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économie et finance - Page 814

  • Intégrisme économique : La grande illusion

    Une tentative de remise en cause du modèle idéologique dominant de croissance.

    Mauvaise nouvelle : le Père Noël n’existe pas. Et puisqu’on en est aux vérités qui fâchent : la croissance ne repartira pas. A l’origine de cette annonce à contre-courant des promesses officielles : Olivier Berruyer. Un spécialiste des chiffres et des risques, actuaire de son état – autrement dit expert en risque financier – créateur d’un blog économique, les-crises.fr – totalisant 200 000 visiteurs mensuels et auteur de deux livres sur les crises et leurs origines qui, il y a quelques années, entreprend une vaste démarche de recherche sur la base d’un désir impérieux. “Comprendre ce qui s’était passé” – en 2008 et avant cela, en 1971 et en 1929.

    Rapidement, il en retire une certitude : les mécanismes menant aux crises économiques tout comme ceux permettant leur résolution ne tiennent ni du hasard, ni du miracle. Uniquement d’une accumulation de faits. Ceux-là mêmes qu’il a passé près de deux ans à amasser dans les bases de données économiques mondiales – celle de la BCE, de la Fed, de la Banque mondiale… – avant de les réunir dans ce qu’il appelle “une photographie d’ensemble”.

    …“Les décideurs envisagent systématiquement les questions économiques selon un angle mathématique, explique-t-il. Avec la conviction qu’elles sont régies par des vérités absolues.” Résultat : les modèles économiques reposent sur des hypothèses de base erronées, parmi lesquelles celles voulant que les marchés soient efficients, que leurs acteurs disposent tous des mêmes informations, soient intègres…

     

    Une vaste démonstration qui présente le double avantage de la simplicité – des centaines de graphiques donnant littéralement à voir les différents facteurs de la crise – et de la mise en perspective. Car pour Olivier Berruyer, pas question de cantonner l’investigation au seul champ économique. C’est l’ensemble des facteurs – démographiques, politiques, sociétaux, historiques même – ayant contribué à l’émergence du phénomène qui l’intéresse. Ceux qui, regroupés dans un “même espace d’analyse”, offrent une vision globale de la réalité ; hors positions de principe et “hypothèses de base” erronées.

    Tâtonnement pragmatique

    Un travail pour lequel, selon lui, un économiste pur et dur n’est pas nécessairement le plus qualifié.

    “Un économiste est un type brillant qui se passionne pour les équilibres parfaits, résume-t-il. Quelqu’un doté d’une vision étroite et pointue. Or pour comprendre la crise, il faut l’appréhender sans religion attitrée. Il faut du recul. Un angle de vue aussi large que possible.”

    Tout l’opposé, en clair, de l’approche de dirigeants politiques comme de leurs experts économiques qui, selon lui, restent prisonniers de schémas figés et surtout, dangereusement dépassés.

    Les décideurs envisagent systématiquement les questions économiques selon un angle mathématique, explique-t-il. Avec la conviction qu’elles sont régies par des vérités absolues.” Résultat : les modèles économiques reposent sur des hypothèses de base erronées, parmi lesquelles celles voulant que les marchés soient efficients, que leurs acteurs disposent tous des mêmes informations, soient intègres…

    En réalité l’économie est l’interaction d’une multitude de facteurs dont certains, comme la confiance et tout ce qui a trait à l’humain, ne sont pas rationnels”, souligne-t-il. C’est pour capter cette multiplicité d’influences qu’Olivier Berruyer décide il y a quelques années de “travailler autrement”. Sans hypothèse de base mais “en tâtonnant de façon pragmatique”.

    Autrement dit, en explorant toutes les pistes, de la dégradation de la dette publique à l’augmentation des inégalités en passant par l’évolution de la participation électorale, du PIB, ou encore de la population mondiale. Une démarche de chercheur, rigoureuse et exhaustive, menée dans un objectif : comprendre ce qui fait la croissance et surtout son ralentissement amorcé au lendemain des Trente Glorieuses et poursuivi depuis au rythme moyen d’un point par décennie.

    L’idéologie de la croissance

    A l’origine de ce mouvement inéluctable, une série d’orientations stratégiques malheureuses. Mises en évidence par l’accumulation et la mise en perspective de données chiffrées, elles consisteraient, selon lui en une succession de choix politiques – en faveur de la finance, de la dérégulation, du court terme…, qui, privilégiés dans le but de relancer la croissance, auraient fini par lui porter atteinte en “contaminant l’économie réelle”.

    “Voilà des décennies que les politiques fondent leurs décisions sur une conviction : celle selon laquelle la croissance reviendra, ce qui n’est évidemment pas le cas étant donné qu’on est désormais dans une économie de services”, résume celui qui voit dans l’acharnement des gouvernements à prétendre le contraire une démarche relevant moins de la science économique que de l’idéologie politique. Idéologie qui, selon lui, explique nombre de nos difficultés actuelles, à commencer par l’augmentation des déficits budgétaires et d’explosion de la dette. Car au lieu de s’interroger sur la façon de “faire tourner l’économie sans croissance”, regrette-t-il, on a préféré parier, dès le milieu des années 80, sur l’avènement d’une économie financière.

    Apte à relancer la croissance à court terme, certes, mais pas à la pérenniser, bien au contraire. “Pendant dix ans il est vrai que la finance a créé de l’activité et des profits disproportionnés, reconnaît-il ; mais ceux-ci n’ont eux-mêmes créé aucune richesse et pendant ce temps-là l’économie réelle survivait par endettement.” Preuve de la fracture : en 2007, le poids des opérations spéculatives menées chaque jour sur la planète atteint 3210 milliards de dollars alors que celui des exportations ne dépasse pas 64 milliards.

    L’illusion de la relance

    Pour Olivier Berruyer, cette disproportion explique beaucoup : le poids de la finance – écrasant – sur le politique, la disparition de visées collectives comme de toute approche à long terme… Des dérives qui, rappelle-t-il, existaient déjà en 1929 : “Le politique le sait et pourtant, il n’a rien fait pour réguler la finance. Pour rétablir les équilibres.” Une aberration qui, selon lui, s’explique une fois encore par un choix idéologique. Celui consistant à vouloir “relancer la croissance par la finance” et pour cela, à parier sur un modèle dérégulé. “Or le passé l’a prouvé : maintenir les équilibres exige un cadre normatif, assène-t-il. On ne peut obtenir de croissance à long terme dans un système dérégulé.

    Une réalité rendue illisible par ce qu’Olivier Berruyer appelle “l’intégrisme économique et politique” de l’époque. Celui qui interdit de “penser hors croissance et persiste dans cette hypothèse de base erronée selon laquelle la relance est pour bientôt”. Un mirage qui a déjà mené à l’effondrement de 2008 et provoquera inéluctablement d’autres séismes, il en est convaincu. “Pour l’heure le système de dette publique maintient les équilibres de façon artificielle et permet à l’illusion d’une relance prochaine de perdurer, explique-t-il.

    Mais le fait est qu’après l’explosion de la croissance qui a caractérisé les Trente Glorieuses et l’explosion de la dette qui a caractérisé les trente années suivantes, il devient impératif d’inventer autre chose car désormais nous ne pouvons plus miser sur aucun de ces ressorts.” Reste à penser un autre modèle économique ; sans croissance ni dette. Autrement dit, à renoncer au “confort du toujours plus”. Chiche ?

    Le nouvel Economiste  http://fortune.fdesouche.com

  • Delanoë claque 10 millions d’euros pour quelques gitans !

    Le maire de Paris ne sait apparemment plus quoi faire pour dilapider l’argent des contribuables ! Sans évidemment se soucier de la dégradation de la capitale ou de sa fiscalité…

    Bertrand Delanoë a ainsi décidé de construire « des aires pour les gens du voyage », l’une dans le bois de Boulogne (35 places), l’autre dans le bois de Vincennes (28 places). Coût total de l’opération : 10 millions d’euros.

    Soit 120 481 euros par emplacement où garer des vans et des caravanes (alors que la mairie possède déjà le terrain) !

    Source : Faits & Documents n° 353

    http://www.contre-info.com/

  • Leçon d'économie... A méditer...

    Dans un collège anglo-saxon, un professeur d'économie a annoncé qu'aucun de ses étudiants n'avait jamais échoué à son cours mais que, récemment, ce fut le cas d'une classe entière : la classe avait insisté pour dire que le socialisme fonctionne et qu'en conséquence, personne ne serait ni pauvre ni riche, un égaliseur extraordinaire. Alors, le professeur annonça :
    "D'accord, nous allons tenter une petite expérience en classe : je vais retenir comme note la moyenne de toutes vos notes. Ainsi, vous aurez tous la même note et personne n'échouera ni n'aura un A ou un zéro .... (En remplaçant les dollars par des notes, on aura un résultat plus concret et mieux compris par tous). Après le premier examen, tout le monde obtint un B. Ceux qui avaient étudié fort étaient déçus et ceux qui avaient étudié peu étaient ravis. Lors du deuxième examen, ceux qui avaient étudié peu, étudièrent moins et ceux qui avaient étudié beaucoup décidèrent de lever le pied et étudièrent peu. La moyenne du deuxième examen fut un D ! Personne ne fut content. Lors du troisième examen, la moyenne fut un F. Pendant les examens ultérieurs, les notes ne montèrent jamais. Les pointages de doigt commencèrent, les jugements dominaient les conversations et tout le monde se sentait mal. Personne ne voulait plus étudier pour le bénéfice de l'autre. À la grande surprise de tout le monde, ils échouèrent tous.
    C'est alors que le professeur déclara que le socialisme ne pouvait que faillir ultimement car lorsque la récompense est grande, l'effort pour réussir est grand mais lorsque le gouvernement enlève toutes les récompenses, personne ne fournit plus d'effort ni ne cherche à réussir. Rien ne peut être plus simple comme conséquence.

    Les 5 phrases qui suivent sont les meilleures conclusions de cette expérience:
    1. Vous ne pouvez pas ordonner aux pauvres d'obtenir le succès en ordonnant aux riches de ne plus en avoir.
    2. Ce qu'une personne reçoit sans avoir à travailler, une autre personne doit travailler sans en recevoir la récompense.
    3. Le gouvernement ne peut donner quelque chose à quelqu'un sans l'avoir enlevé à quelqu'un d'autre auparavant.
    4. Vous ne pouvez pas multiplier la richesse en la divisant !
    5. Lorsque la moitié du peuple perçoit l'idée qu'elle n'a pas besoin de travailler car l'autre moitié va s'occuper d'elle et, lorsque l'autre moitié comprend que ça ne vaut pas la peine de travailler car quelqu'un d'autre récoltera ce qu'elle mérite par ses efforts, c'est la fin de toute une nation.

    http://royalismesocial.com

  • « l’Union Européenne a laissé ses banques faire n’importe quoi »

    Marianne: Que pensez du plan de sauvetage de Chypre présenté par la troïka, Union européenne, Banque centrale européene et FMi, visant à taxer les comptes courants?

    Frédéric Lordon : L’Europe nous a certes habitué à son attraction pour le pire, mais on ne pensait tout de même pas qu’elle pourrait aller jusque là. Il y a donc à Bruxelles, Commission et Conseil confondus, un don pour la performance herculéenne – en l’occurrence : comment transformer un problème de la taille d’un confetti en potentielle déflagration nucléaire? Pour réussir pareil exploit, il faut produire une solution qui, très au delà des intéressés – les déposants des banques chypriotes –, soit de nature à frapper, mais catastrophiquement, les esprits dans toute la zone européenne.

    C’est précisément ce que réussit l’extravagante idée de renflouer les banques en taxant les dépôts, c’est-à-dire en envoyant urbi et orbi le signal tout à fait explicite qu’aucun déposant européen n’est plus en principe à l’abri de voir ses encaisses mises à contribution pour rattraper les petits déboires des banques. Aurait-on voulu provoquer une panique bancaire et un run sur les dépôts dans tous les pays où la situation des banques, loin d’être réglée, appellera probablement de nouvelles opérations de sauvetage – on pense en particulier à l’Espagne –, qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

    Ajoutons, par extension, que  l’inquiétude serait alors susceptible de gagner les déposants des banques (réputées) saines par le simple jeu des interconnexions bancaires européennes. Il faut prendre vraiment les déposants pour des crétins pour s’imaginer qu’ils resteraient bras ballants sans se rendre compte de rien si une banque tierce, dans laquelle leur banque propre se trouve notoirement engagée, venait à être victime d’un run – spectacle dont on ne peut douter qu’il soit absolument frappant, et dont la probabilité a maintenant été singulièrement relevée quand les clients des  banques à problème sont susceptibles de passer au tourniquet en cas de bail out.

    Le scandale des renflouements bancaires avait pourtant fini par faire émerger la notion de « bail-in », c’est-à-dire l’idée que l’addition devraient être réglée par qui de droit, ou plutôt de devoir, en l’occurrence non pas par « l’extérieur » (out) des contribuables (qui n’y sont pour rien), mais par « l’intérieur » (in) des créanciers, qui ont sciemment pris des risques en prêtant aux banques, dûment touché les taux d’intérêt quand tout allait bien, mais qui ont été soigneusement exonérés (par les gouvernements) de tout effort quand les choses ont mal tourné. Il y avait là au moins le commencement d’un progrès intellectuel… que le plan « Chypre » réussit à inverser en scandale redoublé en donnant au bail-in le sens du sauvetage non par les créanciers mais par les déposants ! – en effet, eux aussi, pour leur malheur, sont « à l’intérieur »…

    Marianne: Mais en sauvant les banques chypriotes, sans mettre à contribution les déposants, on aurait aussi sauvé les mafieux «gratuitement». Cet argument a-t-il du sens?

    Frédéric Lordon: Même « l’objection » des déposants à moralité douteuse, dont les banques chypriotes se sont fait une spécialité, ne peut justifier d’avoir envisagé une mesure aussi dangereuse. Il est bien certain que l’idée de devoir sauver les dépôts d’un bataillon d’oligarques aux fortunes pestilentielles, de mafieux, trafiquants d’armes ou d’êtres humains, a tout pour rester en travers du gosier. Mais au lieu d’une décision qui ne produit aucune discrimination, on pouvait commencer par garantir absolument les dépôts des résidents pour envisager de ne s’en prendre qu’aux dépôts des non-résidents (au sens de l’UE).

    C’est bien ce qu’ont fait les Islandais qui n’ont pas hésité à refuser d’indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s’écrouler. On ne sache pas d’ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d’avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s’être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue… mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n’est probablement pas d’autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l’esprit de cupidité; on peut d’ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d’aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d’intérêt en plus.

    Quant aux oligarques et autres mafieux qui ont, ou se sont arrangés pour avoir des passeports chypriotes (ou intra UE), eh bien tant pis – pour nous ! Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l’éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules.

    Marianne: Selon vous, comment aurait-il fallu agir ?

    Frédéric Lordon: La constitution même du problème chypriote en dilemme suggère de sortir de l’affrontement sans issue des deux arguments opposés :

    1) taxer les dépôts envoie un signal potentiellement désastreux;
    2) ne pas les taxer exonère des déposants auxquels on aurait volontiers fait la peau et dont l’idée qu’ils vont bénéficier du sauvetage choque la moralité élémentaire.

    Mais voilà, le dilemme est constitué et il faut faire avec. La ligne de conduite aurait donc dû être la suivante :

    1)  dans une situation aussi défavorable, choisir ce qui sauve, et tant pis pour les coûts (de moralité) qui doivent s’en suivre, il est trop tard pour se préoccuper de ce à quoi on n’a prêté aucune attention dans le passé ; mais
    2) se poser aussitôt la question de savoir comment cette situation de dilemme en est venue à  se constituer, et taper aussi fort que nécessaire pour qu’elle ne se reproduise plus !

    En l’occurrence, une fois de plus, la réponse est très simple : l’UE a laissé ses banques faire n’importe quoi. Dans le cas chypriote, le « n’importe quoi » créateur du dilemme est d’une nature un peu particulière puisqu’il a à voir avec la tolérance coupable aux activités de blanchiment d’argent sale à une échelle extravagante relativement à la taille du secteur bancaire. Si l’UE avait eu tant soit peu de jugeote, elle aurait annoncé, sitôt un plan de sauvetage (non suicidaire !) décidé, de mettre les banques chypriotes sous tutelle et de passer au Karcher leurs livres pour en exclure tous les clients douteux, avant de prendre des mesures draconiennes et générales afin d’en finir avec cette invraisemblable négligence qui a conduit à ce que l’un des secteurs bancaires de l’Union se fasse quasiment un business model du recyclage d’argent sale.

    Le plus extravagant dans cette affaire est que le cas chypriote n’est formellement pas autre chose qu’un dérivé particulier de la situation tout à fait générale où se sont trouvés les gouvernements quand il a fallu sauver les banques en 2008-2009, à savoir:

    1) on a laissé les banques faire n’importe quoi – le n’importe quoi en l’espèce n’ayant pas de caractère proprement crapuleux mais « seulement » celui de prises de risques invraisemblables;
    2) la capacité du secteur bancaire à tenir otage toute l’économie a crée une situation de dilemme où ne restaient que des mauvais choix: sauver les banques mais au prix d’un scandale moral sans précédent, ou ne pas les sauver mais tous y passer derrière !

    Là encore la solution consistait à choisir, dans l’urgence, ce qui sauve, pour aussitôt après fracasser les structures bancaires et financières qui ont produit le dilemme. Comme on sait les banques ont été sauvées sans la moindre contrepartie, les rodomontades de régulations financières sont restées à l’état de… rodomontades, comme l’atteste l’indigente loi Moscovici de « séparation » bancaire (qui ne sépare rien), et rien des dilemmes de la finance en folie n’a été attaqué si peu que ce soit. Pendant ce temps, interloqués, ajoutant les erreurs techniques au scandale politique et moral de la « gestion » de la crise financière, eurocrates et responsables nationaux s’étonnent d’avoir « un problème » avec les populations…

    Marianne  http://fortune.fdesouche.com/

  • Jean-Michel Quatrepoint Le budget militaire : touché, coulé

    L’intervention au Mali sera-t-elle le chant du cygne de l’armée française ? C’est fort possible, au regard des coupes budgétaires qui se préparent.

  • Sarkozy en examen : pour faire oublier les affaires Cahuzac, Aubry, Guérini, Andrieux et autres ?...

    En politique, il n’y a pas de hasard : juste des montages de « concours de circonstances » et de l’habillage. L’habillage étant, comme son nom l’indique, destiné à donner une image flatteuse et acceptable à quelque-chose qui ne l’est pas nécessairement. L’essentiel étant, dans la plupart des cas, d’escamoter la réalité aux yeux des badauds ébaubis. De vrais tours de passe-passe, mais souvent éculés !
    Dans cette optique, la mise en examen de Nicolas Sarkozy annoncée à grands renforts médiatiques depuis ce matin est-elle une nouvelle illustration de cette guerre politicienne que se livrent en sous-main les états-majors parisiens ? Il est permis de le penser.
    Est-elle destinée à rendre coup pour coup en tentant de faire oublier les « propres » affaires dans lesquelles le PS barbotte jusqu’aux oreilles ? (Voir Le Gaulois : « Ces élus PS trainés en justice »). Il est fortement conseillé de le dire.

    Quoi qu’il en soit, après les lasagnes à la viande de cheval, un nouveau feuilleton « à la Dallas » est offert en pâture au « bon Peuple » pour le divertir et le distraire de l’essentiel : chômage, insécurité, immigration, mariage gay, endettement, « justice » injuste, retraites, etc… ? Là, il devrait même être obligatoire de s’en rendre compte !

    http://www.francepresseinfos.com/

  • De Cahuzac à Cazeneuve...

     

    La démission de Jérôme Cahuzac de son poste de ministre du budget est un coup dur pour un gouvernement déjà fragilisé par une situation économique de plus en plus ingérable et une crise sociale en passe d’engendrer de multiples colères sociales dont on peut craindre, si le politique n’y apporte pas de justes réponses, les formes et les effets. C’est aussi un coup sévère porté à la crédibilité d’une République qui, si elle n’a pas inscrit le mot vertu sur ses frontons, se vante d’en être la meilleure illustration, même si l’histoire, cruelle, nous rappelle que ce régime est né sous l’égide d’un Danton, le plus corrompu des hommes de son temps (ce qui n’enlève rien, d’ailleurs, à ses autres défauts et à ses quelques qualités…) ! Il flotte dans l’air l’odeur âcre des fins de régime, des pneus brûlés et des œufs pourris… Pourtant, le régime tiendra, faute (pour l’heure) d’une alternative crédible même si elle est de plus en plus urgemment nécessaire, et le pays devra se contenter, aux prochaines élections, d’une alternance habituelle et de l’irrémédiable (mais toujours limitée par les garde-fous de la démocratie parlementaire…) montée de « populismes » divers et variés, et d’une abstention de plus en plus banale et banalisée : quelle tristesse de voir ainsi la République s’en tirer à si bon compte quand elle mériterait le pilori et le rejet, et de voir aussi ce qui devrait être, la Monarchie, encore trop timide dans l’esprit de nos concitoyens pour pouvoir s’imposer au monde politique et dans les institutions !

    Néanmoins, n’accablons pas M. Cahuzac qui, tout de même, n’est ni Stavisky ni Fouquet, et qui paye, déjà, son insouciance mêlée d’une arrogance que certains prenaient pour de la fermeté : je ne suis pas de ceux qui déchireront le cadavre d’un homme à terre, et je m’en remets à la Justice pour dire, en son temps, ce qu’il en est des accusations qui ont mises à bas un ministre du budget qui n’était sans doute pas le pire de ceux qui se sont succédé à ce poste ces dernières décennies. Mais il est tout à fait symbolique que cet homme soit tombé au nom même des principes et des politiques de lutte contre la fraude fiscale, lutte qu’il revendiquait et assumait au gré des tribunes de la République et des médias nationaux.

    En sacrifiant son ministre du budget de façon presque expéditive, M. Hollande a montré qu’il ne souhaitait pas voir cette affaire empoisonner son quinquennat et refaire l’erreur d’un Sarkozy traînant trop longtemps le « boulet Woerth » à sa jambe : la présomption d’innocence, si elle est un élément à ne pas méconnaître, n’enlève rien à la force dévastatrice du soupçon, particulièrement en démocratie d’opinion soumise au siège permanent des médias et de leurs instruments de torture…

    Mais le remplacement du ministre déchu est aussi révélateur des réalités institutionnelles d’aujourd’hui qui placent, depuis cette année, notre propre budget sous le contrôle tatillon de l’Union européenne : c’est M. Bernard Cazeneuve, jusque là ministre délégué aux affaires européennes, qui prend en main le Budget, et cette nomination en dit plus long que tous les discours sur le piège dans lequel s’est enfermé notre pays en ratifiant le fameux traité instituant le Mécanisme européen de stabilité (souvent appelé le « traité Merkozy »), véritable carcan économique qui empêche, en fait, toute politique nationale qui n’irait pas dans le sens d’une réduction des déficits publics quel qu’en soit le coût social ou environnemental pour le pays comme pour sa population… N’oublions pas, d’ailleurs, que le Parlement européen a voté, la semaine dernière (le 12 mars), une directive contraignante qui oblige les Etats de la zone euro à soumettre leur budget national au contrôle et à l’approbation de la Commission européenne avant même qu’il soit discuté à l’Assemblée nationale, dans le cas de la France : autant dire que les parlements nationaux, et notre assemblée nationale, n’ont plus, dans ce cas, de rôle effectif dans la construction et l’acceptation du budget de la nation, ce qui, pourtant, restait jusqu’à ce jour dans notre démocratie parlementaire de nation souveraine, l’une de leurs principales prérogatives… La Commission pourra même demander aux députés ou aux ministres de modifier telle ou telle mesure du projet de budget avant le vote parlementaire qui, en somme, se fera de façon beaucoup plus contrainte par l’Union européenne qu’auparavant !

    On comprend mieux pourquoi le choix d’un bon connaisseur des pratiques européennes comme M. Cazeneuve est le meilleur moyen d’amadouer ou d’endormir des parlementaires français jadis jaloux de leurs prérogatives et destinés, désormais, à « paraître » plus qu’à décider concrètement ; mais le nouveau ministre ne sera-t-il pas aussi, de par sa connaissance des mécanismes de l’Union européenne, en mesure, éventuellement, de mieux défendre le budget national des empiètements de la Commission européenne ? Sera-t-il à la hauteur des enjeux et saura-t-il préserver, en ce domaine, l’indépendance française déjà bien diminuée ? Je n’ose faire de pronostics mais, au regard de l’histoire récente de la République face à l’Europe, je crois avoir quelques bonnes et tristes raisons d’en douter…

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • États-Unis : Le gaz de schiste s’infiltre jusque dans les facs

    Autorisation de forage dans les facs, collusion entre les chercheurs et les foreurs… En Pennsylvanie, le gaz de schiste trouble la vie des universités.

    Loi sur « le développement des ressources minérales indigènes ». Contrairement à ce que son nom suggère, la loi votée par le gouverneur de Pennsylvanie Tom Corbett en octobre 2012 ne concerne pas les droits des communautés indiennes riveraines, mais certains propriétaires des sous-sols de l’Etat : précisément les 14 universités publiques de Pennsylvanie. Plusieurs d’entre elles sont en effet situées au-dessus du fameux « Marcellus shale », un des principaux gisements de gaz de schiste américains.

    Avec cette loi, les présidents d’université ont désormais la possibilité d’autoriser le forage sur leurs campus, pour en extraire du gaz ou du pétrole. L’intérêt ? Leur permettre d’augmenter leurs ressources financières, sur fond de coupes dans les budgets de l’éducation publique.

     

    Baisse des subventions aux facs

    Pour justifier cette autorisation, qui a provoqué une levée de boucliers chez des organisations environnementales et étudiantes, le gouverneur Corbett met dans la balance les réductions de ses subventions aux universités, du fait de la crise. Sur le budget 2011/2012, ces baisses ont été de 18% pour la plupart des universités. Or, la nouvelle loi réserve 50% des royalties sur le gaz des sous-sols universitaires à l’université hôte, le reste se répartissant entre l’Etat (35%) et les autres universités publiques (15%).

    Mais d’après Robert Myers, directeur des études environnementales à l’université de Loch Haven , située au dessus du Marcellus Shale, la loi a peu de chances de se concrétiser à court terme. « La baisse du prix du gaz (une des conséquences du boom du gaz de schiste, ndlr) depuis un an a conduit à un recentrement de l’activité gazière et l’industrie a actuellement peu d’intérêt à acquérir des nouvelles concessions », estime-t-il. Et l’enseignant d’ajouter : « Cette loi a tout d’une tentative boiteuse des régulateurs pour se faire de l’argent sur le boom du gaz et éviter de soutenir le système éducatif à travers des taxes. »

    A court terme, l’exploitation du gaz sous les campus de Pennsylvanie serait donc peu probable. C’est ce que semble confirmer une autre université concernée, celle de Mansfield, dont le président par intérim déclarait récemment qu’il n’y avait aucune négociation de prévue sur la fracturation. Mais qu’adviendra-t-il si le prix du gaz augmente ? Dans d’autres Etats, plusieurs universités ont déjà signé des contrats avec des compagnies d’extraction. En Virginie-Occidentale, la petite université (privée) de Bethanie a autorisé dès 2011 l’entreprise Chesapeake Energy à installer un forage sur ses terres – situées à l’extérieur du campus. Dans l’Indiana, c’est l’université publique qui a signé un accord pour étudier un forage de pétrole sur son campus. Dans ces deux exemples, une poignée d’étudiants se sont mobilisés contre ces projets, invoquant les risques sanitaires et l’impact environnemental. Mais le véritable enjeu, tant que le prix du gaz ne remonte pas, est plutôt celui des liens financiers entre les chercheurs universitaires et l’industrie du gaz, selon Robert Myers de l’université de Loch Haven.

    Frackademia : collusion entre l’industrie et les chercheurs

    La chose n’est pas nouvelle, l’argent du pétrole et du gaz afflue déjà sur certains campus, non pas en royalties, mais en subventions. Face aux risques de collusions, la plupart des universités ont voté des principes de transparence irréprochables sur le papier, mais pas toujours appliqués.

    C’est ce que vient de démontrer le centre d’études Public Accountability Initiative (PAI), aux dépens de l’université d’Austin au Texas : alors que l’université avait reçu, selon le PAI, 1,5 million de dollars (1,16 million d’euros) de l’entreprise pétrolière ConocoPhillips, son Institut de l’énergie a publié une étude très relayée par l’université, selon laquelle il n’y aurait « aucune preuve que la fracturation hydraulique pollue les nappes phréatiques ». L’université n’a eu d’autre choix que de « démissionner » le directeur de l’institut, et l’auteur de l’étude Charles Groat, car ce dernier avait notamment omis de préciser qu’il était au board(conseil) – et grassement retribué – d’une importante entreprise de forage de gaz (1). L’étude a été retirée de la circulation. Un grave manquement aux règles de transparence.

    Ce type de connivence est loin d’être isolé, souligne Robert Myers, qui rappelle qu’en Pennsylvanie et dans l’Etat de New York, des affaires similaires ont été dévoilées en 2012. Dans ce contexte, nul doute que l’étude de l’agence environnementale EPA, sur l’impact entre fracturation hydraulique et pollution des eaux de surface, sera particulièrement scrutée. Attendues pour la fin de l’année 2014, ses conclusions recevront « le plus haut niveau de revue par des pairs », précise l’agence.

    Note :

    (1) Paradoxalement, ce silence n’était pas, pour des raisons subtiles, une violation du code de conduite de l’université au moment de l’étude. Le code a depuis été modifié.

    terraeco.net  http://fortune.fdesouche.com

  • Jacques Testart : « A qui profitent les OGM ? »

    Biologiste mondialement connu, directeur de recherche à l’Inserm, Jacques Testart est le père du premier bébé éprouvette français. Il est également président de l’association Sciences citoyennes et défenseur acharné « d’une science contenue dans les limites de la dignité humaine ».

    Les plantes transgéniques permettent – elles de disposer de produits moins coûteux ? De meilleure qualité ? De meilleur goût ? Se conservant mieux ? Bénéfiques pour la santé ou pour l’environnement ? Voilà les questions que la stratégie des entreprises de biotechnologies a permis que l’on ne se pose pas.

    Quelques extraits : « Si, plutôt que s’épuiser à chercher la malignité des plantes transgéniques, on exigeait de ceux qui veulent nous les imposer de démontrer leurs avantages ? Messieurs les bienfaiteurs de l’humanité, s’il vous plaît, dites-nous ce que vous savez faire aujourd’hui ! Ne vous contentez pas de prédire des lendemains qui chantent grâce au gène miraculeux qui ferait pousser des plantes sur les sables du désert. Les PGM (plantes génétiquement modifiées) permettent-elles de disposer de produits moins coûteux ? de meilleure qualité ? de meilleur goût ? se conservant mieux ? bénéfiques pour la santé ou pour l’environnement ?

    Voilà les questions que la stratégie des biotechnologies a permis qu’on ne se pose pas ! L’interrogation la plus audacieuse des autorités a porté sur la manière d’organiser la coexistence des PGM avec les autres plantes, même si cet arrangement est définitivement impossible sans préjudices irréversibles.

    Il existe trois catégories d’OGM qui ne sont pas comparables en termes d’intérêt pour les populations. Les OGM cultivés en fermenteur (incubateur clos) sont des levures ou des bactéries, ou encore des cellules d’organismes pluricellulaires. Par transgenèse, on leur fait acquérir la propriété de synthétiser des molécules d’intérêt médical ou industriel. C’est un système qui a démontré son efficacité sans provoquer de désagréments.

    Une autre catégorie d’OGM est constituée par des organismes animaux ou végétaux qu’utilisent les laboratoires de recherche. On peut par exemple induire génétiquement une maladie humaine chez une souris qui deviendra l’objet d’études. Ces OGM sont contenues dans des espaces protégés et ne sont contestés que par des personnes opposées à toute expérimentation animale. Puisque leur apport à la recherche scientifique et médicale est important, on considère qu’ils profitent à l’humanité. Il ne sera donc question dans ce livre que des PGM destinées à remplacer les plantes traditionnellement cultivées.

    Elles sont par conséquent disséminées dans les champs où elles sont capables de filiations inédites et susceptibles et risquent d’interagir de façon largement imprévisible avec les autres êtres vivants. Ces PGM modifient fortement l’économie agricole (brevets, productivisme…) et le rapport à la nature (fonction du paysan, biodiversité…). Les PGM profitent un peu à des gros agriculteurs (surtout par économie de main d’œuvre) et beaucoup aux firmes qui les fabriquent et les vendent.

    En l’absence d’intérêts démontrés des PGM pour les populations, la balance bénéfice/risque leur est clairement défavorable. Une étude de la Commission européenne* affirmait dès 2006 que les PGM n’ont d’intérêt que pour économiser le temps de travail et diminuer le recours aux pesticides (du moins durant les 3 premières années puisque de nouveaux parasites apparaissent ensuite, comme Darwin l’avait prévu..) mais absolument pas pour augmenter les rendements.

    Pourtant l’EFSA (Agence européenne de sécurité alimentaire) a donné son feu vert à plusieurs dizaines de PGM en une quinzaine d’années, sans en refuser aucune. L’EFSA ne semble pas décidée à prendre en compte l’impact socioéconomique de la culture de PGM, ni d’ailleurs à rendre publique les études de référence, ni à améliorer les tests d’évaluation.

    Quand, en 2012, G.-E. Seralini accepte de rendre publiques toutes les données de sa dernière étude à condition que l’EFSA fasse de même pour les données qui lui ont permis d’autoriser le même maïs NK603 en 2003, l’agence lui oppose le secret industriel. Comme si le devenir de quelques rats consommant ces semences pouvait constituer un secret d’intérêt économique ! A ceux qui prétendent que les Américains consomment des PGM sans problèmes, j’ai coutume d’opposer, par dérision, que c’est là la cause de leur obésité, une affirmation tout aussi invérifiable !

    Après une quinzaine d’années de cultures commerciales, le marché est piloté par des compagnies multinationales qui fabriquent et vendent les semences et les herbicides qui leur sont associées : double bénéfice ! En même temps le prix des semences de soja GM tolérant au Roundup de Monsanto augmentait de plus de 230 % entre 2000 et 2010. Une situation de quasi-monopole permet de faire régner sa loi. Les grandes firmes (Monsanto, Bayer, Syngenta, BASF, Dupont) déposent des centaines de brevets sur des gènes dépistés dans les plantes naturelles, celles sélectionnées depuis 10.000 ans par les paysans, dans le but de les inclure dans des plantes transgéniques, lesquelles seront payantes.

    Avec la découverte de l’ADN et du code génétique il y a un demi-siècle, la conception mécaniste du monde vivant a été stimulée chez les scientifiques, négligeant la complexité propre au fonctionnement interne des organismes et à leurs relations avec l’environnement. La sensation d’être capable de maîtriser les phénomènes biologiques est devenue arrogance.

    Prétendre que la transgenèse est « sous contrôle » relève de l’idéologie… ou de l’inconscience. Peut-on encore se fier au seul jugement des experts alors que les liens qui les portent à défendre l’innovation sont reconnus partout ? Outre les conflits d’intérêts économiques, la défense globale du progrès occupe l’expert, parfois viscéralement quand il s’agit d’évaluer un objet qui résulte en partie de sa propre activité inventive.

    L’hyperspécialisation des chercheurs est aussi en cause : un généticien moléculaire est incapable d’apprécier les phénomènes liés à l’environnement et encore moins à l’économie rurale ou à la culture paysanne. Imagine-ton une agriculture paysanne fonctionnant avec des PGM ?

    Les paysans du Niger sélectionnent leurs semences de mil pour s’adapter au fil du temps à la sécheresse qui progresse très vite ; les processus technologiques de PGM, longs, coûteux et propriétaires, sont définitivement incompatibles avec la nécessité de réagir vite et de façon adaptée aux changements climatiques. Nul besoin de PGM pour la conversion nécessaire de la recherche agronomique aux modèles alternatifs et de proximité (agroécologie, agroforesterie, réduction de l’alimentation carnée, etc.).

    Un mouvement pour démocratiser la technoscience apparaît dans les laboratoires comme dans la société. Il faut viser la pluridisciplinarité en sollicitant pour l’expertise des personnes compétentes dans des disciplines « non scientifiques » afin d’apporter un éclairage indispensable sur le sens et la portée de l’innovation (aspects socio-économiques, écologiques, juridiques, culturels, etc.) Mais c’est la conférence de citoyens qui nous semble le meilleur outil.

    C’est d’ailleurs sur le thème des OGM que le Parlement avait organisé en 1998 la première conférence de citoyens en France. Un jury de citoyens tirés au sort avait reçu une formation la plus complète possible, répartie sur plusieurs week-ends, et de contenu délibérément contradictoire. Ce jury avait exprimé plusieurs propositions pertinentes, entre autres l’exigence que toute la recherche nécessaire soit menée et achevée en laboratoire confiné avant dissémination dans les champs, ou que toute culture de PGM ne soit autorisée qu’à condition que ses conséquences éventuelles soient couvertes par un système d’assurance. Quinze ans après, ces mesures n’ont toujours pas d’effet réglementaire !»

    * Gomez-Barbero et Rodrigez-Cerezo, Economic impact of dominant GM crops worldwide : a review, décembre 2006

    (CNRS éditions, 76 pages, 4 euros)

    Le Monde  http://fortune.fdesouche.com