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élections - Page 314

  • Vers un big-bang politique ?

    Première publication le 02/03/2016, rediffusion le 18/05/2017 – L’élection présidentielle de 2012 et les législatives qui suivront seront-elles à l’origine d’un big-bang politique ? C’est l’hypothèse – optimiste – de l’essayiste Didier Beauregard. Polémia présente ici des extraits d’une longue analyse parue sur le site de Riposte laïque : « l’élection de 2012 ou la perspective heureuse d’une nouvelle donne politique ! ». Un scénario possible qui se heurtera toutefois à deux obstacles : le mode de scrutin majoritaire et la tyrannie médiatique. Polémia

    Le nouveau quadrige électoral

    [On assiste à une nouvelle fragmentation du paysage politique], avec un Mélenchon qui regroupe les forces éparses de la gauche radicale et une Marine Le Pen qui maintient à un niveau élevé (probablement autour des 20%) l’héritage de la droite populiste (populaire ?) que son père lui a légué. Cette fragmentation est une première étape importante sur la voie d’une recomposition de la scène politique nationale qui devrait, en s’ajustant à la réalité socio-politique du pays, se structurer en quatre familles « naturelles » : les deux évoquées plus haut, plus une au centre droit et une au centre gauche.

    On retrouverait là les équilibres de 1981 (…). Le premier tour de l’élection présidentielle de 1981 avait clairement fait émerger quatre forces significatives : derrière les deux leaders, Giscard à 28, 3% et Mitterrand (25,8%), Jacques Chirac frôlait les 20% et Georges Marchais les 15%.

    Trente plus tard nous retrouvons donc peu ou prou les mêmes familles plus ou moins recomposées. Jacques Chirac portait alors les espoirs d’une droite populaire (populiste ?) néo gaulliste et Georges Marchais représentait une gauche communiste qui se retrouve aujourd’hui dans les postures idéologiques de Mélenchon. Giscard incarnait un centre largement campé à droite et Mitterrand une gauche socialiste idéologiquement majoritairement marxisée mais « antistalinienne », c’est-à-dire, dans la forme, attachée au pluralisme des démocraties bourgeoises.

    Un glissement à droite

    Si l’on regarde de plus près la structure de ces grands courants politiques, le plus frappant, outre la permanence de ce cadre quadripartite, est le glissement de leurs composantes respectives vers la droite. Mitterrand disait déjà que la France était « majoritairement à droite », ce qui est marquant, 30 ans après son arrivée au pouvoir, c’est bien le constant glissement vers la droite des familles politiques.

    L’extrême gauche communiste et trotskyste des années 1970/80, se retrouve aujourd’hui dans le sillage de Mélenchon, composé d’un ensemble disparate qui comprend les communistes proprement dit (très minoritaires), la gauche du PS, le gros de l’électorat écolo en mal de candidat, les courants altermondialistes et une part de l’électorat traditionnellement dit « d’extrême gauche » ( soit les groupuscules trotskystes) , lui aussi orphelin de candidats emblématiques. Bref, la tendance dure de la gauche radicale s’est diluée au profit d’une gauche moins « Grand soir » et ouvriériste et plus sociétale, avec notamment une forte composante immigrationniste et anti FN.

    Quant à la gauche socialiste qui s’est fédérée derrière le candidat Hollande, elle porte dans son héritage tous les ralliements du PS des années 80/90 à l’ordre économique du capitalisme mondial (elle a notamment libéré les marchés financiers et ratifié tous les traités de libre échange) et à l’idéologie libérale de l’Europe de Bruxelles. Ses surenchères dans le progressisme sociétal ne peuvent effacer le recentrage massif de ce qui lui tient encore lieu de doctrine politique. Mieux encore, si l’on oublie l’appareil politique lui-même, son électorat, comme les sondages (…) le montrent, n’est pas si éloigné dans ses prises de position de l’électorat de la droite dite « classique ».

    La famille de droite a elle aussi connu ce glissement vers la droite. La droite populaire et cocardière qui formait les gros bataillons du RPR se retrouve aujourd’hui largement dans l’électorat du Front National, tandis que les candidats de la droite de gouvernement sont toujours plus obligés de pratiquer un grand écart hasardeux pour aller, à la fois, chercher les voix du centre et de « l’extrême droite » pour avoir une chance d’être élus au deuxième tour.

    Le paradoxe politique : plus la France se droitise, plus la gauche gagne

    (…) Notre démonstration nous conduit ainsi au cœur du paradoxe politique français, précédemment évoqué, plus la France se « droitise », plus la gauche gagne les élections et domine le pays. Paradoxe absurde qui répond à la structuration du surmoi politique national qui interdit les alliances entre la droite « classique », on pourrait presque l’appeler « droite bourgeoise », et la droite radicale ou «populaire », qui, pour l’essentiel, recycle l’héritage du gaullisme, en dépassant la fracture algérienne et celle de la collaboration qui ont longtemps déchiré la droite et ne signifient plus grand-chose aujourd’hui pour les nouvelles générations.

    Autre paradoxe à relever, seul le centre, traditionnellement classé à droite, ne se déporte pas d’un cran vers la droite, car il se régénère par l’apport régulier d’un électorat de gauche modérée qui délaisse un PS incapable de trancher entre son héritage marxiste et social-démocrate et qui, à chaque élection, rejoue la comédie de l’union des gauches dans une parodie d’affrontement droite/gauche. La droite « classique », dans la supercherie de la bipolarisation, joue elle un jeu encore plus tordu en racolant les voix de « l’extrême droite », tout en préparant ses alliances au centre gauche.

    Vers une remise en cause du système majoritaire ?

    Jusqu’où cette construction politique à la fois figée, malsaine et dépassée peut-elle tenir ? Elle arrive probablement à terme car il est difficile d’imaginer que la défaite de l’une des deux familles dominantes (UMP et PS) n’entraine pas désormais une remise en cause du système majoritaire.

    Une nouvelle défaite présidentielle de la gauche placerait le PS en situation de tension extrême face au Front de gauche et devrait provoquer la fracture depuis si longtemps repoussée entre la gauche mythologiquement révolutionnaire et la gauche réformiste ou sociale-démocrate.

    De l’autre côté, si la droite perdait ces élections, les forces centrifuges devraient « naturellement » séparer les courants de la droite qui se qualifie de « populaire » de ceux qui pourraient, sans problème, rejoindre une gauche recentrée sur un projet social-démocrate et européiste.(…)

    Si cet éclatement des deux forces dominantes se produit – et il suffirait à notre avis, qu’une seul d’entre elle se fractionne pour que l’autre soit dans la foulée poussée à se recomposer également face à la possibilité offerte de nouvelles alliances vers les centres – la question se pose alors de savoir si la recomposition de la vie politique nationale se fera à partir d’un bloc de droite reconstruit sur sa droite (en clair par un rapprochement avec le Front National), ou bien à partir d’un centre gauche recomposé sur la base d’un PS recentré qui recouvre l’ensemble des centres repoussé sur la gauche par la droitisation de la droite ?

    Autre question subsidiaire, qui satellisera qui ? A droite, le Front National la droite « populaire », ou l’inverse, et à gauche le PS les centres, ou le contraire ?

    Difficile à dire en l’état, mais quel que soit le scénario gagnant, il traduira de fait un déplacement sur la droite de la vie politique française. Le PS recentré, mené par une personnalité habile (Hollande ?), pourrait éventuellement s’imposer comme une force majoritaire dans l’hypothèse d’une recomposition par le centre gauche, en marginalisant la gauche extrême. Nous retrouvons le scénario Strauss-Kahnien [voir le texte intégral de l’article]. Mais, de fait, il enterrerait l’héritage Mitterrandien et plus de quarante ans d’une construction politique fondée sur l’union mythique de toutes les gauches. La rupture électorale entérinerait alors une fracture idéologique qui hante la famille de gauche depuis la fin de l’ère Mitterrand, qui attend en vain son Tony Blair.

    De l’autre côté la droite affaiblie par son long bras de fer avec le Front National, devrait logiquement difficilement échapper à la satellisation de son aile droit par le Front National qui apparaîtrait face à la défaite et ses suites, comme l’élément vainqueur, le point de référence d’un discours de droite musclé et constant. (…)

    Qui occupera la position centrale sur l’échiquier politique ?

    L’axe majeur du combat politique ne se situerait plus alors dans un affrontement largement factice entre le PS et l’UMP, mais entre une gauche reconstruite à partir d’un PS recentré, ou d’un centre élargi à une gauche recentrée, et une droite radicalisée refondée à partir d’un Front National élargi.

    On peut logiquement supposer que Marine Le Pen a la volonté et la capacité politique à conduire ce scénario de désenclavement du Front National. L’hypothèse inverse d’une satellisation du Front National par une droite UMP radicalisée paraît peu probable.

    L’UMP apparait aujourd’hui bien fragile face à sa diversité idéologique pour mener une telle opération dans une situation de crise engendrée par une défaite, alors que dans ces temps de domination écrasante elle n’a jamais voulu, ni su, [ni pu ?] trouver son Mitterrand pour briser le tabou du cordon sanitaire et sceller des alliances ponctuelles, sur le mode de « l’Union de la droite », pour au moins gagner les batailles électorales.

    Gauche recentrée contre droite radicalisée ?

    (…)L’affrontement politique majoritaire devrait logiquement se polariser entre une gauche recentrée élargie jusqu’au centre droit et une droite radicalisée portée par le Front National, chacun des deux blocs pouvant regrouper entre 30 et 40% de l’électorat. Autrement dit, la recomposition se fera-t-elle par les centres sur un tropisme de gauche, avec un large bloc central qui, de part et d’autre, marginaliserait les « extrêmes » ? Ou bien se fera-telle à partir des droites, avec un bloc « droitiste » puissant (jusqu’à 40% ?), qui s’opposerait alors prioritairement à un bloc des centres poussé vers la gauche, sur la base d’une bipolarisation recomposée sur des fondements idéologiques plus conformes à la sociologie politique du pays. La gauche radicale continuant d’exister comme une force de contestation sociale et sociétale éloignée du pouvoir. (…)

    La droitisation de la société française

    Pour autant, si, pour conclure, nous nous replaçons dans la logique d’une droitisation de la société française que nous avons mise en exergue tout au long de notre exposé, il est logique de penser que la recomposition politique à venir (si elle se confirmait ?), devrait se faire sur la base d’un puissant bloc des droites. Plusieurs raisons pousseraient à cette conclusion.

    L’enjeu économique tout d’abord. La sous-évaluation des effets de la crise et la prise en compte insuffisante de ses mécanismes dans le programme du candidat socialiste conduiront inéluctablement à une convulsion rapide et, dans la foulée, à une politique d’austérité qui frappera les couches les plus modestes et les classes moyennes. La gauche par la force des choses conduira une politique économique contraire à ses engagements et s’aliénera alors une part importante de ses soutiens populaires. L’histoire ne se répète jamais à l’identique, mais les échecs, puis les reniements de la gauche au début des années 80, avaient regonflé la droite et permis l’émergence du Front National. Comment s’exprimerait aujourd’hui ce sentiment latent de contestation et de radicalité que les études d’opinion font cohabiter avec la vision légaliste, apaisée et consensuelle des français ?

    L’immigration : le grand déni de Mélenchon

    A qui profiteront prioritairement le désamour, voire la révolte du peuple, à une droite remusclée, ou à une gauche radicale conduite par un Mélenchon euphorique ? Ce dernier ne se voit-il pas « au pouvoir avant 10 ans », comme il vient de l’affirmer [Marseille, le 19 avril 2012]. Certes, le Front de Gauche pourra rejouer la pantomime de la révolution sociale en agitant les mannes de la Révolution, de la Commune ou du Front populaire, mais elle ne rassemblera pas les Français sur un projet révolutionnaire et on l’imagine mal prendre le pouvoir par la force. Le mythe révolutionnaire est mort, et la France est, comme tous les pays développés, un pays de classes moyennes qui aspirent au bien-être et à la sécurité. Mais aussi, Mélenchon, et les dirigeants de la gauche radicale et ceux de l’ensemble des gauches avec lui, est l’apôtre d’une France ouverte à l’immigration, une France sans frontière, vouée «à la gloire du métissage et au bonheur d’être mélangés », comme il l’a emphatiquement proclamé à Marseille. Il bute là sur un déni du réel qui le coupe irrémédiablement de la majorité des classes populaires. Ce déni, plus que les finasseries de Mitterrand, ont coûté la perte de son électorat ouvrier au PC, et, coûté également cher au NPA de Besancenot, le jour où, dans une élection locale, il a exhibé une candidate voilée.

    La question de l’immigration et de l’identité : nouveau clivage pour une nouvelle donne politique

    Grand oubliée de la campagne électorale, la question de l’immigration et de l’identité de la France hante la conscience nationale comme un chancre qui la dévore de l’intérieur. Interdite du débat public par l’idéologie qui anime les castes dirigeantes qui dominent le pays, et au-delà l’Europe, elle agit comme une force négative. Les rapports de force actuels ne permettent pas (pas encore ?) de fédérer sur ces thèmes de vastes courants d’opinion susceptibles de bouleverser les équilibres politiques, mais le refoulement de cette question affaiblit les forces politiques qui nient sa dimension dramatique ou, comme Mélenchon, la magnifie comme une chance historique : créer enfin la République universelle des droits de l’Homme et de l’égalité sociale ! Cet ersatz d’utopie, censée remplacer celle du Grand soir, peut encore exercer une grande violence morale qui effraie, mais ne peut servir de projet politique fédérateur. Elle limite irrémédiablement la capacité de conquête politique de la gauche qui triomphe d’abord des faiblesses de la droite à assumer les problématiques sécuritaires et identitaires.

    Or, la recomposition des forces politiques sur les schémas que nous avons analysés devraient permettre à une droite regonflée et plus compacte de placer enfin ces questions au centre du débat public pour affronter une gauche fragmentée. Plus exactement même, la question de l’identité nationale, c’est-à-dire celle de la nation, de sa nature et de son avenir, devrai s’imposer comme la pierre angulaire d’un nouveau clivage politique qui dépasserait le vieux clivage gauche/droite.

    Qui franchira le Rubicon du politiquement correct ?

    Mais encore faut-il pour que cette recomposition ait lieu, que les personnalités concernées soient à la hauteur des enjeux historiques ! La droite traditionnelle trouvera-t-elle la ou les figures qui lui feront franchir le Rubicond du politiquement correct pour réaliser, enfin, cette alliance de toutes les droites qui devraient sociologiquement gouverner le pays depuis plus de 20 ans, au risque sinon de se perdre définitivement ? Sera-t-elle capable de mener à bien une synthèse des dimensions nationales, européennes, sociales et populaires, sur le modèle gaullien ? Rien n’est encore joué, mais Nietzsche n’affirmait-il pas que « l’histoire toujours finie par accoucher de ce qu’elle porte dans ses flancs !»

    Didier Beauregard
    16/04/2012

    Voir l’intégralité de l’article de Didier Beauregard sur Riposte laïque. Les intertitres et les crochets sont de Polémia.

    https://www.polemia.com/vers-un-big-bang-politique/

  • Législatives - Marie de Kervéréguin (FN) : "la loi Taubira est un enjeu de civilisation"

    Dans son clip de campagne, Marie de Kervéréguin, candidate FN dans la 1ère circonscription de l'Isère fait clairement référence à l'abrogation de la loi Taubira. Cette mère de 6 enfants annonce (vers 1mn30) défendre la famille :


    Clip de campagne de Marie de Kervéréguin par JanusInternational

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Législatives - Matthieu Danen (FN) : "cette droite a depuis longtemps abandonné le terrain des convictions"

    6a00d83451619c69e201b7c8fa8da7970b-250wi.jpgMatthieu Danen est candidat FN pour la 1ère circonscription de l'Aveyron. Il a accepté de répondre à nos questions.

    Vous avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 1ère circonscription de l'Aveyron. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?

    C'est effectivement la première fois que je me présente à une élection législative mais mon engagement politique remonte à mes 16 ans. J'ai toujours pensé qu'un chrétien se devait d'avoir une action concrète dans la société, qu'il ne pouvait rester passif devant le cours des choses, quelle que soit la forme que son engagement pouvait prendre. Aujourd'hui nous constatons combien malheureusement les catholiques ont abandonné le terrain politique ou à défaut n'ont plus ou ont perdu toute notion de sens politique. Les chiffres du vote catholique pour E.Macron en sont la preuve la plus criante... Plusieurs raisons peuvent être invoquées mais je crois que nous vivons surtout une époque de désorientation profonde tant sur le plan des valeurs que sur le courage qui a fui comme Soljenitsyne l'avait déjà démontré en 1978 dans son discours d'Harvard. Il y a peut être aussi une sorte de résignation devant les combats perdus depuis les années 70 sur la famille et la vie et nous ne savons plus comment porter un message politique sans se heurter à des compromissions qui troublent notre conscience. Malgré la tentation de l'abandon, il faut continuer à résister et à témoigner "à temps et à contre temps".

    J'ai donc commencé à militer dans le sillage de mes parents pour me retrouver engagé avec Philippe de Villiers lors de la création de Combat pour les Valeurs puis du MPF. La chose politique m'a toujours intéressé et c'est ce qui a vraisemblablement conditionné mes études en faisant du droit et Sciences Po. Aujourd'hui implanté en Aveyron, terre imbibée de radical socialisme et de démocratie chrétienne, j'ai décidé de continuer cet engagement pour ne pas tout abandonner à l'ennemi si je puis dire. Le fait de pouvoir encore témoigner une certaine idée de la France est toujours bénéfique et si nous n'en récoltons pas directement les fruits nous œuvrons pour nos enfants et les générations futures.

    Cette circonscription est actuellement détenue par le LR Yves Censi, qui se représente. En 2013, vous étiez candidat à la mairie de Rodez sous les couleurs du PCD. Vous aviez alors dans votre équipe des membres du FN, du MPF et de l'UMP. Pourquoi vous présentez-vous désormais sous les couleurs du FN ?

    Cette circonscription est intéressante à plus d'un titre puisqu'elle englobe Rodez, la capitale de l'Aveyron et tout le nord du département avec en particulier le beau plateau de l'Aubrac que les pèlerins de St Jacques de Compostelle connaissent bien quand ils partent du Puy en Velay pour se rendre à Conques. Yves Censi (LR) en est effectivement le député sortant et se représente pour la 4ème fois (c'est dire s'il souhaite le renouvellement !). Il est le parfait représentant d'une génération politique qui a échoué et qui a trahi les idéaux de la droite. En appelant à voter Macron au deuxième tour des présidentielles, il s'est non seulement disqualifié mais a démontré que cette droite a depuis longtemps abandonné le terrain des convictions. La récente sortie de F.Fillon sur le fait que Sens commun lui aurait plombé sa campagne fait froid dans le dos. Au vrai, je pense que l'élection du Président Macron a enfin clarifié les choses entre une droite juppéiste très libérale et pro-macron et une droite toujours attachée à défendre des valeurs conservatrices. Pour revenir aux municipales de 2014, j'étais effectivement candidat mais sous aucune étiquette particulière si ce n'est Divers Droite car il y avait des accords entre l'UMP et le PCD. M. Poisson, tout en délicatesse, me le rappela en m'excluant du PCD pour candidature dissidente et par le fait qu'il ne supportait pas que des représentants du FN soient sur ma liste... M. Censi put donc se revendiquer du label PCD alors qu'en fait tous ses membres étaient sur la mienne.

    Si j'ai choisi in fine le FN c'est qu'il a su me tendre les bras, me confier des responsabilités alors que les partis LR ou associés n'ont pas su ou voulu des gens de ma génération. Ils nous ont "cornérisés", "méprisés" et même après les manifs pour tous... Je découvre donc un nouveau parti où la solidarité y est déjà plus grande et la confiance plus forte. Je pense que de toute façon la vie politique va se recomposer et que les clivages traditionnels vont laisser place à de nouveaux courants permettant désormais une distinction claire entre patriotes et mondialistes.

    Si vous êtes élu, serez-vous favorable à former un groupe parlementaire  avec des élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, de DLF, du PCD, du FN... ?

    Cela me semble d'actualité ! Notre pays a besoin d'une refondation de ses courants politiques et le Parlement en est son meilleur moyen d'expression. Des alliances seront nécessaires pour constituer une opposition véritable au gouvernement du Président Macron. Il faut quand même se rendre à l'évidence qu'avec près de 11 millions de voix, seul le FN s'inscrit aujourd'hui dans la possibilité d'avoir un groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale. Alors j'en appelle à un vote patriotique de sursaut car nous sommes véritablement à un tournant de notre civilisation. Il faut certes retrouver une indépendance et notre souveraineté mais le combat porte aujourd'hui avant tout sur notre identité. Notre culture judéo-chrétienne, nos traditions, nos mœurs sont en danger ! Alors arrêtons les faux semblants et les faux débats, le réflexe sociologique et le politiquement correct ne sauraient une fois de plus guider nos choix. C'est un vote de salut qu'il faut faire pour la France en lui constituant une opposition patriote au Parlement.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Il faut beaucoup d'optimisme pour applaudir

    En dehors de Daniel Cohn-Bendit, fidèle soutien d’Emmanuel Macron, qui n'hésite pas à saluer ce qu'il considère comme un "coup de génie", peu nombreux semblaient en cette après-midi retardataire les enthousiastes du nouveau gouvernement.

    Certes l'équipage ne se compose pas uniquement de gens irrespirables. On répétait depuis plusieurs années, par exemple, et à l'envi, que Le Drian connaissait une solide popularité en milieu militaire. Ceci justifiait, pouvait-on penser, qu'il soit maintenu en poste. Eh bien, non : il ne le désirait pas, dit-on, et sa vision de la défense s'écarte de celle du président, le voici donc aux Affaires étrangères.

    Quant aux armées, elles seront confiées à Mme Goulard dont on croyait savoir la compétence et l'engagement dans les institutions européennes mais, sans préjudice de sa réussite future, dont on ignorait l'intérêt et la compétence pour la chose militaire.

    Finalement les responsables de droite sont restés chez eux, préférant sans doute la proposition hybride de Juppé : je me rallierai, mais après la victoire, et au camp qui l'aura emporté. En bonne chauve souris je trouverai d'excellents arguments prouvant que de toute éternité j'appartiens à cette catégorie politologique qui mérite de s'appeler la droite-gauche : "je suis oiseau voyez mes ailes, je suis souris vivent les rats."

    L’absence d’un ministère dédié officiellement à la famille désole, par exemple, les cercles catholiques. Et elle ne peut pas être considérée comme absolument innocente. (1)⇓

    Mais observons plutôt les ministères effectifs.

    Leur caractère de combinaison typiquement technocratique, de gens, tous ou presque sortis du même moule, et dont les flatteurs vantent la compétence, ne peut échapper à personne.

    Faut-il considérer à cet égard comme une heureuse exception le retour de François Bayrou dans les cercles de pouvoir qu'il avait quittés en 1997, il y a donc 20 ans, après 5 années d'immobilisme à l'Éducation nationale, sous Balladur puis Juppé ?

    En dehors de son honnête désir de combattre les phénomènes de corruption et les "abus de pouvoir" (2)⇓ on peut se demander si la préoccupation actuelle des Français, en matière de politique pénale et pénitentiaire, dont il reçoit la charge, ne requiert pas d'abord un garde des sceaux enterrant radicalement l'ère Taubira.

    Guillaume Tabard dont habituellement nous partageons les conclusions entomologistes relatives à la classe politique, ne nous convainc donc qu'à moitié, quand il écrit : "l'équipe mise en place autour d'Édouard Philippe tourne radicalement la page Hollande." (3)⇓

    Tout dépend en effet de ce qu'on appelle la page François Hollande.

    Pour l'instant par exemple on ne perçoit guère l'intention macronienne novatrice en matière de lutte contre le totalitarisme islamique.

    Hélas, au contraire, dans la foulée de la campagne électorale, on perçoit la même volonté que sous Hollande : celle de ménager l'électorat communautariste, auquel furent vouées tant de déclarations du candidat Macron, parfait héritier sur ce point des pires aspects du hollandisme.

    Oui, véritablement, il faut pas mal d'arrivisme pour se rallier, et beaucoup d'optimisme pour applaudir.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    (1) cf. "Après la nomination du gouvernement" par Tugdual Derville.
    (2) Titre du virulent livre à charge qu'il publia en 2009 contre les années Sarkozy.
    (3) La gauche tonne et la droite marmonne, développe-t-il dans Le Figaro. Et d'ajouter : Mélenchon est énervé et le Medef soulagé. Les réactions politiques à ce premier gouvernement Macron en montrent le centre de gravité idéologique. 

    http://www.insolent.fr/

  • Reconstruire la droite française

    par Guillaume de Thieulloy

    Au lendemain de cette campagne présidentielle inédite, la droite française est en miettes.

    En miettes électorales, d’abord. Après 5 ans de socialisme, plus de la moitié des suffrages se sont reportés sur des candidats de gauche – alors même que toutes les études d’opinion montrent que la droite est largement majoritaire.

    Plus grave encore pour l’avenir, la «droite de gouvernement» n’a même pas réuni 20% des suffrages exprimés.

    Cela en dit long sur le peu de confiance que les électeurs de droite ont dans leurs «représentants».

    Et cette défiance est amplement justifiée. Les abandons, les lâchages et les trahisons se sont comptés par dizaines au cours de cette campagne.

    Et ce n’est pas fini, puisque des Estrosi ou des Le Maire, qui doivent tout aux électeurs de droite, jouent les lèche-babouches devant le nouveau satrape socialiste pour en obtenir de nouvelles prébendes.

    Mais le plus grave ne réside sans doute pas dans cette sinistre et pitoyable comédie humaine.

    Le plus grave réside, sans nul doute, dans la débâcle idéologique.

    Alors qu’au plan culturel, la droite remporte depuis plusieurs années la bataille des idées, alors que les pseudo-intellectuels de gauche sont totalement discrédités, et que personne n’a plus rien à répondre, sur les plateaux de télévision à Éric Zemmour, les derniers défenseurs du mitterrandisme culturel sont les dirigeants de la droite – comme toujours en retard d’une guerre.

    C’est ainsi que M. Fillon n’a pas voulu défendre le pan «civilisationnel» de son programme: une fois désigné par les primaires, il n’a plus voulu porter ce discours, trop sulfureux aux yeux des caciques LR – discours selon lequel la France n’est pas une nation islamique, et selon lequel la famille est la cellule de base de la société.

    Il est clair que les 460000 voix qui le séparent de Marine Le Pen sont, pour l’essentiel, des électeurs de droite excédés de ces atermoiements. Ce qui signifie qu’un candidat qui aurait assumé tranquillement la «ligne Buisson» l’aurait emporté.

    Ce qui a tué le candidat LR est manifestement sa soumission à la bien-pensance juppéiste.

    Mais, au FN, la situation idéologique n’est pas nettement meilleure. Alors que Marine Le Pen avait mené une efficace campagne, au cours des 3 derniers mois, sur la «ligne Marion» (très proche d’ailleurs de la ligne Buisson), elle a profité de l’alliance avec Nicolas Dupont-Aignan, non pas pour «droitiser» encore son discours, mais, au contraire, pour s’adresser aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, selon le principe de la «ligne Philippot»: réunir tous les électeurs du non au référendum sur le Traité constitutionnel européen.

    Paradoxalement, cette situation critique est également une excellente occasion de clarifier les choses.

    De toute évidence, LR va exploser à la faveur des législatives. Il n’est pas possible de faire campagne contre le programme socialiste d’Emmanuel Macron, après en avoir fait le sauveur de la France. D’autant qu’un nombre significatif de dirigeants LR lui font les yeux doux.

    Quant au FN, son net échec au second tour le force également à des révisions déchirantes.

    Le pire des scénarios serait que rien ne change: que LR garde sa ligne centriste, méconnaissant les motivations des électeurs de droite, et que le FN continue à «geler» un quart de l’électorat, sans possibilité d’alliance.

    Mais la colère des électeurs de droite pourrait bien avoir raison de l’immobilisme des «élites». D’autant que, grâce à Nicolas Dupont-Aignan, l’oukase mitterrandien contre l’entente à droite a enfin été renversé.

    Guillaume de Thieulloy

    Vice-Président de la Fondation de Service politique

    Directeur de publication, Les4Vérités

  • Selon que vous serez enseignante franc-maçonne ou enseignante catholique…

    Le mercredi 31 mai, dans les locaux du Grand Orient de France rue Cadet, la franc-maçonnerie organise la 4ème journée de la jeunesse et de l’école sur le thème « Pour une culture humaniste, une école républicaine ». Sont notamment prévues des interventions de Florence SAUTEREAU, Professeure des écoles, École élémentaire, rue de Marseille, Paris 10e ; Sébastien CLERC, Professeur, Lycée professionnel Hélène Boucher Tremblay-en-France (93) ; Christiane FERRER, Principale, Collège Édouard Vaillant (REP) Gennevilliers (92) ; Sophie MAZET, Professeure au Lycée Auguste Blanqui Saint-Ouen (93), et Alain SEKSIG, Inspecteur de l’Éducation Nationale Académie de Paris.

    Après cette brochette de l’éducation nationale, les conclusions seront prononcées par Philippe FOUSSIER, Grand Maître Adjoint du Grand Orient de France.

    Que ces enseignants et cet inspecteur de l’éducation nationale interviennent au titre de leur activité professionnelle lors d’un colloque organisé par la secte maçonnique, voilà qui n’émeut aucun média du système.

    Par contre, voilà déjà quinze jours que le canard boîteux Nord Littoral et l’extrême gauche locale se déchaînent quasi quotidiennement contre une enseignante nommée Marie-Jeanne VINCENT parce qu’elle est, à titre privé, candidate Civitas à Calais pour les élections législatives. Des ayatollahs de la laïcité ont même saisi – sans succès – le rectorat pour tenter de faire virer cette enseignante sous prétexte qu’elle serait candidate d’un parti « catho-intégriste ». Raté car elle est considérée comme une « enseignante exemplaire » s’abstenant de faire part de ses opinions politiques et religieuses devant ses élèves.

    http://www.medias-presse.info/selon-que-vous-serez-enseignante-franc-maconne-ou-enseignante-catholique/74355/

  • Les Républicains En Marche ! | Législatives 2017

  • Un nouveau gouvernement fort peu nouveau, fort peu crédible : ceux qui ont voté Macron, ne venez pas vous plaindre !

    De quoi accouche la montagne de « promesses Macron » ? De rien de bien spécial, de bien particulier, de bien nouveau. En fait, d'une minuscule et ridicule petite souris. D'un gouvernement improbable de dosage / équilibre / combinazione : tout ce dont les Français ne veulent plus et que Macron avait promis d'abolir !

    - L'ingérable / imprévisible / intenable Hulot à l'écologie : la bonne nouvelle c'est qu'on est quasiment certain que Notre-Dame-des-Landes ne se fera pas !

    - Incompréhensible : Le Drian seul vrai bon ministre de Hollande / seul vendeur de Rafales viré des Armées. L'efficacité à la Macron ? On tremble !

    - Loufoque : le dernier des caïmans (Bayrou) et sa comparse Sarnez ministres ! Macron avait promis de renouveler et rajeunir : chapeau l'artiste !

    Comme le disaient déjà les Romains : « Parturiunt montes : nascetur ridiculus mus ! » 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-1.html

  • Quel avenir pour le Parti socialiste après les législatives ?

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Les derniers sondages pour les législatives donnent environ 50 députés au Parti socialiste contre 280 aujourd’hui. La descente aux enfers continue après le deuxième moins bon score de l’histoire du parti à la présidentielle – après celui de 1969 – avec la candidature de Benoît Hamon.

    Quelles solutions pour le Parti socialiste afin de rebondir ? Le premier secrétaire du PS, Jean‑Christophe Cambadélis, a annoncé une refondation du parti pour être plus en accord avec son temps. Concrètement, il évoque un changement de nom, un nouveau congrès fondateur, déclarant : « Aujourd’hui il faut faire vivre plus fortement les mouvements associatifs, être en interaction avec la société civile, les mouvements citoyens ».

    Que veut dire cette phrase ? Nous pouvons comprendre que le PS – ou l’entité qui sortira du futur congrès – va être encore plus déconnecté de la réalité des Français. En effet, cela ressemble à un abandon de l’électorat français pour celui de remplacement d’origine extra-européenne comme l’avait théorisé le groupe de réflexion Terra Nova.

    La seule bonne nouvelle est que Cambadélis serait prêt à quitter son poste. Le futur parti pourrait aussi quitter la rue de Solferino, lieu emblématique de la gauche française.

    https://fr.novopress.info/

  • François Bousquet :«La droite a perdu parce qu’elle a préféré l’économisme à l’âme française»

    François Bousquet, écrivain, éditeur et journaliste français.
    Il participe à la revue Éléments. Il a publié une biographie de l’écrivain pamphlétaire Jean-Edern Hallier.

    Dans un entretien donné à Figarovox le journaliste François Bousquet, auteur de La Droite buissonnière, analyse la recomposition idéologique à droite.

    L’erreur de Marine Le Pen et de François Fillon est de s’être enfermés dans des discours économiques sans affronter la question de l’identité.

    Figarovox. – Dans votre livre La Droite buissonnière (éditions du Rocher), vous faites une archéologie de la «droite hors-les-murs», qui ne se reconnaît, ni dans la démagogie frontiste, ni dans la pusillanimité libérale. Comment décrire cet ethos de droite? Où est-il passé pendant la campagne?

    François Bousquet. – C’est une famille de pensée informelle née des circonstances politiques. Elle emprunte à trop de traditions pour se laisser enfermer dans une seule et existe surtout à travers ses trois personnalités les plus emblématiques: Villiers, Zemmour et Buisson. Le premier procède de la chouannerie, le deuxième du bonapartisme, le troisième du catholicisme social.

    En l’état, c’est une droite orpheline qui ne se reconnaît dans aucune dénomination partisane, ni les LR ni le FN, mais à leur jonction, reprenant à son compte les éléments électoralement structurants qui ont fait le succès de Sarkozy en 2007, la fameuse «ligne Buisson», qui reposait sur une stratégie de désenclavement sociologique du bloc traditionnel de droite en lui adjoignant le vote des catégories populaires aujourd’hui captées par le FN. C’était la stratégie des gaullistes en 1947 et 1958. En gros, la synthèse du conservatisme (Fillon) et du populisme (Le Pen).

    Cette droite buissonnière a pris la clé des champs après la défaite de 2012 – au demeurant plus qu’honorable – à la suite de la débuissonnisation méthodique à laquelle l’ex-UMP s’est livrée, avec les conséquences que l’on sait: ramener la droite de gouvernement à son étiage chiraquien, plus ou moins 20%, là où Sarkozy avait porté l’UMP à plus de 31%. Les ténors LR ont parachevé ce processus de débuissonnisation le 23 avril au soir en appelant à voter quasiment comme un seul homme pour Macron, obéissant au mouvement centripète du système, enterrant par là-même la règle du «ni FN ni PS au deuxième tour» adoptée lors des cantonales de 2011. Le tout au grand désarroi d’électeurs républicains qui n’ont pas compris qu’on puisse ainsi passer sans coup férir du «ni-ni» au «oui-oui».

    L’enseignement à venir, c’est que la fracture populiste – le peuple contre les élites – traverse pareillement les partis, entre des bases qui ont tendance à se radicaliser et des états-majors qui ont fait le choix de se recentrer. Le PS en est mort, les LR en sursis.

    Jacques Julliard définit ainsi le «Yalta culturel» de la politique française depuis mai 1968: «A gauche le libéralisme moral et la réglementation économique, à droite, la réglementation morale et le libéralisme économique». Emmanuel Macron ne fait-il pas voler en éclats cette distinction? Son succès est-il seulement une question de marketing ou bien a-t-il réussi à produire un «gramscisme progressiste»?

    A travers Macron s’opère le retour à l’équivoque inaugurale du libéralisme dans ses versions culturelle et économique. Non sans ironie, c’est du côté des partis centraux – et sur leur ruine – qu’on observe une recomposition idéologique autour du libéralisme, de droite et de gauche. Ce reclassement n’a d’ailleurs jamais fonctionné qu’à travers de grandes coalitions à l’allemande, rêve des élites post-nationales depuis Jacques Delors et dont Macron incarne la version 2.0, renvoyant les populismes de droite et de gauche dos à dos dans un isolement sans issue.

    Dans ce contexte, Macron est assurément nouveau, mais pas ce qu’il représente ni ceux qui le soutiennent. Son tour de force aura été d’imposer une candidature éclair dont la soudaineté a interdit d’interroger son programme ou son absence de programme. C’est cette nouveauté, orchestrée comme une superproduction hollywoodienne, qui a été plébiscitée. Chacun l’a remplie de ses propres fantasmes en raison même des promesses du candidat caméléon et de la posture du président rassembleur. Pareil à un magicien, il entre seul au Louvre dans une solennelle scénographie mitterrandienne et le quitte dans une photo de famille suivant les codes glamours du bonheur domestique américain. La question se pose du vrai Emmanuel Macron. Est-ce l’élève du philosophe Paul Ricœur, l’enfant caché de François Hollande, un autre Trudeau, l’avocat du multiculturalisme? De fait, c’est le premier président postmoderne, au sens où on a pu dire de Giscard qu’il était le premier président moderne, mais parallèlement il aspire à réintroduire de la verticalité, l’autre nom de la sacralité, au cœur du pouvoir, dont il déplore la disparition depuis 1793. Chacun peut y trouver son compte, mais lui-même devra trancher.

    «Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous» disait Napoléon III. Est-ce vraiment une réalité? Pourquoi le peuple serait-il forcément plus conservateur que les élites?

    La sagesse populaire est inépuisable sur le sujet. Depuis La Fontaine au moins, elle n’a jamais voulu lâcher la proie pour l’ombre. De fait, les hommes ne recherchent pas les environnements instables et anxiogènes. Et le nôtre l’est singulièrement, parce qu’il s’organise autour de l’obsolescence programmée non seulement des produits, mais des modes de vie léguées en indivision au corps social. La dynamique de la modernité repose sur cette mutabilité continuelle et son accélération croissante, ce qui ne crée pas les conditions d’équilibre nécessaires à la vie sociale. C’est le thème cher à l’économiste Joseph Schumpeter, pourtant de sensibilité conservatrice, de la «destruction créatrice». Cette destruction accompagne l’humanité depuis la nuit des temps, suscitant partout des résistances. Cet antiprogressisme populaire constitue un chapitre aussi fourni qu’oublié de l’histoire sociale. Prises dans la très longue durée, la plupart des révoltes populaires auront été des tentatives – vaines – destinées à arrêter l’horloge du temps et la marche incertaine de l’histoire. A certains égards, le populisme actuel en est le prolongement dans un monde en plein bouleversement.

    On n’arrête pas le progrès, selon la formule consacrée, mais quel progrès? Celui de la dissolution des modes de vie et des communautés naturelles? Quitte à dramatiser, l’humanité est aujourd’hui à la croisée des chemins: ou bien elle s’engage dans un processus irréversible d’exhominisation: c’est la tentation de la Silicon Valley, le transhumanisme, l’ingénierie du vivant, le démiurgisme technologique ; ou bien elle se fixe d’elle-même des limites: c’est le thème des frontières, physiques et symboliques, défendu par les conservateurs et qui fut l’axe central de la campagne de Sarkozy en 2012.

    «Dans cette campagne, la droite et l’extrême droite n’ont pas réussi à produire d’idées nouvelles, se contenant de se reposer sur des acquis idéologiques engrangés dans le passé», écrit Gaël Brustier dans Le Figaro. N’a-t-il pas raison?

    C’est un terrain qu’on ne peut pas occuper par intermittence, sans quoi les positions conquises sont aussitôt perdues. Or, pendant un demi-siècle, la droite a renoncé à produire sa propre vision du monde, laissant à la gauche la maîtrise du champ culturel. C’est pourtant dans ce théâtre de l’hégémonie culturelle que tout se joue. Le vrai pouvoir, en amont du pouvoir politique et qui le conditionne, c’est la production de la parole autorisée. Autrement dit, la maîtrise du licite et de l’illicite. C’est cela qui fonde la sacralité d’un régime, quel qu’il soit: le périmètre de l’interdit. Et c’est cela qui a changé au milieu des années 2000 quand Buisson a convaincu Sarkozy d’inscrire son action dans le cadre d’un «gramscisme de droite», du nom de ce marxiste italien qui a théorisé la notion d’hégémonie culturelle. Cette hégémonie est en train de changer de camp. Le foisonnement de jeunes intellectuels à droite, depuis une dizaine d’années, en témoigne. Il démontre que les progressistes n’ont plus le monopole de la pensée critique. Mais les candidats de droite l’ont oublié, autant François Fillon que Marine Le Pen, qui ont commis une erreur symétrique: se placer en priorité sur le terrain de l’économisme. Fillon pour accélérer le processus d’intégration à la zone euro. Le Pen, pour en sortir. C’est un terrain sur lequel ils ne sont pas susceptibles d’optimiser leurs ressources électorales et n’ont pas plus de légitimité que Macron, pour l’un, et Mélenchon, pour l’autre. C’est particulièrement frappant chez Fillon qui a récité les sourates de l’économisme, nonobstant l’instrumentalisation de Sens commun: une campagne triple A, le modèle allemand, un thatchérisme continental. Rien à destination des catégories populaires et de la France périphérique sacrifiée sur l’autel de la mondialisation. Quant à Marine Le Pen, elle a axé sa campagne sur la question de la souveraineté sans concevoir que cette dernière n’est pas un but en soi, mais un outil au service du bien commun. La posture tapageusement ouvriériste dans laquelle elle s’est enfermée lui a aliéné une partie de son électorat et a précipité le départ de sa nièce, sûrement l’élément le plus prometteur pour le FN. Sans compter le surréaliste débat d’entre-deux-tours qui a fait ressortir de manière criante une inaptitude à se «présidentialiser». Pire: des limites insoupçonnées, comme si la candidate avait atteint son seuil d’incompétence, selon les lois du principe de Peter. Ce débat laissera des traces et ce n’est pas le toilettage cosmétique envisagé, le changement de nom, qui les effacera.

    Comment la droite française peut-elle se refonder?

    La droite gagnerait à se souvenir que le sujet historique demeure le peuple français et son identité. Cela même qui a fait la force de Sarkozy en 2007, quand il a levé le tabou de l’identité nationale, faisant la course en tête et obligeant ses adversaires à se positionner par rapport à lui: la critique de Mai 68, la restauration de l’autorité, les racines chrétiennes. Sa campagne portait avec elle une vision du monde solidement charpentée, mise en paroles, jamais en actes. C’est la faute originelle de son mandat: Sarkozy n’a pas transformé la victoire idéologique de 2007, ce qui préparait les défaites politiques de 2012 et 2017. Celui qui saura politiquement transformer cette victoire idéologique aura un bel avenir devant lui.

    François Bousquet Propos recueillis par Eugénie Bastié 12/05/2017

    François Bousquet a publié récemment La Droite buissonnière (éditions du Rocher), un essai sur l’influence de Patrick Buisson sur la droite française.

    Source : Le Figaro – Figarovox – 12/05/2017

    https://www.polemia.com/francois-bousquet-la-droite-a-perdu-parce-quelle-a-prefere-leconomisme-a-lame-francaise/