Mercredi 15 septembre, Emmanuel Macron a déjeuné à Fontainebleau avec Mohammed ben Zayed, le prince héritier des Emirats Arabes Unis. Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques, qui publie « Emirats arabes unis à la conquête du monde », nous révèle les enjeux de cette rencontre et ce qu’elle dévoile de la diplomatie macroniste. L’auteur brosse aussi le portrait de Mohammed ben Zayed et décrit les contours de sa politique nationale : une fiscalité attractive, un écologisme tous azimuts et des investissements stratégiques pour faire face à la future pénurie de pétrole… ainsi que son action à l’étranger comme en Libye, au Yémen ou vis à vis de son élève, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Des aspects souvent présentés à travers le prisme du luxe de Dubaï mais qui cachent une toute autre réalité… plus sombre.
économie et finance - Page 197
-
Zoom – Sébastien Boussois – Emirats arabes unis : la face cachée des pétrodollars
-
Sciences économiques ou économie politique ? Politique d’abord !
Le terme économie politique apparaît au XVIIe siècle. Pour Antoine de Montchrestien il s’agit d’étudier les relations entre la production et le commerce d’un côté, les lois et coutumes de l’autre.
Au XIXe siècle, les auteurs marginalistes anglais (Jevons, Marshall) préféreront le terme d’économie tout court dans le double but d’émanciper leur discipline de la politique et de la faire accéder au statut de science.
C’est dans cette perspective que le terme sciences économiques, plus déterministe, a été placé sur le devant de la scène au XXe siècle.
-
Des sous-marins diesel ? Mais vous plaisantez…
L’Australie avait commandé aux chantiers navals de Cherbourg douze sous-marins d’attaque pour une somme de 56 milliards. Elle vient, sans préavis, d’annuler cette commande. On peut dire que c’est un coup de poignard dans le dos, mais ceux qui s’en offusquent, nos ministres en tête, n’ont rien compris au film.
-
Sommes-nous toujours dans un régime capitaliste ?
On parle beaucoup du capitalisme. Ce colloque est pour moi l’occasion d’esquisser une réponse à une question difficile : sommes-nous toujours dans un régime capitaliste ?
Il y a des raisons d’en douter : dans l’immense majorité des pays, en Europe mais pas uniquement, les dépenses publiques représentent autour de 50 % de la production nationale (PIB), un taux qui n’a aucun précédent dans l’histoire (on estime ce taux autour de 10 % au moment de la Révolution française) ; le volume des codes, normes, et réglementations diverses a connu une inflation considérable dans quasiment tous les domaines ; depuis la crise financière de 2008-2009, les banques centrales ont racheté des trillions d’euros d’actifs divers, de sorte que les prix sur les marchés financiers sont aujourd’hui assimilables à des prix administrés ; avec la crise de la Covid-19, les gouvernements ont pris en charge des pans entiers de l’économie, arrosant les entreprises d’aides diverses, payant les salaires des travailleurs mis au chômage forcé ; enfin, dans le monde, on assiste à un regain de protectionnisme et de nationalisations sur fond d’oppositions géopolitiques. Que reste-t-il du marché libre, du capitalisme dans tout cela ?
-
Qu'est-ce que le libéralisme ?
-
Trésors publics : le secret pour se faire un petit patrimoine !
Ce samedi et ce dimanche reviennent les traditionnelles Journées du patrimoine, avec leur cortège de rencontres insolites, de visites passionnées, d’ouvertures exceptionnelles ou de portes ouvertes, offrant à un public toujours plus assoiffé de découvertes un voyage passionné dans ce qui fait la France : sa collection exceptionnelle et vivante de monuments témoins de sa grande histoire.
-
ECHEC EN AUSTRALIE : L’ARC-DE-TRIOMPHE EN PERD LA FACE !
Pauvre Napoléon ! Alors que le microcosme décadent qui règne à Paris crie son emballement pour l’emballage de l’Arc-de-Triomphe, l’Empire anglo-saxon qui règne sur le monde, depuis Trafalgar et Waterloo, vient de mettre une grosse claque à la France en annulant le “contrat du siècle”, l’achat par l’Australie de 12 sous-marins français très performants mais classiques. Des bâtiments américains à propulsion nucléaire leur sont préférés. Il ne faut pas se voiler la face, ces deux événements ont des rapports apparemment lointains, dont le rapprochement déclenche un éclair de lucidité.
-
Du contrat du siècle au camouflet de l’année
Philippe Gélie
Joe Biden est sûrement content de son coup. Après avoir mis un genou à terre en Afghanistan, il se relève et marque un point important face à la Chine en embrigadant l’Australie dans sa nouvelle guerre froide. Le « partenariat straté- gique », auquel Londres sert de caution européenne, doit encourager le brutal M. Xi à réfléchir à deux fois avant de provoquer l’Amérique ou ses protégés en Asie.
-
« Ils pensaient que c’était impossible, et pourtant, une inflation à 10 % pour Noël ? »
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Le sujet de l’inflation est toujours aussi important pour nous tous, pour notre vie quotidienne bien évidemment, mais aussi pour nos vies d’épargnants, ou d’investisseurs.
Certains pensent que l’inflation, et c’est la thèse officielle, sera temporaire et limitée. Il y a des arguments à l’appui de cette thèse que j’analyse ici. Et puis, il y a d’autres éléments passés plutôt sous silence qui plaident pour une inflation beaucoup plus forte et durable.
Que disent ceux qui croient que l’inflation ne sera que temporaire ?
Simple.
-
Dette publique : ce que l’on voit, ce que l’on ne voit pas, par Olivier Pichon.
Toute dette publique est d'abord et au final une décision politique, et donc une décision de violence politique : violence de l'impôt, surtout quand il est justifié par des considérations extra-nationales et moralisantes. Une violence qui s'exerce surtout à l'encontre des classes pauvres.
Il est entendu comme une évidence que la dette n’est pas un problème tant le déferlement de monnaie de singe (le quantitative easing, assouplissement monétaire) devrait continuer par la grâce de la BCE. Il est vrai que le coût du service de la dette, en France, a baissé logiquement en raison de taux nuls ou négatifs : en 2018 les intérêts représentaient 3 % de la dépense publique contre plus de 6 % dans les années 90 pour une dette plus modeste.