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élections - Page 315

  • Législatives: les surprises des investitures d’En Marche

    Si selon un sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico les trois quarts des Français jugent positivement le profil des candidats de La République en Marche, ce n’est pas le cas de tout le monde. Dès hier soir François Bayrou a manifesté son mécontentement pour ne pas dire sa colère. L’accord conclu entre le MoDem et En marche n’aurait pas été respecté. Selon le maire de Pau, il prévoyait un quart des circonscriptions pour le MoDem.

    Il y a ceux qui se sont retrouvés candidats avec l’étiquette En Marche sans l’avoir demandé. Ainsi Mourad Boudjellal, le président du Rugby club toulonnais. Contacté par franceinfo, La République en marche a reconnu « une petite erreur matérielle », provoquée par « un mauvais copier-coller ». Il y a aussi Stéphane Saint-André, député PRG sortant du Pas-de-Calais. L’élu dit pourtant avoir refusé l’investiture. Et encore François Pupponi, député socialiste sortant du Val-d’Oise, désigné candidat EM alors qu’il a déjà été investi par le Parti socialiste, toujours selon les informations de franceinfo.

    Autre surprise, autre source de mécontentement, en Bretagne cette fois. Selon Ouest-France, Jean-Yves Le Drian, ex-ministre de la Défense, soutien d’Emmanuel Macron et président du conseil régional de Bretagne n’était pas au courant de l’investiture de Gaspard Gantzer dans la 2e circonscription d’Ille-et-Vilaine, celle de Rennes-Nord.

    Si Jean-Yves Le Drian ne s’est pas exprimé publiquement, le 1ervice-président de la région, Loïg Chesnais-Girard, dénonce un « parachutage ».

    Pour rappel, Gaspard Gantzer, énarque de la promotion Léopold Sédar Senghor (celle d’Emmanuel Macron) est un très proche collaborateur de François Hollande : conseiller chargé des relations avec la presse, chef du pôle communication à la présidence de la République.

    Après l’investiture qui ne passe pas, celle qui est retirée aussitôt après avoir été attribuée. Cela concerne le député MoDem sortant de La Réunion, Thierry Robert. L’homme été condamné en 2016 pour diffamation et, révèle L’Express, il est actuellement visé par au moins trois enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Saint-Pierre entre janvier et mars 2017.

    L’une porte sur des soupçons d’emploi fictif liés à l’embauche d’un ancien assistant parlementaire, une autre vise des soupçons de harcèlement sexuel sur une ancienne employée et une dernière concerne un dossier de favoritisme sur l’attribution d’un marché public.

    Thierry Robert n’aura été condidat En Marche que quelques heures puisque le mouvement l’a rayé de sa liste dans la soirée. Cela fait donc un MoDem de moins alors que François Bayrou trouve qu’il n’y en a pas assez et convoque en urgence un Bureau politique ce soir.

    http://www.bvoltaire.fr/actu/legislatives-les-surprises-des-investitures-den-marche/

  • Emmanuel Macron ne présentera pas de candidat face à Manuel Valls

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    Au bal des faux-culs, Emmanuel Macron est bien parti pour être champion du monde. Son mouvement En Marche ! a en effet décidé de ne pas accorder son investiture à Manuel Valls, au motif qu’il ne répondait aux critères exigés, mais, dans le même temps, il a également décidé de ne pas présenter de candidat contre l’ancien premier socialiste dans sa circonscription de l’Essonne ! L’annonce vient d’en être faite par Richard Ferrand, le secrétaire général de République en marche, l’intitulé sous lequel se présenteront les candidats de la majorité présidentielle.

    https://fr.novopress.info/

  • Bouffon Ier et Jeunot Ier : au service de qui ?

    Bernard Plouvier

    On le sait : le premier passe avec grand plaisir le sceptre au second, qui doit poursuivre les « actions » du quinquennat échu.

    L’honnête citoyen s’étonne, le 10 mai, à l’occasion de l’ultime conseil des ministres, d’ouïr l’ensemble des journalistes & politologues, unanimes à vanter la mesure-phare du quinquennat : l’allègement massif des charges patronales… un observateur attentif aurait pu croire que la–dite mesure était la stimulation de l’immigration mahométane et son corollaire, les attentats djihadistes. Mais, soit : allègement de la fiscalité des entreprises, il y eut et même largement.

    L’on vivrait dans un monde merveilleux, si cette diminution de revenus fiscaux pour l’État, cette diminution de dépenses pour les entreprises s’étaient traduites par des créations d’emplois ou une baisse des prix à la vente.

    Hélas ! Le chômage atteint des records inédits et nul n’a vu de baisse – sauf pour les prix des produits pétroliers, ce dont on ne peut créditer, même avec la plus plate déférence, le sieur Hollande et son équipe de pantins ministériels qui passeront à la postérité comme ayant été les plus nuls de l’histoire de France depuis le règne du triste Charles VI (Jeanne d’Arc étant la mascotte de tous les partis, aussi bien de Macron-démagogue que de sa concurrente, il est bon de rappeler que la France s’est parfois trouvée dans des situations lamentables, mais que c’est par eux-mêmes, exclusivement, que les Français se sont tirés de l’ornière où ils s’étaient embourbés).

    Une grave question se pose : au service de qui Hollande et consorts du Parti soi-disant « socialiste » ont-ils roulé ? La réponse est évidente : au service des entrepreneurs et de leurs actionnaires.

    Le Président Macron, formaté dans la haute finance, peut-il « rouler pour le peuple » ? C’est une bête question !

    Il y a un an, nul ne pensait à ce ministre ultraréactionnaire de l’économie, qui ne cherchait qu’à faire plaisir aux employeurs, en « assouplissant », en dérèglementant, etc. En un peu plus d’un semestre, le grand capital lui permet de mettre sur pied un Parti et de gagner haut la main une élection, grâce à la mise à disposition de tous les media… et l’on voudrait nous faire croire que ce serait pour le peuple ?

    Les media sont le nouveau Jupiter des légendes antiques : ils aveuglent et rendent stupides ceux qu’ils veulent manipuler. Dans la défunte URSS, alors que tout manquait sauf la trinité marxiste - terreur, propagande et vodka -, le slogan était : « Nous forgeons un avenir radieux ». La seule différence entre le totalitarisme globalo-mondialiste et le stalinien réside dans l’abondance des jouissances matérielles des victimes.

    Français, vous avez triomphalement élu Macron-capital, consommez donc (de préférence à crédit, c’est excellent pour les institutions financières) et continuez d’écouter journalistes et politologues… jusqu’à ce qu’un jour, la République de Franchiaoui soit gouvernée selon les merveilleux principes de la charî’a. Ainsi, vos descendants seront encore plus stupides et plus facilement manipulables que vous !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Pierre Vial salue le départ de Marion Maréchal Le Pen

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    Un communiqué de Pierre Vial,

    Président de Terre et peuple

    Ainsi Marion quitte un FN devenu une boutique électorale comme les autres, un panier de crabes où se bousculent les arrivistes et où, pour être bien vu, il faut être dépourvu de toute conviction forte (ou, encore mieux, l’avoir abandonnée comme une tunique de Nessus).

    Marion, évidemment, a raison. D’autant que beaucoup de gens ont confiance en elle et que cette confiance va se maintenir. Ce qui lui permettra, le jour où elle le souhaitera, de pouvoir compter sur un capital de fidélités permettant de construire quelque chose. Une espérance existe. Nous sommes un certain nombre à vouloir la faire vivre.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • L'épouse de Robert Ménard candidate dans la 6e circonscription de l’Hérault

    C'est officiel :

    Capture d’écran 2017-05-10 à 19.49.03

    C'est une circonscription dans laquelle Marine Le Pen a réalisé 34,04% au premier tour et 51,58% au second. Cette candidature est soutenue par le FN, Philipe De Villiers, le SIEL de Karim Ouchikh, le CNIP et le parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout La France. Enseignante à l’Institut des Hautes Études de Journalisme de Montpellier, Emmanuelle Ménard dirige le site Boulevard Voltaire.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/05/l%C3%A9pouse-de-robert-m%C3%A9nard-candidate-dans-la-6e-circonscription-de-lh%C3%A9rault.html

  • La dynamique de la La Manif Pour Tous a été brisée par Sens Commun

    6a00d83451619c69e201b8d2814c84970c-200wi.jpg Guillaume Bernard sur Aleteia :

    "[...] La stratégie des ténors de LR est très étonnante. Puisqu’ils déclarent chercher à gagner les législatives pour imposer une cohabitation au chef de l’État, pourquoi ont-ils choisi de soutenir (avec un empressement qui a choqué nombre de leurs partisans) l’un des deux finalistes de la présidentielle ? C’était dire implicitement qu’ils sont plus proches de l’un que de l’autre (alors que, sur ce point, la moitié de leur électorat ne partage pas leur position). En outre, quelle sera la crédibilité des candidats de ce parti quand ils affronteront les représentants d’Emmanuel Macron qu’ils ont contribué à faire élire ? En fait, LR est un parti profondément écartelé dont l’unité n’a, jusqu’à présent, été maintenu que par l’exercice ou l’espérance du pouvoir.

    Quelle leçon tirer désormais du ralliement de Sens commun à François Fillon ? Etait-ce la meilleure opération à faire ?

    Quant à Sens commun (sujet qui me navre très sincèrement), il y a évidemment eu de la naïveté à croire possible de changer un parti politique (LR) sans en prendre le contrôle. Les contraintes partisanes (comme les investitures pour les élections) sont telles que c’est le plus souvent le parti qui formate ses membres et non l’inverse. Que sont devenus les trotskistes ayant fait de l’entrisme au Parti socialiste parce qu’ils ne pouvaient entrer au Parti communiste stalinien ? « Au mieux », des sociaux-démocrates…

    En outre, alors que la grande force de la Manif pour tous (LMPT) a été d’être un mouvement trans-partisan, je suis au regret de dire que sa dynamique a été freinée et son unité brisée par la création de Sens commun. LMPT aurait pu être l’un des instruments de l’explosion des partis et de la recomposition de l’ensemble de la droite (FN compris) selon des critères doctrinaux clairs. Au lieu de cela, la direction de Sens commun est entrée dans des stratégies et combinaisons politiciennes. Les concepteurs de ce mouvement ont terriblement manqué d’imagination. Il y a cependant fort à parier que les militants de Sens commun auront rapidement à cœur de participer à la recomposition de la droite qui se fera sous la pression de ce que j’ai proposé d’appeler le « mouvement dextrogyre ».

    Enfin, il n’est pas inutile de noter que la ligne libérale-conservatrice de Sens commun était doctrinalement incohérente (même si l’on comprend bien qu’il s’agit de ratisser électoralement le plus largement possible). Cet attelage peut, à première vue, séduire : le libéralisme pour l’économie (libérer les forces et les initiatives), le conservatisme pour le sociétal (maintenir les liens traditionnels dans la société). Mais, la doctrine libérale ne se résume pas à une dénonciation d’une trop forte (et très réelle) fiscalité (il n’est d’ailleurs nullement nécessaire d’être libéral pour partager une telle position). Le libéralisme repose sur une approche subjectiviste (il n’existe pas de valeur en soi mais uniquement par la rencontre de volontés) qui, inexorablement, détruit toute tradition. L’incompatibilité entre le libéralisme et le conservatisme peut d’ailleurs être électoralement illustrée : une moitié de l’électorat de François Fillon s’est reportée sur Emmanuel Macron tandis l’autre s’y est refusée soit en votant pour Marine Le Pen (24 %) soit en se réfugiant dans l’abstention ou le vote blanc (26 %).

    Les catholiques semblent en tout cas en incapacité de « penser le politique » selon ses propres règles. La confusion entre l’ordre de la morale et l’ordre de la res publica est fréquente. Nous faut-il relire saint Thomas d’Aquin ?

    Vous mettez le doigt sur un problème crucial. Un certain nombre de catholiques sont portés vers l’augustinisme politique. Il n’est pas inutile de noter que cette tentation est partagée dans toutes les sensibilités liturgiques : il me semble, sans leur faire aucunement offense, qu’elle est le ressort commun des démarches de personnes pourtant aussi différentes qu’Erwan Le Morhedec ou Alain Escada.

    L’augustinisme politique part de l’idée parfaitement catholique que la grâce (divine) surpasse la nature (humaine). Mais, il procède ensuite à une absorption du temporel par le spirituel sous prétexte que la finalité du second (le salut des âmes) est supérieure à celle du premier (le bien vivre). Cela induit de nombreuses conséquences : par exemple, la vertu de justice (avoir une conduite qui plaît à Dieu) rendrait inutile la réalisation de la justice rétributive (commutant ou distribuant les droits). La loi morale (qui dicte les conduites) remplace alors le droit naturel (qui répartit les choses extérieures entre les personnes) alors que, distincts, ils convergent naturellement.

    Or, la hiérarchie des domaines (supériorité du religieux sur le politique) n’implique pas la dé-légitimation du second. De même, chercher la justice particulière (répartir l’avoir) ne détourne pas de la justice générale (être juste). Mais, l’augustinisme politique en vient, quant à lui, à nier l’irréductibilité du politique (pourtant inscrite dans l’ordre cosmologique des choses) et, par voie de conséquences, de la nécessité d’attribuer à chacun selon son mérite : reconnaître à César ce qui lui revient serait superflu puisqu’il faut rendre prioritairement à Dieu ce qui lui est dû. Cette critique de l’augustinisme relève, vous l’avez bien compris, du thomisme. Pour celui-ci, l’existence de la patrie céleste ne fait pas disparaître la patrie terrestre, l’objectif (religieux) de la vertu ne détourne pas de la recherche (politique) du bien commun.

    L’Église souhaite aller vers les périphéries à l’invitation pressante du pape François. Mais a-t-elle mesuré la souffrance de la France périphérique ? Entend-on assez les évêques sur ce sujet ? Selon le nouveau clivage entre « Anywheres » et « Somewheres » introduit par David Goodhart, n’est-il pas urgent de répondre à la soif de racines ? Qui cherche une incarnation spirituelle et… politique ? Il est à craindre qu’une partie non négligeable des prélats de l’Église soit comme le reste des élites : hors sol. Certains évêques ne semblent pas avoir pris la mesure de la crise identitaire qui frappe le pays. Elle est le fruit, d’une part, du déracinement (non-enseignement de l’histoire, standardisation des modes de vie) et, d’autre part, du multiculturalisme (non-assimilation des populations d’origine étrangère, communautarisation du lien social). Il y a là la perception d’une perte de contrôle de son destin. Ce n’est pas une hostilité envers autre que soi, mais une réaction de survie : le refus de ne plus être soi-même.

    De ce point de vue, les catholiques sont directement concernés. Le « sursaut » identitaire d’un certain nombre d’entre eux (pas de tous) se traduit de deux manières : d’un côté, ils ont pris conscience qu’ils étaient devenus minoritaires (déracinement social du catholicisme) et qu’ils subissaient des agressions (venues en particulier de l’islamisme) et, de l’autre, ils sont plus fermes sur leurs valeurs et osent s’afficher (LMPT, marche pour la vie, pèlerinages dont celui de Chartres, etc.). Électoralement, cela se traduit notamment par une forte progression du vote catholique en faveur du FN, même s’il reste encore minoritaire (38 % au second tour de la présidentielle 2017). [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’échec d’une stratégie par Brunot Mégret

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    Brunot Mégret, ancien polytechnicien, haut fonctionnaire, essayiste…

    ♦ Quelle que soit l’importance en nombre de voix des résultats obtenus par la candidate du Front national, il est impossible de les qualifier de succès. Au premier tour, le score de 21,3% est à peine supérieur au score cumulé des deux candidats de la droite nationale en 2002.

    Quant au pourcentage de 33,9% obtenu au deuxième tour, il est en net retrait par rapport à ce que des reports de voix raisonnables pouvaient laisser espérer.

    Or, la configuration politique dans laquelle le FN abordait cette élection était exceptionnellement favorable. Après l’échec du quinquennat de Hollande, le Parti socialiste à bout de souffle s’était choisi un candidat inexistant. Le parti des Républicains, très divisé par la primaire, s’était doté quant à lui d’un candidat gravement affaibli par les affaires. Et surtout, l’écrasante majorité des Français rejetait la classe politique dans sa globalité, exaspérée qu’elle était par la situation catastrophique de notre pays.

    Dans ce contexte, il est clair que le FN n’a rien vu de la fenêtre historique qui s’ouvrait devant lui. Les résultats médiocres obtenus par sa candidate sont en effet la conséquence directe de la stratégie qu’elle a adoptée. Au lieu de mettre en avant la lutte contre l’immigration et l’insécurité, elle a centré son discours sur la sortie de l’euro et de l’Europe, avec comme conséquence d’inquiéter et donc de faire fuir une partie de son électorat potentiel. Au lieu de préconiser un programme économique fondé sur la baisse de la fiscalité, des charges et des réglementations, elle a mis en avant un programme social digne de la gauche des années 1970, se coupant ainsi de l’électorat des PME, des artisans et des professions libérales pourtant proche d’elle. Au lieu de chercher à élargir son assise électorale par la droite où se trouvait sa principale réserve de voix, elle a couru après les voix de Mélenchon dans une démarche vaine qui ne pouvait qu’éloigner d’elle l’électorat des Républicains. Au lieu de lancer des thématiques nouvelles et d’incarner une vision d’avenir, elle a donné le sentiment d’une absence de réflexion, de compétence et de perspective. Au lieu de s’élever à la dimension d’un homme d’Etat, elle a privilégié dans les débats le constat et l’attaque, affichant de l’arrogance et de la grossièreté quand il aurait fallu montrer de la hauteur de vue, de la fermeté et de la retenue.

    Mais, comme la critique est souvent jugée facile, je voudrais, pour mieux étayer mon propos, expliciter quelques idées pour montrer ce qu’il aurait fallu faire en lieu et place de ce qui a été fait.

    En premier lieu, la politique exigeant des formules claires, il fallait conserver un positionnement de droite, quitte à expliquer que l’antagonisme droite/gauche avait changé de nature et qu’il portait maintenant principalement sur la question identitaire. Philosophiquement, la droite a d’ailleurs toujours été du côté des valeurs, des racines et donc de , quand la gauche est foncièrement universaliste et cosmopolite. Ce positionnement à droite aurait facilité l’arrivée de nouveaux électeurs en provenance des Républicains où se trouvait le principal réservoir de voix.

    Il était par ailleurs essentiel que la candidate soit porteuse d’une vision. Une vision qui tienne compte des réalités du monde d’aujourd’hui et qui ouvre des perspectives d’avenir. Or le monde devient multipolaire, marqué par le choc des civilisations. Aussi fallait-il, face à la Chine, à l’Inde, au monde musulman ou aux Etats-Unis prôner l’émergence d’un pôle de puissance européen capable de préserver notre identité, nos intérêts et notre indépendance collective. Il fallait aussi avancer la nécessité d’un changement dans l’organisation du monde visant à substituer au système actuel, fondé sur la libre circulation quasi intégrale des biens et des personnes, un nouveau système reposant sur la régulation des échanges aussi bien économiques que migratoires. L’affirmation d’une telle vision aurait inscrit la candidature du FN dans une perspective historique et géopolitique qui aurait contribué à la crédibiliser tout en ringardisant ses adversaires.

    La candidate aurait dû, par ailleurs, s’affirmer plus clairement comme opposée au Système et pour cela s’en prendre systématiquement à la pensée unique et à ceux qui la véhiculent et qui l’imposent. Il fallait dans cet esprit mettre en cause les médias comme vecteur militant de la pensée unique et dénoncer le pouvoir envahissant des juges en contestant explicitement le rôle du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l’homme. Quitte à proposer certaines solutions concrètes comme l’instauration d’un droit de recours des décisions du Conseil constitutionnel devant le Parlement ou devant le peuple. Ce faisant, la candidate aurait évité une certaine normalisation qui l’a fait apparaître comme faisant, elle aussi, partie de la classe politique.

    Il aurait par ailleurs été souhaitable de présenter un programme structuré autour d’un nombre d’axes limité, hiérarchisés et électoralement porteurs. La priorité devait être donnée à la question de l’immigration, de l’islamisation et de l’insécurité avec des objectifs ambitieux et des mesures choc soutenus par un panel de réformes crédibles. Ensuite devaient venir la politique familiale et celle de l’enseignement avec la défense des valeurs. En économie, c’est la baisse des impôts et des charges ainsi que le recul de la bureaucratie qui devaient être mis en avant. Sur le plan social, c’est la préférence nationale et le protectionnisme aux frontières de l’Europe avec l’impératif de la réindustrialisation de la France et du continent qui devaient prévaloir. Une telle hiérarchisation des thèmes aurait permis à la candidate de toucher les Français sur les questions qui les affectent le plus et dont ses adversaires parlaient le moins.

    S’agissant de la question piège de l’Europe, il aurait fallu proposer non pas la sortie de l’Union mais sa refondation par l’intérieur et expliquer que la France, alliée à d’autres Etats membres, pourrait œuvrer efficacement à l’avènement d’une Europe débarrassée de la Commission et dirigée par les Etats : une Europe à la carte, capable de s’ériger en pôle de puissance, d’instaurer un protectionnisme économique à ses frontières, de stopper les flux migratoires et de créer une alliance militaire en substitution à l’Otan. Quant à l’euro, c’est son mode de gestion dont il fallait demander la transformation afin qu’il soit mis au service des économies européennes comme le dollar sert l’économie américaine. Un tel discours, montrant qu’il est possible de concevoir une Europe qui ne soit ni mondialiste ni atlantiste, aurait placé la candidate en position de force sur le sujet, tout en désarmant et en gênant ses adversaires.

    Enfin, sur un plan tactique, il fallait, dès le premier tour, désigner Macron comme l’adversaire principal en le qualifiant de parfait représentant de la gauche et cela pour limiter son potentiel de séduction vers la droite.

    Un tel dispositif de campagne n’aurait peut-être pas suffi à assurer la victoire, mais il aurait permis un rassemblement très large, tout en ouvrant des perspectives prometteuses de recomposition et de progression. Car, si les Républicains sont défaits, c’est en récupérant leurs électeurs et éventuellement certains de leurs cadres et de leurs élus de base qu’aurait pu se constituer autour du FN une nouvelle et grande force politique capable de devenir majoritaire dans le pays.

    En raison de la stratégie choisie par les dirigeants du FN, les électeurs de la droite nationale n’ont pas seulement été frustrés d’un grand succès électoral, ils ont été dépossédés d’une partie de leurs idées et privés des perspectives de voir demain leur convictions triompher.

    Bruno Mégret 8/05/2017

    Image : « Pour Le Pen, une sortie de l’Europe ou “un autre président” » (Valeurs actuelles.com – 14/04/2017)

    https://www.polemia.com/lechec-dune-strategie/

  • Election présidentielle : 66 % de suffrages exprimés ne font pas une majorité

    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie: Paradoxe : avec ses 66 %, Macron n’a pas été bon lui non plus. Le candidat d’En marche ! doit relativiser son succès acquis dans l’indifférence, voire le rejet, qui l’appelle à l’humilité et à l’écoute. Contre Marine Le Pen, qui a recueilli avec 10 650 000 suffrages, Emmanuel Macron, avec 20 750 000 voix, s’est vu refuser l’onction du sacro‑saint “front républicain” dont avait bénéficié Jacques Chirac avec ses 25 500 000 voix face à Jean‑Marie Le Pen (5 520 000 voix) en 2002.

    Emmanuel Macron n’a pas remporté les suffrages de la majorité des Français inscrits sur les listes électorales, dimanche 7 mai. Les abstentionnistes, les bulletins blans ou nuls ont représenté 34 % du corps électoral soit 16,2 millions de Françaises et de Français inscrits sur les listes électorales.

    Si l’on tient compte de l’ensemble de ces blancs, les nuls et les abstentions, le score d’Emmanuel Macron tombe à 43,6 % du corps électoral face à Marine Le Pen, qui, elle, se situe à 22,4 % des électeurs inscrits.

    Emmanuel Macron ferait‑il moins bien que son mentor en 2012 ? Rappelons d’une part que Jacques Chirac, en 2002, avait rassemblé 62 % du corps électoral contre 43 % à Macron aujourd’hui. 62 % pour Jacques Chirac avec un corps électoral moindre de six millions de Françaises et de Français par rapport à l’élection de ce dimanche.

    Mais surtout, Emmanuel Macron n’a obtenu que 8 656 000 voix au premier tour de la présidentielle contre 10 270 000 au premier tour pour François Hollande en 2012. Il fait donc nettement moins bon que son mentor.

    En résumé, avec 4,2 millions de bulletins blancs ou nuls, ajoutés aux de 11 millions de bulletins frontistes, Emmanuel Macron part avec un handicap d’environ 15 millions de Français hostiles, alors qu’il ne disposerait que d’environ 20 millions de plus ou moins sympathisants à ne pas braquer.

    Emmanuel Macron, le président de tous les Français, ne dispose à l’heure actuelle véritablement que de 8 656 000 de partisans – ses électeurs du premier tour –, soit 18 % seulement du corps électoral.

    https://fr.novopress.info/

  • Emmanuel Macron est président : que faire ?, par Gabriel Robin

    La clé du succès d’Emmanuel Macron est qu’il a su créer une dynamique positive autour de sa candidature. […] Le blitzkrieg du marcheur s’explique tant par une conjonction particulièrement favorable des astres politiques que par les qualités propres qu’il a su exprimer […].

    Nous devons donc tirer des enseignements de ce qui constitue une défaite, dans un contexte très spécifique (impopularité record du précédent exécutif, série toujours en cours d’attentats terroristes, crise majeure de la zone euro) :

    – Il y eut des prémices à ce semi-échec. D’abord, la session de rattrapage de l’élection autrichienne. Puis, dans un second temps, les résultats assez faiblards des populistes néerlandais. Sans faire mention des plus anecdotiques élections partielles allemandes, au cours desquelles l’AfD chutait assez lourdement. On ne peut pas établir de parallèle exact, tant les sociologies électorales de ces formations alliées sont diverses, mais il semblerait que les progressions de ces mouvements subissent une érosion. Effet de seuil ? Possible.

    La clé du succès d’Emmanuel Macron est qu’il a su créer une dynamique positive autour de sa candidature. À nous, aussi, d’entraîner une vague d’espérance pour la France et le continent européen. Il faut savoir se projeter dans le futur ! Si nous lui laissons l’exclusivité de la narration du présent, nous lui confierons les clés de l’avenir.

    – Peut-on dire que notre discours a été parfaitement entendu ? Oui, mais pas par une majorité. Nous devons nous adresser à l’ensemble du corps électoral français. Certes, un jeune avocat des métropoles mondialisées n’aura pas forcément les mêmes préoccupations quotidiennes qu’un ouvrier picard dont l’usine est menacée par les délocalisations. Mais tous ont un point commun : ils vivent dans une France menacée par la submersion démographique, l’islamisme et la relégation.

    Pour s’adresser à la France dans toute sa complexité sociologique, il faut urgemment adapter notre discours. Éviter le folklore, les outrances ou l’hystérie.

    – Nous devons constituer la première force d’opposition à Emmanuel Macron, dont le programme, je le crois, ne pourra pas pleinement répondre aux aspirations des Français.

    Le temps de la réflexion est venu. Sans rien perdre de ce qui fait sa force, notre mouvement peut et doit évoluer. Il le faudra car le temps presse. Le train passe rarement deux fois…

    Gabriel Robin

    Extraits d’une tribune publiée par Boulevard Voltaire
    (reprise partiellement ici avec l’aimable autorisation de l’auteur)

    https://fr.novopress.info/

  • Comment Emmanuel Macron a ringardisé tous les partis politiques

    6a00d83451619c69e201bb0999ed87970d-250wi.jpgEn 2012, Nicolas Sarkozy avait tous-estimé François Hollande. En 2017, tous les candidats ont sous estimé Emmanuel Macron.

    Les discours de Macron de la campagne étaient faits à partir d’algorithmes, et une société, Proxem, était payée pour cela. Nous avons bien ri avec Ridicule.tv mais cela a contribué à la victoire de Macron. Et cela ne va pas cesser, il faut en être conscient. Hollande est manipulateur mais l’élève Macron a dépassé son maitre en la matière. Macron a ringardisé les partis politiques traditionnels :

    "Comment Emmanuel Macron a t-il réussi à convaincre plus de 10 000 personnes, jeunes et plus jeunes, en se présentant comme « le candidat du travail » sans passer pour un Sarkozy qui aurait réussi ? Comment le candidat du mouvement « En Marche » a t-il réussi la gageure de provoquer une standing ovation en évoquant l’Union Européenne, thème que l’on croyait boudé par les citoyens français ? Grâce à un ciblage algorithmique inédit de ce que les électeurs sont prêts à entendre et qui permet de rendre le discours le plus pertinent possible pour le plus de monde possible. Décryptage d’une méthode politique qui présente des limites.

    La méthode est inspirée de la stratégie électorale digitale adoptée par Barack Obama en 2012 : en juin dernier, 4 000 volontaires ont lancé l’appli de la Grande Marche sur leurs écrans de smartphones et tablettes en allant « à la rencontre des Français ». 6 200 quartiers (au sens de l’Insee) ont été sélectionnés par l’équipe Macron pour constituer une base représentative. Une première application, 50+1, guidait les « marcheurs » dans leur parcours. Une deuxième permettait de recueillir le miel de conversations qui ont duré en moyenne quatorze minutes. 100 000 « conversations » auraient été collectées (et 25 000 questionnaires entièrement remplis). Résultat : quelque 25 000 questionnaires remplis sur l’application ad hoc, rapporte Rue89. Ce n’est donc pas un traditionnel sondage, où l’on pose des questions fermées à un échantillon de la population, ni non plus un “focus group”, où l’on interroge longuement une poignée de personnes sur un sujet donné.

    Dans un second temps, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, s’est tournée vers Proxem, start-up spécialisée dans l’analyse sémantique de big data textuelle, en vue de tirer un maximum d’enseignements des propos des personnes interrogées, rapporte encore Rue89. Objectif : identifier les problèmes concrets que dit rencontrer tel ou tel bassin de population et fournir une cartographique des préoccupations dominantes des Français. « Grâce à un moteur de recherche, on pourra croiser des critères, voir la manifestation d’un signal faible, vérifier des intuitions. Que disent les femmes, cadres supérieurs, des “commerces de proximité” ? Si 100 personnes en parlent sur 100 000, c’est du 0,1 % mais si elles en parlent c’est que ce point a de l’importance à leurs yeux. On peut se dire qu’il y a quelque chose à creuser. », détaille à Rue 89 François-Régis Chaumartin, DG de Proxem.

    Les data-stratèges d’En Marche peuvent alors dégager des corrélations, identifier les préoccupations de certaines catégories socio-professionnelles, et décider de faire dans la pédagogie s’ils mesurent une différence entre la perception d’un phénomène et sa réalité (par exemple : l’Europe, l’immigration, le chômage)."

    Macron a accumulé un trésor de communication politique avec des discours adaptés aux auditoires... C'est pourquoi ses discours n'avaient aucun sens ni aucun fond. Mais peu importe : à l'heure de la téléréalité, de la méthode globale et de l'échec scolaire, ce que les Français attendent ce ne sont plus des discours élaborés, mais qu'on leur parle.

    Dès février dernier, interrogé dans Monde et Vie, Jean-Yves Le Gallou avait vu juste :

    "Il n’a pas de programme mais il est programmé. Je veux dire que son discours est programmé. Il emploie des formules qui sont tout sauf spontanées. Il utilise les méthodes d’analyse et de stratégie politiques encore inédites en France. Grâce au porte-à-porte, il a obtenu des milliers de témoignages sur les grands sujets de notre société et la machine analyse ce corpus, qui fait des dizaines de milliers de pages. Il y avait 4000 volontaires (?)« en marche » dans 6200 quartiers présélectionnés, avec une appli qui recueillait les réponses à des questions simples : « Qu’est-ce qui marche en France ? », « Qu’est-ce qui ne marche pas ? ». Ces méthodes ont été testées aux Etats-Unis lors des campagnes d’Obama. Elles arrivent en France et permettent au candidat qui les utilise de dire… ce que les gens ont envie d’entendre. Il suffit d’un moteur de recherche qui isole et compte les sujets, la manière (positive ou négative) de les aborder, les formules qui reviennent, etc. Le nombre de témoignages (25.000 environ) est beaucoup plus important que dans un sondage ordinaire et les dépositions sont beaucoup plus précises et plus libres. Avec cela, on a comme une sismographie précise de l’opinion, et quand, comme le candidat Macron, on n’a pas de programme, c’est commode, tout est à disposition dans la machine pour que les électeurs puissent entendre ce qu’ils ont envie d’entendre. [...]

    Qu’apporte le candidat Macron ? Des solutions ? Jamais. La compréhension de son public : « Les agriculteurs ne demandent pas des aides. Ils disent une chose : on veut pouvoir vivre dignement de notre travail ». Merci aux algorithmes et à la start-up prestataire : voilà une formule empruntée aux électeurs et qu’on sait leur resservir toute chaude. Dans le même registre d’une complicité affichée mais qui n’engage à rien de concret : « C’est un beau mot, “paysan” : les paysans font notre pays ». La vraie question est surtout : Comment peuvent-ils en vivre ? Elle n’est pas posée. Et on se contentera pour finir d’une formule ronflante… et qui me plaît plutôt : « On peut être à la fois profondément breton, puissamment français et sincèrement européen ». Tout le monde a compris ? Tout le monde est content…"

    Michel Janva

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