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économie et finance - Page 811

  • Russie : Vers un nouveau modèle politico-économique ?

    Par Alexandre Latsa

    Le Forum Gaïdar s’est tenu en Russie du 16 au 19 janvier 2013. Comme chaque année, les participants au forum ont pu discuter de l’avenir économique de la Russie et envisager des scénarios de développement pour le pays. Le forum s’est notamment axé sur les questions d’intégration économique et de choix des partenaires commerciaux de la Russie.
    Certains intellectuels libéraux ont ouvertement envisagé comme voie inévitable pour la Russie une forme “d’intégration à l’Union Européenne” pendant que des intellectuels de la gauche russe comme le directeur de l’institut de la mondialisation Michael Deliaguine pensent au contraire que “L’Europe n’a pas besoin d’une intégration avec la Russie“.

    Le gouvernement russe, via le premier ministre Dimitri Medvedev, a lui réaffirmé ses objectifs prioritaires d’intégration eurasiatique pour faire de cette nouvelle hyper-région du monde un pont entre l’atlantique et le pacifique, tout en relevant le défi de la modernisation du pays dans les domaines de la politique, de l’économie et du social.

    Les participants au forum ont tous admis que le monde était au bord de changements majeurs, ce que le président russe annonçait en décembre dernier en affirmant que “l’ensemble du monde s’engage dans une époque de transformations radicales et peut-être même de grands chocs“. L’un des signes de ces transformations radicales en cours semble être ” l’éclatement de l’Occident ” selon les mots d’Alexandre Melnik.

    Un éclatement qui se matérialiserait selon lui par la transformation de l’Amérique puissance transatlantique en une puissance transpacifique happée par l’Asie conquérante, par l’isolement de l’occidentale Australie au sein d’un Pacifique de plus en plus asiatique, mais aussi par l’incapacité de l’Europe à faire face à la globalisation, ce qui lui fait prendre le risque de sortir de l’histoire par une porte dérobée.

    A ce titre, les dernières nouvelles politiques d’Angleterre semblent indiquer que la première étape de ce phénomène (un monde sans Union Européenne) est peut être bien déjà entamée.

    Cette évolution vers un monde désoccidentalisé et “asiatisé” laisse penser que les intentions de la Russie de se placer comme partenaire européen prioritaire de l’Asie et comme pont entre la région Asie-pacifique et la région euro-atlantique sont non seulement un choix stratégique majeur mais aussi un choix essentiel pour la survie économique et culturelle de la Russie.

    Cette option de la Russie pourrait fournir des débouchés, mais aussi une porte de survie à l’Europe, vers l’Asie et le continent eurasiatique. Le président russe, lors de son discours annuel en décembre dernier, a affirmé (il faut s’en rappeler) que l’Asie constituerait la priorité de développement de la Russie pour les prochains 25 ans.

    Sur le plan des hydrocarbures, la Russie projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020.

    Le basculement du monde y compris la Russie vers une Asie en pleine expansion pourrait modifier le mode de gouvernance en Russie puisque selon l’ancien premier ministre Evgueny Primakov, la période dite du tandem (soit l’Alliance entre deux hommes: Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev) pourrait prendre fin. Non pas que les deux hommes soient en guerre comme cela a trop souvent été envisagé, mais parce que la situation politique interne et externe est devenue différente.

    Les impulsions libérales et modernisatrices de Dimitri Medvedev ont été insufflées à la gouvernance russe, mais celle-ci n’a plus besoin d’être vue comme un tandem qui assure l’alternance politique pour apparaître plus démocratique, selon les mots de l’ancien premier ministre.

    Enfin un nouveau visage est apparu au premier plan durant la dernière campagne présidentielle de Vladimir Poutine: le très patriote Dimitri Rogozine, proche en son temps du général Lebed et ancien “Monsieur Russie”  à l’OTAN. Il est devenu vice premier ministre chargé du complexe militaro-industriel et il est partisan d’une ligne politique de reconstruction nationale avec l’appui de l’état. Récemment, il a affirmé que le complexe militaro-industriel russe devait et allait devenir la locomotive de l’économie russe.

    Ces déclarations ont fait écho à celles de Serguei Glaziev, ancien candidat à la présidentielle et désormais conseiller financier de Vladimir Poutine.Ce dernier a récemment  alerté les autorités russes sur ce qu’il appelle ” la guerre financière totale ” que mènent les pays industrialisés et occidentaux contre la Russie aujourd’hui. Selon lui, les principales puissances monétaires mondiales, notamment les États-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne et les pays de l’UE, accroissent actuellement leur émission monétaire en vue d’acquérir des actifs en Russie, ce qu’il dénonce comme étant “la guerre de la planche à billets“.

    Il propose donc des mesures pour permettre à l’état russe de s’opposer au rachat massif d’actifs russes par des sociétés étrangères, via notamment une taxe sur les opérations avec les monnaies étrangères en vue de limiter les transactions spéculatives. Hasard? Ce conseiller financier est un ancien du parti “Rodina” (Patrie) et un ancien bras droit de Dimitri Rogozine.

    Vladimir Maou, recteur de l’Académie de l’économie nationale et de la fonction publique de Russie, a lui conclu au forum Gaïdar que “les changements consécutifs à une crise importante conduisent à un changement des équilibres géopolitiques et géoéconomiques et à la formation de nouvelles doctrines économiques”.

    Est-ce qu’il faut s’attendre à  un changement de tendance politique et économique majeur au sein de la gouvernance russe? On peut le penser alors que vient d’être d’annoncé la rédaction d’une nouvelle Doctrine de politique étrangère qui devrait renforcer la “souverainisation” de la politique nationale russe, et que le ministère russe du Développement économique vient aussi de publier très récemment trois scénarios de développement socio-économique de la Russie pour l’horizon 2030.

    Ria Novosti   http://fortune.fdesouche.com/

  • Jean-Pierre Petit : « L’image de notre pays est catastrophique »

    Jean-Pierre Petit, président des « Cahiers verts de l’économie » revient sur la lettre de Maurice Taylor à Montebourg. Pour lui, le PDG de Titan dit ce que le monde entier pense de la France. L’image de notre pays est « catastrophique » et la politique économique de François Hollande ne fait qu’aggraver cet état de fait. Les recettes publiques représentent 52% du PIB et les dépenses publiques plus de 56% du PIB. Une situation qui n’est pas tenable très longtemps…

    Si l’autorité de l’État, qui ne tient plus aujourd’hui qu’au fait qu’il permette encore à la structure économique de fonctionner, disparaît avec cette dernière, les tissus moral et social étant eux-même en état de déliquescence avancés, que laisse augurer l’avenir ?

    http://www.contre-info.com/

  • 4,7 millions de Françaises vivent dans la pauvreté

    Avec un niveau de vie inférieur au seul de pauvreté de 964 euros mensuels pour une personne seule, 4,7 millions de femmes (contre 3,9 millions d’hommes) vivent dans la grande précarité.

    William Bouguereau, Famille indigente, 1865

    70 % des “travailleurs pauvres” sont des femmes et le risque de précarisation est aggravé pour les familles monoparentales. Ce sont les derniers enseignements d’un rapport remis par la délégation aux droits des femmes du Conseil économique, social et environnemental.

    Les chiffres donnent le vertige. Plus des trois quarts des 1,5 millions de personnes en sous-emploi sont des femmes. Le taux de féminisation des emplois à temps partiel dépasse 82 % et pour 31 % d’entre elles, cette situation est subie. Enfin, les deux-tiers des salariés à bas salaire sont des femmes.

    Ces vies précaires ont un impact sur l’état de santé et le niveau des retraites. Les femmes en France perçoivent une pension deux fois plus faible que celle des hommes (879 euros contre 1.657 euros mensuels). Les moins favorisées recourent moins que les autres aux examens de dépistage, notamment du cancer et en dépit de l’instauration de la CMU-C, elles déclarent plus souvent que les hommes (18,5% contre 12,3% des hommes) renoncer à des soins pour raisons financières.

    Elles sont également plus vulnérables en matière de santé au travail : les troubles musculo-squelettiques (TMS) les concernent à 58 %. Pourquoi ? Parce qu’elles sont surreprésentées dans les professions d’agents d’entretien, d’aides aux personnes ou de vendeuses dans lesquelles les postures sont contraignantes et répétitives.

    Les mères isolées connaissent encore un risque aggravé de précarisation. Elles représentent la quasi totalité des 190.000 allocataires du RSA socle.

    Viva   http://fortune.fdesouche.com/

  • Michel Platini et l’esclavage

    [En exclusivité pour Contre-info.] Par Laurent Glauzy.

    La FIFA, Fédération internationale de football, a accordé au Qatar l’organisation de la Coupe du monde de football 2022. Il s’agit d’arrangements entre petits amis. L’hebdomadaire France Football quiaccuse sans concession : « Ils ont acheté le Mondial 2022 », évoque « une odeur de scandale qui oblige à se poser la seule question qui vaille : ce vote doit-il être annulé ? » Les lourds « soupçons de compromission » concernant le vote en faveur du Qatar sont étayés par les personnalités du monde du football qui ne supportent plus ce climat malsain.

    Sa candidature était portée par un budget colossal de 33,75 millions d’euros… France Football explique : « La marge est étroite, presque invisible, entre collusions d’intérêts et corruption ». Platini, le patron de l’UEFA (Union européenne des associations de football), ému en diable, et qui avait dans un premier temps envisagé de donner sa voix aux Etats-Unis, proteste : « Croire que mon choix se serait porté sur le Qatar en échange d’arrangements entre l’Etat français et le Qatar n’est que pure spéculation ». Ben, voyons… Le 23 novembre 2010, une réunion secrète avait eu lieu au Palais de l’Elysée, une dizaine de jours avant le vote de la FIFA, entre le président de la République, Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamin bin Hamad al-Thani, et Michel Platini.

    La « commission d’éthique » de la FIFA vient d’affirmer son « intention de mener une enquête approfondie » sur les « allégations concernant des événements survenus dans le cadre de la procédure d’attribution de la Coupe du monde ». Interdit de rire… Le monde du football est aussi entaché par l’esclavage. Cette réalité n’épargne pas la réputation si controversée de Michel Platini.

    Alors que la Russie s’apprête à accueillir la coupe du monde de football en 2018, un joueur professionnel évoluant dans un club de première division de ce pays, a révélé en 2011 avoir été brutalisé par ses dirigeants. Nikola Nikezić est monténégrin. En 2007, il joua une fois avec le maillot de la sélection nationale du Monténégro. Aujourd’hui, ce joueur âgé de 31 ans tente d’oublier les blessures infligées par le FC Kouban de Krasnodar, ville située dans la région du Nord-Caucase, à 1 200 km au sud de Moscou. Bien que son contrat prenait échéance fin 2011, il dut quitter son club précipitamment : il affirme avoir été frappé à plusieurs reprises. Des rumeurs disent que les clubs russes traitent de plus en plus mal leurs joueurs. Nikezić a osé briser la loi du silence : il témoigne publiquement des brimades qu’il a reçues. En 2010, l’entraîneur-assistant l’a convoqué dans son bureau et le roua de coups. Son club voulait se débarrasser de lui sans verser d’indemnités de licenciement. Ses performances étaient médiocres : attaquant, il avait seulement inscrit quatre buts en trente-et-une rencontres. Plus tard, alors que les membres du club suivaient des stages d’entraînement en Turquie et en Espagne, il resta à Krasnodar pour courir quatre heures par jour dans la neige. « Il me semblait que j’étais un animal », relate Nikezić, « mais je n’ai jamais songé à abandonner ».

    Le 5 mars 2011, il était assis en compagnie de l’entraîneur-assistant. La porte s’ouvrit et deux hommes entrèrent. Ils posèrent un document sur la table. Il s’agissait d’un contrat de dénonciation. Ils portaient des lunettes noires, des vestes en cuir et deux pistolets rangés dans des étuis. Ce qu’il se passa ensuite, Nikezić le décrivit dans une lettre adressée à Michel Platini, déjà Président de l’UEFA. Le jeune monténégrin fut passé à tabac et étranglé par les deux hommes qui manquèrent de l’estropier. Sans défense, Nikezić signa les documents mentionnant qu’il renonçait à la somme de 165 000 euros, comprenant notamment le reste de son salaire jusqu’à l’échéance du contrat. Dans le cas où il parlerait, ses tortionnaires le menacèrent de le retrouver ou de s’en prendre à sa famille. Le joueur ne se laissa pas impressionner. A l’aide de son portable, Nikezić prit des clichés de ses blessures et les transmit à un membre de la Fifpro, une organisation syndicale et internationale pour les joueurs professionnels. Il quitta ensuite Krasnodar. L’UEFA affirma qu’elle n’était pas compétente en la matière, car ce cas était du ressort de la FIFA et de la Fédération russe de football. En avril 2011, la commission d’éthique de la FIFA a condamné le FC Kouban de Krasnodar a un paiement somme toute modique de 45 000 euros au motif que le club ne respectait pas le code du travail. Il ne fut pas question des violences physiques. Dans ce même club, un autre joueur, le Serbe Sreten Sretenovic, dénonça avoir été victime des mêmes méthodes : étranglé pour résilier son contrat.

    Theo van Seggelen, le secrétaire général de la Fifpro, affirme qu’il a connaissance de plusieurs faits semblables : « Il ne s’agit pas de centaines mais de milliers de cas. La crise financière et la corruption n’ont pas épargné le football russe, et de tels récits sont dans ce pays de plus en plus fréquents ».

    Suren Mkrtschian, directeur général du club de Krasnodar, contesta les accusations de Nikezić. Devant les journalistes, il prétexta : « Nous sommes affligés par la réputation d’une Russie criminelle datant du siècle dernier ». Mais que l’on se rassure, le FC Kouban de Krasnodar n’est pas une formation raciste ou antisémite ; et c’est bien là l’essentiel. Le club a recruté trois perles noires du football africain : deux Ivoiriens et un Angolais ainsi que quelques Roumains et Portoricains. Quant à Nikola Nikezić, son expérience pourrait compléter de manière idéale le livre de Michael A. Hoffman, They Were White and They Were Slaves (Ils étaient blancs et ils étaient esclaves) (voir ici).

    Laurent Glauzy http://www.contre-info.com

    Extrait de l’Atlas de Géopolitique révisée (Tome II)

    Laurent Glauzy est aussi l’auteur de :
    Illuminati. « De l’industrie du Rock à Walt Disney : les arcanes du satanisme ».
    Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale
    Atlas de géopolitique révisée, tome I
    Chine, l’empire de la barbarie
    Extra-terrestres, les messagers du New-Age
    Le mystère de la race des géants

  • La politique de la Ville : un échec à 90 milliards d’euros

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Mardi, le Premier ministre a présenté une énième réforme de la politique de la Ville. Elle prévoit une série de mesures visant notamment à concentrer les moyens existant vers les quartiers les plus en difficultés. En trente ans de « crise des banlieues », c’est près de 2.500 quartiers dits « difficiles » qui ont fait l’objet de programmes de rénovation de l’habitat, de subventionnement de l’emploi et associatif, afin de retrouver la paix sociale et l’emploi.

     

    Depuis 1989, la politique de la Ville a coûté 90 milliards d’euros : 50 milliards d’euros entre 1989 et 2002, et 42 milliards supplémentaires pour le plan Borloo pour les banlieues entre 2003 et 2012 ! Où va cet argent ? Nul ne semble vraiment le savoir. La Cour des comptes a critiqué les subventions massives, distribuées sans contrôle à 15.000 associations dont souvent on ignore tout. En juillet dernier, elle a encore pointé du doigt le saupoudrage confus des crédits

    L’échec est sévère : le dernier rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles montre que le taux de chômage est, dans ces quartiers, 2,5 fois plus élevé que dans le reste du territoire national ! Un tiers de la population y vit sous le seuil de pauvreté. L’échec scolaire y est désespérant. Tous les services publics y sont plus difficiles d’accès. Enfin, l’insécurité y empire sans cesse. La politique de la Ville a été incapable d’atteindre son objectif de rétablir la paix sociale, l’emploi et la sécurité régnant ailleurs en France.

    En résumé, la politique de la Ville est un incroyable enchevêtrement sans cohérence de programmes, de dispositifs et de périmètres, s’applique sur des quartiers durablement déstructurés par l’immigration de masse et où l’idéologie du droit à la différence a fait des ravages.

    Selon Xavier Raufer, la réformer nécessiterait de suivre trois phases simples et claires : « Pacification, confiance, retour à la norme et au travail. »

    http://fr.novopress.info

  • L’Hexagone en coupe réglée par Georges FELTIN-TRACOL

    Le travail d’enquêteur journaliste est souvent risqué. Il risque de donner à celui qi le fait une vision très noircie de l’actualité. Le roman Mafia chic en est un bel exemple. Co-écrite par la journaliste Sophie Coignard, responsable des fameux rapports annuels Omerta qui dénoncent les enterrements de l’information et les connivences entre les médias et les politiciens, et l’éditeur Alexandre Wickham, l’intrigue nous plonge dans les coulisses nauséabondes de la classe politique française.

     

    Candidat à la présidence de la République, Xavier est Premier ministre. C’est un héritier; son père fut lui aussi un homme politique d’envergure nationale. Désireux de réaliser des coups médiatiques, il veut visiter  le Buisson d’Argent, « une hideuse ville nouvelle qui, dans les années soixante-dix, avait surgi du cerveau malade de quelques architectes post-staliniens » (p. 46). Il se dit « préoccupé par tous les phénomènes d’exclusion, par ce qu’il appelle la déchirure sociale » (p. 46). En préparant la visite, mairie et autorités contactent Sélim, le caïd de la cité, pour qu’il fasse en sorte que tout se déroule parfaitement. Sinon, « en cas de pépin […], déclare un officier de police, ce n’est pas seulement votre avenir, Sélim, qui se trouvera compromis. Il faut que vous compreniez bien que les bâtiments où habitent d’éventuels fauteurs de troubles seront détruits. Au nom de la politique de la Ville, officiellement » (p. 105). Il faut à tout prix empêcher la violence « des citoyens dignes de respect mais vivant mal leur francité » (p. 102). L’enjeu est d’importance, car Xavier a prévu d’y passer une nuit !

     

    Le séjour se serait excellemment passé si la sœur de Sélim, une rappeuse désignée pour accompagner le grand homme dans l’appartement réquisitionné, n’avait pas volé un dossier ultra-secret : plusieurs sachets de cocaïne ! Accro à la coke, Xavier se trouve en réalité au cœur d’un gigantesque réseau politico-mafieux qui prospère aux dépens de la population. Pratiquant d’une manière industrielle la corruption et les fonds secrets, cette pègre politique se retrouve souvent dans un vieux monastère restauré dans la campagne corse et occupé par de faux moines trafiquants de drogue. Sa puissance et sa richesse viennent des multiples arrangements avec les collectivités locales, d’où le développement des travaux de voirie ! « Il y a eu les ronds-points […]. C’était moins juteux, mais on pouvait en construire plus. Si les Français savaient pourquoi ils ne peuvent plus faire dix kilomètres sans tomber sur un giratoire ! » (p. 136), s’interroge Xavier qui possède toujours sur lui au moins vingt mille francs en liquide…

     

    Sélim recontacte Éloïse Mazurier, une journaliste de terrain qui fut naguère l’amie intime de Xavier. Dans un bistrot parisien, il lui remet les sachets avec les empreintes du personnage dessus. Éloïse décide alors de rencontrer Arnaud Vitale, le fiancé actuel de Laure. Fils d’artisans d’origine italienne, c’est une figure prometteuse de la magistrature, car il vient d’être nommé à « la Commission de censure » (p. 22), la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de Paris qui juge des délits de presse.

     

    Obsédé sexuel et cocaïnomane, Xavier est donc soutenu par sa sœur Laure, pleine « de vitalité et d’énergie » (p. 59). Cette croqueuse d’hommes s’est attiché de Vitale. Apprenant qu’un ancien soutien de son père et de son frère va publier un livre dénonçant leurs turpitudes, elle s’imagine influencer son nouveau fiancé à maintenir cette « censure douce » (p. 67) en interdisant l’ouvrage. Lassé du comportement de sa promise, Arnaud s’éprend d’Éloïse et refuse la mafia chic de sa belle. Au cours d’une violente altercation avec lui, Laure lui lance : « Mais l’État, c’est nous, espèce d’imbécile ! Ça fait plus de vingt ans que ma famille dirige ce pays de merde, et on s’en est pas trop mal sortis » (p. 390).

     

    Les auteurs du roman se font alors féroces pour le petit monde de la presse et de l’édition. Ils éreintent le grand éditorialiste « Jean de Vézelay, fameux journaliste qui dirigeait l’hebdomadaire des cœurs sensibles et laissait tomber chaque semaine, depuis la guerre d’Algérie qui l’avait hélas épargné, ses opinions sur l’état du monde » (p. 90). Quelle observation savoureuse ! Le dit-personnage se considère comme une Grande Conscience morale. Fidèle larbin du pouvoir, Jean de Vézelay ne veut surtout pas déplaire et justifie son attitude en pontifiant que « mon journal a le sens de l’État » (p. 339) ou que « notre métier est l’information, pas le ramassage des poubelles » (p. 347).

     

    Ce copinage entre la presse et l’État s’accentue du fait de l’inculture croissante des journalistes à qui on inculque dans les écoles de journalisme le prêt-à-penser, et de leur paresse proverbiale de ne jamais faire d’enquête qui gâcherait l’occasion de déjeuner ou de dîner dans un restaurant réputé. Par ailleurs, « vous avez déjà vu un journaliste acheter un livre ? » (p. 333).

     

    Les éditeurs en prennent aussi pour leur grade. On moque leur suffisance : « On était É-DI-TEUR jour et nuit, de la crèche au cimetière. Éditeur n’était pas un métier, une carrière, un moyen de gagner sa vie. C’était tout autre chose : une vocation, un destin » (pp. 327 – 328). En fait, « tous ces gens que l’on prenait pour des intellectuels n’en étaient évidemment pas. Rien ne les ennuyait plus que de lire. Ce qu’ils aimaient, c’était déjeuner. Et dîner. Avec des amis, des auteurs, des vedettes, des journalistes. Et à la rigueur, quand on ne pouvait vraiment faire autrement, avec des écrivains. En revanche, se taper de gros manuscrits parsemés de fautes de frappe, non merci ! » (p. 214). Cela ne peut que rappeler la célèbre phrase de feu Marchais vantant la « liberté de publication en U.R.S.S. ».

     

    La mafia chic veut l’interdire en mobilisant les immenses ressources de la loi. « Sur le papier, c’était limpide. respect scrupuleux de la légalité. Prosternation devant la loi de 1881 que le monde entier nous envie. Arbitrage nécessaire entre la liberté d’information et la protection des personnes, notion désormais placée au centre de notre droit » (p. 119). La réalité est sensiblement très différente. « Diffamations possibles à l’égard du bas peuple, mais vivement déconseillées envers la France de tout en haut. [On] immunisait la classe politique dans son ensemble ainsi que trois catégories de patrons-membres du CAC 40, P.D.-G. de multinationales pharmaceutiques ou de l’agro-alimentaire disposant de moyens quasi illimités pour alimenter une guérilla judiciaire, et bien entendu patrons de groupes possédant des médias » (p. 207). Cette protection particulière procède de la « loi de 1970 qui considère que tout ce qui est gênant relève du domaine de la vie privée […], s’exclame un éditeur, ami d’enfance de Vitale.  Tu reçois des enveloppes, mais tu les refiles à ta maîtresse, comme ça s’est su ces dernières années ? Vie privée ! Tu as une fille dépressive dont les cures sont payées par un potentat africain pourri et protégé par la France depuis quarante ans ? Vie privée ! Tu nommes la nénette que tu baises au C.S.M. ? Vie privée encore ! Tout est privé, chez nous ! Et j’oublie les vacances de nos grands hommes ! Qui raque les hôtels à trente mille balles la nuit pour ces messieurs – dames ? Toi et moi. Et leurs croisières sur les bateaux des amis ? Des amis en contrat avec la Mairie ou le Département, oui ! C’est quoi ! Eh oui, de la vie privée toujours » (pp. 196 – 197). Dans le jugement qu’il rend, Arnaud rejette l’interdiction, mais le livre explosif est étouffé en étant peu imprimé, mal distribué et sans aucune publicité. Résultat, le public ignore sa sortie tandis que Arnaud subit les foudres de son administration pour cette faute professionnelle.

     

    Et quand la justice se montre réticente ou insuffisante, on peut recourir à la police politique de la République : les fameux R.G. Ceux-ci scrutent les moindres faits et gestes de la classe politique, y compris les plus intimes. « La moindre coucherie du personnel politique y était consignée sur du papier bible, tapée à la machine à interlignes simples. Pour les IIIe et IVe Républiques, il y avait les Gouin, Blum, Le Troquer, Pleven, Herriot… mais la Ve remplissait des étagères plus longues encore » (pp. 21 – 22). Les membres des R.G. sont capables de réaliser « des actes délictueux au nom de l’intérêt général » (p. 23), puis, après diverses missions, « l’alchimie politico-administrative de la patrie des droits de l’homme transformait […] les poseurs de bretelles d’écoutes téléphoniques en hauts fonctionnaires veillant sur le respect de l’État de droit » (p. 292). Ils agissent aussi par des pressions diverses (« Plus de dérogation pour que leurs mômes aillent à Louis-le-Grand ou à Condorcet » [p. 296]) ou des intimidations comme les inspections d’hygiène ou les contrôles fiscaux. Les R.G. travaillent aussi l’opinion en orientant l’information. Comment ? « Tu copines avec un journaliste d’investigation, tu bois des coups avec lui dans des bistrots faussement stylés de la rive droite, tu lui donnes dans des biscuits. Tu le maintiens sous perfusion pendant plusieurs années. Ce naze est trop content d’arriver durant son rédacteur en chef pour lui annoncer qu’il “ a des choses ”. Qu’on va pouvoir mettre “ Exclusif ”,“ Révélation ” en tête d’un papier qui a été fabriqué de A à Z dans l’usine à mensonges de l’État » (pp. 82 – 83).

     

    Mais ces « services secrets de l’intérieur » ne sont pas monolithiques. Les luttes d’influence internes entre les coteries sont permanentes. La franc-maçonnerie y est puissante puisque un « agent de base [est] passé inspecteur puis commissaire à la suite d’un concours un peu arrangé – il avait eu les sujets de l’écrit, la veille, grâce à un initié de la Fraternelle de la police qui comptait des maçons de toutes obédiences » (p. 23). Dans Le Point (18 janvier 2006), Sophie Coignard assurait que « la police est un nid de francs-maçons, notamment chez les commissaires ». Il faut aussi compter avec le lobby gay qui cherche, dans le roman, à sauver la tête du patron des R.G. renvoyé pour cause d’incompétence. « Le département gay de la Grande Banque des Promesses avait toujours enregistré d’excellents résultats. Mettre dans le coup le représentant de la France au Comité exécutif du F.M.I. Ce serait marrant d’instrumentaliser le F.M.I. pour sauver un membre de la communauté » (p. 345).

     

    Le roman s’achève avec l’élection de Xavier à la présidence. Arnaud et Éloïse avertissent l’entourage du nouvel élu qu’ils cacheront les preuves compromettantes s’ils bénéficient d’une grande tranquillité.

     

    Mafia chic est une histoire osée. Dès la première page, Sophie Coignard et Alexandre Wickham avertissent que « tout dans ce roman est bien sûr imaginaire, si ce n’est que ces événements se passent aujourd’hui en France. La fiction n’est-elle pas désormais le dernier moyen de chroniquer l’époque et de laisser s’exprimer le mauvais esprit ? » (p. 7). De mauvais esprit, les auteurs en ont à revendre puisqu’ils ont le toupet de « parler de mensonges, d’imposture, ou de déliquescence de la Ve République et de son système » (p. 419) et de penser qu’on serait « en période de guerre civile larvée » (p. 102) ! Auraient-ils trop lu le très remarquable Avant-guerre civile d’Éric Werner sur l’action néfaste des États contre leurs propres peuples ? Sophie Coignard et Alexandre Wickham versent sans complexe dans ce populisme infâme qui ronge notre Belle Démocratie ! Oublieraient-ils que le monde entier envie nos politiciens désintéressés et compétents, nos journalistes consciencieux et nos éditeurs courageux ? Les décrire comme des êtres avides de fric et de baise, corrompus et prêts à tout pour une reconnaissance officielle est choquant et scandaleux. Nul ne l’ignore : le personnel politique se sacrifie pour servir l’Intérêt général. Seule une infime minorité verse dans la délinquance. Mafia chic favorise en réalité les extrémismes et veut peut-être détruire les valeurs républicaines, socle et fondement de la cohésion nationale. Le lecteur ne devrait pas faire confiance à Mme Coignard qui a déjà commis des pamphlets tels que La Nomenklatura française (1986), La République bananière (1989) ou Les bonnes fréquentations : Histoire secrète des réseaux (1997), car il sait depuis Montesquieu que la République ne peut être que vertueuse.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com

     

    • Sophie Coignard, Alexandre Wickham, Mafia chic, Fayard, 426 p., 2005.

  • Bougez votre argent !

    Fin 2010, le footballeur Eric Cantona, choqué par les pratiques irresponsables des banques, proposait que chaque citoyen retire son argent de celles-ci pour les punir de leur cupidité. Il aurait fallu, pour que son intuition aboutisse, qu’il s’appuie sur des compétences et une stratégie dont il ne disposait pas. Ailleurs, des citoyens, journalistes, entrepreneurs et investisseurs s’y sont attelés, lançant le mouvement “Move your Money” (“Bougez votre argent”). Avec des résultats impressionnants.

    Quelques jours avant Noël 2009, Arianna Huffington -propriétaire du journal internet éponyme-, écrit sur son blog « si suffisamment de gens qui ont mis de l’argent dans l’une des six grandes banques (Américaines ndlr) le déplacent dans les banques plus petites, plus locales, alors, nous, le peuple, aurons collectivement fait un grand pas vers le rétablissement du système financier, afin qu’il redevienne ce qu’il est censé être: le moteur productif et stable de la croissance».

    Réduire la puissance des banques multinationales

    La fondation Move Your Money est lancée, ainsi qu’un site et un blog. Le spot très efficace d’Eugene Jarecki fait un gros buzz.

    La principale motivation de ce grand ‘déménagement’ bancaire est de réduire la puissance des banques multinationales et leur rôle sur les marchés financiers. Aux états Unis quitter une grande banque pour une banque locale est avantageux pour le consommateur, car le coût des services y est plus faible (en 2009, les frais de découvert étaient de 35 $ en moyenne dans les grandes banques, et 25 $ dans les petites.

    Un écart semblable existe pour les frais de chèque sans provision [1]) et, depuis plusieurs années, la satisfaction des clients y est régulièrement mieux notée [2].

    Les petites banques en prêtant plus aux entreprises (34% des prêts consentis) que les grandes (28%) [3] favorisent davantage l’économie réelle. Étroitement insérées dans une communauté locale envers qui elles sont redevables ces banques sont également plus fiables.

    A l’été 2012, 10 millions de comptes [4] avaient déjà été transférés des ‘Six Grosses’ banques de Wall Street [5] vers une banque publique (appartenant à une ville, un comté ou un État), une banque locale ou une coopérative de crédit.

    Des entreprises, églises, syndicats, universités, municipalités (Los Angeles…) et des États (Massachusetts, Nouveau Mexique…) rejoignent aussi cette relocalisation financière.

    Les britanniques rejoignent le mouvement

    Au Royaume Uni, Move Your Money UK est apparu en janvier 2012, lors d’une assemblée de citoyens organisée par la New Economics Foundation, Compass et le South Bank Centre. La campagne invite les Britanniques à retirer leur argent des grandes banques -qui ont toutes, à un certain degré, été impliquées dans la crise et les scandales financiers et n’ont toujours pas changé de comportement- pour le confier à des entreprises plus honnêtes : coopératives de crédit, mutuelles, entreprises vertes, etc.

    En juillet 2012, la révélation du scandale LiborGate (manipulation des taux interbancaires par Barklays et d’autres banques) met le feu à la campagne. Les banques vertueuses en profitent : la Cooperative Bank voit le nombre de demandes d’ouverture de comptes croître de 25% en une semaine.

    Chez Nationwide, il grimpe de 85%. « Ce sont les gens qui ont le pouvoir de changer la banque, pas les politiciens et moins encore les régulateurs, dit Bruce Davis, cofondateur de Zopa, un site de prêt mutuel en ligne. Plus qu’une décision de consommateur, c’est un choix démocratique, celui de retirer le pouvoir de l’argent à ceux qui croient qu’il leur est acquis » [6].

    Allemagne : Micro-banque coopérative

    Loin des produits financiers complexes et des parachutes dorés, Peter Breiter, 41 ans, est le seul employé de sa banque, Raiffeisen Gammesfeld. Il écrit à la main des bordereaux pour les 500 habitants du petits village allemand de Gammesfeld. La banque coopérative Raiffeisen Gammesfeld en Allemagne du Sud est une des plus petites banques du pays en termes de dépôts. Elle est aussi la seule à être tenue par un seul et unique employé.

    Les petites banques de ce type dominent dans le paysage bancaire allemand. Enracinées dans les communautés, elles offrent un éventail limité de services, de comptes bancaires et de prêts aux clients locaux, qu’ils soient entrepreneurs ou particuliers. Elles constituent même de sérieuses rivales pour les deux plus grandes banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank.

    Pourquoi utiliser un distributeur automatique ?“, demande Friedrich Feldmann, un client patientant dans la petite salle d’attente de la banque lors de sa visite hebdomadaire pour retirer de l’argent liquide. “Elle coûtent de l’argent de toute façon“. Peter Breiter fournit de l’argent liquide aux habitants pour leurs besoins quotidiens et négocie de petits prêts pour les entreprises locales.

    L’employé de banque n’a même pas besoin d’ordinateur : sa machine à écrire et sa calculatrice lui suffisent amplement. Il connait tous ses clients personnellement, et joue aussi un rôle de conseiller professionnel et personnel.

    La prospérité des coopérative est étroitement liée à l’existence du Mittelstand, ces petites et moyennes entreprises, souvent familiales, qui sont au cœur de l’économie allemande et représente la clé des succès allemands à l’exportation. “Le Mittelstand est la sève de l’Allemagne, et ces entreprises sont souvent nos clients“, explique Steffen Steudel, porte-parole de l’association des banques coopératives, BVR, interrogé par Reuters.

    Parmi les clients de Gammesfeld : des fermiers, une entreprise de construction de panneau solaires d’environ 100 employés, une entreprise de fenêtres, celle qui a fourni les fenêtres de la banque.

    Si de nombreuses banques coopératives ont souffert de la crise financière, elle sont mieux résisté que d’autres banques car elles ne sont pas tombées dans le piège de l’expansion trop rapide, et ne se sont pas engagées dans des opérations à risque.

    Face au choc de l’effondrement de nombreuses grandes banques, la population porte un intérêt renouvelé aux coopératives, perçues comme stables et fiables, selon BVR. “Tout comme les consommateurs veulent savoir d’où viennent leurs aliments, ils veulent aussi voir ce que leur banque fait de leur argent”, analyse Steffen Steudel.

    Raiffeisen Gammesfeld limite ses activités à la banque de détail classique- pas de cartes de crédit, pas d’actions, pas de fonds, ni même de services bancaires en ligne. Les profits annuels s’élèvent à 40.000 euros environ et le plus gros prêt jamais accordé a été de 650.000 euros.

    En France, pas de banques locales, mais des banques plus éthiques

    En France, les banques locales ont peu ou prou disparu, elles ont du s’adosser à de grands groupes pour survivre, et sont passées, petit à petit, dans le giron d’un des huit grands réseaux bancaires. Néanmoins le collectif Sauvons les riches à créé, après l’appel de Cantona, le site internet jechangedebanque.org dans l’esprit de Move Your Money.

    Pour Les Amis de la Terre et ATTAC, deux établissements bancaires se détachent quand il s’agit d’éthique de gestion des fonds : la NEF et le Crédit Coopératif.

    La Nef agit en toute transparence, elle publie chaque année la liste nominative des prêts consentis à ses sociétaires ; on y croise le développement d’un collectif d’habitat groupé dans la Drôme qui côtoie la création d’un salon de coiffure itinérant en zone rurale dans le Finistère et la reprise d’une activité de Reliure dans l’Ain.

    Le Crédit Coopératif ne présente pas le nom de tous les emprunteurs mais c’est la première banque française à proposer aux particuliers de choisir la destination des fonds déposés sur leur compte à vue. Les sociétaires peuvent, sur leur compte chèque Agir, choisir que leurs dépôts soient prêtés « pour la planète », « pour une société plus juste » et/ou « pour entreprendre autrement ».

    Grâce à ces dépôts, la Biocoop Scarabée de Cesson, l’usine de méthanisation Geotexia à Saint Gilles du Mené ou encore le centre d’accueil et de protection infantile Raymond Lerch au Harve on pu bénéficier de prêts pour développer leurs activités. Pour la partie des fonds investie sur les marchés, le Crédit Coopératif travaille avec ECOFI une société d’investissement qui affiche ses convictions et son action pour la « finance patiente et non spéculative ». Elle figure parmi les pionniers de la finance éthique et solidaire.

    Le Label Finansol est un autre moyen pour identifier les produits financiers qui œuvrent pour l’économie humaine. Décerné par un comité indépendant depuis 1997, il évalue les caractéristiques éthiques et solidaires des produits de placement. Actuellement, 119 produits de finance solidaire sont labellisés par Finansol.

    Mettre son argent au service de sa vision du monde devient plus facile. Investissons dans nos idées !

    Notes :

    [1] Source : Moebs Economic Services
    [2] Source : JD Power & Associates
    [3] Source : Federal Deposit Insurance Corporation
    [4] Source : projet Move your Money
    [5] Il s’agit de JP Morgan/Chase, Citibank, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley
    [6] Cité par Zoé Williams, The Guardian, 4 juillet 2012

    REUTERS et Kaizen-Magazine Via l’excellent blog Au Bout De La Route

    http://fortune.fdesouche.com

  • Politique et management

    La politique contemporaine, du moins celle qui sert de règle de conduite aux partis dits « de gouvernement », s’inspire depuis le tournant des années 70 (avec quelque hésitation au début) du mode de gestion cultivé par la pratique de management. Les « effets d’annonce » apparemment stériles, les déclarations biaisés, la pratique du sondage comme appréhension marketing du corps électoral, les compressions de personnels de la fonction publique, les faux airs de convivialité avec le peuple, les plans com. sont l’attirail dont se servent les politiciens pour enfumer les électeurs potentiels vus comme autant de clients et des parts de marché.
    Si nous avions la patience de suivre à la trace le déferlement de mesures annoncées par Sarkozy et consort depuis 2007, le résultat serait édifiant. Les Français le savent, mais, chaque fois, le matraquage est tel que la sidération se perpétue. Ainsi, clopin-clopant, va-t-on jusqu’à la fin du mandat.
    Tout cela est de l’enfumage, certes, dans la logique des théories fomentées par la Trilatérale : pour faire oublier le désastre, l’impossibilité de faire vivre décemment 80% de la population, on les amuse avec des histoires, on joue le rôle du volontariste, et on tente d’endormir l’attention par une distribution de miettes et la pratique du tittytainement.
    La politique de Sarkozy, qui a été mis en place par les Américains avec la bienveillance active de l’ « élite » française et européenne (médias, monde économique, lobbies, etc.) tient finalement à peu de chose, si l’on se rappelle que sa véritable fonction a consisté à liquider la France comme Nation. En gros, il a libéralisé le travail, l’économie, arrosé les classes libérales, ouvert les frontières, réformé les retraites comme on sait, aligné diplomatiquement et militairement le pays sur l’Amérique. D’autre part, si l’on sait que les lois appliquées sont en grande majorité celles de la Commission européenne, et que la Cour européenne de justice prévaut sur le droit national, cela ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre.
    C’est pourquoi les déclarations de Laurent Wauquiez donnent une impression de déjà entendu. Encore un effet d’annonce, bien sûr, d’autant plus que les mesures qu’il préconise, sont soit difficilement applicables (l’imposition de 5 heures hebdomadaires de travail d’intérêt général pour les bénéficiaires du RSA coûterait bien trop cher et demanderait une organisation très compliquée), soit inconstitutionnelles, comme l’interdiction pour les immigrés présents depuis moins de cinq ans en France de toucher des prestations sociales, le droit actuel français prônant l’égalité en la matière.
    Quels sont les objectifs de Wauquier ? D’abord, marquer sa place, son territoire. Il est encore jeune, il veut qu’on parle de lui et prendre date pour l’avenir. Pour cela, rien de vaut la provoc.. D’autre part, caresser dans le sens du poil les petites professions libérales, commerçants, restaurateurs (à qui Sarkozy a fait de gros cadeaux), et tous les habitués du café du commerce, lesquels n’ont pas de mots assez tendres pour les fainéants, les tricheurs etc. (qui existent, bien sûr, mais pourquoi s’en prendre aux pauvres ? Par exemple, pourquoi Laurent Wauquiez n’a-t-il pas évoqué ces hauts administrateurs qui touchent une retraite de préfet, sans en avoir exercé la fonction ? Et d’autres cas semblables ?).
    Peut-être l’objectif le plus certain est-il au fond de rendre service à la gauche. Celle-ci se trouve dans un sale pétrin, avec ses luttes internes, certes, mais surtout parce qu’elle n’a rien à proposer pour résister au choc de la mondialisation et à la destruction des emplois que celle-ci induit. Au contraire même : elle est de plus en plus ouvertement libérale, et ce n’est pas Strauss Kahn qui va démentir cette tendance. Elle ne peut, pour soigner une image sérieusement abîmée, que proposer les sempiternels « emplois jeunes », oubliant du même coup les « vieux ». On connaît le résultat : ces lois ne durent qu’un quinquennat (c’est pratique), les bénéficiaires, une fois le contrat terminé, n’ont plus que les yeux pour pleurer, et ne trouvent pas forcément un travail qui n’existe de toute façon pas. Bref, un cautère sur une jambe de bois. Alors, vous pensez que les déclarations de Wauquier sont une aubaine : elles permettent de se faire passer pour ce qu’on n’est plus, en hurlant au loup galeux, de se refaire une virginité, à laquelle plus personne de croit. La rhétorique gauchère qui consiste à accuser Wauquiez de vouloir capter l’ « électorat d’extrême droite » est stupide, et ne tient pas compte du positionnement social de Marine Le Pen (qui constitue le vrai danger pour la gauche !).
    Tout cela relève donc d’un jeu de phrases assez puant et démagogique. Les rôles d’une mauvaise pièce de théâtre sont bien établis, pour abuser de la crédulité d’un public de plus en plus rétif, et tenté par le jet de tomates et autres navets. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise de constater la complicité de ces gens qui ont subi la même formation, se connaissent comme cochons en foire, et poursuivent les mêmes objectifs.
    Il est d’ailleurs intéressant d’en savoir davantage sur la formation politique d’un Lautrent Wauquiez, qui est passé par l’institut Aspen France (Aspen est une station de ski très chic du Colorado), institut dont le financement provient d’entreprises (BNP Paribas, Veolia), de fondations (Gabriel Peri – tiens, tiens, les communistes ! – Jean Jaurès – les socialistes ! – fondation pour l’innovation politique – Raffarin -), et qui a pour objet de former les politiciens à la pratique du management. Wauquiez a été lauréat en 2006. Pêle mêle, parmi les administrateurs et participants, on note aux USA Clinton, Madeleine Albright, et, en France, Simone Weil, Rocard, Messier, Notat (elle est partout !), Christian Blanc, …. Voynet et Duflot !
    Du beau linge !
    Claude Bourrinet    http://www.voxnr.com/

  • Marx on t'a eu Keynes on t'aura

     

    130220

    Les nouvelles générations l'ont presque oublié : un quart de siècle s'est écoulé depuis l'ère Gorbatchev. Entre 1985 et 1991, l'URSS et le bloc soviétique s'effondraient. Dans les dernières années du système certains cherchaient à sauver, en même temps que les privilèges des maîtres du régime, les lambeaux de la théorie marxiste. Aujourd'hui, globalement, s'il existe encore des adeptes des idées professées autrefois par le vieux révolutionnaire barbu du British Museum, on n'en rencontre plus guère, fort heureusement, parmi les gens qui se veulent économistes. Pratiquement aucun de ceux qui s'emploient encore, ou à nouveau, à réhabiliter l'idée communiste ne se réclament de cette discipline. Ils se veulent philosophes, sociologues, moralistes, voire fiscalistes, et nous ne leur dénierons surtout pas cette dernière qualité (1)⇓.

    Mais du point de vue de la théorie économique, Marx est mort.

    Or, le pendant de son magistère était exercé en France par John-Maynard Keynes. La faillite théorique de ses doctrines ne fait plus l'ombre d'un doute dans la plupart des pays occidentaux, mais elles semblent se porter comme un charme dans le nôtre. Leur rôle consistant à justifier systématiquement l'intervention de l'État, elles plaisent à la fois à la classe politique et à sa clientèle d'obligés.

    On serait aujourd'hui tenté de rire, à propos de la manière dont les médias de l'Hexagone relatent à cet égard les prétendus "débats globaux" sur la croissance, qu'il s'agisse du G20, du Forum de Davos ou, plus modestement quand on parle du Budget européen.

    Toujours Keynes et le keynésianisme : la dépense publique et les déficits sont présentés comme s'ils assuraient le dynamisme de l'économie et la prospérité. Cela convient très bien à nos dirigeants dont la devise consiste à dire "je dépense donc je suis".

    Leur conception de la solidarité s'exprime d'ailleurs de la même manière : "un pour tous, tous pour un et dix pour cent".

    On doit bien se persuader en effet que, 25 ans après la mort clinique de son homologue de l'Est, l'idéologie keynésienne reste encore, parallèlement aux petits arrangements politiciens, ce qui tient encore lieu de pensée à nos adeptes de ce qu'on appelait la technocratie. Ses partisans particulièrement puissants en France agitent toujours leurs concepts plus fumeux que trompeurs. Ils stigmatisent l'austérité. Ils parlent de la croissance comme s’il s'agissait d'un phénomène physique régi par certains mécanismes obscurs. Tels certains Papous de Nouvelle Guinée "espérant" le retour dans le ciel des avions cargos, ils attendent de la consommation insolvable et des gaspillages publics, financés à crédit, qu'ils "relancent" l'activité productrice.

    Les commentateurs agréés sur la place de Paris aiment à rajouter aujourd'hui encore une couche d'incompréhension à leur nébuleuse d'inconnaissance.

    Naguère en effet, autour du troisième quart du XXe siècle, on divisait la sphère idéologique autorisée en deux catégories : les uns, parlant d'économie, étaient en général supposés adeptes du matérialisme marxiste. On disait que, parmi eux, les optimistes apprenaient le russe et les pessimistes le chinois. Il fallait alors convenir, sous peine de passer pour un esprit rétrograde dangereux, réactionnaire, peut-être même fasciste, que le régime communiste de gestion industrielle manifestait la plus grande efficacité. La planification rationnelle des ressources permettait, croyait-on, de pourvoir à l'allocation la plus judicieuse du capital productif, une fois les propriétaires privés des moyens de production chassés de la gestion des entreprises. Ce système était supposé devoir l'emporter dans le monde entier car il investissait dans la recherche et les techniques d'avenir. À peine concédait-on aux États-Unis le droit de faire exception, l'hypothèse de demeurer "un cas à part" dans l'évolution humaine, inéluctablement collectiviste.

    Ceux qui, au contraire, s'opposaient à l'URSS ou à la révolution maoïste, invoquaient des raisons tout à fait différentes. Assez éloignées de l'économie, elles peuvent surprendre de nos jours. On préférait certes la démocratie libérale à la dictature stalinienne du Parti Unique, mais attention à ne pas aller trop loin sous peine de passer pour un dangereux extrémiste. Aujourd'hui encore il reste impardonnable d'avoir appartenu au Mouvement Occident. On admirait Tito pour avoir tenu tête au bloc soviétique mais surtout pour avoir développé un soi-disant modèle de socialisme autogestionnaire en Yougoslavie, mais personne ne voulait imaginer l'éclatement de ce pays lui-même après la mort du dictateur.

    Comme tout cela, de nos jours peut paraître dérisoire ! désuet ! à peine croyable pour les jeunes générations !

    Et pourtant on écoute encore comme un oracle un Michel Rocard, qui dirigeait le PSU, réceptacle de toutes ces fadaises. Ayant fait carrière depuis comme Premier ministre de Mitterrand (1988-1991) il n'a pas cessé de se tromper (2)⇓ et de contribuer à induire en erreur toute la classe politique qui l'admire, y compris à droite grâce au relais d'Alain Juppé.

    Encore et toujours le duopole de Marx et de Keynes. (3)⇓.

    Oui, décidément, Marx on t'a eu Keynes on t'aura !

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. ... encore que le mot contienne une part d'ambiguïté selon qu'il désigne un partisan du plus d'impôt ou un conseiller spécialiste de l'optimisation fiscale.
    2. Sauf sur un point : celui des Retraites, mais en ce sens seulement qu'il comprit, en 1990-1991, au moment de sa démission et de la publication de son Livre Blanc que cette question demeurerait la plaie de la politique française. Il n'a évidemment jamais eu le courage de remettre en cause la retraite par répartition.
    3. Le maître des études d'Histoire de la pensée économique s'appelait Henri Denis. Professeur à la faculté de Droit et de Sciences économiques de Paris, il sévissait bien au-delà de son cours donné rue d'Assas en sa qualité d'auteur du manuel incontournable de la collection Thémis. On pouvait prétendre connaître la matière en ne connaissant guère que les familles marginalistes ou "classiques", certes, pour le passé, et pour le XXe siècle la descendance de Marx et celle de Keynes. À peine entendait-on prononcer les noms de l'école autrichienne après Böhm-Bawerk (supposé avoir tenté de réhabiliter le capital en tant que détour de production") : pas de Hayek par de Ludwig Von Mises, surtout pas de droit naturel et motus sur l'existence même de Frédéric Bastiat : pensez donc un théoricien non socialiste s'exprimant en français, et tournant le dos à la conception matérialiste de la production au point de prendre en compte les services. Chassez cet ultralibéral que je ne saurais voir. Un fantaisiste. Je suis donc assez heureux, quoique ce fût, comme pour Jules Monnerot, seulement Ad Majorem Dei Gloriam, d'avoir réédité une partie de l'œuvre de Bastiat.
  • Bulgarie : Le gouvernement démissionne suite aux manifestations contre la hausse de l’électricité

    Dans la nuit de mardi à mercredi huit personnes ont été blessées dans des heurts et 11 personnes dont 5 policiers il y a deux jours.

    French.ruvr

    Les Bulgares, qui manifestent à travers le pays depuis plusieurs jours, demandent la démission du gouvernement et la renationalisation des compagnies de distribution d’électricité. Le ministre des Finances a été limogé lundi, et mardi, a été annoncé une forte baisse des prix, ainsi que la volonté de sanctionner les compagnies d’électricité étrangères, au risque d’un incident diplomatique avec la République tchèque. La licence de la compagnie tchèque d’électricité CEZ a notamment été annulée.

    Le chef du gouvernement bulgare Boïko Borissov a annoncé mercredi 20 Février 2013, la démission de son gouvernement. “Je ne participerai pas à un gouvernement sous lequel la police frappe les gens“, a déclaré mercredi Boïko Borissov devant le parlement.

    http://fortune.fdesouche.com/