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économie et finance - Page 276

  • La Cour des comptes dresse un bilan accablant de la fusion des régions

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    Quatre ans après la fusion des régions, c'est un bilan accablant que publie la Cour des comptes. 

    La Cour des comptes estime que le passage de 22 à 13 régions n'a pas permis de réduire les budgets. Bien au contraire, il y aurait notamment des surcoûts sur la question des salaires des agents. C'est le cas en Occitanie.

    Retrouver toutes les infos sur la vidéo sur : 
  • « Crise de liquidité. Mais où est donc le cadavre ? » L’édito de Charles SANNAT

     
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
    Comme vous le savez, il se passe quelque chose.
    La banque centrale américaine n’est pas obligée d’injecter des centaines de milliards de dollars par hasard.
    Il y a une raison, ou éventuellement, une conjonction de raisons qui montre que le système financier reste d’une fragilité inouïe comme d’ailleurs l’ensemble de notre système « monde » dans la globalité.

    Premier élément le pétrole !

    Comme je vous le rapporte dans cette édition, la production saoudienne de pétrole retrouvera son niveau normal d’ici quelques jours.
    Mais, jusqu’à quand ?
    Car ce que montre cette histoire, c’est que quelques camarades gueux (comme nous par rapport aux grands mamamouchis de ce monde) appelés Houthis ont réussi à faire péter les installations pétrolières du géant saoudien, ce qui a fait péter le marché des dérivés de pétrole en une seconde ou presque.
    Les Saoudiens vont réparer. Fort bien.
    Les Houthis recasseront le tout… puis cela pourra durer longtemps ainsi.
    Si tous les mois, les Saoudiens mettent un mois à réparer le truc cassé le mois d’avant, nous allons avoir un problème durable.
    Nous avons donc comme mèche qui alimente la crise de liquidité et de confiance, cette histoire de dérivés de pétrole.
    Bien évidemment les marchés dérivés même si les montants en jeu sont colossaux, sont censés être des jeux à sommes nulles.
    Ce que je perds, tu le gagnes… certes.
    A ceci près que s’il y a un gros béta (comme le gus de Mitsubishi) qui a joué à la baisse quand il ne fallait pas, on peut se trouver avec une grosse main, une institution, une grande banque qui aurait un énorme trou…
    Du coup, qui dit trou, dit crainte et syndrome Lehmann… personne ne sachant qui a perdu quoi, plus personne ne veut plus prêter à personne.

    Deuxième élément le déficit budgétaire américain

    Tout ceci arrive effectivement à un moment, où la FED a globalement cessé ses rachats d’actifs, donc ses injections.
    Du coup, c’est le marché (censé le faire librement) qui finance le déficit budgétaire de l’État fédéral qui compense allègrement les non-injections de la FED par un énorme déficit qui assèche en partie le marché des liquidités.

    Troisième élément les impôts

    C’est vrai que tout ceci arrive comme le dit la thèse officielle au moment où il faut (comme tous les ans) payer les impôts, et chaque année quand il faut payer les impôts ce n’est pas la FED qui fait le chèque pour chaque contribuable.
    Cela a beau être la thèse officielle, c’est difficilement crédible.

    Quatrième élément le cadavre en décomposition dans une banque

    Cela fait des mois que circulent des rumeurs insistantes de faillite d’une énorme banque dans le monde.
    Tous les regards se portent sur… la Deutsch Bank qui est la nominée à l’Award du bilan bancaire le plus moisi.
    Il se pourrait que la banque allemande particulièrement active sur les marchés des dérivés connaissent quelques déconvenues amplifiées par la forte hausse suivi d’une baisse des cours du pétrole.
    Enfin, l’Allemagne est frappée de plein fouet par la récession industrielle qui pointe le bout de son nez et qui touche en particulier le secteur automobile.
    Et justement, le secteur automobile en Allemagne c’est 50%, oui la moitié, de l’excédent commercial allemand !
    Si le monde entier cesse d’acheter les bagnoles allemande, nous aurions un voisin nettement moins arrogant sur la force de son industrie… profondément « mono secteur ».
    Or nous vivons avec la transition écologique, un changement majeur des usages autour de la voiture qui frappe de plein fouet cette immense industrie chez nos voisins.

    Cinquième élément… les zombies…

    Les zombies, c’est quoi ?
    C’est toutes ces entreprises qui ne sont encore vie que parce que les taux sont négatifs, la dette pas cher et qui vivent de la liquidité abondante.
    Mais la multiplication des faillites récentes et la dernière en date avec Thomas Cook, est un signal faible qui matérialise probablement le fait, que les entreprises zombies sont arrivées en bout de cycle de vie, et qu’elles seront de plus en plus nombreuses à chuter dans cette récession, quand bien même la récession serait « douce ».

    Sixième élément… la confiance !

    Du coup, on boucle la boucle et on en revient à la confiance qui sous-tend tout le système économique.
    Personne ne sachant plus qui est exposé à quoi et qui pourrait perdre combien, les systèmes de refinancement se grippent.
    Les marchés couinent, les craquements se font entendre.

    A quoi s’attendre dans les prochaines semaines ?

    Les autorités monétaires agissent et irrigueront autant que nécessaire.
    Elles viendront pallier les éventuelles faillites si nécessaire pour éviter un risque systémique.
    Elles ne diront rien, et il nous faudra deviner ce qu’il se passe.
    Pourquoi ?
    Parce que quand survient une crise de liquidité une perte de confiance brutale et généralisée de la confiance des agents économiques peut entraîner l’effondrement du système en quelques heures. C’est donc potentiellement cataclysmique.
    Il ne faut pas attendre des autorités une transparence par définition presque impossible.
    La vérité sera connue, mais … plus tard, une fois la crise réglée et dépassée.
    Il va nous falloir naviguer à vue, et prendre des décisions sur des éléments d’informations partiels et des hypothèses de travail.
    Quand on ne sait pas, on applique la stratégie dite du canard de mon pépé !
    On se dirige tranquillement et sans panique vers les abris. Puis on laisse un bout du museau dépasser pour voir ce qu’il se passe et on attend !
    Patrimonialement, on reste dans les grosses banques, on répartit ses avoirs entre les banques, on continue à diversifier son patrimoine et à sur-pondérer les actifs tangibles.
    Bref, en réalité rien de nouveau, si ce n’est que cet épisode de tensions financières permet de rappeler à chacun, que le système financier est fragile, parce qu’en réalité il s’est déjà effondré il y a 10 ans et que depuis, rien n’est plus et ne sera plus jamais comme avant.
    Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue, voici la vidéo du samedi 21 consacrée à ce sujet. 
    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
    Charles SANNAT
    http://by-jipp.blogspot.com/2019/09/crise-de-liquidite-mais-ou-est-donc-le.html
  • Les cinglés de Bercy

    Les cinglés de Bercy

    C’est la journée des déséquilibrés (et je ne parle pas de ceux qui cherchent le bar…). Ceux-là sont gratinés.

    A trois mois de Noël (et oui déjà), la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, a signé mardi 24 septembre une charte avec les différents acteurs du secteur. Le texte vise à promouvoir la mixité entre filles et garçons et à lutter contre les préjugés de genre.

    À ses yeux, cette segmentation par genre est plus particulièrement marquée dans les jouets à connotation scientifique, très souvent dédiés aux petits garçons. Conséquence selon elle : les filles se dirigent peu vers les carrières scientifiques !

    «Aujourd’hui, vous avez 10% de femmes qui codent. Cela fait 90% d’hommes qui font les algorithmes de demain».

    Pour y remédier, les signataires de la charte s’engagent à faire évoluer ses jouets pour mieux y intégrer les filles.

    La charte liste 34 engagements, parmi lesquels :

    • «Préférer les formulations “pour faire comme les grands” à “pour faire comme maman” dans le cas d’un kit de ménage».
    • supprimer la catégorisation entre jouets filles et garçons dans les catalogues ou les magasins.
    • privilégier les emballages neutres ou mixtes.
    • Un travail de formation doit également être fait auprès des commerçants pour les sensibiliser sur leur manière d’aborder le client.

    Les brocantes et les sites de revente en ligne n’ont pas fini d’avoir du succès.

    Agnès Pannier-Runacher @AgnesRunacher

    Ce sujet est tout sauf anecdotique : l’égalité femmes-hommes commence avec les jouets. L’enjeu, c’est que les petites filles et les petits garçons puissent s’épanouir et aient le choix de se projeter sur les rôles modèles qui leur permettent de réaliser au mieux leur potentiel. https://twitter.com/agnesrunacher/status/1176496962977325056 

    Agnès Pannier-Runacher
    @AgnesRunacher

    L’imaginaire véhiculé par les #jouets 
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  • Après la CSG, le gouvernement voudrait continuer de dépouiller les seniors !

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    Un senior sur deux a subi l’augmentation de 1,9 % de la CSG (perte moyenne annuelle : 400 €), ne recevant en échange qu’un simple merci de la part d’Emmanuel Macron. Malgré ce mépris, selon les sondages qui valent ce qu’ils valent, nos aînés continuent de plébisciter le chef de l’État et lui permettront sans doute de triompher à nouveau de Marine Le Pen en 2022.

    Or, en l’espace de cinq jours, on vient d’apprendre que le pouvoir médite trois nouveaux mauvais coups envers les seniors. D’abord, on va supprimer l’exonération des charges pour les femmes de ménage, les jardiniers et les services à la personne employés par des personnes âgées de plus de 70 ans et non dépendantes. Le prétexte donné par l’inénarrable porte-parole du gouvernement Mme Ndiaye est risible : employer un jardinier serait abusif. Outre que cette remarque est contestable (faire entretenir son jardin à moindres frais alors qu’on est trop âgé pour le faire soi-même permet de maintenir les seniors chez eux le plus longtemps possible), il suffisait de retirer le jardinage de la liste des métiers dont les charges sont supprimées ! En fait, Mme Ndiaye a pris sciemment cet exemple pour faire passer la pilule auprès des 80 % de Français qui ne vivent pas en pavillon individuel et ne seront pas concernés.

    Quoi qu’il en soit, le coup porté par le pouvoir est terrible pour les finances de nos seniors. Nos aînés qui ne sont pas assez malades pour être assistés tous les jours, mais plus assez valides pour se passer d’aide, devront débourser au minimum trois euros de plus par heure de ménage. En estimant au plus juste à trois heures d’aide ménagère par semaine, un couple de personnes âgées perdra 470 euros par an ! Une nouvelle saignée dont ils auront du mal à se remettre. De plus, être déclaré dépendant par une administration tatillonne est tout sauf une formalité : il faut marcher avec difficulté, voire être incapable de se laver seul pour être reconnu dépendant.

    Outre cette attaque sur les charges, deux autres mesures odieuses sont en préparation : jusque-là, la grande majorité des personnes âgées propriétaires de leur logement et placées en EHPAD étaient exonérées de l’impôt sur les plus-values immobilières pour leur ancienne résidence principale, du moment qu’ils la vendaient dans les deux années qui suivaient leur départ. Ils ne le seront plus ! Or, l’entrée en EHPAD se fait souvent en catastrophe, soit parce qu’une place se libère, soit parce que l’état de la personne âgée s’est brusquement dégradé. Dans la plupart des cas, il est impossible de vendre le logement avant l’entrée en maison de retraite parce qu’il faut du temps pour trouver un acheteur solvable ou parce qu’il faut demander l’autorisation au juge des tutelles.

    Dernier mauvais coup : quand un PEA sera dénoué en rente, celle-ci ne sera plus défiscalisée. En plus de la CSG à 17,2 % qu’on payait dans tous les cas, le contribuable sera taxé au taux de l’impôt sur le revenu, donc le plus souvent à 14 %. Le pire est que le paiement en rente d’un PEA se base sur le capital et les plus-values réalisées. On sera donc taxé sur ses propres économies. Honteux !

    Christian de Moliner

    https://www.bvoltaire.fr/apres-la-csg-le-gouvernement-continue-de-depouiller-les-seniors/

  • Au tour des personnes âgées...

    De la même façon que je n’aimerais pas trop être un catho qui aurait voté Macron aux Européennes et qui se retrouverait Gros-Jean comme devant à devoir batailler comme un beau diable contre la PMA, la future GPA et autres tripatouillages anthropologiques en cours, j’avoue ma compassion envers toutes ces personnes âgées qui ont soutenu LREM par peur du désordre populaire et qui se retrouvent en première ligne dans le viseur de la secte de Bercy qui désormais seule dirige ce pays en l’absence de réelle représentation parlementaire nationale et dont le Président Macron n’est qu’une métastase.
    Ainsi, l’on apprend ce matin par la porte-parole Sibeth N’Diaye que les aides à domicile pour les personnes âgées au-dessus de 70 ans vont être diminuées voire supprimées dès lors que ces bénéficiaires ne seront pas handicapés ou en situation de dépendance
    Sympa hein ?
    Outre la stupidité pour le coup économique du pingre coup de rabot, puisque ce secteur est en pleine expansion et satisfait tant l’offre que la demande, on aimerait savoir pourquoi de tels arbitrages sont sérieusement envisagés à l’encontre de nos retraités alors que, dans le même temps, on apprenait que le gouvernement relevait la prime au retour des étrangers à 2500€, tandis que le budget de l’Aide Médicale d’État permettant l’accès aux soins pour les sans-papiers a doublé en 10 ans, passant à près d’1 Milliard d’euros.
    Pourquoi nos retraités devraient-ils être traités si mal, après avoir cotisé toute leur vie et contribué à l’activité de leur collectivité nationale quand on dilapide ainsi les ressources pour de lâches raisons idéologiques ?
    Et si l’on veut être généreux, pourquoi alors choisir de taper sur les uns pour donner aux autres ? Serait-ce la preuve que nous n’en avons pas les moyens ?
    Ne marche-t-on pas un peu sur la tête ?
     J’ajouterais au passage que c’est d’autant plus stupide y compris en termes d’intégration que les personnes d’origine étrangère sont particulièrement actives dans ce secteur de l’aide à domicile...
    Comme quoi, il n’est pas nécessaire d’être âgé avec un Alzheimer pour manquer de discernement.

  • De Nicolas Baverez dans Le Point : L’Allemagne, meilleure ennemie de l’Europe ?

    De Nicolas Baverez dans Le Point : L’Allemagne, meilleure ennemie de l’Europe ?

    Nicolas Baverez, éditorialiste au Point entre autres talents, dresse dans le numéro du 19 septembre 2019 un état à la fois structuré et instructif des orientations de la politique allemande.

    Rappelant que l’Allemagne s’est reconstruite après la Seconde Guerre mondiale autour de la démocratie, de l’économie sociale de marché, de la garantie de sécurité américaine et de la construction européenne, N.Baverez fait ensuite la liste de ses oppositions systématiques à ses partenaires européens dans un monde qui change :

    • « Non au rééquilibrage de la politique économique de la zone euro», par refus d’une relance budgétaire. Et ses réserves accumulées grâce à ses excédents commerciaux sont investies en bons du Trésor américains et pas en Europe. Rappelons que, grosso modo, la France a un déficit annuel de sa balance commerciale de 50 milliards d’euros pendant que l’Allemagne a un excédent de 250 milliards d’euros ; cinq fois en valeur le déficit français ! Question annexe : comment dans ces conditions avoir une politique économique équilibrée entre les pays de la zone euro ?
    • « Non à l’assainissement des banques» : les banques allemandes seraient moins capitalisées que leurs concurrentes des pays de l’Ouest de l’Union européenne, représentant ainsi un risque systémique en cas de choc financier.
    • « Non à la révision des règles du grand marché et de la stratégie énergétique européenne», en refusant de changer les règles de la concurrence, avec sa stratégie nucléaire ayant abouti à un recours massif au charbon et sa volonté de protéger l’industrie automobile allemande. Sans parler d’une politique d’approvisionnement énergétique en lien (trop étroit ?) avec la Russie depuis la nomination de l’ancien chancelier allemand G.Schröder à la présidence d’un consortium germano-russe (Gazprom) en 2005, et qui est toujours à la fois à la tête d’une société d’actionnaires contrôlée par Gazprom et président du conseil d’administration de l’entreprise russe de pétrole Rosneft.
    • « Non à une politique européenne de l’immigration», avec les décisions unilatérales d’Angela Merkel (la même qui disait en octobre 2010 : « le multiculturalisme a échoué, absolument échoué. Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici ») dans un espace Schengen sans frontières et sa négociation avec la Turquie qui met les pays européens à la merci d’un chantage.
    • « Non au réinvestissement dans la défense et la sécurité» avec un budget militaire à peu près égal à celui de la France en valeur (35 à 40 milliards d’euros) et donc très inférieur en pourcentage du PIB (1,3% contre 1,8% ; les 28 membres de l’OTAN s’étant par ailleurs engagés en 2014 à y affecter 2% du PIB d’ici 2024). Mais le point peut-être le plus important encore dans le cadre d’une union européenne est la soumission des exportations de matériel militaire embarquant quelque équipement produit en Allemagne que ce soit à un veto toujours possible de la part du Bundestag. Ce qui refroidit légèrement les projets de développements communs.

    Voilà quelques défis à la hauteur d’une Europe qui voudrait enfin protéger et d’un Président de la République française. Pour ce dernier, il y faudra quelque talent au-delà de savoir faire des papouilles prolongées et parler de ce qu’il croit.

    https://www.lesalonbeige.fr/de-nicolas-baverez-dans-le-point-lallemagne-meilleure-ennemie-de-leurope/

  • En avant toute, direction l’effondrement monétaire !

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    Suite à un manque soudain de liquidités dans le système financier, pour des raisons techniques, la Fed a dû injecter, pour la première fois en dix ans, le mardi 17 septembre dans la matinée, 53 milliards de dollars pour contenir des taux d’intérêt qui s’étaient brusquement élevés jusqu’à 10 % (« marché du repo »). Et le lendemain, la Fed a de nouveau baissé ses taux de 0,25 %, tout en envisageant de reprendre la politique non conventionnelle du « QE » (assouplissement quantitatif), ce qui correspondrait à un retour au laxisme monétaire.

    Les Bourses dans le monde continuent donc de grimper en raison des politiques des banques centrales et des taux ridiculement faibles, voire négatifs car il n’y a pas d’alternative selon les marchés (TINA = « There Is No Alternative »). La seule autre option, c’est le krach immédiat des actions et des obligations, la récession, le chômage, la déflation. Alors, encore un petit moment, Monsieur le Bourreau ! Le Système ne fait que gagner du temps en prenant la voie plus longue de l’effondrement monétaire.

    L’OCDE appelle à la mobilisation générale pour éviter la crise. Elle s’attend désormais, pour 2019, à une croissance mondiale « la plus faible depuis la crise financière », soit 2,9 %, c’est-à-dire la croissance de 2008, avant de plonger à 0,5 % l’année suivante. « L’exacerbation des conflits commerciaux pèse de plus en plus sur la confiance et l’investissement. » L’institution craint aussi « l’ampleur de la dette privée dont la qualité se dégrade et qui pourrait amplifier les effets de chocs éventuels ». Elle omet de préciser que le degré de confiance dans l’économie est si élevé que, malgré le paiement sous forme numérique, le nombre de billets en circulation entre 2009 et 2018 a augmenté, en zone euro, de 50 %, soit 440 milliards d’euros, pour être cachés sous forme d’espèces par les Européens dans les lieux les plus divers.

    En Chine, Pékin prépare les esprits à une croissance inférieure à 6 %, avec un ralentissement inédit à 4,4 % de la production industrielle depuis 17 ans. Certains experts sont même persuadés que ces chiffres sont surévalués, en dépit des mesures de soutien de l’État chinois. Suite aux attaques de drones en Arabie saoudite, Patrick Pouyanné s’est déclaré « profondément inquiet de l’escalade », persuadé que cela « aura des conséquences ». L’étincelle mettant le feu aux poudres avec un baril à 150 dollars pourrait bien venir du Moyen-Orient…

    Dans la France de Macron, qui brille par des élucubrations sur le réchauffement climatique, une immigration de 460.000 personnes par an, un taux de chômage à 8,5 % de la population active, une balance commerciale négative de 2,2 % du PIB, un déficit, une dépense publique et une dette publique de respectivement 3,2 %, 56 % et 99,6 % du PIB, la banque privée Lombard Odier, tout comme certaines banques allemandes, suisses et danoises, va taxer pour la première fois les dépôts de ses clients avec des taux d’intérêt négatifs. Cela signifie que la monnaie euro commence déjà à se déprécier, à perdre de sa valeur, à ne plus intéresser les banquiers, suite à un excès de création monétaire par les banques centrales.

    La cause de tous nos maux et de nos malheurs à venir porte un seul nom : endettement gigantesque mondial tous azimuts de la plupart des agents économiques dans la plupart des pays ! Les entreprises mondiales continent d’emprunter 150 milliards de dollars par semaine. L’économiste suisse Egon von Greyerz estime l’endettement mondial à 250.000 milliards de dollars, les engagements hors bilan à 250.000 milliards et le marché bancaire des produits dérivés à 1.500.000 milliards de dollars. La triste réalité, c’est que la planète économique est à la dérive car les décideurs n’ont toujours pas tiré les leçons de la crise de 2008. Au lieu de remettre de l’ordre dans les finances, de prendre des mesures drastiques et structurelles, ils ont préféré la fuite en avant, continuant à s’endetter, pratiquant le laxisme monétaire, ce qui se terminera par la perte de confiance, un effondrement monétaire et un krach économique et boursier d’ici un an à deux ans au plus tard.

    Marc Rousset

    https://www.bvoltaire.fr/en-avant-toute-direction-leffondrement-monetaire/

  • Géostratégie : Trump et les jeteurs de sort qui se trompent tout le temps

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    Qu’on ne se méprenne pas sur le sens de ces lignes : un patriote cherche simplement le mieux pour sa nation ; s’il choisit un camp pro-russe ou pro-américain, anti ou pro-Trump, c’est en fonction du seul intérêt national. Or, le clapot des actualités quotidiennes ne doit pas dissimuler que, dans l’Atlantique et le Pacifique, s’installe le fort « courant Trump », qui renverse les axes diplomatiques et économiques américains anciens.

    Trump veut rendre sa puissance économique aux États-Unis, et donc :
    – faire des économies de dépenses de fonctionnement militaire improductives, de l’OTAN aux OPEX meurtrières, et réinvestir dans la recherche de supériorité stratégique ;
    – casser la tentative chinoise d’hégémonie mondiale qui détruit le tissu économique américain et sape les alliances asiatiques ;
    – empêcher l’Iran d’avoir la bombe et de disséminer ses énormes milices religieuses surarmées partout dans le Moyen-Orient.

    Ceci, simple et de bon sens pour les États-Unis, important et clair pour les tiers, est enseveli par les paresseux de la pensée sous des fatras de tweets, de ragots de caniveau. Des « sorts » – vite oubliés – sont lancés contre le « milliardaire » (sic). Rappelons-les : Trump ne serait pas élu ; il serait destitué ; il trahirait les États-Unis avec la Russie ; il provoquerait à court terme un chaos économique (selon trois Nobel d’économie discrédités à jamais) ; il provoquerait une crise avec le Canada et le Mexique ; il ne ferait pas « son mur » à la frontière mexicaine ; il serait un va-t-en-guerre incohérent et instable ; il ne sera pas réélu… Comme on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps sans perdre lecteurs et auditeurs (New York TimesWashington PostCNN…), on tente alors une nouvelle rhétorique, que les médias français se contentent de traduire.

    Désormais, Trump n’aurait pas tort, mais se tromperait de méthode diplomatique (on ne parle plus économie par crainte du ridicule) et sa diplomatie aurait même déjà échoué. Et cela, selon l’inquisition, car son fameux « art of deal » aurait échoué en Corée du Nord, Iran, avec les talibans : Trump ayant proclamé qu’il ne ferait pas la guerre, plus personne ne le craint, et ses sanctions économiques sont impuissantes. Il est simpliste et hâtif de dresser un constat d’échec au bout de 34 mois sur des dossiers calcifiés depuis 66 ans (Corée), 39 ans (Iran), 18 ans (Afghanistan), 17 ans (entrée de la Chine dans l’OMC) !

    Sur l’Iran – sujet brûlant –, Trump n’a pas épuisé la gamme de sanctions visant à anémier l’Iran, le diviser, voire le soulever ou conduire ses dirigeants à commettre une autre faute qui sera sanctionnée, en cas de réélection dans 14 mois, impitoyablement. L’Iran n’a aucun allié militaire (même pas la Chine) et le catalogue des sanctions américaines comporte encore une gradation : blocus sélectif du Golfe, blocus des lignes aériennes, embargo sur les avions et les navires civils, et même tirs de rétorsion et d’avertissement sur des cibles symboliques stratégiques (raffineries, ponts, voies ferrées), ne faisant aucune victime et n’engageant pas les boys. On n’en est heureusement pas là mais Trump, qui est aussi un homme de télé, connaît bien les réactions de son public électoral : dans les séries, les westerns, les combats de catch, quand le « gentil pacifique » a été longtemps injustement malmené, tout le monde applaudit lorsqu’il se rebelle et vainc le « méchant » : happy end et justice immanente.

    Les Français doivent anticiper et se demander comment tirer le meilleur profit de cette situation géostratégique inédite. Il est difficile de croire que la France, avec trois bases militaires aux Émirats, à 200 km de l’Iran, radars et satellites, ne sache pas d’où venaient les missiles tirés sur les raffineries arabes.

    Henri Temple

    https://www.bvoltaire.fr/geostrategie-trump-et-les-jeteurs-de-sort-qui-se-trompent-tout-le-temps/

  • La spoliation des caisses autonomes de retraite : un nouveau « 1791 » ?

    La question des retraites n’a pas fini d’agiter le pays ces prochains mois, et les premières manifestations de vendredi et de lundi derniers ont montré, à qui en doutait encore, qu’elle était éminemment sensible, même s’il est évident que leur gestion nécessite une réforme, voire une « révolution » de son approche et de sa résolution. Le système général des retraites apparaît à bout de souffle et, plus sûrement encore, à court d’argent frais, au risque d’entraîner, si l’on n’y prend garde, un véritable écroulement de l’économie des retraites et un appauvrissement forcé des populations sorties du monde du travail. La réforme est nécessaire mais pas n’importe laquelle, et pas en détruisant ce qui fonctionne au nom d’un principe d’égalité qui oublierait celui de justice, en particulier sociale.

    Or, le projet gouvernemental, qui s’appuie sur la promesse électorale macronienne bien hasardeuse de la mise en place d’un régime universel, signifie (s’il est voté et appliqué tel qu’il se dessine aujourd’hui) ce que les avocats qualifient de « spoliation » : en effet, le projet prévoit la fin des régimes particuliers (que l’on pourrait qualifier de « corporatifs ») et des caisses autonomes de retraites développées et gérées par nombre de professions libérales, et souvent excédentaires quand le régime général, lui, menace faillite… Un vieux royaliste m’affirmait l’autre jour, avec un brin d’ironie, que M. Macron préparait « un nouveau 1791 », en référence à la dissolution des corporations et à la fin de leurs garanties et avantages particuliers liés aux métiers et à leur organisation, ainsi qu’à leurs patrimoines respectifs (1)… A y bien y regarder et même si, dans un premier temps, la manœuvre gouvernementale pourrait s’apparenter à une forme de « nationalisation » des fonds de ces caisses aujourd’hui autonomes (« Près de 30 milliards d’euros sont en jeu », affirme le quotidien L’Opinion dans son édition du lundi 16 septembre…), elle ouvrirait néanmoins la voie à une forme de « libéralisation » (de privatisation « douce » ?) du système des retraites au profit d’organismes financiers ou de compagnies d’assurance, par le biais d’une « capitalisation » non pas imposée mais fortement valorisée ou favorisée par la réforme elle-même, pas forcément dans le texte mais dans son esprit, ce qui paraît plus habile et non moins dangereux pour les indépendants comme pour les salariés…

    Or, au lieu de les supprimer en les « intégrant » (ici synonyme de « confisquant »…) au régime général, ne serait-il pas plutôt intéressant de s’en inspirer et de les étendre à nombre d’autres professions ou secteurs ? Si l’on lit la tribune du collectif SOS Retraites qui regroupe des organisations de métiers fort différents comme avocats, médecins, infirmières, kinésithérapeutes, orthophonistes, etc., l’on comprend mieux l’enjeu : « Nous avons en effet en commun d’avoir été tenus « à côté » du régime général de retraite depuis sa création pour les salariés et les fonctionnaires en 1945. Nous nous sommes organisés, profession par profession, pour créer nos régimes de retraite. Pas spéciaux, autonomes. (2)» N’est-ce pas le processus qui, en d’autres temps, a formé les Métiers, appelés aussi corporations à partir du XVIIe siècle, et qui a permis de garantir au fil des temps des conditions acceptables pour tous ceux qui y travaillaient et qui, un jour, accéderaient à un repos professionnel mérité ? C’est en tout cas ce que les royalistes sociaux, qualifiés parfois de corporatistes, prônent en réclamant « la propriété du métier » et « le patrimoine corporatif », et que certaines professions ont, concrètement, mis en pratique ! Mais, là encore, la République ne sait pas créer, au sens professionnel du terme, et elle préfère spolier, confisquer, récupérer ce que la sueur des hommes a ensemencé, et cela dans une perspective purement idéologique et comptable : la logique de la République « une et indivisible » ne peut que difficilement (et provisoirement) accepter que des associations professionnelles, des corps de métiers ou des corporations, s’organisent « hors d’elle », et l’actuel projet de réforme le démontre à l’envi. On comprend mieux pourquoi, dans les discours officiels comme ceux des idéologues libéraux, le « corporatisme » est un terme toujours employé dans un sens péjoratif quand, dans la réalité concrète des professions libérales, celui-ci est la meilleure garantie des libertés et des droits professionnels, y compris après le temps du travail.

    De plus, ces caisses autonomes sont généralement plus efficaces que la République ou que les syndicats officiels pour maîtriser les dépenses et valoriser les revenus de la profession. Comme le souligne le collectif SOS Retraites, « nos régimes autonomes sont tous équilibrés, alors que le régime général est gravement déficitaire. Peut-être parce que nous avons été prévoyants là où les gouvernements successifs ont procrastiné : nos régimes autonomes ont anticipé le choc démographique, y compris en prenant des mesures contraignantes ». Or, à défaut de prévoir et de gouverner, et comme je l’évoque plus haut, la République préfère taxer ou spolier « au nom de (sa) loi », ce que dans l’édition du lundi 16 septembre du Figaro (pages économie) rappelle Paule Gonzalès à travers un exemple concret : « le projet de réforme (…) va obliger la profession [des avocats] à fusionner son régime des retraites avec le régime général. (…) Il va aussi résulter de cette fusion imposée le versement dans le pot commun de 2 milliards d’euros de provisions, réalisées au fil des ans par une profession prudente, anticipant l’évolution démographique », anticipation et bonne gestion que le régime général et les gouvernements successifs de la République n’ont ni voulu ni su faire, prisonniers qu’ils étaient d’un système politique qui repose sur l’élection et la promesse plutôt que sur la raison et la prévision… En pensant en termes de clientèle plutôt que de corps de métiers et de bien commun, la République sacrifie ce qui « marche » quand cela semble échapper à son contrôle, ce que Fanny Guinochet résume dans les pages de L’Opinion à propos de cette réforme : « Surtout, s’installe cette petite musique négative que cette réforme ne fera que des perdants » (…). Non seulement des perdants… mais sanctionnera aussi les bons élèves ! »

    Oui, le vieux royaliste que j’évoquais plus haut a raison : c’est bien « un nouveau 1791 » que le gouvernement de la République nous prépare… Il faut souhaiter que, connaissant la triste histoire sociale de cette année-là et ses conséquences, les principaux intéressés ne se laisseront pas faire. Mais, sans doute faut-il aller plus loin et en appeler à la constitution de nouveaux régimes (et caisses) autonomes de retraite pour toutes les professions qui le veulent et le peuvent, librement et publiquement, sans possibilité pour l’Etat de les confisquer ou d’attenter à cette « propriété corporative ». En somme, entre un modèle libéral peu soucieux des « autres » et un modèle étatiste confiscatoire du travail et de ses fruits, il est temps de penser plus globalement un autre modèle qui existe déjà à travers ces régimes autonomes de retraite pour nombre de professions : un modèle dans lequel le travail est reconnu et sa qualité garantie, un modèle qui ordonne la profession et assure les accidents ou les lendemains du travail par la constitution d’un « patrimoine corporatif »… Un modèle d’organisation corporative approprié à notre pays et à ses particularités professionnelles, pour que capacités productives, garanties de qualité et de pérennité, et justice sociale s’accordent plutôt que se combattent.

    Notes : (1) : le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier de mars et juin 1791 qui abolissent les corporations et interdisent toute association professionnelle, mais aussi suppriment le droit de grève et les systèmes corporatifs d’entraide et de solidarité au sein d’un métier donné… Les lois les plus « antisociales » de toute l’histoire de France !

    (2) : Dans Le Figaro (pages économie), une avocate complète la dernière formule : « Un régime autonome, et non pas spécial, qui n’a pas coûté un centime au contribuable », ce qui n’est pas négligeable, tout de même !

    Jean-Philippe CHAUVIN

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  • Budget 2020: déficit, dépenses, impôts, la France de tous les records

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    Le budget 2020 doit être présenté le 25 septembre. Tout porte à croire qu’aux hausses de dépenses s’ajouteront des renoncements en matière d’économies. Une combinaison qui, depuis près d’un demi-siècle, a contribué à faire de la France ce qu’elle est aujourd’hui: un enfer fiscal.

    Décidément, la France multiplie les médailles dans la catégorie Finances publiques. Après être monté sur la première marche du podium de l’OCDE en matière de pression fiscale, l’hexagone s’arroge également l’or en matière de dépenses et de déficit public. Si la première se comprend au vu de notre système de redistribution, la seconde l’est forcément beaucoup moins.

    Quoi qu’il en soit, à une semaine de la présentation devant le Parlement du projet de loi de finances (PLF) 2020, Le Figaro flinguait récemment la communication de l’exécutif autour de ce qui n’est plus un évènement de la rentrée parlementaire.

    Le quotidien revenait sur les statistiques peu flatteuses du Fonds monétaire international (FMI) concernant la France, publiées au cours de l’été. Un gouvernement qui chercherait à «dorer la pilule encore plus que de coutume», fustigent nos confrères qui enfoncent le clou:

    «Cette ritournelle est un leurre de gros calibre. Que ce soit le déficit, le niveau des impôts ou celui des dépenses publiques, la France affiche en 2019 les chiffres les plus élevés au sein des dix-neuf pays de la zone euro, nous dit le FMI

    Il faut dire qu’aux dépenses supplémentaires (principalement en matière d’écologie), s’ajoutent les renoncements en matière de réduction des dépenses publiques. Si certains font valoir que l’exécutif souhaite favoriser la paix sociale au détriment de l’effort budgétaire et jouerait ainsi «l’apaisement», avec des reculades successives sur les coupes dans l’indemnisation des arrêts maladie ou encore dans des APL (en somme dans la redistribution), c’est oublier que le gouvernement a surtout revu significativement à la baisse ses objectifs en matière de réduction des dépenses de fonctionnement de l’État lui-même.

    En effet, contre les 120.000 suppressions de postes dans la fonction publique d’ici 2022, promises par Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle, Gérald Darmanin annonçait fin juillet, dans un entretien accordé au groupe de presse Ebra qu’elles ne seraient plus que de l’ordre de 15.000 dans la fonction publique d’État, dont «moins de 2.000» en 2020.

    Des suppressions «pour l’essentiel à Bercy», précisait le ministre de l’Action et des Comptes publics. Une annonce qui s’est vérifiée début septembre lorsque, devant les syndicats, Gérald Darmanin annonçait 5.800 suppressions de poste à Bercy entre 2020 et 2022.

    Du côté des dépenses publiques, dans un premier jet dévoilé en juillet –où l’écologie était à l’honneur–, le gouvernement planchait sur une hausse de 4,6 milliards d’euros (0,5% supplémentaires… hors inflation) en 2020 par rapport à la loi finance initiale 2019. Une augmentation chiffrée pour l’heure à 14 milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat.

    Bref, difficile à première vue d’y voir le «budget de pouvoir d’achat», annoncé fin août par le vice-président LREM de la commission des finances de l’Assemblée nationale, une ritournelle entendue chaque année. En effet, qui dit hausse des dépenses publiques dit nécessairement hausse des recettes fiscales.

    Reprenant les chiffres du FMI, sous le «triptyque» du déficit, des niveaux de dépenses et des recettes publiques, le journaliste du Figaro dresse un constat sans appel: les finances publiques tricolores seraient «les plus dégradées des pays du sud» de l’UE. Indicateur le plus «pertinent» à ses yeux pour juger de l’état des comptes: le solde primaire, car il n’est pas «pollué» par la charge de la dette :

    «Ce concept en apparence abscons est très simple: il consiste à faire abstraction de la charge annuelle de la dette publique. La France enregistre ainsi un “déficit primaire” de 1,7% de son PIB et elle est le seul État dans ce cas avec la Finlande (- 0,3%). Tous les autres, y compris la Grèce et l’Italie, affichent des excédents primaires!», développe le quotidien.

    Côté déficit, la messe est dite, si le gouvernement met en avant d’être parvenu à le ramener sous la barre symbolique des 3% fixé par Bruxelles celui-ci reste encore et toujours déficitaire… comme tous les budgets depuis 1974.

    Sur ce point, autant dire que la possibilité pour la France de se refinancer auprès des marchés à des taux négatifs ne devrait pas contribuer à inverser la tendance, bien au contraire: les économies dégagées sur le «poids de la dette» représentent autant d’invitations supplémentaires de financer de nouvelles dépenses.

    D’ailleurs, en matière d’emprunt, la France jouit d’un «traitement de faveur», estime le quotidien, celle-ci pouvant «emprunter à des taux voisins de son homologue allemand». Le journaliste rappelle à cet égard que notre endettement public (99,2%) est «équidistant» de la dette italienne et de celle de nos voisins outre-Rhin (respectivement 133,4% et 56,9%).

    Du côté des dépenses publiques, rien à signaler, puisqu’elles continueront d’augmenter –dans l’absolu–, pesant près de 55,6% du PIB en 2019. On notera toutefois que selon les projections du FMI (en partie basées sur les données de l’INSEE et de la Banque de France) celles-ci pourraient s’établir à 54,2% d’ici 2021, après avoir déjà été réduites d’un point par rapport à 2016.

    Sans grande surprise, malgré cette baisse des dépenses projetées par les instances publiques, la pression fiscale n’a quant à elle pas décru. On note d’ailleurs que les recettes (prélèvements obligatoires) atteignent non seulement un niveau record dans notre pays (52,4% du PIB), mais que la France se place dans le groupe minoritaire des États européens où cette pression n’a pas diminué depuis 2010.

    https://www.alterinfo.ch/2019/09/19/budget-2020-deficit-depenses-impots-la-france-de-tous-les-records/