Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 304

  • Législatives - Agnès Chrissement (FN) : "le temps des alliances à droite est enfin venu"

    6a00d83451619c69e201b7c8fb91b0970b-250wi.jpgAgnès Chrissement, mère de famille nombreuse, catholique, est candidate du Front National aux élections législatives de 2017 pour la 2e circonscription de Loire Atlantique. Elle a accepté de répondre à nos questions.

    Vous avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 2ecirconscription de Loire Atlantique. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?

    Ce n’est pas une première : cette campagne est ma 3ème après une campagne municipale à Versailles en 2014 et départementale en 2015 à Rambouillet.

    J’ai toujours été intéressée par la « chose publique » de près ou de loin mais j’ai débuté mon engagement politique à la suite de l’élection de François Hollande et de la dégradation politique et morale qui a suivi.

    J’essaie ainsi de contribuer, à mon petit niveau et en tant que mère de famille catholique, à la reconstruction de notre pays et à la défense de nos valeurs. Il y a urgence à se mobiliser pour ne pas léguer ce changement de civilisation à nos enfants.

    J’ai choisi de militer au sein du FN parce qu’à mes yeux c’est le seul parti (avec bien sûr quelques limites) capable de redresser la France, de réinstaurer la morale, l’ordre et l’autorité en France, préalables indispensables pour restaurer la grandeur de notre pays.

    Vous allez affronter le candidat LR Sébastien Pilard, membre fondateur et ancien président de Sens Commun, qui fut actif durant les Manifs Pour Tous. N'êtes-vous pas en train de diviser la droite, vérifiant la formule selon laquelle nous avons la droite la plus bête du monde ?

    Non je ne pense pas car malgré son rôle dans la création de Sens Commun, Sébastien Pilard semble malheureusement abandonner le combat pour les valeurs défendues pendant ces manifestations. Il adhère ainsi à un parti qui ne compte même plus du tout revenir sur la Loi Taubira dans le cadre de leur programme des législatives et lequel parti a appelé ses électeurs à voter pour M Macron lors du 2nd tour de l’élection présidentielle, rejetant ainsi les valeurs qui fondent un parti de Droite.

    Je suis fière d’être investie par le parti qui défend le plus la famille et reviendra notamment sur la Loi Taubira. Les baromètres de Liberté Politique/Alliance Vita sont là pour nous le rappeler en ayant placé Marine Le Pen en tête de ces sujets si importants.

    Si vous êtes élue, serez-vous favorable pour former un groupe parlementaire avec des élus d'autres partis, qu'ils soient du PCD, de DLF, de la Ligue du Sud... ?

    J’espère avant tout que les futurs députés FN seront suffisamment nombreux à l’Assemblée pour former un groupe parlementaire afin d’être une vraie force d’opposition. 

    Bien sûr, je pense aussi que le temps des alliances à droite est enfin venu. L’exemple de l’élection présidentielle où DLF a soutenu courageusement Marine Le Pen a été à ce titre une vraie bonne nouvelle, même si la suite est plus compliquée... L’amour de la France, le souci du Bien Commun, la défense de notre identité et de notre culture chrétienne doivent être le socle commun pour travailler ensemble à stopper la destruction de notre patrie entrainée dans un mondialisme effréné.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les faux nez de la cohabitation

    Nul ne saurait prévoir à ce jour la composition future de l'assemblée nationale. Résultant, au soir du 18 juin, d'une situation totalement atypique, elle pourrait se traduire par une configuration institutionnelle de type franchement nouveau.

    Comparer cette situation avec celles qui prévalurent au cours des IIIe et IVe républiques force et fausse même le trait. Même si la chambre basse ne donnait pas de majorité au nouveau président celui-ci dispose de prérogatives hors de toute comparaison avec celles des Loubet, Fallières, Lebrun et autres Vincent Auriol du passé. Et il ne semble guère préparé à y renoncer, bien au contraire.

    "Deux dangers menacent le monde, disait Paul Valéry : l'ordre et le désordre". Jamais plus qu'en ce début de quinquennat cet apparent paradoxe n'a mieux semblé l'expression de la comédie du pouvoir.

    De bons esprits aiment à parler d'une hypothèse et d'une conjonction que l'on a nommées, dans la pratique bancale des 30 dernières années, la cohabitation.

    Ce contournement de la constitution fut inventé en 1985 dans un contexte bien précis par Édouard Balladur. Il s'agissait alors de maintenir la balance égale entre giscardiens et chiraquiens en vue des élections législatives de 1986. Il semblait en effet simplement trop tôt pour préjuger de qui l'emporterait en cas d'élection présidentielle anticipée. Or ce scénario qui fut écarté, eût représenté l'interprétation correcte de l'édifice gaullien : le président désavoué par l'opinion populaire doit s'en aller, comme cela avait été le cas du général De Gaulle en 1969. Aux yeux du fondateur de la Ve république le gouvernement et son chef doivent demeurer en symphonie avec le chef de l'État, lui-même clef de voûte du pouvoir, en accord avec le peuple dans ses profondeurs, doctrine énoncée dès 1946 par le discours de Bayeux.

    Une partie des républicains et des centristes de l’UDI, examinent ainsi, avec plus ou moins de sincérité, le cas où ces reliquats de droite sortiraient majoritaires des élections législatives qui s'approchent. À vrai dire, en réalité, ils se savent d'avance bien satisfaits s'ils parviennent à éviter le désastre inverse, résultant aussi bien de l'apparition du parti En Marche, du renoncement à briguer un nouveau mandat national de la plupart des maires et élus locaux, et, surtout du désarroi dans lequel ils laissent leur électorat.

    La prestation courtoise, mais d'autant plus molle, du chef provisoire Baroin achève enfin de démoraliser les dernières ardeurs.

    Voici en effet comment François Baroin, dresse l'éloge du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer : "C’est probablement le meilleur de sa génération, qui a le plus travaillé et le plus compris ce qui est bon pour la formation de nos enfants. Je lui fais confiance. (…) C’est un choix remarquable de la part du président Macron." Avec des dirigeants qui tiennent de pareils discours, la droite a-t-elle vraiment besoin d'adversaires ?

    Les discours réputés durs, aussi bien sur les sujets dits régaliens, sur les peines planchers, sur la majorité pénale que sur un sujet économique comme celui de la rallonge fiscale, clairement envisagée par le nouveau pouvoir, ne compensent aucunement l'impression que nous évoquons.

    Après la réunion tristounette du 20, au parc floral de Vincennes, où les Républicains cherchaient à faire semblant de se congratuler dans l'intimité retrouvée des vieux de la vieille de l'ancien RPR, les illusions de redressement du pays, telles qu'elles avaient pu se manifester dans les grands rassemblements de la campagne présidentielle semblaient bel et bien remises au rancart.

    Pour sa part, deux jours plus tard, ce 22 mai, Brice Hortefeux se projette cependant dans une hypothèse hardie : "Si nous gagnons les élections législatives, nous gouvernerons".

    On appelle cela cohabitation. Cela ressemble beaucoup à un faux nez.

    JG Malliarakis

  • Implosion du FN et gouvernement franc-macron (Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi)

  • Hervé de Lépinau (FN) : "Je suis un homme de droite qui sait que la France a besoin d’une politique de droite"

    6a00d83451619c69e201bb099e60f6970d-800wi.jpg

    stories.virtuemart.product.2823_page_01nsp_106.jpgAprès le retrait de Marion Maréchal-Le Pen, dont il était le suppléant depuis cinq ans, Hervé de Lépinau a été investi par le FN dans la 3e circonscription de Vaucluse. Il répond à Minute :

    "[...] Je suis un homme de droite qui sait que la France a besoin d’une politique de droite. Mais je me reconnais aussi dans le clivage dont parle souvent Marine Le Pen : mondialistes contre patriotes. En effet, au-delà de la sémantique, la droite patriote est le cœur battant du camp patriote autour duquel s’agrègent toutes les formes de souverainisme venues de tous les horizons. On peut découper la souveraineté en tranches – sociale, juridique, politique – mais il y a une chose qui ne se divise pas, c’est l’identité. Une identité sans souveraineté peut traverser des temps difficiles, comme on l’a vu aux XIXe et au XXe siècles en Europe de l’Est. Mais une souveraineté sans identité, ou assignant à l’identité une place subalterne, privée, ça n’a qu’une portée administrative : c’est un concept désincarné, matérialiste, qui fait en définitive le jeu de nos adversaires mondialistes. La souveraineté sans l’identité, c’est un peu l’idiot utile du système.

    [...] Il y a cinq circonscriptions dans le Vaucluse. J’espère que le 18 juin, les électeurs nous auront reçu cinq sur cinq ! Si les candidats LR/UDI arrivés en troisième position se désistaient dans le cadre du très anti-démocratique « front républicain », c’en sera fini de la droite dite « de gouvernement » en Vaucluse car leurs électeurs, pour beaucoup proches de nous, ne le leur pardonneraient pas. Mais au FN de se défaire aussi de la « diabolisation monétaire » en ayant un discours moins anxiogène sur l’euro. A cet égard, je tiens à rappeler aux retraités à qui on a fait gober le fait que le retour au franc entraînerait une dépréciation de leur épargne qu’ils vont se prendre 23 % d’augmentation de la CSG avec M. Macron ! Et ils ne pourront pas dire qu’ils ne le savaient pas puisque cette mesure est inscrite dans son programme."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Marine Le Pen est repartie en campagne en ce jour de l’Ascension en arborant une belle Croix

    Marine Le Pen revient au charbon ce 25 Mai, jour de l’Ascension, pour les élections législatives avec une belle Croix bien arborée.

    Marine Le Pen met en exergue que les syndicats et Jean-Luc Mélenchon qui ont appelé ou encouragé à voter Macron  viennent aujourd’hui « pleurnicher » en regrettant que Macron applique ses promesses de campagne. Submersion migratoire: « comment soulage-t-on l’Italie de la submersion migratoire sinon en prenant les immigrés chez nous ? » 

    Marine Le Pen aborde tous les sujets d’actualité et annonce des Assises de l’Opposition qui permettront de savoir qui sera réellement dans l’opposition. Si les prétendus « Insoumis » mais pas trop, s’estiment dans l’opposition bien qu’ils aient appelé à voter pour Macron, eh bien qu’ils y viennent, mais je vous fiche mon billet qu’ils voteront encore avec « la République en Marche ».  » Ma position sur l’euro n’a pas changée. » « Nous voulons maitriser notre monnaie, nos frontières, notre Justice, notre Armée », « 170 élus LR ont appelé à soutenir Macron. La véritable opposition ce sera le FN et « Debout la France. »

    Marine Le Pen était l’invité de « Questions d’Info » sur LCP, en partenariat avec l’AFP, Le Monde et France Info.

    A propos de la « task force »: A l’attention d’Emmanuel Macron: M. Le Président, parlez-nous français! Laissez-nous notre culture!

    emiliedefresne@medias-presse.info

    http://www.medias-presse.info/marine-le-pen-est-repartie-en-campagne-en-ce-jour-de-lascension-en-arborant-une-belle-croix/74489/

  • Sécession n°3 parties 2 et 3 avec Julien Rochedy : Spéciale présidentielle

  • Sécession n°3 partie 1 avec Julien Rochedy : Spéciale présidentielle

  • Les Allemands originaires de Russie votent pour l’AfD

    Allemands-Russie-AfD-300x300.jpgLes « Allemands de Russie » sont des personnes nées en Russie qui ont pu migrer en Allemagne car une partie de leurs ancêtres étaient originaires de ce pays. La plupart de ces 4 200 000 individus sont venus de pays de l’ancienne Union soviétique. Ils ont principalement voté, jusqu’à présent, pour la CDU mais sont désormais attirés par le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD). Le vote CDU était dû au fait que la plupart de ces migrants étaient arrivés à l’époque du Chancelier CDU Helmut Kohl et ils ont voté pour ce parti afin de le remercier de leur avoir permis de s’installer en Allemagne.

    Lors des élections pour le Parlement du Land de Rhénanie du Nord-Westphaliedu 14 mai 2017, l’AfD a obtenu ses meilleurs scores dans des endroits au sein desquels de nombreux « Allemands de Russie » vivent : alors que l’AfD décroche 7,4 % lors de ce scrutin, il obtient 18,8 % à Bielefeld/Baumheide, 19, 6 % à Duisbourg/Neumühl et 23,7 % à Espelkamp/Mitte.

    Lors des élections pour le Parlement du  Land de Berlin du 18 septembre 2016, l’AfD a obtenu à Marzahn, où les « Allemands de Russie » sont surreprésentés, 32,6 %. Ces gens, qui votaient souvent à gauche, choisissent dorénavant l’AfD car, suite à l’afflux de migrants, la sécurité est devenue un sujet important. Pourtant, selon les statistiques récentes, Marzahn est une des parties les plus sûres de Berlin.

    À Pforzheim/Heidach, bastion des « Allemands de Russie », dans le riche Bade-Wurtemberg, l’AfD a obtenu 43,9 % lors des élections du 13 mars 2016 pour le Parlement du Land. Interrogés, les habitants prétendent avoir peur de perdre leur nouvelle patrie, l’Allemagne, inondée de migrants non-européens. Ils reprochent à ces derniers de créer de l’insécurité, de ne pas vouloir travailler, de ne pas désirer s’intégrer.

    Des « Allemands de Russie » reprochent aux migrants importés en 2015 par la Chancelière Angela Merkel de tourner en rond toute la journée dans les rues.De plus, ils sont mécontents du fait que ces gens aient pu entrer et s’installer en Allemagne alors qu’eux-mêmes voulaient faire venir des membres de leur famille et cela leur a été refusé.

    Au sein des quartiers où vivent les « Allemands de Russie », l’AfD a avant tout utilisé l’Internet afin de toucher les électeurs potentiels : une campagne y a été conduite en langue russe. 

    Les « Allemands de Russie », dont 42 % parlent exclusivement russe à la maison, s’informent avant tout en passant par les médias russes.

    Les « Allemands de Russie » constituent le plus grand groupe issu de l’immigration disposant du droit de vote en Allemagne.  

    Texte repris du blog de Lionel Balland

    https://fr.novopress.info/205940/les-allemands-originaires-de-russie-votent-pour-lafd/

  • Vers un big-bang politique ?

    Première publication le 02/03/2016, rediffusion le 18/05/2017 – L’élection présidentielle de 2012 et les législatives qui suivront seront-elles à l’origine d’un big-bang politique ? C’est l’hypothèse – optimiste – de l’essayiste Didier Beauregard. Polémia présente ici des extraits d’une longue analyse parue sur le site de Riposte laïque : « l’élection de 2012 ou la perspective heureuse d’une nouvelle donne politique ! ». Un scénario possible qui se heurtera toutefois à deux obstacles : le mode de scrutin majoritaire et la tyrannie médiatique. Polémia

    Le nouveau quadrige électoral

    [On assiste à une nouvelle fragmentation du paysage politique], avec un Mélenchon qui regroupe les forces éparses de la gauche radicale et une Marine Le Pen qui maintient à un niveau élevé (probablement autour des 20%) l’héritage de la droite populiste (populaire ?) que son père lui a légué. Cette fragmentation est une première étape importante sur la voie d’une recomposition de la scène politique nationale qui devrait, en s’ajustant à la réalité socio-politique du pays, se structurer en quatre familles « naturelles » : les deux évoquées plus haut, plus une au centre droit et une au centre gauche.

    On retrouverait là les équilibres de 1981 (…). Le premier tour de l’élection présidentielle de 1981 avait clairement fait émerger quatre forces significatives : derrière les deux leaders, Giscard à 28, 3% et Mitterrand (25,8%), Jacques Chirac frôlait les 20% et Georges Marchais les 15%.

    Trente plus tard nous retrouvons donc peu ou prou les mêmes familles plus ou moins recomposées. Jacques Chirac portait alors les espoirs d’une droite populaire (populiste ?) néo gaulliste et Georges Marchais représentait une gauche communiste qui se retrouve aujourd’hui dans les postures idéologiques de Mélenchon. Giscard incarnait un centre largement campé à droite et Mitterrand une gauche socialiste idéologiquement majoritairement marxisée mais « antistalinienne », c’est-à-dire, dans la forme, attachée au pluralisme des démocraties bourgeoises.

    Un glissement à droite

    Si l’on regarde de plus près la structure de ces grands courants politiques, le plus frappant, outre la permanence de ce cadre quadripartite, est le glissement de leurs composantes respectives vers la droite. Mitterrand disait déjà que la France était « majoritairement à droite », ce qui est marquant, 30 ans après son arrivée au pouvoir, c’est bien le constant glissement vers la droite des familles politiques.

    L’extrême gauche communiste et trotskyste des années 1970/80, se retrouve aujourd’hui dans le sillage de Mélenchon, composé d’un ensemble disparate qui comprend les communistes proprement dit (très minoritaires), la gauche du PS, le gros de l’électorat écolo en mal de candidat, les courants altermondialistes et une part de l’électorat traditionnellement dit « d’extrême gauche » ( soit les groupuscules trotskystes) , lui aussi orphelin de candidats emblématiques. Bref, la tendance dure de la gauche radicale s’est diluée au profit d’une gauche moins « Grand soir » et ouvriériste et plus sociétale, avec notamment une forte composante immigrationniste et anti FN.

    Quant à la gauche socialiste qui s’est fédérée derrière le candidat Hollande, elle porte dans son héritage tous les ralliements du PS des années 80/90 à l’ordre économique du capitalisme mondial (elle a notamment libéré les marchés financiers et ratifié tous les traités de libre échange) et à l’idéologie libérale de l’Europe de Bruxelles. Ses surenchères dans le progressisme sociétal ne peuvent effacer le recentrage massif de ce qui lui tient encore lieu de doctrine politique. Mieux encore, si l’on oublie l’appareil politique lui-même, son électorat, comme les sondages (…) le montrent, n’est pas si éloigné dans ses prises de position de l’électorat de la droite dite « classique ».

    La famille de droite a elle aussi connu ce glissement vers la droite. La droite populaire et cocardière qui formait les gros bataillons du RPR se retrouve aujourd’hui largement dans l’électorat du Front National, tandis que les candidats de la droite de gouvernement sont toujours plus obligés de pratiquer un grand écart hasardeux pour aller, à la fois, chercher les voix du centre et de « l’extrême droite » pour avoir une chance d’être élus au deuxième tour.

    Le paradoxe politique : plus la France se droitise, plus la gauche gagne

    (…) Notre démonstration nous conduit ainsi au cœur du paradoxe politique français, précédemment évoqué, plus la France se « droitise », plus la gauche gagne les élections et domine le pays. Paradoxe absurde qui répond à la structuration du surmoi politique national qui interdit les alliances entre la droite « classique », on pourrait presque l’appeler « droite bourgeoise », et la droite radicale ou «populaire », qui, pour l’essentiel, recycle l’héritage du gaullisme, en dépassant la fracture algérienne et celle de la collaboration qui ont longtemps déchiré la droite et ne signifient plus grand-chose aujourd’hui pour les nouvelles générations.

    Autre paradoxe à relever, seul le centre, traditionnellement classé à droite, ne se déporte pas d’un cran vers la droite, car il se régénère par l’apport régulier d’un électorat de gauche modérée qui délaisse un PS incapable de trancher entre son héritage marxiste et social-démocrate et qui, à chaque élection, rejoue la comédie de l’union des gauches dans une parodie d’affrontement droite/gauche. La droite « classique », dans la supercherie de la bipolarisation, joue elle un jeu encore plus tordu en racolant les voix de « l’extrême droite », tout en préparant ses alliances au centre gauche.

    Vers une remise en cause du système majoritaire ?

    Jusqu’où cette construction politique à la fois figée, malsaine et dépassée peut-elle tenir ? Elle arrive probablement à terme car il est difficile d’imaginer que la défaite de l’une des deux familles dominantes (UMP et PS) n’entraine pas désormais une remise en cause du système majoritaire.

    Une nouvelle défaite présidentielle de la gauche placerait le PS en situation de tension extrême face au Front de gauche et devrait provoquer la fracture depuis si longtemps repoussée entre la gauche mythologiquement révolutionnaire et la gauche réformiste ou sociale-démocrate.

    De l’autre côté, si la droite perdait ces élections, les forces centrifuges devraient « naturellement » séparer les courants de la droite qui se qualifie de « populaire » de ceux qui pourraient, sans problème, rejoindre une gauche recentrée sur un projet social-démocrate et européiste.(…)

    Si cet éclatement des deux forces dominantes se produit – et il suffirait à notre avis, qu’une seul d’entre elle se fractionne pour que l’autre soit dans la foulée poussée à se recomposer également face à la possibilité offerte de nouvelles alliances vers les centres – la question se pose alors de savoir si la recomposition de la vie politique nationale se fera à partir d’un bloc de droite reconstruit sur sa droite (en clair par un rapprochement avec le Front National), ou bien à partir d’un centre gauche recomposé sur la base d’un PS recentré qui recouvre l’ensemble des centres repoussé sur la gauche par la droitisation de la droite ?

    Autre question subsidiaire, qui satellisera qui ? A droite, le Front National la droite « populaire », ou l’inverse, et à gauche le PS les centres, ou le contraire ?

    Difficile à dire en l’état, mais quel que soit le scénario gagnant, il traduira de fait un déplacement sur la droite de la vie politique française. Le PS recentré, mené par une personnalité habile (Hollande ?), pourrait éventuellement s’imposer comme une force majoritaire dans l’hypothèse d’une recomposition par le centre gauche, en marginalisant la gauche extrême. Nous retrouvons le scénario Strauss-Kahnien [voir le texte intégral de l’article]. Mais, de fait, il enterrerait l’héritage Mitterrandien et plus de quarante ans d’une construction politique fondée sur l’union mythique de toutes les gauches. La rupture électorale entérinerait alors une fracture idéologique qui hante la famille de gauche depuis la fin de l’ère Mitterrand, qui attend en vain son Tony Blair.

    De l’autre côté la droite affaiblie par son long bras de fer avec le Front National, devrait logiquement difficilement échapper à la satellisation de son aile droit par le Front National qui apparaîtrait face à la défaite et ses suites, comme l’élément vainqueur, le point de référence d’un discours de droite musclé et constant. (…)

    Qui occupera la position centrale sur l’échiquier politique ?

    L’axe majeur du combat politique ne se situerait plus alors dans un affrontement largement factice entre le PS et l’UMP, mais entre une gauche reconstruite à partir d’un PS recentré, ou d’un centre élargi à une gauche recentrée, et une droite radicalisée refondée à partir d’un Front National élargi.

    On peut logiquement supposer que Marine Le Pen a la volonté et la capacité politique à conduire ce scénario de désenclavement du Front National. L’hypothèse inverse d’une satellisation du Front National par une droite UMP radicalisée paraît peu probable.

    L’UMP apparait aujourd’hui bien fragile face à sa diversité idéologique pour mener une telle opération dans une situation de crise engendrée par une défaite, alors que dans ces temps de domination écrasante elle n’a jamais voulu, ni su, [ni pu ?] trouver son Mitterrand pour briser le tabou du cordon sanitaire et sceller des alliances ponctuelles, sur le mode de « l’Union de la droite », pour au moins gagner les batailles électorales.

    Gauche recentrée contre droite radicalisée ?

    (…)L’affrontement politique majoritaire devrait logiquement se polariser entre une gauche recentrée élargie jusqu’au centre droit et une droite radicalisée portée par le Front National, chacun des deux blocs pouvant regrouper entre 30 et 40% de l’électorat. Autrement dit, la recomposition se fera-t-elle par les centres sur un tropisme de gauche, avec un large bloc central qui, de part et d’autre, marginaliserait les « extrêmes » ? Ou bien se fera-telle à partir des droites, avec un bloc « droitiste » puissant (jusqu’à 40% ?), qui s’opposerait alors prioritairement à un bloc des centres poussé vers la gauche, sur la base d’une bipolarisation recomposée sur des fondements idéologiques plus conformes à la sociologie politique du pays. La gauche radicale continuant d’exister comme une force de contestation sociale et sociétale éloignée du pouvoir. (…)

    La droitisation de la société française

    Pour autant, si, pour conclure, nous nous replaçons dans la logique d’une droitisation de la société française que nous avons mise en exergue tout au long de notre exposé, il est logique de penser que la recomposition politique à venir (si elle se confirmait ?), devrait se faire sur la base d’un puissant bloc des droites. Plusieurs raisons pousseraient à cette conclusion.

    L’enjeu économique tout d’abord. La sous-évaluation des effets de la crise et la prise en compte insuffisante de ses mécanismes dans le programme du candidat socialiste conduiront inéluctablement à une convulsion rapide et, dans la foulée, à une politique d’austérité qui frappera les couches les plus modestes et les classes moyennes. La gauche par la force des choses conduira une politique économique contraire à ses engagements et s’aliénera alors une part importante de ses soutiens populaires. L’histoire ne se répète jamais à l’identique, mais les échecs, puis les reniements de la gauche au début des années 80, avaient regonflé la droite et permis l’émergence du Front National. Comment s’exprimerait aujourd’hui ce sentiment latent de contestation et de radicalité que les études d’opinion font cohabiter avec la vision légaliste, apaisée et consensuelle des français ?

    L’immigration : le grand déni de Mélenchon

    A qui profiteront prioritairement le désamour, voire la révolte du peuple, à une droite remusclée, ou à une gauche radicale conduite par un Mélenchon euphorique ? Ce dernier ne se voit-il pas « au pouvoir avant 10 ans », comme il vient de l’affirmer [Marseille, le 19 avril 2012]. Certes, le Front de Gauche pourra rejouer la pantomime de la révolution sociale en agitant les mannes de la Révolution, de la Commune ou du Front populaire, mais elle ne rassemblera pas les Français sur un projet révolutionnaire et on l’imagine mal prendre le pouvoir par la force. Le mythe révolutionnaire est mort, et la France est, comme tous les pays développés, un pays de classes moyennes qui aspirent au bien-être et à la sécurité. Mais aussi, Mélenchon, et les dirigeants de la gauche radicale et ceux de l’ensemble des gauches avec lui, est l’apôtre d’une France ouverte à l’immigration, une France sans frontière, vouée «à la gloire du métissage et au bonheur d’être mélangés », comme il l’a emphatiquement proclamé à Marseille. Il bute là sur un déni du réel qui le coupe irrémédiablement de la majorité des classes populaires. Ce déni, plus que les finasseries de Mitterrand, ont coûté la perte de son électorat ouvrier au PC, et, coûté également cher au NPA de Besancenot, le jour où, dans une élection locale, il a exhibé une candidate voilée.

    La question de l’immigration et de l’identité : nouveau clivage pour une nouvelle donne politique

    Grand oubliée de la campagne électorale, la question de l’immigration et de l’identité de la France hante la conscience nationale comme un chancre qui la dévore de l’intérieur. Interdite du débat public par l’idéologie qui anime les castes dirigeantes qui dominent le pays, et au-delà l’Europe, elle agit comme une force négative. Les rapports de force actuels ne permettent pas (pas encore ?) de fédérer sur ces thèmes de vastes courants d’opinion susceptibles de bouleverser les équilibres politiques, mais le refoulement de cette question affaiblit les forces politiques qui nient sa dimension dramatique ou, comme Mélenchon, la magnifie comme une chance historique : créer enfin la République universelle des droits de l’Homme et de l’égalité sociale ! Cet ersatz d’utopie, censée remplacer celle du Grand soir, peut encore exercer une grande violence morale qui effraie, mais ne peut servir de projet politique fédérateur. Elle limite irrémédiablement la capacité de conquête politique de la gauche qui triomphe d’abord des faiblesses de la droite à assumer les problématiques sécuritaires et identitaires.

    Or, la recomposition des forces politiques sur les schémas que nous avons analysés devraient permettre à une droite regonflée et plus compacte de placer enfin ces questions au centre du débat public pour affronter une gauche fragmentée. Plus exactement même, la question de l’identité nationale, c’est-à-dire celle de la nation, de sa nature et de son avenir, devrai s’imposer comme la pierre angulaire d’un nouveau clivage politique qui dépasserait le vieux clivage gauche/droite.

    Qui franchira le Rubicon du politiquement correct ?

    Mais encore faut-il pour que cette recomposition ait lieu, que les personnalités concernées soient à la hauteur des enjeux historiques ! La droite traditionnelle trouvera-t-elle la ou les figures qui lui feront franchir le Rubicond du politiquement correct pour réaliser, enfin, cette alliance de toutes les droites qui devraient sociologiquement gouverner le pays depuis plus de 20 ans, au risque sinon de se perdre définitivement ? Sera-t-elle capable de mener à bien une synthèse des dimensions nationales, européennes, sociales et populaires, sur le modèle gaullien ? Rien n’est encore joué, mais Nietzsche n’affirmait-il pas que « l’histoire toujours finie par accoucher de ce qu’elle porte dans ses flancs !»

    Didier Beauregard
    16/04/2012

    Voir l’intégralité de l’article de Didier Beauregard sur Riposte laïque. Les intertitres et les crochets sont de Polémia.

    https://www.polemia.com/vers-un-big-bang-politique/