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économie et finance - Page 814

  • “Misère, misère !” (1)

    Dans le cadre de sa déclaration de politique générale du 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait annoncé un plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Ce dernier a été officiellement adopté le 21 janvier 2013 lors de la réunion du Comité interministériel de lutte contre les exclusions (CILE) qui s’est tenu à Matignon. Ce plan rédigé sur cinquante quatre pages (2) a pour objectif de faire reculer la pauvreté qui se développe de plus en plus au sein des sociétés occidentales et en particulier en France. Je ne cherche pas dans le cadre de cet article à effectuer une critique objective des mesures annoncées mais plutôt à mettre à la connaissance de tous l’état des lieux quant à certaines réalités de la société française contemporaine. Pour autant, il m’a semblé à la lecture de ce dossier que les mesures préconisées n’étaient pas capables de résorber ce que l’on a appelé voici une petite vingtaine d’années, la fracture sociale, qui depuis s’est développée. Ainsi par exemple, la modification de la loi relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social, ne semble être que de pure forme: s’il est positif de prévoir une augmentation dans les villes de 20 à 25% des logements sociaux avec multiplication des amendes par cinq en cas de non respect de cette exigence, on peut légitimement s’interroger s’il ne s’agit pas là d’un voeu pieux. L’amende initiale étant assez faible, sa multiplication, même par cinq, ne suffira pas à changer la donne. Quant à la construction de nouveaux logements, encore faudrait-il qu’il y ait suffisamment de terrain...

    Les constats effectués sont alarmants. En 2010 c’est 14.1% de la population qui se trouve en situation de pauvreté : c’est donc, un Français sur sept. Le mal logement, selon la fondation abbé Pierre, touche 3.6 millions de personnes. La conférence nationale contre la pauvreté et l’exclusion qui s’est réunie le 10 décembre 2012 a permis de tracer un portrait peu réjouissant de l’actuelle situation. C’est environ un quart des 18/25 ans qui vit sous le seuil de pauvreté ; c’est un tiers des femmes seules avec enfants qui sont dans la même situation. Quant au Rmi/Rsa, il est utile de savoir que depuis 1996 son niveau a augmenté de 3% alors que le le niveau de vie médian augmentait lui durant la même période de 12%. Si l’on effectue une comparaison entre Rmi/Rsa et Smic depuis 1990, le rapport est passé de 49% à 43%. Très récemment, c’est à dire entre 2009 et 2011, le Rsa a perdu 1% de pouvoir d’achat. Le rapport de l’Unicef publié en juin 2012 consacré à la pauvreté des enfants (3) est lui aussi inquiétant. La pauvreté concerne désormais 32.2% des familles monoparentales et 22.7% des familles nombreuses avec au moins trois enfants. Ainsi que l’on peut le constater, les chiffres n’indiquent pas une situation marginale : la France pauvre est désormais une réalité incontournable aujourd’hui. Sans même évoquer la pauvreté, même si bien entendu il y a corellation, ils ont été 46% les Français à ne pas être allés en vacance en 2011. Autre signe majeur, il n’est pas inintéressant de savoir que le taux de non recours au Rsa activité se situe aujourd’hui à 68%. Par voie de conséquence l’idée souvent véhiculée de Français assistés cherchant à profiter au mieux des subventions, même si elle n’est pas totalement erronée, ne tient pas vraiment la route.

    On peut donc constater que la dénationalisation, que le désengagement progressif de l’Etat, opérés depuis près d’une trentaine d’années a des conséquences catastrophiques pour beaucoup de nos contemporains ; si encore, le fait était marginal, on pourrait alors accepter la libéralisation au motif qu’elle profiterait à la presque totalité de la nation : tel n’est pas le cas. Le capitalisme est devenu aujourd’hui la plaie majeure dont souffre notre pays. Rappelons aussi que ce modèle économique n’est pas seulement facteur de paupérisation : il est aussi grand pourvoyeur devant l’Eternel d’immigration massive avec pour corollaire une délinquance de plus en plus violente.

    Qui oserait encore se dire libéral ?

    « Qui veut être riche ne sera pas bon ; qui veut être bon ne sera pas riche. » Mencius, philosophe chinois.

    Alain Rebours http://www.voxnr.com

    Notes :

    (1) chanson bien connue de Coluche : « C'est toujours sur les pauvres gens / Que tu t'acharnes obstinément ». On peut très bien imaginer ce qu’il penserait de la gauche d’aujourd’hui s’il était encore vivant.

    (2)http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/dossier_de_presses/dp-pauvrete_0.pdf

    (3) Ce problème de la pauvreté infantile sera probablement étudié dans le cadre d’un prochain article.

  • LEAP : La réalité ou l’anticipation de l’effondrement du dollar…

    Communiqué public du LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique), 15 février 2013

    De même que la crise de l’euro a poussé l’Europe à moderniser et à adapter aux enjeux du XXIe siècle sa gouvernance économique et financière, la terrible crise du dollar US va obliger la planète à transformer l’ensemble des structures de gouvernance mondiale, en commençant bien sûr par le système monétaire international pour calmer la tempête qui s’apprête à frapper les monnaies.

    Selon nos anticipations, cette réorganisation, qui ne commencera à se concrétiser qu’avec le G20 de septembre, risque malheureusement de se faire dans la précipitation puisque notre équipe prévoit les premiers grands effrois quant au dollar pour la période mars-juin 2013.

    Une phrase d’Antonio Gramsci (1) décrit magnifiquement la longue période de transition dangereuse que nous vivons actuellement : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Cette période va enfin s’achever mais les monstres s’agitent encore.

    Sans surprise, l’un des puissants facteurs qui vont accélérer la perte d’influence des États-Unis sur le monde concerne le pétrole. On assiste en effet aux derniers jours du pétrodollar, élément clé de la domination US. C’est pourquoi nous avons décidé de traiter longuement dans ce [numéro] la problématique mondiale du pétrole. [...]

    Dans ce communiqué public [...], notre équipe a choisi de présenter la série d’indices de crise qui l’amène à maintenir son alerte « crise systémique globale » pour la période mars-juin 2013 ainsi que son anticipation du risque d’ « islandisation » de la gestion de la crise bancaire.

    Des indices de crise en rafale, ou pourquoi nous maintenons l’alerte mars-juin 2013

    Depuis le mois dernier, le faisceau de tendances lourdes et d’indices annonçant une catastrophe dans la période mars-juin 2013 s’est encore renforcé. C’est d’abord la « guerre monétaire » qui prend des dimensions politiques et ruine la confiance que les pays s’accordent entre eux. Nous développerons notre analyse ci-dessous. Mais ce sont aussi de nombreux indices internes qui devraient alerter au sujet des États-Unis.

    En décidant de découpler les débats sur les coupes budgétaires/augmentation d’impôts et sur le plafond de la dette (2), les Américains ont dédoublé le choc à venir : il n’y en avait qu’un fin février/début mars, il y en a maintenant un autre en mai. Ce découplage révèle clairement la stratégie des Républicains. Certes ils exerceront au maximum un bras de fer sur le relèvement du plafond de la dette pour baisser encore les dépenses, mais ils se sentiront in fine obligés de voter le relèvement afin de ne pas être tenus responsables du cataclysme qui suivrait un défaut de paiement (3). En revanche les conséquences des coupes budgétaires prévues pour le 1er mars, quoique certainement pas indolores, sont loin d’être aussi effroyables et les Républicains sont bien décidés à négocier une réduction importante du déficit public sous peine de laisser œuvrer le pis-aller des coupes automatiques.

    Cours de l’or en dollars (jaune, échelle de gauche) et plafond de la dette US ([billions] $, échelle de droite) – Source : wealthcycles.com.

    Quoiqu’il en soit, avec ces coupes budgétaires début mars, et après une soi-disant « surprenante » et largement ignorée baisse du PIB américain au 4ème trimestre 2012 (4), qui peut encore penser que la croissance du PIB du 1er trimestre 2013 sera positive (sauf à manipuler les chiffres) ? La baisse est d’autant plus inévitable que quelques jours d’activité ont été perturbés dans le nord-est par le blizzard Nemo et que l’épidémie de grippe a été intense cette année (5). Ce seront des excuses pratiques (6) lorsqu’il faudra justifier une baisse du PIB dans une économie qui doit officiellement redémarrer. Néanmoins l’annonce fin avril d’une rechute des États-Unis dans la récession (deux trimestres consécutifs de baisse du PIB) fera son petit effet sur l’économie mondiale.

    Heureusement une « digue » a été érigée pour éviter les vagues : l’agence de notation Egan Jones, moins biaisée que ses trois grandes sœurs (celle qui a déjà baissé trois fois la note des États-Unis à AA-), est interdite pour 18 mois de noter le pays (7) ; quelle heureuse coïncidence ! Et parmi les trois grandes agences de notation, S&P est poursuivie en justice (8), précisément la seule qui ait osé dégrader la note des États-Unis ; deuxième heureuse coïncidence ! Les autres n’ont qu’à se tenir à carreau.

    Cette « digue » aussi futile soit-elle révèle surtout les craintes au plus haut niveau pour 2013 et n’est qu’un indicateur de plus de l’imminence du choc. C’est aussi dans cette optique qu’il faut lire l’arrêt au 1er janvier 2013 de la garantie illimitée des comptes courants par la Federal Deposit Insurance Corporation (9) (FDIC) : en les assurant seulement à hauteur de 250 k$, ce sont 1.400 milliards de Dollars qui ne sont plus garantis (10), ce qui pourrait commodément éviter une faillite de la FDIC en cas de problème…

    Et apparemment des acteurs importants de la finance mondiale se préparent eux aussi : d’énormes paris à la baisse ont été pris pour des échéances allant jusqu’à fin avril (11) ; deux banques suisses changent de statut pour que leurs associés ne soient plus responsables sur leurs propres deniers des pertes de la banque (12) ; Eric Schmidt se débarrasse de 2,5 milliards de dollars d’actions Google (13), etc.

    Mais ce ne sont pas seulement les marchés qui se préparent au pire. Le gouvernement américain lui-même semble s’attendre à des troubles et à de nombreuses violences : tout d’abord il arme de 7.000 fusils d’assaut son département de sécurité intérieure (Department of Homeland Security) (14), puis Obama signe un texte permettant l’exécution pure et simple d’Américains représentant une vague « menace imminente » (15) au grand dam d’une partie de l’opinion publique US…

    Faillites bancaires : Vers une « islandisation » de la gestion de la crise

    Face à ce choc, notre équipe estime que la plupart des pays, dont les États-Unis, vont se rapprocher d’une gestion de crise « à l’islandaise », consistant à ne pas renflouer les banques et les laisser faire naufrage (16). On en a déjà un aperçu avec la liquidation de la banque irlandaise IBRC qui donne des idées à beaucoup de monde : « Comment l’Irlande a liquidé son fardeau bancaire en une nuit » titre La Tribune (17) avec admiration. Cette possibilité apparaît de plus en plus comme la solution en cas de rechute des banques, et ce pour les raisons suivantes : d’une part, cela semble bien plus efficace que les plans de renflouement de 2008-2009 à en juger par le redressement de l’Islande ; d’autre part, les pays n’ont plus vraiment les moyens de payer de nouveaux renflouements ; enfin, on ne peut nier que la tentation doit être grande pour les dirigeants de se débarrasser par un moyen populaire d’une partie des dettes et des « toxic assets » [actifs pourris] qui encombrent leurs économies.

    Ces banques « too big to fail » [trop grosses pour faire faillite] sont en effet gavées des dettes publiques et privées occidentales dont elles ont tiré leurs profits et leur puissance. Dans des [numéros] passés, notre équipe a déjà fait le lien entre une banque comme Goldman Sachs par exemple et les Templiers (18), cet ordre de moines-soldats du XIII° siècle qui s’était outrageusement enrichi sur le dos des Etats et auquel le roi Philippe Le Bel a mis fin, récupérant leur or pour les caisses de son Etat. On peut lire certaines tendances actuelles suivant cette ligne : les efforts de certains Etats pour obliger les banques à séparer banque d’affaires et banque de dépôt (19) permettraient en effet que les difficultés des premiers n’impactent pas trop la deuxième ; dans le même ordre d’idées, tous les procès dont font à juste titre l’objet certaines très grosses banques actuellement (Barclays, etc. (20)) peuvent aussi être vus comme un moyen de récupérer l’argent des banques pour le réinjecter dans les caisses des Etats ou dans l’économie réelle…

    Aucun dirigeant de grand pays ne prendra sans doute [...] la décision de « faire sauter » une banque mais une chose est certaine, c’est que la motivation et les moyens pour sauver les banques en difficultés n’auront désormais aucun rapport avec ceux mis en œuvre en 2009. Si quelque mansuétude pourrait apparaître pour les too big to fail, comme Bank of America qui semble bien mal en point , il n’en reste pas moins que les responsables seront mis à contribution au maximum.

    Mais quelle que soit la politique de gestion de cette période, comme nous l’avions anticipé [en février 2012] (« 2013 : fin de la domination du dollar US dans le règlement des transactions commerciales mondiales »), ce nouveau choc va accélérer la perte d’influence des États-Unis et notamment de leur arme ultime, le dollar.

    Notes :

    (1) Sur ce penseur italien voir Wikipédia.

    (2) Source : The New York Times, 23 janvier 2013

    (3) Deux exemples de réflexion sur les conséquences d’un défaut de paiement US : à l’américaine, Preparing for the Unthinkable: Could Markets Handle a US Default? (CNBC, 17 janvier 2013), et à la russe, Could the Russian economy withstand a U.S. default? (RBTH.ru, 04 février 2013).

    (4) Le genre de raisonnement que mènent les marchés US, « si les nouvelles économiques sont bonnes, tant mieux car l’économie s’améliore ; si elles sont mauvaises, tant mieux car la Fed va intervenir », montre à quel point ils sont déconnectés de la réalité. Ce qui est caractéristique du dysfonctionnement d’une puissance au bord du précipice.

    (5) Cf. CNBC, Major Flu Outbreak Threatens to Slow Economy Further, 10 janvier 2013.

    (6) Source : ZeroHedge, 07 février 2013.

    (7) Source : US Securities and Exchange Comission (SEC), 22 janvier 2013.

    (8) Source : Wall Street Journal, 04 février 2013.

    (9) Source : FDIC.gov.

    (10) Source : BusinessFinance, 19 juillet 2012.

    (11) Source : Do Wall Street Insiders Expect Something Really BIG To Happen Very Soon?, Activist Post, 07 février 2013.

    (12) Source : Après plus de 200 ans d’existence, deux banques suisses font leur révolution, Le Monde, 06 février 2012.

    (13) Source : Forbes, 11 février 2013.

    (14) Source : The Blaze, 26 janvier 2013.

    (15) Source : Le Monde, 06 février 2013.

    (16) À l’image de la banque islandaise Icesave que les autorités ont laissé choir ; et surtout, après référendum, elles n’ont pas assumé le remboursement des dettes de la banque. Source : Wikipédia.

    (17) Source : La Tribune, 07 février 2013.

    (18) Source : Wikipedia

    (19) Source : Reuters, 02 octobre 2012

    (20) Il suffit pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène de taper « bank + sued » par exemple dans Google.

    (21) Source : The Frightening Truth Behind Bank Of America’s “Earnings”, ZeroHedge (17 janvier 2013)

    Laboratoire Européen d’Anticipation Politique

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  • Les Intouchables (VOSTFR exclusivité Fortune)

    Dans un documentaire décapant, « The Untouchables », la chaîne publique américaine PBS pose la question à 1.000 milliards de dollars : comment expliquer qu’aucun grand dirigeant de Wall Street n’ait été poursuivi en justice après la crise financière de 2008 ?


    Les Intouchables (The Untouchables) VOSTFR... par _romegas

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  • La ruine par la science extrême

    Cela va peut-être surprendre certains lecteurs : il est clair que la science extrême conduit à la ruine publique tout en luttant contre l'idée de Dieu.
    Dans un livre qui va paraître incessamment, le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking exclut toute intervention divine dans la création de l'univers, la force gravitationnelle suffisant selon lui pour expliquer qu'il y ait quelque chose plutôt que rien ! D'autre part un magazine vient de sortir un numéro intitulé : « Dieu existe-t-il ? (ce que les scientifiques en disent) ». Il a interrogé huit chercheurs, sur leurs recherches certes, mais principalement sur leur attitude vis-à-vis de l'existence de Dieu. Ces faits sont l'occasion de montrer comment la science extrême ruine les nations et les gens tout en se donnant des objectifs métaphysiques discutables.
    DES RÉALISATIONS PHARAONIQUES
    Elle conduit à des réalisations pharaoniques ainsi qu'à un florilège de projets moindres mais inutiles.
    Le LHC. Retenez bien ces initiales. C'est le nom résumé du plus grand collisionneur de hadrons, ce qui, évidemment, ne dit rien à la plupart d'entre nous. Imaginons que l'on envoie se rencontrer à des allures folles des particules infiniment petites pour observer ce qui se passe lors de leurs innombrables collisions. Après 20 années d'études et de travail acharné, le premier faisceau de protons a été récemment injecté avec succès dans cette énorme machine. La propagande officielle célèbre l'événement et, pourtant, on doit s'interroger sur la pertinence de cette fabuleuse création.
    Selon les projets des physiciens, la machine va tenter de reconstituer en une fraction de seconde les conditions qui prévalaient il y a 13,7 milliards d'années juste après le supposé big-bang. Nous disons le "supposé", car ce big-bang est une simple hypothèse reposant sur des calculs purement mathématiques. Les collisions doivent se produire dans un anneau de 27 kilomètres de circonférence enfoui à 100 mètres sous terre à cheval sur la Suisse et la France. Sa construction a mobilisé 7 000 chercheurs et ingénieurs depuis 15 ans. Plusieurs objectifs sont énoncés. Par exemple : « savoir d'où l'humanité vient, où elle va, et si l'univers à une fin ». D'autres parlent de percer les secrets de la matière ou de connaître la vraie vérité sur la naissance du monde (sic). Nous verrons plus loin ce qu'il faut penser de tels objectifs.
    Pour plus de précision, il nous est dit qu'il s'agit de résoudre quatre grandes énigmes de la physique dans les détails desquelles nous n'entrerons pas, tellement c'est compliqué.
    Pour justifier ce qui risque de sembler injustifiable, l'on ajoute un argument classique : il y aurait des retombées scientifiques à attendre dans des domaines plus pratiques. En fait, toute recherche quelle qu'elle soit et dans n'importe quel domaine peut conduire à des retombées multiples et imprévues.
    Parlons maintenant « gros sous ». Le coût de l'immense appareil est évalué officiellement à 3,9 milliards d'euros, répartis entre plusieurs pays, la France comptant pour 16 %. En fait, c'est un faux calcul. L'on ne tient pas compte du phénomène du temps ; les travaux ont commencé depuis de longues années et il est nécessaire de prendre en compte des agios considérables se cumulant par le phénomène des intérêts composés ; en outre, l'on n'aura pas de résultats palpables avant de très longues années, ce qui déclenchera d'autres agios.
    Comme dans toute opération étatique il faut aussi intégrer le foisonnement des organismes qui s'en occupent au sein des gouvernements, avec l'immense gaspillage de temps et d'argent habituel dans toute la pyramide étatique des pays participants.
    Il est probable que le coefficient "10" appliqué aux 3,9 milliards officiels correspond bien à la réalité : il faut donc parler de 39 milliards d'euros répartis dans les divers pays. L'on n'ose pas chiffrer le nombre de chômeurs qui vont le devenir ou le rester dans ces pays par l'effet des impôts nécessaires, ni mesurer les pauvres qui le deviendront ou le resteront pour la même raison.
    Si les divers pays partenaires de ce projet dantesque n'étaient pas, à des degrés divers, gangrenés par le socialisme, ils ne s'occuperaient pas au niveau de l'État de recherches de ce type mais laisseraient aux mécènes le soin de se livrer aux recherches fondamentales si l'envie leur en prend ; de tous temps la recherche fondamentale a été le fait de particuliers soit très peu argentés, soit très riches. Il se trouve en plus que la planète ne manque pas, fort heureusement, de milliardaires ayant les moyens de se payer ce caprice.
    Si la recherche était libérée du poids et des chaînes insupportables de l'État, elle s'orienterait vers des objectifs pratiques pouvant rendre service à l'humanité d'aujourd'hui, et ceci selon les indications du libre marché.
    Il est évident que dans l'ardeur des divers États à se lancer dans ce type de projet le "panurgisme" joue un rôle : d'autres le font pourquoi pas nous ! Des politiciens qui refuseraient que leur pays participe seraient facilement considérés comme "ringards" par la presse aux aguets.
    Le lobby des physiciens joue à plein pour satisfaire leur curiosité ; ils s'appuient sur les industriels qui conçoivent ou diffusent des machines de plus en plus compliquées.
    À lire les objectifs officiels, on peut penser que derrière cette opération et d'ailleurs bien d'autres semblables, il y a une curiosité parfaitement inappropriée, car elle cache mal une offensive contre Dieu et le désir de se passer de Lui. Une des particules que l'on cherche à repérer dans la machine, le Boson de Higgs, est appelée couramment la « particule de Dieu » par les chercheurs et les journalistes. Les hommes de bonne volonté savent que, seul, Dieu sait comment il a créé le monde et quand il décidera de lui assigner sa fin.
    ITER. C'est une autre chimère. La machine est aussi gigantesque et située depuis 2005 à Cadarache dans le Lubéron ; elle a pour objet d'essayer de maîtriser les réactions de fusion thermonucléaire qui s'opèrent dans le cœur du soleil. Si l'essai venait à être concluant, un autre appareil devrait voir le jour pour nous délivrer une énergie apparemment gratuite. Nous avons été invités à lutter contre le soleil par la chimère du réchauffement et nous voici conviés à le copier grâce à une autre chimère. 
    Il est particulièrement difficile d'évoquer ces faits car l'on est ignorant des aspects scientifiques qu'il comporte. Les décideurs politiques, qui ruinent les populations en s'y engageant pour leur seul bon plaisir, sont tout aussi ignorants et c'est un danger de plus. Ils ressemblent à ces banquiers qui ont coulé leurs banques en avalisant des projets qu'ils ne comprenaient pas.
    Cette fabuleuse expérience a sa première origine dans les années 1980. Après beaucoup de péripéties, elle devait démarrer en 2015 ; puis il fut question de 2019 et de 2026 ; maintenant les journaux parlent de 2060 ou de la fin du siècle. Cela reflète une autre difficulté dans l'analyse : les seules informations que l'on reçoit sont celles des journalistes qui, selon leurs habitudes, ne sont pas clairs ni complets ou, comme d'autres, ignorants.
    Sur le plan du coût c'est un emballement sans limite. Au départ il était question de 4,6 milliards d'euros pour dix ans de construction. Les délais se sont envolés et aussi le prix des matériaux. Aux dernières nouvelles il serait question de 15 milliards. Grosso modo les Européens supporteront 45 % ; le reste se répartira entre la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon et la Russie. Le nombre total de pays contributeurs est de 34.
    Comme toujours dans les projets publics, et nous sommes peut-être les seuls à le montrer, c'est le coût sec qui est annoncé et pas du tout le coût véritable. Deux éléments manquent toujours. D'abord les dépenses adjacentes ; dans chacun des 34 pays partenaires une foule de dépenses adjacentes se déclenchent pour gérer l'immense projet avec des créations d'organismes et de fonctions, sièges de fructueux fromages.
    En outre, plus les projets sont chimériques plus ils s'étalent dans le temps et les intérêts composés partent alors en fusée. Il faudrait pouvoir établir le calcul du coût total prévisible à la fin du siècle avec un taux raisonnable d'intérêt de 3 %. Les chiffres publiés par la presse ne sont pas assez précis pour établir ce calcul essentiel. Notons en outre qu'il s'agit d'une simple expérience pour montrer la faisabilité de la copie du soleil : en cas de succès et après le "copier" il faudra le "coller", soit pourquoi pas un siècle de plus !
    Pour mesurer l'étendue du travail, quelques chiffres probablement assez exacts ont été publiés. Pour niveler le site de 40 ha il a fallu déplacer 2 millions de m³ de terre soit autant de volume que la pyramide de Khéops. L'édifice sera de 60 mètres de haut et pèsera 23 000 tonnes.
    Venons-en aux écolos qui sont les grands gagnants de l'incroyable entreprise. Ces personnages sont des fumistes, mais ils ont une immense qualité : ce sont des vendeurs de l'impossible ; leur champion est Nicolas (le grand, pas l'autre), car Hulot a fait sa fortune sur l'art de vendre à la terre entière la chimère du réchauffement.
    Pour la chimère de l'ITER, ces écolos s'appuient en partie sur une route à grand gabarit qui a dû être bâtie au sud du Lubéron pour faire passer 300 convois exceptionnels pendant cinq ans. Cette route avec son trafic futur est une vraie insulte aux paysages du Lubéron et aux populations environnantes ; elle restera pendant longtemps la signature visible du pouvoir dictatorial mondialiste en place.
    Ils ont obtenu de la région PACA que pour chaque euro affecté au réacteur un autre euro serait affecté aux énergies "durables" et à la maîtrise de l'énergie. Comme ces fumistes sont arrivés à domestiquer un grand nombre d'États, l'exemple de cette compensation peut être suivi ailleurs qu'en France : il y a de quoi frémir car le coût total pourrait s'envoler plus haut encore.
    Parmi les projets décidés en PACA, citons : l'isolation thermique des bâtiments, 100 000 panneaux solaires sur le toit des lycées, 40 chaufferies à bois, une cinquantaine de centres culturels subventionnés pour l'amélioration de leurs performances environnementales, 30 000 chèques énergies renouvelables donnés aux particuliers. Cette énumération n'est pas limitative ; ces projets sont tous ruineux car reposant tous plus ou moins sur des subventions publiques ; c'est donc une nouvelle cause de ruine résultant du mariage incestueux entre ITER et les écolos et s'ajoutant à la cavalcade des coûts.
    Devant cette fabuleuse et magnifique farce internationale qu'est le projet ITER, interrogeons-nous sur l'étrangeté de son apparition au niveau mondial. Comment est-ce possible ? Au départ se trouve la mise en place accélérée de la dictature mondialiste qui fait fi de la liberté des personnes et des États et intervient dans tous les domaines jusqu'aux plus inattendus. Le jeu des lobbies s'engouffre alors avec allégresse. Observons ici le lobby des scientifiques déjà cité plus haut, celui du bâtiment, celui des banquiers. D'une bizarre façon se trouve aussi celui des écolos, qui y trouvent, comme signalé, une magnifique occasion de faire fructifier leur business. 
    Ensuite, s'ajoute la cupidité solidaire des politiques de tous niveaux et de tous pays : un projet de cette ampleur génère partout de fructueux fromages avec la rivière argentée de l'argent public.
    Pour lancer et entretenir la chimère, il fallait cependant pour les décideurs politiques s'abriter sous une apparence de bonne compagnie. Le rêve insensé d'une énergie gratuite arrive à point nommé et le tam-tam médiatique le répète à l'envi ? En outre, pour des ignorants, il est toujours élégant de se rassurer en jouant au faux savant.
    Le résultat le plus certain est la ruine pour des États, en majorité surendettés, la ruine allant par une chaîne de conséquences inéluctables fracasser d'abord les plus pauvres de la planète.
    Un pouvoir français soucieux du bien commun arrêterait la catastrophe pendant qu'il en est encore temps en révélant au peuple la vérité et en dénonçant les traités correspondants.
    La NASA : Un mot de cette machinerie américaine. L'objectif de l'expédition sur la planète Mars est clairement l'espoir de trouver des traces d'eau supposées être la signature d'une vie anciennement éteinte. Ainsi se trouverait la confirmation d'une vie antérieure à sa venue sur terre accréditant l'idée que l'homme et pourquoi pas le cosmos entier seraient arrivés par hasard ici ou là. Il est vrai qu'aux USA où les électeurs sont moins dociles qu'en France la NASA doit batailler dur pour garder ses privilèges et son financement.
    Il y a beaucoup d'autres dépenses générées par la science extrême et qui bien que plus modestes forment des totaux respectables.
    Toutes ces dépenses extravagantes ont un trait commun signalé pour le LHC : tenter de se passer de Dieu.
    L'EFFET DE RUlNE
    Par le canal de cette science extrême, la ruine se répand à grande allure pour plusieurs raisons. D'abord les dépenses sans limite ; ce sont quasi exclusivement des dépenses publiques, lesquelles conduisent aux impôts et à l'endettement public dont l'effet sur la paupérisation est connue ; s'ajoute l'assèchement corrélatif des fonds destinés aux recherches utiles et avec résultats applicables.
    La ruine vient aussi par le processus de décision ; aucun des électeurs qui alimentent ces machines fantastiques par leur sueur n'est convié à décider. Les décisions sont prises dans des bureaux cadenassés par les gouvernements des divers pays partenaires : c'est l'arbitraire d'autant plus que les décideurs politiques ne comprennent pas plus que nous autres les données scientifiques ; ils sont en fait terrorisés par la crainte de paraître timorés ou démodés. Evoquer l'effet de ruine c'est, bien entendu, montrer comment, par conséquences successives, l'on arrive à la désolante prospérité des restos du cœur.
    Au final, ce sont les lobbies qui décident : ceux des physiciens, des industriels, des travaux publics et d'autres. Dès lors que les contribuables acceptent d'apporter gentiment leur argent, pourquoi se gêner ?
    Certains objecteront que la science extrême conduit à des retombées dans la vie courante et ils trouveront toujours un exemple ; fatale erreur : tout travail scientifique, surtout quand il se déroule dans des entreprises privées, aboutit quelque part à des résultats tangibles ailleurs et souvent imprévus. D'autres avanceront le nombre d'emplois créés pour construire, entretenir et exploiter : erreur aussi car la recherche privée crée de multiples emplois.
    L'EXISTENCE DE DIEU
    Finalement, quant à l'existence de Dieu, le numéro du magazine évoqué plus haut est très révélateur. Il apparaît que l'on ne peut pas faire carrière dans ce milieu si l'on s'affiche vraiment croyant. Certains des chercheurs interrogés se disent timidement chrétiens mais avouent qu'il est difficile de professer ouvertement le créationnisme dans le métier qu'ils exercent : Or, peut-on être vraiment chrétien sans croire ouvertement à la création de l'univers par Dieu dans un acte de sa Miséricorde infinie ? D'autres déclarent sans ambages que tout est venu par hasard sans s'apercevoir que la notion de hasard ne peut exister que dans le cadre de la création. De même si la force gravitationnelle explique tout jusqu'à l'homme et jusqu'aux plus grands savants, c'est repousser le problème car la loi de la gravitation universelle ne peut exister que dans le cadre d'une création.
    En fait il apparaît que la raison principale de tous ces travaux avec la ruine en conséquence est bien la lutte de certains contre l'idée de Dieu dont on aimerait bien se passer. Il y a donc conjonction entre la ruine et la lutte ouverte contre Dieu.
    Cela s'explique. Quand après la chute, l'homme fut chassé du jardin d'Eden, il découvrit un univers hostile. Mais Dieu dans sa Miséricorde lui avait laissé l'usage de la raison pour lui permettre de dominer la nature. Une multitude de grands saints ont célébré la Providence divine, laquelle a tout disposé non seulement pour le salut éternel de l'homme mais aussi pour ses besoins matériels ; c'est si vrai que, malgré ce que dit la propagande officielle, des milliards d'hommes auraient tout ce qu'il faut pour se nourrir, se vêtir, se former, etc, si des pouvoirs dictatoriaux et abusifs ne captaient pas la richesse de leurs peuples, ceci pour leur avantage personnel.
    Sainte Catherine de Sienne, qui reçut des dictées directement de la Sainte Trinité, a écrit : « La science est bonne en soi mais elle peut être dépravée par le mauvais usage que le savant en peut faire ».
    Il est donc essentiel que les hommes ne gaspillent pas leurs talents en se livrant à une offensive contre Dieu.
    Michel de PONCINS, Rivarol
    <  micheldeponcins@orange.fr  >.

  • Éric Zemmour : « Merkozy est mort, vive Merkeron ! »

    Merkel et Cameron sont faits pour s’entendre. Tous deux de droite, politiquement conservateurs, économiquement libéraux, partisans du libre-échange… Le grand large est l’âme de l’Angleterre et depuis que l’Allemagne s’est réunifiée, elle a renouée avec sa grande politique mondiale d’antan...


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : le couple... par rtl-fr

    http://www.actionfrancaise.net

  • Le colbertisme, un mercantilisme louis-quatorzien

     

    Colbert en tenue de l'ordre du Saint-Esprit, par Claude Lefèbvre (1666)
    Colbert en tenue de l’ordre du Saint-Esprit,
    par Claude Lefèbvre (1666).
    A la fin du XVIIème siècle, la mutation de l’agriculture française permet de subvenir aux besoins d’une population française en constante croissance. Elle devient même la population la plus nombreuse d’Europe avec environ 22 millions d’habitants, loin devant les autres pays. Cependant, l’économie française étant essentiellement agricole, la préoccupation majeure des différents surintendants des finances des XVII et XVIIIème siècles fut de diversifier cette économie afin de la rendre moins dépendante des aléas climatiques.

    Le colbertisme en tant que pratique économique est une application du mercantilisme théorisé bien avant Colbert, notamment par Bodin, Garrault, Laffemas ou encore Montchrétien, des économistes réputés de cette époque.

    Jean-Baptiste Colbert arrive donc à la surintendance des finances, sorte de ministère des finances et de l’économie, en septembre 1661, au moment de l’arrestation de Fouquet.

     

    L’idée phare qu’il a défendu tout au long de sa carrière a été que l’économie devait être au service de l’Etat et de la politique qu’entendait mener le Roi. Pour cela il se basa sur deux principes qui sont, d’une part la maîtrise des flux monétaires et d’autre part une vue statique de l’économie.

    Ces deux principes voulaient que l’augmentation de l’argent dont disposait le pays se faisait aux dépends d’un autre pays. Il fallait donc le retenir par tous les moyens. Pour schématiser, plutôt que de faire entrer et sortir l’argent du pays, il vaut mieux fixer le flux entrant de capitaux dans des investissements sur le sol français (Par exemple dans des entreprises) et faciliter les flux sortants de biens manufacturés au sein des usines françaises. Le but ultime étant d’avoir une réserve de capitaux importante à l’intérieur ainsi qu’une balance du commerce extérieur en excédent. Colbert mit donc en place des contrôles douaniers sévères pour éviter une fuite des capitaux mais aussi pour favoriser le marché intérieur aux dépends de l’offre étrangère.

    Dans la vision de Colbert, seul l’Etat a une vue d’ensemble sur l’économie du pays plutôt que de laisser faire les différentes professions qui défendent leurs intérêts uniquement.
    L’action de Colbert sur l’économie de notre pays s’est portée suivant deux axes : l’économie tournée vers l’intérieur et celle tournée vers l’extérieur.
    En France, il choisit de donner une impulsion à l’industrie car il compte sur elle pour rivaliser avec les grandes puissances économiques que sont, à l’époque, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Il décide d’unifier le marché intérieur pour faire circuler de manière équitable les marchandises. Il crée les manufactures royales pour attirer les ouvriers qualifiés et favoriser l’innovation.
    La mise en place progressive d’une uniformisation des différents règlements sur la fabrication de produits manufacturés pour obtenir une montée en gamme généralisée de la production française.
    La création des manufactures participe de ce bouleversement en soumettant les entreprises à un contrôle direct de leurs pratiques.

    Versailles étant un des endroits les plus fréquentés par la noblesse du monde à l’époque, Colbert s’en sert comme d’une vitrine pour exporter l’excellence française sur la planète. C’est un plan simple et redoutable à la fois : d’une part, il valorise la production intérieure en empêchant autant que faire se peut les produits étrangers de rivaliser avec ceux fabriqués en France, d’autre part il favorise la demande étrangère pour les produits manufacturés français. Cela permet une croissance de l’importance de la France dans le commerce international et surtout, ce qui est le coeur de la stratégie colbertiste, c’est l’enrichissement du trésor royal qui augmente de façon considérable. Colbert poursuit ce but depuis son accession au poste de surintendant des finances. Cet enrichissement du trésor permet à Louis XIV de mener les nombreuses guerres.

    A l’étranger, Colbert mise en grande partie sur la flotte de commerce pour concurrencer le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Il favorise la constitution des grandes compagnies de commerce sur le modèle hollandais et facilite leurs implantations outre-mer par la création de comptoirs de commerce dans les colonies.
    Le système qu’il établit en France continue son oeuvre malgré sa mort prématurée en 1683. Le corps des inspecteurs devient un véritable corps au service de la valorisation de la production française.

    Cependant, le colbertisme se trouve confronté à la montée du libéralisme, poussé par les Lumières. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, reprenant le vocabulaire faisant « l’éloge de la liberté », des économistes et chefs d’entreprises poussent le pouvoir pour qu’il abandonne les règlements qui uniformisaient la production de chaque objet sur tout le territoire national.
    La révolution se chargea de raser ce que les rois n’avaient pu se résoudre à complètement abolir: par le vote du 27 septembre 1791, les Constituants décidèrent l’abolition des règlements de fabrication et de l’Inspection des manufactures.

    Loin de résoudre les problèmes soulevés par un dirigisme un peu trop appuyé de l’Inspection des manufactures, l’abolition décrétée par l’assemblée constituante en crée de nouveaux: elle frappe d’infamie toute idée d’appliquer une règlementation quelconque dans la production d’un produit.
    Cela supprime aussi le rôle d’intermédiaire entre les entreprises et l’Etat que jouait l’Inspection et oblige l’Etat à légiférer de manière générale et non par branche comme le bon sens le voudrait. De plus le corollaire de la suppression de l’Inspection a amené celui des corporations, ce qui empêche le développement de réelles organisations sociales. Nos syndicats français n’en sont que la pâle imitation. La conséquence de cette suppression est une organisation des syndicats sur une base politique et non professionnelle, contrairement à l’Allemagne par exemple.

    Sans pour autant idéaliser ou de dénigrer l’action, il faut reconnaître à ce grand homme le mérite d’avoir toujours voulu mettre l’économie au service de la grandeur de la France et, cela de manière volontariste. Le problème de l’Etat aujourd’hui serait son incapacité à déterminer une politique économique claire, enchaîné qu’il est par le libéralisme issu des Lumières. De plus le destin de l’économie française échappe aux mains des politiques. L’économie n’est donc plus subordonnée au politique. Ce changement est conjugué au transfert à l’Union européenne de nombreuses prérogatives capitales dans le domaine économique, notamment dans le domaine monétaire.

    Bibliographie :
    MINARD, Philippe, La fortune du colbertisme, État et industrie dans la France des Lumières, Paris, Fayard, 1998.

    http://histoire.fdesouche.com

  • Sécurité alimentaire : Bruxelles autorise les farines animales pour les poissons

    BRUXELLES (NOVOpress) – Alors que le scandale de la viande chevaline dans les barquettes surgelées de lasagnes Findus a remis au premier plan la question de la sécurité alimentaire au sein d’un système agro-alimentaire mondialisé de plus en plus difficilement contrôlable, la Commission européenne vient d’annoncer qu’elle autorisait à nouveau l’utilisation de farines animales pour l’alimentation des poissons d’élevage.

    Les poissons d’élevage pourront donc à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin.

    On se souvient que ce mode d’alimentation totalement anti-naturel avait conduit à la crise de la « vache folle », l’épidémie d’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) qui avait entraîné l’abattage d’un nombre considérable de bovins transformés de force en carnivores.

    Cette autorisation d’usage pour les poissons ne serait que la première étape d’une réintroduction plus générale des farines animales dans les circuits d’élevage industriels. En effet la Commission «entend proposer une autre mesure pour réintroduire l’utilisation des PAT – farines animales – de porc et de volailles pour les volailles et les porcs, seul le cannibalisme à l’intérieur de mêmes espèces étant interdit. »

    «Cette réintroduction des farines animales améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare», indique notamment la Commission dans un communiqué.

    Cette décision montre une fois encore que les exigences économiques des lobbys de l’industrie agro-alimentaire s’imposent à la fois au « principe de précaution » et aux exigences de protection de la santé publique.

    Une nouvelle invitation à privilégier le local, l’artisanal et le biologique pour résister à cette inquiétante dérive.

    http://fr.novopress.info

  • DSK ET LA PAUPERISATION

    Les signes de la paupérisation du peuple français s'accumulent de plus en plus. Les statistiques officielles montrent qu'en 2009 8,2 millions de personnes, soit 13% de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté. En 2008, c'était moins : 7,84 millions. Un Français sur deux vit avec moins de 1580 € par mois. Certes ces statistiques doivent être lues avec prudence : il est plus évident d'être pauvre à Paris lorsque l'on a peu de revenus qu'en province avec les mêmes revenus, si par ailleurs on dispose d'une maison et d'un jardin.
    Des indices plus sûrs et évidents existent comme la « prospérité » des restos du cœur et celle du secours catholique. Les politiques qui pilonnent l'économie française, soit pour détruire les industries et services, soit pour les chasser ailleurs, ont au moins une production qui marche bien c'est justement celle des restos du cœur.
    Au même moment, DSK fait un retour quasi triomphal à Paris et les médias le montrent avec gourmandise pénétrant dans son magnifique logis de la place des Vosges. Ses innombrables camarades et amis de la fausse droite et de la vraie gauche sont, certes, fort embarrassés par ce retour. La présomption d'innocence existe dans le domaine pénal, ce qui n'empêche pas les rumeurs et les chuchotements.
    UNE INCOMPETENCE MANIFESTE
    Pour sauver l'honneur, les voici chantant ses prétendus talents et sa prétendue compétence. Mais il se trouve que la présomption d'innocence n'existe pas dans le domaine économique.
    Dans les multiples fonctions qu'il a rempli au plus haut niveau en France, il a décidé et orchestré les plus grandes calamités : semaine de 35 heures, retraite à 60 ans, enrichissement fabuleux des politiciens, déluge fiscal, dépenses publiques illimitées, endettement en folie. Le résultat pitoyable est connu : chômage, crise du logement, délocalisations des entreprises, retraites insuffisantes, panne de la croissance et bien d'autres manifestations qui ont conduit précisément à la paupérisation rappelée ci-dessus.
    Certes, pour sa défense, il pourrait dire qu'il n'était pas le seul et que ses amis sont étroitement solidaires de la catastrophe générale. Il ajouterait que la fausse droite, en dehors de quelques aménagements, a poursuivi la course folle et n'a nullement arrêté le double bolide des impôts et de l'endettement.
    S'il avait, au tribunal de l'histoire, un avocat aussi talentueux que celui qui lui a permis d'éviter d'être jugé, il pourrait aussi affirmer qu'il était ignorant du mal qu'il créait par ses actions. Étant donné le degré élevé d'intelligence de ces gens, la présomption d'ignorance n'a aucun sens. Il y a eu agression contre l'économie française et agression volontaire.
    Une autre ligne de défense pourrait être d'évoquer le consentement du peuple français s'exprimant par les votes ; cela voudrait dire qu'il n'y a pas eu de viol, comme cela aurait pu se produire dans la suite 2806 du Sofitel de New-York, si la victime n'était pas consentante.
    L'ORCHESTRE MEDIATIQUE
    Que se passe-t-il dans l'isoloir ? C'est là qu'intervient dans l'analyse un autre facteur, à savoir l'orchestre médiatique. Les médias en France sont à la fois créateurs et complices des calamités publiques ; ils sont étroitement imbriqués avec les politiques et forment avec ces derniers un ensemble cohérent, imposant une censure d'autant plus impitoyable qu'elle est apparemment douce. La situation est donc étrange : il n' y pas eu viol puisque le peuple a voté. Mais le consentement a été obtenu grâce à la complicité de l'orchestre médiatique, lui-même arrosé généreusement par les impôts arrachés aux victimes-contribuables-électeurs.
    La même propagande célèbre le rôle de DSK à la tête du FMI. Les tribulations récentes ont permis d'admirer sur les écrans la magnificence de cette organisation qui, avec ses 14 000 employés, n'est que l'une des multiples et luxueuse succursales du pouvoir totalitaire mondial en voie d'édification rapide.
    Au même moment, nous avons le spectacle de la misère que ce FMI impose cruellement au peuple grec, soi-disant pour le « sauver ». C'est une pratique courante de cette organisation. Là aussi la présomption d'ignorance n'existe pas.
    Comment ce personnage incompétent est-il arrivé à la tête du FMI ? Peu de gens se souviennent que pendant plusieurs mois les affaires étrangères de la France ont été mises au service de sa nomination et, de même, récemment de celle de Madame Christine Lagarde. Dans les affaires étrangères rien n'est gratuit et tout se paye ; personne ne peut connaître les contreparties que la France a du donner pour ces deux nominations correspondant aux caprices et intérêts du pouvoir en place.
    LES IMPOTS FRAPPENT SURTOUT LES PAUVRES
    La paupérisation évidente du peuple français met en évidence un fait que peu admettent, à savoir que les impôts frappent en priorité les pauvres. En effet, ces derniers deviennent pauvres précisément à cause des impôts qui détruisent les créateurs de richesse, ceux qui font tourner la machine.
    Les simples précaires, qui arrivent seulement à vivoter risquent à leur tour de tomber dans la trappe de la pauvreté. A mesure que les gens s'élèvent dans la richesse, l'impôt devient de moins en moins pesant. S'ils accèdent à la grande richesse, l'impôt n'existe plus puisqu'ils peuvent s'évader parfaitement légalement pour échapper à l'enfer fiscal.
    La France en ruine, le désastre du FMI : décidément les camarades ont bien de l'audace à essayer de redonner du lustre à leur encombrant ami. En fait, ce n'est que le reflet de leur propre solidarité à la fois dans l'incompétence et dans ses résultats.
    Michel de Poncins. http://libeco.net/

  • Les illusions perdues des maîtres du monde

     

    Le changement de ton est désormais palpable chez les dirigeants occidentaux, impuissants à retrouver la prospérité. Le découplage du monde entre vieilles économies qui stagnent et émergents qui avancent s’accentue.

    Avant la dégringolade de 2008, les capitaines de la finance et de l’industrie pouvaient vanter les vertus de la mondialisation, de la technologie et de la libéralisation des services financiers, supposées ouvrir une ère de croissance sans fin. Une croissance au bénéfice de tous, à condition de faire « les bons choix ». Nous n’en sommes plus là.

    Il est tout à fait symptomatique de constater que ce qui a rassemblé les dirigeants réunis récemment à Davos est le sujet des inégalités économiques. Le changement de thème par rapport à il y a seulement un an est spectaculaire. Personne n’ose plus avancer l’idée que ce qui est bon pour les riches finit par profiter aux pauvres.

    Le discours de Christine Lagarde, la dirigeante du FMI, a été de ce point de vue un moment clef de la rencontre de Davos. Elle a souligné les changements profonds au sein de son institution, au moins au sommet de la pyramide : une véritable préoccupation pour le droit des femmes, l’accent mis à nouveau sur le lien entre inégalité et instabilité, et la reconnaissance du rôle essentiel de la négociation collective et d’un salaire minimum dans la réduction des inégalités. Si seulement les programmes du FMI en Grèce et ailleurs reflétaient réellement ce discours !

    La session organisée à Davos par l’Associated Press a été révélatrice de ces nouvelles préoccupations : un pays, notamment dans le monde développé, peut-il créer des emplois (notamment des emplois bien payés) quand la technologie moderne remplace les travailleurs par des robots et des machines pour toutes les tâches qui peuvent être automatisées ?

    Dans l’ensemble, depuis le début de ce siècle, en Europe comme aux Etats-Unis, le secteur privé est incapable de créer en nombre des emplois correctement rémunérés. Même en Chine et dans d’autres pays dont le secteur manufacturier est en croissance, c’est essentiellement l’augmentation de la productivité – souvent liée au remplacement des travailleurs par des processus automatisés – qui est à l’origine de la hausse de la production. Les premières victimes en sont les jeunes, qui voient leurs perspectives d’avenir compromises par de longues périodes de chômage.

    La majorité des participants du Forum de Davos a surtout célébré la survie de l’euro. Le sentiment dominant était l’autosatisfaction, voire l’optimisme. La stratégie de Mario Draghi, c’est-à-dire la promesse que la BCE, avec tous les fonds dont elle dispose, pourrait et ferait tout ce qui est nécessaire pour sauver l’euro et secourir tous les pays en crise a semblé efficace, au moins pendant un temps.

    Le calme temporaire que cela a engendré donne a posteriori raison à ceux qui appelaient en priorité à rétablir la confiance. L’idée était que la promesse en forme de menace de Draghi rétablirait la confiance sans débourser un sou, car elle n’aurait jamais à être mise à exécution.

    Des voix se sont cependant élevées pour rappeler que les contradictions fondamentales n’étaient pas résolues et que la survie à long terme de l’euro impliquait l’existence d’une union budgétaire et bancaire, ce qui suppose une union politique que la plupart des Européens sont prêts à accepter. Mais beaucoup de ce qui a été dit à Davos, tant lors des réunions qu’en aparté, traduisait un profond manque de solidarité.

    D’une façon générale, si les dirigeants occidentaux insistent sur la croissance et l’emploi, ils ne proposent pas de mesures efficaces pour y parvenir. Les prévisions de croissance du FMI mettent du reste en évidence le découplage croissant du monde : cette année, la croissance du PIB dans les pays industriels avancés devrait être de 1,4 %, contre au moins 5,5 % dans les pays en développement.

    Et pendant que les Européens martèlent la nécessité de l’austérité en se félicitant des progrès accomplis et réaffirment leur volonté de poursuivre dans la voie qui a plongé toute l’Europe dans la récession, les pays émergents nous apportent une note d’optimisme. Ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui sont parvenus à gérer la mondialisation pour maintenir leur croissance malgré les échecs de l’Occident.

    Devant des Etats-Unis paralysés politiquement par l’agitation puérile des républicains et face à une Europe absorbée par la survie de l’euro en raison de son défaut de conception, le manque de leadership mondial est de plus en plus patent. Au cours des vingt-cinq dernières années, nous sommes passés d’un monde dominé par deux superpuissances à un monde où il n’en existait plus qu’une, et maintenant à un monde multipolaire dépourvu de leadership.

    Nous pouvons discuter du G7, du G8 et du G20, mais il faudrait évoquer le G0 ! Nous devons apprendre comment vivre et prospérer dans l’ère nouvelle qui s’ouvre.

    Les Echos   Par Joseph Stiglitz   http://fortune.fdesouche.com

  • La guerre contre la finance a-t’elle commencé ? (CSOJ – 12/02/2013)

    Frédéric Taddeï reçoit Myret Zaki et Olivier Berruyer dans Ce Soir Ou Jamais pour évoquer la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires; la lutte engagée par les États-Unis contre Standard & Poor’s; l’exemple de l’Islande.

    http://fortune.fdesouche.com