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élections - Page 183

  • Crise à LR : Geoffroy Didier exhorte la droite à « vivre avec son temps »

    Geoffroy Didier, secrétaire général des Républicains, s’est livré jeudi à une sévère charge contre « la droite« , qu’il appelle à « s’ouvrir aux Français et vivre avec son temps« , après la défaite historique de son parti aux Européennes.

    « L’urgence, c’est l’émergence d’une droite moderne, (…) l’acceptation et la régulation des évolutions de la société plutôt que leur déni ou leur contestation« , écrit le député européen dans une tribune publiée sur le site du Monde.

    « La grande question actuelle est sociale, mais la droite ne parle que d’austérité (…). La grande question actuelle est celle des inégalités urbaines, et pourtant la droite parle uniquement de ruralité, délaissant les banlieues et les villes pour ‘le seigle et la châtaigne’ (…). Le seul discours que la droite ait su porter aux plus de 5 millions de fonctionnaires était la suppression de 500.000 d’entre eux, sans jamais, d’ailleurs, dire lesquels« , poursuit M. Didier, en proposant « plutôt une augmentation des salaires des enseignants, véritables boucliers de la République, financée en renonçant à un certain nombre de postes dans les ministères, à Paris« .
    Le secrétaire général de LR avait dès dimanche soir appelé son parti à sortir du « conservatisme sociétal « , après la déroute de la liste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes.

    « Je propose que la droite se pose au moins la question de l’ouverture de la procréation médicalement assistée, qui serait une avancée sociale comme le furent de fait le mariage pour tous, et avant le PACS, et avant l’IVG« , fait-il valoir dans sa tribune, en appelant en outre au « respect des autres, comme de ceux qui, par exemple, pratiquent une autre religion que soi« . […]

    Le Point

    http://www.fdesouche.com/1215601-crise-a-lr-geoffroy-didier-exhorte-la-droite-a-vivre-avec-son-temps

  • Gauche Onfray et droite Zemmour : même combat ?

    L’état de décomposition de la droite française aux dernières élections européennes exige une réflexion politique et idéologique profonde. Il est évident que, si rien n’est fait d’ici deux ans, Macron sera réélu sur un fauteuil en 2022 (jusqu’en 2027). 
    J’ai évoqué, dans mon précédent article, les raisons pour lesquelles la France ne s’en relèverait pas. 
    Il ne faut pas compter, non plus, sur des Pécresse, Bertrand ou autres Larcher pour comprendre la nécessité d’une union des droites. 
    Quant aux Retailleau et Wauquiez, ils n’auront sans doute pas le courage de faire enfin sauter cette frontière, qui n’est désormais plus que symbolique, entre leur ligne et celle du Rassemblement national. 
    De son côté, l’isolement et l’image de Marine Le Pen la conduiront avec certitude à l’échec à la prochaine élection présidentielle.
    Cette impasse politique pourrait être transcendée par le débat idéologique. 
    Les penseurs, les intellectuels qui alertent depuis des années doivent se réunir pour dépasser leurs divergences et s’unir sur l’essentiel. 
    Il est vrai que, lorsque l’on entend les critiques de Michel Onfray sur la dictature européiste maastrichtienne, lorsqu’on lit ses textes décodant l’islamisme et que l’on connaît les thèses que défend Éric Zemmour depuis des décennies, on se dit que, finalement, ce qui les sépare dorénavant est secondaire.
    En effet, qu’est-ce qu’Onfray trouverait à redire de cette phrase que Zemmour a prononcée le 1er février 2014 et qui synthétise, finalement, une bonne partie de sa pensée : « Le gouvernement a un programme totalitaire […] Il veut détruire tout ce qui structure et identifie les gens, c’est-à-dire la famille, le sexe, mais aussi la nation. […] Il y a une volonté de la gauche d’achever la nomadisation de la population, d’en faire des êtres interchangeables, ni vraiment hommes ni femmes, ni vraiment français ni étrangers, ni rien du tout. C’est un projet totalitaire » ?
    Ces deux personnalités incarnent, finalement, en mettant des concepts sur les impressions et les expériences, cette France des gilets jaunes qui s’est exprimée sur les ronds-points. 
    Cette France que Christophe Guilluy a décrite comme « périphérique », celle du bon sens, qui voit, vit et comprend les problèmes de la nation, qu’un Ivan Rioufol analyse également chaque semaine avec pertinence.
    La fracture qui séparait les électeurs de gauche et de droite concernant le libéralisme économique est désormais caduque. 
    On voit qu’émerge, des deux côtés, l’idée de régulation du libre-échange et de protectionnisme. L’économie n’est, de toute façon, que la conséquence d’une politique, et même plus : d’un choix civilisationnel des gouvernants. 
    Et ce sera sur cette question d’ampleur qu’une pensée allant de la gauche Onfray à la droite zemmourienne pourra faire barrage aux mondialistes et leur « projet » de mondialisation clamé haut et fort par Macron à la présidentielle. 
    Ce projet aboutira soit à un grand espace de consommation multiculturelle, soit, par le triomphe du communautarisme islamique sur les âmes désœuvrées et désenchantées de nos contemporains, à des perspectives largement traitées dans les romans de Houellebecq… 
    On le voit, le corpus intellectuel existe. 
    Il faut, désormais, le structurer dans une pensée, un programme et, évidemment, l’incarner politiquement. 
    Axel Vontargier

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/05/gauche-onfray-et-droite-zemmour-meme.html#more

  • Alain de Benoist : « le monde des vieux partis est en train de disparaître ! »

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    Pour la première fois depuis longtemps, voire pour la première fois tout court, deux intellectuels, Raphaël Glucksmann et François-Xavier Bellamy, figuraient parmi les têtes de liste aux élections européennes. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Cela n’a apparemment pas porté bonheur aux partis qui s’étaient adressés à eux ! L’un et l’autre se trouvent en effet associés à un échec retentissant. L’essayiste bobo Raphaël Glucksmann, libéral de gauche, avait déjà coulé le Magazine littéraire, il n’obtient que 6,1 % des voix avec sa liste « Envie d’Europe », qui n’a visiblement pas fait envie à grand monde. Alors qu’il voulait « reconstruire la gauche », pieux souhait s’il en est, il s’est retrouvé comme un petit ours polaire sur une banquise en train de fondre, godillant comme il le pouvait entre les écologistes, les insoumis, l’« Europe des gens » de Ian Brossat et la « liste citoyenne » de Benoît Hamon, pour ne rien dire des « animalistes » qui, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, ne soutenaient pas la dame Loiseau. La « gauche » se retrouve éclatée comme jamais. C’est pathétique.

    Le cas des Républicains est encore pire. François-Xavier Bellamy, jeune philosophe de talent, n’a certes pas démérité, mais les résultats qu’il a obtenus (8,4 % des voix) sont une catastrophe comme on en a rarement vu. La droite bourgeoise, qui aurait pu être sensible à son côté bien élevé, a préféré rallier Macron, au point que le petit prince-philosophe a même été battu dans son fief versaillais. Quant aux classes populaires, qu’il n’avait évidemment rien pour séduire, elles lui ont visiblement préféré un candidat encore plus jeune que lui, Jordan Bardella, qui a grandi dans les cités « difficiles » de Drancy, et non dans les beaux quartiers.

    Bruno Retailleau a tenté d’expliquer l’échec en disant que Bellamy avait été une victime collatérale du duel Macron-Le Pen. Après quoi les dirigeants de LR ont répété leurs mantras habituels : on va « convoquer des états-généraux pour refonder la droite », on va « retrouver nos valeurs », on va « rassembler » Nadine Morano et Valérie Pécresse, et autres calembredaines. Bref, on va maintenir l’équivoque et continuer à tourner en rond. Ces gens-là sont incorrigibles : ils n’ont pas compris qu’ils vont connaître le sort du PS parce que le monde des vieux partis est en train de disparaître. Ils n’ont pas compris que, dans le monde actuel, on ne peut atteler au même cheval la droite et le centre, les conservateurs et les libéraux. C’est tout aussi pathétique.

    De façon plus générale, est-ce le rôle des intellectuels de chercher à faire une carrière politique ? Vous avez naguère écrit que les intellectuels et les politiques vivaient sur deux planètes différentes, les premiers ayant tendance à complexifier les choses, les seconds à les simplifier pour d’évidentes raisons électorales. Ces deux mondes ne sont pourtant pas totalement étanches…

    Il y a une différence bien connue entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité. “Cela ne signifie pas”, disait Max Weber, “que l’éthique de conviction est identique à l’absence de responsabilité et l’éthique de la responsabilité à l’absence de conviction”. Il faut au contraire souhaiter que les hommes politiques aient des convictions fortes, et tenir compte aussi de ce qu’il est parfois nécessaire de théoriser la praxis. Mais il reste que la politique est l’art du possible (ou de rendre possible ce qui est nécessaire), tandis que la théorie cherche à dire le vrai sans toujours se soucier des conséquences.

    Les intellectuels peuvent parfaitement s’engager en politique, mais s’ils en font une carrière, ils ne pourront plus assumer leur rôle d’intellectuels. Ils devront participer à toutes sortes de magouilles auxquelles ils répugnent (ou devraient répugner). Ils devront s’abstenir d’exprimer trop fortement leurs opinions personnelles, et s’ils n’y consentent pas, on leur fera très vite comprendre, comme cela a été maintes fois le cas, que leur place est ailleurs.

    N’oublions pas en outre que nous ne sommes plus à l’époque où les intellectuels jouaient encore le rôle de grandes consciences morales ou de porte-parole des sans-voix. Aujourd’hui, il n’y a plus d’Émile Zola, de Jean-Paul Sartre, de Raymond Aron ni même de Michel Foucault. Il y a une multitude d’auteurs de talent, mais qui n’influencent pas vraiment le cours du temps. La figure de l’intellectuel a largement été détrônée au profit de l’« expert », quand ce n’est pas au profit de l’amuseur public ou de l’imposteur. Il faut donc revenir à l’essentiel. Le rôle d’un théoricien, c’est d’abord de produire une œuvre qui expose sa conception du monde, sa conception de l’homme et de la société. Le rôle d’un intellectuel, c’est d’analyser le monde actuel pour aider à comprendre le moment historique que l’on vit. Cela ne l’empêche évidemment pas de donner un avis ou de signer des pétitions !

    J’en conclus, avec un sourire, que vous n’accepteriez pas de figurer sur une liste électorale ?

    En effet, et pour au moins trois raisons. La première est que je ne suis pas un homme de puissance, mais un homme de connaissance. La seconde est que je ne suis pas un acteur, mais un observateur de la vie politique. La troisième, pour être franc, est que je trouve la politique au jour le jour extrêmement ennuyeuse et qu’elle ne vient pas, et de loin, au premier rang de mes centres d’intérêt.

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    https://www.bvoltaire.fr/alain-de-benoist-le-monde-des-vieux-partis-est-en-train-de-disparaitre/

  • Altercation Gilbert Collard/Daniel Cohn-Bendit : sous les insultes, un réel problème de fond…

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    Le 26 mai, sur TF1, à l’occasion de la soirée des élections européennes, Gilbert Collard et Daniel Cohn-Bendit se sont invectivés et traités de tous les noms. Ce que j’ai vu et entendu de pire dans l’audiovisuel.

    Une honte.

    Les deux journalistes animateurs, Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray, dépassés, impuissants, le premier, étrangement, n’invitant toutefois que Gilbert Collard à se calmer.

    Une faillite.

    Cette altercation unique, d’une infinie grossièreté, Collard renvoyant Cohn-Bendit à son passé et ce dernier n’étant pas en reste dans l’insulte, a fait beaucoup jaser et on s’en est repu sur les réseaux sociaux.

    Un voyeurisme.

    Daniel Cohn-Bendit a pu s’expliquer sur ces échanges délirants et il a évidemment, évoquant l’interpellation de Collard (« Vous êtes un homme de trop ») sur le plateau de « C à vous », fait référence à l’Histoire, à l’antisémitisme et, implicitement, à l’Holocauste. Une généralisation tragique. (Morandini)

    Un détournement.

    Gilbert Collard, lui, a été convié à s’exprimer à « L’Heure des pros » sur ce vaudeville lamentable. Selon lui, Cohn-Bendit doit être « en ce moment dans un EHPAD que lui a réservé Macron ».(Morandini)

    Une outrance.

    Le pire est qu’ont été totalement occultés le fond du problème et la responsabilité de TF1 dans l’organisation de ce débat. Dans quels esprits saugrenus avait pu germer l’idée que Daniel Cohn-Bendit était plausible en « grand témoin » alors qu’il avait appuyé tout au long, ne mégotant pas son soutien, la liste de LREM et la cause européenne du président de la République ? Comme il y avait déjà un représentant de LREM sur le plateau, c’était un déséquilibre qui était instauré. Anomalie d’autant plus préjudiciable qu’on pouvait pressentir le traitement que lui réserverait Gilbert Collard, dont l’indifférence n’est pas le fort.

    Une aberration.

    Épisode dérisoire, dira-t-on. Mais riche de leçons.

    Extrait de : Justice au Singulier

    https://www.bvoltaire.fr/altercation-gilbert-collard-daniel-cohn-bendit-sous-les-insultes-un-reel-probleme-de-fond/

  • La droite décidément la plus bête du monde...

    Les réactions qui s’enchaînent à droite depuis sa déconvenue de dimanche ne font que confirmer qu’elle est décidément bien la plus bête du monde.
    En déconsidérant son candidat et ses choix idéologiques, qu’il a pourtant portés avec talent et conviction, en brûlant aujourd’hui ce qu’elle semblait adorer hier à l’image du veule Geoffroy Didier critiquant subitement son candidat de la veille, elle fait une nouvelle fois la preuve de sa pusillanimité et de son absence profonde de convictions.
    «La droite doit abandonner son conservatisme sociétal», déclare-t-il ainsi dans un grand élan stupide et de courte vue. 
    Croire que son salut consisterait à se gauchiser sur le plan sociétal est d’une bêtise sans nom : cela existe déjà, ça s’appelle le macronisme (économiquement plutôt de droite, idéologiquement gauchiste car caffi d’anciens socialistes). 
    Je ne vois pas de raisons pour quoi ceux des Français qui se reconnaissent dans ce bloc élitaire-là et dans ce projet so cool qui est tout de même au pouvoir bien que profondément contesté par le peuple, se détourneraient soudain de Macron pour aller voter subitement pour des tocards opportunistes qui changent de convictions comme de chemise.
    Si nous n’avions certes pas anticipé l’ampleur du resserrement frileux du bloc élitaire dimanche autour de son actuel leader qui a toutefois perdu et plafonné malgré le déploiement des moyens de l’État pour mener propagande, il serait tout à fait inexact de prétendre que Bellamy a raté sa campagne au motif qu’il a perdu dans les urnes : celle-ci était riche et réussie quand bien même les résultats ont été infructueux et que l’on partage ou non ses opinions.
    La droite est en vérité placée devant les mêmes questions fondamentales que la gauche qui a implosé faute de n’avoir su y répondre intelligemment : faire enfin des choix idéologiques clairs, assumés, et surtout se déterminer clairement par rapport à la question des frontières.
    Cette droite a trahi depuis longtemps le gaullisme dont elle était issue. 
    Elle a notamment abdiqué la question de la souveraineté. 
    Elle s’est par ailleurs vidé de toute forme d’intelligence et de projet culturel conservateur au lieu d’en assumer le réarmement théorique, prête plutôt à toutes les compromissions pour tenter d’exister en tant que système partisan et préserver quelques prébendes.
    Elle le paie aujourd’hui, tout comme la gauche paie le fait d’avoir trahi le peuple en se boboïsant stupidement.
    Plus que jamais, le défi à venir pour cette partie de l’échiquier nous apparaît comme de nature profondément culturelle et identitaire et l’on imagine mal quelques yoyos opportunistes en capacité de le conduire, d’autant que le macronisme fait déjà le job sans s’embarrasser d’intellect.

  • L’alternance passe par l’union des droites, par Ivan Rioufol

    Il y avait de la dérouillée dans l’air. Mais, contre toute attente, elle s’est abattue dimanche soir sur Les Républicains, bien davantage que sur La République en Marche. Certes, Emmanuel Macron perd son pari face à Marine Le Pen : son mouvement (LREM) ne récolte que 22,41% des voix aux Européennes, contre 23,31% au RN. L’échec était prévisible. Reste que l’écart des voix (moins de 1%) limite la déroute envisagée. “Ce n’est pas une défaite”, a même cru pourvoir assurer, ce matin sur Europe 1, Nathalie Loiseau, la tête de liste LREM. Il est vrai que la macronie peut se réjouir d’avoir poursuivi avec succès le dynamitage des vieux partis. Le parti socialiste, associé à Place Publique, ne récolte que 6,3% des suffrages. Quant à la liste LR, conduite par le prometteur François-Xavier Bellamy, elle s’effondre à 8,44%. Là est le séisme. J’avoue ne l’avoir pas envisagé.

    Les sondeurs non plus n’ont rien vu venir. La Bérézina oblige la droite de Laurent Wauquiez à admettre qu’elle n’est plus crédible aux yeux des Français, même si près de 50% des électeurs n’ont pas participé au scrutin. Le bureau politique des LR doit se réunir ce lundi soir. Il n’est pas sûr que les caciques du parti soient disposés à entendre ce que suggèrent les électeurs en invitant la vieille droite à choisir son nouveau camp, bien dessiné par Macron : soit celui des “progressistes”, dominés par LREM, soit celui des souverainistes, dominés par le RN. Le spectre de “l’extrême droite” est devenu un cliché qui ne rend plus compte de la diversité du vote civilisationnel.

    Dès hier soir, la gauche en déroute n’avait que le mot “union” à la bouche. Mais ce que s’autorisent les socialistes depuis 1971 et le congrès d’Epinay, qui allait sceller l’alliance avec le très stalinien PCF, est refusé à la droite par les faiseurs de morale. Cet interdit unilatéral a été tellement intégré par la droite de gouvernement qu’elle est la première désormais a rejeter l’hypothèse d’un rapprochement avec le RN, alors que celui-ci n’a plus rien de commun avec l’infréquentable FN de Jean-Marie Le Pen. Dès hier soir, les barons de LR semblaient être d’accord pour relancer, sans autre imagination, l’union avec le Centre, en passant par le silencieux Xavier Bertrand. “Tout est à reconstruire du sol au plafond“, a expliqué Valérie Pécresse, ce matin sur RTL. Reste que la fin de l’histoire est déjà écrite, si Les Républicains persistent à regarder de haut un RN qui capte le vote souverainiste : lors de la prochaine présidentielle, en cas de probable nouveau duel Macron-Le Pen, cette dernière aura de grande chance d’être à nouveau battue, à cause de son isolement.

    C’est cette absurdité qui est à résoudre, alors que partout en Europe les populistes se consolident sur des alliances et des personnalités compétentes. Sur les questions sociétales, les différences entre François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella étaient mineures. Des électeurs LR ont d’ailleurs apporté des voix à la liste RN, dans la recherche d’un vote utile. Macron, comme la gauche, redoute une union des droites. Or son opposition aux souverainistes est l’occasion de consolider cette force politique, seule capable d’assurer l’alternance.

    Ivan Rioufol

    Texte repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Élections en Flandre : un conservateur averti en vaut deux – François Vandenberghe (Les Identitaires)

    « Ils ne le dompteront pas (le fier Lion de Flandre), tant qu’un Flamand vivra ». Ces paroles de l’hymne national flamand trouvent un écho tout particulier en ces lendemains d’élections à la fois régionales, fédérales et européennes dans le plat pays. Le Vlaams Belang, donné politiquement pour mort depuis ses échecs électoraux de ces 15 dernières années, a repris sa place de deuxième force politique de Flandre belge derrière la NVA, la droite nationaliste et conservatrice flamande.

    Cette renaissance est à la fois le fruit d’une campagne offensive et moderne menée par son jeune président Tom Van Grieken (32 ans) et de l’influenceur militant Dries Van Langehove (26 ans), et d’un désaveu des électeurs flamands pour les partis traditionnels, et tout particulièrement pour la NVA qui paye aujourd’hui ses compromissions quand elle était au pouvoir.

    « Bescherm onze mensen – Défendre nos gens » tel est le slogan d’une campagne habilement menée par une maîtrise des réseaux sociaux et par une présence militante efficace, parfois espiègle, dont le concept de « Schild en Pint » est assez représentatif : un meeting politique dans un bar ambiance sous forme d’happy hours parmi des dizaines de jeunes. La première leçon est qu’une victoire identitaire ne peut qu’être le fruit d’un discours assumé et d’une action novatrice.

    « 2019 sera l’année de la révolte du Flamand moyen contre l’élite politique ». Telle fut la promesse de Tom Van Grieken lors des vœux de début d’année et l’on peut dire qu’elle fut prospective. Car la Flandre laborieuse et dynamique a en effet sanctionné le parti conservateur au pouvoir qui a échoué à tous les points de vue flamand : aucune avancée dans les négociations communautaires, une fragilisation de la classe moyenne et une passivité presque coupable face au défi de l’immigration et de l’islamisation du pays. Quand le sud de la Belgique, qui paye encore aujourd’hui sa désindustrialisation, accentue son virage à gauche, le Nord, quant à lui, exige le sursaut d’une droite sociale et identitaire que le VB a su parfaitement incarner lors de ces élections et avec qui la NVA aurait tout intérêt à se rapprocher.

    Car le VB est en position favorable pour participer aux affaires. La NVA, bien qu’en tête aux élections, est obligée de composer avec un parti tiers pour gouverner. Si elle rompt le cordon sanitaire en intégrant les Vlaams belanger aux affaires, alors elle enverra un signal positif à ses électeurs mécontents dont le premier avertissement fut cinglant. Si elle se soumet au politiquement correct en s’alliant avec les progressistes, faisant fi des aspirations de son corps électoral, alors elle vivra la même agonie que son équivalent français, siphonné à la fois par sa gauche et sa droite, et disparaîtra de la scène politique. Un conservateur averti en vaut deux.

    François Vandenberghe

    Texte repris du site de : Les Identitaires

    https://fr.novopress.info/

  • France. De qui, de quoi parle-t-on ?

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    Jarente de Senac

    On le savait, mais on en a désormais la confirmation, le paysage politique français, bien dévasté, se résume à un face à face entre la République en marche (LREM) et le Rassemblent national (RN). La gauche, qui n’était déjà pas bien vaillante, devient ectoplasmique. Les seuls bénéficiaires, si l’on peut employer ce terme, ce sont les Verts. Mais leur voix reste faible. Car ce qui vaut eux européennes ne s’est jamais appliqué aux législatives comme aux municipales.

    A droite on assiste à la fin d’une imposture qui de RPR en UMP pour finir Républicains, n’avaient de droite que le nom. Avec Chirac, l’ex-parti dit gaulliste était devenu une simple machine électorale, un truc à fournir des élus. On n’a d’ailleurs jamais vu la clique du claque gaulliste transcendée par une idée. C’était plutôt un conglomérat de libéraux dont la notion a fluctué au gré des circonstances jusqu’à venir échouer sur l’ultra libéralisme d’un Emmanuel Macron. Que cette droite-là disparaisse, on n’ira franchement pas chialer.

    Mais que la droite soit désormais incarnée par le Rassemblement national n’est pas satisfaisant pour autant. En dehors de l’immigration et d’un vague euroscepticisme, on en voit mal les lignes de force. Il n’a échappé à personne que cette confrontation Marine Le Pen – Emmanuel Macron ne bénéficiait qu’à ce dernier. Cet ultra libéral a phagocyté tout le centre, de droite à gauche, et on voit mal, a priori, ce qui pourrait lui faire obstacle.
    Sauf le peuple, même.

    Car ce qui est tout de même nouveau – enfin pas tout à fait – c’est que nous sommes face à une France fracturée, non entre riches et pauvres, mais entre une France de nantis qui jouit des bienfaits de la mondialisation et une France laborieuse dirons-nous, encore majoritaire électoralement, où nichent les classes moyennes qui demeurent le vrai moteur de la croissance et n’en bénéficient guère. Une France populaire d’un côté et enfin une France d’immigrés où l’on trouve un panel racial des plus variés, qui n’ont que peu à voir avec notre culture et notre civilisation, et qui survivent comme un kyste sur une richesse nationale à laquelle de près ou de loin – voire de très loin -, ils participent.

    A défaut de venir des partis qui ne représentent plus rien aux yeux des Français, c’est du peuple - façon Gilets jaunes -  que pourrait venir l’explosion du couvercle de la marmite sociale. Il n’y a plus de filtre désormais entre le pouvoir et la rue. Emmanuel Macron marche sur un champ de mines, ça peut péter à tout instant pour des raisons qui nous échappent encore. Car de très nombreux secteurs industriels et agricoles sont au bord de la rupture. Et le jour où certaines catégories de canuts n’auront plus rien à perdre, elles descendront dans la rue.

    Voici maintenant une bonne décennie que des intellectuels anticonformistes, c’est-à-dire débarrassés des scories socialisantes, tirent la sonnette d’alarme. Et, tous ceux qui crient au fascisme oublient qu’il s’incarne dans un homme. Où est donc cet homme providentiel et futur Castro ? Nulle part. L’horizon est vide.

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  • La droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays mais est impuissante tant qu’elle reste divisée

    La droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays mais est impuissante tant qu’elle reste divisée

    Analyse du scrutin et perspectives politiques par Guillaume Bernard :

    Ce nouveau clivage droite gauche qui s’installe en silence, n’en déplaise à ceux qui s’en pensaient débarrassés. Une clarification doctrinale et une réorganisation partisane de la nouvelle droite sont par ailleurs nécessaires pour qu’elle pèse davantage qu’En Marche, son adversaire de gauche.

    Les listes qui n’ont pas de positionnement clair, qui ont joué sur l’ambiguïté idéologique (LR) ou stratégique (DLF qui a torpillé son alliance avec le PCD) ont échoué. Celles qui ont une identité plus claire – le souverainisme (RN), le libéralisme (LREM) et l’écologisme (EELV) – ont tiré leur épingle du jeu.

    Le vainqueur de ce scrutin, c’est le RN. Donné à 17 % des intentions de vote un an avant l’élection, il finit à presque 24 %. Il a donc à peu près retrouvé son score de 2014 et, avec une participation en hausse (plus huit points) résultant d’une mobilisation peu prévisible des catégories populaires de la « France périphérique », il a donc augmenté son nombre de voix d’il y a cinq ans. Pour autant, sans allié, il reste toujours dans l’incapacité de gagner seul une élection au scrutin majoritaire à deux tours. L’échec et le discrédit de Marine Le Pen à la présidentielle n’ont pas tué le RN, mais ce parti ne connaît pas de forte dynamique puisqu’il ne profite pas vraiment (encore qu’il a bénéficié de transferts de voix) de l’effondrement de LR et encore moins de celui de LFI.

    Le principal perdant de l’élection, c’est bien entendu LR qui enregistre son plus mauvais score aux européennes, faisant même moins bien que les 13 % de 1999. Cet échec s’explique par l’incohérence doctrinale de son offre : le grand écart idéologique entre la tête de liste (appréciée de l’électorat conservateur) et nombre de ses colistiers. C’est donc moins l’échec de François-Xavier Bellamy (encore qu’il ait commis des maladresses voire des lapsus révélateurs en se déclarant plus proche de Juncker que d’Orban) que celui de la stratégie attrape-tout (c’est cette même distorsion qui a conduit à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012) : à vouloir plaire à tout le monde, on finit par déplaire à tous. L’électorat libéral (préférant ses intérêts à ses idées…) a glissé cers LREM. Toutefois, ce parti n’est pas encore mort étant donné qu’il dispose, pour l’heure, d’un tissu social d’élus locaux que son concurrent RN n’a pas. Pour continuer l’oeuvre accomplie et, peut-être aussi, afin de conserver leurs mandats, un certain nombre d’entre eux pourraient trouver judicieux de se débarrasser de leurs étiquettes partisanes nationales pour constituer, lors des prochains scrutins territoriaux, des listes d’alliance (de fait « divers droite ») réunissant toutes les « sensibilités » de la droite, y compris nationale…

    Quant à la gauche (PS, LFI, etc.), elle est d’autant plus en perdition qu’elle est divisée : elle fait, en tout, moins de 30 %, y compris les Verts (qui sur de nombreux points, en particulier sociétaux, convergent assez aisément avec LREM), ce qui relativise l’importance de leur résultat qui n’est certes pas négligeable (13, 5 %) mais pas nouveau pour ce parti qui réussit régulièrement des percées aux régionales et aux européennes (16 % en 2009) pour ensuite retomber assez bas aux autres scrutins.

    Pour Macron, la seconde place de LREM (22,5 %) est un échec puisqu’il avait cherché à transformer l’élection en un duel avec le RN et s’est investi personnellement dans la campagne. Cependant, l’écart entre les deux partis est faible et le  positionnement central du macronisme lui donne un avantage incontestable pour rassembler les modérés lors d’un second tour d’une présidentielle. Après avoir quasiment liquidé le PS en 2017, Macron a siphonné une partie de l’électorat LR. Il se retrouve dans cette étonnante situation qu’il est objectivement minoritaire dans le pays (il a été élu par défaut, il a connu une contestation d’ampleur avec les Gilets jaunes) et qu’il est cependant le plus susceptible de l’emporter en 2022 si n’émerge par une force politique capable de créer une unité (doctrinale) et une dynamique (électorale) de la droite.

    La recomposition du spectre politique français se fait selon un double mouvement. D’une part, on assiste à un fort affaiblissement des anciennes forces politiques (PC, PS, droite modérée), un enracinement de LREM et un maintien-stagnation du RN. D’autre part, la tripolarisation issue de la présidentielle (gauche, centre et droite) ne sera vraisemblablement que temporaire : le socialisme est discrédité et ne survivra pas malgré ses appels du pied au communautarisme, le libéralisme (économico-sociétal) glisse vers la gauche du spectre politique tout en empiétant sur le centre-droit (Verts, LREM et MoDem), la droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays (35 % a minima) mais est impuissante tant qu’elle reste divisée. Seule une alliance, non pas des appareils parisiens mais des forces vives du pays, partout dans le tissu social de la France, sur la base de valeurs claires (identité, autorité, souveraineté, subsidiarité, dignité) pourrait permettre de constituer un programme commun (ne confondant pas libertés économiques et libéralisme ni question sociale avec étatisme collectiviste) et de faire émerger une force politique qui, parce que renouvelée dans sa doctrine et ses incarnations, sera débarrassée des actuels handicaps des différentes composantes de la droite (la suspicion de schizophrénie visant les uns, le blocage psychologique vis-à-vis des autres).

    Macron est, certes, en passe de faire table rase de l’ancien monde politique, mais il n’est pas pour autant, à lui seul, le nouveau monde : il n’est que l’instrument du chaos entre les deux. Le nouveau spectre politique opposera à nouveau une droite à une gauche incarnant l’une l’identitarisme l’autre le multiculturalisme, l’une le protectionnisme l’autre le libre-échangisme, l’une la subsidiarité l’autre libéralisme, l’une la solidarité sociale l’autre l’étatisme, l’une l’autorité l’autre le dirigisme technicien, l’une la maîtrise de son destin l’autre le mondialisme, l’une la défense d’un ordre naturel des choses l’autre l’écologisme malthusien, l’une le conservatisme sociétal l’autre le progressisme libertarien… Autrement dit, ce sera le retour, à plein, de l’affrontement doctrinal fondamental opposant, la pensée classique à l’idéologie moderniste.

    https://www.lesalonbeige.fr/la-droite-conservatrice-et-populiste-lr-delestes-de-leur-aile-gauche-dlf-pcd-et-rn-peut-etre-la-premiere-force-du-pays-mais-est-impuissante-tant-quelle-reste-divisee/