, ce n’était pas le cas. Autant que je sache, Jean-Marie Le Pen et son entourage se sont heurtés à plusieurs refus. Ce qui est certain, c’est que ce gros coup m’est « tombé dessus », sans que je l’aie cherché. Mais je ne vais pas jouer les saintes nitouches, j’avoue que cela m’a bien plu de faire un peu la nique à des confrères plus prestigieux que moi.

    Quand doit sortir le premier tome ? A combien d’exemplaires doit-il être diffusé ? Combien prévoyez-vous de volumes et concernant quelles époques ?

    Le premier tome doit sortir début mars. A priori, la mise en place en librairie devrait être de l’ordre de 40 000 exemplaires. Ce premier tome couvre la période qui va jusqu’en 1972, date de la fondation du Front national (NDLR : Marine Le Pen avait quatre ans). Je n’ai pas encore vu le deuxième tome, mais je dois avouer que ce premier m’a semblé presque plus intéressant que les récits de combats politiques qui vont suivre : l’enfance d’un pupille de la nation, la Résistance, la décolonisation, la Corpo de droit et le poujadisme, les combats pour l’Algérie française, la campagne de Tixier-Vignancour, Mai 68… Tout cela fait un demi-siècle de vie française contemporaine vue par un acteur de premier plan. Franchement, je ne comprends pas qu’il ne se soit pas trouvé un seul « grand éditeur » pour publier ce livre.

    Quelle anecdote vous a le plus marqué ?

    Je ne voudrais pas déflorer le contenu, mais, pour moi, la plus grande surprise a été de lire le récit de l’enfance d’un fils, puis d’un orphelin de marin pêcheur. On a peine à imaginer qu’il y a 80 ans, des Français vivaient dans de telles conditions. Je ne dis pas cela pour faire pleurer dans les chaumières, mais cela relativise un tantinet l’image, complaisamment colportée par certains médias, du milliardaire exploitant cyniquement la misère du « populo »… Je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup d’hommes politiques qui aient une telle expérience de la vie dudit « populo ».

    On sait que la parole de Jean-Marie Le Pen est très libre. Avez-vous posé certaines limites en tant qu’éditeur ?

    Non, les seules limites que j’avais fixées – mais qui n’ont posé aucun problème – étaient les limites de la loi. Pour le reste, je suis suffisamment attaché à ma liberté pour laisser aux autres leur propre liberté et, naturellement, la responsabilité de ce qu’ils écrivent !

    Avec le recul du temps, est-ce que Jean-Marie Le Pen a pris des distances avec ces « bons mots » qui ont parfois été contre-productifs pour le combat de ses idées ?

    Nous n’en avons pas parlé. Et ce premier volume s’arrête précisément à la fondation du FN, donc bien avant les fameux « bons mots ». Comme beaucoup d’amis de Présent (je pense, en particulier, à Bernard Antony), je ne suis pas de ceux qui trouvaient que ces mots étaient particulièrement bons. Quant à savoir quel rôle ils ont joué dans la progression des idées de Jean-Marie Le Pen, j’avoue que je serais bien incapable de le dire, même s’il est bien évident qu’ils ont été utilisés pour « diaboliser » et pour installer ce « cordon sanitaire » qui permet à la gauche – alliée, rappelons-le, aux communistes aux cent millions de morts depuis 1917 ! – de gouverner la France, alors que cette dernière est majoritairement à droite. Ceci étant, j’ai l’impression qu’avec ou sans « bons mots », le machiavélique Mitterrand aurait trouvé le moyen de mettre ce coin entre la « droite parlementaire » et la « droite nationale ».

    Est-ce que la mémoire de Jean-Marie Le Pen est aussi performante que celle de Trump selon ses derniers examens médicaux ?

    Je ne saurais mieux vous répondre qu’en vous invitant à lire ce premier tome : vous verrez un homme politique qui a traversé des décennies de combats de toute sorte et qui en parle avec force détails, et dans une langue magnifique. J’imagine qu’il s’est aidé de notes et sans doute du souvenir de ses proches, mais le résultat fait honneur à sa mémoire ! Je laisse les médecins faire un bilan de santé comparé de Trump et Le Pen ; moi, je me contente de lire les deux – bien que leurs styles respectifs soient aussi différents que l’imparfait du subjonctif est éloigné du langage des « twittonautes » – avec l’admiration d’un simple observateur pour des acteurs à la carrière si bien remplie…

    Propos recueillis par Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du samedi 20 janvier 2018

  • Le respect (schonen) de la nation

    Heidegger explique dans son extraordinaire livre Essais et conférences ou Recueillement, ce qu'est le respect du quadriparti.
         Le quadriparti est constitué de la terre, du ciel, de la divinité et des hommes. Ménager le quadriparti consiste à "sauver la terre", à sauver les racines au lieu de les exploiter jusqu'à l'épuisement. Ménager le quadriparti, c'est accueillir le ciel comme ciel, donc respecter le déroulement du temps, le mûrissement des choses, ne pas faire de révolution. Ménager le quadriparti, c'est attendre le Divin comme tel et ne pas tomber dans l'adoration des idoles, dans la superstition. Enfin, ménager le quadriparti, c'est conduire les mortels en dehors de la futilité et de la dispersion afin qu'ils existent conformément à leur être propre. Ce quadruple ménagement est ce que Heidegger appelle pratiquer l'habitation. Ménager la nation correspond surtout au premier volet de ce programme, à savoir sauver la terre et les racines d'une exploitation dévastatrice. 
         Ménager la nation, la respecter, est un moyen de lutter contre l'uniformisation et la déshumanisation du monde : cela suppose comme on l'a vu, de conserver le caractère sacré de la famille procréatrice et de l'armée, les deux institutions indispensables à la survie nationale car gérant la naissance et la mort. 
         Cela suppose aussi d'inverser les priorités du Gestell qui règnent aujourd'hui :
         - mettre l'homme avant le sol ;
         - mettre le sens du Sacré avant le droit positif. Car la liberté ne donne de bons fruits que si le sacré est respecté, par exemple, le caractère sacré de la vie humaine. La liberté sans aucun sens du Sacré mène vite au crime ;
         - mettre l'identité (qui rassemble) avant l'égalité (qui disperse) comme le montre Heidegger dans Essais et Conférences : "l'homme habite en poète" : "L'identité écarte tout empressement à résoudre les différences dans l'égal ; l'identité rassemble le différent dans une union originelle. L'égal au contraire disperse dans l'unité fade de l'un simplement uniforme" ;
         - mettre l'histoire avant l'instant. Exister au sein d'une nation suppose la connaissance de son histoire et sa prise en charge affective.
        Il convient donc de réfléchir sur la notion de l'identité nationale et de voir quelles mesures pourraient la conforter.
         La France est soumise au défi de l'intégration de très nombreux immigrés à une période où le sentiment national semble s'être affaissé. On pourrait même avec un peu d'esprit de paradoxe défendre l'idée que l'intégration à la nation n'est pas une exigence qui concerne les seuls immigrés mais aussi les jeunes générations de Français de souche.
         En effet, la France moderne, pour prendre la terminologie du sociologue Tönnies, est plus une société (Gesellschaft) qu'une communauté (Gemeinschaft). La société est fonctionnelle et se compose d'individus reliés par contrats. La communauté est affective et se compose de personnes partageant une communauté de valeurs. 
         C'est cette perte de sens communautaire dans la nation française qui entraîne le "communautarisme" : de nombreux individus déçus par la froideur de la société fonctionnelle se tournent vers la chaleur de leur communauté ethnique ou religieuse. 
         La société moderne dérive vers ce que le philosophe Martin Heidegger a appelé le "Gestell", dispositif où les hommes sont arraisonnés en fonction de leur seule utilité. Les hommes sont alors gérés comme la plus précieuse des matières premières. Dans une telle forme de société, les valeurs dominantes sont les suivantes : la technique, l'argent, l'ego individuel et la masse à imiter. Ce système de valeurs touche notamment les "jeunes de banlieue" mais il s'étend en fait à l'ensemble des jeunes générations, voire à toute la société. Dans ce système, la conscience d'appartenir à une même nation est fortement érodée. 
    Yvan Blot, L'oligarchie au pouvoir

  • Que l'on apprécie ou pas Jean-Marie Le Pen, que l'on soit d'accord avec lui ou pas, ses Mémoires sont passionnants

    6a00d83451619c69e201bb09ea3b4f970d-250wi.jpgEntretien avec Guillaume de Thieulloy suite à l'annonce que ses éditions Muller allaient publier les mémoires de Jean-Marie Le Pen :

    Nous avons appris récemment que vous alliez éditer le premier tome des mémoires de Jean-Marie Le Pen. Comment cela s'est-il fait ?

    D'après ce que je sais, Jean-Marie Le Pen et son entourage se sont heurtés à plusieurs refus de "grands" éditeurs (en tout cas, plus habitués que moi aux grands tirages). Etant plus libre que la moyenne de mes confrères par rapport aux oukases de la bien-pensance, j'ai volontiers accepté de m'en charger.

    Quelle est votre motivation ?

    D'abord, l'intérêt pour un demi-siècle d'histoire contemporaine vu 6a00d83451619c69e201b8d2d13e23970c-250wi.jpgpar un acteur politique de premier plan. Ce premier tome couvre la période de l'enfance, l'engagement dans la Résistance, l'Indochine, le poujadisme, les combats pour l'Algérie française, la campagne de Tixier-Vignancour, mai 68… Jusqu'à la fondation du Front national en 1972. Que l'on apprécie ou pas Le Pen, que l'on soit d'accord avec lui ou pas, c'est passionnant.

    Ajoutons, ce qui ne gâte rien, que c'est bien écrit.

    Plusieurs médias laissent entendre que votre proximité idéologique avec Jean-Marie Le Pen est pour beaucoup dans cette publication. Qu'en est-il ?

    Comme beaucoup de Français, je suis d'accord avec Jean-Marie Le Pen sur certains sujets et en désaccord sur certains autres. J'ai lu dans la presse que Muller éditions était une maison "ultra-nationaliste". C'est assez loufoque. D'abord, parce qu'en général, une société n'a pas de doctrine politique. Ensuite, parce que, personnellement, je ne suis pas ultra-nationaliste, ni même nationaliste tout court. Le nationalisme est une idée moderne et je suis ce que les Américains appellent un "paléo-conservateur" - ou ce que Mme Schiappa qualifie de "réactionnaire, obscurantiste et moyenâgeux" (mais, à la différence de Mme Schiappa, je crois que le Moyen Âge de saint Louis et de saint Thomas d'Aquin est le sommet de la civilisation!). S'il faut absolument me coller une étiquette, je suis un catholique social à la façon d'un La Tour du Pin ou d'un Henri V.

    Et s'agissant de la politique concrète, je suis plus "droite hors les murs" qu'autre chose. Je déteste le régime des partis et je m'imagine mal prendre ma carte dans un parti, quand bien même il défendrait 100% de mes idées.

    J'ajoute qu'ayant travaillé longtemps au sénat avec Jean-Claude Gaudin, le maire LR de Marseille, je connais beaucoup mieux ce parti que le FN. Il y a, à ce propos, une chose qui me frappe à la lecture des mémoires de Le Pen: pendant ce premier tome, il est essentiellement un élu du CNIP d'Antoine Pinay (comme Gaudin à cette époque). Il n'aura échappé à personne que leurs routes se sont bien éloignées par la suite. Mais, dans les années 60, deux hommes qui représentent aussi magistralement la division de la droite contemporaine pouvaient militer côte à côte.

    Mais, tout de même, Le Pen, n'est-ce pas un peu sulfureux ?

    Qui décide que c'est "sulfureux" ? La gauche, n'est-ce pas ? Eh bien, pour ce qui me concerne, je dénie absolument à la gauche - qui n'hésite pas à s'allier avec les communistes aux cent millions de morts - le droit de me dire qui est fréquentable et qui ne l'est pas.

    Il m'est arrivé souvent de dire en quoi j'étais en désaccord avec tel dirigeant du FN (au point que l'on m'a dit que, pendant un temps, et c'est peut-être encore le cas, le Salon beige était la bête noire au "Carré" - plus même que "Libération"!). Mais ces désaccords n'exigent pas, je pense, de me rouler par terre en écumant de bave dès que l'on énonce le nom du FN ou de Le Pen devant moi.

    Et, si le fait qu'un éditeur de la "droite classique" puisse tendre la main à Jean-Marie Le Pen pouvait être le premier pas vers une sortie du piège mitterrandien de la division à droite, j'en serais ravi.

    par Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/01/que-lon-appr%C3%A9cie-ou-pas-jean-marie-le-pen-que-lon-soit-daccord-avec-lui-ou-pas-ses-m%C3%A9moires-sont-pas.html

  • À l’école, la « génération j’ai le droit », ou la dictature du moi, fait désormais la loi

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    Une excellente chronique qu'on ne peut qu'approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 17.01. 

    3153493209.jpgRappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

    Parfois, on assiste à des règlements de comptes dans la presse dite mainstream. Ainsi Les Inrocks accusent Le Parisien d’avoir publié, ce mardi matin, un « dossier anti-jeunes ». Allez, pourquoi pas un dossier jeunophobe, tant qu’on y est ?

    Sur Twitter, Christophe Carron, de slate.fr, en remet une louche : « Petit délire réac de @Le_Parisien contre ces branleurs de jeunes. » Parce que les idées d’en face sont toujours un délire – un fantasme, du grand n’importe quoi -, et « petit », en plus. Mesquin, quoi. Dérisoire.

    En cause, une double page intitulée « Génération j’ai le droit », à l’instar du quatrième livre de Barbara Lefebvre, professeur d’histoire-géo étiquetée « réac » depuis qu’elle a contribué, il y a quinze ans – mais, dans ce domaine, la prescription n’existe pas, on est toujours condamné à perpète -, à l’ouvrage collectif Les Territoires perdus de la République. Elle a également fait parler d’elle en affrontant Emmanuel Macron sur le plateau de « L’Émission politique », en avril dernier.

    Qu’est-ce que la « génération j’ai le droit » ? « Une génération d’élèves et une génération de parents qui considèrent que leurs droits individuels prévalent sur l’intérêt général. On glorifie les identités particulières au détriment du bien commun », explique Barbara Lefebvre dans Le Parisien. Le « moi haïssable » de Pascal s’est mué en moi intouchable. Et « cet individualisme fait le jeu de deux courants : d’une part, le modèle ultralibéral, avec le culte de l’argent ; d’autre part, le communautarisme »

    « Oui. Dès la 6e, les élèves se lèvent en plein cours, tutoient et interrompent l’enseignant… », décrit-elle, pointant « deux rejets, deux crises : une crise de l’autorité et une crise de la culture », en même temps qu’une école qui a perdu le « sens de sa mission »

    On ne voit pas bien où est le « dossier anti-jeunes », car chacun en prend pour son grade : parents, professeurs et surtout gouvernants, qui ont laissé lâchement l’école se vider de sa substance. On ne voit pas bien, non plus, où est le « petit délire » : les faits que rapporte Barbara Lefebvre n’ont, hélas, rien de nouveau. C’est à peu près le même tragique constat qu’a fait Anne-Sophie Nogaret dans Du mammouth au Titanic, dénonçant une école maternante et démagogique à l’envi – « La victime[l’élève] n’est pas un adulte responsable mais un éternel enfant à qui il convient d’accorder une éternelle indulgence, l’infantilisant à vie » -, ou encore Florence Ehnuel, dans Le bavardage, parlons-en enfin, dépeignant une génération du bruit qui porte sa logorrhée en bandoulière comme son Eastpak, pour laquelle la parole est un besoin naturel – ils ne maîtrisent pas plus leur langue que, dans leur prime enfance, leur sphincter – et dont l’incontinence n’émeut pas les parents (« En luttant pour que l’attention l’emporte sur la distraction, suis-je un dinosaure qui appartient à un monde révolu ou suis-je en train de défendre des valeurs universelles qui restent d’actualité pour toute activité intellectuelle […] ? »).

    Une génération de syndicadolistes, revendiquant ses droits et déniant ses responsabilités : « Yapakmoi ! » et « Jparlèpa ! » roulent toujours des yeux indignés.

    Alors, on fait quoi ? On laisse se construire cette immense tour de Babel du moi où, « privés d’un accès exigeant à la langue, [les élèves] ne sont plus en capacité d’avoir une conversation avec quelqu’un qui vient d’un autre milieu », et dont ne parviendront à s’extraire que ceux ayant les moyens d’aller chercher ailleurs… ou l’on se retrousse les manches en cessant de nier l’évidence ?   

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/01/17/a-l-ecole-la-generation-j-ai-le-droit-ou-la-dictature-du-moi-6018136.html

  • La natalité française continue à se dégrader

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    18/01/2018 – FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Alors que le dynamisme démographique français était souvent donné en exemple, en Europe, il y a encore quelques années, l’Insee révèle qu’en 2017, le solde naturel de l’hexagone a été historiquement bas.

    Pour la 3ème année consécutive, le taux de fécondité par femme a diminué pour descendre à 1,88 enfant par femme, tandis que le seuil de renouvellement des générations est de 2,1.

    Durant l’année écoulée, on a observé en France une baisse des naissances, mais aussi une hausse de la mortalité. La différence de ces deux chiffres donne le solde naturel.

    Celui-ci est de + 164 000 personnes pour 2017, le plus bas depuis l’après-guerre. En 2006, on comptait un solde naturel de 302 000 personnes.

    C’est particulièrement chez les femmes âgées de 25 à 34 ans que l’on observe une baisse de l’enfantement. Ceci serait dû à la conjoncture économique de notre pays.

    Si des chercheurs évoquent les nouvelles mentalités qui retardent la maternité, d’autres y voient les effets de la crise financière de 2008 et son impact sur le marché du travail. La précarité de celui-ci fait que les jeunes Français ont plus de mal à réunir les conditions pour accueillir des enfants.

    On peut aussi regarder du côté des coups portés par François Hollande et Emmanuel Macron à la politique familiale : baisse des plafonds de ressources ouvrant droit aux prestations familiales et promesse de création de garderie non tenue.

    https://fr.novopress.info/

  • Pierre Sautarel : « Si j’ouvrais Fdesouche aujourd’hui, je lui donnerais un autre nom »

    Entretien avec le créateur du site Fdesouche.com

    Le créateur de site Fdesouche.com s’épanche rarement dans les médias. Pour Causeur, Pierre Sautarel revient sur son parcours de petit Blanc de banlieue, se souvient de ses amis de jeunesse immigrés et développe sa conception de la France. Entretien.

    Daoud Boughezala. En quelques années, Fdesouche.com est devenu la référence de la « droitosphère » avec ses fameuses revues de presse. Qu’est-ce qui vous a amené à créer ce site ?

    Pierre Sautarel. En 2005, avant l’émergence de Facebook et des réseaux sociaux, alors que la mode des blogs battait son plein, j’ai fondé Fdesouche. Ont d’abord été publiés des articles sans grand intérêt, comme mon récit de la visite d’une expo d’art contemporain, mais cela n’intéressait pas grand monde. Par contre, à chaque fois que je relayais des articles de presse pertinents autour du triptyque immigration-insécurité-mensonge médiatique, le site attirait du public. J’ai donc décidé de capitaliser sur ce terrain en menant un travail de veille médiatique au service de mes idées, sans presque rien rédiger.

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