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élections - Page 401

  • La surprise que la gauche vous prépare pour la présidentielle

    Cette fois-ci, ce ne devrait pas être les réservations du Sofitel de New York qui imposeront le calendrier et le candidat de la gauche.

    Apparemment, l’élection présidentielle de 2017 semble dessiner un second tour sans surprise : François Fillon face à Marine Le Pen, et un résultat également sans surprise avec l’élection de François Fillon, grâce à un front républicain ordonné à contrecœur, mais inévitable, par les socialistes, la gauche de la gauche et les centristes.

    Donc, tout paraît joué !

    Et pourtant, ne pourrait-il pas y avoir une surprise, et une surprise de taille ?

    Prenons l’hypothèse vraisemblable de la victoire de Manuel Valls lors de la primaire socialiste. Nous nous trouvons, alors, devant une trilogie gauchisante allant du centre gauche, représenté par Emmanuel Macron, l’extrême gauche avec comme leader Jean-Luc Mélenchon et, bien entendu, Manuel Valls.

    Mais quelle gauche sera représentée par Manuel Valls ? La droite de la gauche, donc le centre gauche, tout comme Emmanuel Macron.

    Supposons, une seconde, que ces deux prétendants, Valls et Macron, aient l’intelligence politique de se rendre compte que ni l’un ni l’autre ne peut se retrouver dans un second tour séparément et que leur seule chance d’y accéder serait de se réunir, de faire alliance, avec la bénédiction de François Hollande qui, après sa courageuse décision de nous quitter, retrouve la sympathie de quelques citoyens et ne manquera pas de tenter de nous convaincre que quelques réformes imposées, à l’aide justement de Valls et Macron, doivent être poursuivies !

    Apparemment tout sépare les deux prétendants mais l’objectif à atteindre, si loin d’eux en ce moment, ne vaut-il pas une messe rue de Solférino pour notre Macron qui nous avouait, cet été, qu’il n’en a jamais été ? Tout en nous montrant qu’il les fréquentait beaucoup, les gens de Solférino !

    Avec un deal, évidemment : Manuel Valls Président et Emmanuel Macron Premier ministre désigné (dans l’attente de 2022) et se désistant en faveur de Valls avant le premier tour de la présidentielle. Ou l’inverse ! Selon les sondages du moment car, cette fois-ci, ce ne devrait pas être les réservations du Sofitel de New York qui imposeront le calendrier et le candidat de la gauche.

    Voilà qui surprendrait toute la classe politique et changerait la donne car les voix, qui se seraient divisées entre les deux candidats, rassemblées sur un seul, lui accorderaient – et donc aux socialistes – d’être présents, contre toute espérance, au second tour de la présidentielle.

    Politique fiction ? Plusieurs signes récents montrent plutôt qu’il s’agit du scénario « roue de secours-divine surprise » qui nous attend.

    D’abord, l’appel du Président, lors de ses vœux, à éviter la « dispersion ».

    Ensuite, les confidences du « bras droit » d’Emmanuel Macron, dans Le Point, évoquant sa proximité avec M. Hollande. Un bras droit finalement très à gauche !

    Enfin, les appels de la peillonniste Karine Berger au micro de France Inter vont dans le même sens :

    « Emmanuel Macron propose une offre ni de droite ni de gauche mais qui, parce qu’elle séduit une partie de l’électorat de gauche, interdit au candidat de gauche issu de la primaire ou presque d’arriver au second tour de l’élection présidentielle. […] C’est la responsabilité historique d’Emmanuel Macron de prendre ce risque. Moi, je dis encore et toujours à Emmanuel : “Essayons de ne pas livrer ce pays à la droite filloniste et à l’extrême droite Marine Le Pen, et mettons-nous d’accord avant le premier tour de l’élection présidentielle”. »

    Au moins, avec Mme Berger, et ses gros sabots, les choses sont plus claires et la stratégie de M. Hollande, redevenu premier secrétaire du PS, l’est aussi !

    Mais face à qui se retrouverait cette gauche ?

    François Fillon ou Marine Le Pen ?

    Pour cette question, les choses ne dépendent plus des marionnettistes socialistes, mais de vous.

    http://www.bvoltaire.fr/manuelgomez/la-surprise-que-la-gauche-vous-prepare-pour-la-presidentielle,303587

  • Chez nous : le nouveau film propagande anti-FN et qui ne s’en cache pas !

    Dans ce film, toute ressemblance avec des personnages politiques ayant existé est fortement recommandée.

     

    À quelques mois de l’élection présidentielle, le monde de la culture, celui qui pense comme il faut, qui sait ce qu’il faut nous aider à penser, celui du monopole du cœur – à condition qu’il reste de gauche -, va pouvoir commencer son travail de propagande.

    Car il a le monopole de la culture. Et il s’en sert.

    Premier à ouvrir le feu, le film de Lucas Belvaux Chez nous, censé sortir stratégiquement en février prochain, à quelques mois de l’élection présidentielle.

    Pour les simples d’esprit que nous sommes, les spectateurs lambda, les détenteurs d’un bulletin de vote, tentés par un vote nationaliste ? Patriotique ? Extrémiste?

    Tout n’est qu’amalgame, mais dans ce sens-là, l’amalgame est toléré, voire fortement encouragé. Et dans ce film, toute ressemblance avec des personnages politiques ayant existé est fortement recommandée.

    Plantage de décor: un parti nationaliste mené par des bourgeois qui manipulent leurs électeurs tentés par la haine de l’autre et insensible au vivre ensemble veut à tout prix accéder au pouvoir. Un parti politique qui ne supporte pas le Français d’origine étrangère, particulièrement le Maghrébin et pas seulement à cause de ses ancêtres qui n’étaient pas très gaulois, mais surtout pour des relents de colonialisme, qui collent à la peau des pauvres Français que nous sommes et qui seraient tentés de le rester.

    Histoire de réécrire l’Histoire, pour justifier que le colonisateur devienne le colonisé.

    Car le film se passe en banlieue ouvrière dans le nord de la France, à Hénard, commune imaginaire mais dont le nom rappelle celui du fief frontiste Hénin-Beaumont (fusion entre Hénin-Liétard et Beaumont-en-Artois).

    Pauline, une infirmière à domicile, va se faire approcher par le « bloc patriotique » afin qu’elle se porte candidate aux municipales dans ce territoire miné par la crise métallurgique. Et pas que.

    Pauline, elle est sympa, infirmière et plutôt jolie, c’est la Française de taille standard. La fille d’ouvrier, la pas bien « ouverte d’esprit » qui n’a pas pigé ce que diversité et mixité pouvaient lui apporter et qui bascule du côté obscur, juste parce que son monde est gris.

    Le réalisateur, Lucas Belvaux, a voulu décrire une « parole qui se libère, disséminant une odeur abjecte qui dérange de moins en moins ».

    Le film a un message à nous faire passer et son créateur nous l’explique : « Le film ne s’adresse pas en priorité et ne doit pas s’adresser qu’à des gens mobilisés, très au fait de ce qu’est vraiment l’extrême droite. Ce que Chez nous montre, raconte, tout le monde peut le savoir, mais les gens s’informent plus à travers une presse qui favorise le spectaculaire ou l’émotion que par des médias d’analyses et de réflexions. » 

    Dans ce navet à venir, où d’aucuns pourraient voir une caricature simpliste et vulgaire, comme cette Marine Le Pen incarnée par une Catherine Jacob dont le carré blond rigide et les rondeurs grasses évoquent plutôt une Tatie Danielle empaillée qu’une leader politique engagée, le réalisateur a donc voulu nous faire réagir « par l’émotion et par le spectaculaire ». C’est sûr que, pour l’analyse et la réflexion, on repassera.

    Mais le monde de l’art est celui des « sachants », plus près du monde de Saint-Germain-des-Prés que du monde ouvrier, et Pauline, c’est un peu nous tous, tentée de penser que nous sommes « chez nous » chez nous.

    Quelle idée…

    Gageons que Pauline aura le sursaut nécessaire pour se rebiffer, qu’elle croisera aux pieds d’un terril du bassin minier Bernard-Henri Lévy ou Serge July pour la ramener dans le droit chemin ou que, violée par un skinhead crâne rasé, elle sera sauvée in-extrémiste par trois migrants en provenance de la jungle de Calais.

    Pauline, elle finira par voter Manuels Valls aux présidentielles et la France, elle sera sauvée, parce que nos lumignons et nos ballons sont plus forts que nos haines et nos différences.

    Quelle idée…

    http://www.bvoltaire.fr/annesophiedesir/chez-nous-le-nouveau-film-propagande-anti-fn-et-qui-ne-sen-cache-pas,303366

  • Richelieu, Marine Le Pen : remettre la France en ordre

    Marine Le Pen a offert ses vœux de combat aux Français devant le portrait du cardinal de Richelieu. Richelieu qui n’eut de cesse, toute sa vie, que le souverain soit « empereur en son royaume », pour reprendre la formule traditionnelle des légistes français. Quoi de plus cohérent, en somme, avec ce que Marine Le Pen veut pour la France !

    « Je veux remettre la France en ordre, en cinq ans », déclarait-elle le 7 décembre 2016 sur le plateau de TF1. « Je veux remettre en ordre la Justice… Je veux remettre l’École en ordre. Je veux remettre la diplomatie en ordre. Je veux remettre l’économie en ordre… Je veux remettre en ordre l’organisation territoriale. Je veux remettre en ordre la laïcité. »

    On est loin, en tout cas, des pleurnicheries que François Hollande nous a infligées le 31 décembre au soir, un François Hollande cravaté de gris-noir, ordonnateur de sa propre pompe funèbre, un François Hollande à qui, jusqu’au bout, cela aura arraché la gueule d’appeler un chat un chat et un islamiste un islamiste.

    Des vœux de combat, donc, sous le portrait du principal ministre de Louis XIII, botté et cuirassé et néanmoins drapé de sa pourpre cardinalice, au siège de La Rochelle : le symbole ne plaira peut-être pas à tout le monde mais, cependant, il est clair. Il s’agit de remettre le bien commun au centre du débat politique.

    Dans son Testament politique, Richelieu n’écrivait-il pas : « Les intérêts publics doivent être l’unique fin du prince et de ses conseillers ou, du moins, les uns et les autres sont obligés de les avoir en si singulière recommandation qu’ils les préfèrent à tous les particuliers. » On est loin des lois pour faire plaisir à certains, comme celle en faveur du mariage homosexuel, votée sous le « règne » de François Hollande… 

    Richelieu, c’est un « programme », un projet pour la France et son roi, en trois points.

    Premièrement, assurer l’unité du royaume en réduisant les privilèges acquis par le protestantisme qui s’était constitué en véritable État dans l’État depuis l’édit de Nantes. Un protestantisme soutenu, en outre, par l’étranger : l’Angleterre. D’où le siège de La Rochelle en 1627-1628.

    Deuxièmement, mettre les « Grands » au pas. La décapitation, place des Terreaux à Lyon en 1642, du jeune marquis de Cinq-Mars, soupçonné de conspiration, fut un exemple. Le Cardinal n’estima pas que la « personnalité » du grand écuyer de France, « sa réputation nationale et internationale », comme on a pu lire récemment dans le verdict du procès d’une autre « Grande », méritassent un quelconque passe-droit.

    Troisièmement, rabaisser la puissance des Habsbourg dont les deux branches, l’autrichienne et l’espagnole, prenaient alors la France en tenaille.

    Aujourd’hui, le programme pour la France et son souverain – le peuple – pourrait, de la même manière, tenir en trois points, assez similaires à ceux du programme du fondateur de l’Académie française.

    Premièrement, mettre fin au communautarisme islamiste qui dispose de véritables places fortes en ce pays, où l’ordre républicain ne règne plus et, qui plus est, bénéficie d’appuis à l’étranger dont les troupes sont sans doute plus redoutables que celles du roi d’Angleterre.

    Deuxièmement, rabaisser la puissance de ces « élites », notamment politiques, qui depuis quarante ans conduisent notre pays là où il en est aujourd’hui et n’ont de cesse de livrer la France au « parti de l’étranger ».

    Troisièmement, enfin, supprimer l’emprise de l’Union européenne, cette espèce de Saint Empire romain germanique des temps modernes. Un empire qui n’est ni saint ni romain mais seulement germanique, et encore, pour combien de temps…

    Remettre la France en ordre, c’est bien de cela qu’il s’agit.

    « L’Ordre », ce beau mot devenu un gros mot pour ceux qui, en 68, se juchaient sur la statue de Richelieu à La Sorbonne afin d’écouter Sartre et qui, aujourd’hui, Dieu merci, crachent leurs dernières dents.

    Georges Michel

    http://www.bvoltaire.fr/georgesmichel/richelieu-marine-le-pen-remettre-la-france-en-ordre,303627

  • François Fillon peut remercier « Ali Juppé »

    À peu de frais, l’homme de la Sarthe s’est mué en champion de la droite « dure » en miroir de son adversaire bordelais.

     

    Depuis quelques jours, les soutiens de François Fillon ont créé de toutes pièces une polémique autour d’un surnom ridicule que leur champion se serait vu attribuer par la « fachosphère » : « Farid Fillon ». Une bonne occasion, aussi, de salir le Front national et d’éviter d’aborder les vrais sujets qui engagent le susnommé François Fillon. Première chose : que disait l’impétrant quand Alain Juppé était rebaptisé Ali Juppé sur la Toile ? Rien du tout. Il n’avait pas l’air plus chagriné qu’à l’accoutumée. Et pour cause… La campagne « Ali Juppé », couplée au rejet qui plombait Nicolas Sarkozy, permettait à François Fillon de remporter haut la main les élections primaires de la droite et du centre.

    À peu de frais, l’homme de la Sarthe s’est mué en champion de la droite « dure » en miroir de son adversaire bordelais. Afin de toucher l’électorat le plus âgé, qui a massivement plébiscité l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, des « chaînes de mails » ont été diffusées, avec un seul mot d’ordre : tout sauf Juppé. Ces courriels étaient souvent accompagnés d’images représentant Alain Juppé grimé en imam ou posant la première pierre d’une mosquée.

    François Fillon n’en aurait-il jamais pris connaissance ? Attention, je ne dis pas qu’il a participé à la campagne de déstabilisation mais qu’il me semble étonnant que personne dans son entourage ne l’ait su… L’aubaine était trop belle.

    Qu’aujourd’hui Jérôme Chartier s’offusque de ce qui faisait, hier, l’essentiel du succès de son patron est d’une grande hypocrisie. Et ce, d’autant plus que Jérôme Chartier, en réagissant au surnom « Farid Fillon », a donné une immense visibilité médiatique à ce qui n’était, jusqu’alors, qu’un phénomène mineur, principalement cantonné aux réseaux sociaux. Voilà qui ressemble fort à une opération de communication rondement menée répondant à deux objectifs : construire une relation plus saine avec les centristes en démontrant que François Fillon est aussi la cible de la « fachosphère » ; répondre aux attaques légitimes relatives aux ambiguïtés des propositions de François Fillon sur les sujets de l’islam en France et de l’immigration.

    Au fond, pas grand-chose ne distingue François Fillon d’Alain Juppé, comme je l’ai précédemment écrit. Il est attaqué sur ces questions parce qu’il n’est pas plus convaincant que son entourage. Nous gardons tous en mémoire ces images terribles montrant monsieur Fillon inaugurant la mosquée géante d’Argenteuil, foyer de l’islam de combat et du salafisme en France, aux côtés d’une fillette revêtue d’un voile. Mais ça n’est pas tout : son fidèle lieutenant Jérôme Chartier organisait une conférence, le 3 décembre dernier, avec El Hassane Oufker, directeur de l’école Averroès et membre de l’UOIF, officine proche des Frères musulmans. Quant à son nouveau porte-parole, Benoist Apparu, il envisage carrément de financer la construction des mosquées avec l’argent public, au mépris le plus absolu de la loi de 1905 !

    Le double discours permanent de la vraie « droâte » gêne considérablement les Français, désireux de confier l’exécutif à des personnalités sincères. En outre, François Fillon négocie en ce moment même avec François Bayrou un certain nombre de circonscriptions gagnables alors qu’il accusait Alain Juppé de prévoir des alliances avec le Palois… Vous voulez vraiment élire un individu qui ferait passer l’opportuniste de la chanson de Jacques Dutronc pour un idéaliste passionné ?

    http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/francois-fillon-peut-remercier-ali-juppe,303132

  • Le savoir faire de la CIA en matière d’élections, aux États-Unis et ailleurs

    Jamais la CIA n’a autant participé aux élections américaines qu’en 2016. Par ailleurs, l’agence a aussi une riche histoire d’immixtion dans les élections d’autres nations, y compris en Russie. Les conclusions d’un rapport secret de la CIA sur une prétendue ingérence de la Russie dans les élections américaines ont été sommairement rejetées – par le directeur du renseignement national, le FBI, et plusieurs officiers de renseignement américains à la retraite – comme un outil de propagande, largement truqué, concocté par le très politisé directeur de la CIA John Brennan et ses copains.

    Brennan et sa clique ont fait monter la mayonnaise en affirmant, sans aucune preuve, que le président russe Vladimir Poutine avait personnellement dirigé le piratage de systèmes informatiques liés aux élections américaines. NBC News –  qui a une longue histoire de coopération avec la CIA, remontant à l’époque de la RCA / NBC, présidée par David Sarnoff dont Allen Dulles, directeur de la CIA était un ami proche – a donc consciencieusement présenté les revendications scandaleuses de Brennan comme étant des « nouvelles ».

    Il est clair que les anciens fonctionnaires de la CIA qui ont prêté foi au rapport de Brennan n’auraient pas fait cela s’ils n’avaient pas reçu son autorisation et celle de la CIA pour rendre publiques leurs accusations infondées contre la Russie. Ceux qui ont fait écho aux conclusions infondées de Brennan concernant l’ingérence électorale de la Russie incluent l’ancien directeur intérimaire de la CIA Michael Morell, l’ancien directeur de l’Agence de la CIA et de la Sécurité nationale Michael Hayden, l’ancien directeur de la CIA, Leon Panetta, l’ancien agent de services clandestins de la CIA Robert Baer,  Evan McMullin – un candidat présidentiel indépendant éliminé en 2016 – et Glenn Carle. Cependant, pour chacun de ces ex-fantômes, Brennan tire de son chapeau l’accusation selon laquelle le président-élu Donald Trump est un « agent russe », beaucoup d’autres disent que les preuves de la CIA concernant l’ingérence russe dans les élections de 2016 sont des balivernes pures et simples.

    Brennan et sa cabale de joueurs occultes savent bien que c’est la CIA qui a été pionnière dans l’art et la science de la manipulation électorale. En 1996, c’est la Russie qui a subi le plus de manipulations électorales de la CIA, avec ses agents d’influence à Moscou et dans d’autres grandes villes – à savoir le National Endowment for Democracy (NED) et l’Open Society Institute and Foundation de George Soros – engagés dans des mauvais coups pour saper les chances électorales du candidat à la présidentielle du Parti communiste russe Gennady Zyuganov.

    La CIA, les agents de Soros et le NED ont imprimé et distribué des tracts faux et diffamatoires écrits soi-disant par Zyuganov pour sa campagne électorale. Les dépliants préconisaient le retour de la Russie au stalinisme et le réveil de la guerre froide contre l’Occident. Les vicieux agents de la CIA et de Soros ont également annoncé à la presse de fausses conférences de Zyuganov où personne ne s’est montré. L’équipe des mauvais coups a également annulé des réservations faites par la campagne Zyuganov dans les hôtels et les salles de réunion publiques. La CIA et ses alliés ont également contribué à manipuler les résultats électoraux et les votes en escamotant des bulletins pour Zyuganov, en particulier au Tatarstan et au Bashkortostan. Cela a aidé le candidat préféré des États-Unis, Boris Eltsine, à obtenir une victoire au second tour avec un score de 54% contre 40% pour Zyuganov. En 2012, le président Dmitri Medvedev a déclaré : « Il n’y a guère de doute sur celui qui a remporté [l’élection de 1996]. Ce n’était pas Boris Nikolaevitch Eltsine. »

    La CIA a participé au jeu de la manipulation électorale depuis sa création en 1947. En février 1948, un ancien document de la CIA a révélé les efforts déployés par les États-Unis et leur ambassadeur à Rome, James Dunn, en prévision des élections italiennes du mois d’avril 1948. Les expéditions de blé des États-Unis vers l’Italie devaient être augmentées pour empêcher une réduction des rations de pain juste avant les élections. Du matériel militaire américain devait être envoyé en Italie dans le cas où la loi martiale serait déclarée si le Parti communiste italien, qui avait été dans un gouvernement de coalition avec les démocrates chrétiens depuis 1944, avait réussi dans les urnes. Un complément d’aide à cet effort militaire fut accordé par l’endoctrinement politique de nombreux officiers et sous-officiers italiens dans les écoles militaires des États-Unis.

    La CIA a également dirigé un coup sévère contre l’électorat italien, en avertissant que les Italiens ne pouvaient pas « combiner les avantages de l’aide de l’Ouest avec ceux de la sécurité politique et des avantages de l’Union soviétique ». La CIA craignait que si l’Union soviétique rendait le contrôle de la ville de Trieste à l’Italie et renonçait aux réparations de guerre dues à l’Union soviétique avant les élections d’avril, le Parti communiste italien en recueillerait les bénéfices électoraux et serait victorieux.

    Les magouilles politiques de la CIA en Italie ont commencé sérieusement quand elle a envoyé secrètement un million de dollars, essentiellement en valises de billets, à des politiciens Chrétiens démocrates dirigés par le Premier ministre Alcide de Gaspari. La CIA a utilisé des journaux en Italie pour publier des lettres falsifiées, soi-disant écrites par les communistes italiens, dans une tentative pour les embarrasser publiquement. De même, la CIA a tenté de faire chanter les dirigeants du Parti socialiste italien qui faisaient partie d’une coalition de Front populaire avec les communistes. Le chantage a finalement conduit à une scission au sein du Parti socialiste entre le chef du parti Pietro Nenni et le leader anti-communiste Giuseppe Saragat. La manipulation de la CIA a payé quand les démocrates-chrétiens ont obtenu 48.5% des voix et ont formé un nouveau gouvernement sans la participation communiste.

    Quand, en 1978, il est apparu que les Démocrates chrétiens, menés par l’ancien Premier ministre Aldo Moro, étaient prêts à un « compromis historique » pour partager le pouvoir politique avec le Parti communiste italien, la CIA a chargé ses agents d’influence en Italie et au Vatican, le réseau Gladio, d’organiser le kidnapping et l’assassinat de Moro et de faire porter le blâme à l’extrême-gauche des Brigades rouges italiennes. L’opération psychologique de la CIA, visant à accuser les communistes radicaux pour la mort de Moro, a été couronnée de succès lorsque l’électorat italien a voté massivement pour une faction démocrate-chrétienne, liée à la CIA, et opposée à tout accommodement avec les communistes. La CIA a montré qu’elle n’était pas opposée aux assassinats politiques pour atteindre ses objectifs électoraux dans d’autres pays.

    L’implication de la CIA par tous les moyens dans les élections de 1948 en Italie a été répétée dans de nombreuses nations du monde entier. En 1964, la CIA a veillé à ce que le candidat à la présidentielle socialiste Salvador Allende, du Front populaire d’action populaire chilien (FRAP), soit battu par le leader démocrate-chrétien Eduardo Frei. La CIA a injecté 3 millions de dollars dans la campagne de Frei, principalement pour générer de la propagande anti-Allende. Allende a perdu avec 38,6% des voix contre 55,6% à Frei. En 1970, Allende a remporté l’élection présidentielle avec un mince 36,4% des voix contre l’ancien président soutenu par la CIA, Jorge Alessandri. La CIA a immédiatement mis un terme au mandat de Allende et, le 11 septembre 1973, un coup d’État militaire soutenu par la CIA a entraîné l’assassinat d’Allende. L’unique chose qui sépare la CIA des autres agences de renseignement qui cherchent à influencer les élections, c’est que les mains de la CIA sont toujours pleines de sang.

    L’élection de 1956 à Ceylan – maintenant connu sous le nom de Sri Lanka – a vu le parti national impopulaire dirigé par le Premier ministre pro-Ouest, John Kotelawala, battu par le Parti de la Liberté du Sri Lanka, dirigé par Solomon Bandaranaike. Bien que le gouvernement de Kotelawala ait reçu l’aide généreuse de la CIA, financée par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, cela n’a pas suffi pour le sauver de la défaite devant les socialistes de Bandaranaike. La CIA s’est contentée de mettre en péril le gouvernement de Bandaranaike avec la cerise sur le gâteau de l’assassinat du Premier ministre en 1959, prétendument par un moine bouddhiste qui a caché un revolver sous sa robe avant une réunion avec le Premier ministre dans sa résidence privée. Les deux inspirateurs de l’assassin ont été condamnés à perpétuité, tandis que le tireur, Somarama Thero, a été baptisé chrétien deux jours avant sa pendaison.

    Le programme d’opérations psychologiques de la CIA MK-Ultra avait déjà maîtrisé la science de l’organisation d’assassinats programmés. La CIA a réussi à manipuler les élections parlementaires, les élections présidentielles, les référendums populaires et les élections locales et régionales. La CIA dirige maintenant ses talents dans les chicaneries électorales vers l’électorat américain pour discréditer et saper la légitimité de la présidence de Trump.

    Pour la sauvegarde de la démocratie partout dans le monde, la CIA doit être abolie.

    Traduit et édité par jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone

    Source

    http://www.voxnr.com/7360/le-savoir-faire-de-la-cia-en-matiere-delections-aux-etats-unis-et-ailleurs

  • Programmes présidentiels et Pères Noël improbables

    Tout en avouant une faculté d'enthousiasme, qui a toujours confiné à la naïveté, votre chroniqueur ne pousse pas celle-ci jusqu'à croire au Père Noël. Ou pour être plus précis nous savons tous que les bienfaits de ce généreux Finlandais dépendent de deux facteurs.

    Le premier facteur correspond à ce qu'on appelle le principe de réalité : le Père Noël ne donne en général pas au-delà de facultés contributives familiales, elles-mêmes indexées sur la propension à consommer, laquelle varie selon les [in]cultures.

    Le second facteur reflète une dimension, que l'on pourrait qualifier de contractuelle. Cette fête, autrefois chrétienne, s'est vue largement récupérée par la consommatique. On tient compte d'une liste, plus ou moins contraignante, appelée Lettre au Père Noël par laquelle les enfants que nous sommes tous expriment une part de rêve, éventuellement consternante.

    C'est dans la catégorie du genre littéraire ci-dessus évoqué que naviguent les programmes électoraux, d'autant plus apparentés à la correspondance du Père Noël que l'élection se rapproche du sommet de l'ordre constitutionnel hexagonal, sommet occupé par le président « de tous les Français ».

    Il est vrai que le pire peut advenir. Depuis quelques jours une étrange rumeur circule selon laquelle Hollande regretterait de ne pas être candidat.

    Sans prendre au sérieux cette hypothèse, ne perdons pas de vue la capacité éventuelle de la gauche à empêcher en mai-juin 2017 l'alternance politique ou, plus, à sa portée encore, à en freiner les conséquences, en bloquant toute réforme de ce qui sera présenté comme le modèle social français. Laurent Fabius à la manœuvre comme président du conseil constitutionnel, ne se contentera pas des honneurs et des lambris d'un palais national.

    Se basant sur les sondages actuels, avant même le résultat des primaires de la gauche, à la question "croyez-vous qu'un candidat de gauche puisse être présent au second tour ?", en date du 29 décembre, 14 % seulement des lecteurs du Figaro répondent, fort logiquement : Oui et 86 % Non. De même, le camp Fillon peut raisonnablement aborder avec confiance une campagne portée par de bons sondages, avec 30 % d'intentions de vote au premier tour. Mais même en conservant une telle audience, et, a fortiori s'il perd un peu de terrain… par suite de maladresses dans sa campagne, du fait de candidats de division, etc., … même victorieux sans trop de difficulté, d'une candidate qui s'ingénie depuis des mois à gauchir sa plateforme et à brouiller les pistes, … au-dessous d'un certain pourcentage au premier tour le candidat de la droite, s'il est élu président, ne pourra pas cependant appliquer son programme. On retrouverait dès lors la situation de 2002.

    Tous ceux pour qui la défaite de Juppé avait sonné comme un clairon victorieux, et beaucoup d'autres, ont compris la reculade du camp Fillon sur la sécurité sociale comme un avertissement, comme l'annonce funeste d'une réinterprétation possible du contrat entre le peuple de droite et son candidat.

    Les points faibles du programme Fillon vont ainsi apparaître successivement.

    Jusqu'ici d'ailleurs, le point le plus critiquable, celui de la politique étrangère, lui a été largement épargné. Il est vrai que diverses additions de platitudes (1)⇓ et pétitions de principe ont permis de contourner l'écueil de sa poutinolâtrie.

    Son porte-plume préféré, Igor Mitrofanoff, "aux côtés de Fillon depuis un quart de siècle" (2)⇓ lui a sans doute suggéré cette considération conventionnelle selon laquelle la Russie est un grand pays, ou cette autre : les pays doivent se parler. Ce dernier point s'appelle relations diplomatiques. Quant à nier l'immensité de la Sibérie et de ses 13,1 millions de km2 pas plus que celle du Sahara qui n'en compte que 9,2 millions km2 on notera que cet argument est très généralement prisé par des gens se réclamant du gaullisme, qui, si ma mémoire est bonne, a considérablement contribué à la diminution du territoire français entre 1958 et 1962.

    Sur ce genre de points de politique étrangère il ne faut pas s'attendre, a priori, à trop de pressions médiatiques. La nomination de Bruno Le Maire comme responsable de la politique internationale est, à tort ou à raison, de nature à les désamorcer. En 2014 il avait déclaré que : "Poutine n'est pas le bienvenu en France"(3)⇓ En 2015, le même Bruno Le Maire s'opposait à l'orientation pro Kremlin d'un Sarkozy, et il considérait que "si Moscou est un partenaire incontournable, on ne peut pas tout accepter en fermant les yeux(4)⇓.

    Ne perdons pas de vue que, même si Fillon est le plus proche des positions russes, 71 % des sympathisants LR [sans parler de ceux du Centre] se méfient de la Russie. (5)⇓

    Ce n'est probablement pas sur ce terrain que se développeront les campagnes de dénigrement inspirées par la gauche et par les officines présidentielles. Mais il est tout à fait clair que celles-ci, venant des gauches même désunies, pendant comme après les primaires, chercheront à amener d'autres atermoiements, d'autres modérations ruineuses, d'autres concessions inutiles à un adversaire qui, de son côté risque de décevoir plus d'un parmi ses électeurs qui, souhaitant la victoire de la droite, ne souhaitent en aucun cas le retour de l'immobilisme.

    Si, sur le terrain de la nécessité des réformes, – face au chantage du [prétendu] "modèle social" – le programme de Fillon apparaît, à ce jour assez clairement le moins mauvais, si la possibilité de reconstruire la France s'y entrevoit à partir de diverses promesses qu'il faudra tenir, notamment celle d'un gouvernement resserré, nous ne devons pas perdre de vue que beaucoup de choses restent à préciser.

    Le président élu, quel qu'il soit, ne sera pas le Père Noël. Et pour tout dire un mouvement d'idées reste à construire et consolider.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. cf. notamment sa tribune dans Le Monde le 24 novembre intitulée "La France doit savoir parler à tous les États", dans laquelle, développant sa vision de la diplomatie française, il appelle à "renouer une relation franche et solide" avec Poutine et Trump, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais où il propose à la fois de se rapprocher de l'Allemagne… et de renoncer aux sanctions contre l'annexion de la Crimée et la non-application par la Russie des accords de Minsk, qui constituent actuellement la ligne diplomatique européenne largement inspirée par Berlin et par l'implication allemande en Europe centrale.
    2. cf. "Ils ont fait la victoire de François Fillon" in Paris Match le 28 novembre 2016.
    3. cf. "Poutine n'est pas le bienvenu en France" sur BFMTV le 18 mars 2014.
    4. cf. "Sarkozy chez Poutine : la question russe divise les Républicains" in Le Figaro le 29 octobre 2015.
    5. La nostalgie de l'héritage gaullo-soviétique ne demeure présente que dans un secteur très restreint de l'opinion française. Ainsi, dès 1969, lors de l'annonce de sa candidature par Georges Pompidou, qui se proposa sans que personne ne vienne le contredire, de "continuer le rapprochement du général avec l'allié américain", il était clair que cette illusion funeste de l'ouverture à l'est n'avait plus le moindre impact auprès de l'électorat gaulliste lui-même.

    http://www.insolent.fr/2016/12/programmes-presidentiels-et-peres-noel-improbables.html

  • Gollnisch: «C’est typique des réflexes impérialistes des politiciens américains»

    Bruno Gollnisch répondait le 22 décembre à  Russia Today sur la délirante « proposition d’enquête sur les liens financiers entre le FN et la Russie» 

    RT France : Un membre de la Chambre des représentants des Etats-Unis aurait appelé, selon le Canard enchainé, à enquêter sur des liens entre le Front national et la Russie et sur les sources de financement du FN. Comment, à votre avis, s’explique un tel intérêt de la part des Etats-Unis ?

    Bruno Gollnisch  : C’est typique des réflexes impérialistes qui habitent encore un certain nombre de politiciens américains qui feraient mieux de balayer devant leur porte. En ce qui concerne les financements de la politique américaine par le grand business mondialiste, c’est une réalité qui s’affiche quotidiennement. Nous n’avons pas de liens financiers, institutionnels, avec la Russie. Nous avons, je crois, sollicité toutes les banques françaises, pas pour nous donner l’argent, mais pour nous en prêter, avec intérêts, pour la campagne, bien que nous soyons la seule formation politique française qui a toujours honoré ses engagements, remboursé ses créanciers. Nous n’en trouvons pas pour des raisons très simples : les banques françaises sont dans les mains du pouvoir politique. Alors nous sommes obligés de nous adresser à des banques étrangères.

    Les banques américaines qui veulent prêter à la campagne de Marine Le Pen sont les bienvenues, elles sont sûres d’être remboursées, parce que Marine Le Pen est déjà donnée en finale de cette compétition, elle franchira naturellement le seuil à partir duquel on peut prétendre au remboursement public. Or, ce parti bénéficie des cotisations de ses membres, de ses élus. Par conséquent, c’est le débiteur rêvé devant lequel tous les banquiers devraient se précipiter pour donner de l’argent. Mais curieusement, en France, nous n’en trouvons pas.

    RT France : Si une enquête est vraiment ouverte, cela va-t-il avoir une influence quelconque sur le FN, à votre avis ?

    Bruno Gollnisch  : Si c’est une enquête qui vient des Etats-Unis, la seule réponse qu’ils auront, c’est «Mind your own business». Le résultat de l’enquête est donc très vite connu.

    Il n’y aura aucune influence, si ce n’est peut-être contraire au sentiment d’exaspération contre les donneurs de leçons. On ne peut pas dire que la politique américaine donne le signe de la moralité, de la vertu. Tout cela est dans l’Evangile : Avant de regarder la paille dans l’œil de ton voisin, regarde plutôt la poutre qui est dans le tien.

    RT France : Y-aura-t-il une réaction de la part du Front National ?

    Bruno Gollnisch : Nous sommes sujets à des attaques quotidiennes venant d’à peu près partout. Nous réagissons une fois sur dix.

    https://gollnisch.com/2016/12/29/gollnisch-cest-typique-reflexes-imperialistes-politiciens-americains/

  • 2016 : la vie politique a été marquée par la révolte des peuples et la crise de confiance envers le monde politique et médiatique

    Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, haut-fonctionnaire, Maxime Tandonnet écrit dans Le Figarovox :

    "2016 a commencé dans la peur, après une année 2015 ensanglantée par le terrorisme, en particulier les attentats de Paris des 7 et 9 janvier puis du 13 novembre qui ont fait 130 morts. C'est peu de le dire: la réponse des dirigeants politiques ne fut pas à la hauteur du drame épouvantable qui a frappé la France. Le thème de la déchéance de la nationalité, comme mesure emblématique destinée à répondre à la menace terroriste, annoncé lors du discours de Versailles du chef de l'Etat à l'issue du massacre du 13 novembre, a dominé le premier trimestre politique de 2016. Il a déchiré la gauche comme la droite. Fin mars, après trois mois de guerre idéologique incompréhensible, le pouvoir politique, face à une opinion abasourdie par tant de remue-ménage, renonçait à son projet de révision constitutionnelle en faveur de cette mesure.

    Autre trimestre, autre psychodrame: la réforme du droit du travail dès la fin de la polémique sur la déchéance de la nationalité, mobilisait l'attention médiatique. Un mouvement de grèves et de manifestations s'enclenchait dans le pays, provoquant un mécontentement général. Confronté au déchirures de sa majorité le gouvernement faisait acte d'autorité en utilisant le fameux article 49-3 de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte de loi sans vote. Mais cette réforme, après des semaines d'agitation, vidée de sa substance, ne trouvait même pas grâce auprès des représentants du patronat qui le jugeaient inutile voire nocive sur certains points pour la compétitivité.

    Et puis, dans ce tumulte général, le sang a recommencé de couler en Europe, subissant les conséquences directes de la guerre qui ravage le Moyen-Orient. Le 22 mars, l'aéroport de Bruxelles était frappé par un attentat qui faisait 30 morts. En France, la tragédie se poursuivait: le terrorisme frappait à Nice pendant la fête du 14 juillet où un camion fou provoquait la mort de plus de 80 personnes dont une dizaine d'enfants, sur la promenade des Anglais. La France touchée ne nouvelle fois au cœur ne donnait cette fois-ci, contrairement aux massacres précédents, aucun signe de solidarité autour de ses dirigeants politiques. Bien au contraire, la tragédie de Nice entraînait, pour la première fois, une polémique sur le dispositif de sécurité. Deux semaines plus tard, le djihadisme frappait une cible emblématique de la France profonde avec le meurtre d'un prêtre âgé, pendant la messe, dans la commune normande de Saint-Etienne de Rouvray.

    Dans ce contexte tragique qui a sidéré l'ensemble de l'Europe, voire du monde occidental, la vie politique a été marquée par la révolte des peuples et la crise de confiance envers le monde politique et médiatique, les élites en général. 2016 signe le paroxysme d'une profonde rupture entre la sensibilité d'en haut, des milieux d'influence et de pouvoir, ceux qui détiennent les leviers de l'expression médiatiques, et les majorités silencieuses, les peuples dits «d'en bas». Les premiers cultivent une vision axée sur l'ouverture des frontières, la mobilité planétaire, la valorisation des minorité et de la société multiculturelle. Les seconds s'accrochent à la nation, aux frontières, à leurs traditions et modes de vie, comme repères dans un monde en ébullition. 2016 a été dominée par cet affrontement entre «mondialisation» et «populisme» selon les termes qu'il est convenu d'utiliser. Dans cette lutte de plus en plus tranchée, les «peuples d'en bas» ont pris l'ascendant pour la première fois. Le Brexit, en a été le premier signe: contre les sondages et les prédictions alarmistes de la plupart des éditorialistes, commentateurs, responsables politiques et économiques, en juin, les Britanniques se sont prononcés pour la sortie d'une Union européenne accusée d'impuissance dans la régulation des flux migratoire. La seconde secousse est survenue en Allemagne, aux élections régionales de septembre marquée par un vote de défiance envers la chancelière Merkel, à qui une partie de l'opinion reproche une politique migratoire laxiste, jugée responsable de l'arrivée en Allemagne d'un million de migrants. 

  • Dans les territoires occupés

    C’est toujours une question extrêmement passionnelle, et donc politiquement très délicate,  que celle du destin d’Israël et de ses limites territoriales. Contrairement à ce qui s’était passé en 2011, l’absence de veto  des Etats-Unis a permis au  Conseil de  sécurité de l’ONU, avec  la voix de la France donc, d’adopter vendredi, et c’est une première depuis 1979, une résolution condamnant Israël pour sa politique de colonisation en Cisjordanie. Malgré  le  soutien militaire sans précédent, de 38 milliards de dollars pour la décennie 2019-2028,  octroyé  à  l’État hébreu par l’administration Obama en octobre dernier, beaucoup de politiciens israéliens ont accusé le président sortant d’abandonner son allié privilégié. Et ce, juste avant de passer la main à Donald Trump qui a réagi à cette résolution  en promettant d’ores et déjà d’en limiter les effets. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a indiqué officiellement, et ce n’est  pas une surprise,  qu’«Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s’y conformera pas.».  Pareillement et comme à son habitude, la réaction de la municipalité de Jérusalem  a été toute aussi virulente avec l’annonce de son intention de délivrer aux colons, en guise de représailles,  des centaines de nouveaux permis de construire. Une politique de colonisation qui est aussi concrètement, dans la ville sainte de Jérusalem notamment, une politique d’expulsion de leurs maisons de musulmans ou de chrétiens palestiniens.

    En France, des soutiens très marqués à l’Etat hébreu ont dénoncé cette résolution de l’ONU  fustigeant la colonisation israélienne,  sur fond de compétition démographique, de guerre des ventres entre Juifs et Arabes.  Le député LR Claude Goasguen a jugé le vote des nations unies  «dangereux» en ce qu’il « (met) l’accent sur Israël seule démocratie de la région, à un moment où la majeure partie du Moyen-Orient est en feu, (et) peut créer un nouvel abcès de fixation. » Même élément de langage dans la bouche du  président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Christian Estrosi ,  qui a annoncé son  «départ pour Israël où il (va) témoigner (son) soutien à Benjamin Netanyahou après  une décision de l’ ONU dangereuse qui attaque la seule démocratie de la région».

    Membre au Parlement européen du groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL),  le néerlandais Geert Wilders, dirigeant  du PVV (Parti pour la liberté), soutien lui aussi inconditionnel de l’Etat hébreu, à déclaré sur son compte tweeter  : « Obama a trahi Israël. (…) Mon conseil à mes amis israéliens : ignorez l’ONU et continuez à construire de plus en plus de localités juives ».

    La diplomatie française défend de longue date une solution à deux Etats, le droit  pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, de vivre en paix, chacun  dans un pays viable, aux frontières sûres et reconnues, position  qui est classiquement  celle  du Front National. La France organisera d’ailleurs le 15 janvier à Paris, une énième conférence, en l’absence des Israéliens comme des Palestiniens,  pour « réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux États. »

    Bruno Gollnisch l’a souvent rappelé, y compris dans l’hémicycle du Parlement européen, les colonies juives sont illégales au regard du droit international. L’UE ne reconnait pas comme faisant partie intégrante de l’Etat hébreu  les territoires occupés depuis 1967 par les colons juifs,  à Jérusalem-est comme en  Cisjordanie, sur laquelle le royaume Hachémite de Jordanie a abandonné ses droits depuis longtemps.

    La situation est formidablement complexe  et le député européen frontiste le soulignait en novembre  2014, lors du débat sur le statut de la Palestine, «la reconnaissance de l’État palestinien ne suffira pas à restaurer la paix. C’est évident, mais le maintien du statu quo suffira-t-il à restaurer la paix? (…). Le terrorisme (est) tout à fait condamnable, mais il est évident que le terrorisme se nourrit du désespoir (…). Je crains, surtout pour Israël, qu’il ne soit trop tard. Si Israël ne négocie pas maintenant, si on n’a pas voulu négocier avec le gouvernement palestinien, on a le Hamas. Si on ne négocie pas avec le Hamas, on aura les djihadistes. »

    Une crise insoluble ? Nous rapportions les  propos du « père d’Israël » dont il fut en 1948 le premier chef de gouvernement, David Ben-Gourion,  cités par Nahum Goldmann dans « Le Paradoxe Juif » :  « Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? ».

    Les extrémistes juifs –mais là aussi n’est-ce pas de leur point de vue assez cohérent ? – dénoncent l’ingérence, l’absence de légitimité des conférences internationales qui entendent parler de l’avenir d’Israël. Le dirigeant du parti d’extrême droite Israël Beiteinou, et actuel ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a  affirmé que cette conférence de Paris n’est pas  « une conférence de paix mais un tribunal contre l’État d’Israël ». « C’est une version moderne du procès (d’Alfred) Dreyfus avec l’État d’Israël et le peuple juif sur le banc des accusés (…).» Avant d’ajouter à l’adresse des Juifs de France: « Si vous voulez rester juifs et que vos enfants et petits enfants restent juifs, vous devez quitter la France et venir vous installer en Israël ». « Ce n’est pas votre pays, ce n’est pas votre terre, quittez la France et venez en Israël ».

    Le très droitier  site américain  pro israélien Dreuz-info  a  lui aussi  fustigé cette résolution de l’Onu, non sans faire référence, assez curieusement au FN,  sous la plume de Jean-Patrick Grumberg . « J’ai beau ne pas avoir de sympathie pour le Front National «  écrit-il , «  il ne s’est pas rendu coupable (comme l’ONU, NDLR) de ce degré de malignité envers les juifs. Il n’a certes pas encore le pouvoir me répondrez-vous, et vous aurez raison.»

    Si M. Grumberg accrédite encore  implicitement l’idée folle que nos compatriotes d’origine ou de confession juive pourraient pâtir d’une victoire de Marine Le Pen en 2017, terminons cet article avec ce témoignage du journaliste  Michel Feltin, publié aujourd’hui sur le site de  France Inter. De retour d’Hénin-Beaumont, il a assisté aux réjouissances à l’occasion de la fête et de la procession, très populaire dans la bassin minier, de la Sainte Barbe, en présence du maire Steeve Briois et de Marine.  M. Feltin a pu  jauger de la dédiabolisation réussie du FN dans cette municipalité frontiste.

    Si les discours des Torquemada  de l’antifrontisme n’impriment plus c’est parce que dans les territoires occupés depuis trop longtemps par une crise économique, sociale, identitaire, les partis du Système sont renvoyés à leurs mensonges, à leur déni du réel. « Les habitants de la France périphérique, comme on l’appelle, sont excédés par les échecs successifs des gouvernements de droite et de gauche contre le chômage. Ils doutent des bienfaits supposés de l’Union européenne et de la mondialisation. Ils n’acceptent plus d’être moralement condamnés quand ils se tournent vers un parti qui leur donne, à tort ou à raison, l’impression d’être le seul à comprendre leurs difficultés. Surtout quand ces condamnations sont émises par un Parti socialiste dont les derniers représentants locaux ont été impliqués dans des affaires de corruption et de détournement de fonds publics.»

    «Alors, il faut rester prudent quant aux prévisions électorales les derniers mois l’ont montré, mais ce que je crois profondément, c’est qu’une scène comme la fête de la Sainte Barbe à Hénin-Beaumont, par son caractère ordinaire, peut nous aider à comprendre ce qu’il va se passer lors de la présidentielle de 2017.» Nous en acceptons l’augure!

    https://gollnisch.com/2016/12/27/dans-les-territoires-occupes/