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élections - Page 259

  • Facebook et les élections américaines

    6a00d83451619c69e201bb09fd4c5a970d-200wi.jpgLu dans Présent :

    "L’affaire est ennuyeuse pour le tout-puissant Mark Zuckerberg. Révélée par le lanceur d’alerte Christopher Wylie, elle révèle l’acquisition illégale des données de 50 millions de comptes facebook par la société Cambridge Analytica. Entreprise qui employait Christopher Wylie. Cette entreprise (comme beaucoup d’autres), propose à ses clients des algorithmes et des analyses se basant principalement sur l’étude des réseaux sociaux pour identifier besoin et tendances. Les grandes entreprises et les politiques ont bien souvent recours à ce genre de services pour analyser consommateurs et électeurs. Qui bien souvent sont les mêmes d’ailleurs.

    Ainsi, il n’en fallait pas plus pour nos confrères : d’un coup l’élection de Donald Trump a été triomphale grâce à l’emploi de données facebook acquises illégalement…

    Sauf que la réalité est bien plus complexe que cela et plus inquiétante. Il existe des dizaines d’entreprises comme Cambridge Analytica qui récoltent illégalement des données. Barack Obama avait utilisé les mêmes procédés pour sa campagne de 2012. Alors, ce mini tsunami qui a coûté la place du PDG de Cambridge Analytica et fait dire à Facebook qu’il était « scandalisé d’avoir été trompé » est en réalité un fait mineur dans la guerre des données. « Car l’enjeu est bien là. Des sociétés comme Cambridge Analytica ont évidemment des accointances avec d’autres organisations plus étatiques comme le MI6 ou autres… » nous affirme un expert en cybercriminologie.

    En effet, au niveau mondial la data war fait rage et notre incapacité, du moins en France, à saisir qu’elle représente un enjeu autrement plus important que le nucléaire ou le pétrole pourrait bien nous coûter cher un jour.

    En tout cas, dans le monde anglo-saxon, la réaction ne s’est pas fait attendre : l’autorité britannique indépendante, chargée de réguler le secteur et de protéger les données personnelles, a demandé l’autorisation d’enquêter au sein de Cambridge Analytica afin de pouvoir « fouiller les serveurs » et « effectuer une vérification des données ». [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Une vague populiste européenne au pouvoir. Sauf en France ?

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    L’ancien mentor de Donald Trump, Steve Bannon se rendait au congrès de refondation du Front National qui se tenait le 10 mars à Lille pour y prononcer un discours très offensif.

    Alors que l’Italie, l’Autriche, la République tchèque confirment la montée de la vague populiste à l’échelle européenne, pourquoi le Front national, parti populiste le plus important en Europe, n’est lui pas encore arrivé au pouvoir ?

    Un débat proposé par Radio Sputnik.

  • Nicolas Dupont-Aignan: “Je ne comprends pas Wauquiez qui parle plus dur que Le Pen mais ne veut pas la voir”

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    Jean-Jacques Bourdin a reçu Nicolas Dupont-Aignan, ce mercredi 21 mars 2018 sur BFMTV et RMC.

    Le président de “Debout la France” appelle à l’union des droites en affirmant qu’aucun responsable politique d’opposition ne gagnera seul :

    Je ne comprends pas Wauquiez qui parfois parle plus dur que Le Pen mais ne veut pas la voir. Je pense que les électeurs en ont assez des manoeuvres politiciennes.

  • Nicolas Dhuicq : "La droite est tombée toute seule dans le piège de François Mitterrand"

    Extraits de la tribune de Nicolas Dhuicq ex-LR ayant rejoint DLF et les Amoureux de la France :

    "Les derniers jours ont montré que les barons de la droite française n’étaient pas simplement les plus bêtes du monde, ils sont aussi les plus lâches ! Les réactions pavloviennes de tout l’Etat-major des Républicains aux propos courageux et de bon sens de Thierry Marini ne m’ont pas surpris… Ils m’ont atterré !

    Ces condamnations tous azimuts montrent non seulement que les Républicains ne tirent aucune leçon de leurs défaites successives mais qu’ils entendent poursuivre leur pulsion de mort politique ! Sans même prendre le temps d’écouter ce que dit Thierry Mariani, ils se sont tous précipités pour se soumettre systématiquement à la pensée unique de leurs adversaires politiques.

    Soumis à la gauche et aux tenants de l’idéologie dominante qui ruinent la France, les Républicains se trouvent de facto inaptes à représenter la majorité silencieuse des Français qui ne supportent plus d’être gouvernés par des incapables et des hypocrites qui font au pouvoir le contraire de ce qu’ils promettent en campagne électorale.

    La droite est tombée toute seule dans le piège de François Mitterrand(...) Tant pis si cette fatwa devait couper la droite du peuple français et de ses aspirations à protéger son identité, garantir la justice sociale et affirmer son indépendance nationale.

    Laurent Wauquiez prétend que la droite est de retour en 2017 mais pense recommencer la stratégie de Nicolas Sarkozy en 2007 ! En refusant d’entendre ce que Thierry Mariani affirme, ce que le parti-Chrétien-Démocrate a affirmé en rejoignant les Amoureux de la France avec Nicolas Dupont-Aignan et ce que j’ai moi-même affirmé en quittant les Républicains pour Debout la France, Laurent Wauquiez entretient un double mensonge (...)

    Tout d’abord, l’équipe Wauquiez prétend que Thierry Mariani serait une personnalité isolée. Or, au-delà des personnalités que j’ai déjà évoquées, un récent baromètre de la Sofres montrait que les sympathisants républicains étaient désormais 43% à souhaiter une alliance avec le Front National ! Par ailleurs, plus de la moitié des sympathisants hostiles à un accord ne souhaitent pas que les Républicains combattent le Front National ! Qui, au final, est isolé de sa propre base ? (...) Ce mépris des barons LR est donc insupportable (...)

    Deuxième mensonge, celui de la ligne politique. Il est grotesque d’affirmer que le Front National serait un parti d’extrême-droite ! Lors d’une émission politique de grande écoute sur France 2 pendant la primaire de la droite, Alain Juppé a été confronté par les journalistes au programme du RPR sur l’immigration qu’il avait lui-même établi. Constatant que ce programme était plus dur que celui de Marine Le Pen, Alain Juppé n’a rien trouvé de mieux à faire que de s’excuser d’avoir défendu des mesures qui pourtant d’autant plus justifiées aujourd’hui qu’il y a trente ans ! Quant au programme de Debout la France, il correspond peu ou prou à ce que devait défendre Laurent Wauquiez et son équipe s’il était sincère dans les valeurs qu’il prétend incarner (...)

    J’appelle donc tous mes amis des Républicains à cesser de vivre dans ce double mensonge et de prendre leurs responsabilités historiques pour suivre les récents succès de nos mouvements amis en Autriche et en Italie qui ont su discuter et s’allier pour gagner les élections."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les élections législatives en Italie : les réseaux sociaux battent les médias traditionnels

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    Les sondages utilisés et « chouchoutés » par les médias traditionnels (Rai, La7, Corriere della Sera, Repubblica, La Stampa) au cours de la campagne électorale italienne de mars 2018, allaient tous dans le même sens : pousser les électeurs vers une « grande coalition » italienne entre le centre gauche (Renzi) et le centre droit (Berlusconi). Une coalition « à l’allemande ». Ce système a été clairement battu par le réseau social. In fine les partis anti système, la Lega de Matteo Salvini (18%) et le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio (32%) furent les vainqueurs.
    Des sondages performatifs

    Pendant des semaines les chiffres officiels ont placé Forza Italia de Berlusconi en tant que première force du centre droit (entre 16-17%) et le Parti démocratique Matteo Renzi de centre gauche (entre 22 et 24%) en tant que force de résistance. Ces chiffres les désignaient naturellement comme deux « alliés » pour un futur gouvernement – comme on dit en Italie – « d’entente générale » (larghe intense). Mais sur les médias sociaux, les Italiens avaient déjà exprimé leur préférence pour les deux mouvements populistes. Les prévisions officielles se sont révélées totalement fausses puisque la Lega a dépassé largement le parti de Berlusconi alors que le Parti démocrate est tombé pour la première fois dans l’histoire de la gauche sous la barre des 20%.
    Le trafic sur la toile meilleur indicateur que les sondages

    La réalité a été mieux interprétée par le «trafic web » que par les sondages d’opinion publique. Si les analystes et les journalistes avaient mieux regardé les pages web des candidats, ils auraient certainement mieux compris d’où soufflait le vent de protestation. Prenons quelques exemples. Le record de visualisation sur Internet fût établi par le rassemblement de Matteo Salvini à Milan le 24 février 2018, suivi par un million sept cent mille personnes sur Facebook. La deuxième place a été remportée par Luigi Di Maio: quand il a présenté la liste des dix-sept ministres candidats, le direct sur les médias sociaux a été suivi par plus d’un million et demi de personnes.

    Alors que les journaux et les chaînes de télévision qualifiaient le vote Salvini ou Di Maio de «danger populiste», de «vote contre l’Europe», de «saut dans le noir», les deux leaders ont utilisé le web pour parler directement avec les électeurs. Tout comme Donald Trump l’avait fait aux États-Unis et les partisans du Brexit au Royaume-Uni. Le résultat ? Une défaite totale du système médiatique qui, loin de l’espoir de diaboliser la Lega et les 5 étoiles, a plutôt fini d’amplifier leurs propositions.

    Les deux dirigeants, en plus de l’utilisation directe du web et des centaines de réunions sur le territoire, ont également été invités dans de nombreuses émissions télévisées. Obtenant le meilleur de l’utilisation de certains réseaux sociaux, ils ont multiplié les partages, extrapolé le contenu vidéo des diffusions (utilisées comme matériel de propagande, avec de bonnes coupures et des phrases choc) , ils ont réussi à multiplier l’effet de visibilité. Le premier commentaire du résultat de l’élection par Matteo Salvini était sur Facebook, « Un seul mot : Merci! ”

    Texte repris du site OJIM

    https://fr.novopress.info/

  • FN et LR ont fait un pas l'un vers l'autre

    6a00d83451619c69e201b7c959d536970b-200wi.jpgDe Jean Rouxel dans Les 4 Vérités :

    "J’avoue que j’étais très dubitatif sur le fait que le changement de nom annoncé pour le Front national s’accompagne d’un réel changement de stratégie. L’élection législative partielle à Mayotte est peut-être un signe avant-coureur du fait que j’étais exagérément pessimiste. Pour la première fois depuis qu’elle est présidente du FN, Marine Le Pen a appelé à voter pour le candidat LR.

    On peut naturellement dire – et certains ne s’en sont pas fait faute – qu’ il s’agit d’un « piège mortel » pour LR. On peut aussi dire que le FN était incapable de présenter un candidat ayant une quelconque chance de gagner – cela aussi fut dit. Mais Marine Le Pen avait réalisé un score non négligeable lors de la présidentielle à Mayotte: avec 27,2% des suffrages, elle était arrivée en deuxième position derrière François Fillon, devançant largement Emmanuel Macron (19,2 %). Certes, dans la première circonscription, le candidat FN avait réalisé un très modeste 3,1% au premier tour des législatives de 2017. Mais bien d’autres circonscriptions ont donné un score très modeste au FN. Et, jusqu’ici, cela n’avait jamais empêché Marine Le Pen de renvoyer systématiquement dos à dos tous ses adversaires, refusant d’appeler à voter LR.

    Quelque chose a donc changé. Cela peut être – souhaitons-le – un véritable changement de stratégie, pour laisser la place à des alliances, abandonnant l’absurde discours sur le « plafond de verre » qui baisse d’élection en élection. Cela peut être aussi la situation spécifique de Mayotte où l’ insécurité et l’immigration clandestine sont à l’ordre du jour.

    Face à ce changement de stra tégie, on peut regarder le verre à moitié plein ou à moitié vide chez les Républicains. D’un côté, il est navrant qu’ils soient tellement inféodés au politiquement correct qu’ils se sentent obligés de rejeter ce soutien (qui n’exigeait aucun accord électoral) – avec plus d’énergie qu’ils n’en mettent à s’opposer à Emmanuel Macron. Mais, de l’autre, on peut aussi se réjouir que Thierry Mariani, qui a récemment appelé à des alliances électorales avec le FN, n’ait – là aussi pour la première fois, à ma connaissance – pas été désavoué par le parti.Ce dernier s’est contenté de dire que les positions de Thierry Mariani n’engageaient que lui. Nous n’en demandons pas plus. Simplement laissons ouverte la possibilité d’alliances, au moins locales, au moins temporaires. Ce sera déjà un grand pas de fait pour sortir du piège mitterrandien où la droite française semble trop souvent se complaire."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La réélection de Poutine : une réaction patriotique, par Francis Bergeron

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    « Russie ! Russie ! » C’est avec ces mots que Vladimir Poutine a accueilli sa spectaculaire réélection. Spectaculaire, car personne n’attendait un taux de participation de 65 %, alors que l’un des principaux opposants à Poutine, Alexei Navalny, déclaré inéligible par la commission électorale, avait appelé à l’abstention. Bien plus, ce taux de participation est en hausse de deux points par rapport au précédent scrutin. Plus remarquable encore : Poutine signe son meilleur score personnel. Il recueille près de 74 % des voix. Parmi les autres candidats, celui du Parti communiste arrive en seconde position avec 11,2 % des voix, perdant le tiers des voix qui s’étaient portées en 2012 sur le PC. Le nationaliste, Jirinovsky, obtient 6,7 %. Les autres candidats n’ont pas atteint les 5 %.

    Candidats « fantoches », comme l’écrivent certains journaux ? Jirinovsky n’a rien d’un fantoche et tout le monde connaît l’intransigeance de ses convictions. Quant au communiste, son score était attendu avec bienveillance par certains observateurs étrangers, qui pensaient qu’il bénéficierait des difficultés économiques du pays, loin d’être résolues.

    Les queues devant les ambassades pour voter

    Ce scrutin a parfois donné lieu à des fraudes, à des anomalies de comptage. Mais globalement personne ne peut nier que la popularité de Vladimir Poutine est au zénith et que trois Russes sur quatre le soutiennent. Il suffisait de voir les queues devant les ambassades à l’étranger et d’interroger ces électeurs. Pourquoi l’opinion publique est-elle avec Poutine, malgré une situation économique encore médiocre, malgré la corruption et malgré l’affaire de l’espion empoisonné ? Parce que les électeurs ont d’abord exprimé un vote patriotique. Cette élection correspondait au quatrième anniversaire de l’annexion de la Crimée. Et le monde entier a pu constater l’immense ferveur populaire qui s’est notamment exprimée à Moscou, place du Manège, à proximité du Kremlin à cette occasion, et par les votes en Crimée et en Tchétchénie : 90 % des voix en faveur de Poutine. Ce qu’indiquent ces votes, ce qu’a montré cette foule, réunie à Moscou, c’est l’étroite corrélation entre le soutien à Poutine et l’affirmation nationale. Quant à l’affaire de l’agent double assassiné, Hélène Carrère d’Encausse, répondant à Vincent Trémolet de Villers dans Le Figaro de samedi, tout en rappelant que la responsabilité russe n’est pas formellement établie, notait que l’empoisonnement d’opposants était couramment pratiqué par le camp communiste jusqu’à la chute du mur de Berlin. En Angleterre, ce n’est d’ailleurs pas un opposant qui a été empoisonné, c’est un traître : Skripal, de nationalité russe, travaillait en effet pour les services secrets d’un autre pays. De ce point de vue, même Hollande a reconnu (Un président ne devrait pas dire ça) avoir ordonné ou couvert plusieurs assassinats de ce type. Pour les Russes, l’empoisonnement de Skripal est un pseudo-événement, voire une action légitime.

    Hélène Carrère d’Encausse, dans la même interview, nous apprend que Poutine se réfère fréquemment à l’immense figure nationaliste et anticommuniste de Piotr Stolypine, le Premier ministre de Nicolas II, celui qui aurait pu sauver la monarchie russe et contenir les velléités expansionnistes germaniques, s’il n’avait pas été assassiné en 1911. Les réformes agraires de Stolypine, son patriotisme, son courage politique et même physique (il se déplaçait sans garde du corps) l’avaient rendu populaire. Poutine joue sur les mêmes ressorts, exprime les mêmes aspirations, et vient d’en recueillir les fruits, dans les urnes.

    Francis Bergeron

    Article repris du quotidien Présent

    https://fr.novopress.info/

  • Bruno Gollnisch sur LCP: Une élection présidentielle russe sur fond de nouvelle guerre froide ?

    Bruno Gollnisch était hier soir l’invité de LCP pour évoquer  la réélection triomphale de Vladimir Poutine, l’audience retrouvée sur la scène internationale de la Russie, les tensions générées par cette  montée en puissance de Moscou, notamment au Levant. Pour en parler, l’élu frontiste était confronté au député français MoDem des Hauts-de-Seine ( et ancien député européen)  Jean-Louis Bourlanges,  à l’essayiste spécialiste des pays de l’Est Roumiana Ougartchinska et à la politologue spécialiste de la Russie Hélène Blanc. Un débat de qualité.

    https://gollnisch.com/2018/03/20/bruno-gollnisch-sur-lcp-une-election-presidentielle-russe-sur-fond-de-nouvelle-guerre-froide/

  • Poutine dans un fauteuil

    Ce résultat était attendu et il n’y avait guère de suspense, Vladimir Poutine, candidat du parti national  Russie Unie,  a été très confortablement réélu à la tête de la fédération de Russie. M. Poutine est donc en route pour un quatrième mandat  avec plus de 73,2% des suffrages (63,60% en 2012);  très loin devant Pavel Groudinine, le candidat du Parti communiste ( 11,2% ),   Vladimir Jirinovski, président du parti  nationaliste LPDR (6,7%) et la richissime femme d’affaires et journaliste libérale Ksénia Sobtchak, très connue en Russie, membre du Conseil de coordination de l’opposition russe (2,5%). L’inconnu résidait surtout dans le taux de participation pour une élection dans laquelle Vladimir  Poutine n’avait pas d’opposants sérieux. L’agence publique TASS a fait savoir que là aussi le pari a été gagné puisque 60% à 70% des 107 millions  d’électeurs russes se seraient déplacés dans les bureaux de vote, pourcentage  équivalent ou supérieur à la présidentielle de 2012 (65,27%).

    Un scrutin  qui se déroulait sur  fond de tension internationale avec l’Occident en général et la Grande Bretagne  en particulier. Le Premier ministre Theresa May a  accusé  Moscou (qui dément) d’être  « coupable » de l’empoisonnement  chimique sur le sol britannique d’un agent double Sergueï Skripal et de sa fille. Mercredi, Mme May a annoncé  le gel des contacts bilatéraux et  l’expulsion de 23 diplomates russes, mesures qui ont conduit les autorités russes à procéder à l’expulsion d’un nombre équivalent de diplomates  britanniques et l’arrêt des activités en Russie de l’organisme international britannique pour les relations culturelles et l’éducation, le  British Council.

    Emmanuel Macron lui n’est pas sorti grandi de sa réaction épidermique, peu réfléchie (?), très pusillanime qui l’a conduit par «solidarité avec nos amis britanniques» à boycotter vendredi le pavillon officiel de la Russie présent au salon Livre de  Paris. Nous sommes déjà loin du discours qui était le sien à l’occasion de la visite de Vladimir Poutine à Versailles  au mois de mai dernier…

    Le site de France 24 a  rappelé à cette occasion que le pavillon russe accueillait au nombre des écrivains présents aussi bien « le controversé  (sic) Zakhar Prilepine, 42 ans, proche du chef du Parti national-bolchevique, Édouard Limonov, écrivain parmi les plus doués de sa génération, (et qui défend désormais  la présidence Poutine, NDLR), que   « Ludmila Oulitskaïa, lauréate du prix Médicis étranger en 1996 et voix de l’opposition en Russie. »  « Natalia Soljenitsyne, veuve du prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne (s’est) déclarée  peinée »:  « Emmanuel Macron n’a pas fait ce qu’il fallait et en premier lieu pour la France elle-même. J’avais l’impression, au vu de ce qui s’était passé ces derniers mois, que le président Macron n’était pas le pire des amis de la Russie, […] qu’il était moins influencé par cette hystérie qui règne dans les médias occidentaux quand il s’agit de la Russie»

    Et l’épouse de l’auteur de L’archipel du goulag  et de Deux siècles ensemble d’ajouter:  « Quand les diplomates ne savent plus se parler, ça devient encore plus important que se parlent les artistes et les gens de la culture et des arts. »  « Tourner le dos au dialogue avec les gens de la culture et des arts, c’est extrêmement étonnant et ne sied pas à un leader politique français » On ne saurait mieux dire.

    Certes, les attaques portées contre la Russie émanant des cénacles atlantistes, européistes, mondialistes ont surtout pour effet de conforter la  popularité d’une  présidence russe  sous l’action de laquelle  la Russie a connu un  boom économique, une forte progression du niveau de vie de ses citoyens, une embellie (timide mais réelle) de sa démographie  et retrouvé une place ce tout premier plan sur la scène internationale.

    Il n’en reste pas moins que certains ont dénoncé la sincérité  du scrutin présidentiel. L’ONG Golos, financée par un certain nombre de bailleurs de fonds  américains,  a fait état d’irrégularités dans les votes qui ont eu lieu hier.  Il a été évoqué des bourrages d’urnes, des entraves, des votes multiples. Toutes choses qui auraient eu pour objet de gonfler le taux de participation,  dans un certain nombre des 97 000 bureaux de vote du pays, que les quelques dizaines de milliers d’observateurs indépendants déployés par l’opposition, les ONG,  l’UE -des parlementaires européens se sont rendus sur place,  dont le vice-président du  FN Louis Aliot- ne pouvaient tous contrôler.

    Golos explique avoir comptabilisé  2.629 irrégularités, à l’instar de observateurs d’Alexeï Navalny,  une des figures de l’opposition à Vladimir Poutine. M. Navalny, officiellement très engagé dans la lutte contre la corruption, a été exclu de la présidentielle russe  pour cause de condamnation(s) judiciaire(s) ; il a été soutenu dans ses démêlés judiciaires par les États-Unis, l’Union européenne et  le Conseil de l’Europe.

    Comme c’est le cas pour Golos, les adversaires d’Alexeï  Navalny affirme qu’il est instrumentalisé par l’étranger, rappelant que par le passé, la formation politique DA !,  à la création de laquelle il participa il y a douze ans ans, fut financée par  la National Endowment for Democracy, (NED). Une officine proche de la CIA, fondée en 1983,  dont l’objectif déclaré est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde.  En clair,  une structure  d’orientation neocon, soutenue par le parti républicain comme par le parti démocrate, appuyée matériellement par de grandes multinationales (Coca-Cola, Goldman Sachs, Google, Microsoft…).

    Pour autant, M. Navalny est aussi critiqué pour son…nationalisme. « Jamais je ne soutiendrai la position selon laquelle en Russie le nationalisme est une chose terrible qu’il faut interdire » déclarait-il en 2013. «En France, en ce moment, le Front National connaît une période de poussée frénétique  (sic) de sa popularité. Vous parlez d’une horreur, Alain Delon soutient Marine Le Pen ! Et des processus analogues ont cours dans toute l’Europe. Et alors, allons-nous boycotter les croissants français ? Ou bien dire carrément que les Français ont le droit de faire ça, et pas les Russes ? »

    Bruno Gollnisch  qui sera ce soir l’invité de LCP à 19h 30  pour évoquer la présidentielle russe, estime bien évidemment que l’amour de la patrie, la volonté de la voir rayonner et prospérer, d’en préserver l’identité, la souveraineté,  sont des aspirations   fort légitimes et non pas des causes de haine ou des sources de conflits  comme l’affirment les médias, les faiseurs d’opinion et les politiciens  progressistes.

    Nous le relevions en décembre 2011 sur ce blogue, citant alors Xavier Moreau:   reconstruction de l’identité russe autour du christianisme, piété populaire, refus de l’affrontement civilisationnel, défense de la famille traditionnelle,  c’est le modèle européiste au complet qui est rejeté par le peuple russe et ses élites dirigeantes.  Au-delà des imperfections de la toute jeune démocratie russe, il est en tout cas permis de s’interroger, comme Bruno Gollnisch, sur le fait de savoir si ce n’est pas surtout ce sursaut national et identitaire russe qui vaut à ses dirigeants actuels d’être traînés dans la boue.

    https://gollnisch.com/2018/03/19/poutine-dans-un-fauteuil/