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Législatives 2017, Alain Escada s'adresse aux candidats PDF, Civitas et Comités Jeanne
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Il faut beaucoup d'optimisme pour applaudir
En dehors de Daniel Cohn-Bendit, fidèle soutien d’Emmanuel Macron, qui n'hésite pas à saluer ce qu'il considère comme un "coup de génie", peu nombreux semblaient en cette après-midi retardataire les enthousiastes du nouveau gouvernement.
Certes l'équipage ne se compose pas uniquement de gens irrespirables. On répétait depuis plusieurs années, par exemple, et à l'envi, que Le Drian connaissait une solide popularité en milieu militaire. Ceci justifiait, pouvait-on penser, qu'il soit maintenu en poste. Eh bien, non : il ne le désirait pas, dit-on, et sa vision de la défense s'écarte de celle du président, le voici donc aux Affaires étrangères.
Quant aux armées, elles seront confiées à Mme Goulard dont on croyait savoir la compétence et l'engagement dans les institutions européennes mais, sans préjudice de sa réussite future, dont on ignorait l'intérêt et la compétence pour la chose militaire.
Finalement les responsables de droite sont restés chez eux, préférant sans doute la proposition hybride de Juppé : je me rallierai, mais après la victoire, et au camp qui l'aura emporté. En bonne chauve souris je trouverai d'excellents arguments prouvant que de toute éternité j'appartiens à cette catégorie politologique qui mérite de s'appeler la droite-gauche : "je suis oiseau voyez mes ailes, je suis souris vivent les rats."
L’absence d’un ministère dédié officiellement à la famille désole, par exemple, les cercles catholiques. Et elle ne peut pas être considérée comme absolument innocente. (1)⇓
Mais observons plutôt les ministères effectifs.
Leur caractère de combinaison typiquement technocratique, de gens, tous ou presque sortis du même moule, et dont les flatteurs vantent la compétence, ne peut échapper à personne.
Faut-il considérer à cet égard comme une heureuse exception le retour de François Bayrou dans les cercles de pouvoir qu'il avait quittés en 1997, il y a donc 20 ans, après 5 années d'immobilisme à l'Éducation nationale, sous Balladur puis Juppé ?
En dehors de son honnête désir de combattre les phénomènes de corruption et les "abus de pouvoir" (2)⇓ on peut se demander si la préoccupation actuelle des Français, en matière de politique pénale et pénitentiaire, dont il reçoit la charge, ne requiert pas d'abord un garde des sceaux enterrant radicalement l'ère Taubira.
Guillaume Tabard dont habituellement nous partageons les conclusions entomologistes relatives à la classe politique, ne nous convainc donc qu'à moitié, quand il écrit : "l'équipe mise en place autour d'Édouard Philippe tourne radicalement la page Hollande." (3)⇓
Tout dépend en effet de ce qu'on appelle la page François Hollande.
Pour l'instant par exemple on ne perçoit guère l'intention macronienne novatrice en matière de lutte contre le totalitarisme islamique.
Hélas, au contraire, dans la foulée de la campagne électorale, on perçoit la même volonté que sous Hollande : celle de ménager l'électorat communautariste, auquel furent vouées tant de déclarations du candidat Macron, parfait héritier sur ce point des pires aspects du hollandisme.
Oui, véritablement, il faut pas mal d'arrivisme pour se rallier, et beaucoup d'optimisme pour applaudir.
JG Malliarakis
Apostilles
(1) cf. "Après la nomination du gouvernement" par Tugdual Derville.
(2) Titre du virulent livre à charge qu'il publia en 2009 contre les années Sarkozy.
(3) La gauche tonne et la droite marmonne, développe-t-il dans Le Figaro. Et d'ajouter : Mélenchon est énervé et le Medef soulagé. Les réactions politiques à ce premier gouvernement Macron en montrent le centre de gravité idéologique. -
Vers des élections législatives anticipées en Autriche
FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Dimanche dernier, Sebastian Kurz (photo), a été désigné à la tête du Parti populaire (ÖVP), au positionnement chrétien-conservateur. Agé de 30 ans, le ministre autrichien des Affaires étrangères a annoncé dans la foulée qu’il mettrait un terme à l’actuel gouvernement de coalition avec les sociaux‑démocrates (SPÖ), ce qui va entraîner la tenue d’élections législatives anticipées à l’automne prochain.
L’an dernier, l’élection présidentielle avait permis au Parti de la Liberté (FPÖ) de réaliser un score historique de près de 50 % des voix en mai, ramenés à 46 % en octobre.
Mais Sebastian Kurz veut aller vite et profiter de sa grande popularité. Les sondages lui prêtent chez les électeurs une confiance supérieure à celle de l’actuel chef du gouvernement ou à celle du dirigeant du FPÖ. D’après le chercheur du CNRS Patrick Moreau, Kurz « veut casser le système en profitant de sa jeunesse » : « Il n’a pas d’offre idéologique précise et reste très mobile pour dépasser les clivages traditionnels ».
Surnommé le Wunderkind, c’est‑à‑dire l’enfant prodige, Kurz est encensé par la presse et apprécié de la population. Il a eu une ascension spectaculaire. Bien qu’il n’ait pas terminé ses études de droit, il était nommé à tout juste 24 ans secrétaire d’État à l’Intégration. Il se sera fait remarquer en travaillant, avec les pays des Balkans, à la fermeture de la frontière aux migrants entre la Macédoine et la Grèce. Il aura été le seul ministre des Affaires étrangères de l’UE à refuser l’adhésion de la Turquie. Enfin, il soutient fermement le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban.
Sebastian Kurz, déjà qualifié par certains de « Macron de droite », pourrait‑il redessiner le paysage politique autrichien ? Sa stratégie sera de séduire les citadins et les musulmans, peu acquis à son parti, afin d’en renouveler les réserves de voix. Malgré tout, avec le système électoral à la proportionnelle intégrale, il devra former des alliances, notamment avec le Parti populiste de droite qui trouve ici l’occasion de revenir au pouvoir. Les derniers sondages donnent les trois principales formations, ÖVP, SPÖ et FPÖ, dans un mouchoir de poche, entre 26 et 28 % des suffrages chacune.
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Le FN est-il réformable ? (2/3)
Voici le deuxième volet d’une étude en 3 volets, rédigée par Philippe Christèle, qui analyse le bilan de la séquence présidentielle et de la performance de la candidate du FN, et pose clairement les points de débat autour de l’annonce de « transformation » du parti annoncée par Marine Le Pen dès le soir de sa défaite.
L’intérêt du texte est à la fois qu’il dépasse l’analyse purement politique et stratégique pour ajouter un regard technique et managérial ; mais aussi qu’il propose un fil rouge pour la grande recomposition promise.
Nous le proposons en 3 parties :-La nouvelle donne idéologique, l’état des lieux des forces en présence et un bilan de la stratégie présidentielle ;
-Une méthode pour la remise en cause ; analyse de la capacité du FN à se transformer ;
-Une analyse de la capacité du FN à se transformer (suite) et des scénarios possibles pour l’avenir.Les lecteurs qui le souhaiteront pourront lire l’intégralité de l’article en PDF ICI
Polémia
Deuxième partie : Une méthode pour la remise en cause ; analyse de la capacité du FN à se transformer
4- Les règles d’or de la stratégie : une méthode pour la remise cause annoncée
La stratégie de conquête d’un corps social doit respecter un minimum de règles intellectuelles, globalement établies sans contestation particulière dans des dizaines d’ouvrages à savoir :
- D’abord, s’identifier clairement sur son propre projet ;
- Puis, mobiliser ses soutiens immédiats et les plus proches ;
- Puis, repérer et identifier les alliés;
- Entrer en contact avec eux en créant des zones de combat commun lesquelles, pour eux comme pour soi, ne doivent pas remettre en cause le « non négociable » du projet initial ;
- Créer ainsi la dynamique du « 1+1 = 3 » qui réveille les passifs, embarque les hésitants et organise le rapport de force avec les opposants ;
- Eviter la stratégie du « saut de l’ange » qui consiste à abandonner une partie de ses fondamentaux pour espérer rallier un autre camp. Elle n’est jamais payante.
On voit bien d’ailleurs que la question, par exemple, d’un changement de nom n’est qu’une joyeuse péripétie de marketing. Le changement de nom doit s’apprécier en tant qu’il favorise la mise en œuvre d’une stratégie de défense et illustration d’un projet d’abord, puis comme appui dans une stratégie de mouvement vers d’autres alliés ensuite. Traiter le sujet du changement de nom en en faisant une clé d’entrée de la transformation, c’est prendre la question à l’envers.
Puisque le FN se pose la question de sa refondation, je lui propose donc la méthode de questionnement suivante :
- Remettre en avant le projet de civilisation : pourquoi se bat-on ? Quel est l’objet de valeur de notre quête commune ? Que veut-on obtenir ? Quelle est la cause exaltante qui doit mériter les efforts et les sacrifices ? Et enfin, qu’est-ce qui nous relie tous ?
- Etre dans une logique inclusive pour l’ensemble des organismes capables d’unir les énergies. Au sein même du camp national, cultiver les passerelles, les gestes, les têtes de pont, qui permettent de multiplier les « têtes chercheuses » et les contributions pour enrichir le vaisseau amiral. Sortir d’une atmosphère de terrorisme intellectuel et de soumission au politiquement correct. Insuffler une culture de coexistence et de réseau plutôt que d’affrontement et de soumission.
- Faire l’inventaire lucide du terrain de jeu électoral et se reposer la question des alliés potentiels à l’aune du projet de civilisation qui aura été adopté. Si l’objet de valeur absolue du FN devient l’aboutissement heureux d’une société sans classes ni races, alors les mélenchonistes insoumis deviennent nos alliés naturels. Si le projet du FN consiste à préserver d’abord, pour adapter ensuite, les grandes permanences identitaires, culturelles et sociales d’une France française dans une Europe européenne qui retrouvent les premières places dans la vie du monde, alors notre allié naturel sera ce camp de la droite conservatrice.
- Créer une dynamique de co-construction en décentralisant profondément la nature de fonctionnement du parti actuel. Ouvrir aux initiatives locales, nécessairement protéiformes, dont les efficacités ne devront toutes être jugées qu’à l’aune du « non négociable » du projet de civilisation porté.
5- Le FN est-il capable de cette transformation ?
Si l’équation stratégique est assez simple à comprendre, sa mise en œuvre va se heurter à au moins trois grosses difficultés qui ouvriront nécessairement le doute sur la crédibilité de la transformation annoncée. Ces difficultés, qui sont autant de pièges, tiennent d’abord à la structuration politique personnelle de Marine Le Pen, puis dans ce que révèle l’analyse de sa capacité de dirigeante d’un appareil politique, puis enfin dans la technostructure du FN lui-même.
• La structuration politique personnelle de Marine Le Pen
Eric Zemmour l’a déjà dit et c’est vrai : Marine Le Pen n’est pas de droite. Pire que cela, Marine Le Pen déteste la droite. Sans faire de psychologie de comptoir, on peut le comprendre. D’abord, il y a eu la vieille extrême droite française, celle des années 1970, peuplées de survivants plus ou moins exotiques d’un siècle de combats perdus, entre les reliques de l’Action Française, les vétérans du Front de l’Est, les réprouvés de l’Algérie, j’en passe et des meilleurs. Cette population-là a eu table ouverte à Montretout et, pour la petite Marine, elle est synonyme de l’explosion. De l’appartement familial une nuit ; puis de la cellule familiale. Puis il y eut la construction d’une adolescente en opposition à ce monde-là. La tournée des boîtes les plus en vue, la fréquentation des milieux les plus interlopes, les plus choquants aussi pour les amis de papa, nationaux-catholiques en tête, qui en ont rajouté dans la critique de la fêtarde, à juste titre mais accroissant sans cesse le fossé. Puis il y eut la révolte des mégrétistes de 1998. Ils étaient à la fois les plus politisés, les plus structurés et les plus à droite ; ils voulaient aussi des alliances avec la droite molle. Encore et toujours trop de droite. Mais cette épopée mégrétiste, à l’époque, lui a fait très peur par sa capacité à interrompre la transmission d’un héritage économico-politique prévue de longue date. Et puis il y eut enfin ces restes de droite, incarnés, bien que faiblement, par Bruno Gollnish dans la campagne pour la présidence du parti ; puis cette lutte contre papa au nom de la dédiabolisation qui, in fine, s’est surtout traduite par une volonté d’éradiquer et de mettre au pas les survivances politiques de la vieille droite dure.
Marine n’aime pas la droite et c’est de là aussi que vient son coup de foudre avec Florian Philippot, bien au-delà de la séduction pour un cerveau bien fait et bien rangé. On parle souvent de ce dernier comme d’un gourou qui aurait envoûté Marine Le Pen. C’est assez faux car cette dernière ne se laisse pas envoûter facilement. L’alchimie fonctionne parce que l’émetteur comme le récepteur sont sur la même longueur d’onde. Et il n’a pas déplu, au moins au début, à Marine Le Pen de montrer aux caciques du parti qu’ils pouvaient être avantageusement remplacés par un énarque de gauche et à l’homosexualité assumée.
Rien de cela ne disqualifie Marine Le Pen a priori. Cette construction politique est la sienne et c’est humainement respectable. Mais elle est profondément dans ses gènes et, s’il était besoin, le débat de l’entre-deux-tours l’a largement démontré. Les points de repère, l’aisance, la jouissance même à porter certaines attaques et la disparition totale d’autres thèmes, la capacité de rebond instinctif sur les slogans de la gauche, la façon dont elle est sortie du débat, persuadée d’avoir fait le job, y compris en ayant parlé aux électeurs de droite en citant sans arrêt la filiation Hollande/Macron, ont montré qu’elle porte ces gènes de gauche au plus profond d’elle-même.
Saura-t-elle, pourra-t-elle demain accepter la remise en question attendue par tous vers un projet qui soit à la fois plus droitier, plus identitaire et moins économiste ? Le désirera-t-elle ? Pourra-t-elle endosser un nouveau costume, quand bien même elle l’aurait désiré ? Elle seule connaît la réponse.
• Marine Le Pen comme dirigeante d’une organisation humaine
Le second élément de personnalité inquiétant tient à la façon dont Marine Le Pen dirige. Comme on le vérifie dans toutes les entreprises et organisations, un dirigeant faible produit une organisation faiblement efficace.
L’autre paradoxe de Marine Le Pen, à l’opposé (comme souvent !) de l’image qu’elle projette dans le débat public ou que le grand public retient d’elle, c’est que, d’une part, elle a très peu confiance en elle ; et que, d’autre part, elle aime profondément les gens, à mesure d’ailleurs de leurs propres faiblesses et insuffisances.Jusqu’au fatal débat, ceux qui ont observé Marine Le Pen lors de cette campagne attestent, à juste titre, d’une certaine présidentialisation du personnage. Cette présidentialisation a d’ailleurs été parfaitement perceptible dans les rencontres internationales (Liban, Tchad, Russie) qui font partie des rares succès indiscutables de cette campagne. Mais s’il y a une dimension sur laquelle Marine Le Pen n’a pas progressé, c’est celle de dirigeante, de chef d’équipe, de « manageuse » de l’équipe de campagne comme de l’équipe dirigeante du parti.
Or, le mélange entre le manque de confiance en soi – avec pour conséquence la propension à n’avoir autour de soi que des gens de puissance inférieure – et la trop grande affection pour les faibles – qui sont souvent des incompétents – aboutit à un mélange explosif de nullité crasse, de courtisanerie poussée à l’excès et d’absence totale de regard croisé sur les fonctionnements du quotidien. Or, depuis 6 mois, les bévues techniques de l’évanescente direction de campagne (oublions dans cette énumération toutes les erreurs stratégiques de la campagne) ont été spectaculaires. On pourrait citer, en vrac :
- Les comportements personnels totalement hors-jeu de personnalités du premier cercle, capables de perdre tout contrôle suite à forte absorption d’alcool, voire d’autres substances, au point de ne pouvoir prendre la parole lors d’événements majeurs ;
- La désorganisation absolue de la production du programme présidentiel : les fameux Horace qui ont tant et tant travaillé pour la candidate et qui, eux, sont tous issus de fonctionnements publics ou privés généralement assez performants, n’en sont toujours pas revenus ;
- L’incapacité à envoyer la bonne affiche aux bureaux de vote des Français de l’étranger. Le FN a été le seul à ne pouvoir le faire ; même les campagnes Cheminade, Lassalle ou Asselineau y sont parvenues !
- L’absence totale de traitement, de suivi ou de recherche de mise en contact avec les donateurs qui font un don au plafond ; et plus généralement l’absence totale de stratégie de levée de fonds alors que l’ensemble des partis politiques majeurs ont pris beaucoup d’avance sur le sujet ;
- L’absence, à deux jours du premier tour, de toute stratégie de campagne de second tour en fonction des divers scénarios possibles ;
- L’amateurisme de la rédaction du discours de Marine. Ne peut-on trouver personne au FN pour écrire quelques belles pages sur la France et ainsi éviter que les amateurs ou les fainéants qui collationnent des bouts de texte sans en connaître l’origine mettent la candidate en porte-à-faux sur une accusation de plagiat ?
- Des déplacements de campagne de second tour mal préparés (le fiasco de Reims, qui devait produire les belles dernières images de la campagne ; le déplacement breton post débat sous les œufs – quelle idée d’aller se mettre à 50 km du plus gros nid de militants de gauche à ce moment-là de la campagne ; le ridicule déplacement auprès du confidentiel et non moins ridicule Comité des Africains de France, …) ;
- La calamiteuse préparation du débat. Au-delà du choix stratégique contestable, c’est la préparation technique qu’il faut incriminer. Pas de répétition physique en offensif, puis en défensif ; pas de stratégie « plan B » en cas d’échec de la stratégie « plan A ».
• La technostructure du FN
La réalité, c’est que Marine Le Pen garde autour d’elle trois types d’entourage :
- Des éléments notoirement faibles, incompétents, dépassés par l’enjeu et inorganisés, dont elle est la première à brocarder l’incompétence, voire à réprimander vertement et en public, mais dont elle ne parvient pas à se séparer ;
- Un cercle familial ou péri-familial qui n’a malheureusement pas beaucoup d’autres lettres de noblesse d’efficacité politique que les liens du sang. Sœurs, beau-frère, conjoints divers, encombrent les accès à la candidate pour des bénéfices plus que discutables ;
- Un cercle d’affidés qui, pour certains, peuvent être compétents (Florian Philippot) mais ont tous une fragilité, une fêlure intime que Marine connaît et qui les unit, créant ainsi un rapport malsain, au-delà de toute efficacité, de soumission – loyauté qui ne permet pas les remises en cause ou même les analyses les plus rigoureuses.
Il n’y a aucun secret dans la grande loi des organisations. Le dirigeant a les collaborateurs qu’il mérite. C’est lui qui fixe le niveau d’exigence, le système d’animation, de délégation, de reporting. Organiser cela n’est pas tomber dans une espèce de délire technocratique de l’entreprise privée et, au FN, les marges de progression sont considérables.
Là encore, la tâche de Marine est immense si elle veut changer les choses, dégager enfin un niveau d’efficacité et de professionnalisme à la hauteur des enjeux et surtout faire de son organisation quelque chose d’attractif pour l’extérieur. Il faut relever l’extraordinaire écart entre la propension du FN, de par son développement électoral, à proposer des postes et la très faible attractivité de ce dernier, qui n’a pris dans ses filets aucune pointure, ni comme tête d’affiche électorale ni comme profil « techno » désireux de se dévouer à la structuration ou l’animation du parti.
Entre sa structuration politique personnelle et sa capacité de dirigeante d’une organisation humaine, on voit que les enjeux personnels de transformation (de transfiguration ?) de Marine Le Pen sont immenses. Elle a néanmoins trois atouts qui plaident pour elle et pour cette capacité de remise en cause individuelle :
- Un très fort instinct politique qui lui tient lieu de boussole pour compenser son absence de structuration idéologique. Si elle est lucide sur l’analyse de 2017 et déterminée (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, la nature humaine étant ainsi faite) à être de nouveau en première ligne en 2022, elle est capable de profonds changements ;
- Une très bonne capacité d’écoute. Il y a les leaders qui ne changent pas parce qu’ils n’écoutent ni n’entendent. Ce n’est pas le cas de Marine, qui sait entendre beaucoup de choses. Chez elle, c’est le passage à l’acte qui est souvent perçu comme trop coûteux. Sauf à ce qu’elle considère enfin comme un enjeu de survie pour elle la nécessité d’agir enfin ;
- Une très grosse capacité de travail. Contrairement à l’image futile et désinvolte de sa jeunesse, la Marine Le Pen d’aujourd’hui est sérieuse, travailleuse et presque monacale. Son image est d’ailleurs la première victime de ce débat horrible où elle a renvoyé une cruelle image d’incompétence et d’impréparation qui ne correspondent pas à la réalité.
(A suivre)
Philippe Christèle 16/05/2017
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Marion Maréchal : « La question identitaire permet de transcender les clivages »
Marion Maréchal-Le Pen a accordé un long entretien à Valeurs actuelles, qui doit être lu dans son intégralité. L’hebdomadaire l’appelle son « testament politique ». Il aurait pu être titré Messages d’espoir. Nous en avons extrait ces passages.
V. A. : François Fillon s’adressait à la droite traditionnelle, Marine Le Pen a séduit les classes populaires. Tous deux ont perdu cette élection présidentielle. Est-il possible de réconcilier ces deux électorats ?
MMLP : Je pense que la stratégie victorieuse réside dans l’alliance de la bourgeoisie conservatrice et des classes populaires. C’était la synergie qu’avait réussie Nicolas Sarkozy en 2007. Indéniablement, il y a des gagnants et des perdants de la mondialisation, une fracture territoriale, une France périphérique, une fracture mondialistes-patriotes, mais je crois que la droite traditionnelle et les classes populaires ont un souci commun, c’est celui de leur identité. Pas l’identité comme un folklore artificiel ou comme un musée qu’on dépoussière, mais comme un ciment social.
L’identité, c’est ce qui nous donne le sentiment d’être un peuple, en dépit de lieux de vie différents, de modes de vie différents. Et ce ciment social a été brisé à plusieurs égards. L’enjeu essentiel de civilisation, à mon sens, est de savoir comment conserver, protéger, transmettre et vivifier ce ciment social. C’est là qu’intervient la question de l’école, de la transmission, de la culture, de nos traditions, de notre patrimoine, d’un certain mode de vie.
Le philosophe François-Xavier Bellamy dit que l’avantage de la culture, c’est que c’est le seul bien qui se partage indéfiniment sans jamais léser personne.Si on s’attache à la transmission et à la vivification de la France, nation littéraire, nation philosophique, nation historique, à partir de là, on peut défendre ce ciment social et sauver le pays des fractures qui l’attendent.
V.A. : La question identitaire unifierait donc toutes les droites ?
MMLP : La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai, avec des symboles, la Marseillaise, la devise, notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terre, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison. Ces deux dimensions sont complémentaires.
Pour parler de stratégie, le souci commun de l’électorat de la droite conservatrice et de la France périphérique, qui n’ont pas le même rapport à la mondialisation, c’est le souci de la transmission de leur patrimoine matériel et immatériel. À partir de ce constat, on peut imaginer des passerelles pour les rassembler et apporter des réponses en commun.
V.A. : Mais le programme très libéral de Fillon était un repoussoir pour les classes populaires, et la sortie de l’euro de Marine Le Pen effraie la droite…
MMLP : Voilà pourquoi je parle de passerelles. Quand une partie de la France conservatrice défend le mariage et la filiation, elle défend aussi une partie de l’identité française avec une certaine idée des rapports humains basée sur le bien commun et l’intérêt du plus faible plutôt que sur la jouissance et l’envie de l’individu dans une liberté sans limite.
C’est donc un combat identitaire, qui peut rejoindre le combat identitaire des classes populaires plus axé sur les questions liées à l’immigration et au multiculturalisme. Bien sûr, il peut y avoir des divergences économiques, mais les moteurs de vote sont essentiellement spirituel, culturel et identitaire : les masses ne bougent pas autour de l’économie.
Ce qui relie ces deux électorats, c’est donc le conservatisme. Il peut s’agir de conservation de l’identité, d’un mode de vie, mais aussi du patrimoine, des entreprises, d’un modèle économique à défendre en régulant la mondialisation.
V.A. : Vous revendiquez-vous conservatrice ?
MMLP : Oui, car je défends la conservation de ce qui est beau et juste dans notre histoire, je souhaite conserver les leçons de nos expériences passées ainsi qu’une certaine vision de l’homme, de sa dignité, du refus de sa marchandisation, d’ailleurs partagée par une majorité de Français.
Extrait d’un entretien avec Marion Maréchal-Le Pen paru dans Valeurs actuelles
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Au bonheur des vestes retournées
La nomination d'Édouard Philippe comme Premier ministre ce 15 mai a aussitôt donné lieu à une réaction alambiquée de son mentor Juppé. Ce petit événement confirme à sa manière le projet présidentiel. Faussement réconciliateur il s'inscrit en fait dans une continuité assez repérable.
Il ne s'agit pas seulement de la volonté des derniers survivants de la démocratie chrétienne et des rogatons barbus de nos plus anciens partis de revenir aux régimes des IIIe et IVe république.
Il s'agit plutôt d'une conjonction, que certains nomment énarchie, d'hommes issus de la même école technocratique tous désireux de gommer le rôle des élus. Cette identité de formation et de réseau, à Matignon et à l'Élysée, s'est rencontrée 3 fois en 59 ans de Ve république, 6 ans de gouvernement en tout : Giscard-Chirac entre 1974 et 1976, Chirac-Juppé entre 1995 et 1997, Chirac-Villepin entre 2005 et 2007. Aucun de ces attelages n'a laissé le souvenir d'une réussite.
Dans cette réitération de l'expérience, tant le Premier ministre, que l'équipe de "compétences" dont il affirme vouloir s'entourer, resteront sur un siège éjectable jusqu'au 18 juin, date du second tour des élections législatives.
Certes ces gens peuvent l'emporter, car l'impopularité reste un plat qui ne se mijote généralement pas en 24 heures. Mais ils peuvent aussi perdre car trop de problèmes non résolus les assaillent, trop de promesses incertaines les alourdissent, trop de revirements cocasses ternissent leur crédibilité.
On a charcuté maintes fois la constitution de 1958, mais son article 24, à peine modifié en 2008 (1)⇓, dispose toujours que le parlement "vote la loi" et qu'il contrôle l'action du gouvernement."
C'est donc bien la composition des deux assemblées qui jouera un rôle décisif.
On présente en effet le nouveau chef du gouvernement comme un fils spirituel de Juppé, désormais au service de Macron. Cette petite famille s'étiquette elle-même de droite. Or, elle ne manifeste pratiquement rien de commun avec les références culturelles auxquelles on associe la droite. Ceci souligne aussi à quel point la gauche est démonétisée : autrefois tout le monde voulait être considéré comme "de gauche", aujourd'hui en dehors de Mélenchon et du parti communiste, on dirait que ce voisinage sent le poisson.
Juppé, sur BFMTV, souhaite donc "bonne chance" au nouveau premier ministre Édouard Philippe. "C'est un maire apprécié par la population de sa ville. C'est aussi un député qui connaît parfaitement les rouages" du pouvoir. "Je lui souhaite évidemment bonne chance. Cela dit, nous entrons maintenant dans une séquence nouvelle de la vie politique."
Sur cette séquence Juppé "le meilleur d'entre nous" – Chirac dixit : ce "nous" s'appliquait aux chiraquiens… – reste encore assez évasif.
Il affirme en effet qu'il soutiendra, pour sa part, "les candidats investis par LR et UDI". Le Juppé considère que c'est "à la lumière du résultat de ces législatives et des initiatives que le président de la République prendra" qu'il conviendra aux Républicains de fixer leur ligne. "Si la droite n'est pas majoritaire à l'Assemblée nationale, les citoyens ne comprendraient pas que nous soyons" dans une attitude de blocage, a-t-il lâché.
Attention, avant de prendre parti choisissons bine le camp du vainqueur, telle reste la formule prudentielle de ces gens qui ne finissent jamais les batailles dans le camp où ils les ont commencées, à moins d'avoir eu le temps de trahir deux fois.
Dois-je cependant l'avouer ? Leurs ralliements opportunistes me semblent prometteurs d'un débarras que l'on pourrait souhaiter plus généralisé encore. La combinaison, certainement très calculée, qui déterminera la formation du cabinet, qu'on doit nous annoncer ce 16 mai dans la journée, ne nous donnera qu'un aperçu de la manœuvre générale, pour une raison toute simple : les portefeuilles ministériels, étant promis pour demeurer peu nombreux, même si les ralliés se bousculaient en nombre au portillon du macronisme, beaucoup resteront dans l'antichambre du pouvoir et on se contentera de sourire de leurs professions de foi à géométrie variable.
La machine à identifier les impurs opportunistes en stigmatisant les ralliements restera sans doute à parfaire. Au peuple français, sur ce point, de se fier à son instinct. Il les sentira, nous devons l'espérer, comme les chevaux qui rejettent les mauvais cavaliers.
JG Malliarakis
Apostilles
(1) Issu de la réforme sarkozienne, le texte toiletté précise désormais le nombre de sénateurs qui ne peut excéder 348 et celui des députés qui reste limité à 577 soit un total de 925, pour parler au nom de 67 millions d'habitants, et il ouvre aux représentants des Français de l'Étranger, qui ne figuraient qu'au sénat, la voie de l'assemblée nationale.
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Leur plan si Marine Le Pen avait gagné : ils seraient restés en place !
Hollande et sa clique étaient prêts à jeter le pays dans la guerre civile pour justifier leur refus de la démocratie.
C’est L’Obs, dans sa dernière livraison, qui révèle le plan inouï concocté par le gouvernement sortant en cas de victoire de Marine Le Pen aux présidentielles, ce qui, à l’évidence, était réellement envisagé comme possible. Ce « Plan de sauvetage de la République », c’était tout simplement de… rester en place contre le choix des urnes !
Rien de ce plan ne fut écrit, bien sûr, mais tout était « fin prêt », assure L’Obs :
« Son déroulé était si précisément envisagé qu’une poignée de membres du gouvernement, de directeurs de cabinet et de très hauts responsables de l’État peuvent encore le décrire de tête, étape par étape. »
Au prétexte que « des remontées d’informations faisaient craindre des troubles majeurs à l’ordre public si elle [Marine Le Pen] était élue » – ce qu’on peut, en effet, supposer vu l’aperçu qui nous fut servi en 2002, et surtout vu la manière dont ce gouvernement laisse prospérer les Black Blocs depuis cinq ans –, on craignait que le pays ne bascule « dans le chaos ». Des notes confidentielles de la DCSP remontées au sommet de l’État annonçaient, dès la mi-avril, que « des mouvements d’extrême gauche, plus ou moins implantés, chercher[aient] sans nul doute à organiser des manifestations dont certaines pourraient entraîner des troubles sérieux ».
On fera remarquer ici que, nonobstant ces mises en garde, l’arrivée de Marine Le Pen au second tour a suscité quelques manifestations houleuses qu’on s’est bien gardé de réprimer. Au point que le ministère de l’Intérieur s’est, paraît-il, inquiété des remontées du terrain, le responsable du syndicat UNSA Police ayant, le 4 mai, « dénoncé “la frilosité de certains responsables” qui empêchent d’utiliser “les moyens mis à disposition des unités spéciales dans le maintien de l’ordre” ».
L’ordre venu d’en haut était donc de laisser faire les casseurs pour mieux faire prendre la mayonnaise, histoire de donner aux électeurs encore indécis un aperçu de ce « chaos » qui ne manquerait pas de mettre le pays à terre.
Face à ce scénario catastrophe, pas question de changer de ministre de l’Intérieur pour confier la sécurité à un autre, « éventuellement inexpérimenté ». Mais sans doute faut-il comprendre ici « partisan de l’autorité ». Si bien que nos guignols, voyant avec angoisse arriver la date fatidique du 7 mai et la possible victoire de Marine Le Pen, ont ainsi planifié la suite :
« Dans cette configuration, une passation de pouvoir aurait bien eu lieu entre François Hollande et Marine Le Pen, mais Bernard Cazeneuve serait donc resté à Matignon. »
En effet, « la démission du gouvernement après l’élection présidentielle n’est pas une obligation constitutionnelle ». D’autant, rappelle un professeur de droit, que « la Constitution fait qu’un Président élu ne peut agir que s’il possède une majorité personnelle à l’Assemblée, donc après le résultat des législatives ».
Cramponnés à leurs fauteuils, le Premier ministre Cazeneuve et son gouvernement auraient ainsi contraint Marine Le Pen à une « cohabitation forcée » jusqu’aux nouvelles législatives programmées les 11 et 18 juin. « Le pays aurait été à l’arrêt. Le gouvernement n’aurait eu qu’une seule priorité : assurer la sécurité de l’État. »
Une fiction, ce scénario ?
C’est, bien sûr, ce que prétendent aujourd’hui les intéressés, mais L’Obs assure avoir « recoupé les éléments auprès de trois sources, au sein du gouvernement sortant et d’institutions de l’État ». Le magazine rappelle, en outre, que Challenges avait révélé, dès le 30 mars, que « Bernard Cazeneuve confiait à ses visiteurs qu’il n’avait “aucunement l’intention de déserter le front de Matignon, au cas où Marine Le Pen emporterait la présidentielle” ».
En langage simple : Hollande et sa clique étaient prêts à jeter le pays dans la guerre civile pour justifier leur refus de la démocratie. Au nom, comme ils disent, « des valeurs de la République »…
http://www.bvoltaire.fr/plan-marine-pen-avait-gagne-seraient-restes-place/
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La chanson du mal élu
Il existe évidemment deux thèses très différentes à propos du resultat de l'élection présidentielle.
Pour les uns, M. Macron a été triomphalement plébiscité par 66,6 % des Français, séduits par sa jeunesse, par sa nouveauté, par son élan réformateur. C'est probablement ce que voudraient croire certains opérateurs à la hausse sur les marchés financiers.
Vu de Shanghaï ou de Doha on peut en effet, d'ailleurs, se représenter ainsi la situation de la France.
L'autre thèse extrême, à l'inverse, se fonde d'abord sur les résultats chiffrés les plus officiels.
Ceux-ci sonnent d'une manière légèrement différente quand on les observe dans le détail. Le 23 avril, certes, au soir du premier tour, le candidat Macron arrivait en tête. Mais il ne recueillait sur son nom que le quart des suffrages exprimés.
Pour le second tour, sa victoire, ou plutôt la déroute de sa très incompétente rivale, se peut observer à partir de nombreux autres clignotants chiffrés. Outre les 10,6 millions d'abstentions, 25 % des inscrits, 3 millions de votes blancs, un million de votes nuls, contre 950 000 blancs et nuls du premier tour : cela veut bien dire qu'au-delà du prétendu choix rhétorique entre "diabolisation" et "dédiabolisation", étiquetage usé jusqu'à la corde, il reste une très forte réserve pour l'opposition nouvelle, celle qui a commencé le 8 mai au matin.
Ceci sanctionne notamment l'erreur stratégie majeure de son adversaire et de ses conseillers. Ces immatures et arrogants petits oligarques, se prétendant les aruspices d'un "peuple" dont ils osent interpréter les entrailles, sans en avoir jamais partagé la vie professionnelle ou familiale, avaient voulu à tout prix transformer le second tour en un choix binaire à la mesure de leur sectarisme.
À les entendre, il fallait se prononcer pour ou contre l'Europe, – identifiée à ses institutions, celles de l'union européenne, – et à sa monnaie, l'Euro. Les Français dans ce qui leur reste de bon sens, de vision de l'avenir et de connaissance du grand passé de leurs ancêtres francs, burgondes ou gallo-romains ont répondu en corrigeant le tir de 2005 : oui, ceux qui ont voté pour l'Europe, pour ce que représente le programme Erasmus, pour l'entente franco-allemande – appelons les choses par leur nom – ont été deux fois plus nombreux que ceux qui se sont laissés prendre aux vieilles lamentations soi-disant "patriotes", "résistantes", "souverainistes", etc. Toutes les études sérieuses démontraient qu'à froid nos compatriotes rejettent ce refrain hideux dans une proportion située entre 65 et 70 %, et ce jour-là on ne s'étonnera donc pas d'un taux de 66 %.
Ayant moi-même déposé dans l'urne du 7 mai un bulletin identique à celui du 23 avril, et comptabilisé comme "nul" par les scrutateurs, je ne cherche pas à chanter victoire. Je n'y vois pas nécessairement la revanche de Robert Brasillach et de Drieu La Rochelle. Je constate.
Dans Figarovox Ivan Rioufol qualifie "l'élection de Macron", de "farce démocratique". (1)⇓ Sans chercher à contredire ici ce chroniqueur de qualité, sans mobiliser Platon et Aristote, n'y a-t-il pas au moins une petite part de pléonasme dans l'expression "farce démocratique" ?
Les conséquences en ont commencé à s'observer dès cette semaine. Tout le monde semble avoir perdu la tête dans tous les partis, y compris les deux partis vainqueurs, la République en marche et le Modem, qui se révèlent déjà cafouilleux s'agissant de présenter aux électeurs les heureux investis porteurs de leur casaque dans 450 circonscriptions législatives sur 577.
Certains y voient déjà le retour aux délices des IIIe et IVe républiques.
Reste pourtant en place ce que l'on considère, depuis la réforme de 1962, comme la clef de voûte de l'édifice du régime, l'élection du p. de la r. au suffrage universel. Mécanisme désormais désuet, cette forme perverse de l'électoralisme n'en constitue plus la sauvegarde, il risque bientôt d'en être considéré comme la tare.
JG Malliarakis
Apostilles
- Le Figaro édition du 12 mai. ⇑