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Journal du Vendredi 11 novembre 2016 - Edition Spéciale - 1 an après le Bataclan
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La stratégie des catholiques en politique
Dans son ouvrage La Guerre à droite aura bien lieu, Guillaume Bernard consacre un chapitre sur les catholiques en politique : "lobby or not to be". Les questions de stratégie politique des cathos/conservateurs sont centrales. Nous avions déjà vu, avec Henri Védas, que la stratégie de Sens Commun comprenaient plusieurs périls et que le crédit de ce mouvement naissant est déjà bien entamé. C'est un peu le syndrome du colonel Nicholson dans Le Pont de la rivière Kwaï, qui passe de l'opposition ferme à la collaboration active... Guillaume Bernard est encore plus sévère :
"L'unité et la dynamique de LMPT ont été en grande partie ruinées sinon par l'ambition du moins par la naïveté de certains de ses cadres et militants qui ont cru de bonne stratégie de faire de l'entrisme (Sens commun) dans un parti politique (les Républicains). Vu le nombre restreint d'investitures et infinitésimal d'élus obtenus, su surtout les reniements qu'ils ont dû accepter au nom de la discipline de vote (par exemple sur le "pass contraception" dans le budget des régions), l'échec est patent. C'est peut-être cette amère constatation qui a conduit la direction de Sens commun à se lancer à corps perdu (en oubliant les engagements de "la droite que nous voulons" qui ne devait faire aucun compromis sur les valeurs) dans les combinaisons politiciennes : soutenir un supposé présidentiable (François Fillon) en délaissant un "candidat de témoignage" (Jean-Frédéric Poisson). Du slogan "On ne lâche rien" de LMPT, certains dirigeants de ce parti n'en sont arrivés qu'à être "lâches pour rien". Car que peut, en 2017, espérer leur organisation ?"
Au-delà de ce phénomène, Guillaume Bernard critique le tropisme des catholiques :
"la faiblesse politique des catholiques vient de ce que leur vote est extrêmement prévisible : il est, a priori, déterminé. En effet, parmi les facteurs explicatifs du vote, l'attachement aux valeurs morales et l'enracinement culturel parmi les plus prégnants. Alors que le comportement électoral des catholiques non-pratiquants est quasiment identique à celui du reste de la population, les catholiques pratiquants votent très nettement plus à droite que la moyenne nationale, leur centre de gravité se situant au sein de la droite modérée. [...] Pour la droite ils sont un électorat acquis envers lequel il n'est nul besoin de tenir d'éventuelles promesses pour obtenir ses suffrages.
S'il est une minorité, l'électorat catholique pratiquant est cependant indispensable à l'une des forces politiques de droite pour l'emporter ; il ne fait pas l'élection à lui seul mais il peut empêcher la victoire s'il fait défaut. C'est sous cet angle que les catholiques peuvent avoir encore un poids électoral non négligeable."
Ainsi, il encourage les catholiques à se constituer en lobby, au-delà des structures partisanes :
"Les catholiques doivent humblement admettre que, d'une part, ils peuvent être divisés sur certaines questions et que, d'autre part, ils ne sauraient réduire la politique aux seuls enjeux qui les unissent. Cependant, ils peuvent sérieusement envisager d'influencer la politique en faisant l'effort de s'organiser en authentiques et professionnels groupes de pression thématiques. Indépendamment de leurs possibles préférences partisanes, cela permettrait aux catholiques de s'accorder ensemble (et avec d'autres) sur des questions précises pour oeuvrer, en catholiques, au bien commun.
S'ils veulent investir le champ politique, les catholiques doivent psychologiquement intégrer le fait que les hommes politiques professionnels ne respectent que la force pouvant leur porter préjudice. Leur déception voire leur exaspération, malgré des mobilisations de masse, n'auront aucun impact s'ils restent un électorat captif.
Même s'il est préférable d'être aimé plutôt que craint, les catholiques ne doivent pas répugner à mettre un moyen efficace au service de leurs valeurs en s'organisant en lobbys n'ayant strictement aucun état d'âme électoral : tous les partis sans exclusive sont, à la fois, des interlocuteurs et des cibles. S'ils réussissent à convaincre le personnel politique, tant mieux. Mais s'ils n'y parviennent pas, ils doivent être prêts à s'imposer en devenant un électorat flottant apportant soutien ou faisant défection en masse. Sans cela, leur combat sera voué à l'échec car leurs principes apparaîtront comme toujours négociables."
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Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°451
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Après l’élection de Trump : « Journalistes, ravalez votre arrogance » (Alain Escada)
MPI TV a interrogé Alain Escada, président de Civitas, au sujet de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Quelles leçons à en tirer pour la France ?
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UN ELEPHANT ÇA TROMPE ENORMEMENT
Un éléphant c’est bien connu, « ça trompe énormément »… En l’occurrence hier 8 novembre aux Etats-Unis, « ça TRUMPAIT » énormément !
Si l’éléphant est l’emblème du Parti républicain celui des Démocrates, bien choisi il faut le dire, c’est... l’âne ! Et les partisans de l’âne, à en croire les sondeurs, n’avaient même pas besoin de se déplacer pour voter, c’était plié d’avance, la Clinton serait élue dans un fauteuil, pensez, avec trois ou quatre points d’avance ! Toujours aussi doués ces instituts de sondages, toujours aussi affutés, toujours aussi malins.
Après leur erreur monumentale sur le « Brexit », ils se sont égarés sur le scrutin islandais où ils nous annonçaient avec gourmandise la victoire du Parti Pirate à la première place et l’effondrement des conservateurs. Patatras, les Pirates ont été coulés à la troisième place après leur abordage, justement par ces mêmes conservateurs. La météo, elle, prend moins de risques en nous annonçant nuages et pluie pour la semaine !
Ne boudons pas notre plaisir, l’establishment yankee a pris hier une claque magistrale. Comme tout vient souvent des Etats-Unis avec retard, du bon comme du moins bon, il s’agit de patienter, un peu : la même chose se produira ici, chez nous, en France et en Europe. La caste journalistique, majoritairement composée de « socialos-bobos-écolos-gauchos », pléonasme, va commencer à prendre peur pour ses privilèges. Tant mieux ! Avec Donald l’Amérique est de retour, chez elle.
Avec l’élimination d’Hillary Clinton de la compétition présidentielle, le risque de confrontation avec les Russes s’éloigne, nous ne nous en plaindrons pas. Au slogan « Make America great again », nous, nous préférons « Make France great again » !
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Ce 18 brumaire électoral que l'on n'attendait pas...
« Sondage n’est pas suffrage » : cette vieille rengaine qui est la mienne depuis longtemps et que j’appelle parfois « la sagesse du paysan de Lancieux », apparaît à nouveau d’une grande actualité en ce jour de résultats électoraux aux Etats-Unis. La victoire inattendue de M. Donald Trump est-elle, comme l’évoquait avant l’heure Le Figaro sous la plume de M. de Kerdrel ce matin, une « vengeance des peuples», fatigués d’une mondialisation qui n’est plus heureuse que pour ceux qu’ils nomment « élites » quand, le plus souvent, elles ne le sont désormais que par l’argent et non par le travail ? Ce qui est certain, c’est que le vote présidentiel de ce mardi n’est qu’une marque supplémentaire, et sans doute pas la dernière, de cette défiance à l’égard d’un système considéré comme socialement injuste, une défiance qui prend désormais des allures de colère (et de fâcherie) des électeurs des classes populaires et des classes moyennes inquiètes contre ceux qui gouvernent depuis si longtemps aux destinées de leur pays ou du monde…
Il est amusant de noter que ce 9 novembre 2016 correspond, dans le calendrier républicain (français) au… 18 brumaire ! Léon Daudet y aurait sûrement vu un intersigne et, si M. Trump n’est pas Bonaparte, certains voient dans sa victoire contre toute attente, une sorte de coup d’Etat électoral, et le nouvel élu, comme le disait Jacques Bainville à propos du futur empereur, « apparut comme le sauveur qu’on cherchait ». Ainsi, les électeurs états-uniens (du moins ceux qui ont voté pour lui) auraient trouvé en M. Trump le meilleur moyen d’envoyer balader le « There is no alternative » (« Il n’y a pas d’alternative ») de Mrs Margaret Thatcher ! Son refus des accords de libre-échange, s’il se confirme, rejoint la contestation altermondialiste de gauche (mais pas seulement, car existe aussi une contestation traditionaliste du libéralisme, contestation à laquelle je me rattache) et, d’une certaine manière, lui coupe l’herbe sous le pied : le plus humiliant pour cette gauche dite radicale façon Tsipras (ou Mélenchon) serait qu’il tienne sa promesse de campagne de rejeter le fameux traité transatlantique (ou TAFTA) et qu’il réussisse à faire échouer ce que les multinationales voulaient faire aboutir tandis que les altermondialistes ne sont jamais vraiment arrivés à freiner le rouleau compresseur de cette mondialisation libérale…
En revanche, on peut légitimement s’inquiéter de son refus de toute écologie au moment où il faudrait, bien au contraire, engager une véritable politique, dans chaque pays, pour orienter l’économie et la société vers de nouvelles attitudes et habitudes plus respectueuses de l’environnement : cela va imposer aux partisans de l’écologie intégrale de redoubler d’efforts, et, entre le pape rédacteur de l’encyclique Laudato Si’ et M. Trump, mon choix est, évidemment, vite fait ! Tout comme je soutiens ces tribus sioux du Dakota du Nord qui, demain, vont poursuivre la lutte contre l’installation d’un nouvel oléoduc traversant leur territoire alors que M. Trump veut, lui, poursuivre et intensifier l’exploitation du gaz de schiste au détriment de la santé même des Amérindiens vivant à côté des zones d’extraction.
Ce qui est certain, c’est que cette élection présidentielle états-unienne nous oblige, nous Français, à renforcer notre Etat et notre nation pour affronter les tempêtes qui, en fait, n’ont pas attendu M. Trump pour se lever depuis déjà quelques années, voire un peu plus… « Faire de la force » : le mot d’ordre de Maurras (pour une fois bien inspiré) est un programme que les candidats à l’élection française du printemps prochain pourraient faire leur, mais il n’est pas certain que la République soit appropriée à ce qui devrait être une feuille de route prioritaire pour la France dans un monde incertain…
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LA REVANCHE DU RÉEL
Pierre Vial Président de Terre et peuple
Mercredi 9 novembre, au matin. Quelle joie de voir la tronche catastrophée des journaleux qui, la veille encore, prophétisaient à tous vents la victoire de la si sympathique Hillary Clinton, face au méchant Donald Trump dont on comprenait bien, à travers les commentaires, qu’il était un rejeton de la bête immonde.
Avec leur outrecuidance habituelle, les larbins du Système se disant journalistes ou experts universitaires alignaient depuis des mois le prêchi-prêcha du politiquement correct. Derrière leurs phrases toutes faites, une conviction : le peuple on en fait ce qu’on en veut. Il suffit d’y mettre le prix. Ce credo des « élites » mondialistes qui tiennent le haut du pavé, en contrôlant tous les postes de pouvoir sur le plan politique, économique, culturel, vient de subir un cuisant démenti avec l’élection de Trump.
Les commentaires haineux qui ont accueilli ce tsunami sont révélateurs. Ces Américains qui ont élu Trump ne peuvent être que des gens bornés, incultes, racistes, les ploucs de l’Amérique profonde incapables de comprendre les beautés d’un monde métissé. Les intellos salonards qui profèrent ce jugement du haut de leur morgue ne veulent pas comprendre qu’ils assistent à la revanche du réel. Une revanche qui se fait contre eux.
Hillary Clinton, l’idole des bobos, des colorés et des homos, est renvoyée à ces juteuses magouilles dont elle est une spécialiste : ne vous inquiétez pas pour elle, c’est une retraite dorée qui l’attend. Trump, lui, a reçu l’appui de l’Amérique blanche, de l’Amérique qui travaille et qui apprécie peu le multiracialisme.
On jugera, bien sûr, Trump sur ses actes. Mais d’ores et déjà le triomphe du populisme, qu’il incarne, est une grande gifle en plein dans la figure des cosmopolites de tous poils, à Washington, à Paris, et ailleurs. Rien que pour cela, ne ménageons pas notre plaisir.
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Journal du Jeudi 10 Novembre 2016 : International / Etats-Unis : le jour d’après
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Ce que nous dit le discours de Donald Trump
Sans surprise, le premier discours du président Trump fut… sans surprises. C’est la loi du genre, aux USA comme ailleurs. On salue l’adversaire malheureux, remerciant ainsi Hillary Clinton de s’être farouchement battue, trente ans durant, au service du pays. Puis, on assure qu’évidemment, l’on sera le président de « tous » les Américains, « gens de toutes races, religions, origines et croyances ». Laissant de côté sa légendaire flamboyance, mâtinée de vulgarité crasse et de coupe de cheveux stratosphérique (seul François Hollande fait mieux), ses attaques visant généralement plus au-dessous de la ceinture que du côté de la Carte du tendre, le 45e président américain a donc tôt endossé le costume de la fonction.
Côté effets d’annonce, deux méritent au moins d’être soulignés.
Le premier consiste à la remise à neuf des infrastructures américaines – l’état de certaines routes n’ayant que peu à envier à celles du Zimbabwe : « Nous allons reconstruire les ponts, les autoroutes, les hôpitaux, les écoles.
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Eric Zemmour : « Trump assume le conflit quand Marine Le Pen tente d’apaiser »
Ce matin sur RTL, Eric Zemmour a bien évidemment consacré sa chronique à l’élection de Donald Trump, portant un regard différent de la plupart des observateurs sur Marine Le Pen, d’ordinaire présentée comme l’équivalente française du prochain président des Etats-Unis, ce qu’il n’analyse pas ainsi.
« Le facteur sonne toujours deux fois. Après le Brexit, Donald Trump. Après l’Europe, les Etats-Unis. Et la France dans tout ça ?, s’est abord interrogé Eric Zemmour. La menace se précise. Pour la bien-pensance. Pour les élites. Pour les médias. Pour les sondeurs qui se sont encore trompé. Pour les communicants qui conseillent toujours aux politiques de lisser leur discours »« Trump, a-t-il ajouté, c’est la défaite du féminisme, de l’antiracisme, du cosmopolitisme, de l’écologie », résumant par cette formule l’événement qui vient d’avoir lieu : « Trump, c’est une subversion inouïe de l’idéologie dominante. »
Pour Zemmour, contrairement à ce que disait Marine Le Pen hier soir sur France 2, « le nouveau Président américain est élu par une Amérique blanche et populaire, l’Amérique de souche qui ne veut pas mourir, qui se bat contre les tendances démographiques. Trump est le candidat des ploucs, des mâles blancs, des ouvriers, le candidat de l’Amérique périphérique, dédaignée et méprisée par les grandes métropoles. » Et si « nous avons aussi notre France périphérique », à laquelle Marine Le Pen parle en priorité et que Nicolas Sarkozy avait séduite en 2007. « ces deux-là peuvent se réjouir, mais pas trop vite. »
Marine Le Pen, explique l’essayiste, « a raison de voir [en l’élection de Trump] la légitimation de ses idées protectionnistes ou de sa méfiance pour le système ou la finance internationale ». Mais, ajoute-t-il aussitôt, « Trump provoque délibérément là où Marine Le Pen veut dédiaboliser » :
« Il assume le conflit quand Marine Le Pen tente d’apaiser. Il a proposé d’interdire l’entrée des musulmans en Amérique, quand elle a déclaré l’islam compatible avec la République. Il est la cible des mouvements féministes et gays, que Marine cherche à séduire. Le vote Trump ne manifeste pas la volonté du peuple américain de recouvrer une souveraineté, qui n’a pas été abandonnée, mais le vote identitaire d’une Amérique qui veut rester l’Amérique. »
Pour Zemmour, « la victoire de Trump va alerter tous les adversaires du Front national » et [elle] « ne détruit pas le plafond de verre qui empêche l’accès de Marine Le Pen à l’Elysée : elle le renforce. En tout cas, à court terme », favorisant paradoxalement l’élection… d’Alain Juppé.
« En mai 1981, rappelle Eric Zemmour, la France élisait un président socialiste. Quelques mois plus tôt, Margaret Thatcher s’était installé au 10, Downing Street et Ronald Reagan à la Maison Blanche. Le couple anglo-saxon ouvrait le bal de la mondialisation libéral. La France socialiste était prise à contrepied. […] La France risque encore une fois le décalage historique. Ô elle s’alignera, c’est sûr, mais on sait pas quand, ni comment, ni à quel prix… »