Car si l'intégration a totalement échoué, c'est tout simplement parce que nos dirigeants ont confondu antiracisme et acceptation de l'autre avec le renoncement à nos valeurs. Il ne fallait rien changer au « moule » qui a permis depuis des siècles à des millions d'immigrés de devenir des citoyens français. Les règles d'intégration qui ont fait leur preuve avec des générations d'immigrés, étaient la force de la France. La faute majeure de nos élus est de les avoir ignorées.
économie et finance - Page 810
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Où est la justice sociale ?
EOù est la justice sociale quand on repousse l'âge légal de la retraite alors que tout étranger de 65 ans n'ayant jamais travaillé ni cotisé en France, a droit à une retraite de 780 euros par mois, 5 ans après son arrivée ?¢EOù est la justice sociale quand une femme de paysan ayant travaillé 50 ans à la ferme n'a pas droit à ces 780 euros au prétexte que son mari et elle dépassent le plafond de 1200 euros de minimum vieillesse pour un couple ?EOù est la justice sociale quand la sécu en faillite continue de payer à l'étranger, sans le moindre contrôle, des retraites à d'innombrables centenaires disparus depuis des lustres ?EOù est la justice sociale quand l'Aide Médicale d'État soigne 220000 sans-papiers chaque année, à raison de 3500 euros par malade, alors que la sécu ne dépense « que » 1600 euros par affilié qui travaille et cotise ?EOù est la justice sociale quand des étrangers bénéficient de la CMU et d'une mutuelle gratuite, alors que 5 millions de Français n'ont pas de mutuelle, trop riches pour bénéficier de la mutuelle CMU mais trop pauvres pour s'en payer une ? 30% des Français avaient différé leurs soins en 2011 !EOù est la justice sociale quand on sait que 10 millions de fausses cartes Vitale sont en circulation et permettent de soigner des milliers d'étrangers sous une fausse identité, au détriment des ayant-droit ?EOù est la justice sociale quand la France entretient des milliers de polygames, certains d'entre eux percevant plus de 10 000 euros par mois sans travailler, alors que la polygamie est interdite et que nos comptes sociaux sont dans le rouge ?EOù est la justice sociale quand une famille nombreuse étrangère est prioritaire pour un logement social, alors qu'un jeune couple français doit attendre sept ou huit ans son premier logement pour avoir un enfant ?EOù est la justice sociale quand on sait qu'un million de faux passeports, donnant droit à la manne sociale, sont en circulation sur les sept millions de passeports biométriques soi-disant « infalsifiables » ?EOù est la justice sociale quand un Français né à l'étranger doit prouver sa nationalité à l'administration, ce qui se traduit souvent par un véritable parcours du combattant, alors qu'on brade chaque année la nationalité française avec des milliers de mariages blancs ?EOù est la justice sociale quand on veut donner le droit de vote aux étrangers, alors que nos élus ont confisqué aux citoyens leur « non » au référendum sur la Constitution européenne et que des millions d'électeurs, de droite ou de gauche, ne sont pas représentés au Parlement ?EOù est la justice sociale quand on accueille chaque année plus de 200000 étrangers non qualifiés, dont notre économie n'a nul besoin, alors que la pauvreté augmente, que nous avons près de 5 millions de sans-emplois et que le chômage atteint déjà 40% chez la population immigrée ?EOù est la justice sociale quand le contribuable finance des associations qui ne combattent que le racisme à sens unique alors que le racisme anti-français est systématiquement ignoré et les plaintes classées sans suite ?EOù est la justice sociale quand on condamne un journaliste pour avoir énoncé une vérité sur la délinquance étrangère, alors que des rappeurs incitant à la haine ne sont jamais inquiétés au nom de la liberté d'expression ?EOù est la justice sociale quand la délinquance explose et que les droits des voyous passent avant ceux des victimes ? -
300 ans d'energies fossiles en 300 secondes
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Richard Heinberg : “2012, la fin de la croissance”
Sous-titré « s’adapter à notre nouvelle réalité économique », ce livre est paru aux USA en 2011. Il commence par cette citation qui résume notre réalité actuelle : « Quand le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas » (proverbe du peuple amérindien Cri).
L’idée générale du livre est que la croissance réelle, cumulée et moyenne est derrière nous, même si nous verrons encore des taux de croissance positifs ponctuels dans quelques régions du monde. Pas plus que n’importe quel autre pays, la Chine n’est en mesure de soutenir une croissance illimitée. La seule incertitude concerne le moment où l’économie se contractera. Mais quand la Chine régressera, l’inexorabilité de la décroissance globale commencera à devenir évidente pour tout un chacun. Voici quelques extraits du livre de Richard Heinberg…
La fin de la croissance
Des barrières infranchissables s’opposent à présent à la poursuite de l’expansion économique. Désormais l’économie mondiale joue un jeu à somme nulle, les gagnants le sont au détriment des perdants.
Trois facteurs interviennent, l’épuisement des matières premières, les impacts négatifs sur l’environnement, l’incapacité de nos systèmes économiques à absorber les dettes accumulées.
Cette analyse n’est pas nouvelle, selon le rapport de 1972 The Limits to Growth, la fin de la croissance surviendrait probablement entre 2010 et 2050. Nous devons sérieusement envisager la possibilité que des centaines de millions – voire des milliards – de personnes ne connaissent jamais le style de vie consumériste dont ont profité les habitants des nations les plus industrialisées. Tous les discours de nos dirigeants, axés sur la poursuite vaine de la croissance, ne sont que dénis de la réalité. En l’absence de mesures appropriées, le processus d’adaptation pourrait bien devenir la plus grande tragédie de l’histoire.
La plupart des organismes cessent de grandir à l’âge adulte. Si cette interruption n’était pas programmée génétiquement, les animaux et les végétaux seraient confrontée à des contraintes pratiques : imaginez les difficultés à se nourrir que rencontrerait un oiseau-mouche d’un kilo. De la même façon, il arrivera nécessairement un moment où la « nourriture » et « l’oxygène » de l’économie commenceront à manquer. L’économie humaine n’existe qu’au sein de la nature, et dépend entièrement d’elle. Mais beaucoup d’économistes ne voient pas les choses de cette façon, ils s’appuient sur les dernières décennies de croissance et se contentent de projeter ce modèle sur l’avenir.
Les insuffisances de la substitution et de l’efficience
Les premiers penseurs économiques identifiaient les ingrédients de base de l’économie comme étant la terre (les ressources naturelles), le travail et le capital technique. Puis les économistes se mirent à considérer la terre comme sous-catégorie du capital. Ce point de vue, partagé par tous les théoriciens néo-classiques, revient à assimiler l’environnement naturel à un ensemble inépuisable de ressources, in fine remplaçables par l’argent ou la technologie. Avec les mécanismes de substitution et d’efficacité, les économistes ont bâti des théories ignorant les limites naturelles.
Bien évidemment l’âge de pierre n’a pas pris fin à cause du manque de pierres, mais par la découverte de métaux. Par comparaison, nous avons tendance à tenir pour acquis que l’ère du pétrole s’achèvera par la découverte de nouvelles sources d’énergie. Souvenez-vous : nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons des idées ! Mais dans le monde réel, certaines ressources n’ont pas de substituts, ou ceux-ci sont trop chers, ou ne se comportent pas aussi bien. L’énergie, l’eau et la nourriture comptent parmi les ressources essentielles pour lesquelles il n’existe pas de substituts. De même le phosphate, essentiel pour maintenir la fertilité des sols, n’a pas de substituts.
Améliorer les rendements énergétiques revient à produire davantage avec moins. Or pour Adam Smith, la division du travail qui accroît l’efficience économique mène à la « mutilation mentale » chez les travailleurs. De toute façon l’efficacité suit la loi des rendements décroissants : les premiers gains d’efficacité sont bon marché, chaque gain supplémentaire à tendance à être plus onéreux. Dans les pays anciennement industrialisés, il n’y a guère de progrès à attendre en matière de spécialisation : nos sociétés sont largement compartimentées et hiérarchisées. Aujourd’hui, une grande partie de l’efficacité est due à l’externalisation de la production vers des pays qui utilisent, à notre place, l’énergie nécessaire. La Chine brûle son charbon pour exporter des biens, tandis que les Etats-Unis voient croître leur PIB sans pour autant augmenter leur consommation énergétique. De plus les différences de rendement d’une source d’énergie à une autre relativisent l’espérance d’une dissociation entre consommation d’énergie et croissance économique : le déclin du rapport entre consommation d’énergie et PIB est liée au remplacement du charbon par le pétrole. Enfin l’effet rebond augmente la demande au fur et à mesure de l’augmentation de l’efficacité énergétique. Seuls les publicitaires pourront nous convaincre des « améliorations » apportées à tel ou tel produit.
La loi de Moore est évoquée pour illustrer l’évolution constante de la technologie. Mais les progrès sont limités au domaine de l’informatique. Quand on se penche sur les besoins vitaux que constituent l’alimentation, l’eau, l’énergie et le transport des personnes, peu de choses ont évolué de façon radicale. Car nos infrastructures se conforment à la loi de Murphy, selon laquelle tout ce qui peut se détériorer va tôt ou tard se détériorer.
La montagne de la dette et la réalité
Dans un système dans lequel l’argent est créé par les banques par l’intermédiaire de prêts, il n’y a jamais assez de monnaie en circulation pour rembourser l’intégralité des dettes et de leurs intérêts. Un tel système dépend entièrement de sa croissance perpétuelle.
Par conséquent, qu’advient-il des montagnes de dettes quand la croissance s’arrête ? Nous assisterons certainement à des faillites qui aboutiront finalement à l’anéantissement de la dette. Aux Etats-Unis, l’équivalent de 12 000 milliards de dollars du patrimoine des ménages a disparu en 2008 à cause de l’éclatement de la bulle immobilière. D’une façon générale, la contraction du crédit à l’échelle mondiale devrait nous inciter à examiner avec attention le bien fondé des grands projets de développement d’infrastructures. On peut s’interroger sur la pertinence de la construction d’immenses autoroutes. La solution keynésienne, bâtie sur la dette, ne mène nulle part, d’autant plus que les pays industrialiser ont passé un cap fondamental, caractérisé notamment par l’épuisement des ressources fossiles.
L’énergie n’est pas simplement une matière première, mais l’apport préalable nécessaire à toute forme d’activité humaine : sans énergie, pas d’économie. Sans les ressources fossiles, nous vivrions encore dans une société agraire semblable à celle qu’ont connue nos ancêtres au XVIIIe siècle. Dans mon livre Blackout : Coal, Climate and the Last Energy Crisis, je démontre que le pic de production mondiale de charbon peut survenir dans les toutes prochaines années. La qualité et le potentiel énergétique du minerai ne cessent déjà de décroître. Il n’existe aucun scénario dan lequel les énergies alternatives peuvent se substituer totalement aux énergies fossiles. Notre civilisation a atteint les limites de sa croissance, et ces limites ne sont pas négociables.
En principe, il est possible d’obtenir du pétrole brut de synthèse à partir de n’importe quel matériau organique, charbon, gaz naturel, vieux pneus ou détritus. Cependant les processus de transformation peuvent consommer davantage d’énergie que nous n’en obtiendrons du combustible de synthèse final. Même lorsque nous utilisons des sources d’énergie renouvelable, telles que l’éolien ou le solaire, nous avons besoin d’acier pour les turbines des éoliennes et de terres rares pour les cellules photovoltaïques. Et pour extraire ces ressources, il nous faut toujours plus d’énergie, qui nécessite davantage de ressources, etc.
La nécessité d’un changement
Les pays que l’on qualifie habituellement de « développés » sont en réalité surdéveloppés ; de même les pays « émergents » sont en fait essentiellement en voie de surdéveloppement. Les objectifs de « développement » tel que nous l’entendons aujourd’hui ne sont clairement pas tenables.
L’Histoire nous apprend que les sociétés tendent à devenir toujours plus complexes, jusqu’à ce que cette complexité les condamne au déclin, voire à l’effondrement. Malgré leurs avantages économiques immédiats, la spécialisation et la mondialisation ont contribué à réduire notre adaptabilité. Les contraintes économiques et démographiques seront sources d’agitations sociales croissantes. Les gouvernements auront tendance à adopter des mesures toujours plus répressives.
Les restrictions budgétaires imposées aux services publics risquent d’exacerber le ressentiment envers les immigrés. Il est relativement simple de mesurer le PIB d’un pays, mais il est plus difficile d’évaluer quantitativement la cohésion des familles et des communautés.
La situation est paradoxale. Les stratégies que nous devons mettre en oeuvre afin de nous préparer aux crises systémiques qui s’annoncent – à savoir freiner notre consommation, nous désendetter et devenir plus autonomes – vont globalement à l’encontre de ce dont le système économique actuel a besoin pour éviter de s’enfoncer plus avant dans la récession. Autrement dit, les intérêts à court terme de l’économie entrent en conflit avec les intérêts à long terme de la majorité de la population. Il est regrettable que le principe du contrôle des naissances soit souvent mal perçu, et ses partisans ostracisés, considérés comme élitistes, voire pire encore : eugénistes. C’est tragique, car le problème n’a que trop longtemps été éludé, et ce sont les plus pauvres, notamment les femmes et les enfants, qui paieront le plus lourd tribut. Toutes les solutions à nos problèmes liés à la croissance passent par une certaine forme d’auto-modération, y compris en matière démographique.
Que la contraction économique survienne aujourd’hui ou plus tard, qu’elle engendre le chaos ou que l’on parvienne à garder le contrôle de la situation, une simplification radicale de l’économie est inévitable, car un système basé sur l’énergie bon marché et la croissance économique ne peut que se heurter aux limites environnementales. Une nouvelle économie émergera des décombres, mais en termes de PIB elle correspondra à l’économie mondiale d’il y a 50, 100 ou même 150 ans (soit 1860).
Un avenir possible
Une économie résiliente repose sur trois principes fondamentaux :
- Les ressources naturelles ne doivent pas être consommées plus rapidement qu’elles ne se renouvellent naturellement.
- Les ressources non renouvelables doivent être recyclées autant que possible.
- Les déchets doivent nourrir l’écosystème ou nos processus de production.
Les mêmes forces économiques qui ont démantelé notre secteur industriel et recouvert de bitume des terres fertiles, lorsque le pétrole était abondant et bon marché, ces mêmes forces économiques sauront nous obliger à faire machine arrière. En l’absence d’énergie bon marché, il redevient plus rentable de recourir au travail manuel et localisé. C’est ainsi que l’épuisement des ressources fossiles serait susceptible de générer une contre-tendance, que l’on pourrait nommer la généralisation – à savoir que nous serions contraints d’acquérir des connaissances et de développer des compétences dans un plus grand nombre de domaine. Ces dernières années, des « éco-communautés » ont vu le jour. Un film documentaire récent, The Economics of Happiness, laisse entendre que la relocalisation de l’économie, de la politique et de la culture est bénéfique au Bonheur National brut.
Nous nous tournerons vers des technologies « appropriées ». Selon l’approche défendue entre autres par E.F.Schumacher, il s’agit d’une technologie qui s’appuie sur les ressources disponibles sur place – et privilégie le développement de compétences locales – plutôt que la dépendance envers des matières premières, des ressources énergétique ou des produits finis importés.
Les gouvernements devraient soutenir et faciliter l’émergence de monnaies d’échange locales. Dans un contexte récessioniste, tandis que la création monétaire en devises nationales se contracte en même temps que l’économie, les monnaies complémentaires peuvent prendre le relais et permettre aux échanges commerciaux de se poursuivre.
Notre priorité absolue est de maintenir la cohésion sociale. Si je n’avais qu’une seule recommandation à donner à ceux qui m’interrogent quant à leurs perspectives d’avenir, ce serait celle-ci : apprenez à connaître les gens qui vivent près de chez vous, établissez un climat de confiance. En cas de nécessité absolue, ces personnes pourraient être celles sur lesquelles vous aurez besoin de compter. Nous avons besoin de développer un esprit coopératif et de nous enraciner dans des cultures locales. Pour peu que les uns et les autres disposent d’un jardin, chacun trouvera sans peine matière à discuter de la taille des arbres fruitiers ou des différents procédés de compostage des déchets. Encouragez vos enfants à jouer avec les enfants du voisinage plutôt que de les transporter en 4×4 à des matchs de foot ou des cours de musique. Adhérez aux mouvements locaux des « Transition Initiatives ». Si nous comptons seulement sur nos gouvernements, ce sera trop peu et trop tard ; si nous agissons individuellement, cela ne sera pas suffisant ; mais si nous agissons en tant que communautés, cela pourrait peut-être suffire.
Tout ce qui ira dans le sens d’un plus grand respect de l’écosystème de notre planète – notre unique refuge – sera le bienvenu.
Certaines sociétés ont su préserver leur capital culturel et naturel génération après génération ; pour cela, elles ont dû apprendre à consommer avec parcimonie, et même parfois élever la pauvreté volontaire au rang de vertu… Les peuples considérés comme « sous-développés » et dont la population est essentiellement rurale (et pour une large part autosuffisante) pourraient bénéficier d’avantages dans un monde que la croissance a déserté.
Richard HEINBERG : La Fin de la croissance (S’adapter à notre nouvelle réalité économique)
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Nouvel épître aux Européens : gare aux démons libéraux !
Mes frères européens, vous croyez que Dieu est mort et que cela annonce votre règne, celui de l’homme. En vérité je vous le dis, ceux qui prétendent cela et qui se font appeler « libéraux » vous trompent pour vous asservir. Car ils vous conduisent en réalité vers la mort de l’homme.
Ces démons libéraux pleins de paroles doucereuses, qui vous font accroire qu’ils défendent vos droits ou vos libertés, haïssent l’homme et veulent sa perte.
Car leur culte barbare affirme que l’homme serait inapte au bien. Ces démons prétendent donc fonder une société non sur la vertu, mais sur le vice, non sur l’amour, mais sur son contraire : sur l’égoïsme, qu’ils nomment droits de l’individu, et sur le commerce. Non sur le don et l’honneur, mais sur la concupiscence et la tromperie.
Ils veulent fonder l’ordre du monde sur tout ce que les civilisations passées considéraient comme des péchés ou des vices dont il fallait se prémunir. C’est pourquoi, mes frères, leur culte est proprement démoniaque et constitue la plus terrible des dépravations.Car les démons libéraux, quel que soit le nom sous lequel ils se présentent à vous, profanent systématiquement toutes les institutions qui ont constitué l’humanité dans l’histoire ; ils détruisent en particulier la souveraineté politique sous toutes ses formes : l’Etat, les lois, les frontières et la citoyenneté. Les arts et les langues, même. Car ils ne cherchent qu’à priver l’homme de l’attribut essentiel de son humanité : sa liberté de se choisir un destin au sein de sa communauté et la conscience de son identité.
Ils prétendent incarner les lumières du bien, mais en réalité ils ouvrent la voie au règne du mal en soumettant volontairement l’homme à des forces qui échappent à tout contrôle.
En vérité je vous le dis, le libéralisme est le pire ennemi du genre humain, mes frères.Les démons libéraux, pour vous induire en tentation, vous ont promis le paradis de l’abondance. Ils vous ont aussi promis que vous pourriez faire demain selon votre bon plaisir dans un monde en paix.
Mais en vérité je vous le dis, ils ont omis de vous dire qu’ils entendaient plier le monde entier à leur folle loi et qu’ils mèneraient une guerre cruelle à tous ceux qui la refuseraient. Car tous ceux qui s’opposent à eux se trouvent placés hors de l’humanité et succombent par le fer et par le feu. Ils ont omis aussi de vous dire que vous deviendrez en échange un esclave de Mammon, leur seul vrai dieu.En vérité je vous le dis, ces mauvais prophètes vous ont trompés car ce prétendu paradis correspond à l’enfer que craignaient vos ancêtres : un monde de douleur et de désespoir, peuplé d’âmes errantes ; un monde où les valeurs sont inversées, où les langues sont corrompues et où le mal se pare des attributs du bien.
Mes frères européens, on juge l’arbre libéral à ses fruits vénéneux. Regardez ce qu’ils ont fait de vous : une simple ressource humaine au service de l’économie, c’est-à-dire au service du Veau d’Or.
Car vous ne vivez déjà plus en communauté, mes frères : vous voici désormais à la fois nombreux – car on vous entasse pour satisfaire aux besoins de l’économie – et solitaires, car au nom du culte libéral on détruit toutes les communautés sur lesquelles s’appuyaient vos ancêtres pour vivre avec leurs proches et échapper au désespoir. Vous n’êtes plus que des individus, c’est-à-dire un néant, car l’homme n’existe pas par lui-même.
Regardez vos villes détruites, transformées en zones commerciales et en dortoirs pour main-d’œuvre. Regardez vos frontières ouvertes, vos campagnes désertées et vos temples vides : car il faut que l’argent et les marchandises circulent à tout prix. Regardez votre culture souillée, car ces iconoclastes vous ont appris à haïr vos pères et à renier les valeurs de vos ancêtres. Regardez la triste cohorte de vos frères sans travail, sans familles, sans avenir.
Ces démons, ivres d’un pouvoir désormais sans partage, s’en prennent non seulement à votre culture, mais aussi à votre nature, car ils n’ont de cesse de vouloir régner sur le néant.
Après avoir refusé de reconnaître et donc de valoriser les différences humaines, ils affirment maintenant que les sexes ne seraient que des conventions et que la femme égalerait l’homme : car leur projet vise à soumettre la femme à la tyrannie du travail salarié.
Ils luttent partout contre la natalité et ils détruisent les familles : ils voient l’enfant comme un fardeau, une marchandise ou comme un « droit » que l’on peut revendiquer et non plus comme une bénédiction, fruit de l’union d’un homme et d’une femme. Ils banalisent la plus ancienne institution humaine, celle du mariage, pour mieux la détruire. Ils organisent volontairement le mélange des peuples et des ethnies pour déraciner les identités, et la vôtre particulièrement, comme de la mauvaise herbe. Et ils promettent même de vous faire mourir au motif que vous vivez malades trop longtemps et que vous coûtez trop cher.
Ces mauvais bergers prétendent enfin défendre les droits des animaux ou des plantes, comme pour mieux banaliser votre humanité et vous faire oublier votre origine divine.En vérité je vous le dis, ils vous font perdre chaque jour un peu plus votre humanité car vous devenez déjà des machines, de simples rouages du Moloch économique qui consume tout. Car vous ne consommez pas, mes frères : c’est vous que l’on consomme.
Vous ne voyez plus le monde par vos yeux, mais au travers des écrans qui vous suivent partout. Vous ne savez plus regarder le ciel. Vous n’entendez plus par vos oreilles mais par les écouteurs qui y sont fichés. Vous ne parlez plus à vos semblables que par le truchement de micros. Vos enfants, déjà marqués du signe de la Bête économique, vivent dans une réalité virtuelle, dans un monde de chimères fabriquées qu’on leur vend et dont ils deviennent à leur tour prisonniers.Les démons libéraux vous dépeignent votre passé comme un abîme d’obscurité et d’oppression. Mais ce subterfuge sert seulement à vous rendre aimable un présent bien plus terrible encore. Car ces mauvais bergers, au lieu de vous libérer comme ils disent, n’ont réussi qu’à vous soumettre au servage économique, à l’esclavage politique et à l’abjection morale.
En vérité je vous le dis, la secte libérale est le pire ennemi de l’homme et son triomphe signifierait la fin de l’humanité.
C’est pourquoi il vous faut rejeter ces prophètes des ténèbres et briser toutes leurs idoles, mes frères. Car leur langue est fourchue et tout ce qu’ils disent n’est que mensonge. Il vous faut à votre tour chasser les marchands du Temple.Alors vous pourrez redevenir des hommes au milieu de vos frères.
Michel Geoffroy
20/02/2013Correspondance Polémia – 23/02/2013
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Pouvons-nous sortir de cette désespérance ?
-Heureuse année 2013 ! Sans échéance électorale, elle pourrait nous offrir l'occasion de réfléchir. Et cette semaine je dois dire ma gratitude à deux conférenciers, et aux cercles qui les ont invités. D'une part, ce 19 février, Christian Saint-Étienne (1)⇓. s'exprimait sur le thème "Sortir de la spirale de la dette" devant une assemblée réunie par le PLD et l'Institut des Libertés, ce 21 février d'autre part Philippe Simonnot était lui-même l'invité de l'Institut Turgot pour présenter son éclairante et courageuse réflexion sur les nuisances du Code du travail (2)⇓.
L'un comme l'autre, partant de points de vue certes différents, manifestent une commune consternation devant l'affaissement de la France ; ils pointent les mêmes carences qui nous préoccupent ici. Leurs propos, fort stimulants, m'ont permis de noter plein d'idées que je me ferais un devoir de développer à ma façon.
L'urgence de ces questions ne découle pas seulement de la situation financière prévisible. La société civile doit en effet mettre à profit ce simple répit du calendrier. Notre confiance dans les capacités de réformes de la classe politique appelle de sérieuses réserves. Or, nous allons bientôt nous trouver replongés, que cela nous plaise ou non, dans la perspective assourdissante des scrutins successifs : élections municipales et européennes dès 2014, puis cantonales, régionales, fusionnées ou non, sénatoriales et enfin présidentielles de 2017 suivies du scrutin législatif, et précédées de primaires en 2016. (3)⇓.
Or, actuellement, à droite comme à gauche, l'incohérence du gouvernement Hollande-Ayrault provoque un grand désarroi. Peut-être s'agit-il d'une stratégie profonde et subtile de Monsieur Normal. Peut-être nous trouvons-nous en présence des conséquences d'un décalque servile des astuces du mentor Mitterrand, maître calamiteux qu'on en vient presque à regretter. Peut-être, enfin, et disons-le : plus probablement encore, convient-il de parler, tout simplement d'incompétence, sinon d'ahurissement tant du chef de l'État que du chef du gouvernement.
Dans les mois à venir, hélas, les Français vont être appelés à mesurer l'ampleur du recul national qui les frappe de plein fouet et dont l'incidence sur leur niveau de vie viendra inéluctablement.
Désespérance plus encore que déchéance, cette situation nous amène à croire en l'homme providentiel, en son apparition voire même, pour certains, au retour de l'administration précédente.
Saurons-nous, en majorité comprendre les quelques causes corrigibles de la catastrophe ? Saurons-nous dès lors y apporter les remèdes nécessaires ?
On devrait se garder de tout pessimisme inutile : on doit donc se refuser à répondre obligatoirement "non" à cette double question. On ne devrait jamais insulter l'espérance, tant que l'on n'a pas entrepris tout ce que l'on peut pour en déjouer l'échec, pour éclairer les voies de salut, pour ouvrir les yeux de nos contemporains, co-contribuables et concitoyens.
En revanche, une telle profession de foi s'écarte elle-même des optimismes béats et niais. Les peuples reçoivent le plus souvent les gouvernements qu'ils méritent. Les élites subissent les révolutions qu'elles ont appelées de leurs fautes. Les gens qui attendent l'arrivée de nouveaux prétendus sauveurs, innocemment propulsés par les gros médiats, s'exposent à ne récolter que l'ivraie qu'ils n'ont pas manifesté la lucidité d'arracher. Les exemples de l'Histoire récente ne devraient même pas se révéler nécessaires. Chacun en tient une part présente à l'esprit.
Il s'agit en effet d'une loi essentielle, logique, de l'action des hommes : aide-toi le ciel t'aidera.
Beaucoup de Français aiment à raisonner par comparaison, concurrence ou consanguinité avec l'Allemagne et l'Angleterre. Ils admirent à juste titre l'efficacité germanique ou la pugnacité britannique, des qualités qui font souvent défaut à nos compatriotes. Mille fois d'accord, sans doute.
Mais les situations actuellement plus enviables outre-Rhin comme outre-Manche ne doivent pas nous tromper : n'oublions pas, précisément le caractère récent de l'effondrement français. Dans les années 1970 la France pompidolienne pouvait sembler infiniment plus active, plus prospère, plus futuriste que l'Angleterre travailliste, engluée dans son Welfare State et sa décadence. Dans les années 1990, l'Allemagne réunifiée semblait à son tour plombée dans sa dénatalité, dans sa part d'héritage post-soviétique, ses idéologies gauchisantes, son chômage, etc.
Si Margaret Thatcher à Londres, Gerhard Schröder à Berlin s'étaient enfermés dans les pessimismes structurels, dans les renoncements, ni Angela Merckel, ni David Cameron ne bénéficierait aujourd'hui de leurs indiscutables avantages comparatifs.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- Christian Saint-Étienne "France état d'urgence" (éditions Odile Jacob).⇑
- Ancien journaliste et docteur ès sciences économiques, Philippe Simonnot dirige l'Observatoire économique de la Méditerranée, l'Atelier de l'économie contemporaine, ainsi que le Séminaire monétaire de l'Institut Turgot. Il vient de publier "Chômeurs ou esclaves : le dilemme français." (Editions Pierre-Guillaume de Roux) Il interviendra le lundi 25 février dans le cadre du Café Liberté à 20 h 00 au café Le Horse Odéon, 16 carrefour de l'Odéon, 75006 Paris (M° Odéon).⇑
- Je ne crois pas en oublier, puisque la sécurité sociale, dont les Finances dépassent et plombent celles de l'État central parisien se trouve administrée, sans aucun vote populaire des cotisants, en théorie par le ministère de la Santé, y compris s'agissant des retraites, mais en fait par la citadelle anonyme de Bercy. Cf. "La sécurité sociale et comment s'en sortir" par Georges Lane (Editions du Trident)⇑
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Hannibal sur le scandale de la viande de cheval
Les bras d’Elie Wiesel
Etonnant, ces Anglais. Ils osent bouffer ce qu’ils bouffent, et pourtant ils rechignent à manger du cheval. Ils ingèrent du mouton préalablement torturé à la menthe, des fish and chips suffisamment huileux pour lubrifier tout l’élément blindé de l’opération Serval, des gelées vertes au Zyklon B, du chocolat rose, mais ils ne lèveraient pour rien au monde le filet d’un équidé pour en faire leur repas. C’est sans doute leur côté Epsom, une vieille révérence indurée de la piétaille saxonne envers les cavaliers venus de France, Normands, Angevins ou Aquitains. Paul Morand, qui avait l’œil d’un reporter, notait à New York que les superstitions rituelles regardant la nourriture prennent prétexte de médecine et d’hygiène pour s’épanouir : en fait, selon lui, elles tournent autour de l’opposition pur/impur, et sont, dans notre société occidentale progressiste, d’origine juive. Il est toujours intéressant d’écouter l’avis d’un grand écrivain, membre de l’académie française de surcroît. Saint Paul, dans d’autres circonstances, d’autres lieux, à une autre époque, le précédait d’ailleurs dans son opinion.
Sous ce rapport, l’affaire du trafic de viande européen ressemble à la querelle de la viande des idoles dont nous parle l’apôtre des gentils — l’apôtre des goyim. Les nouveaux Chrétiens de l’Empire répugnaient à se nourrir d’une viande qui avait été sacrifiée selon le rite païen, mais ne voulaient pas non plus se séparer de leurs amis ni de leur famille restés païens. Le Tarsiote (ou Tarsais ? ou Tarsien ? ou Tarsite ? Je n’ai trouvé nulle part comment on nomme les habitants de Tarse), qui connaissait bien le pharisaïsme pour l’avoir pratiqué, leur répondit en substance qu’ils pouvaient y aller. Il suivait en cela les paroles de son Divin Maître : « Ce n’est pas ce qui entre en l’homme qui est impur, c’est ce qui en sort. » Cette décision de Saint Paul, associée à celle qui relevait le nouveau fidèle de l’obligation d’obéir aux innombrables prescriptions de la loi juive, en premier la circoncision, permit l’essor du Christianisme et de la saine laïcité, radicalement et diamétralement opposés au hassidisme théocratique qui devait s’incarner dans le talmud puis dans le coran. C’est, avec l’Edit de Milan plus tard (313), l’un des actes fondateurs de l’Europe.
Aujourd’hui, il me semble qu’on revient dessus. Le ramdam qu’on mène autour de quelques carcasses de viande l’indique. Sans doute y a-t-il fraude, et massive. Sans doute la traçabilité des bêtes abattues est-elle mauvaise. Sans doute la corruption règne-t-elle. Sans doute une réforme est-elle nécessaire, une sanction souhaitable. Mais faire tout ce bruit parce que du cheval remplace du bœuf dans un plat de lasagnes est tout bonnement délirant. D’abord parce que chacun met ce qu’il veut dans ses lasagnes, et plus généralement dans ces plats qui associent féculent, fromage et viande (ce qui est formellement interdit par la loi juive : haro sur les lasagnes). Chacun a sa recette, porc et veau ne vont pas mal, mouton et veau satisferont les amateurs de sensations fortes. Ensuite parce que nos gouvernants feraient mieux de s’occuper d’autre chose. Ils laissent passer sur le marché de la viande des poulets de batterie et différentes bêtes pleines d’hormones, et ils dansent la danse du scalp autour de quelques canassons roumains ? Et ils jettent des tonnes, des centaines de tonnes, des milliers de tonnes de nourriture ?
Le consommateur anglais « se détourne des plats préparés ». Grand bien lui fasse ! Qu’il s’en détourne. Qu’il achète des produits frais au marché. Que sa femme reste à la maison et fasse la cuisine, proprement si elle en est capable, qu’elle achète des livres de recettes à cet effet. Et qu’elle s’occupe des enfants, proprement aussi. Que chacun revienne à sa place. Que les familles s’occupent de leur cuisine, que l’industrie ne s’en occupe plus. Ce qui permet tous les abus et toutes les cochonneries, c’est l’industrialisation étourdie de la chaîne alimentaire. Que l’on mange pour l’essentiel chez soi des plats cuisinés par soi, avec des aliments produits près de chez soi : la traçabilité sera meilleure et les responsabilités plus faciles à établir. Mais non, ils n’en veulent pas, ils marchent sur la tête, ils marchent sur les mains, ils dépensent beaucoup d’argent et de soins pour changer la paire de gant qu’ils usent ainsi au lieu de retomber sur leurs pieds.
Braves gens, vous ne seriez pas trompés sur la marchandise si vous refusiez une bonne fois pour toutes leur marchandise de merde. Et vous y verriez plus clair dans les arrières-pensées du “marché”. Car le ritualisme alimentaire, corrélatif à l’invasion et au morcellement de l’Europe en communautés incompatibles, progresse. Le scandale des lasagnes fait oublier celui de la viande Hallal, autrement plus grave. Un continent est en passe d’être privé de porc, qui est historiquement la viande la plus consommée, et qui le demeure pour l’instant, sous l’effet de puissants lobbies politico-religieux. L’obsession hassidique judéo-musulmane entend enrégimenter les pratiques alimentaires européennes, elle a déjà gagné dans les cantines scolaires, les avions, à l’armée. L’envolée de la volaille sur les marchés mondial, européen et français est un signe : cette viande, dangereuse et immorale puisqu’elle vient en très grande part d’élevages insalubres dont nul ne saurait justifier l’existence, est cependant de plus en plus consommée parce que nul interdit majeur ne pèse sur elle. C’est en somme de la saleté permise par les “théocrates” qui régissent le monde laïciste. Il y a une alliance objective, une convergence historique et politique, entre ceux qui traquent le porc, haïssent le cheval, piquent le veau, interdisent le gavage d’oie et promeuvent la cuisse de dinde. […]
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Liquidation des souverainetés budgétaires
Passionnés par diverses autres questions, celle des otages du Cameroun, celle de la correspondance entre Michel Taylor et Arnaud Montebourg, etc. les grands moyens d'information hexagonaux ont peu réagi aux plus récents développements institutionnels de la zone euro. [*Note : depuis le mise en ligne de cette chronique, Le Monde daté du 22 février a consacré son éditorial au sujet].
Une longue négociation vient cependant de se conclure, entre les États et le parlement à propos de la convergence financière.
M. Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, enregistrait ce 20 février une "avancée majeure" de l'intégration. Afin de se prémunir de nouvelles crises dans la zone euro il a été convenu entre les gouvernements, actuellement sous présidence irlandaise, et l'assemblée de Strasbourg, que la Commission de Bruxelles contrôlerait plus étroitement les budgets nationaux.
Les deux textes adoptés devraient être définitivement approuvés par le Parlement en session plénière. Le vote est prévu pour le courant du mois de mars ; les règles mises en place devraient entrer en vigueur dès cette année, probablement dès le mois d'avril. À partir d'octobre 2013 les projets de lois de finances pourraient alors être censurés par la Commission.
On ne peut pas dire qu'il s'agit d'une surprise. Dès 2011, pour sauver la monnaie unique, et sous l'impulsion du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, avec le soutien du président de la république française d'alors Nicolas Sarkozy, il avait été convenu de créer un véritable pouvoir de contrôle sur les budgets nationaux au profit de la Commission pour chacun des pays ayant adopté l'euro.
Jusqu'ici, les membres de l'union monétaire, au cours des six premiers mois de l'année N, se concertaient seulement sur l'orientation de leurs politiques budgétaires en vue de l'année N+1. La Commission européenne faisait des suggestions, que les gouvernements validaient plus ou moins dans la pratique.
Ceci pouvait déjà aller plus loin qu'on ne le croit ordinairement. Ainsi en décembre 2011, la Belgique a vu la Commission lui demander de revoir son budget, qu’elle n’estimait pas conforme au déficit public visé. Or, il ne s’agissait pas là d’une simple recommandation : si le royaume d'outre-Quiévrain n’avait pas revu son projet, l'amende encourue aurait pu représenter jusqu’à 0,5 % de son PIB. Quant à la France, dès la présentation en septembre-octobre de ses projets de lois de finances pour 2012 (1)⇓, la Commission lui a demandé de les réviser.
Or, le "paquet" en cours d'adoption (2)⇓ se révèle plus interventionniste encore dans la façon dont les États vont désormais élaborer leurs budgets.
On parle à ce sujet d'une gouvernance européenne. Elle renforcera donc considérablement les contraintes du pacte de stabilité de 1997, les nouvelles procédures entrant en vigueur d'ici à l'été.
On a évoqué des "discussions houleuses" (3)⇓. La composante socialiste de l'assemblée voulait aborder le sujet d'un fond d'amortissement européen, permettant de mutualiser une partie de la dette de la zone euro, et d'aboutir à l'institution d'euro-obligations. Cette "grande idée" de Dominique Strauss-Kahn, alors à la tête du FMI, était avancée par son protégé Georges Papandréou dès son arrivée aux affaires en 2009. Elle était plus ou moins préparée par la conférence de Bilderberg de mai 2009 à Vouliagmeni. Soutenue par l'Internationale socialiste, elle s'est toujours heurtée au refus catégorique du gouvernement de Berlin.
Au bout du compte, les eurodéputés ont accepté de renforcer les prérogatives de l'exécutif européen pour améliorer la discipline budgétaire de la zone euro et éviter une nouvelle crise de la dette.
Quand François Hollande a été élu, dès le Conseil européen du mois de juin il s'est incliné, en fait, devant la nécessité de mettre en place le dispositif nouveau.
Martin Schulz président du Parlement européen s'est félicité de l'accord. Il considère que : "ces nouvelles lois sont un élément clé pour mettre en place une gouvernance économique plus forte dans la zone euro et renforcer la protection de l'Union européenne contre de nouvelles crises économiques". L'eurodéputée socialiste, Elisa Ferreira, rapporteur de ce paquet législatif affirmait que : "Les pays qui, à l'heure actuelle, font des sacrifices extraordinaires, doivent savoir que leurs efforts sont reconnus et seront récompensés. C'est pourquoi nous avons tellement plaidé en faveur d'une adaptation des propositions originelles de la Commission".
Au total cependant, le Parlement européen a donc dû se contenter de la simple promesse de créer un "groupe de travail chargé de réfléchir" aux façons de mutualiser les dettes. Un rapport doit être rendu au printemps 2014. En vérité cependant trois mois avant le mandat de l'actuelle commission Barroso prenant fin pendant l'été autant dire que ce document risque fort de demeurer lettre morte.
On notera que la Commission ne pourra faire réviser un budget que du point de vue du niveau prévisionnel de son déficit public. Elle ne pourra pas encore imposer aux États membres des réformes structurelles.
Or, seules celles-ci, c'est-à-dire dans la pratique une diminution des dépenses, passant nécessairement par la réduction du périmètre de l'intervention étatique, peut assurer durablement l'assainissement financier (4)⇓. Chaque pays retrouvera donc la nécessité de se sauver lui-même.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- Rappelons que depuis la réforme constitutionnelle de 1996 légalisant le funeste plan Juppé de 1995 la république jacobine vote deux lois de budgétaires. La seconde est appelée "loi de financement de la sécurité sociale". Son périmètre est supérieur à celui de l'État central proprement dit ⇑
- sous l'appellation anglo-saxonne de "two-pack". ⇑
- cf. 20 Minutes le 20 février 2013 à 17 h 02 ⇑
- cf. les propositions de mon petit livre "Pour une libération fiscale".⇑
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Tournées solidaires, rappel à l’ordre du don de soi – Par Marie, de Lille
Depuis début janvier, les tournées de la « Génération Solidaire » ont été lancées simultanément dans plusieurs villes de France. J’ai aussitôt été séduite par cette idée. Lorsque l’on est jeune et un peu idéaliste, on a tendance à rêver de changer le monde. On voudrait se mettre dans la peau d’un de ces héros d’autrefois pour sauver son pays, aider son peuple. Hélas, bien souvent ces grands idéaux sont rattrapés par la routine du quotidien, et nos désirs de générosité s’étouffent parfois un peu vite dans nos activités incessantes de jeune gens du XXIe siècle.
D’autres fois, ce sont l’impuissance et le découragement qui nous saisissent : que puis-je faire, moi, pauvre fille perdue dans cette métropole de plus de 1 million d’habitants, pour me rendre utile pour mon peuple ?
Cette initiative des tournées solidaires est comme une piqûre de rappel : un peu de courage qu’on nous tend, pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls à vouloir agir positivement sur le monde qui nous entoure, et que d’autres peuvent avoir besoin de nous. C’est donc avec enthousiasme que je me lance dans l’aventure.
Chaque soir, moi je sais où dormir…
Bientôt, nous commençons nos premières tournées de solidarité, dans la froidure de l’hiver. Lille est sous la neige, il fait entre -5 et -10 degrés en ces débuts de soirée. Et nous savons que la nuit sera plus fraîche encore. Ces premières tentatives nous font aussitôt goûter à cette dureté de la condition des sans-abris. A sillonner ainsi les rues de notre ville, pendant des heures dans le froid glacial, nous comprenons un peu plus la détresse de ces gens abandonnés sur le trottoir. J’ai oublié mes gants, et lorsque je sers la nourriture, mes doigts sont gelés. Mais je sais bien que chaque soir, un endroit chaud m’attend. Et j’ai un peu honte lorsque je pense à ma petite vie si confortable, et à mes soucis coutumiers, qui sont bien peu de choses face aux difficultés des sans-abris. Ceux-ci vivent au jour le jour, et pensent avant tout à survivre aujourd’hui, sans avoir le temps de se préoccuper du lendemain.
La plupart d’entre eux se réfugient dans la gare ou dans les stations de métro, en espérant y trouver un peu de chaleur. En nous voyant arriver, avec nos sacs de couvertures, notre soupe qui fume, et nos pulls jaunes sur lesquels est inscrit notre message « Génération solidaire ! », des sourires éclairent leurs visages, et cela nous réchauffe un peu le cœur. Nous discutons avec eux, simplement, comme si nous les connaissions depuis toujours, et nous découvrons de véritables drames humains ignorés de notre monde individualiste et donneur de leçons.
La pauvreté, plus qu’un chiffre politique
Nous rencontrons une femme enceinte de trois mois, et qui malgré ses nombreuses demandes n’obtient aucune aide. Un homme nous avoue qu’il ne veut pas aller dans les centres d’hébergement à cause de l’insécurité qui y règne : on l’y menace avec des cutters, pour lui prendre ses chaussures et le peu qu’il possède. Un autre jour, c’est avec un homme roué de coups que nous discutons. Je pourrais multiplier les exemples.
Bien sûr, nous savions avant nos tournées que la pauvreté des gens de notre peuple était de plus en plus répandue, nous savions que l’insécurité était le lot quotidien des mendiants, et que beaucoup d’entre eux étaient des jeunes gens de moins de 30 ans. Les chiffres, les statistiques et les pourcentages nous l’ont dit. Mais lorsque l’on se retrouve face à des hommes et à des femmes de chair et d’os et qui souffrent, alors les chiffres prennent un tout autre sens. Et nous sommes révoltés du peu de moyens que nous possédons pour leur venir en aide, et de l’indifférence générale à leur égard. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de continuer nos tournées. Et espérer que notre initiative réveillera d’autres générosités, prêtes à venir offrir leur solidarité à ceux qui sont dans le besoin !
Marie de Lille http://fr.novopress.info
Source : le webzine féminin Belle et Rebelle.
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Ministre de la scoumoune productive
Il y en a, décidément, pour qui la vie n’est pas un long ministère tranquille. Prenez Arnaud Montebourg, par exemple… Déjà, le nom de son ministère, créé spécialement pour lui, ne fait pas sérieux : « Ministère du redressement productif ». On pense aussitôt à une réclame pour valoriser les effets du viagra ! Surtout quand le malheureux en charge de la chose se fait larguer peu après par sa médiatique compagne Audrey Puylvar… Mauvaise pioche !
Pour oublier ses déboires sentimentaux, rien ne vaut une déclaration de matamore, s’est-il dit… Pourquoi pas, alors, menacer le propriétaire indien du site Arcelor-Mittal de Florange dont la fermeture avait été annoncé comme inéluctable, faute de rentabilité, d’une nationalisation temporaire ? En voilà une idée qu’elle est bonne… pour se faire immédiatement renvoyer dans les cordes par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ! Pas sérieux ? Non, pas possible ! Le pauvre Montebourg est le seul pour qui impossible est français !
On démissionnerait pour moins que cela ! « On », peut-être, mais pas lui qui a encaissé « sans moufter », le torse raide dans sa marinière et la larme à l’œil.
Tant qu’on est ministre, il y a de l’espoir, n’est-ce pas ?
Mais c’est à croire qu’aucune humiliation ne lui sera épargnée ! Après celle d’un indien, notre ministricule vient d’essuyer celle d’un yankee !
Le PDG américain de Titan International envisageait de reprendre l’usine de pneus Goodyear d’Amiens-Nord, elle aussi menacée de passer en mode inactive !
Mais M. Taylor, PDG en question de Titan International, a écrit à notre Ministre décidément malchanceux, qu’il n’en était pas question. En cause, la « productivité » de nos ouvriers, qualifiés par l’intéressé de « soi-disant ouvriers » : leur cadence de travail laisserait, paraît-il, à désirer… On ose le croire !
« J’ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés, mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures (…) Je l’ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m’ont répondu que c’était comme ça en France », écrit M. Taylor au ministre.
Et de peur sans doute de ne pas être bien compris, le malotrus se fait encore plus lourd que nécessaire en précisant : « Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? (…) Titan est celui qui a l’argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu’a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français. »
Interrogé, le mis-en-ridicule a refusé de commenter cette lettre : « Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France », a-t-il dit.
La question serait plutôt : que pourrait-il bien répondre, sinon une grossièreté « réchaufée », puisque déjà passée à la postérité dans la bouche du général Cambronne… ou peut-être encore d’adapter la si élégante réplique de notre ancien président : « Casse-toi, pauvre cow-boy ! » ?
Une grossièreté, évidemment, si ça soulage sur l’instant, ça ne fait guère progresser la discussion… qui de toute façon, est close côté outre-atlantique.
La question de la productivité de nos ouvriers syndiqués est un vaste débat sur lequel les avis seront sans doute aussi passionnés que partagés. Évitons pour l’heure de nous y engager.
Concluons néanmoins qu’il est tout de même étonnant qu’à chaque fois qu’une entreprise française va mal, certains puissent se réjouir qu’un étranger – qatari, yankee ou autre – envisage d’en devenir propriétaire.
À croire qu’il n’y a du bonheur qu’à ne plus rien posséder et à trimer pour les autres.
« La propriété, c’est le vol », disait en son temps Pierre-Joseph Proudhon, éminent sociologue, premier Français à se revendiquer comme « anarchiste »… et antisémite notoire à ses heures (ce qu’oublient nombre de citoyens « de gauche » contemporains qui ne manquent pas de célébrer l’intéressé comme une grande figure s’il en est ! Pourquoi pas !(1)
En attendant, le Ministère d’Arnaud Montebourg est en passe de se voir sous peu rebaptisé « de la scoumoune productive » !
P. Randa http://francephi.com
Note
(1) Pour ceux qui s’intéresserait à la question, je ne manque pas l’occasion de leur indiquer mon livre Les « Antisémites » de gauche (éditions de L’Æncre), co-écrit avec Roland Gaucher.
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Grèce : Vers l’insolvabilité [par Jacques Sapir]
Alors que le président français François Hollande, venu en "ami", a jugé mardi à Athènes que le retour à la croissance était la solution pour la Grèce, précisant que "le maintien de la Grèce dans la zone euro est un acquis", il est évident que le problème grec est loin d’être terminé.
Jacques Sapir nous a autorisé à publier son dernier article qui revient sur le risque d’insolvabilité du pays. Tout montre en effet que les problèmes économiques de la Grèce sont très loin d’être résolus.
Les nouvelles qui parviennent de Grèce sont chaque jour plus tragiques. S’il fallait un exemple de la faillite des politiques d’austérité, ce pays nous en fournirait un éclatant. Mais ce pays n’est pas un « exemple ». Il est constitué de 10 millions de personnes qui souffrent sans aucun espoir de secours. La Grèce est dans une voie sans issue, au bout de laquelle il ne peut y avoir que le défaut sur le reste de la dette, une partie ayant été déjà restructurée dans des conditions qui s’apparentent à un défaut ordonné. Il est clair que, d’ici le mois de juin, la Grèce sera de nouveau insolvable.
Le dernier accord signé à l’automne dernier entre le gouvernement et la Troïka, soit le FMI, la BCE et l’Union Européenne, prévoyait que les intérêts de la dette grecque seraient payés par des prêts de ladite Troïka, à charge au gouvernement de dégager un surplus sur les comptes courants du Budget (ce que l’on appelle un « excédent primaire »). Or, cet objectif s’éloigne de plus en plus. Les recettes liées à la TVA et aux taxes aux importations ont diminué de 8,7% au deuxième trimestre 2012 et de 10% au troisième trimestre1. Les taxes sur le revenu et la propriété, qui avaient connue une forte augmentation lors du second trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011 (+29%) ont vu leur rythme annuel d’accroissement chuter au troisième trimestre (+10%). Les premières indications sur le 4ème trimestre de 2012, et surtout sur le mois de janvier 2013, montrent que ces recettes connaissent elles aussi une baisse absolue. Pour le mois de janvier, il a manqué au budget 246 millions d’Euros pour être en équilibre. Le gouvernement a donc décidé de réduire autoritairement les dépenses d’un même montant, engageant ainsi un mécanisme dont il n’a aucune idée et qui va précipiter la catastrophe. [...]
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