Et si François Hollande se prononçait pour Marine Le Pen ? « C’est une blague, bien sûr, mais à moitié », écrit l’hebdomadaire Minute, qui consacre un article aux propos tenus par le président de la République sur Marine Le Pen, sur l’immigration ou sur l’islamisation de France, devant les journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui les ont rapportés dans Un président ne devrait pas dire ça…, paru l’an denier aux éditions Stock. En voici quelques extraits.
Le 23 juillet 2014, Lhomme et Davet posent cette question à Hollande : « Est-ce que c’est tabou aujourd’hui, en étant de gauche, de dire qu’il y a trop d’immigration ? » La réponse présidentielle tombe : « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là. » Stupeur des journalistes du « Monde ». Hollande détaille. Il raconte que, quelques mois plus tôt, il a reçu la réalisatrice d’un film montrant des adolescents fraîchement arrivés en France et y apprenant le français.
« Les profs sont très fiers, très heureux, reprend-il. Et en même temps, ils disent : “C’est Sisyphe ! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais. Donc, qu’est-ce qu’on fait ? On travaille dans un quartier, on arrive à aider ces familles, on leur donne un logement… Et puis après, il y en a d’autres qui arrivent, plus pauvres…” Donc, il faut à un moment que ça s’arrête. Ce n’est pas être mauvais républicain, au contraire : si on veut quand même faire ce travail, arriver à sortir un certain nombre de jeunes, il faut éviter qu’ils soient toujours confrontés à d’autres. »
« La seule qui est venue avec un texte articulé… »
En mai 2014, François Hollande a reçu Marine Le Pen à l’Elysée, évoquant avec les différents leaders politiques la refonte des régions françaises. « L’UDI, ils sont venus à sept ou huit, et il y avait autant de positions que de participants ! Mais la seule qui est venue avec un texte articulé, avec une logique, qui peut s’entendre, qui est de dire : “En fait, vous faites cette réforme parce que l’Europe vous demande de la faire”, c’est Marine Le Pen. Elle m’a lu son texte, et bien sûr il n’y avait rien qui pouvait être convaincant de mon point de vue, mais c’était très efficace ! Si ce discours avait été prononcé à l’extérieur, il aurait été très efficace. Les autres étaient dans le calcul politicien… »
François Hollande le confesse : il l’a trouvée… intelligente. Et « pas factieuse ». « Elle, elle ne pense pas chasser les immigrés. Elle pense redonner une clarification à ce que veut dire être français. »
Lors de son discours d’adieu, si François Hollande veut parler de Marine Le Pen avec la même sincérité, surtout, qu’il ne se gêne pas.
Extraits d’un article paru dans Minute n° 2806 du 25 janvier 2017

Manuel Valls, défait au soir des primaires de la gauche, a annoncé « un choix clair » pour le second tour entre lui et son vainqueur, Benoît Hamon, et il a raison. Un choix on ne peut plus clair est offert aux électeurs de gauche : quel perdant voulez-vous ? Car, contrairement à ce que prétend l’ex-Premier ministre, l’alternative n’est pas entre « une défaite assurée » avec Hamon et une « victoire possible » avec lui, mais entre deux échecs probables, si ce n’est certains.
"La diabolisation du FN est aussi forte qu’en 2002 mais le peuple ne marche plus. Je lis souvent dans la presse, à propos de Florian Philippot, qu’il a été l’artisan de la dédiabolisation du FN et c’est irritant, car la dédiabolisation du FN est un mythe.
Faut-il en conclure que la dédiabolisation est hors d’atteinte et qu’il est vain de courir après ? Vers la fin des années 70 (...) la lutte contre l’antisémitisme et la lutte contre le racisme ont été portées au pinacle des valeurs de la République. Ces deux péchés originels, il fallait leur trouver une réalité visible pour que la manœuvre soit crédible ; c’est Jean-Marie Le Pen qui en fit les frais. Aussi, l’anti-lepénisme est-il devenu, chez nombre de personnes particulièrement soucieuses de leur image de marque (artistes, journalistes, politiques, champions sportifs, etc.) une religion et, comme toute religion, un marqueur identitaire si puissant qu’il transcende la raison. Par mimétisme, nombre de Français ordinaires y sont venus et l’entre-deux-tours des élections présidentielles de l’année 2002 en marqua l’apogée.


