
Concentrons-nous sur les principes simples.
Plus grave et plus complexe maintenant…
C’est une fuite en avant.
Dans tous les cas, vous serez ruinés.
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Concentrons-nous sur les principes simples.
Plus grave et plus complexe maintenant…
C’est une fuite en avant.
Dans tous les cas, vous serez ruinés.
Les fourmis ne veulent pas payer pour les cigales. Ce lundi, les premières seront dans les rues de Paris pour protester contre la réforme des retraites : elle prévoit de leur faire les poches pour financer les secondes. Avocats, médecins, pilote, hôtesses, etc., n’entendent pas être essorés au nom de l’instauration d’un “système universel” qui viendrait colmater les déficits des régimes spéciaux et les incapacités de l’Etat à gérer des retraites équilibrées. Dans cette rébellion, menée par le collectif SOS Retraites, les 70.000 avocats sont plus particulièrement mobilisés. Alors que leur régime autonome – qui n’est pas un régime spécial – ne coûte pas un sous au contribuable, le pouvoir envisage de faire main basse sur ses deux milliards d’euros de réserves, gérées par la caisse nationale des barreaux. Dans cette perspective, les cotisations des avocats passeraient aussi de 14 à 28%, pour des redistributions moindres.
Pour sa part, vendredi dernier, la RATP a paralysé les transports parisiens pour défendre, elle, son régime spécial de retraite. Mais lui est financé à hauteur de 60% par l’argent public – donc par tous les autres citoyens. Ce régime permet un départ à la retraite à 57 ans, et même à 52 ans pour les roulants et les travailleurs en souterrain. La pension brute moyenne est de 3 705 euros mensuels, contre 2 206 euros pour un fonctionnaire d’Etat (chiffres de la Cour des Comptes). La cigale, qui vient se plaindre, est indéfendable.
L’injustice est l’aiguillon des révoltes populaires. L’insurrection des Gilets jaunes a été motivée par le sentiment d’iniquité partagé par une classe moyenne appelée à payer toujours davantage de taxes et d’impôts sans en percevoir les retours. La France périphérique est venue rappeler qu’elle valait autant d’attention que la France des cités, arrosée par les milliards de la “politique de la ville”. La solidarité nationale, principe sur lequel s’est construit l’Etat-providence dans la France homogène de l’après-guerre, est appelée à être de plus en plus contestée, dans une société qui ne cesse de se morceler. Dans un entretien au Figaro, vendredi, l’essayiste Denis Olivennes remarque : “Notre Etat-providence a engendré une égalité injuste“.
Plus gravement, le système redistributif en vient à avaliser des spoliations, en pénalisant les plus prévoyants au profit de ceux qui ont pris goût à vivre, comme à la RATP, au dépens de la collectivité. Or cette politique, qui est celle que veut suivre le gouvernement sur les retraites, ne peut être comprise dans sa brutalité. La France éclatée vit sur un volcan. Plutôt que de chercher à casser ce qui fonctionne et ne coûte rien à la collectivité, en s’en prenant aux régimes autonomes, le gouvernement ferait mieux d’inciter les cigales à imiter les fourmis.
Ivan Rioufol
Texte daté du 16 septembre 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol
Tous les experts financiers et économiques s’en inquiètent et affirment en chœur que la période des taux négatifs ne peut durer, ils en dénoncent les effets pervers : le coût – 7 milliards par an pour les banques – n’est pas négligeable, les États empruntant à des taux négatifs ne sont pas enclins à faire des réformes de structure, l’assurance-vie des épargnants est en difficulté, la spéculation immobilière s’accélère.
De plus, dans le même temps, la croissance économique stagne et il existe des craintes de récession, surtout en Allemagne, dont l’économie fondée sur les exportations est menacée en raison des tensions sino-américaines.
Face à cette situation, le gouverneur de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, décide de reprendre une politique de rachat d’actifs pour stimuler l’économie : il vient d’annoncer la reprise de l’assouplissement quantitatif que la BCE avait arrêtée, fin 2018, après avoir injecté 2.600 milliards d’euros dans l’économie sans vraiment réussir à relancer la croissance.
Ce sont surtout les banques et, indirectement, la dette des États qui en ont profité !
Cette fois, Mario Draghi annonce qu’il va injecter à nouveau 20 milliards par mois et « aussi longtemps que nécessaire », ajoute-t-il.
Mais il ajoute surtout que, pour relancer l’économie, c’est aux États d’agir par la relance budgétaire. Il vise plus particulièrement l’Allemagne, qui a de très importantes marges de surplus budgétaires, ce qui est une faute par rapport au traité de Maastricht, mais Berlin ne veut rien entendre et campe sur son magot…
Quant à la France, elle est en déficit, elle n’a aucune marge budgétaire. Ainsi, lorsque le ministre de la Santé promet 750 millions d’euros aux urgences hospitalières sur trois ans, ce n’est pas 750 millions de crédits nouveaux mais des réaffectations dans le budget de la santé. Sans commentaire !
C’est à ce stade que l’on doit sortir des carcans idéologiques pour changer de logiciel budgétaire et financier.
Il convient de rappeler que l’article 123 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne – repris du traité de Maastricht – interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États d’accorder des découverts aux institutions de l’Union et aux États membres.
Le système des avances bien connu sous la IVe République et au début de la Ve est révolu ; depuis lors, les États sont soumis au diktat des marchés, ils sont ramenés à des emprunteurs privés et ordinaires.
Cette règle a été dictée par l’Allemagne, qui vit dans la phobie de l’inflation, car il est vrai que les avances ont suscité de l’inflation mais, en revanche, elles ont permis de relancer l’économie réelle et d’assurer le redressement.
Rappelons que les avances, jeu d’écritures à la Banque centrale, ne sont jamais remboursées, c’est de la création monétaire, crime de lèse-majesté budgétaire pour certains, nécessité pour les autres !
Cette règle n’est plus pertinente aujourd’hui, elle doit être dénoncée, même si les Allemands ne veulent pas l’entendre, car contraire au traité et surtout à leur idéologie financière.
Relevons au passage que l’assouplissement quantitatif est aussi contraire à la lettre, sinon à l’esprit, du traité et, cependant, Mario Draghi l’a fait. La réalité est que l’on ne gouverne pas l’économie avec des traités rigides, il y faut du pragmatisme loin des idéologies.
En l’occurrence, il faut rétablir les avances à taux zéro des banques centrales aux États pour l’investissement : la France a un besoin important d’investissements dans les infrastructures, la recherche, les équipements militaires, l’intelligence artificielle, l’université…
C’est en rétablissant ce lien direct que l’économie réelle repartira car l’assouplissement quantitatif profite aux banques et à la dette des États mais les banques hésitent à prêter aux entreprises car elles sont par nature très prudentes. Malgré une légère reprise, les investissements stagnent.
En revanche, grâce aux avances de la Banque centrale au Trésor, l’État lancera des plans de relance industrielle, à charge pour lui de rétablir un ministre de l’Industrie et de la Prévision, qui fait cruellement défaut aujourd’hui !
C’est le seul moyen pour relancer la croissance sans accroître la dette de l’État !
Deux journées de grèves et manifestations sectorielles ont sérieusement mis en cause la furie réformante du pouvoir exécutif.
Impactant de façons d'ailleurs fort diverses le reste des activités du pays, la protestation aura mobilisé
On devrait, on pourrait espérer après ces deux jours que l'opinion publique, voire les radioteurs, spiqueurs et autres transcripteurs des dépêches d'agence, qui ne connaissent en général rien au sujet, en découvre au moins certaines facettes.
De la gêne ainsi occasionnée pour les usagers, aggravée en Île de France par un arrêt de travail sur certaines lignes, répercutée par des centaines de kilomètres de bouchons pour les automobilistes ce vendredi noir, il peut donc sortir un bien pour la conscience sociale, tout en alourdissant le recul du prestige gouvernemental.
Dans une tribune libre publiée par Le Monde, Bruno Blanquer soulignait déjà en août combien l'irritation grandissait dans les professions libérales, c'est-à-dire pour les couches supposées favorables aux réformes, telles que vaguement esquissées en 2017 dans le cadre de cette lamentable campagne présidentielle. À cette époque on ne pouvait pas deviner que le pilotage consensuel d'une réforme aussi décisive serait confié à une nullité chiraquienne aussi notoire. "Le rapport Delevoye sur les retraites, allait-on en effet bientôt apprendre, ne prend pas en considération les particularités de la profession d’avocat"[1].
L'auteur de cet implacable réquisitoire se présente lui-même comme avocat au barreau de Narbonne, comme ancien bâtonnier et vice-président de la Conférence des bâtonniers de France et d’outre-mer. Au-delà du texte lui-même, chacun des détails de cette carte de visite compte et devrait nous faire comprendre combien chaque situation professionnelle, chaque cas individuel, chaque enracinement local, relève d'un traitement particulier.
Rappelons également, au besoin, combien c'est une opération de bonneteau qui s'est déroulée depuis deux ans. Au soir des deux élections, celle d'un chef de l'État gagné dans une pochette-surprise et celle d'une majorité législative fabriquée dans la foulée elle consiste, depuis plusieurs mois à imposer des projets socialistes sur la base de réformes promises pour libérales.
Plus ces protestations se développeront, plus la cacophonie qui en résultera se révélera salutaire.
On redécouvrira enfin que ce qu'on appelle la retraite se définit d'abord comme une question d'épargne, individuelle et familiale, que les systèmes de pensions corporatives ou sociales ne doivent, et ne peuvent, s'y substituer que d'une manière subsidiaire, certainement pas collectiviste. Comprendre cela supposerait, certes, que la destruction mentale imposée aux Français, population de pointe dans ce que Salvador Dali appelait à juste titre une "entreprise de crétinisation universelle", prenne fin.
Travaillons-y chers amis lecteurs.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Cf. sur le site du Monde, en ligne le 9 août
https://www.insolent.fr/2019/09/absurdite-du-regime-universel.html
Ne passons pas d'un système qui fonctionne à un Système qui ponctionne. Avocats, kinés, infirmiers, professions libérales dans leur ensemble se voient menacer d'un doublement de leurs cotisations, pour des retraites finalement inférieures. Les avocats, par exemple, ont un système excédentaire, et qui reverse chaque année cent millions au Régime général...
Quand on fait des réformes, c'est pour améliorer ce qui ne marche pas, ou mal, pour que cela marche mieux.
Prétendre aligner la totalité des métiers sur un seul système, c'est du jacobinisme centralisateur aberrant et indéfendable : oui, il faut supprimer les injustices créées par les "régimes spéciaux" (un conducteur de bus à Bordeaux est moins bien traité qu'à Paris : pourquoi ?) mais il ne faut pas toucher aux régimes autonomes, qui marchent bien, qui sont excédentaires, alors que l'Etat est un piètre gestionnaire.
Finalement, la réponse à la problématique des retraites, c'est - sous une forme ou sous une autre, qui reste à ré-inventer - le "retour" à quelque chose qui reprendrait tout ce qu'il y avait de bon dans les corporations, qui faisaient aussi office de Caisses de retraites...
http://by-jipp.blogspot.com/2019/09/petrole-alerte-rouge-pour-la-france-et.html
Quelques drones vont-ils faire vaciller l’économie mondiale ? Les frappes des rebelles yéménites Houthis contre les plus grandes installations pétrolières d’Arabie Saoudite ont fait de gros dégâts et entraînent désormais la suspension temporaire de la moitié de la production du pays, plus grand producteur pétrolier du monde, ce qui représente, à l’échelle mondiale, environ 6 % du commerce de brut. Cela entraîne aussi, naturellement, une hausse rapide des cours du pétrole qui sont loin, néanmoins, d’atteindre les sommets d’il y a quelques années, mais qui devrait se répercuter dans quelques semaines, voire dans quelques jours sur les prix de l’essence à la pompe, au risque de fragiliser une économie française (entre autres) qui n’est pas la plus florissante aujourd’hui… Au-delà de l’événement géopolitique et de ses conséquences économiques, cela doit nous interroger sur notre dépendance aux énergies fossiles et sur les moyens de s’en dégager.
En faisant le choix il y a quelques décennies de privilégier l’énergie nucléaire (ce qui n’a pas que des avantages, en particulier sur le plan de la dangerosité et sur celui de la gestion des déchets issus de sa production énergétique), le gouvernement français de l’époque pompidolienne pensait amortir les chocs pétroliers tout en répondant à la forte demande énergétique de la société de consommation alors en cours d’expansion et d’imposition. Mais l’extension du mode de déplacement automobile qui ne s’est jamais démentie depuis les années 1950 s’est faite sur la base du pétrole, sans alternative crédible jusqu’à ces dernières années, et cela malgré le fait que, dès les origines de l’automobile, l’électricité était présentée comme une possibilité intéressante : mais la pression et les manœuvres des grandes compagnies pétrolières états-uniennes ont ruiné cette alternative au pétrole (dès 1914), pour des raisons principalement de recherche de profit et d’intérêt des grandes sociétés et de leurs actionnaires… Le profit immédiat plutôt que le bien commun, en somme ! Nous le payons aujourd’hui, autant sur le plan environnemental qu’économique.
Tout cela doit inciter l’Etat à promouvoir une nouvelle stratégie énergétique sans oublier l’enjeu environnemental : un grand plan d’investissements et de créativité dans le domaine des énergies renouvelables et non-polluantes (ce qui n’est pas toujours le cas, si l’on pense à certains matériaux ou structures nécessaires pour la récupération de l’énergie du vent ou du soleil) devrait être pensé et engagé, dans des délais plus rapides qu’ils ne le sont ordinairement, et en recourant aussi aux méthodes qui ont permis jadis en quelques années de nucléariser l’électricité française. La France dispose d’atouts exceptionnels liés à la superficie non moins exceptionnelle de son domaine maritime et de ses possibilités, et cela fait plusieurs mandats présidentiels écoulés que des parlementaires comme Philippe Folliot (auteur avec Xavier Louy d’un livre qui devrait être lu par tous les hommes qui nous gouvernent et tous ceux qui aspirent à le faire : « France-sur-Mer : un empire oublié »), appellent à valoriser cet énorme potentiel marin. J’avais expliqué il y a quelques années, suite à la lecture d’articles scientifiques sur les énergies marines renouvelables (les EMR), que la France pourrait devenir « l’Arabie Saoudite de l’énergie houlomotrice » (l’énergie des vagues, de la houle) si elle voulait bien se donner la peine de penser et de pratiquer la mise en place de systèmes de récupération de cette énergie : notre pays dispose, rien qu’en métropole, de plus de 5.000 kilomètres de côtes, ce qui permet d’envisager une exploitation convenable et rentable de l’énergie houlomotrice, sans négliger d’autres formes d’énergies marines, comme l’énergie marémotrice par exemple : le barrage-usine de la Rance est un modèle qui permet, cinquante ans après sa construction et le début de sa mise en service, de ne pas refaire les erreurs commises alors et d’envisager d’autres implantations en s’appuyant sur un empirisme organisateur crédible, tout en réfléchissant aussi à minorer les effets sur l’environnement de cette installation.
Mais, ce qui est valable pour les EMR l’est tout autant pour d’autres énergies renouvelables exploitées sur la terre ferme ou dans les airs, et l’expertise française en ce domaine doit être encore améliorée et soutenue, par l’Etat comme par les autres acteurs publics et, bien sûr, privés, qui peuvent y trouver quelques ressources nouvelles et profits certains sans être forcément excessifs ou injustifiés : l’ensoleillement et la ventosité, par exemple, méritent, malgré leurs caractères fluctuants, d’être mieux considérés encore, et cela en sortant aussi d’un modèle de « gigantisme » (comme dans le cas de l’éolien) qui s’avère plus coûteux et écologiquement dévastateur que des modèles « à taille humaine », mieux adaptés à la proximité et à la vie locale. Sans négliger pour autant les nécessaires économies d’énergie qui sont, à plus ou moins long terme, la solution la plus efficace pour ne plus être dépendant d’une « énergivoracité » qui paraît bien être celle de notre société de consommation contemporaine…
En relisant quelques documents des années 1970 qui encombrent mes archives sans que je le regrette forcément, je constate que ce que j’écris là n’a rien de novateur ni d’original : d’autres que moi, et bien avant que je ne le formalise sur le papier ou par le clavier, ont évoqué ces mêmes pistes énergétiques et économiques, mais ils n’ont pas empêché une constante progression des dépenses d’énergie et de recours aux sources fossiles de celles-ci, et cela malgré tous leurs valeureux efforts et leurs mises en garde parfois prophétiques. Et, même depuis (et malgré…) le passage de Nicolas Hulot au gouvernement, la France a vu ses rejets de gaz à effet de serre augmenter, preuve de la difficulté à sortir du modèle énergétique « fossile » et polluant. Cela me confirme dans l’idée que seule une politique d’Etat énergique, de cette énergie que procure la volonté de faire, peut changer ou orienter différemment le cours des choses : encore faut-il que la magistrature suprême de cet Etat qui doit investir dans l’avenir sans négliger les réalités du présent et les expériences du passé, soit « libre de tout lien » avec les promoteurs et les profiteurs d’un système qui pèse trop, par essence, sur les ressources de la terre et sur leurs capacités de renouvellement. Il n’est pas certain que la République, dépendante de ceux qui font l’opinion et alimentent les désirs en les décrivant comme « besoins », soit la mieux adaptée à relever les défis énergétiques et écologiques contemporains, et les vains efforts d’un Nicolas Hulot sûrement plein de bonne volonté mais désarmé devant celle des décideurs économiques, qu’ils soient nationaux ou multinationaux, ont largement démontré cette impuissance de l’écologie politique quand l’Etat n’est pas, par lui-même, « écologiste intégral ». Vous voulez une politique écologique d’Etat ? Alors, il vous faut conclure à un Etat politique écologique, à un Etat dont les racines plongent profondément dans le temps et la conscience de la fragilité des choses, et qui, par essence, incarne cette continuité dans le temps sans oublier sa nature « mortelle » et renouvelable : « Le roi est mort, vive le roi ! », disait l’ancienne formule de passation du pouvoir d’un souverain au suivant, et ces quelques mots signifiaient aussi le fait que la mort, « passage nécessaire de la vie », n’avait pas le dernier mot parce que l’Etat survivait à la défection naturelle du père par la transmission de l’héritage au fils survivant. Et quoi de plus « naturel », écologiquement parlant, que cette transmission du père au fils qui rappelle que la nature n’est pas « fixiste » mais toujours en perpétuel mouvement, non comme un fétu de paille emporté par le vent mais comme la ramure d’un arbre, changeante selon les saisons, dans ses feuillages colorés ou hivernalement absents…
Arabie Saoudite : vers un nouveau choc pétrolier ?
Une attaque de raffinerie en Arabie Saoudite fait monter le cours du brut ! Ce nouvel épisode de tension régional qui laisse envisager le pire en termes de possible conflit ouvert au Proche Orient mais aussi pour les économies européennes.
Le Rassemblement National en ordre de bataille à Fréjus
C’était la rentrée politique du Rassemblement National. A moins de 7 mois des élections municipales, le parti de Marine Le Pen lançait la bataille dans la ville de Fréjus, une des communes administrées par le parti depuis 2014.
L’oubli patrimonial de Nicole Belloubet
Le ministre de la justice, Nicole Belloubet, est accusé par Jean-Luc Mélenchon d’avoir oublié de mentionner trois biens immobiliers dans une déclaration de patrimoine en 2017. Simple oubli ou tentative de fraude? l’indépendance de l’appareil judiciaire est une nouvelle fois mise à mal.
L’actualité en bref
En est-ce fini de la mondialisation ? On pourrait le croire en lisant le dernier entretien (1) de l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, grand promoteur du « Fabriqué en France », et en se rappelant du titre prophétique du livre de François Lenglet paru il y a déjà quelques années et qui annonçait cette fin de la mondialisation contemporaine. Dans le même moment, Georges-Henri Soutou publie lui aussi un article dans la revue royaliste Politique Magazine de septembre, sous le titre explicite « Le fiasco de la mondialisation ». Tout cela n’est-il qu’une mode éditoriale ou est-ce annonciateur d’un véritable mouvement, non plus de défiance, mais de constat et de distanciation, voire de séparation, à l’égard d’une mondialisation jadis vantée comme une véritable « fin de l’histoire » ?
Pendant longtemps, la mondialisation m’a semblé un fait mais non forcément un bienfait avant que je la considère définitivement comme un méfait, autant politique, social qu’environnemental, et cela malgré les discours altermondialistes qui laissaient croire en une possible « autre mondialisation » qui jamais n’advint, discours auxquels j’avoue avoir été en partie sensible, par illusion sans doute plus que par discernement : après tout, le monde n’était-il pas « un », puisque, désormais, la planète apparaissait « sous contrôle » de la Technique et de la Communication, sous cet œil gigantesque que l’on nomme « internet » et auquel rien ne semblait devoir échapper ni être impossible ? En fait, s’il y a une seule planète terrestre, il y a bien « plusieurs mondes » différents, ce que l’on nommait jadis « aires de civilisation » et de plus en plus d’obstacles à la fusion de ceux-ci dans un creuset commun : il est d’ailleurs aussi significatif, pour évoquer les plus extrêmes de ces obstacles, que nombre de pays jadis fort accueillants aux voyageurs soient devenus des « terres maudites », ce que tend à prouver la « délocalisation » du célèbre rallye Paris-Dakar en… Amérique du sud ! Sans oublier la fermeture de l’Afghanistan qui était, à la fin des années 1960 (2), une destination fort prisée de quelques hippies qui ne risquaient pas alors de finir otages de cette guerre commencée il y a quarante ans et qui semble ne jamais vouloir finir… En somme, la mondialisation n’a été qu’un « moment » de l’histoire du monde, un moment désormais en passe d’être dépassé.
Est-ce si étonnant, en fait ? A lire M. Soutou, pas vraiment, et cela tient au projet initial même de la mondialisation : la mondialisation n’est pas une création spontanée et internationale (ce dernier mot n’oubliant pas ce qui, aujourd’hui, caractérise et compose le monde - en tant que planète géopolitique-, c’est-à-dire les nations, ni égales entre elles, ni réductibles à un seul modèle d’être ou de fonctionnement), mais bien un projet né aux Etats-Unis à l’occasion de la Première Guerre mondiale et qui change le sens même des relations et des échanges internationaux. La mondialisation n’est rien d’autre, dans son acception contemporaine, que « le projet de mondialisation libérale lancé par Woodrow Wilson par ses Quatorze Points de 1918, et qui reposait sur la SDN et la fin des discriminations commerciales, ainsi que sur le Gold Exchange Standard adopté à Gênes en 1922 et sur la collaboration des banques centrales ». Un « projet repris après 1945 (ONU, GATT pour le commerce, FMI pour les finances). Mais il était occidental, non pas mondial, et ne comprenait pas le monde soviétique ni le Tiers Monde. (…) Cela dit, la bonne conscience des Occidentaux était totale : ce système avait pour eux une valeur universelle, et les Américains, en particulier, furent dès le départ convaincus que les modèles alternatifs échoueraient. Et en 1990, quand le président Bush annonça l’arrivée d’un « nouvel ordre mondial », et Francis Fukuyama la fin de l’Histoire, ils étaient convaincus que la démocratie libérale et l’économie de marché n’avaient plus d’adversaires et permettraient la mise en place d’une globalisation heureuse. » Celle-ci devenait envahissante, et sa langue de communication majeure et d’imposition aux autres, l’anglais ou plutôt le « globish », firent craindre à quelques royalistes le triomphe de ce que nous nommâmes alors « le globalitarisme » : c’était un terme qui rappelait, dans sa terminaison, le totalitarisme mais s’en distinguait en même temps qu’il spécifiait la particularité de l’époque et du processus d’uniformisation du monde et d’imposition d’un modèle qui apparaissait alors (et d’abord gentiment, avec le sourire…) « obligatoire », dans la ligne du propos de Jean-Jacques Rousseau, propos annonciateur (malgré lui ?) des horreurs de la Terreur : « Nous les forcerons à être libres » (3). La société de consommation et de distraction, ce que Philippe Muray qualifiait habilement de « société distractionnaire », donnait à la mondialisation ce visage souriant que semblait alors incarner le clown de McDonald’s avant qu’il ne se transforme en sinistre « Joker » aux yeux d’une partie de la population non-consentante à la globalisation triomphante…
Le grand malentendu entre la mondialisation et les nations est qu’elle souhaitait faire accepter à tous les peuples comme universelles des lois ou des idées qui n’étaient qu’occidentales, voire simplement « états-uniennes », celles que Benjamin Franklin et Henry Ford (suivis en cela par Wilson et Truman) incarnaient pour les avoir théorisées et ordonnées. Or, « les valeurs occidentales ne sont plus admises comme universelles. La Chine estime avoir son propre modèle à diffuser (…). Moscou et Pékin sont d’accord pour remettre en cause le modèle international occidental (droits de l’homme et mondialisation sous toutes ses formes primant sur les souverainetés nationales) et pour penser que le développement économique dépend plus du renforcement de la puissance nationale que de l’adoption du modèle démocratique libéral. Et ils font largement école. » En fait, le président de Gaulle, entre 1958 et 1969, avait mis en avant la particularité française (formule plus appropriée que celle d’exception, plus « isolationniste » dans son acception géopolitique) et démontré par avance l’imposture de la mondialisation que portaient et vantaient les Etats-Unis de Kennedy et de Johnson et « l’Europe » de Jean Monnet, ce dernier plus mondialiste qu’européen contrairement à ce qu’en disent les discours officiels de l’Union européenne. En ce sens, de Gaulle avait retenu la leçon des Capétiens qui se méfiaient de « l’Empire » parce qu’il n’est souvent rien d’autre que « la puissance de l’Autre » sur les nations qui se veulent indépendantes et souveraines sur leurs territoires respectifs.
La nation française doit-elle s’extraire de la mondialisation dans laquelle elle s’est, depuis une bonne trentaine d’années, imprudemment aventurée ? Sans doute, et sans doute le plus rapidement possible, pour éviter d’être entrainée par la chute du système tout entier, une chute qui ne se fera pas d’un seul tenant mais plutôt par pans entiers, l’un après l’autre. Il ne s’agit pas de se fermer au monde mais de mieux s’en distinguer pour mieux en apprécier les différents aspects et promouvoir des relations internationales, d’échanges et de concertations, et « être soi-même » et « faire de la force » pour pouvoir peser sur la scène internationale, non comme un poids mort mais comme une puissance active et médiatrice, ce qui est la vocation profonde de notre pays.
(à suivre)
Notes : (1) : entretien paru dans Le Monde, dimanche 8-lundi 9 septembre 2019.
(2) : Avant 1973, surtout : avec la chute de la monarchie de Zaher Chah, renversée par le prince Daoud qui établit alors une République tombée entre les mains des communistes en 1979, date de l’intervention soviétique et de la naissance des courants sunnites islamistes, l’Afghanistan devient une « terre hostile »…
(3) : le terme de globalitarisme, apparu en 1990 dans notre petit cercle d’études royaliste de Rennes et diffusé à partir de celui-ci, a été jusque là plutôt sommairement défini, en quelques dizaines de lignes et quelques articles presque confidentiels : il mériterait pourtant approfondissement et ouvrages d’explication, et il serait légitime, au regard de sa naissance, que les intellectuels royalistes s’en emparent vraiment…
L’ancien député européen, Bernard Monot, publie un réquisitoire implacable contre les échecs de Bruxelles et annonce l’approche d’un krach financier en occident. Il considère néanmoins que nous ne sommes pas condamnés au lent déclin que veulent nous imposer les technocrates de l’Union européenne et leurs affidés. Une Europe des Patries indépendantes est-elle possible ? Réponse sur TV Libertés !
https://www.tvlibertes.com/zoom-bernard-monot-le-prochain-krach-financier-prevu-dici-2021