
Si Bruno Le Maire annonce beau temps, couvrez-vous, prévoyez un col roulé et n’oubliez pas votre parapluie. C’est qu’une tempête boursière se prépare. « Notre système bancaire est solide », a-t-il proclamé avec l’aplomb d’un Paco Rabanne de la finance positive. Nul besoin de lire dans les entrailles de notre ministre de l’Économie pour savoir que, solide, le système bancaire ne l’est guère. Il n’a pas fallu 48 heures à la Silicon Valley Bank (SVB), 16e institution bancaire américaine, pour voir ses 209 milliards de dollars d’actifs fondre comme neige au soleil. C’est le problème, avec le silicone : c’est mou et aussi inconsistant qu’un discours de Bruno Le Maire. La SVB était pourtant censée être financièrement saine. Rien ne laissait présager un risque de défaillance, sinon son ardeur à s’illustrer dans une bulle spéculative d’un nouveau genre : la bulle du wokisme managérial, à laquelle avait succombé la SVB, avant d’en succomber.