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élections - Page 183

  • Municipales à Nice : L’Union des Démocrates Musulmans Français veut faire barrage aux «fascismes identitaires»

    Nagib Azergui, Président de l’UDMF (Union des Démocrates Musulmans Français) lance une pétition pour empêcher Philippe Vardon, Vice-président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côtes d’Azur (RN), d’être candidat aux élections municipales à Nice.

    […] Si l’extrême droite a réussi à contaminer les mentalités en légitimant l’islamophobie, en la banalisant même, c’est probablement parce que les victimes de cette détestation ont choisi de se murer dans le silence, feignant d’ignorer les atteintes récurrentes portées à leur endroit, et par là même à leurs droits fondamentaux.

    La situation est grave et nécessite de faire évoluer les comportements de toute urgence. Face à ce désastre qui se propage, NOUS ne devons plus rien laisser passer ! […] Utilisons tous les outils démocratiques dont nous disposons, pour faire respecter nos VOIX et créer enfin un véritable rapport de force. Telle est l’unique manière de faire barrage au fascisme et à la radicalisation. Les élections, les rassemblements et les pétitions sont des moyens d’expression démocratiques qui permettent de mobiliser massivement les citoyens, pour que plus jamais notre Nation bascule vers le fascisme. […]

    Cet adepte de la théorie raciste et néo-fasciste du « grand remplacement » prône la remigration, sans que personne ne s’en émeuve dans l’Hexagone. Un concept qui impose le retour forcé des immigrés non Européens dans leur pays d’origine, rien de moins !! […]

    oumma

    http://www.fdesouche.com/1241105-municipales-a-nice-lunion-des-democrates-musulmans-francais-veut-faire-barrage-aux-fascismes-identitaires

  • Et Trump continue à monter dans les sondages

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    En dépit de son irrépressible « parler cash » new-yorkais, auquel d’ailleurs l’opinion s’habitue ou se résigne, plus les élections du second mandat (novembre 2020) se rapprochent et plus la cote du président monte. Elle bondit désormais à 48 %, selon le sondage paru le 19 juillet dernier (NBC News/SurveyMonkey online poll, 4/16 juillet 2019), alors qu’il avait été élu avec seulement 46 %, battant néanmoins Hillary Clinton et ses 48 %.

    Plus le temps passe et moins les électeurs voudront d’un saut dans l’inconnu avec un démocrate usé (Biden), idéologue (Sanders) ou à la réputation contestée (Kamala Harris). Car ce qui intéresse avant tout les familles et les travailleurs, ce sont les options économiques, dont les résultats sont inédits ; tout le monde souhaite ouvertement que cela continue. Une vraie leçon de choses sur les effets positifs de la démondialisation à la Trump, et donc sur les effets négatifs des options multilatéralistes de ses opposants.

    Certes, il y en a encore 51 % (54 %, il y a dix mois) qui désapprouvent la façon dont il exerce ses fonctions, mais tant le rapport Mueller sur le soupçon russe que la hargne malhonnête des médias « officiels » jouent de plus en plus en sa faveur. L’Américain moyen se détourne des grands médias et ne leur fait plus confiance : la façon dont l’image qu’ils donnent de leur président est déformée, voire haineuse, commence à lasser. On a vu récemment, lors des échanges entre le président et quelques représentants démocrates virulents et issus de l’immigration, qu’ils omettaient de rappeler toutes les circonstances de l’incident.

    Toujours est-il que sur l’économie nationale, 68 % disent qu’elle est très bonne ou satisfaisante (fairly good). Les autres sujets intéressent bien moins : immigration (22 %), soins et santé publique à égalité avec l’emploi (21 %), écologie (14 %). Toutefois, 64 % des sondés ne veulent pas que la Cour suprême modifie sa jurisprudence sur l’avortement (Roe v. Wade, 1973), mais 32 % approuveraient.

    Enfin, et surtout, les sondés sont mécontents à 75 % de la façon dont le Congrès travaille. C’est énorme et corrobore ce que l’on savait de la forte antipathie des électeurs à l’égard de la caste politicienne.

    Trois chantiers pourraient encore améliorer la cote de Donald Trump au cours des seize mois qui restent : sa fermeté – sans guerre – contre l’Iran ; sa gestion du bras de fer chinois ; la fin de l’engagement en Afghanistan. Les dossiers du Venezuela, de l’Ukraine, de la Turquie ou de la Corée seront secondaires. Mais son engagement dans la relance de la conquête spatiale va faire rêver les Américains de leur passé et de leur futur : bien vu.

    En revanche, deux cas pourraient-ils gêner une réélection probable : une mauvaise gestion de la bulle financière et de son inévitable éclatement, et une nouvelle aventure militaire ? Mais on a vu la retenue de Trump face aux provocations des incontrôlés Pasdaran iraniens. Et les électeurs réagiraient probablement comme ils le font d’habitude : l’union derrière le président en place.

    En conclusion : comment l’Europe et la France devraient-elles adapter leur stratégie géopolitique et économique à la lumière de ce qui précède ? En profitant, sur tous ces sujets, de « l’effet brise-glace de Trump », que ce soit sur la Chine, la mondialisation, l’OTAN, l’Iran, l’immigration, la Turquie. La France ne devra pas perdre de vue que son véritable partenaire militaire naturel demeure le Royaume-Uni, que l’Allemagne décline, qu’il faut profiter du déplacement d’air provoqué par Donald Trump pour en finir avec la crise ukrainienne. Et donc passer outre la Commission européenne pour retrouver sa liberté diplomatique.

    Du changement historique de la ligne géostratégique des USA, il faudra, néanmoins, à terme, tirer toutes les conséquences : moins d’alliance et plus de concurrence.

    Henri Temple

    https://www.bvoltaire.fr/et-trump-continue-a-monter-dans-les-sondages/

  • Boris Johnson terrasse son adversaire Jeremy Hunt et devient Premier ministre du Royaume-Uni. Il affirme: “Le Brexit aura lieu le 31 octobre “

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    En début d’après-midi, le Conservative party (dont les membres sont appelés familièrement “The tories”, abrévation de “The conservatories”) a annoncé le résultat de l’élection de leur nouveau chef.

    Johnson a obtenu 92 153 voix (66,4% des suffrages exprimés).

    Jeremy Hunt en a obtenu 46 656 (33,6%).

    Il y a eu 509 bulletins nuls. La participation ayant été de 87,4% des adhérents du parti conservateur (il y en a environ 159 000), Johnson a obtenu une victoire incontestable puisque ses 92 153 voix représentent presque 58% des inscrits.

    A titre de comparaison, lors des primaires républicaines présidentielles aux Etats-Unis de 2016, Trump était sorti largement vainqueur, mais avec seulement 45% des suffrages exprimés. Même si dans 38 Etats des Etats-Unis, ce ne sont pas seulement les adhérents du parti qui votent, mais tous ceux qui se sont inscrits sur les listes électorales comme sympathisants du parti républicain, cette inscription étant valable pour l’année en cours.

    Lors des 5 votes auprès des seuls députés conservateurs (313 actuellement), Johnson était toujours arrivé en tête: 114 voix avec neuf concurrents au 1er tour, le candidat arrivé 2e, Hunt, en obtenant seulement 46, puis au fur et à mesure des éliminations, il avait obtenu la majorité absolue dès le 4e tour (157 voix avec 3 opposants: Gove, 61 voix, Hunt, 59 et Javid, 34) et 160 voix contre 77 à Hunt (sélectionné pour le vote auprès de l’ensemble des adhérents) et 75 à Gove au 5e et dernier tour réservé aux députés.

    Dès son élection qui fait de lui aussi et surtout le nouveau premier ministre du Royaume-Uni (selon la coutume séculaire de ce pays), Boris Johnson a annoncé que le Brexit aurait lieu le 31/10/2019, même sans accord. Lui qui était accusé par certains de ses opposants d’être changeant, il n’a cessé de marteler pendant 1 mois et demi de campagne (15 jours auprès des seuls députés du parti conservateur et un mois auprès de l’ensemble des adhérents du parti) que le Brexit aurait lieu même s’il ne réussissait pas à convaincre les eurocrates de Bruxelles de négocier un nouvel accord, celui négocié par Theresa May ayant été largement rejeté trois fois par le Parlement britannique.

    Son adversaire était prêt à un nouveau report… mais pour quoi faire puisque les dirigeants de l’UE ne veulent pas négocier de nouvel accord. Alors qu’en indiquant une date fixe, Johnson pourrait bien inciter les dirigeants de l’UE à renégocier pour éviter une sortie sans accord peut-être plus préjudiciable à l’UE qu’au Royaume-Uni.

    Contrairement à ce qu’ont dit de nombreux media, ce n’est pas à cause de la difficulté à convaincre les parlementaires de Theresa May que ce précédent accord avait été rejeté, mais parce qu’il était très désavantageux pour le Royaume-Uni, prévoyant notamment un coût de 60 milliards d’euros pour le pays (soit plus de 3 années de contributions nettes du pays à l’UE). Ce désavantage était tel que les Brexiters les plus prêts à faire de gros sacrifices financiers pour sortir de l’UE ont trouvé que ce que la Commission européenne proposait, c’était vraiment trop.

    Johnson a indiqué la politique générale qu’il comptait mener parallèlement au Brexit, pour donner à celui-ci une plus grande efficacité:

    1. Améliorer le système de santé
    2. Améliorer les infrastructures
    3. Améliorer le système scolaire
    4. Lutter contre la délinquance par l’augmentation des forces de police
    5. Maintenir une économie forte.

    Pour l’instant, les incertitudes liées au Brexit n’ont que bien peu affecté la réussite économique du pays. Le taux de chômage est au plus bas niveau depuis 1975. Le 5e point, qui n’est pas d’ailleurs pas ce qui intéresse le plus les électeurs (ils ont surtout voté pour le Brexit pour rendre au Royaume-Uni les moyens de lutter efficacement contre l’immigration excessive) sera le point le plus facile à atteindre, probablement, pour le prochain gouvernement de Johnson qu’il est en train de former.

    Trois stratégies semblent s’offrir à Johnson pour empêcher le Parlement de bloquer le Brexit.

    1. Passer en force en suspendant le Parlement dans les jours qui précéderont ou suivront la date prévue pour le Brexit (31/10) afin de l’empêcher de voter un amendement contre un Brexit sans accord ou considérer, en se référant notamment au droit de l’UE, que seul le premier ministre du Royaume-Uni peut désactiver l’article 50 du Traité de Lisbonne menant à la sortie de l’UE. Ainsi, un vote du parlement britannique contre une sortie sans accord n’obligerait nullement le premier ministre à demander à la Commission européenne un nouveau report. Or, sans accord et sans demande de nouveau report de la date de sortie, la sortie devient effective comme l’a indiqué la Commission européenne elle-même.
    2. Une méthode plus douce, mais obligeant à quelques concessions. Obtenir un vote du parlement favorable à une sortie sans accord, grâce au soutien de quelques dizaines de travaillistes favorables au Brexit, pour compenser les quelques dizaines de députés conservateurs hostiles au Brexit. Du côté du parti libéral démocrate et des nationalistes écossais ou même gallois, il n’y a rien à espérer: ils se sont montrés très favorables à l’UE jusqu’à aujourd’hui. Mais pour cela, il faudra des concessions au parti travailliste, ce qui paraît compliqué car Theresa May a déjà échoué en essayant cette stratégie même si elle n’a eu que quelques semaines pour négocier avec le parti travailliste. Les électeurs travaillistes n’ont d’ailleurs pas apprécié ces négociations, du moins  si on en juge d’après le résultat de leur parti, en nette baisse, aux dernières élections européennes.
    3. Dissoudre le Parlement pour obtenir une majorité de députés favorables à une sortie sans accord. Mais le semi-échec (perte de la majorité absolue) de May en 2017 et la brièveté du temps disponible d’ici le 31/10 ne plaident pas en faveur de cet option.

    Nous en saurons un plus plus lorsque nous connaîtrons la composition du gouvernement de Johnson, dont Trump, son ami, a rapidement salué son accession au poste de premier ministre du Royaume-Uni.

    Et puis, s’il était nécessaire de bouter les Anglais hors de France en 1429, lorsque Sainte Jeanne d’Arc est intervenue sous l’ordre de “Mon Seigneur, le Roi du Ciel”, il est quand même souhaitable qu’ils soient les maîtres… chez eux!

    G. Paume

    En photo, Johnson (à gauche) en train de discuter avec Trump.

    https://www.medias-presse.info/boris-johnson-terrasse-son-adversaire-jeremy-hunt-et-devient-premier-ministre-du-royaume-uni-il-affirme-le-brexit-aura-lieu-le-31-octobre/110788/

  • De la pluralité et de la fracture des droites

    6a00d8341c715453ef0240a4bdd250200b-320wi.jpgEn cette année 2019, le recul des forces socialistes et, plus généralement de gauche s'est manifesté presque partout. En Europe, le centre droit a pu ainsi engranger certains succès. En France, en revanche, il marque le pas. Le triste résultat de la liste Bellamy aux élections européennes du 26 mai ne saurait être considéré à cet égard, comme un simple accident de parcours.

    On peut considérer que le fractionnement des diverses oppositions et leur cloisonnement portent une grande part de responsabilité dans cet échec.

    Depuis quelque temps, pourtant, le concept d'un rapprochement au sein des forces de droite revient sur l'eau. Disons d'emblée notre sentiment : un tel concept peut être considéré à la fois comme l'un des plus utiles au redressement du pays ; cependant sa réalisation concrète se heurte aux plus évidentes objections.

    Repartons de la définition de la vie par Charcot : l'ensemble des forces qui s'opposent à la mort. Ainsi, que l'Utopie s'investisse dans ce qu'elle appelait, hier la construction du Socialisme, ou qu'elle prétende, aujourd'hui, vouloir sauver la Planète, l'ensemble des forces de conservation, qui contestent, à des degrés divers, ces dangereuses lubies, forme un tout.

    Par convention, depuis les États généraux de 1789, on fait siéger les uns à gauche, les autres à droite. Il faut certes une dose d'ingénuité pour préempter l'unité de naissance, la solidarité au sens physique du mot, le monolithisme des deux blocs ainsi définis.

    La politologie française, s'agissant des forces de droite, a été grandement influencée, depuis la publication de la thèse de René Rémond en 1954[1] par sa distinction fameuse entre légitimistes, orléanistes et bonapartistes.

    On la tient presque pour rigoureusement scientifique.

    Sans nier sa part de vérité, on ne peut cependant pas faire abstraction de la personnalité et des préjugés de l'inventeur de cette classification et de cet étiquetage. Toute sa vie, il a appartenu. à la famille démocrate-chrétienne. Or, le rapport de celle-ci aux équilibres politiques est toujours demeuré assez curieux et ambigu. Cette partie des catholiques, du moins en France, s’est employée, par exemple, de façon constante, à se démarquer des héritages conservateurs.

    En particulier, dans les années 1950, le MRP, qui en constituait l'expression partisane, vivait dans une contradiction permanente.

    D'une part, force centrale de la Quatrième république, il est dénoncé, par les communistes et par les amis de l'URSS, alors pesamment influents, comme Machine à Ramasser les Pétainistes.

    D'autre part, issus de la Résistance, et pour la plupart disciples directs ou continuateurs du Sillon de Marc Sangnier, ses cadres exècrent l'héritage des gouvernements de Vichy, et en particulier de tout ce qui se rapproche des idées maurrassiennes encore très prégnantes dans les cercles de droite.

    Secrétaire général de la Jeunesse Étudiante Chrétienne en 1943, Rémond, devenu une sommité universitaire, restera fidèle à ses convictions. Ses adversaires pourraient parler de parti pris. Il persista dans sa thèse jusqu'à son dernier souffle, survenu en 2007, après avoir rédigé en 2005 une mise à jour de son livre fondateur.

    L'année de sa première publication, 1954, ne fut pas seulement celle de Dien Bien Phu en Indochine et de la Toussaint rouge en Algérie. Ces événements provoquèrent l'éclatement et aggravèrent le déclin de la démocratie chrétienne en Métropole. Georges Bidault, pour ne citer qu'un exemple, devint alors un des principaux hommes politiques engagés dans la défense de l'Empire en Afrique du nord[2]. Mais la même période vit également s'affirmer de façon nette et profonde une coupure, durable depuis lors dans tout le spectre politique français. Elle s’est concrétisée par le vote du 30 août 1954, où la chambre des députés rejeta le projet d'une Communauté européenne de Défense, porté jusque-là par le gouvernement de Paris. Acmé du débat européen, associée aux idées de Robert Schuman, cette ligne de partage ne peut pas être négligée. Elle compte au moins autant que les vieilles étiquettes collées, sur les opinions de ses adversaires, par Rémond.

    Car, du haut de sa chaire, et de son apparente objectivité, le politologue catholique de gauche n'a cessé de les poursuivre de son hostilité recuite.

    Sa classification est devenue traditionnelle. Elle peut se révéler utile à nous éclairer. Mais elle ne doit pas nous aveugler.

    La tradition qu'il qualifie de bonapartiste remonte, en réalité, au boulangisme. Elle s'inscrit dans la popularité du thème de la Revanche, qui recrute dans les rangs du gambettisme, du blanquisme, dans le peuple de Paris. Elle culmine avec l'apparition en 1888 du journal La Cocarde. Elle s'agite contre le scandale de Panama. Un Maurice Barrès, qui le dirigea au milieu des années 1890, lui conférera un relatif prestige et connaîtra une considérable descendance littéraire. Tirage énorme : 400 000 exemplaires. Elle se continue, après 1918 avec la plupart des ligues. Aujourd'hui on pourrait, sans être démenti lui rattacher les souverainistes.

    Si l'on souhaite rattacher ces derniers au "bonapartisme" on se souviendra qu'un Philippe Séguin a consacré en 1990 un livre à la réhabilitation de Napoléon III sous le titre "Louis Napoléon le Grand"[3]

    Reste le problème qu'au cours du XXe siècle l'école nationaliste dominante, celle de l'Action française, exècre explicitement et l'héritage napoléonien. Maurras, Bainville, Daudet ont chacun consacré un livre[4] à la réfutation officielle du mythe.

    Ce que l'on peut donc seulement en dire c'est qu'il existe, à droite, un courant plus particulièrement attaché à la fonction militaire de l'État.

    On peut qualifier d'orléaniste une seconde tradition assurément moins militante que la précédente. Elle incarne les options politiques, assimilées au centre droit, qui privilégient la prospérité économique.

    Le premier problème de cet étiquetage-là, est qu'il ne s'intéresse plus, depuis longtemps, à la cause des princes d'Orléans.

    Ceux-ci, pourtant, n'ont jamais cessé de s'investir dans les combats politiques, cherchant ailleurs leurs partisans.

    Et surtout, jamais les grands intérêts économiques n'ont vraiment encouragé les orientations politiques droitières mais bien plutôt le centre-gauche. Dans la fameuse thèse historique de Beau de Loménie sur les dynasties bourgeoises, les présentant comme la quintessence de l'orléanisme historique, il est constaté que les grands habiles ont toujours misé sur les dérivatifs, ce que nous appelons aujourd'hui les réformes sociétales[5].

    Quant à la plus authentique des traditions de droite, la qualifier simplement de légitimiste fait quand même bon marché de l'histoire des royalistes avant 1 830. Son apport ultérieur à la question, qui divisa les monarchistes français entre 1830 et 1883, ne saurait figer un tel courant d'opinion. Certes, sous la monarchie de Juillet, des figures comme celle d'Alban de Villeneuve-Bargemont ou Armand de Melun se rattachent au parti légitimiste de l'époque. Mais on perd très vite la trace du choix dynastique chez leurs successeurs, dont l'audience reste considérable. Les idées sociales d'Albert de Mun (1841-1914) et de René de La Tour du Pin (1834-1924) ont inspiré les encycliques fondamentales publiées par l'Église romaine à partir de 1891, et jusqu'à celle de Jean-Paul II, Centesimus Annus de 1991. L'apport décisif d'un Frédéric Le Play (1806-1882) à l'élaboration scientifique de la sociologie, démontrant le rôle de la famille comme cellule fondamentale de la société peut difficilement être réduit à un mot comme légitimisme[6].

    Défendre, aujourd'hui, la patrie et l'entreprise, le métier et la propriété, l'enracinement et la région, les libertés et la famille, mais aussi l'ordre, ce ne sont pas des thèmes contradictoires.

    Cela correspond à des fonctions sociales, à la fois différentes et solidaires. Cela implique au contraire de ce que sous-entend la thèse de Rémond, des sensibilités tout à fait complémentaires. C'est être, d'une manière ou d'une autre, un homme de droite.

    Lorsque Chateaubriand, associé en 1818 à Villèle[7], contribue à la création de la revue le Conservateur, mot qu'il invente alors, que les Anglais reprendront en 1832, les Allemands en 1927, les Américains en 1953, etc. il se réfère au roi, à la charte et aux honnêtes gens. C'était il y a un siècle.

    L'entente de ces diverses droites conditionne, aujourd'hui comme hier, le salut commun.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] La première édition est publiée en 1954 aux éditions Aubier sous le titre La Droite en France de 1815 à nos jours. Continuité et diversité d'une tradition politique. Réédité et mise à jour en 2005.
    [2] Dans son livre "Algérie l'oiseau aux ailes coupées" (ed. Table Ronde, 1958, 254 pages) il dénonce l'indépendance accordée en 1954 aux deux protectorat voisins Tunisie et Maroc.
    [3] L'ouvrage a été publié chez Grasset. Son titre répond aux poèmes satiriques des Châtiments rédigés à Jersey en 1852, où Victor Hugo le fustige en l'appelant Napoléon le Petit..
    [4] cf. "Napoléon avec la France ou contre la France" Maurras 1932 sur le site Gallica ; Bainville "Napoléon" publié en 1931, réédité par Gallimard avec une préface de Patrice Guenifey en 2005 ; Léon Daudet Deux idoles sanguinaires, La Révolution et son fils Bonaparte, sur le site Gallica ; réédité par Albin Michel.
    [5] En ce sens le macronisme apparu en 2017 pourrait être considéré comme son le dernier avatar.
    [6] Terme compris aujourd'hui par surcroît dans un sens très différent du XIXe siècle, presque contradictoire...
    [7] Leur rupture en 1824 est sans doute une des causes des catastrophes ultérieures.

    https://www.insolent.fr/

  • Zoom – Jacques Bompard : « Pourquoi je suis à nouveau candidat à Orange »

    Alors qu’il vient d’inaugurer un important Mémorial de la Terreur révolutionnaire à Orange, l’ancien député de Vaucluse annonce en exclusivité sur TVL, sa candidature pour un cinquième mandat dans sa ville d’Orange. Jacques Bompard s’explique sur ce choix, répond aux accusations de système de type clanique et évoque la recomposition de la droite française au lendemain des européennes. Fort de son succès à la tête de la ville d’Orange, l’édile revendique une ligne directrice : »Travailler pour le Bien commun ».

    https://www.tvlibertes.com/zoom-jacques-bompard-pourquoi-je-suis-a-nouveau-candidat-a-orange

  • Stéphanie Bignon décrira l’état des communes au seuil de 2020 et proposera une stratégie de reconquête lors de l’UDT du Pays Réel (16 au 18 août 2019)

    Stéphanie Bignon, experte en engins et bâtiments sous-marins, est par ailleurs présidente de Terre et Famille, agricultrice, embre du Conseil Scientifique de Civitas, et était jusqu’il y a quelques semaines adjointe au maire de sa commune.

    Elle interviendra lors de la deuxième université d’été du Pays Réel, du vendredi 16 au dimanche 18 août, près de Poitiers. Stéphanie Bignon décrira notamment l’état des communes au seuil des élections municipales de mars 2020 (la situation des grandes, moyennes et petites communes, leurs dislocation par le pouvoir central et par les partis maçonniques, la dépossession de compétences par les communautés de communes et intercommunalités) et proposera une stratégie de reconquête.

    Pour vous inscrire à cette université d’été et vous préparez avec soin à cet enjeu municipal, contactez le secrétariat dédié : 06 61 29 29 37 – udtcivitas@yahoo.com

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  • Retour sur le parlementarisme européen

    6a00d8341c715453ef0240a46f9cfd200c-320wi.jpgNous avons assisté ces jours derniers à une séquence bien caractéristique des affaires européennes, et, comme il se doit, de leur perception faussée par l'oligarchie et l'intellocratie parisiennes.

    Au lendemain des élections du 26 mai, est apparue une nouvelle configuration du spectre politique sur le Vieux Continent. La redistribution des cartes reflète à vrai dire le résultat instantané de l'évolution des opinions publiques au gré du scrutin proportionnel.

    On s'est ainsi acheminé, après de difficiles tractations, jusqu'à la nomination, le 2 juillet, par le conseil des États d'une candidate à présidence de la Commission européennes, Ursula von der Leyen. Celle-ci a été validée par une majorité, instantanément assez courte. À vrai dire, on ne connaîtra jamais la composition exacte des 383 voix. Constatons simplement, dans les grandes lignes, que l'équilibre semble s'être déplacé en faveur du centre-droit, comme le corps électoral lui-même.

    Sur la base d'une lecture un peu courte du traité de Lisbonne, on avait beaucoup entendu parler les semaines précédentes de la doctrine du Spitzenkandidat. Celle-ci professe la légitimité du seul chef de file, désigné avant l'élection, par le parti arrivé en premier. Les gauches étant ulcérées par leur propre défaite, se sont alors employées à dénoncer un éventuel renoncement à cette théorie. Certes honorable, sous certaines conditions, elle était présentée en l'occurrence pour intangible, expression incontournable de la démocratie et applicable en toutes circonstances.

    Remarquons d'abord, que, dans l'absolu, elle ne figure pas dans les traités.

    Le document actuellement en vigueur, depuis 2009, a été signé à Lisbonne en décembre 2007. C'est ce texte qui règle le fonctionnement des institutions européennes. Très critiqué en France, il n'y est cependant guère connu.

    Rappelons les épisodes précédents. Le référendum de 2005 avait rejeté, Jacques Chirac exerçant le deuxième mandat de sa glorieuse présidence, le projet élaboré sous l'égide de son vieil ennemi Giscard d'Estaing, d'un traité supposé valoir constitution[1]. Les bons esprits reprochent beaucoup à l'ère Sarkozy d'avoir procédé, par la suite, à une modification de la loi fondamentale française, si souvent charcutée depuis 1958. En février 2008, en effet, reniant la promesse de soumettre désormais tout nouvel accord européen au vote des citoyens[2], il avait fait voter par le Congrès réuni à Versailles une réforme permettant de ratifier la dernière mouture des textes de l'Union européenne.

    Il semble cependant nécessaire, ses clauses étant rarement rappelées en France, de considérer les dispositions fort claires du traité.

    On commencera par l'observation suivante : la cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe, dont la vigilance exaspère Mme Merkel, a été consultée. La question se posait de sa validité au regard de la loi fondamentale adoptée outre-Rhin en 1949, toujours en vigueur. Son arrêt, rendu le 30 juin 2009, ne comporte de réserves que sur le pouvoir législatif du parlement et des remarques sur la nature de l'Union, qui, selon les juristes allemands, demeure une organisation internationale, et non un État fédéral quoique disposant, de façon embryonnaire, de certains traits fédéralistes[3].

    Aucune objection en revanche sur la procédure de désignation de l'exécutif communautaire, ainsi définie :

    Article 9 D § 7. En tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission. Ce candidat est élu par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent. Si ce candidat ne recueille pas la majorité, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose, dans un délai d'un mois, un nouveau candidat, qui est élu par le Parlement européen selon la même procédure.
    Le Conseil, d'un commun accord avec le président élu, adopte la liste des autres personnalités qu'il propose de nommer membres de la Commission. Le choix de celles-ci s'effectue, sur la base des suggestions faites par les États membres etc.

    Dans le contexte de la nomination d'Ursula von der Leyen, il semble dérisoire de prétendre qu'une doctrine du Spitzenkandidat ait été bafouée voire abandonnée. De nombreux commentateurs agréés, pas seulement parisiens, se sont cependant posé la question.

    La théorie du Spitzenkandidat suppose d'abord une procédure quelque peu différente. On peut en observer le fonctionnement dans d'autres régimes institutionnels, et dans d'autres situations. Le chef du parti vainqueur, particulièrement au sortir d'une joute bi-partisane, est alors automatiquement appelé à former le gouvernement. Le chef de l'État, monarque ou président, ne joue dans ce type de nomination qu'un rôle protocolaire.

    Ceci a correspondu idéalement, entre 1945 et 2010, au schéma dominant en Grande-Bretagne. Dans ce pays, la prérogative royale, soit en l'occurrence le choix, par le Souverain, d'un Premier ministre certes au sein des conservateurs, mais non obligatoirement le chef du parti, droit refusé par les travaillistes, fut abandonné par les tories eux-mêmes, qui s'en réclamaient depuis 1832. C'est ainsi qu'en interne, ils censurèrent Margaret Thatcher en 1990: cessant de dirier le parti, elle dut quitter le pouvoir.

    On peut se demander, euphémisme, si cette disparition ne va pas se révéler, ces temps-ci, dommageable aux intérêts britanniques bien compris. Elle laisse en ce moment le choix de l'occupant du 10 Downing street, dans une négociation cruciale pour l'avenir du Royaume-Uni, aux seuls 160 000 adhérents encartés. Notre respect pour la force des institutions outre-Manche n'ira pas jusqu'à l'admiration de cette hypothèse. Encore moins au désir de la décalquer dans le cadre de l'Union européenne.

    Au contraire, nous disposons d'un exemple très récent de rétablissement de la prérogative du chef de l'État dans un pays très proche, avec le cas de la Belgique. Sans l'intervention du roi Albert II aucun gouvernement n'aurait pu être formé en 2014, et, surmontant les fractures de ce pays ami, il est demeuré en place depuis 5 ans.

    En Angleterre même, paradigme du parlementarisme, l'absence d'une vraie majorité, entre 1910 à 1929, entre libéraux et conservateurs, et la montée des travaillistes rendaient le parlement de Westminster ingouvernable. Cet imbroglio imposa une intervention de la Couronne. La démocratie n'en est pas sortie affaiblie mais renforcée.[4]

    Remarquons aussi, et tel me semble le point essentiel, que la situation actuelle pourrait imposer à la nouvelle commission une attitude plus combative, face à la gauche et à ses mots d’ordre mortifères, en rupture par conséquent avec la pratique consensuelle coutumière au cendre-droit.

    Alors, si, et seulement si, cela peut s'adosser à une véritable union des droites, soutenue par une opinion majoritaire, on pourra parler de démocratie européenne.

    JG Malliarakis  

    D'autres chroniques sur le même sujet :

    • L'Insolent du 16 juillet "Sur l'investiture d'Ursula von der Leyen"
    • L'Insolent du 8 juillet "Quand la droite l'emporte dans un pays meurtri"
    • L'Insolent du 3 juillet "Europe : comprendre le compromis"
    • L'Insolent du 28 mai "Démocratie athénienne et gauche européenne"
    • L'Insolent du 27 mai "Victoire du dégagisme"
    • L'Insolent du 24 mai "Petit bilan de campagne"
    • L'Insolent du 18 mai "De l'Europe, de sa Défense, et de son Destin"
    • L'Insolent du 13 mai "Pinocchio en Europe"

    Apostilles

    [1] En en paragraphant le projet, Tony Blair fit remarquer que c'était la première constitution acceptée dans l'Histoire de l'Angleterre depuis la Grande Charte de 1214.

    [2] Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur la théorie de la ratification des traités internationaux par l'opinion publique. Historiquement on pourrait juger ses conséquences calamiteuses. Dès le XVIIIe siècle à Paris, le parti philosophe anti-autrichien s'était ainsi dressé contre le retournement des alliances de 1756. La malheureuse reine Marie-Antoinette qui avait épousé en 1770 le futur Louis XVI fut la victime expiatoire centrale de cette cabale.

    [3] Voici le Résumé de l’arrêt du 30.6. 2009 tel que communiqué par la Cour de Karlsruhe : "Le Traité de Lisbonne est compatible avec la loi fondamentale. Mais la loi étendant et renforçant les pouvoirs du Parlement (Bundestag et Bundesrat) dans les matières européennes viole les articles 38.1 et 23.1 de la loi fondamentale dès lors que le Parlement allemand ne se voit pas accorder des pouvoirs suffisants dans la participation à la procédure législative et à la procédure d’amendement des traités. La ratification par la République fédérale d’Allemagne du Traité de Lisbonne ne peut donc avoir lieu tant que la loi relative aux droits de participation du Parlement n’est pas entrée en vigueur. Décision prise à l’unanimité quant au résultat et à l’unanimité moins une voix quant au raisonnement". cf. article de Marie-Françoise Bechtel, Conseiller d’Etat et Vice-présidente de la Fondation Des Publica.

    https://www.insolent.fr/

  • Yves de Fromentel, paysan bio : “Les élections municipales de 2020 sont notre dernière chance”

    Yves de Fromentel est un défenseur de la paysannerie bio et vertueuse, du respect des traditions et du circuit court.

    Dans cette petite vidéo, il présente son activité.

    Et il conclut par un message important : les élections municipales de mars 2020 sont essentielles pour défendre les intérêts de la France rurale et des vrais paysans !

    https://www.medias-presse.info/yves-de-fromentel-paysan-bio-les-elections-municipales-de-2020-sont-notre-derniere-chance/110655/

     

  • Benjamin Griveaux : celui qui pourrait nous faire regretter Anne Hidalgo !

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    Contrairement à ce qui a été hâtivement pronostiqué en ces colonnes : les journalistes, non contents de dire des sottises, en écrivent de surcroît ; c’est donc Benjamin Griveaux, et non Cédric Villani, député de l’Essonne, qui portera les couleurs de la Macronie à Paris. Il n’empêche que le moins qu’on puisse prétendre est que ce début de campagne s’annonce fracassant.

    Ainsi, Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement, connu pour avoir traité les électeurs de Laurent Wauquiez de « gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel » – quelques millions de Français, tout de même –, récidive-t-il avec une pareille délicatesse vis-à-vis de ses compétiteurs, et accessoirement amis, tous plus ou moins qualifiés « d’abrutis ». Hugues Renson, vice-président de l’Assemblée nationale ? Un « fils de pute ». Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances et du ministre de l’Action et des Comptes publics, chargé du Numérique ? « Bon… no comment… » Et Cédric Villani ? À son endroit, Benjamin Griveaux concède malgré tout ceci : « Il est quand même plus intelligent que les autres… » Sa Seigneurie est décidément trop bonne.

    Histoire de faire bonne mesure et de restituer le contexte, des fois que les principaux intéressés aient pu mal prendre ses propos – ce que les gens peuvent être susceptibles, parfois –, Benjamin Griveaux tente de relativiser, avec cette infinie délicatesse devenue chez lui inimitable marque de fabrique : « Paris, c’est pas la cantonale de Vesoul ! Vous croyez quoi, qu’on tricote ? » Carton plein, Scrabble™ et mot qui compte triple. C’était à prévoir, les Vésuliens et Vésuliennes, se sont sentis, non sans raison, stigmatisés par la sortie du sémillant jeune homme. À la mairie de Vesoul : « Ce n’est pas forcément facile, le tricot. Il y a des points compliqués à faire. » Alain Chrétien, maire LR de la ville incriminée : « Avant, on avait Jacques Brel qui parlait de nous. Maintenant, Benjamin Griveaux, quel honneur ! » Pas faux. Benjamin n’est pas Jacques et Brel n’est pas Griveaux. Loin s’en faut.

    Au-delà de ces banals noms d’oiseaux lancés en campagne électorale – ce qui a toujours été peu ou prou la règle du genre, avant qu’une exquise sensibilité de chaisières ne vienne pasteuriser le traditionnel et viril discours politique -, une question se pose : pourquoi cette haine des pauvres, ce mépris de classe, ce dédain de la capitale pour la province, des rats des villes pour ceux des champs ?

    À cet égard, Benjamin Griveaux est un assez joli spécimen du genre, tant son parcours demeure sinistrement révélateur. La voie royale pour commencer : école jésuite, Sciences Po et HEC. De la première, il semble ne pas avoir manifestement retenu grand-chose. Des deux autres, il paraît être le produit le plus emblématique. Ce qui le conduit très logiquement aux cercles rocardiens, avant de rejoindre leurs successeurs strauss-kahnniens. Ou de l’art de passer de la droite du fric à la gauche de droit divin. Celle qui sait, celle de « l’avoir » contre « l’être ».

    Éric Zemmour, pourtant grand gourou – son côté Skippy ? – d’une hypothétique union des droites qu’il a fini par enterrer, avec l’autre théoricien d’icelle, Patrick Buisson, a manifestement compris tout cela, lorsque résumant le récent scrutin européen à un « conflit de classes ».

    Sans aller jusqu’à idéaliser un peuple qui aurait toujours raison, il ne faudrait pas non plus qu’une élite autoproclamée et connue pour s’être globalement trompée en permanence ne la ramène trop bruyamment, toute impudence et honte bues. Jérôme Durain, sénateur socialiste de Saône-et-Loire, mentor du jeune Griveaux, affirme ainsi, à son propos : « Avec lui, la première impression est toujours très bonne. Mais, en fait, il a un mépris, un cynisme, une arrogance, une morgue… »

    À la place du gandin, on se méfierait. Parce que des gommeux de son acabit, emplis de « morgue », d’autres morgues en sont emplis, de ces ex-futurs espoirs de la politique française, connus pour ne rien comprendre à la politique et tout ignorer de la France.

    En attendant, Anne Hidalgo doit en même temps se marrer et se frotter les mains. On la comprend.

    Nicolas Gauthier

    https://www.bvoltaire.fr/benjamin-griveaux-celui-qui-pourrait-nous-faire-regretter-anne-hidalgo/