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élections - Page 201

  • Vous y croyez encore?

    agora.jpgLe Monde  indiquait hier que les promesses de Brexit trahies par Theresa May  devraient déboucher sur une déroute électorale de son parti  aux élections européennes auxquelles seront conviés les électeurs britanniques. A moins que «  le  deal avec les Vingt-Sept soit ratifié avant le 22 mai »,  « mais cette perspective s’éloigne. » Dans ces conditions « tous les sondages annoncent un désastre pour le Parti conservateur, qui ne recueillerait que 16 % des voix (contre 23,1 % lors du scrutin européen de 2014 », «  au profit des deux formations d’extrême droite (…) le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) »,  « aujourd’hui ouvertement xénophobe et anti-islam »   « et le Parti du Brexit que vient de fonder Nigel Farage, ancien dirigeant du UKIP. Les derniers sondages créditent au total leurs deux formations de 25 % à 29 % des voix. » De promesses aussi , Emmanuel Macron  n’a pas été avare. L’annonce officielle des conclusions pratiques,  politiques qu’il entend tirer de la fronde populaire et sociale de ces derniers mois,  que le pouvoir a tenté de canaliser par le pseudo Grand débat , a cependant été reportée. Mais le drame de lundi en a fait surgir une nouvelle , de l’ordre du symbole.

    Nous voulons parler bien sûr  de la promesse du chef de l’Etat de rebâtir de Notre-Dame en 5 ans, sous la supervision du général Jean-Louis Georgelin  nommé «représentant spécial» en charge de  «veiller à l’avancement des procédures et des travaux. » Un  délai  sujet à polémique puisqu’il  peut conditionner la nature même de ladite reconstruction, des choix techniques , esthétiques,  qui seront opérés pour la mener à bien… Selon les experts, il faudrait envisager de 5 à 20 ans de travaux,  le tout pour un coût qui devrait avoisiner le milliard d’euros… Ce qui est certain c’est  que le chantier pour effacer les ravages de l’incendie de Notre-Dame de Paris sera hors-norme, mais qu’il  peut être parfaitement mené à bien. Accordons à Donald Tusk, président du Conseil européen de dire le vrai quand il a dit implicitement que cette tâche était à la hauteur du génie français  rappelant,  « en tant que citoyen de Gdansk, que cette ville a été détruite et brûlée à 90% et a été reconstruite… »

    Mardi, dans son éditorial de L’Opinion,  Nicolas Beitout a dénoncé  les rumeurs d’attentat, « le complotisme le plus crétin » sur les réseaux sociaux autour de ce drame. Il a aussi fustigé  les attaques contre les grands groupes accusés de mener une opération de communication en mettant qui la main à la poche pour à la reconstruction de Notre-Dame. Un effet d’aubaine dénoncé par certains, avec la déduction fiscale, annoncée par Edouard Philippe,  de 66 % au-delà de 1000 euros pour les dons des particuliers en faveur de la reconstruction pour laquelle, prévient un longue analyse de l’Afp , «  les contribuables risquent de payer-deux fois.  » « Pour autant, François-Henri Pinault a annoncé que sa famille ne ferait pas valoir l’avantage fiscal auquel pouvait prétendre son don de 100 millions d’euros. La famille Pinault considère en effet qu’il n’est pas question d’en faire porter la charge aux contribuables français indique dans un communiqué le président de la holding familiale et PDG du groupe de luxe Kering

    Mais « pas de trêve, non plus, pour la haine » se désole M. Beitout, «  celle qui s’est déversée par dizaines et dizaines de milliers de messages sur les réseaux sociaux contre  les-milliardaires-qui-préfèrent-donner-pour-des-vieilles-pierres-plutôt-que-pour-les-pauvres . Pas de pause dans le combat viscéral contre ces très riches Français : ils offrent, ce n’est pas assez ; ils donnent, c’est la preuve qu’on pouvait leur prendre. Dans les caisses vides d’un Etat surendetté, cet argent a beau être une aubaine et la seule condition d’une reconstruction rapide de Notre-Dame, la jalousie ne fait jamais relâche.Partout dans le monde, on applaudit ceux qui donnent pour les arts, qui financent la culture ou sauvent un pan d’histoire. Partout, les mécènes sont remerciés pour leur générosité. Rares sont les sociétés où on les déteste. Ce sont des pays tristes. »

    Pays triste la France et dont le complotisme serait un symptôme de ce mal-être ? Pays inquiet assurément pour son avenir et avec de bonnes raisons de l’être. Inquiétude fondée qui, chez beaucoup de nos compatriotes,  n’a rien à voir avec un quelconque ressentiment contre les riches. Il s’agit plus précisément d’une colère plus ou moins sourde contre une caste jugée responsable de la montée en puissance ces dernières décennies , par impuissance, incapacité, rapacité ou idéologie de toutes les insécurités sociale, économique, culturelle, identitaire.

    Est-ce se complaire dans la pensée complotiste que de le dire ? Le mois dernier dans Valeurs actuellesPierre-André Taguieff notait que  « si un complot se définit comme une action planifiée en secret par un petit groupe d’individus visant à s’emparer du pouvoir, à le conserver ou à l’influencer, on doit reconnaître que l’histoire universelle est remplie de complots réels, qui ont abouti ou échoué. Mais l’histoire universelle est aussi pleine de complots imaginaires, objets de croyances collectives. Et, dans de nombreux cas, l’existence de complots réels s’accompagne d’une profusion de complots chimériques, qui peuvent cacher des complots réels ou en susciter. » Une grille de lecture qui correspond peu ou prou à celle que Bruno Gollnisch s’était évertué à exposer, dans l’hostilité générale il y a quatre ans maintenant, invité d’une émission du service public alors animée  par Franz-Olivier Giesbert…

    La réflexion de Charles Baudelaire est célèbre,  «  La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas.» Pareillement,  le discours de certains  réseaux discrets ou occultes consiste aussi à affirmer que celui qui estime envisageable une action planifiée en secret par un petit groupe d’individus pour s’emparer du pouvoir, le conserver ou l’influencer est un dangereux paranoïaque animé par de mauvais instincts. Vous y croyez encore?

    https://gollnisch.com/2019/04/18/vous-y-croyez-encore/

  • Européennes : le Rassemblement national remet les pendules à l’heure

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    Le Rassemblement national peut se réjouir : après un long coude-à-coude avec le parti majoritaire, un sondage pour Paris MatchCNews et Sud Radio, daté du 19 avril, le place en tête : 22,5 % (+1) contre 22 % (=). Il faut attendre les prochaines études pour savoir si cette tendance se confirme, mais cet avertissement devrait conduire les partis dits « de gouvernement » à s’interroger sur la pertinence de leur stratégie.

    Après son livre Révolution, Macron a choisi de nommer sa liste « Renaissance ». Elle est censée, selon Stanislas Guerini, rassembler « tous ceux qui croient en la Renaissance du projet européen ». Une appellation bien ambitieuse pour le croque-mort de la France et de ses valeurs. Cette liste, soutenue par un conglomérat de partis (LREM, MoDem, Agir, MRSL) a beau ratisser large, elle n’attire guère les foules (2 points de moins qu’au premier tour de la présidentielle). Si l’on compte sur le chant de Nathalie Loiseau pour charmer les électeurs, c’est mal parti. Il va falloir que le président s’y mette lui aussi. Il est à parier qu’il ne lésinera pas sur les moyens.

    Les petites listes eurosceptiques et souverainistes stagnent. Nicolas Dupont-Aignan ne parvient pas à décoller. Il est crédité de 4,5 % (- 0,5 %), à peu près son score du premier tour de la présidentielle. Laissons-lui le soin de juger, avec son état-major, s’il n’eût pas été plus habile de chercher à s’entendre avec son alliée du second tour. Les Patriotes de Florian Philippot restent à 2 %. Les chaînes de télévision continuent pourtant de l’inviter sur leurs plateaux, mais il faut croire que les Français ne lui pardonnent pas d’avoir quitté le FN en emportant les mandats qu’il avait acquis sous cette étiquette. Quant à François Asselineau, il a le mérite de la constance, mais son 1 % d’intentions de vote ne changera pas la donne.

    Ne soyons pas trop cruels pour la gauche, qui n’en finit pas de se diviser. La France Insoumise est stable à 7 % : mais quelle dégringolade depuis la présidentielle ! Elle est devancée par Europe-écologie-les-verts (8,5 %), mais devance – faible consolation – le Parti socialiste (6,5 %), malgré l’arrivée de Raphaël Glucksmann, ainsi que le micro-parti de Benoît Hamon (3 %) et le Parti communiste (2,5 %), qui pourra bientôt se réunir dans une cabine téléphonique. La gauche peut remercier François Hollande, qui parade, alors qu’il est le premier responsable de cette déconfiture.

    Le choix de François-Xavier Bellamy comme tête de liste LR semble avoir été judicieux : il permet aux Républicains de limiter les dégâts et d’atteindre les 14 % (+0,5 %). Mais ce parti souffre, lui aussi, de sa décomposition, entre ceux qui ont rejoint Macron, avant ou après son élection, ceux qui veulent rester dans l’opposition, ceux qui préfèrent coopérer, ceux qui attendent de voir comment le vent va tourner… Sauve-qui-peut, les gars ! Mais tous n’auront pas l’heur d’entrer au Conseil constitutionnel. Il serait temps, pour la droite, de réfléchir sérieusement à ses alliances plutôt que de tergiverser.

    C’est sans conteste le Rassemblement national qui tire le mieux son épingle du jeu. Marine Le Pen, qu’on disait perdue après le débat d’entre-deux-tours, a vite remonté la pente, s’est habilement comportée pendant la crise des gilets jaunes, en les soutenant sans les racoler. Il est probable qu’une partie des 3 % attribuée à une éventuelle liste des Gilets jaunes se reportera, si elle ne va pas jusqu’au bout, sur la liste conduite par Jordan Bardella. Sans compter l’électorat des Républicains qui commence à trouver que le Rassemblement national défend mieux ses valeurs que son propre parti.

    Paradoxalement, celle qu’on traitait en paria de la politique remet les pendules à l’heure !

    Philippe Kerlouan

    https://www.bvoltaire.fr/europeennes-le-rassemblement-national-remet-les-pendules-a-lheure/

  • Marion Maréchal, Marine Le Pen et le populisme

    Marion Maréchal, Marine Le Pen et le populisme

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

  • Bruno Gollnisch : “Vive l’alliance des peuples libres dans une Europe des Nations renouvelée !”

    Nous avons semé. D’autres récolteront, qui savent que la liberté des nations est la condition du maintien de notre civilisation européenne. Gollnisch : “Vive l’alliance des peuples libres dans une Europe des Nations renouvelée !”

    Monsieur le Premier Ministre, Cher ancien collègue,

    Vous venez nous entretenir de l’avenir de l’Union Européenne. Disons les choses franchement : cet avenir serra bien sombre si l’on ne change pas radicalement de perspective.

    Au cours des 30 années que j’ai passées dans ce parlement, j’ai vu se développer une dynamique de groupe perverse, prométhéenne, je devrais dire luciférienne telle que la majorité de nos collègues s’est crue apte à donner au monde entier des principes qu’ils proclament, mais qu’ils ne suivent guère à l’égard de leurs collègues de la minorité. En outre, ils se persuadent qu’ils ont mandat pour gérer tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, culturelle, sexuelle même, de 500 millions d’Européens.

    Ils croient participer à l’édification radieuse du super Etat Euro-Mondialiste, bourré de directives, surchargé de normes, de règles et de contraintes, mais ouvert à la concurrence de pays qui n’en ont aucune, ou qui en ont très peu.

    Monsieur le Premier Ministre, vous dont le pays s’est libéré du carcan de l’oppression de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, ne cédez pas au mirage de la nouvelle Union Soviétique Mondialiste qui s’échafaude ici.

    Il faut changer radicalement de direction.

    Il faut fonder notre Europe sur les vraies valeurs de notre civilisation, sur l’accueil de la vie et non sur l’avortement massif, sur la famille et non sur la promotion systématique des minorités sexuelles qui n’en demandent pas tant !

    Le brassage généralisé des hommes, des marchandises et des capitaux n’est pas forcément gage de prospérité ni de bonheur.

    Il faut organiser la coopération des nations libres par des programmes précis, chiffrés, dans des domaines concrets dont les citoyens pourraient mesurer et les coûts et les bénéfices.

    La révolte des peuples contre ceux qui veulent les contraindre, méprisent leurs identités particulières, bafouent leur volonté, est en marche.

    Ici même, nous avons fait tomber les murs des mensonges et de la désinformation qui empêchaient les patriotes de divers pays de communiquer entre eux.

    Sur cet univers de mensonges feutrés et d’hypocrisie, les peuples commencent enfin à ouvrir les yeux. Nous avons semé. D’autres récolteront, qui savent que la liberté des nations est la condition du maintien de notre civilisation européenne.

    Vive l’alliance des peuples libres dans une Europe des Nations renouvelée !

    https://gollnisch.com/2019/04/17/alliance-peuples-libres-europe-nations/

  • Droite libérale-conservatrice : stupeur et tremblements

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    À l’image de la victoire de Benyamin Netanyahou, vainqueur des dernières élections législatives en Israël (pour un cinquième mandat consécutif), la ligne libérale-conservatrice semble avoir le vent en poupe. Pourtant, il n’en est rien. Cette droite-là, celle qui prône d’abord une gouvernance économique totalement en phase avec le capitalisme financier, avait connu ses heures de gloire dans les années 80 sous la houlette de Margaret Thatcher en Angleterre (de 1979 à 1990) et de Ronald Reagan aux États-Unis (de 1981 à 1989) : une idéologie s’appuyant sur une politique en faveur de l’offre, de l’innovation et de l’investissement, mais aussi de la maîtrise des flux migratoires afin de rassurer la population autochtone, et ce, tout en facilitant l’embauche d’une main-d’œuvre à bas prix.

    Entre Friedrich Hayek et Milton Friedman (le premier ayant reçu le Nobel d’économie en 1974, le second en 1976), le nouvel ordre libéral-libertaire avait de quoi se convaincre des miracles accomplis par l’industrie et la Bourse. Un international libéralisme pouvait voir le jour et s’étendre sur la planète durablement : du Japon à la Colombie en passant par Israël. D’ailleurs, François Fillon – avant d’être le leader, en France, de cette ligne lors de la dernière élection présidentielle (en 2017) – avait reçu une haute distinction de la part de l’empereur Akihito (grand cordon de l’ordre du Soleil levant, la distinction la plus élevée du pays, en mai 2013). Le Premier ministre Shinzō Abe, revenu au pouvoir (depuis décembre 2012) en assumant la même orientation idéologique, n’était pas étranger à l’affaire.

    Entre l’extrême centre et le camp national, la droite libérale-conservatrice pense habilement obtenir le soutien des lobbies industriels et financiers, puis glaner les suffrages des plus angoissés parmi ses autochtones. Sur le plan anthropologique, l’identité met nécessairement à distance la différence pour se révéler à elle-même. Car, dans un monde sans frontières, se fait encore plus pressante l’urgence identitaire : l’angoisse de l’étrangeté pour pouvoir s’aimer soi-même. Seulement, cette ligne idéologique – qui était, en France, celle de l’UDF jusqu’au FN des années 90 – semble avoir fait son temps : Fillon s’est effondré (autant à cause de ses multiples dissimulations que pour son intention de dissoudre progressivement la Sécurité sociale) et le ticket Wauquiez-Bellamy n’est crédité, pour les européennes, que de 13,5 %, d’après les derniers sondages. En outre, la crise des gilets jaunes n’a aucunement profité à LR. Bien au contraire.

    À l’échelle mondiale, le libéralisme économique est constamment ébranlé par les krachs boursiers (1929, 1987, 1998, 2008 et 2010). De fait, la bulle spéculative est faite pour être invasive : ce qui affecte le Nikkei affecte le CAC qui affecte, à son tour, le NASDAQ, etc. La mondialisation est destinée à fonctionner telle une perpétuelle chute de dominos. À vrai dire, « l’ordre spontané » (de Hayek) masque un désordre programmé. L’ultra-économique tend, ainsi, à annihiler le théologico-politique : les économistes sont, à présent, des gourous et les politiques uniquement des prestataires de service.

    Dans cette perspective, il reste au camp national de se réconcilier définitivement avec le camp social. Parce que c’est bel et bien le néolibéralisme qui tend à effacer les personnes comme les totalitarismes du XXe siècle… À l’évidence, le monde n’aura jamais été aussi chancelant.

    Henri Feng

    https://www.bvoltaire.fr/droite-liberale-conservatrice-stupeur-et-tremblements/

  • Finlande : forte poussée des eurosceptiques aux législatives

    Finlande : forte poussée des eurosceptiques aux législatives

    Dimanche 14 avril, à l’occasion des législatives organisées en Finlande, les sociaux-démocrates (SDP) ont gagné 40 sièges de députés, contre 39 pour le parti des Vrais Finlandais, parti anti-immigration et eurosceptique. « Je ne m’attendais pas à un tel résultat, personne ne s’attendait à cela », a réagi, dimanche, Jussi Halla-aho, président des Vrais Finlandais. Les conservateurs de la Coalition nationale ont récolté 17 % des suffrages, et 38 députés. Les écologistes de la Ligue verte ont rassemblé 11,5 % des voix.

    Les sociaux-démocrates signent leur retour sur le devant de la scène politique, quatre ans après leur échec aux législatives de 2015 où le parti a terminé quatrième.

    En 2015, le parti des Vrais Finlandais était entré dans le gouvernement de centre-droit, un choix politique qui avait été perçu comme une trahison par ses militants. En 2017, les Vrais Finlandais ont finalement implosé et quitté le gouvernement : une majorité de leurs députés ont fondé Nouvelle Alternative (rebaptisée Réforme bleue par la suite), parti qui est resté au pouvoir, les autres se ralliant à son nouveau président, Jussi Halla-aho. Dimanche, il a plus que doublé son nombre de sièges, passant de 17 à 39.

    https://www.lesalonbeige.fr/finlande-forte-poussee-des-eurosceptiques-aux-legislatives/

  • Le péril vert

    3921802041.pngGeorges Feltin-Tracol

    Les observateurs politiques ont la fâcheuse habitude de se focaliser sur les résultats, parfois élevés, de l’« extrême droite ». Ils oublient de signaler que les Verts connaissent eux aussi de grands succès électoraux dans plusieurs États européens. Il est même possible aux prochaines européennes, la liste Verte conduite en France par le sortant Yannick Jadot dépasse l’estimation des 8 % prévue par les sondages.

    Les élections communales et provinciales d’octobre dernier en Belgique ont vu la percée des Verts, remportant trois bourgmestres dans la région de Bruxelles-Capitale au lieu d’un seul. Aux législatives de l’automne 2018 chez le voisin luxembourgeois, ils prennent cinq points, soit 15,13 %, et renforcent leur influence au sein de l’alliance ministérielle tripartite avec les socialistes et les libéraux. Le gouvernement du Grand-Duché compte dorénavant trois ministres et un secrétaire d’État Verts.

    Toujours en automne dernier, les élections régionales en Allemagne confirment leur succès : 17,5 % (+ 8,9 points) dans la très conservatrice Bavière, et 19,8 % (+ 8,7 points) en Hesse. En cas de législatives anticipées outre-Rhin, les Grünen deviendraient la deuxième force politique du pays aux dépens de la sociale-démocratie et pourraient s’entendre avec la CDU pour une coalition gouvernementale.

    Outre la formidable complaisance du système médiatique, les Verts qui sont souvent des écologistes de pacotille bénéficient du mécontentement latent présent dans l’ensemble des classes sociales. Les électeurs centristes, sociaux-libéraux et progressistes se détournent de leurs formations politiques habituelles, mais ils ne veulent voter ni pour la gauche radicale, ni pour les forces nationales-populaires. Restent les Verts considérés comme une forme convenable de protestation populiste.

    Cet engouement extravagant profite par ailleurs des grotesques « grèves scolaires » déclenchées par une adolescente suédoise qui ne cache pas de manger de la malbouffe industrielle… Ces rassemblements contre les dérèglements climatique font penser à cette manifestation organisée, il y a plus de trente ans, par le groupe Jalons à la station de métro Glacière contre le froid. Les participants criaient : « Hiver assassin ! Mitterrand complice ! ». Lycéens et écoliers se donnent une bonne conscience facile et continuent à fumer régulièrement des pétards sans se soucier du gaz carbonique ainsi rejeté. Pauvres jeunes crétins qui sèchent des cours certes idiots au nom de la lutte contre le réchauffement climatique…

    Politiquement schizophrènes (pour les souverainetés énergétique et alimentaire et contre les frontières), les Verts, cosmopolites et multiculturalistes, constituent donc une véritable menace pour l’avenir autochtone de la civilisation albo-européenne. Leur montée en puissance confirme en tout cas l’ouverture d’un nouveau cycle politique. Souhaitons que cette imposture soit vite révélée pour que s’affirme enfin un mouvement identitaire enraciné, tenant d’une écologie armée authentique, communautaire et organique.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°120, mise en ligne sur TVLibertés, le 8 avril 2019.

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  • Sondage : toute la Macronie prend l’eau

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    La sortie du grand débat n’est pas une marche à l’étoile mais s’apparente à une sortie de route pour Emmanuel macron et son gouvernement. Les radars enregistrent, en effet, un net décrochage de popularité pour le Président et la quasi-totalité des membres du gouvernement.

    Selon le dernier sondage IFOP-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, le chef de l’État recule de cinq points, à 34 %. Les « bons élèves » de la classe, champions de participation dans le grand débat, subissent le même sort que leur maître : François de Rugy (-5, à 24 %), Marlène Schiappa (-4, à 30 %) et Christophe Castaner (-3, à 28 %).

    Mais, plus inquiétant pour Emmanuel Macron, même les poids lourds discrets du gouvernement, les « sérieux », subissent une baisse de popularité parfois forte. L’intouchable Jean-Yves Le Drian perd deux points, Richard Ferrand, président de l’Assemblée, trois, mais c’est le cas de Jean-Michel Blanquer qui est le plus révélateur : -9 points, à 29 % seulement. Les masques et les mensonges de la réforme du lycée et de la loi sur l’École de la confiance sont en train de tomber. Et pas que dans le monde enseignant. La Macronie n’a plus de piliers.

    Les seuls ministres qui résistent un peu sont les personnalités issues des Républicains : Édouard Philippe (+2), Bruno Le Maire (+3) et Gérald Darmanin (+1). Si l’on ajoute à cela la franche remontée de Laurent Wauquiez dans ce sondage : +8, à 36 %, qui semble être crédité du choix d’avoir imposé François-Xavier Bellamy comme tête de liste pour les européennes, ou celle de Marine Le Pen (+5), on se dit qu’un vent de droite se remet à souffler. Mais la droite a déjà connu de tels alignements de planètes, et l’on sait ce qu’il en advint…

    Mais la gauche, me direz-vous ? Où est la gauche, pourrait-on crier, comme Patrick Juvet chantait « Où sont les femmes ? » Ce qui est sûr, c’est qu’elle a lâché Emmanuel Macron, qui ne fait plus qu’un petit 18 % dans cet électorat socialiste qui fut pourtant son socle. Le même sondage montre même que, dans un duel Macron-Wauquiez (47/43), la gauche choisirait Laurent Wauquiez !

    Dans la situation actuelle, la responsabilité des leaders de droite est immense : une grande partie des électorats de droite et de gauche est orpheline et leur adoption (qui a plutôt ressemblé à un rapt) par Emmanuel Macron n’a pas tenu deux ans.

    Frédéric Sirgant

    https://www.bvoltaire.fr/sondage-toute-la-macronie-prend-leau/

  • Forte progression de l’UKIP lors d’une élection législative partielle au Royaume-Uni

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    Le jeudi 4 avril 2019, s’est tenue une élection législative partielle dans la circonscription de Newport-West (Pays de Galles), élection particulièrement suivie au moment où de très nombreux rebondissements dans la recherche d’un accord pour le Brexit ont lieu.

    Rappelons ici que les législatives se déroulent au Royaume-Uni au scrutin uninominal majoritaire à un seul tour, ce qui signifie qu’il y a un seul élu par circonscription et que c’est le candidat qui arrive en tête qui est élu, même s’il n’atteint pas les 50%.

    Cette élection fait suite au décès de Paul FLYNN (travailliste) le 17 février 2019. Le vainqueur de cette partielle (Ruth JONES) est du même parti, mais elle subit un fort recul de 12,7 points (39,6% des suffrages exprimés contre 52,3% en 2017). Ce n’est guère mieux pour Matthew EVANS (parti conservateur) qui, avec 31,3%, perd 8 points par rapport à la candidate du même parti (Angela-Jones EVANS) en 2017 (39,3%).

    Le candidat arrivé 3e, Neil HAMILTON (UKIP, parti dont l’objectif est le Brexit) a obtenu 8,6% contre 2,5% seulement pour Stan Edwards, du même parti, en 2017.

    Le candidat du Plaid Cymru (parti autonomiste gallois) obtient 5,0% (+2,5), le libéral-démocrate (très hostile au Brexit) 4,6% (+2,4) et le candidat du parti écologiste 3,9% (+2,8).

    A noter le faible résultat obtenu par la candidate de Renew (3,7%), hostile au Brexit. Les 4 autres candidats obtiennent moins de 1% des exprimés.

    En résumé, l’UKIP est le seul parti à avoir fortement progressé, les deux grands partis (conservateur et travailliste) reculent fortement. La petite progression du parti libéral-démocrate et le faible résultat de Renew ne compensent pas totalement la progression de l’UKIP. Ces résultats, même s’ils sont à analyser avec précaution (le taux de participation est autour de 36,5% des inscrits contre 67,5% en 2017) semble indiquer une certaine stabilité des rapports de force entre Brexiters et anti-brexiters, voire une légère progression des Brexiters.

    La suite du feuilleton du Brexit dès samedi (même Hitchkock n’est peut-être jamais arrivé à un tel suspense!). Et pendant ce temps, le taux de chômage au Royaume-Uni est au plus bas niveau depuis 1975. L’incertitude n’est en général pas favorable à la bonne santé de l’économie. Mais les Britanniques, c’est bien connu, ne font presque jamais rien comme les autres.

    Mais suivons leur exemple (pour une fois): vivement le Frexit!

    G. Paume

  • 4,5 millions de signatures : la revanche de la France des gilets jaunes ?

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    « Attelage baroque » : c’est ainsi que la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndinaye qualifiait, ce mercredi matin, l’initiative de parlementaires de tous bords de lancer une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP), comme le prévoit notre Constitution, pour empêcher la privatisation d’Aéroports de Paris. Le matin même, le ministre Jacqueline Gourault, sur RTL, parlait de « drôle d’attelage ». Comme quoi les éléments de langage gouvernementaux laissent tout de même une marge d’initiative à chaque ministre pour broder autour du mot clé. En l’occurrence, le mot « attelage ». Il reste, au choix, les qualificatifs « bancal », « improbable » et « insolite ». Cependant, Bruno Le Maire, mercredi après-midi, à l’Assemblée, lui, s’est distingué en évoquant un « équipage de circonstance », soulevant une bronca sur les bancs de l’opposition, c’est-à-dire chez ses anciens camarades d’attelage…

    On a envie de reprendre les paroles de la chanson de Brel, dont on fêtait les 90 ans cette semaine, « Les Remparts de Varsovie » : « Je trouve Madame mauvaise copine. » Ou bien les mots d’enfants de cour de récréation : « C’est celui qui dit qui est. » Parce que, en matière d’attelages baroques, drôles, bancals, improbables ou insolites, nous sommes quand même bien montés, depuis deux ans. Un gouvernement composé d’anciens Républicains échappés de leur écurie et de socialistes de labour reconvertis en chevaux de course, sans parler de la mouche du coche de Rugy, qui fit son miel dans la ruche écologiste. Ne parlons pas – mais si, justement, parlons-en – de la liste tirée par Mme Loiseau aux élections européennes. Atteler à la même charrette un Pascal Canfin, ancien président du WWF France, et l’ancien président des Jeunes Agriculteurs, Jérémy Decerle, il fallait oser. On appelle ça, depuis deux ans, le « en même temps ». Dans notre civilisation équestre, on dit « tirer à hue et à dia ».

    Et pourtant, Mme Gourault, qui est loin d’être un cheval de retour, ose s’exclamer : « Je ne savais pas que je verrais ça dans ma vie politique », à propos de cette initiative parlementaire. En 2012, c’est peut-être ce que s’étaient dit nombre d’électeurs de droite lorsque François Bayrou, mentor de Mme Gourault, annonça qu’il voterait François Hollande.

    Visiblement, cette initiative de plus de 200 parlementaires des deux chambres (alors qu’il en faut 185) a surpris et agace le gouvernement. Certes, les obstacles sont nombreux avant qu’un tel référendum ait lieu. D’abord, le référendum d’initiative partagée ne peut aller contre une loi qui vient d’être votée par le Parlement. Or, la privatisation d’ADP est inscrite dans la loi PACTE, qui doit être votée par l’Assemblée le 11 avril. Par ailleurs, la validation du Conseil constitutionnel est nécessaire. Ensuite, il faut l’approbation de 10 % du corps électoral, soit environ 4,5 millions de signatures de citoyens pour que la procédure vers un éventuel référendum aille à son terme.

    Et c’est là que réside le vrai danger pour le gouvernement. Le vrai référendum pourrait bien être cette pétition inédite à ce jour dans notre pays. On se souvient de la pétition contre le mariage homosexuel qui avait réuni près de 700.000 signatures en 2013. Il faudrait presque 6,5 fois plus de signatures dans le cas présent. La barre est haute, direz-vous ! Pas certain, dans le contexte de crise sociale profonde que connaît notre pays. La France des ronds-points, des gilets jaunes, pourrait trouver sa revanche derrière son ordinateur, après un grand débat aux questions fermées, voire biaisées, et qu’elle a massivement boudé, la cause des Aéroports de Paris ne serait alors qu’un prétexte. Les oppositions voient dans cette arme du RIP un levier amplificateur d’énergie extraordinaire. Elles auraient tort de se gêner. Il est évident que la réunion de ces signatures serait un désaveu terrible pour le pouvoir en place. Autant, pire peut-être, que pourraient l’être les résultats des élections européennes.

    Georges Michel

    https://www.bvoltaire.fr/45-millions-de-signatures-la-revanche-de-la-france-des-gilets-jaunes/